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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 21:39

Pour un néohumanisme
politique et social.

" Nationaliser les banques, réformer le système financier et monétaire, repenser le crédit, créer une économie qui priorise le bien-être des ménages et des familles, bref des citoyens plutôt que celle des compagnies, des cartels et des trusts, créer un nouveau mode du vivre ensemble et un nouveau rapport pleinement humain entre gouvernants et gouvernés, entre des citoyens qu’aucun statut social ne bloque par des clivages infranchissables, voilà des idées qui doivent par ces temps de crise constituer l’ossature de débats sérieux et transformateurs du mode d’être infect de l’actuelle société "

mardi 5 mai 2009 par CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Le pire ennemi de la liberté est la liberté elle-même.

Si la politique, dans sa vocation d’administrer l’espace et de diriger les hommes qui constituent la nation et la raison d’être de l’État, est le service auquel les élus du peuple s’engagent envers le peuple, elle (la politique) ne peut et ne doit être qu’un humanisme collectif qui fait tout pour élever le plus haut possible toutes les dimensions humaines des individus et de la société. Ainsi, dès lors reconnue comme telle, l’homme politique digne et non félon, une fois au pouvoir, ne saurait être ni adonné à des intérêts de groupes privés ni attaché au clientélisme de parti ou de lobbies. La politique d’adhérence des gouvernements aux cartels, trusts, et compagnies, car c’est de cela qu’il s’agit, est une avanie contre les nations. Adhérence qui est de loin pire que l’adhésion partisane à quelque chapelle doctrinale que ce soit, puisqu’il s’agit non de conviction ou d’option libre mais d’imposition illégale d’intérêts oligarchiques au système étatico-national dont dépend le sort des citoyens. Redonner à la politique son sens sémantique mélioratif de « bien administrer la cité », n’est-il pas entreprendre à humaniser par l’action bénéfique des administrateurs, toute la société ?! Un dirigeant qui dit que les choses précisément politiques et économiques transcendent le pouvoir séculier qu’il a sollicité et obtenu des électeurs ou que la portée des problèmes, lui échappe et qu’il ne peut rien contre l’injustice des méfaits diaboliques des banques des bourses et de leur finance imposée au peuple - est tout autant, sinon plus criminel que les voyous de banquiers et leur coterie bordélique de financiers constituant la ploutocratie accapareuse corruptrice de l’économie des nations.

Liberté, un vocable à double sens !

Quand les ignominieux du néolibéralisme, je cite Margareth Tacher, Ronald Reagan, Bush père et fils, appuyée par un quarteron d’économistes sacripants et prédateurs de l’économie des nations criaient à tue tête « Liberté » dans une perspective conservatrice, selon ce que cet analphabète de Reagan appelait débilement « Révolution Conservatrice et Néolibérale », la masse perdue s’est laissée prendre au jeu macabre du matraquage phraséologique des tyrans et de leurs immondes idéologues tels Friedman, Fukuyama et leurs émules. Dans un contexte où toute la grande presse était et (est encore d’ailleurs) soumise à l’ordre des riches, les masses bernées, désinformées par l’impudente rouerie médiatique, s’était mise à confondre la liberté liberticide de quelques milliardaires de régner par l’argent, à la liberté des nations de vivre décemment sans être dépendantes de ceux qui accaparent par les institutions financières, les richesses qu’elles produisent. C’est que la liberté du tyran est le droit despotique au privilège méphitique de régner et de dominer par les structures oppressives à son service alors que la liberté du peuple est le droit légitime de vivre dans l’équité et de jouir de ses biens et ressources sans avoir à dépendre de quelques imposteurs idolâtrés, érigés en seigneurs par le détournement des richesses produites du peuple et qu’ils utilisent à des fins personnelles. La liberté de l’oligarchie est le droit de se distancer du peuple par les biens collectifs qu’elle utilise pour mystifier les majorités et jouer à l’essentialisation de leurs privilèges de classe. Et, cette soi disant liberté est proposée aux majorités comme si elle leur appartenait au moment où ces majorités sont esclaves de l’ordre socio-économique par les politiques de l’État ploutocratique. Une prison sans murs visibles enferme donc les majorités prise en otage par une infime minorité d’arsouilles cossues et cravatées qui se foutent de la gueule du peuple qu’ils prennent pour des cons.

Alors que la culture, cette expression de la nature humaine charrie toutes les saletés d’un animal humain non encore parvenu à la maturation plénière de sa vocation d’esprit, la politique, art de la gérance des biens et ressources communs pour la communauté humaine qu’est la société, laquelle ne saurait être réduite à une collection d’individus telle que la font les politiques de l’économie capitaliste, doit être rebâtie sur de nouvelles bases morales, de nouveaux fondements logiques, une nouvelle axiologie humaniste.

La nouvelle axiologie ainsi perçue saura que l’homme, même s’il n’est pas « centre du monde » ainsi que l’entendent les pères de l’église, ni « flèche montante de la synthèse biologique » comme le soutient T. de Chardin, n’est quand même pas simple élément de la structure sociale voire cosmique comme l’entendent les structuralistes. Car l’homme demeure la conscience fondatrice de toute signification des choses, conscience à la fois source et estuaire du sens politique, conscience émettrice et réceptrice de la signification sociale, conscience donc herméneute et correctrice des vices et déficits des sens tronqués ou altérés par l’idéologie, cette arme de prestidigitation à l’usage des tyrans dans la société d’exploitation qu’est celle de la ploutocratie capitaliste. L’homme est donc l’émetteur-récepteur du sens, et, l’altération ou la perte du sens constitue sans doute la pire malformation et dénaturation collective de notre société d’économisme réducteur où tout l’empan de signification de son être, de sa présence au monde par les déchets du consumérisme et du matérialisme étatico-bourgeois, ne cesse de rendre difforme la raison d’être de la vie en société.

Le changement possible ne peut et ne saurait être un rituel idéologique. Car le rituel même dans son contexte mystico-religieux où il évoque prétendument l’espace divin pour les fidèles, a souvent cela de fâcheux dans sa nature hiératique : c’est qu’il permet au prêtre de substituer à l’essence des choses qu’il prétend évoquer, un geste, une forme mystifiante afin de s’en passer. Le rituel fait mensongèrement apparaître l’ersatz du cérémoniel qui, si elle ne vit dans la réalité des démarches existentielles du croyant, est imposture qui dénature la foi et ses exigences de travail sur soi, d’élévation ontologique par l’apprentissage des modalités, par l’action morale et la spiritualité. Ainsi, le changement social ne peut se pâmer dans le rituel des partis emblématiques, à moins que ces partis prennent clairement le parti de l’homme en rejetant et combattant l’ordre étatico-social et son économie politique d’asservissement des citoyens.

Penser une nouvelle praxis politique, une autre weltanschauung de la gouvernance, c’est refuser tous les carcans idéologiques de gauche comme de droite. C’est aussi rejeter toute idolâtrie populaire d’un certain communisme utopique qui prônerait la suprématie absolue des masses, la préséance des paysans ou le retour de l’ouvriérisme excentrique des révolutions déchues. Un néohumanisme politique doit être la vision d’une société de respect de l’homme, qui - sans basculer dans l’hallucination d’un égalitarisme fantasque où les hommes seraient naturellement égaux, où les masses deviendraient essentiellement vertueuses. Car les élites ne sont tyranniques que parce qu’elles détiennent les structures de l’oppression à leur avantage, et que les masses comme les élites partagent toutes les salissures du comportement humain. Voilà donc pourquoi, le nouvel humanisme politique souhaitable, devra s’efforcer d’établir les structures d’une justice sociale et non de masse, où la pauvreté sera à jamais expédiée aux cloaques de l’histoire, où le mérite individuel sera néanmoins reconnu et où l’égalité des chances deviendra une affaire de structures d’État qui saperont pour toujours la malédiction des origines sociales affectant la plupart des enfants naissant en ce monde. Il faut que le bonheur essentialiste-élitiste « de sang bourgeois » qui a remplacé la noblesse « mystico-suprahumaine » de droit divin dans notre société, devienne le droit d’accès au bien-être pour tout être humain apparaissant en ce monde, droit garanti par la loi et l’application effective de ses mesures humanistes ! Cette gouvernance nouvelle sera part du néohumanisme que nous envisageons comme élévation spirituelle et matérielle de l’homme souverain dans la société nouvelle désormais conçue pour les être humains qui la constituent et non pour quelques maîtres d’un système diaboliquement esclavagiste et platement tourné vers l’économisme.


Nationaliser les banques, réformer le système financier et monétaire, repenser le crédit, créer une économie qui priorise le bien-être des ménages et des familles, bref des citoyens plutôt que celle des compagnies, des cartels et des trusts, créer un nouveau mode du vivre ensemble et un nouveau rapport pleinement humain entre gouvernants et gouvernés, entre des citoyens qu’aucun statut social ne bloque par des clivages infranchissables, voilà des idées qui doivent par ces temps de crise constituer l’ossature de débats sérieux et transformateurs du mode d’être infect de l’actuelle société. Mais me direz-vous, cela ne s’est jamais fait nulle part ! Non, mais ce qui est, a tout simplement été choisi à un moment de l’histoire, puis imposé par quelques-uns. Alors pourquoi les partisans du changement ne seraient-ils pas proactifs ? La liberté est aussi tant pour l’homme que pour la société la capacité à s’affirmer comme différent de tout ce qui est, si ce qui est, constitue la servitude. Ne pas avoir peur d’être rare, d’être unique, d’être différent, en certaines circonstances, peut engendrer, par la communication de cette rareté, cette unicité, cette altérité, un désordre qui chambarde les plus solides des ordres ignobles instaurés contre l’homme ! Mais attention, la liberté tant spirituelle que sociale d’un individu ou d’un groupe doit savoir se mouler aux limites de la justice inédite et du bien dus à l’humanité, car la laisser se vautrer dans les délires de puissances et l’illusion du « tout est permis », la porte contre la liberté de tous et ainsi en fait l’ennemi de la liberté. Ainsi, la liberté des banquiers, des gouvernements, des législateurs du système, est la pire dévoration de la liberté des peuples ; et l’abomination à éviter dans la nouvelle société souhaitable, souhaitée à construire.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE


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