Imprimez cet article.
Source : RT
Des instructeurs étrangers formeraient des rebelles syriens à la guerre moderne en Jordanie selon des rapports européens. D’après les sources, ces rebelles seraient formés pour faire office de forces de sécurité après le départ d’Assad mais l’entraînement au combat qu’ils suivent ne correspond pas à cet objectif.
Au cours des 3 derniers mois, environ 200 hommes ont été entraînés dans 2 camps, l’un à l’est et l’autre au sud de la Jordanie, selon Der Spiegel. L’entraînement militaire porte sur la manipulation d’armes anti-tanks, selon le magazine qui cite ce qu’il dit être des participants et des organisateurs. Il ajoute qu’il est prévu d’entraîner un total de 1 200 combattants de l’Armée Syrienne Libre (les forces d’opposition au régime du président Bashar Assad).
Le rapport précise que certains Etasuniens portaient des uniformes de l’armée, mais il ne dit pas s’ils travaillaient pour des firmes privées ou s’ils représentaient l’armée étasunienne.
En octobre dernier, le Pentagone a confirmé qu’un petit groupe de forces spéciales étasuniennes et de conseillers militaires avait passé l’été en Jordanie pour préparer la riposte des soldats du pays au cas où la Syrie utiliserait des armes chimiques. D’après ce qu’on sait, des groupes de rebelles ont aussi suivi cet entraînement.
Comme l’a rapporté vendredi dernier le journal anglais The Guardian, les Etats-Unis ne sont pas les seuls à fournir de l’entraînement. La Grande Bretagne et la France ont aussi envoyé des instructeurs en Jordanie pour former les rebelles syriens.
Les ministres étasuniens, anglais et français n’ont pas encore commenté l’information selon laquelle l’Armée Syrienne Libre était entraînée en Jordanie, mais cet entraînement n’entrerait pas en contradiction avec les plans étasuniens de fournir une aide directe non létale à l’opposition syrienne ni avec l’interprétation anglaise de l’embargo sur les armes imposé à la Syrie.
« Une telle assistance technique peut inclure des aides, des conseils et des formations sur la manière de maintenir la sécurité dans des zones dont le régime a perdu le contrôle en coordonnant les autorités civiles et militaires, sur la manière de protéger les civils et de minimiser les risques pour eux et sur la manière de maintenir la sécurité en période de transition, » a dit le ministre des affaires étrangères anglais William Hague au parlement anglais mercredi dernier.
Selon la source de Der Spiegel à Bruxelles, le texte de l’embargo européen sur la fourniture d’armes à la Syrie adopté au début de mars est « délibérément flou. »
« En ce qui concerne l’assistance technique ce qu’elle signifie en pratique dépend de qui la demande. Les Anglais et les Français, par exemple, se sont avancés beaucoup plus que les autres. En principe, l’assistance a pour but de protéger les civils mais on a vu en Libye que cela pouvait être interprété de différentes manières, » a dit la source.
En Libye l’ingérence occidentale dans les affaires du pays a commencé par l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne ostensiblement pour protéger les civils victimes de la guerre civile et s’est terminée par l’envoi de troupes alliées pour aider les rebelles à prendre d’assaut la capitale Tripoli pour en chasser l’homme fort du pays, le colonel Mouammar Kadhafi. Le leader a finalement été brutalement assassiné par des miliciens sans aucune enquête criminelle ni décision de justice.
Aujourd’hui la Libye est un territoire qui n’a plus qu’un pouvoir central de façade incapable de contrôler la violence qui oppose des groupes de rebelles armés et de Bédouins locaux.
Les services secrets jordaniens participent aussi à l’entraînement des rebelles syriens et leur travail est de repérer les islamistes radicaux (Salafistes) pour les exclure de l’entraînement de pointe donné par les étrangers. Les instructeurs étrangers leur préfèrent d’ailleurs les anciens officiers de l’armée syrienne régulière.
« Les Etasuniens ont maintenant plus confiance en nous que dans les Turcs, parce que la seule préoccupation des Turcs est d’obtenir davantage de marge de manœuvre dans leur lutte contre les Kurdes, » a expliqué un Jordanien bien informé de Amman au Guardian.
A ce qu’on sait, les Etasuniens sont déçus par les résultats de l’aide qu’ils ont apportée à l’opposition syrienne par l’intermédiaire de la Turquie, parce que Ankara n’a pas empêché ou a délibérément laissé les extrémistes islamistes contrôler les activités rebelles sur le front syrien du nord.
D’autres sponsors des rebelles bien connus comme l’Arabie Saoudite et le Barhein envoient aussi de l’aide aux rebelles syriens à travers la Jordanie.
A la fin de février, le secrétaire d’état, John Kerry, a annoncé que les Etats-Unis fourniraient à l’opposition syrienne une aide d’une valeur de 60 millions de dollars qui comprendrait des véhicules blindés, des équipements militaires non létaux et de l’assistance technique.
The Guardian a rapporté qu’un petit nombre de forces spéciales anglaises étaient déjà en Jordanie prêtes à agir si l’Occident décidait d’intervenir en Syrie directement. En attendant leur ordre de mission, ils forment les rebelles aux tactiques de la guerre moderne.
La source jordanienne du journal souligne que les entraînements en cours sont de moyenne envergure.
Mais Der Spiegel rapporte que le programme a pour but d’entraîner jusqu’à 10 000 combattants de l’Armée Syrienne Libre pour former quelques 12 unités de combat. The Guardian avait déjà annoncé que ce nombre serait nécessaire pour restaurer l’ordre en Syrie après le départ du président Bashar Assad.
The Guardian affirme que les alliés anti-Assad sont en train de former des forces de police pour maintenir l’ordre en Syrie après la départ d’Assad et non pas d’essayer de renverser la situation militaire, mais en réalité la formation à la manipulation des armes anti-tanks qu’ils reçoivent ne cadre pas avec cet objectif.
Une source jordanienne anonyme a aussi exprimé l’espoir que cette force puisse aider la Jordanie si la situation avec les réfugiés syriens s’aggravait et que des centaines de réfugiés supplémentaires accouraient dans le pays.
Cela pourrait facilement se produire si les services publics de la ville syrienne méridionale de Daraa cessaient de fonctionner. Un million de réfugiés pourraient alors chercher refuge en Jordanie.
Selon les rapports, la Jordanie a déjà accueilli plus de 320 000 réfugiés syriens.
Depuis le début du conflit en Syrie, il y a plus de deux ans, environ 70 000 personnes ont été tuées dans les deux camps, selon les militants syriens. Plus d’un million de gens se sont enfuis dans les pays voisins et sont devenus des réfugiés.
Pour consulter l’original : suivre ce lien.
Traduction: Dominique Muselet
Articles sur le même thème :
-
- Les rebelles s’en prennent au patrimoine culturel syrienpar Résistance.fr On pouvait malheureusement s’y attendre. Les sites archéologiques...
- Le terrorisme islamique est une création des États-UnisSource : Résistance.fr La puissance médiatique s’est rapidement mise en...
- Pauvreté et progrès – Comparaison entre les Etats-Unis et le Venezuela.Éric DRAITSER,1 Counterpunch Qu’appelle-t-on « tiers monde » en 2013? Si nous...
- Délocalisation industrielle vers les États-UnisPar Robert Bibeau Depuis quelque temps, médias, journalistes et économistes...
- Les États-Unis, terre de prisons et de répressionSource : Résistance.fr Les États-Unis, l’État qui se considère depuis...
Les réseaux clandestins de l’opposition syrienne au Liban
par Radwan Mortada
Des réseaux de combattants syriens au Nord du Liban redessinent la physionomie du territoire. Depuis les cellules logistiques syriennes aux routes clandestines pour les armes, de nouvelles réalités politiques changent la manière dont les Libanais circulent dans leur pays.
Au Liban, dire que vous êtes stoppé par un Palestinien armé signifierait que vous êtes entré dans un camp de réfugiés contrôlé par une faction palestinienne. Mais dire que vous avez été stoppé par un combattant syrien armé – ce mois-ci à Tripoli, plusieurs années après le retrait de l’armée syrienne – est tout à fait autre chose.
C’est même encore plus problématique quand ce combattant armé vous demande de changer votre destination, qui se trouve en plein Liban, après avoir remarqué votre appareil photo.
Ces nouveaux arrangements suggèrent que la région se dirige vers une nouvelle phase que les officiels des services de sécurité tendent à comparer avec l’époque où les opérations de la résistance palestinienne au Liban avaient valu au pays le sobriquet de « Fatah Land ».
Un haut responsable des services de sécurité base son évaluation sur le simple fait que le Nord du Liban accueille environ 100 000 réfugiés syriens dont il affirme qu’un tiers est prêt à prendre les armes. Il n’y a pas que ça, le même responsable indique que les informations recueillies par les forces de sécurité confirment la présence de centaines de combattants syriens qui se déplacent librement à l’intérieur du territoire libanais.
En parallèle, ces informations indiquent que le frère d’un député influent du district d’Akkar (près de la frontière avec la Syrie) continue à organiser des cellules syriennes. Elles sont réparties selon un plan conçu par des officiers de l’armée à la retraite qui soutiennent l’opposition syrienne.
Les informations des services de sécurité révèlent que l’officier syrien dissident Annad A. est arrivé à Halba (chef-lieu du district d’Akkar) en compagnie d’un militant d’Akkar après avoir fui la Syrie pour une zone du Liban favorable au député Walid Joumblatt, où il a reçu protection.
Ces informations disent aussi qu’il a tenu une réunion au domicile de Mahmoud Z. Ils ont discuté de la livraison d’armes et de fournitures à distribuer sur la place [publique] d’Halba.
Il y a aussi des rumeurs sur un genre de conseil militaire syrien dans le Nord, avec différentes activités conduits par les militants, dont la collecte de fonds, la coordination et l’approvisionnement en armes. Ils constituent ce qui s’apparente à un gouvernement militaire fantôme. Il existe aussi des indications crédibles sur leur relation avec des personnalités libanaises des milieux politiques et sécuritaires
En plus de financements étrangers, le ressortissant syrien Anwar S. B., alias Abu-Hassan al-Souri, s’occupe des fournitures et de l’armement en coordination avec des militaires à la retraite et un parlementaire du parti politique Tayyar Al Mustaqbal (Courant du Futur, le parti de Saad Hariri, NdT) originaire du Nord du Liban. Il convient d’observer que Souri avait été blessé dans l’explosion du dépôt d’armes d’Abi Samra à Tripoli.
En outre, le nom de Mohamed A., alias Abou Afif, est cité. Sa mission est de fournir les salaires mensuels qui doivent être transportés à al Qusayr via Arsal (où deux soldats libanais avaient été tués dans des affrontements avec le Jabhat al-Nosra). L’argent vient de donations effectuées en Europe et dans les pays arabes du Golfe et est déposé au domicile du député susmentionné.
En matière d’achat d’armement, le rôle le plus important revient à Ismail R. C’est un homme riche présenté par les membres de l’opposition syrienne comme étant en charge de la fourniture d’armes achetées à des officiers pro-régime de l’armée syrienne. Il est aussi chargé de recevoir les soldats blessés de l’Armée Syrienne Libre et de les répartir dans les hôpitaux libanais.
Tous coordonnent leur action avec le siège local de l’opposition syrienne établi dans la rue de l’Ordre des médecins à Tripoli, devant le réservoir central, derrière la maison du général Ashraf Rifi, directeur des Forces de Sécurité Intérieure du Liban.
Les informations indiquent que des réunions nocturnes se tiennent régulièrement entre des officiers syriens dissidents, des personnalités religieuses et d’autres personnes. Récemment, la zone résidentielle d’Abrar a été le lieu d’une fusillade en raison des désaccords entre un des blessés et ses médecins.
Des réfugiés se font passer pour des civils en journée, puis font leur devoir « djihadiste » à la faveur de la nuit. A Akkar, il y a certains endroits de la frontière qu’il est impossible d’approcher ou de franchir sans être stoppé par des hommes armés, dont des Syriens, qui vous demandent ce que vous faites, d’où vous venez et ce que vous voulez.
Radwan Mortada
Article original : Drawing a new map of North Lebanon, Syrian fighters included
Traduction : Mounadil al-Djazaïri
.
15 000 combattants s’apprêtent à s’infiltrer en Syrie à partir du Liban-Nord
mardi 19 mars 2013, par Visiteur (Date de rédaction antérieure : 19 mars 2013).
http://gallery.mailchimp.com/fdeacb…
Mediarama du Lundi 18 mars 2013 Numéro 300
Ce n’est plus secret que des centaines de combattants jihadistes de plusieurs nationalités sont entrés ces dernières semaines en Syrie en provenance de Turquie, de Jordanie et du Liban, après avoir reçu les entrainements requis de la part de Marines américains et d’unités spéciales françaises et britanniques dans des camps en Jordanie et en Turquie.
Pendant ce temps, des centaines d’entreprises économiques et industrielles et de sites archéologiques sont systématiquement pillés par des gangs armés au profit du "bandit d’Alep" (le Premier ministre turc) Recep Tayyeb Erdogan, qui veut détruire la Syrie sur les plans économique, culturel et historique, dans une tentative de raviver l’ottomanisme que les Arabes ont déraciné il y a un siècle. Des sources civiles à Daraa font état de l’arrivée de centaines de jihadistes munis d’armes antichars, de missiles sol-air et de véhicules tout-terrains équipés de mitrailleuses légères et moyennes. Ainsi, la Jordanie a cédé aux pressions des pays du Golfe et des Etats-Unis, devenant après la Turquie et le Liban un point de passage des jihadistes et des armes vers la Syrie.
Damas a dernièrement adressé une lettre au Liban lui demandant de mettre un terme aux infiltrations des groupes terroristes à partir de son territoire, qui se sont particulièrement intensifiées ces deux dernières semaines. Des dizaines de combattants qui tentaient de pénétrer en Syrie ont été tués et les infiltrations se poursuivent sans interruption. Selon certaines informations, quelque 15000 combattants se trouvent au Liban-Nord après avoir terminé leur entrainement et se préparent à se rendre en Syrie.
Ces développements interviennent alors que l’on évoque de plus en plus une solution politique à laquelle sont opposés Londres, Paris les Souad et les Thani, avec le soutien des ottomans, plus que jamais déterminés à détruire la Syrie.
Al Watan (Quotidien non-étatique syrien)
Syrie, Libye - Comment la CIA provoque des "révolutions" dans les pays qu’elle veut soumettre :
http://mai68.org/spip/spip.php?article2532
Le ras-le-bol de la population turque au sujet des Camps d’entraînement de terroristes syriens en Turquie :
http://mai68.org/spip/spip.php?article4510
Syrie - une base secrète en Turquie pour les prétendus "rebelles" (Le Monde) :
http://mai68.org/spip/spip.php?article4394
Plus de 65 000 mercenaires combattent en Syrie (vidéos) :
http://mai68.org/spip/spip.php?article4830
.