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Dominique Strauss-Kahn prône une collaboration internationale en matière de régulation financière
Parlement Européen - 18/03/2010 18:55:00
« Il n'y a pas de solutions nationales ou régionales à des problèmes globaux. Il n'y a que des solutions globales ». Le directeur du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a été clair lors de sa rencontre avec les députés européens. Mercredi, il a appelé le Parlement européen et les Etats membres de l'UE à se mettre d'accord sur une solution de sortie de crise et sur la régulation du système financier.
Députés européens et députés nationaux ont rencontré Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire internationale (FMI), Mario Draghi, président du conseil de stabilité financière et de la Banque centrale italienne et Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur et aux services.
Ils ont débattu des stratégies de sortie de crise et de la régulation des marchés financiers. « Le soutien [public] ne doit pas cesser car la reprise est fragile », a mis en garde Dominique Strauss-Kahn, soutenu par Mario Draghi.
Comment réguler les marchés financiers ?
Certains appellent à une régulation et un encadrement strict des marchés financiers pour éviter les abus, d'autres craignent une régulation excessive qui diminuerait la compétitivité du marché financier européen. C'est le coeur du débat politique sur les conséquences à tirer de la crise. « Nous devons oublier l'idée de marchés financiers autorégulés. Pour ma part, je n'y ai jamais cru », a annoncé Michel Barnier. Il a émis néanmoins des réserves quant à une régulation excessive... La politique est souvent l'art du compromis.
Certains appellent à une régulation et un encadrement strict des marchés financiers pour éviter les abus, d'autres craignent une régulation excessive qui diminuerait la compétitivité du marché financier européen. C'est le coeur du débat politique sur les conséquences à tirer de la crise. « Nous devons oublier l'idée de marchés financiers autorégulés. Pour ma part, je n'y ai jamais cru », a annoncé Michel Barnier. Il a émis néanmoins des réserves quant à une régulation excessive... La politique est souvent l'art du compromis.
Présentant le projet de position du Parlement européen, la Française Sylvie Goulard (Alliance des démocrates et des libéraux) a appelé de ses voeux une nouvelle architecture de supervision au niveau européen. Elle a critiqué la proposition de la Commission européenne, jugée « trop fragmentée ».
Pour Mario Draghi, il n'existe pas de solution rêvée qui permettrait de résoudre les problèmes des marchés financiers, les systèmes étant trop divers. Il faut que les institutions financières ne soient pas incitées à prendre des risques excessifs.
« Comment l'Union européenne et les États-Unis peuvent-ils coordonner leurs systèmes ? » s'est inquiété l'Allemand Udo Bullmann (Socialistes et démocrates). Selon Mario Draghi, les deux parties ne divergent pas dans leurs objectifs. « Ce n'est pas un problème si les instruments concrets sont différents », a-t-il souligné.
Un déséquilibre à l'origine de la crise
L'ensemble des participants ont affirmé qu'un certain déséquilibre a été à la source de la crise : certains pays consomment plus qu'ils ne produisent, ce qui est intenable à long terme. Ceux qui ont des déficits commerciaux (Etats-Unis par exemple) doivent économiser plus, et ceux qui ont des excédents (Chine ou Allemagne) doivent encourager la demande interne, a expliqué Dominique Strass-Kahn. « Sans collaboration internationale, ça ne marchera pas », a-t-il également prévenu.
L'ensemble des participants ont affirmé qu'un certain déséquilibre a été à la source de la crise : certains pays consomment plus qu'ils ne produisent, ce qui est intenable à long terme. Ceux qui ont des déficits commerciaux (Etats-Unis par exemple) doivent économiser plus, et ceux qui ont des excédents (Chine ou Allemagne) doivent encourager la demande interne, a expliqué Dominique Strass-Kahn. « Sans collaboration internationale, ça ne marchera pas », a-t-il également prévenu.
Le Roumain Theodor Dumitru Stolojan (Parti populaire européen) et le Belge Philippe Lamberts (Verts) ont également mis en cause les contrats d'échange sur défaut liés aux obligations souveraines (Credit default swaps en anglais, CDS). Ceux-ci sont des assurances en cas de défaillance des obligations émises par les Etats. Le problème est que l'on peut acheter ces CDS sans même posséder d'obligations souveraines - et que le taux d'intérêt des emprunts des Etats est indexé sur la quantité de CDS en circulation. D'où le risque qu'un cercle vicieux se mette en place et complique les efforts budgétaires des Etats.
Pour Dominique Strauss-Kahn cependant, contrairement à certaines croyances, les CDS ne représentent pas une part tellement importante du marché. Mario Draghi a quant à lui souligné que l'on disposait d'encore trop peu de connaissances sur le sujet pour décider de les interdire. Néanmoins, Michel Barnier a annoncé une proposition de régulation des CDS pour le mois de juin.
Vers un Fonds monétaire européen ?
La création d'un Fonds monétaire européen est souvent évoquée pour réagir aux crises comme celle que connaît actuellement la Grèce. La Grecque Anni Podimata (Socialistes et démocrates) s'est interrogée sur le bien-fondé d'une telle idée. « Cela ne doit être considéré qu'en dernier recours », a répliqué Mario Draghi, pour qui l'assainissement budgétaire est la partie la plus importante du travail.
Quant à Dominique Strauss-Kahn, il a indiqué qu'il était difficile de se prononcer étant donné qu'un certain nombre de modèles valables, mais différents, avaient été proposés pour ce type de fonds : « Je serais heureux de commenter si je savais de quoi il s'agit. Chacun propose des explications qui semblent bonnes, mais elles sont toutes différentes ».
Il a néanmoins précisé que le FMI pourrait travailler avec une telle institution régionale, mais « il faut tout de même une institution multilatérale qui chapeaute l'ensemble du système ».
Published by Eva R-sistons
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Institutions - UE - CPI - G 20 - OTAN - FMI etc
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