Auteur de plusieurs ouvrages sur l’Afrique et notamment le Rwanda et la RDC (Congo-Kinshasa), le journaliste ne nourrissait aucun préjugé particulier à l’égard des divers acteurs du drame. S’il attaque durement la France dans le cas ivoirien, il a refusé d’enfiler les patins de la pensée unique lors du génocide rwandais et, ainsi n’assimile-t-il pas le rôle de l’armée française à celui de la Wermarcht.
Le livre décortique plusieurs épisodes troublants des relations franco-ivoiriennes et dresse un portrait très à charge contre le nouveau maître de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara y est croqué sous les traits d’un opportuniste, intrigant et cynique, prêt à toutes les alliances pour parvenir à ses fins. On peut ne pas adhérer à l’ensemble mais l’ouvrage d’Onana a le mérite d’éclairer différemment la crise ivoirienne dont les racines remontent aux lendemains de l’indépendance.
Il paraît au moment où la victoire militaire de Ouattara, acquise uniquement grâce à l’intervention de la France, se double d’un triomphe politique aux élections législatives qui se sont tenues le 11 décembre dernier. Avec 127 députés sur 255, le Rassemblement des Républicains de Côte d’Ivoire (RDR), son parti, obtient la majorité absolue dans la nouvelle Assemblée et pourrait le cas échéant se passer de l’aide du PDCI, le vieux parti houphouëtiste d’Henri Konan Bédié, son allié à la présidentielle. Ce peut être une source de tension. Il y a en bien d’autres dans le pays. Le 19 décembre, plusieurs civils ont ainsi été abattus par des membres des FRCI, le nouveau nom donné aux ex-forces rebelles, dans une commune de l’ouest du pays.
Après les massacres à grande échelle commis par les ex-rebelles lors de leur offensive au mois d’avril dernier, la région n’a toujours pas retrouvé la paix. Et en dépit de promesses répétées, Alassane Ouattara n’a toujours pas validé l’arrestation de ceux de ses anciens alliés qui se seraient rendus coupables de crimes de guerre. La lecture du livre d’Onana tombe donc à point nommé pour mieux comprendre le parcours et les motivations de celui qui rendra visite à son ami Nicolas Sarkozy au début de l’an prochain.
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Les déclarations du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon sur les actions de l'Otan en Libye tranchent manifestement avec l'avis de nombreux pays membres des Nations unies et du Conseil de sécurité, a annoncé jeudi le porte-parole de la diplomatie russe, Alexandre Loukachevitch, lors d'un point de presse à Moscou.
"Les affirmations du secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon, selon lesquelles les actions de l'Alliance en Libye étaient strictement conformes à la résolution 1973 du Conseil de sécurité, vont à l'encontre des faits et ne correspondent pas à l'opinion de nombreux pays membres de l'Onu et de son Conseil de sécurité", a indiqué M. Loukachevitch.
Intervenant la semaine dernière devant les journalistes à New York, M. Ban Ki-moon avait déclaré que "l'opération militaire menée par les forces de l'Otan s'était strictement inscrite dans le cadre de la résolution 1973".
Le secrétaire général des Nations unies "est le principal responsable administratif de l'organisation" et il "doit tenir compte des positions de tous les Etats-membres de l'Onu, surtout lorsqu'il s'agit des questions sensibles de l'agenda international", a souligné le diplomate.
Pis, a-t-il fait remarquer, Moscou considère comme "cynique" la thèse selon laquelle l'opération libyenne pourrait constituer un modèle pour le règlement des crises à venir.
M. Loukachevitch a rappelé les violations commises par les pays de l'Otan en Libye, notamment les livraisons d'armes aux rebelles libyens au mépris de l'embargo décrété par le Conseil de sécurité, l'envoi de militaires étrangers dans la zone des opérations et le non-respect des dispositions réglementant la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de ce pays nord-africain.
Le porte-parole a également souligné que les victimes humaines et les destructions d'ouvrages civils occasionnées par les raids aériens de l'Alliance "avaient été confirmées par de nombreux témoins et par des associations internationales de défense des droits de l'homme".
Cri du Peuple 1871
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