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11 mars 2009 3 11 /03 /mars /2009 04:45



Partout dans le monde,
les banques sont mortes :
vers la nationalisation
des banques zombies
.


mardi 10 mars 2009 (13h42)


Nationaliser les banques zombies.

Même James Baker, l’ancien secrétaire au Trésor du très libéral Reagan, le dit dans le « Financial Times » en précisant qu’il « abhorre » cette solution mais qu’il n’y a « plus le choix ». La nationalisation de banques comme Citigroup, Royal Bank of Scotland, Lloyds Banking Group et d’autres est quasiment inéluctable. Il faut se pincer, mais c’est pourtant la vérité : ces banques « trop grosses pour s’écrouler », trop fragiles pour survivre et impossibles à restructurer que l’on trouve principalement aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne (mais sûrement ailleurs demain), il va falloir que l’Etat non seulement en détienne une majorité significative du capital mais qu’il en prenne le contrôle opérationnel.

Pourquoi ? Parce qu’elles continuent à s’enfoncer dans un trou noir et qu’à la faveur des différents plans de soutien mis en place depuis un an, leur Etat les soutient déjà à bout de bras et en assume le risque sans se donner les marges de manoeuvre pour agir. D’un point de vue microéconomique, se contenter de participations minoritaires ne suffit pas. Les directions des banques, notamment Citigroup, continuent d’affirmer qu’elles gèrent leur affaire pour leurs actionnaires. Mais le contribuable veut avant tout que la banque irrigue l’économie avec des prêts aux entreprises et aux particuliers. L’intérêt immédiat de l’actionnaire privé est de mettre à l’abri le capital de sa banque.

De même, l’actionnaire privé a intérêt à cacher la réalité des comptes de son établissement. Le contribuable, pas du tout : il sait que le système bancaire ne fonctionnera à nouveau que quand on aura rétabli la confiance dans les banques. Enfin, l’Etat gérerait différemment certains problèmes pour éviter de provoquer une colère publique dont il subit les conséquences : les bonus des traders, la retraite de plusieurs millions de l’ex-patron de RBS... En France, la nomination de François Pérol à la tête de l’Ecureuil-Banque Populaire a ceci de bon que, bien qu’il n’ait que 20 % du capital, l’Etat exercera un vrai contrôle sur le groupe.

D’un point de vue macroéconomique, maintenant, la nationalisation des banques est probablement le seul moyen de trouver un peu de sérénité pour débarrasser les banques de leurs actifs toxiques et de scinder les « mauvaises banques » des « bonnes » banques à l’intérieur d’un même établissement. Aujourd’hui comme au Japon dans les années 1990, ces banques sont des « zombies ». Or ce ménage est le seul espoir - ce n’est malheureusement pas une garantie - pour que le secteur bancaire redevienne le poumon efficace d’une économie qui s’essouffle de plus en plus.

Pour qu’il y ait scission, il faut que l’Etat finance la « bad bank », sans quoi la création d’un tel établissement provoquerait un cataclysme comparable à la chute de Lehman. L’Etat ne le fera pas tant qu’il ne sera pas sérieusement intéressé au redressement de la bonne et de la mauvaise banque. La tentative en cours de l’administration américaine de mettre en place une structure de défaisance des actifs toxiques en impliquant le secteur privé suscite peu d’espoirs. Il paraît toujours aussi impossible de valoriser ces actifs toxiques. « Lorsqu’on aura vu que ce plan ne marche pas, on s’orientera vers la nationalisation », explique Desmond Lachman, de l’American Enterprise Institute.

Si la nationalisation de certaines banques n’a pas déjà eu lieu, c’est avant tout pour des raisons politiques. Nationaliser impose un nouvel investissement de l’Etat et son exposition à tous les risques pris par la banque, qui sont gigantesques. Or en Grande-Bretagne comme aux Etats-Unis, où nationaliser est un anathème en soi, cette idée suscite la répulsion. Timothy Geithner, secrétaire au Trésor, est peut-être déjà convaincu que la nationalisation est inéluctable, mais les élus prêts à assumer de redonner de l’argent aux banquiers ne courent pas les couloirs du Capitole. Ailleurs dans le monde, certains pays ne peuvent tout simplement pas assumer un risque élevé sur leur signature d’Etat souverain car ils pourraient bien ne plus pouvoir se refinancer et tomber en faillite.

Ensuite, nationaliser impose de remplacer le management et il n’est pas si évident de trouver des gens compétents au pied levé.

Enfin, il est possible que les autorités veuillent nationaliser en bloc les banques qui en ont besoin, sous peine de provoquer une « panique » sur celles, jugées fragiles par les marchés, qui ne le seraient pas ou le seraient plus tard.

Ces réserves sont en train de tomber les unes après les autres : le test de solidité mis en place par Tim Geithner sur les 19 banques les plus grosses aux Etats-Unis pourrait être l’occasion d’un wagon de « nationalisations ». Quant à l’argument de la protection des deniers publics, on se rend compte qu’avec un contrôle complet, l’Etat, au moins, participerait au rebond du secteur.

A quel type de nationalisation faut-il donc s’attendre dans les prochains mois ? Certainement pas à des nationalisations définitives. Peu d’économistes y croient. On tentera de procéder à des nationalisations « flash », un peu comme la pasteurisation du jus d’orange. Une fois débarrassé de ses actifs toxiques, le secteur sera vite remis entre des mains privées. « Il faut la voir plutôt comme la restructuration d’une entreprise en faillite, note Desmond Lachman. Cela durera un ou deux ans. »

Peut-être plus longtemps, car une chose est sûre : au cours des dix dernières années, les ménages et les entreprises, surtout les banques, se sont excessivement endettés. Ces excès doivent être corrigés. Restructurer n’est jamais une partie de plaisir. Le dernier exemple de nationalisation aux Etats-Unis n’incite pas à l’optimisme : reprise en 1984, la Continental Illinois, alors seulement la septième banque, n’était remise en état que dix ans plus tard.

http://www.lesechos.fr/info/analyses/4840134-nationaliser-les-banques-zombies.htm

Au Royaume-Uni, Gordon Brown a nationalisé les banques :

Février 2008, la banque Northern Rock est nationalisée.

Septembre 2008, la banque Bradford & Bingley est nationalisée.

Novembre 2008 : la Royal Bank of Scotland est nationalisée.

Mars 2009 : la Lloyds Banking Group est nationalisée.



De : Les Echos

http://bellaciao.org/fr/spip.php?article81908

http://illusions-de-mouvements.over-blog.com/article-28866161.html
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