Les guerres illégales menées dans les Balkans, en Irak et en Afghanistan ont englouti des sommes énormes qui manquent maintenant dans les caisses de l’Etat britannique. La guerre en Afghanistan dure déjà depuis bientôt 8 ans provoquant une accumulation de coûts. Alors même que les dépenses pour la guerre en Irak ont été réduites de façon infime, passant de 1,46 à 1,4 milliard de livres, il ne faut pas oublier que cette guerre dure depuis 6 ans et que les coûts au début étaient nettement plus élevés. Les chiffres publiés officiellement par le Gouvernement ne comprennent pas les coûts se rattachant aux soldats morts (dédommagements des familles), aux blessés et aux vétérans invalides, ainsi qu’au dédommagement des victimes civiles. Il faut y ajouter les énormes montants que les Etats-Unis ponctionnent aux Etats alliés pour financer leurs guerres, argent qui est enlevé au marché. En estimant à 2 à 3 billions de dollars le coût de la guerre en Irak pour les Etats-Unis, on peut mesurer à peu près l’ampleur de ces montants. Les Britanniques ont, dans le monde entier, 67 000 hommes sur le terrain, ce qui coûte énormément. En 1982, la Grande Bretagne s’était déjà trouvée à deux doigts d’un effondrement économique et financier. La première dame du pays, Margaret Thatcher, se servit des mêmes combines que les puissants, qu’il s’agisse de rois, de dictateurs ou de présidents «élus», avant et après elle. Pour cacher les difficultés intérieures on se lance dans une guerre, ce qui détourne l’attention du désastre dans le pays. A l’époque ce fut la guerre des Malouines. A l’ombre de l’euphorie due à la victoire et de sa nouvelle popularité, la dite dame de fer se lança brutalement contre les mineurs en grève, démantela les syndicats et mena à grands pas la privatisation de toutes les entreprises de l’Etat, ce qui apporta à court terme de l’argent dans les caisses d’une économie épuisée. La nationalisation des banques Mais ce fut un coup d’épée dans l’eau. La crise financière atteignit d’autres instituts financiers et l’Etat britannique s’en tint à sa façon de procéder, déversant des milliards de livres dans les banques mises en danger du fait de leur pratique d’investissements très fortement spéculatifs. En tout, le gouvernement britannique a étatisé quatre banques et accordé des aides financières à d’autres. Il était vain, dans cette situation tendue, de vouloir trouver des investisseurs privés pour refinancer les pertes des banques. La confiance dans cette place financière de Londres tant prisée se mit à fondre. Tout ce qui a affaire à l’argent et aux finances se trouve en perte de vitesse. Derrière le Pérou, le Chili et El Salvador Les nouvelles dettes de la Grande Bretagne se montent pour l’année 2009 à plus de 8% du produit national brut prévu, ce qui fait qu’elles dépassent de loin les critères valables pour l’espace euro. Avant la crise, la Grande-Bretagne avait moins de dettes que la moyenne de l’UE, cela du fait des exportations de pétrole et de gaz. Mais ce n’est plus suffisant car la situation financière s’est détériorée dramatiquement du fait que la dette publique est passée, au cours d’une année, de 600 milliards à 2 billions de livres. Ce qui a incité le journal en ligne anglais dailymail.co.uk à mettre le 20 février comme titre: «Deux billions de livres - la somme affolante de notre dette publique [...], cela signifie 33 000 livres pour chaque homme, chaque femme et chaque enfant du pays.» Le monde de la finance de Londres n’a jamais digéré d’avoir perdu le monopole mondial au profit de New York. Risquer d’être supplanté par cette petite Suisse performante éveille des instincts politiques de bas étage. Ce qui faisait partie, au XVIe siècle, de la politique financière britannique, c’est-à-dire que des pirates comme Sir Francis Drake s’attaquaient au nom de sa Majesté britannique aux navires de commerce espagnols et leur ravissaient l’or et l’argent, se retrouve aujourd’hui sous une forme plus développée. Tout est bon pour financer les guerres illégales et dévastatrices, entre autre de menacer la Suisse de la faire placer sur une liste noire, mais prenant par ailleurs en défense les paradis fiscaux des îles de la Manche, de l’île de Man, des îles Cayman et des Bermudes. Au cours de la décennie écoulée, le parti travailliste a tout mis en œuvre pour rendre la place financière de Londres plus attrayante, notamment en limitant les réglementations et en offrant des avantages fiscaux. On agit incontestablement avec deux poids et deux mesures. C’est d’une perfidie parfaite que de choisir une victime militairement inférieure et de l’attaquer verbalement avec violence, refusant toute autocritique et toute prise de conscience de la faillite annoncée de l’Etat. Vouloir faire de la Suisse un bouc émissaire est une manœuvre malhonnête qui doit être combattue énergiquement. L’ambassadeur britannique en Suisse a exigé, lors d’une interview au journal «NZZ am Sonntag» du 1er mars 2009, avec toute l’arrogance et l’effronterie propres au monde anglo-saxon, que la Suisse aligne son droit fiscal sur celui de la Grande-Bretagne. C’est pousser le bouchon un peu loin. L’arrogance effrontée de Gordon Brown dans sa façon de traiter la Suisse, pays souverain, démontre parfaitement que les Anglais ont oublié, au cours des dernières dix années par leur conduite immorale et contraire au droit international, ce qu’est un comportement diplomatique. Le droit du plus fort nous ramène à un chapitre malheureux de l’histoire. Le gouvernement anglais est enfoncé jusqu’au cou dans la crise financière catastrophique qu’il a provoquée lui-même avec son allié, les Etats-Unis. Il serait bon qu’ils prennent conscience de leur responsabilité et se mettent à chercher des solutions honnêtes, avant de disparaître de par leur gestion désastreuse et leur arrogance. http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-29364353.html Du 11 septembre à la crise économique : une stratégie pour imposer une « Gouvernance Mondiale »http://www.mecanopolis.org/?p=4783&type=1 |