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3 mars 2009 2 03 /03 /mars /2009 01:24

L'AGRICULTURE INDUSTRIELLE A VECU
Ce fut une agriculture destructrice
(Voir article du 2 février 2008 Semences et pesticides)
Place à une agriculture respectant, plantes, bêtes et gens.
Pour lire l'article cliquer dans ce cadre.



LA FERTILITE EN DANGER
Semences et pesticides.
Les semences "améliorées" par les Lobbys de l'Agriculture




 

La fertilité en danger



La reproduction à l'identique d'un même individu et l'éradication de l'hors type en est le principe de base. Les OGM en sont la partie visible. Comprenons que cette façon de faire transformera la terre entière en désert. Sachons comment fonctionnent les plantes nous saurons, alors, pourquoi nous irions vers une catastrophe certaine.

Phénomène naturel : la photosynthèse

Elle permet à la plante de capturer le carbone et l'hydrogène pour les fixer dans ses racines, qui à leur tour les transmettent à une foule de champignons (les mycorhizes) qui, en échange lui cèdent les minéraux indispensables à sa constitution. Elle fixe ces minéraux dans sa végétation aérienne sous formes de fibres et de sucres et les dispense aux milliards de microbes du sol. Ceux-ci lui offrent, sous forme assimilable, l'azote de l'air indispensable à sa croissance.

L'azote permet à la plante de fabriquer les protéines. Elle seule permet le développement de la vie par l'air qu'elle assainit, l'énergie et les protéines alimentaires qu'elle dispense. La vie étant faite d'échanges harmonieux.

Plus la plante a d'azote à sa disposition, plus sa croissance est rapide. Un sol travaillé stimule les bactéries fixatrices d'azote. Ces bactéries consomment ainsi plus de carbone que la plante ne peut en libérer. Les sols alors s'épuisent en humus. Le paysan doit alors laisser le sol se reposer : c'est la jachère. Il peut aussi pratiquer des transferts de fertilité en apportant des fumiers, composts, broyat de rameaux. L'équilibre entre le carbone fixé par les plantes et celui restitué par les animaux et les hommes est resté constant depuis le commencement de la vie jusqu'à ce que, à la fin du siècle dernier, une rupture se produise contribuant, en partie, au réchauffement climatique.

La reproduction à l'identique

Avec la société industrielle, l'arme du conquérant est la reproduction à l'identique et au "moindre coût", de l'espèce autant de fois que le marché l'exige. Cette normalisation est contraire à la vie qui ne se reproduit jamais à l'identique. Le maintien des équilibres régulant les échanges nécessite une relative évolution. Les plantes diversifiées, suivant les terroirs et les climats, sont douées d'une grande variabilité. Pour combattre cette faculté d'adaptation, insupportable pour le marché, l'industriel de la semence a développé des techniques destinées à multiplier à l'identique une même plante. Certaines s'y prêtent : multiplication végétative des arbres, de la vigne, des fraises, pommes de terre … donnant des clones issus de boutures d'une même plante ou de sa descendance. Avec l'autofécondation naturelle des plantes autogames (blé, soja …) la sélection de la descendance d'un même épi ou d'une seule graine donne des lignées pures.

Tout excès de « consanguinité» provoque plus ou moins vite la dégénérescence des organismes qui y sont soumis. Une plante, particulièrement vivace, suppose qu'elle est bien adaptée. Reproduite à l'identique, elle ne sera pas nécessairement adaptée aux autres environnements dans lesquels elle devra pousser. Elle perdra alors de sa vigueur et augmentera sa sensibilité à la maladie. Les sélections paysannes ont pendant des siècles adapté les plantes à leurs environnements. Le sélectionneur moderne exige la standardisation et l'adaptation des environnements aux besoins de sa plante.

On intensifie le travail du sol et on multiplie les apports en fumure sur la même surface; à moindre coût (les intrants de synthèse ne sont pourtant pas donnés). La stimulation de l'activité des bactéries fixatrices d'azote et ses fumures font remonter les racines en surface et le labour détruit les mycorhizes. Celles-ci ne stockent plus les substances de réserve dont la plante à besoin dans les périodes difficiles.

Chassés du sol où est leur place, les champignons vont se nourrir dans la partie aérienne de la plante, suivis d'insectes, de bactéries ou de virus. Ceci d'autant que les sols auront été déséquilibrés par des apports plus abondants de potasse que de magnésie. Contrairement aux mycorhizes, ces organismes sont des parasites : ils se contentent de prendre à la plante ce qu'elle a en trop mais ne lui restituent rien. La plante en bonne santé se défend en durcissant ses cellules et en produisant des substances antioxydantes qu'elle synthétise grâce aux minéraux que les mycorhizes prélèvent, pour elle, dans le sol. Mais l'excès d'azote l'empêche de durcir ses cellules et la disparition des mycorhizes de produire des antioxydants. La plante succombe.

Si les pesticides (tueurs de la maladie) fournis par la chimie permettent de combattre le parasitisme ils ne suppriment pas le déséquilibre qui le nourrit. D'autres parasites prennent la place, générant l'apparition de nouveaux pesticides sur le marché, puis de nouvelles maladies sur les plantes. C'est ainsi qu'est né, en agriculture, le cercle vicieux semences améliorées/maladies/pesticides. Commerce lucratif de l'industrie semencière et phytosanitaires.

2 ème Partie : Les Hybrides

La reproduction à l'identique est plus difficile pour les plantes allogames qui ont besoin de se croiser à chaque génération. Toute autofécondation provoque chez elles une dépression immédiate, dépression qui s'accentue à chaque génération et rend la semence qui en est issue sans intérêt pour les cultures suivantes.

Pour corriger cette dépression, les sélectionneurs font appel à un phénomène naturel qui veut que, à l'inverse, un organisme né de parents trop éloignés ne soit pas viable.

C'est ce qui permet la différenciation des espèces. L'organisme né de parents à la limite de l'éloignement lui permettant encore de survivre doit compenser ce déséquilibre génétique par une grande vigueur de croissance juvénile, au détriment de sa maturité et de sa fertilité : cas du mulet dans le règne animal.

C'est cette compensation morbide qui augmente la vigueur de croissance et la masse végétale des hybrides F1, qui sont le produit du croisement de deux lignées consanguines dégénérées les plus éloignées possibles.

Le bénéfice est double pour le semencier car la descendance de ces plantes non stabilisée et peu fertile est trop hétéroclite pour avoir un quelconque intérêt agronomique : le paysan est alors obligé de racheter, chaque année, la semence.

Ces hybrides ont toutefois dû attendre la première moitié du siècle dernier pour se développer, leur grande vigueur végétative nécessitant une disponibilité en azote que peu de sols offrent naturellement.

Cette disponibilité sera fabriquée par l'industrie agrochimique, née de la transformation de l'industrie de l'armement ! Les explosifs sont recyclés sur les sols agricoles sous forme d'engrais azotés. Ils sont constitués d'azote atmosphérique fixé par l'utilisation d'énergie fossile. Leur fabrication restitue à l'atmosphère une quantité de carbone supérieure à celle que les plantes peuvent fixer, elles-mêmes, lorsqu'elles sont nourries de ces engrais. Le carbone autrefois fixé par les plantes se retrouve en quantité excessive dans l'atmosphère. L'apport de ces engrais provoque l'explosion des rendements mais aussi des maladies issues de cette nouvelle rupture de l'équilibre des échanges de carbone et d'azote entre l'air et le sol.

L'industrie militaire recycle ses gaz de combat en insecticides, puis en défoliant (herbicides). Les premiers antioxydants issus de réactions chimiques simples (sulfate de cuivre) ou de l'industrie du pétrole (soufre) sont remplacés par des pesticides plus performants, capables de pénétrer durablement dans la plante.

Au-delà de la toxicité directe des pesticides, la généralisation des semences " améliorées " a bien d'autres effets sur la santé. L'usage intensif des engrais diminue la qualité nutritionnelle des plantes par un appauvrissement de leur teneur en oligo-éléments et antioxydants, lesquels sont nécessaires au système immunitaire du vivant qui ne peut les fabriquer ni les trouver ailleurs sous une forme assimilable.

Est-ce pour garantir ainsi ses ventes que l'industrie pharmaceutique a récemment acheté l'ensemble des entreprises semencières et phytosanitaires (terme impropre) de la planète ?

Malgré les rendements élevés, dans les premiers temps, le coût de ses produits devrait inviter les paysans à sélectionner leurs semences à partir de leurs récoltes !

Le premier verrou est technique : les hybrides FI, ancêtres de l'OGM Terminator ne sont pas resemables; les lignées pures dégénèrent en quelques générations. Le deuxième verrou est législatif. Les paysans ne peuvent conserver leurs variétés traditionnelles. L'échange ou la vente ne sont autorisés que pour les semences des variétés inscrites au catalogue officiel. Pour cela elles doivent être stables et homogènes; pour les céréales leur rendement doit atteindre au moins celui des dernières variétés inscrites. Ces critères nécessitent une sélection reposant sur des engrais chimiques et des pesticides dont elles ne peuvent plus se passer par la suite. Les variétés paysannes, ni stables, ni homogènes ne peuvent être inscrites et disparaissent. Pour couronner le tout, le brevet et le Certificat d'Obtention Végétal interdisent au paysan de ressemer une partie du grain qu'il a récolté ou l'obligent à payer des royalties au semencier. La loi n'autorise que les semences industrielles qui imposent l'usage des pesticides et interdit les semences paysannes capables de s'en passer.

Multiplication cellulaire

Après 1950, la chimie de synthèse ou la radioactivité vont permettre de faire muter les plantes, puis les cellules, pour faire apparaître des caractères nouveaux. La chimie permet de "sauver" les embryons invivables issus de croisements de parents trop éloignés ou de mutagenèse, de provoquer des fusions cellulaires entre espèces différentes, d'obtenir des plantes entières à partir de la multiplication «in vitro» d'une seule cellule. La multiplication cellulaire et les marqueurs moléculaires permettent ensuite le développement de la transgénèse, de la mutagénèse dirigé et maintenant des nanotechnologies.

La complexité de la sexualité rebelle aux désirs du sélectionneur est contournée par les manipulateurs du génome, de la cellule ou de nano particules. Les plantes deviennent, elles-mêmes, productrices d'insecticides ou résistantes aux épandages d'herbicides.

Ces méthodes donnent des plantes dépendantes des pesticides et à la descendance de moins en moins stable. Les contrôles scientifiques révèlent leurs effets néfastes sur la santé. Pourtant elles fournissent déjà l'essentiel de ce que nous mangeons. Hormis les OGM, elles sont considérées comme traditionnelles et n'imposent aucune évaluation ni étiquetages spécifiques. La loi, vivement que les citoyens puissent être en mesure d'initier des lois par l'intermédiaire du Référendum d'Initiative Populaire, s'en prend à l'usage de la semence par le paysan. La protection de la propriété intellectuelle, la «sécurité sanitaire», la traçabilité et la «coexistence» se mettent en place pour interdire la renaissance des semences paysannes. Elles sont considérées pour le législateur comme des contrefaçons, alors que depuis des temps immémoriaux elles assurèrent la vie des citoyens, et la liberté paysanne.

Ce document s'est largement inspiré d'un texte de Guy Kastler, chargé de mission à Nature & Progrès.

http://daudon.free.fr/page319.html


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