le 13 août 2011 à 12h06 , mis à jour le 13 août 2011 à 21h20
Le Premier ministre britannique a estimé, vendredi sur la BBC, que les émeutiers habitant actuellement dans un logement social devaient en être exclus. Des propos qui alimentent un peu plus la polémique outre-Manche.

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Pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, renforts massifs de police, recours autorisés aux canons à eau...Depuis trois jours, David Cameron multiplient les annonces de mesures répressives envers les émeutiers. Dernière en date ? La possibilité d'exclure les fauteurs de troubles impliqués dans les émeutes du logement social.
Le Premier ministre britannique a répété, vendredi sur la BBC, que "les manquements à la loi doivent être punis"."Pendant longtemps, nous avons adopté une attitude trop molle envers les personnes qui pillent leurs communautés. Si vous faites ça, vous devriez perdre vos droits à un logement subventionné", a-t-il ajouté, estimant que les bénéficiaires d'un logement social avaient des "responsabilités" et que les personnes impliquées dans les émeutes ne méritaient pas d'avoir la possibilité de payer un loyer beaucoup moins élevé. David Cameron a admis que ce serait "plus difficile pour eux de trouver un logement dans le secteur privé". "Mais ils auraient dû y penser avant de commencer à se retourner contre leur communauté et à voler".
Cameron critiqué
Des propos qui devraient satisfaire les initiateurs d'une pétition qui circule actuellement en ligne demandant que les émeutiers perdent leurs droits aux allocations. Près de 160.000 signatures ont déjà été recueillies, dépassant ainsi le seuil requis pour que le Parlement puisse se saisir du sujet. A Wandsworth, un quartier du sud de Londres, le conseil municipal a émis un avis premier avis d'expulsion contre un locataire dont le fils est soupçonné d'avoir participé aux violences. La décision finale reviendra à un juge.
Pour l'opposition, les déclarations musclées de David Cameron ne sont pas la solution. "Il faut éviter les réponses simplistes", a affirmé Ed Miliband, le chef des travaillistes. Le Premier ministre est également vivement critiqué par une majorité des Britanniques qui lui reprochent de ne pas avoir réagi plus tôt. Un sondage publié vendredi par The Independent montre que 54% des Britanniques estiment que la réponse de leur Premier ministre aux violences a été trop tardive. David Cameron n'a interrompu ses vacances que lorsque les émeutes ont atteint leur pic, lundi dernier. Seuls 30% des Britanniques pensent que leur Premier ministre a bien répondu aux violences tandis que 44% pensent le contraire.
Face aux critiques, David Cameron appelle à l'aide l'ancien chef de la police de New York |
Afin de mettre fin aux troubles, le Premier ministre britannique a demandé à l'ancien chef de la police de New York, Bill Straton, de lui faire partager son expérience dans la lutte contre les violences urbaines. Bill Straton, qui a également dirigé la police de Boston et de Los Angeles, travaillera comme consultant pour Scotland Yard dès l'automne et prendra part à une série de réunions avec ses homologues britanniques. Point central des discussions : la question des gangs, désignés comme principaux responsables des émeutes par le gouvernement de David Cameron. "Il va falloir beaucoup (...) de techniques et de stratégie de prévention", a déclaré l'ancien policier américain au New York Times, en précisant que la multiplication des arrestations n'était pas une solution suffisante. |
http://lci.tf1.fr/monde/europe/emeutes-au-royaume-uni-les-fauteurs-de-troubles-prives-de-logements-6640237.html