3 novembre 2010
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La faiblesse de l’unipolarité économique : Le BRIC mise sur l’Amérique latine
L’Amérique latine n’est plus le fief particulier des USA. Les gouvernements progressistes qui sont venus au pouvoir ces dernières années et les intérêts commerciaux et économiques de divers pays émergents envers la région, ont permis de renforcer la souveraineté économique dans cette partie de l’hémisphère sud.
Traduit par Gérard Jugant
Edité par Fausto Giudice
Traduit par Gérard Jugant
Edité par Fausto Giudice
Hedelberto López Blanch
Mardi 2 Novembre 2010

Les quatre pays qui intègrent le groupe BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) détiennent 25% du Produit intérieur brut mondial et ont tous une forte participation dans la collaboration, le commerce et l’investissement en Amérique latine.
La crise profonde qui s’est déclenchée en 2008 aux USA et a secoué les économies d’autres pays développées, outre le peu d’intérêt qu’ont eu pour cette région les dernières administrations usaméricaines du fait de l’obsession de s’emparer du pétrole du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale qui les ont embourbées dans d’énormes guerres d’usure en Afghanistan et en Irak, ont aussi influé sur cette nouvelle réalité.
Les pays qui ont créé le BRIC lors d’une réunion qui s’est tenue dans la ville russe d’Ekaterinenbourg en 2009, avaient déjà une présence effective en Amérique latine.
Le groupe, qui représente 40% de la population mondiale, 25% des terres émergées, 25% du PIB et 12,8% du commerce international, défend des questions-clés comme le multilatéralisme et impulse la présence économique et commerciale dans le marché des quatre pays en mettant l’accent sur l’élimination des subventions agricoles dans les pays développés.
La Chine, qui a émergé comme la troisième puissance économique mondiale (sur le point de passer en deuxième position avant le Japon), a une politique économique bien définie envers la zone.
Selon la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL), le commerce avec le géant asiatique, qui a augmenté à un taux de 30% par an dans la dernière décennie et qui augmentera de 15% par an jusqu’en 2020, a aidé la région à survivre à la crise économique mondiale.
Entre 2000 et 2008 le commerce bilatéral est passé de 10 milliards de dollars à 143,38 milliards. Pour les neufs premiers mois de 2010 l’augmentation a été de 68%, a informé l’organisme.
Le pays est ainsi devenu la nouvelle référence économique. Ses principaux partenaires commerciaux sont le Brésil, le Chili, le Mexique, l’Argentine et le Venezuela. Le Brésil et le Chili ensemble représentent 60% des exportations latino-américaines vers la Chine et les échanges avec le Brésil ont atteint 42,4 milliards de dollars.
Dans le premier semestre de 2009 Pékin est devenu, pour la première fois, le principal destinataire des exportations brésiliennes. En outre les deux pays maintiennent une alliance politico-commerciale par leur appartenance au BRIC, lequel coordonne également leurs intérêts au sein du Groupe des 20 (G20).
Les exportations chiliennes vers la Chine en 2009 ont atteint 7, 817 milliards de dollars, ce qui en a fait son principal partenaire commercial, le double des 3,56 milliards de dollars exportés aux USA.
Le Venezuela, l’Argentine, le Pérou et la Colombie prennent le même chemin que Cuba. Cette dernière, bien qu’elle soit un petit pays caribéen, a servi durant des années de pont pour l’expansion de ces échanges dans la zone.
Depuis l’arrivée à la présidence de Luiz Inacio da Silva, le Brésil a développé abondamment ses relations politiques et économiques en Amérique latine et dans les Caraïbes et s’est transformé en un promoteur du multilatéralisme et de la collaboration commerciale avec ces pays.
Ses liens se sont resserrés avec l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay, membres avec Brasilia du MERCOSUR, de même qu’avec le Venezuela, la Colombie, la Bolivie, l’Équateur, le Pérou, Panama, l’Amérique Centrale et les Caraïbes.
Le géant sud-américain, qui est devenu la huitième puissance économique mondiale, a favorisé entre autres actions, l’aide au peuple haïtien dévasté après le tremblement de terre, et a stimulé les échanges commerciaux et les prêts financiers à Cuba, contre la politique usaméricaine de blocus économique qu’elle maintient contre depuis 50 ans.
C’est dire que le Brésil est devenu une référence pour l’intégration et le développement des pays de la région.
Pour sa part, la Russie a accru ses intérêts en Amérique latine avec des accords commerciaux et des alliances stratégiques dans une nouvelle démonstration que l’unipolarité économique dont souffrait la région du fait des USA, est en train de passer de mode.
Le géant eurasien, qui renaît après la crise provoquée par la désintégration de l’Union Soviétique, a signé des accords pour l’exportation d’armes avec divers pays de la zone, outre des accords techniques et commerciaux de transfert de technologie, de licences de production et de crédits financiers.
Avec le Venezuela, le Brésil, l’Argentine, le Pérou, la Bolivie, l’Équateur, l’Uruguay et Cuba, pour en citer quelques-uns, se sont noués de fructueux échanges économico-financiers et de collaboration dans les secteurs phytosanitaires, de la pêche, de l’aquaculture et de la vitiviniculture, des mines, de la pétrochimie, de la science, de la technologie, de l’éducation, de l’énergie et technico-militaire.
L’Inde, bien qu’avec plus de lenteur, avance aussi dans les échanges commerciaux avec cette partie de l'hémisphère sud.
Lors d’une récente conférence à Washington, l’ambassadeur indien aux USA, Arun K. Singh, a qualifié l’intention de son gouvernement de se rapprocher plus de l’Amérique latine de profonde.
Singh a situé à 19 milliards de dollars le commerce entre la région et l’Inde en 2008, chiffre supérieur aux 14 milliards de dollars entre son pays et les USA.
Il a aussi souligné que les entreprises indiennes ont investi dans les années récentes 11 milliards de dollars et généré 12.000 emplois dans cette zone.
Le dynamisme des marchés latino-américains, en opposition avec la crise mondiale, donne une impulsion à une indépendance économique régionale naissante, appuyée par des crédits octroyés par les membres du BRIC et de groupes comme l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique (ALBA), qui n’ont rien à voir avec les politiques léonines du Fond Monétaire International (FMI) et de la Banque Mondiale (BM).
Comme l’a affirmé la présidente argentine Cristina Fernandez, en réponse à une question sur les inquiétudes que pourrait générer à Washington l’influence d’autres pays dans la région, après la visite effectuée à Buenos Aires par son homologue russe Dimitri Medvedev en avril 2010 : “L’Amérique latine n’est l’arrière-cour de personne”.
Les temps de l’unipolarité usaméricaine sont en train de changer.
Merci à Tlaxcala
Source: http://www.opciones.cu/leer.asp?idnuevo=4459
Date de parution de l'article original: 21/10/2010
URL de cet article: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=2239
Merci à Tlaxcala
Source: http://www.opciones.cu/leer.asp?idnuevo=4459
Date de parution de l'article original: 21/10/2010
URL de cet article: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=2239
Mardi 2 Novembre 2010