25 septembre 2009
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Selon Laurent Pinsolle, c'est pourtant l'euro fort qui entraîne les délocalisations massives, et le chômage qui va avec. Et continue de plomber la croissance européenne.
DES TAUX DE CHANGE AHURISSANTs
Pourtant, de plus en plus de voix s’expriment pour dénoncer la politique monétaire aberrante de la zone euro. Même des partisans de l’intégration européenne et de la mondialisation comme Patrick Artus, Christian Saint Etienne ou Dominique de Villepin soulignent aujourd’hui que l’euro n’a pas été un facteur de croissance pour l’Europe, bien au contraire. Et deux prix Nobel d’économie, Paul Krugman et Joseph Stiglitz critiquent ouvertement la politique de la BCE.
Il faut dire que toutes les études montrent que l’euro est considérablement surévalué. Il cote 1,48 dollars aujourd’hui, soit près de 40% de plus que le niveau des parités de pouvoir d’achat, estimé à 1,07 dollar par Michel Aglietta, comme The Economist. De même, pour sortir de la crise, la Grande-Bretagne n’a pas hésité à laisser la livre se déprécier de 30% contre la monnaie unique pour aider son économie. Il n’y a que l’Union Européenne pour faire ce choix d’une monnaie chère.
Il faut dire que toutes les études montrent que l’euro est considérablement surévalué. Il cote 1,48 dollars aujourd’hui, soit près de 40% de plus que le niveau des parités de pouvoir d’achat, estimé à 1,07 dollar par Michel Aglietta, comme The Economist. De même, pour sortir de la crise, la Grande-Bretagne n’a pas hésité à laisser la livre se déprécier de 30% contre la monnaie unique pour aider son économie. Il n’y a que l’Union Européenne pour faire ce choix d’une monnaie chère.
LA POLITIQUE DE L’EURO CHER
Car ce qu’on appelle la politique de « l’euro fort » est en réalité une politique d’euro cher. Cher pour les touristes américains et anglais qui ont en partie abandonné la France cet été par sa faute. Cher pour les exportateurs qui sont incapables de lutter avec des coûts surévalués de 40% par rapport aux usines outre-Atlantique et outre-manche. Certes, cela nous permet de payer nos écrans plats moins chers, mais que vaut-il mieux avoir, un emploi ou un écran plat vingt centimètres plus large ?
Car les effets de cette politique d’euro cher sont clairs : l’industrie automobile française a délocalisé la production d’un million de véhicules entre 2004 et 2008, principalement en Europe de l’Est. Même Airbus préfère sous-traiter une partie croissante de son A350 à des fournisseurs étasuniens… Cela fait bientôt vingt ans que Jean-Claude Trichet persiste dans une erreur qui a coûté des millions d’emplois à l’Europe. Pourtant, malgré quelques critiques de Nicolas Sarkozy, rien ne change.
On nous a longtemps dit que ce qui handicapait la croissance de la zone euro par rapport aux Etats-Unis était un manque de flexibilité. En fait, l’écart de croissance s’expliquait essentiellement par l’endettement massif des ménages et la politique monétaire trop restrictive suivie par l’Europe. D’ailleurs, la seule période où l’Europe a pu rivaliser avec la croissance des Etats-Unis ont été les quelques années d’avant 2001, quand le cours de l’euro était raisonnable par rapport au dollar.
Nul doute que les années qui passent aboutiront à un jugement très sévère sur la politique monétaire suivie par la zone euro dans les années 90 et 2000. Pourquoi diable suivre une politique qui a envoyé et envoie encore des millions de personnes au chômage ?
Source : Le Figaro
Retrouvez les articles de Laurent Pinsolle sur son blog
Car les effets de cette politique d’euro cher sont clairs : l’industrie automobile française a délocalisé la production d’un million de véhicules entre 2004 et 2008, principalement en Europe de l’Est. Même Airbus préfère sous-traiter une partie croissante de son A350 à des fournisseurs étasuniens… Cela fait bientôt vingt ans que Jean-Claude Trichet persiste dans une erreur qui a coûté des millions d’emplois à l’Europe. Pourtant, malgré quelques critiques de Nicolas Sarkozy, rien ne change.
On nous a longtemps dit que ce qui handicapait la croissance de la zone euro par rapport aux Etats-Unis était un manque de flexibilité. En fait, l’écart de croissance s’expliquait essentiellement par l’endettement massif des ménages et la politique monétaire trop restrictive suivie par l’Europe. D’ailleurs, la seule période où l’Europe a pu rivaliser avec la croissance des Etats-Unis ont été les quelques années d’avant 2001, quand le cours de l’euro était raisonnable par rapport au dollar.
Nul doute que les années qui passent aboutiront à un jugement très sévère sur la politique monétaire suivie par la zone euro dans les années 90 et 2000. Pourquoi diable suivre une politique qui a envoyé et envoie encore des millions de personnes au chômage ?
Source : Le Figaro
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Le G20 va éviter l'essentiel : le sujet de la monnaie
http://www.marcfievet.com/article-36489219.html