Un tribunal de l’ancienne Memel considère que la croix gammée fait partie du patrimoine national Lituanien pendant que les symboles communistes restent interdits dans le pays Tandis qu’en Pologne on interdit les symboles communistes pénalement. Porter un tee-shirt à l’effigie du Che Guevara sera désormais un délit… Si vous visitez la lituanie n’oubliez pas vos croix gammées et si vous allez en Pologne portez des teeshirts à l’effigie de Mickey, c’est plus sûr… En ce qui me concerne, j’en ai ras la tasse de ce monde là… Trop de souvenirs… Le frère de mon père raymond Bleitrach a fini dans le four crématoire d’un camp lituanien, il avait 22 ans, il y en a eu 16 autres dispersés dans cette chère Europe des droits de l’homme et qui ne sont jamais revenus, la Pologne on connait par tradition familiale les joies des pogroms et pour couronner le tout j’en ai plein le dos qu’à chaque fois que les Israéliens massacrent des Palestiniens ou des Turcs on m’envoie à la gueule que les juifs sont des nazis, qu’ils ont pris le drapeau hitlérien… C’est un cauchemar… Et dire que j’ai cru en devenant communiste à un âge tendre que je serai loin de toutes ces horreurs… Quelle idiote j’ai été…
Le tribunal de la ville lituanienne de Klaipeda (ex-Memel) a rendu une décision, au prime abord, aussi surprenante que consternante le 19 mai dernier. Statuant sur le sort de trois néo-nazis qui avaient arboré lors de la journée de l’Indépendance, en février dernier, des drapeaux avec des croix gammés, tout en scandant des chants anti-communistes et anti-sémites à la gloire du IIIème Reich, le tribunal les a relaxés.
Article d’AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
En effet, le tribunal estime que la croix gammée fait partie de « notre patrimoine historique » et explicite sa décision en en faisant « un symbole important de la culture Baltique, un signe hérité de nos ancêtres ». Comble de l’hypocrisie, le tribunal affirme haut et fort que « ce n’est pas un attribut nazi (sic) et qu’ils nous a été volés et dévoyés par d’autres peuples ».
Ce verdict ne fait pas que relaxer les trois prévenus, elle légitime leur action comme patriotique. Ce n’était par ailleurs pas la première fois que ce genre d’événements se produisait, des symboles nazis avaient déjà été publiquement déployés au moins deux fois (dont le 1er mai dernier) dans le passé sans que les néo-nazis en question n’aient jamais été poursuivis.
Rien d’illogique quand on sait qu’en Lituanie le passé soviétique est abhorré par les nationalistes lituaniens, que face à une résistance soviétique au nazisme dénigrée, c’est en fait une résistance lituanienne pro-nazie qui en ressort magnifiée
C’était le sens de la révision constitutionnelle de juin 2009*, dénoncée par le Parti socialiste [qui regroupe essentiellement les communistes depuis l'interdiction du Parti communiste en 1991] qui envisageait des poursuites pénales et des peines de prison allant jusqu’à 5 ans d’incarcération contre quiconque nierait « les génocides commis par le communisme et le nazisme » et diffamerait les « membres du mouvement de lutte pour la liberté de la Lituanie – des combattants volontaires, qui dans les années 1944-1953 se sont battus par les armes contre l’occupation soviétique ».
Outre qu’elle mettait sur le même plan communisme et nazisme, cette résolution faisait des « résistants nationalistes » lituaniens de la fin des années 1940 des héros intouchables. Or, elle constitue une réhabilitation de collaborateurs à l’occupation nazie et de combattants formés à partir de 1943-1944 par l’armée nazie en retraite pour harceler les arrières soviétiques.
Autrement dit, la Lituanie criminalise les symboles communistes, le parti communiste, toute référence à l’histoire soviétique mais légitime dans le même temps la « résistance nationale lituanienne » collaboratrice et la croix gammée comme faisant partie du « patrimoine national ».
Finalement, la décision de la ville de Klaipeda se révèle aussi logique que consternante.
* Voir aussi notre article de l’an dernier: Appel à la communauté progressiste internationale lancé par le PS de Lituanie: sur les signes du revanchisme et du fascisme en Lituanie
AU MEME MOMENT EN POLOGNE :
Déclaration
Non à la criminalisation des symboles communistes en Pologne
L’association des Amis d’Edward Gierek condamne avec la plus grande vigueur la criminalisation des symboles communistes en Pologne découlant de l’application de l’article 256 du code pénal entré en vigueur ce mardi 8 juin 2010.
Désormais, se promener avec une faucille et un marteau ou afficher un drapeau rouge à l’effigie de Marx sur les rives de la Vistule est passible de deux ans d’emprisonnement !
Il s’agit d’une insulte pour les bâtisseurs de la Pologne populaire qui ont émancipé le pays du féodalisme et assuré sa modernisation.
Une insulte aussi pour ces soldats de l’Armée rouge qui se sont sacrifiés afin d’éviter aux Polonais – considérés par Hitler comme des sous-hommes – de devenir les esclaves des nazis.
La restauration du capitalisme en Pologne est synonyme de reculs sociaux, de cléricalisme débridé, de chômage pour les plus jeunes obligés d’émigrer et de misère pour les plus âgés contraints désormais de trouver leur nourriture dans les poubelles, de déclin culturel aussi…
La Pologne qui, dans les années 1970 sous l’impulsion de Gierek, développait une culture de la Paix participe aujourd’hui aux opérations impérialistes guidées par l’Occident en Afghanistan ou en Irak.
Dans les entreprises, les droits des travailleurs sont brimés par un patronat arrogant comme à l’époque de la Pologne dictatoriale de Pilsudski ou des Colonels.
Parce que l’expression d’un idéal collectiviste continue d’inquiéter les possédants et les politiciens à leur service, la négation d’un simple droit d’opinion contraire à la Pensée unique libérale est donc à l’ordre du jour en Pologne. La « démocratie bourgeoise polonaise » révèle ainsi sa véritable nature… de classe.
L’Association des Amis d’Edward Gierek manifeste sa solidarité avec les progressistes polonais et appelle à manifester sa désapprobation en direction du Consulat général de Pologne à Lille et de l’Ambassade de Pologne à Paris.
Fait à Rebreuve-Ranchicourt, le 12 juin 2010
Les Amis d’Edward Gierek
14 juin 2010
Ceux qui font la promotion du communisme pourront être poursuivis par la justice, titre Rzeczpospolita. Selon plusieurs amendements au code pénal récemment adoptés au code pénal, toute personne jugée coupable d’avoir fait la promotion des symboles communistes est désormais susceptible d’être condamnée à deux ans de prison. La nouvelle loi précise la règle constitutionnelle qui interdit d’employer ou de cautionner les méthodes totalitaires et les pratiques du nazisme, du fascisme et du communisme. Elle donne aux procureurs généraux le droit de poursuivre les organisations à tendance communistes et de fermer des sites Internet qui font la promotion de cette idéologie. Les vendeurs de T-Shirts Che Guevara sont ainsi directement concernés par cette mesure, ont souligné plusieurs magistrats. L’institut de la mémoire nationale, qui a dressé une liste de noms de rues à changer et de monuments à déplacer, pourra désormais s’appuyer sur cette loi.
Le quotidien de gauche Krytyka Polityczna, qui rappelle les différences entre le communisme, “qui avait des intentions positives évidentes et qui continue à inspirer les philosophes”, et le nazisme, critique pour sa part la nouvelle réglementation. Et l’Alliance de la gauche démocratique [SLD, fondée en 1999 par d’anciens membres du parti communiste], a fait appel contre la nouvelle loi auprès du tribunal constitutionnel.
L’Europe face à l’héritage du communisme, sur presseurop.eu…
14 juin 2010
Porter un tee-shirt du Che, bientôt un délit en Pologne !
http://socio13.wordpress.com/2010/06/15/en-europe-interdiction-du-communisme-avancee-nazie/
Forum «Quelle Europe nouvelle pour sortir de la crise ?» : compte-rendu
Comprendre la crise en Europe
Intervenants : Pervenche Berès (députée au Parlement européen, PS), Yves Dimicoli (économiste, PCF), Jacques Généreux (économiste, Parti de Gauche), Pierre Khalfa (membre du Conseil Scientifique d’ATTAC et porte-parole de l’Union syndicale Solidaires), Pierre Laurent (coordinateur national du PCF), Nasser Mansouri-Guilani (membre du Conseil économique et social), Kostas Vergopoulos (économiste).
- Traité de Lisbonne, comment sortir de l’impasse politique ?
Intervenants : Jean-Pierre Brard (député de la Seine-Saint-Denis), Ilda Figueiredo (députée au Parlement européen, Parti communiste Portugais), Monique Florenzano (Économiste, directrice de recherche au CNRS), Liem Hoang-Ngoc (député socialiste au parlement européen, professeur d’économie à l’Université Paris 1), Marie-Christine Vergiat (députée au parlement européen, Front de gauche), Francis Wurtz (député honoraire au parlement européen).
- Quelles propositions alternatives, quelle autre construction européenne pour les peuples ?
Intervenants : Yannis Androulidakis (syndicaliste grec), Nicolas Benies (économiste, dirigeant national de la Gauche unitaire), Paul Boccara (économiste, historien, PCF), Nicole Borvo (sénatrice, Présidente du groupe CRC-SPG), Bernadette Groison, (secrétaire générale de la FSU), Bogdan Hossu (secrétaire général de Cartel-Alpha, confédération syndicale Roumaine), Thomas Händel (député au Parlement européen, membre de Die Linke), Didier Le Reste (syndicaliste cheminot), Miguel Portas (député au parlement européen, bloc de gauche du Portugal), Elisabeth Gauthier (co-directrice de la revue européenne Transform), Savvas Rompolis (directeur de l’Institut grec du travail).
- Quelle solidarité durable mettre en œuvre ?
Intervenants : Pascal Canfin (député au Parlement européen Verts), Maryse Dumas (syndicaliste, postière), Patrick Le Hyaric (député au parlement européen, vice-président du groupe GUE/NGL, directeur de l’Humanité), Pedro Marset-Campos (ancien député au Parlement européen, membre du bureau du PGE, IU Espagne), Aurélie Trouvé (co-présidente d’ATTAC).
Vidéo sur le site :
Forum «Quelle Europe nouvelle pour sortir de la crise ?» : compte-rendu