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11 février 2012 6 11 /02 /février /2012 05:49

 

 

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Une nouvelle résistance est née en Grèce !
9 février 2012 
 

L’année dernière, dans un appel commun, le compositeur grec Mikis Theodorakis et Manoli Glezos, le héros de la résistance qui arracha en 1941 le drapeau hitlérien qui flottait sur l’Acropole durant l’occupation nazie, ont dénoncé le "fascisme financier" qui menace. Aujourd’hui, pour unir les peuples d’Europe et en finir avec la domination des marchés ils lancent ELADA, un nouveau mouvement politique,


9 février 2012 (Nouvelle Solidarité) — « Soixante ans après le défaite du nazisme et du fascisme, les peuples européens sont aujourd’hui confrontés à une menace dramatique, non plus militaire cette fois, mais financière, sociale et politique. Un nouvel "Empire de l’argent" a attaqué systématiquement les pays européens l’un après l’autre pendant les derniers dix-huit mois, sans rencontrer aucune résistance substantielle. »

Ainsi commence l’appel à l’action de Mikis Theodorakis et Manolis Glezos, deux figures emblématiques de la gauche grecque et opposants historiques à toute forme d’oppression, qui viennent de former le nouveau mouvement anti-Troïka, Résistance des Peuples Démocratiques Unis (ELADA).

Le manifeste de quatre pages, diffusé à la fin de l’an dernier, prévient que l’Europe est face à la menace d’un nouveau « fascisme financier, » qui « voudrait éliminer toute notion d’Etat en Europe... Il vise à faire régresser l’Europe et le monde à une situation semblable à celle d’avant 1945, ou même d’avant la Révolution Française et les Lumières...

« Dans les temps anciens, l’abolition, par Solon d’Athènes, des dettes qui forçaient les pauvres à devenir les esclaves des riches, la réforme dite de la Sesachtheia, posa les fondations pour la naissance, dans la Grèce antique, des idées de démocratie, de citoyenneté, de politique et d’Europe, les fondations de la culture européenne et mondiale. Combattant contre la classe des riches, les citoyens d’Athènes montrèrent le chemin dans la constitution de Périclès et dans la philosophie politique de Protagoras, qui déclarait que "l’Homme est la mesure de toutes choses."

« Aujourd’hui, les classes possédantes essaient de prendre leur revanche sur cet esprit d’humanité : "Les marchés sont la mesure au dessus de tous les hommes" est la devise que nos leaders politiques embrassent de leur plein gré, dans leur pacte avec le démon de l’argent, comme le fit Faust. »

Après avoir retracé la crise financière de 2008 sur les quatre dernières décennies de déréglementation et de mondialisation continuelle, le manifeste appelle à un « nouveau New Deal européen, » et à un arrêt immédiat des « attaques contre la Grèce et les autres pays de la périphérie de l’Union Européenne ; nous devons stopper la politique irresponsable et criminelle d’austérité et de privatisation, qui conduit directement à une crise plus profonde que celle de 1929. »

La déclaration appelle à une restructuration radicale de la dette publique « sur l’ensemble de l’Eurozone, en particulier aux dépens des grandes banques privées. Il faut reprendre le contrôle des banques et le financement de l’économie européenne doit être placé sous le contrôle social au niveau et européen… Nous devons interdire les produits dérivés incontrôlés, qui sont le fer de lance du capitalisme financier destructeur, et créer un réel développement économique, à la place des profits spéculatifs. »

Le manifeste s’en prend au système de l’Euro, déclarant : « L’actuelle architecture, basée sur le Traité de Maastricht et les règles de l’OMC, a établi une machine à produire de la dette en Europe. Il faut un changement radical de tous les traités. Nous avons besoin d’urgence d’un changement de paradigme ; un retour à la stimulation de la croissance par la demande, par de nouveaux programmes d’investissements européens, une nouvelle régulation, une taxation et un contrôle du capital international et des flux de matières premières ; une nouvelle forme de protectionnisme intelligent et responsable dans une Europe indépendante, qui sera un protagoniste dans le combat pour une planète multipolaire, démocratique, écologique et sociale. »


http://www.solidariteetprogres.org/Une-nouvelle-resistance-est-nee-en-Grece_08567

 


À lire ou voir aussi...

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mikis théodorakis

" La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches."


Voici le texte de l'appel du mouvement récemment créé par Mikis theodorakis, aux peuples d'europe.

Aux citoyens indignés de Grèce et d'Europe

« Nous saluons les dizaines de milliers, voire les centaines de milliers de nos concitoyens, jeunes pour la plupart, qui se sont rassemblés sur les places de toutes les grandes villes pour manifester leur indignation à l’occasion de la commémoration du mémorandum (accord cadre signe entre le gouvernement grec, l’UE, le FMI et la BCE, en Mai 2010 et renouvelé depuis régulièrement),  demandant le départ du gouvernement de la Honte et de tout le personnel politique qui a géré le bien public, détruisant, pillant et asservissant la Grèce. La place de tous ces individus n’est pas au Parlement, mais en prison.

Nous saluons les premières Assemblées générales qui se déroulent dans les centres de nos villes et la démocratie immédiate que s’efforce de découvrir le mouvement inédit de notre jeunesse. Nous saluons les travailleurs de la fonction publique qui ont entrepris manifestations, grèves et occupations pour défendre un Etat qui, plutôt que le démantèlement prévu par le FMI, a désespérément besoin d’une amélioration et d’une réforme radicales. Par leurs mobilisations, les travailleurs de l’Hellenic Postbank, de la Régie nationale d’électricité et de la Société publique de loterie et de paris sportifs défendent le patrimoine du peuple grec qu’entendent piller les banques étrangères, par le truchement de leur gouvernement fantoche à Athènes.

Le pacifisme exemplaire de ces manifestations a démontré que lorsque la police et les agents provocateurs ne reçoivent pas l’ordre d’intervenir, le sang ne coule pas. Nous appelons les policiers grecs à ne pas être les instruments des forces obscures qui tenteront certainement, à un moment donné, de réprimer dans le sang les jeunes et les travailleurs. Leur place, leur devoir et leur intérêt est d’être aux côtés du peuple grec, des protestations et des revendications pacifiques de celui-ci, aux côtés de la Grèce et non des forces obscures qui dictent leur politique au gouvernement actuel.

Un an après le vote du mémorandum, tout semble attester son échec. Après cette expérience, on ne peut plus s’autoriser la moindre illusion. La voie qu’a emprunté et continue de suivre le gouvernement, sous la tutelle des banques et des instances étrangères, de Goldman Sachs et de ses employés européens, mènent la Grèce à la catastrophe. Il est impératif que cela cesse immédiatement, il est impératif qu’ils partent immédiatement. Jour après jour, leurs pratiques révèlent leur dangerosité pour le pays. Il est étonnant que le procureur général ne soit pas encore intervenu contre le Ministre de l’Economie et des Finances, après les récentes déclarations tenues par ce dernier sur l’imminence de la faillite et l’absence de ressources budgétaires. Pourquoi n’est-il pas intervenu suite aux déclarations du président de la Fédération des patrons de l’industrie et de la commissaire européenne grecque Mari Damanaki sur une sortie de l’euro ? Pourquoi n’est-il pas intervenu contre le terrorisme de masse avec lequel un gouvernement en faillite, sous le diktat de la Troïka [UE - FMI - BCE], tente une nouvelle de fois d’extorquer le peuple grec ? Par leur catastrophisme, leurs allusions tragiques et tout ce qu’ils inventent et déblatèrent pour effrayer les Grecs, ils ont réussi à humilier le pays dans le monde entier et à le mener réellement au bord de la faillite. Si un chef d’entreprise s’exprimait de la même façon que le fait le Premier ministre et ses ministres lorsqu'ils parlent de la Grèce, il se retrouverait immédiatement derrière les barreaux pour malversation grave.

Nous nous adressons aussi aux peuples européens. Notre combat n’est pas seulement celui de la Grèce, il aspire à une Europe libre, indépendante et démocratique. Ne croyez pas vos gouvernements lorsqu’ils prétendent que votre argent sert à aider la Grèce. Ne croyez-pas les mensonges grossiers et absurdes de journaux compromis qui veulent vous convaincre que le problème est dû soi-disant à la paresse des Grecs alors que, d’après les données de l’Institut statistique européen, ceux-ci travaillent plus que tous les autres Européens !

Les travailleurs ne sont pas responsables de la crise ; le capitalisme financier et les politiciens à sa botte sont ceux qui l’ont provoquée et qui l’exploitent. Leurs programmes de « sauvetage de la Grèce » aident seulement les banques étrangères, celles précisément qui, par l’intermédiaire des politiciens et des gouvernements à leur solde, ont imposé le modèle politique qui a mené à la crise actuelle.
Il n’y a pas d’autre solution qu’une restructuration radicale de la dette, en Grèce, mais aussi dans toute l’Europe. Il est impensable que les banques et les détenteurs de capitaux responsables de la crise actuelle ne déboursent pas un centime pour réparer les dommages qu’ils ont causés. Il ne faut pas que les banquiers constituent la seule profession sécurisée de la planète !

Il n’y pas d’autre solution que de remplacer l’actuel modèle économique européen, conçu pour générer des dettes, et revenir à une politique de stimulation de la demande et du développement, à un protectionnisme doté d’un contrôle drastique de la Finance. Si les Etats ne s’imposent pas sur les marchés, ces derniers les engloutiront, en même temps que la démocratie et tous les acquis de la civilisation européenne. La démocratie est née à Athènes quand Solon a annulé les dettes des pauvres envers les riches.Il ne faut pas autoriser aujourd’hui les banques à détruire la démocratie européenne, à extorquer les sommes gigantesques qu’elles ont elle-même générées sous forme de dettes. Comment peut-on proposer un ancien collaborateur de la Goldman Sachs pour diriger la Banque centrale européenne ? De quelle sorte de gouvernements, de quelle sorte de politiciens disposons-nous en Europe ?

Nous ne vous demandons pas de soutenir notre combat par solidarité, ni parce que notre territoire a été le berceau de Platon et Aristote, Périclès et Protagoras, des concepts de démocratie, de liberté et d’Europe. Nous ne vous demandons pas un traitement de faveur parce que nous avons subi, en tant que pays, l’une des pires catastrophes européennes aux années 1940 et nous avons lutté de façon exemplaire pour que le fascisme ne s’installe pas sur le continent.

Nous vous demandons de le faire dans votre propre intérêt. Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme. »
 
Le Comite Consultative du Mouvement de Citoyens Indépendants. « L’ Etincel » (*)
 
Athenes, 26 Mai 2011
(*) Créé à l’initiative de Mikis Theodorakis.


QUELQUES COMMENTAIRES.


1. C'est un texte dur pour les gouvernants Grecs: "gouvernement fantôche"..."Si un chef d’entreprise s’exprimait de la même façon que le fait le Premier ministre et ses ministres lorsqu'ils parlent de la Grèce, il se retrouverait immédiatement derrière les barreaux pour malversation grave."

c'est le style du vieux (plus de 90 ans!) lutteur, qui politiquement n'a jamais fait dans la dentelle.Ca traduit aussi le fossé qui a toujours existé entre les Grecs et leurs gouvernants. Aujourd'hui les agastismeni les traitent ouvertement de Kleftes ( voleurs)! A nafplio, où ils se réunissent tous les soirs,  j'ai lu un slogan que je trouve intéressant " Je vote Ali Baba, il n'y a que 40 voleurs!"

2. Theodorakis, icone absolue de la gauche Européenne, est pour le moins controversé, aujourd'hui, dans son propre pays. on lui reproche ses errements politiques, et notamment son rapprochement avec Nea Dimokratia.

3. Les solutions économiques sont sommaires, bien sûr, mais ça n'est pas le but de cet appel. son but , c'est le réveil des consciences en Europe : en sauvant le peuple Grec, vous vous sauverez vous même. Sinon c'est le fascisme. On y est presque.

Cet appel peut avoir un écho. J'en veux pour preuve, l'introduction faite à ce texte par Marianne2, en forme de mea culpa ( un peu tardif !).

« Les journalistes seraient-ils enclins à apprécier « l’idéologie allemande » des PIG’S, qui nous présente le destin de la Grèce comme le résultat de la fainéantise et de la roublardise de son peuple ? En tout cas, un rideau de fer constitué de désinformation et d’ignorance, à tous les sens du terme, s’est édifié entre les évènements en Grèce et l’information du public.Le premier mérite de l’appel de Mikis Théodorakis, que nous publions ci-dessous, est d’appeler à abattre ce mur. Oui, nous méritons d’être mieux informés sur ce qui se passe en Grèce. La puissance des manifestations notamment, a été occultée dans les médias.
Il existe une deuxième raison de diffuser cet appel. En exigeant des Grecs qu’ils vendent à l’encan – dans les pires des conditions - les trente plus grosses entreprises du pays, en attendant de solder le Parthenon et les îles, l’Union européenne est en train de massacrer le berceau de l’Europe, le pays qui est au fondement de sa culture et de ses arts.

L’aventure grecque n’interpelle pas seulement les Européens sur le manque de solidarité qui entoure son fonctionnement. Elle devrait remettre en question le poids tout à fait exorbitant des agences de notation, l’absurdité d’une politique monétaire qui s’aligne sur les pays les plus prospères au détriment de ceux qui suivent, la bêtise des règles d'un Traité européen qui plombe les pays en difficulté au lieu de les aider à sortir la tête de l’eau. »Philippe Cohen.
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