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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 05:57

Chaque jour, un autre monde devient un petit peu plus impossible. Chaque jour le prix du sang et des larmes augmente. Prix déjà payé. Sang et larmes à venir. Prix de notre inertie, prix de notre lâcheté, prix de notre paresse, de notre mollesse. Nous avons laissé faire, et tous les prétextes sont bons – impuissance, seul on ne peut rien, « ils » ont déjà gagné – pour laisser la situation se dégrader d’avantage.

 


Il y a des exceptions, des poseurs des premières pierres d’un monde nouveau, d’un monde débarrassé des illusions des siècles précédents quand à la capacité innée qu’aurait le développement technologique et l’économie de marché à faire le bonheur de l’humanité. Et pourtant il ne s’agit pas de « retourner en arrière ». il est trop tard pour quelque retour en arrière que ce soit, trop de dégâts irréversibles ont été commis.



C’est d’une grande marche en avant dont il est question ici. Ce que j’appelle « croissance qualitative ». N’en déplaise aux adeptes de la décroissance que je soutiens dans leur démarche mais à qui je reproche de ne pas mettre assez l’accent sur ce qu’il faudra d’intelligence créatrice –intelligence du cœur et intelligence technique, inventivité- pour que se réalise l’utopie d’un monde fondé sur le respect et la dignité de la personne, de toutes les personnes, de tous les habitants de la planète.


 


Il m’arrive d’avoir des frissons dans le dos, quand on évoque les camps de la FEMA, la loi martiale, toutes les formes de restrictions aux libertés, libertés d’expression par la parole, liberté de vivre d’une manière qui fait apparaître le consumérisme forcené pour ce qu’il est : une sorte de cancer à l’échelle planétaire. Les plus nombreux sont ceux qui ne veulent pas vivre comme ça, ne perdons jamais cela de vue. Le mythe de peuples « sous-développés » aspirant à adopter le modèle universaliste occidental, sans esprit critique ni aménagement radicaux qui en font de ce modèle « autre chose », est une grande illusion entretenue dans nos (in)conscience par ce phénomène dévastateur : acculturation.



L’acculturation est un de ces processus irréversible que j’évoquais plus haut. L’acculturation, ce fut et c’est toujours la destruction systématique de toutes les cultures non-occidentales de telles manières que les peuples en lutte contre l’oppression n’aient plus de racines, plus de sources traditionnelles dans lesquelles ancrer leur combat. L’acculturation, c’est la destruction et le pillage systématique de tous les musées d’Irak –patrimoine de l’humanité- pour les remplacer par…Disneyland à Bagdad.



L’acculturation ce fut cinq siècles d’Inquisition pour éradiquer la mémoire des peuples et dont on oublie trop souvent que les Européens furent les premières victimes. C’est encore l’esprit d’Inquisition qui sévit aujourd’hui et qui s’exprime chaque fois qu’inconsciemment nous faisons référence à la conformité et à la normalité comme valeur absolue de ce qui doit être, de ce qui est « Bien » sans nous interroger sur la nature de ces normes et les valeurs véhiculées par le conformisme dans le monde de la pensée unique.


 



Rien n’est plus fluctuant que la notion de bien, en différents lieux et en différentes époques. Puisant aux sources de la philosophie, je me suis forgé une petite maxime personnelle qui - quand je n’oublie pas de la mettre en pratique comme je l’ai fait ces dernières années - conduit à des relations pacifiques et tolérantes : « Fais à l’autre son bien et si ce bien n’est pas en accord avec ta conscience, alors abstiens-toi » et en complément « Nul n’a le droit de juger l’autre en tant que personne, le seul jugement que nous pouvons porter est que telle personne ne nous faisant pas de bien, notre bien, nous ne voulons pas la voir interférer avec notre existence », encore et toujours la notion de compossibilité qui est à l’honneur ici. Qui peut prétendre juger une personne, être complexe, la conjugaison d’un potentiel innée et d’une histoire, d’un ensemble d’évènements qui ont déterminé la manière dont s’est exprimé ce potentiel.




J’ai déjà remis en question les notions de liberté et de démocratie, en tant que concepts à géométrie un peu trop variables pour servir de fondation à la genèse d’une humanité harmonieuse. Je vais à présent m’en prendre à la notion d’égalité. Il est ridicule de postuler l’égalité de l’homme et de la femme. C’est la source de bien des dérives, bien des combats inutiles. Je n’aime pas du tout le féminisme revendicatif, peut-être parce qu’une partie de mon éducation a été faite par les premières femmes juges, avocats, sénateurs, médecins de Belgique. Aucune de ses femmes n’a jamais rien revendiqué.

 


Elles ont pris place, et comme elles n’avaient pas le choix, elles étaient les meilleures. La liberté ne se revendique pas, elle se pose. Ce qu’ont fait ces femmes, c’est dire « Nous sommes là et il va falloir faire avec nous, les petits gars. Point » Jamais je n’ai vu aucune de ces femmes considérer l’homme comme un ennemi à abattre, ainsi que je le vois faire par certaines féministes revendicatrices qui passent leur temps en jérémiades et ressentiments, perdant un temps précieux qui pourrait être consacré à des actions positives.

 


Je réfute donc la notion de l’égalité au profit de celle de respect de la différence et de complémentarité non hiérarchisés. L’homme et la femme ne sont pas des ennemis, ils sont des partenaires. Et l’amputation des histoires mosaïques de l’humanité qui voudrait nous faire croire que la libération de la femme est une innovation progressiste du 20ème siècle occidental est une négation elle aussi une amputation des mémoires et une utilisation de la stratégie du « diviser pour régner » qui attise le feu d’une guerre qui n’a pas de raison d’être.  

 

 



Il n’y a pas une histoire, lisse et linéaire, eschatologique et conduisant forcément au monde la pensée unique,  qui se prétend fin de l’histoire et de toute idéologie. Il y a des histoires, des avancées, des reculs, des réenchaînements, des innovations bouleversantes, points de bifurcation qui coudent les destins des peuples, au-delà de toute interprétation linéaire possible.



Le « Nouvel Ordre Mondial » des Profiteurs est un réductionnisme absolu,  par la nécessité dans laquelle il se trouve de ne pouvoir fonctionner que face à une nature appauvrie par la médiation mécaniste (le monde comme un grand laboratoire avec ses très strictes conditions aux limites indispensables pour produire les processus reproductibles qui sont des exceptions dans le monde de la vie et de l’évolution en constante innovation) et des humains esclaves ne songeant pas à remettre en cause les lois de l’ordre qui ne sont pas les lois de la nature, mais celle d’une pensée mécaniste sécuritaire et apeurée incapable d’appréhender la nature dans sa complexité et d’accueillir la différence et l’innovation, l’imprévu comme possible enrichissement et non comme une menace.

 


C’est une pensée statique qui exige un monde figé, sous contrôle absolu, c’est la pensée de la paranoïa absolue de ceux qui craignent tellement de se faire déposséder de leur richesse matérielle qu’ils se voient condamnés à vivre dans les espaces carcéraux que protègent leurs barricades et gardes du corps. C’est la peur de ceux qui accaparant les richesses matérielles du monde redoute la rébellion de ceux qu’ils ont spoliés, les privant de la matière mais ne pouvant leur confisquer ni l’intelligence, ni la faculté de rêver, ni aucune des facultés imaginatives de l’esprit humain.



Malgré le démantèlement de l’éducation et la volonté d’acculturation partout rejaillissent les foyers d’intelligence, de lucidité et d’une culture nouvelle qui – je l’espère - fera leur perte  pour plus grand bien de l’immense majorité des habitants de la planète. Mais c’est une course contre la montre que nous livrons là dans une urgence chaque jour accrue. A terme le Nouvel Ordre Mondial ne peut pas triompher car son application entraînera la disparition de l’humain de la surface de la planète. Mais tout de même, ce serait bien triste sachant que l’autre branche de l’alternative est un monde de paix, d’harmonie, de créativité, un monde sans gaspillage de matière où pourraient proliférer les inépuisables et infinies richesses de l’esprit, de l’amour, de la créativité.

 


Anne

 

 

http://les-etats-d-anne.over-blog.com/article-31194773.html

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