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23 juillet 2011 6 23 /07 /juillet /2011 18:19
Samedi 23 juillet 2011

2612194-3685338.jpgNotre ministère de la santé n'est jamais à court d'idées "géniales"

À l’époque où elle était ministre de la Santé, Roselyne Bachelot s’est réjouie du succès des Capi, ces « contrats d'amélioration des pratiques individuelles », souscrits par les praticiens qui peuvent ainsi valoriser financièrement leur pratique médicale dans le cadre d'un contrat avec leur caisse d'assurance maladie pour une durée de trois ans.

Cette relation directe entre médecin et Sécurité Sociale, avait alors choqué les syndicats médicaux, mais encore plus les malades qui trouvaient invraisemblable qu’un médecin touche, en dehors de ses honoraires, une prime au rendement des dépenses de santé. On savait déjà que la recherche de rentabilité se retrouve partout, la Police, la Gendarmerie, les impôts et autres administrations, ce qui incite à « faire du chiffre », mais ce procédé est déplorable pour un service public. Toutefois, six mille praticiens, soit plus d'un sur six, ont ainsi signé un contrat avec l'Assurance-maladie qui leur garantit cette prime à la performance.

Mais cela ne doit pas suffire car, après des mois de négociations, l'Assurance-maladie et les médecins libéraux viennent de signer un protocole d'accord comprenant un projet complet de nouvelle convention médicale qui va généraliser les primes.


Il est certain qu’il faut changer et surtout améliorer notre façon de soigner et d’envisager la maladie, essayer de limiter les ordonnances et les accumulations de médicaments inutiles et souvent dangereux, communiquer davantage avec les patients, simplifier la paperasserie qui doit être responsable d’un stress souvent ingérable, et cette liste est loin d’être complète. Mais, derrière ces belles paroles, on retrouve cette scandaleuse notion de prime à la performance. Comme l’a signalé Le Monde.fr : « Pour engranger des points, un médecin devra par exemple atteindre un taux défini de patientes de 50 à 74 ans participant au dépistage du cancer du sein, prescrire une proportion donnée de génériques ou encore transmettre suffisamment de feuilles de soins électroniques. »


2208807120_79b9dcddcf.jpgÉvidemment, ce protocole insiste sur la prévention afin d’éviter les traitements coûteux et tout le monde est d’accord sur ce point : « plutôt prévenir que guérir ». Mais lorsque le patient est pris en main par une équipe de « fournisseurs de santé » qui impose un contrôle et un dépistage réguliers des gens en bonne santé, on retrouve les déclarations du Dr Knock, personnage imaginé par Jules Romains : « Les bien portants sont des malades qui s’ignorent ».


En réalité, la véritable prévention ne consiste pas à multiplier les examens ou les dépistages systématiques qui génèrent souvent, eux-mêmes, leurs propres pathologies, ni à vacciner des populations entières dans une course sans fin, sous le prétexte « d’éradiquer » toutes les maladies.

Ces dernières années, les pouvoirs publics ont multiplié les dépistages automatiques, les mammographies, les biopsies, et autres techniques de la médecine officielle, c’est-à-dire la médecine de troupeau qui a contribué à l’augmentation de l’hémorragie financière de la Sécurité Sociale, mais n’a pas diminué, bien au contraire, l’incidence des maladies.


Le 8 janvier 2000, The Lancet publiait une étude danoise qui réduisait à néant l’espoir des cancérologues qui croyaient alors qu’en dépistant plus précocement les cancers du sein par mammographie, on réussirait à faire baisser leur incidence et leur mortalité. Le journal concluait qu’en termes de mortalité, une politique de dépistage du cancer du sein « ne serait pas justifiée ». Et en mars 2006, le mensuel La Recherche signalait à son tour, dans son numéro 395, que « la mortalité par cancer du sein a très peu diminué depuis 20 ans », alors que « les cas diagnostiqués, eux, explosent ». L’article soulignait que certains experts dénonçaient les effets pervers du dépistage qui « conduirait à détecter et à traiter des tumeurs mammaires qui n’auraient pas mis la vie de la patiente en danger ».


D’après le Dr Samuel Epstein, président de la Coalition pour la Prévention du Cancer, Médaille d’Or de l’Académie de Médecine Albert Schweitzer : « Des études récentes basées sur les dix années précédentes indiquent une augmentation très nette des cancers quelques années après le début de ces examens fréquents, ce qui confirme la grande sensibilité des seins en pré-ménopause et l’effet carcinogène des radiations ».


65653606_421b207b9e.jpgAinsi, le « dépistage » a tout va est devenu à la mode. Tout comportement de notre corps doit être soumis à de fréquentes et régulières vérifications : surveillance de la tension, de la prostate, du taux de cholestérol, du diabète et bien d’autres pathologies qui nous menacent sournoisement. Il existe ainsi des campagnes-promotions de dépistage. Il est du reste bien dommage que l’État, qui prend si bien soin de nous, ne prenne pas autant soin de notre Planète qu’il massacre sans vergogne. Mais pour la Planète, ceux qui préconisent et commentent les dépistages de ses maladies sont considérés comme des fauteurs de troubles.

 

Le cancer de la prostate fait la fortune des laboratoires et les belles heures des médias qui n’éprouvent aucune gêne à nous rappeler toutes les dix minutes qu’il est urgent de faire vérifier notre corps comme nous le faisons pour les moteurs. Il est certain que ce dépistage est moins traumatisant que les mammographies, mais il entraîne une augmentation du nombre de cancers précoces dépistés, alors qu’aucun bénéfice à long terme sur la mortalité par ce cancer n'a encore été nettement démontré. En outre, il ne sauve aucune vie et induit de nombreuses interventions mutilantes grevées de lourdes séquelles. D’ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé, la Haute Autorité de Santé (HAS) et l’Institut National du Cancer ne recommandent pas ce dépistage en routine, alors que l'Association française d'urologie (AFU) est favorable à un dépistage annuel à partir de 50 ans. Ces campagnes publicitaires organisées par l’AFU (qui se définit elle-même comme une entreprise) sont financées indirectement par l’industrie pharmaceutique, qui subventionne l’AFU à hauteur de plusieurs millions d’euros.


Le plus scandaleux dans cette affaire vient du fait que le député urologue et chirurgien Bernard Debré, qui encourage fortement le dépistage du cancer de la prostate depuis plusieurs années et ne manque jamais une émission publique sur le sujet, a été choisi comme rapporteur pour cette mission. Dans une société dite républicaine, il est pour le moins choquant de choisir comme rapporteur une personnalité très engagée dans la controverse. Il est tout aussi malvenu d’avoir choisi l’AFU pour dresser un état des lieux du dépistage et du traitement du cancer de la prostate en France, alors que cette entreprise est motivée par la promotion de sa propre activité. Il ne faut pas oublier que le nombre d’opérations de cancers de la prostate a été multiplié par quatre en 9 ans, alors que la mortalité par ce cancer n’a pas augmenté depuis 20 ans. Cette situation n’a pas besoin de commentaire.


photoDans la prévention, le dépistage ressemble à un enfant de chœur comparé à la vaccination, censée prévenir les maladies, et l’industrie pharmaceutique profite du commerce de la peur pour vendre des vaccins. Le plus récent et le plus scandaleux est celui contre le papillomavirus, appelé sans aucune preuve médicale « vaccin contre le cancer du col de l’utérus », alors que l’Institut national du cancer des États-Unis estime que la relation directe entre le virus et le cancer n’est pas du tout prouvée, tandis que les procès qui s’organisent et se multiplient prouvent la toxicité du vaccin.

À ce sujet, le Pr Claude Béraud, professeur honoraire à l’université de Bordeaux, ancien vice-président de la Commission de la transparence de l’Afssaps et ancien membre du Conseil médical et scientifique permanent de la Mutualité Française, a confié le 9 juillet 2008 au journal Le Monde qu’il craint « les perturbations écologiques que ce vaccin pourrait induire dans l’équilibre des souches virales, soit en favorisant le développement de souches résistantes, soit en accroissant la virulence de souches aujourd’hui inoffensives ». Nous pouvons donc nous attendre à une recrudescence de cancer d’ici quelques années, beau résultat pour « éradiquer » une maladie et faire des économies de soins.

Et parmi les vaccins que les médecins devront conseiller aux gens âgés pour avoir de nombreux « bons points », celui de la grippe figure en première place, alors qu’après avoir passé en revue 64 études, le groupe Cochrane a conclu qu’aucune étude ne permettait de constater l’efficacité du vaccin (The Cochrane Database of Systematic Reviews « Vaccines for preventing influenza » -1-2006).

Une autre étude, parue dans le journal médical américain Vaccine du 5 avril 2006, a été menée par le Dr Dianne Groll, de l’Université d’Ottawa afin de déterminer si l’incidence de la grippe avait diminué dans l’Ontario après l’introduction d’une campagne d’immunisation gratuite pour 12 millions d’individus en 2000. Tous les cas de grippe advenus entre 1990 et 2005 ont été évalués. Lorsque la campagne a commencé en 1990, l’incidence s’élevait à 109 cas par 100 000 personnes. Or, après le début de la campagne, l’incidence était montée à 164 cas. Ainsi, en dépit de cette intense vaccination, l’influence de la maladie n’avait pas diminué, bien au contraire. Tous les spécialistes de la santé et les laboratoires savent bien que ce vaccin ne sert à rien, mais l’exception française doit jouer là aussi. 


155812973_04bbd664e8.jpgAjoutés aux dépistages inutiles, ces vaccins non seulement inutiles mais dangereux vont participer à l’attribution de la prime de plus de 9 000 euros par an à 45 000 médecins généralistes, au détriment de l’augmentation de nombreuses maladies et de l’explosion des cotisations de la Sécurité sociale ou des caisses complémentaires. Beau résultat lorsqu’on parle d’économie du système de santé.

Après le départ de Roselyne Bachelot, nous étions un peu soulagés, mais sa succession est pire encore, ce qui semblait impossible. Mais rien n’est « impossible » dans le domaine de notre ministère de la maladie.

 

http://www.sylviesimonrevelations.com/article-le-depistage-a-tout-va-est-devenu-une-rente-pour-les-labos-et-les-medecins-80031702.html

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