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Agences de notation, la menace, extrait :
Vingt-cinq siècles plus tard, un bruit qui court sur une banque, une faute de frappe d’une “agence de notation”, une déclaration sur l’état d’un pays, et voilà des salaires réduits, des usines qui ferment, des gouvernements qui tombent, des services publics que l’on démantèle. L’époque est vertigineuse : ce n’est plus la finance mais quelques mots sur la finance qui brisent des millions de vies. Et loin d’entraîner un débat sur les moyens de casser cette logique mortifère, ce gâchis matériel et humain devient aussitôt un argument de campagne électorale : chaque candidat est sommé de dire comment il compte obéir aux exigences des agences de notations et aux organismes financiers qui en énumèrent les exigences.
Extrait du Texte ici :
Les erreurs de frappe du réel
Les vraies richesses sont celles de la nature. C’est moins leur acquisition que l’usage qui est l’objet de la science économique. Aristote
Il y a vingt cinq siècles, Aristote établissait une distinction entre deux usages de la monnaie : inventée pour faciliter les échanges, comme moyen intercalé entre deux marchandises propres à satisfaire des besoins humains, la monnaie peut aussi servir de point de départ et d’arrivée d’une autre sorte d’échange. Dans ce cas, elle devient une fin en soi : j’investis mon argent de sorte que plus d’argent me revienne. Et dans ce cas, les besoins humains deviennent des moyens d’enrichissement, si bien qu’Aristote excluait cette circulation monétaire de l’économie, les seules “vraies richesses” étant pour lui “celles de la nature” (dans une société esclavagiste le rôle du travail ne peut apparaître dans la formation de la valeur) : “C’est moins leur acquisition que l’usage qui est l’objet de la science économique” . Formidable découverte : tout enrichissement par voie monétaire se retourne contre l’économie (“réelle”, dit-on aujourd’hui) et tourne le dos à la satisfaction des besoins humains.
Vingt-cinq siècles plus tard, un bruit qui court sur une banque, une faute de frappe d’une “agence de notation”, une déclaration sur l’état d’un pays, et voilà des salaires réduits, des usines qui ferment, des gouvernements qui tombent, des services publics que l’on démantèle. L’époque est vertigineuse : ce n’est plus la finance mais quelques mots sur la finance qui brisent des millions de vies. Et loin d’entraîner un débat sur les moyens de casser cette logique mortifère, ce gâchis matériel et humain devient aussitôt un argument de campagne électorale : chaque candidat est sommé de dire comment il compte obéir aux exigences des agences de notations et aux organismes financiers qui en énumèrent les exigences.
C’est ainsi que ceux-là mêmes qui dissertaient sur la finance comme moteur essentiel de l’économie découvraient il y a trois ans que cette finance jouait contre « l’économie réelle », ce qui constitue un aveu que les marchés financiers organisent bien une “économie irréelle” dont ils font le principe même de l’organisation du réel. Aristote, Rousseau et Marx avec lui, nous demanderaient s’ils étaient parmi nous, par quel prodige un peuple qui a son appareil productif et son savoir-faire, ses besoins et ses moyens, peut en quelques jours être déclaré en faillite et condamné à plus de pauvreté pour le plus grand nombre.
En 1967, dans un livre à relire et méditer, La société du spectacle, Guy Debord écrivaient quelques phrases qui résonnent fort aujourd’hui :
Le spectacle soumet les hommes vivants dans la mesure où l’économie les a totalement soumis.
Il parlait d’une “évidente dégradation de l’être en avoir” et d’un “glissement généralisé de l’avoir au paraître”. “Le spectacle est le gardien de ce sommeil” et à sa racine on trouve “la spécialisation du pouvoir”. C’est fait : la vie est désormais soumise à des signes, des mots, des images au travers desquels les humains sont soumis à certaines formes de domination économique et politique.
Le symbole restera dans l’histoire : la Grèce et l’Italie viennent de se voir imposer deux dirigeants issus de la même institution financière américaine (Goldman Sachs) qui n’a pas peu joué dans la crise financière mondiale, dont ils sont chargés de faire payer les conséquences à leurs peuples. C’est un métier : des organisations internationales aussi discrètes qu’importantes forment à ce genre de tâches politiques, et ce n’est pas par hasard si les deux dirigeants grec et italiens sont membres de la “Commission trilatérale” et du ” Club Bilderberg”. La France n’est pas en reste : toute la campagne présidentielle en cours est d’ores et déjà traversée par le spectacle de l’irréel promu démiurge du réel.
Jean-Paul JOUARY
NB : A lire, bien sûr, Aristote (Politiques), Rousseau (Projet de constitution pour la Corse), Marx (Le capital, Livre I) et Guy Debord (La société du spectacle). Rien n’est plus moderne, même si les analyses de la crise financière occasionnent un grand nombre d’ouvrages passionnants.
http://alainindependant.canalblog.com/archives/2011/12/07/22899594.html
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Naufrages planétaires
Le poison des Agences de notation
par eva R-sistons
article publié le 12 mai 2011, Rappel
Le capitalisme anglo-saxon est devenu financier. Sa panoplie est meurtrière: Elle broie des vies. L'une de ses plus récentes inventions est dévastatrice: Les Agences de Notation. Pendant que les spéculateurs se frottent les mains, pour les populations voici "la sueur, les larmes, et la mort".
La Bourse ou la vie, il faut choisir !
Fonds souverains, fonds de pension, fonds étrangers, agences de notation... des mots barbares inconnus du grand public. Aujourd'hui, à l'occasion des manifestations populaires en Grèce et au Portugal, je choisis de braquer le projecteur sur les Agences de Notation. Elles font la pluie et le beau temps, oui, Moody's, Fitch, Standard and Poor's.. se sont érigées le droit de décider de notre avenir, arbitrairement, sans notre consentement. C'est la dernière invention du capitalisme financier anglo-saxon pour tenir à sa merci les Nations, les priver de leur liberté, les obliger à adopter de rigoureuses politiques d'austérité qui réduiront les peuples à la misère - pour le profit de gros spéculateurs et de quelques Grandes banques internationales ! Réalise-t-on à quel point notre monde est devenu fou, à la merci de quelques décideurs d'une avidité maladive et impitoyables ? Et les Anglo-Saxons osent sans cesse mettre en avant leur modèle, sans cesse imposer leur démocratie - ce qui est antinomique d'ailleurs ?
Ces Agences de notation sont la dernière trouvaille du Système érigé en modèle unique. Pas moyen de leur échapper : Il faut se soumettre, ou se démettre... Et si, justement, on se démettait, comme l'Argentine de Neston Kirchner a redressé la barre en retrouvant son autonomie (et en se débarrassant au passage de ses dettes encombrantes) et, ainsi, la prospérité ? Ou comme en Islande, le "trublion" de l'Europe dont nos Médias menteurs se gardent bien d'évoquer les audaces ?
Si les nations veulent retrouver leur souveraineté monétaire et donc leur indépendance, et les populations leurs emplois tout en gardant leurs protections sociales comme leurs services publics, il faut sortir de l'euro, refuser d'honorer davantage une dette indue et déjà suffisamment remboursée, et s'écarter le plus possible des contraintes financières arbitrairement imposées. La bourse ou la vie, il faut choisir ! Le journal "Le Monde diplomatique" a osé poser la question publiquement: "Doit-on sortir de la Bourse ?" Elle est la cause de tous nos malheurs. Suivons le chemin de l'Islande, ou apprêtons-nous à périr : Car non seulement malgré tous les sacrifices consentis nous ne pourrons jamais rembourser nos "dettes" indues (on ne fera que payer les intérêts), mais elles se multiplieront indéfiniment. Après avoir dévoré nos entreprises publiques (ainsi, en Grèce toutes les entreprises publiques doivent-elles être privatisées, d'où un surcoût pour les populations), après avoir englouti nos protections sociales, après avoir tout privatisé, le capitalisme financier au service d'une poignée d'individus ne sera pas satisfait. Car son avidité est sans limite. Il restera un débouché: Une nouvelle guerre mondiale dont les Européens seront les premiers à faire les frais, à nouveau. Les guerres sont sources de profits considérables. Et donc le capitalisme porte en lui, de façon intrinsèque, le sacrifice des populations. Vous avez bien lu: Nous sommes offerts en sacrifice vivant ! Car l'Oligarchie se repait d'holocaustes... Le cycle est le même: Crises, guerres, crises, guerres et ainsi de suite...
On attendait une crise espagnole, et voici que ce sont les Etats-Unis qui, à leur tour, sont touchés. Que va devenir la FED, ce vampire assassin ? Attention au 16 mai: Outre Atlantique, les Agences de notation vont peut-être attribuer une mauvaise note, et ce faisant, imposer leurs diktats... Alors, les Strauss-Kahn pourront intervenir pour protéger les amis banquiers, en ponctionnant à nouveau les populations déjà étouffées par les cadeaux faits aux financiers, et bientôt en voie d'asphyxie.
Asphyxie ? Le mot est-il trop fort ? Dans cette sordide tragédie planétaire à laquelle nous assistons sans murmurer et sans bouger, les emplois se raréfient, les taxes augmentent, les prix des logements s'envolent, et ceux de l'essence comme des matières premières ou même des denrées de première nécessité (englouties par les profits spéculatifs insensés ou les biocarburants), les protections sociales sautent les unes après les autres, les législations du Travail fondent, et les services publics sont privatisés, réservés à une minorité de nantis (comme en Angleterre où les frais d'université sont passés à dix mille euros par an). Effet cumulatif garanti ! Nos vies sont plus précaires, nos emplois plus rares, nos protections réduites à néant, et dans le même temps nous devons payer toujours plus: alimentation, essence, électricité, soins non remboursés, etc. Jusqu'où cette spirale infernale ira-t-elle ? Nous allons TOUS droit dans le mur, et notre apathie, face au désastre programmé, est terrifiante. Et il ne s'agit pas de protester pour arriver au résultat des révolutions arabes, où les mêmes, en gros, tiennent les rênes du pouvoir, quand il n'est pas orchestré, en sous-mains, par l'Occident ! En Tunisie et en Egypte, les manifestants réalisent qu'ils ont été floués. En Syrie, en Lybie, au Yemen, les Services secrets anglo-saxons ou israéliens financent les rébellions, en se servant des réseaux sociaux et de la crédulité des jeunes. Et au Bahrein, siège de bases militaires américaines, les contestations sont étouffées dans le sang. Et là, on n'entend ni Sarkozy ni BHL intervenir pour protéger les populations ! Ce deux poids deux mesures alimente les frustrations, les rancoeurs et le terrorisme.
4 économistes portent plainte contre ces Agences
Les Agences de notation ne cessent d'abaisser leurs notes. Aujourd'hui, la Grèce et le Portugal sont les premiers à souffrir de leurs caprices érigés en diktats incontournables. Pour des générations ! Trop c'est trop: Quatre économistes portugais ont décidé de porter plainte contre les agences de notation car pour eux elles manipulent les marchés à leur profit. Ils en ont eu assez de voir les jeunes générations, particulièrement diplômées, sacrifiées. Pour eux, ces Agences d'un genre spécial doivent assumer leurs responsabilités, par leurs pratiques ABUSIVES, dans le naufrage généralisé du Portugal. Le Droit doit prévaloir. Pour la première fois, un Parquet de Lisbonne juge recevable une plainte de cet ordre, estimant que les Agences de notation ont réellement MANIPULE le Marché. Elles sont juges et parties car elles possèdent aussi les fonds, donc elles agissent dans leur propre intérêt.
Occident vénéneux
D'autres poisons sont distillés par l'Occident: Les sondages, cette arme discrète pour manipuler les peuples et les faire voter dans le sens souhaité (d'ailleurs, quelle politique pourrait faire une "vraie" Gauche dans un tel contexte international ? En tous cas, les deux grands partis sont interchangeables, même politique, soft ou dure), ou les mascarades de la Cour Pénale Internationale, qui devrait, si elle répondait à sa vocation, juger les auteurs des politiques mortifères mises en place plutôt que les Gbagbo ou les Milosevic.
Ainsi, tout est inversé, tout est anti-démocratique, sournois, maléfique, meurtrier. Si nous continuons à tout tolérer, à petits feux d'abord, puis à haute dose, il n'y aura pas de devenir.
Il aura été confisqué par la mafia au pouvoir et ses sbires.
eva R-sistons
http://r-sistons.over-blog.com
TAGS : Capitalisme, Anglo-Saxon, Nouvel Ordre Mondial, Occident, Agences de notation, sondages, Cour Pénale Internationale, crises, guerres, banques, finance, Gbagbo, Milosevic, Sarkozy, BHL, Bahrein, Libye, Syrie, yemen, Egypte, Tunisie, Strauss-Kahn, FED, Bourse, Grèce, Islande, Portugal, Argentine, Neston Kirchner, Bourse, dette, médias, Moody's, Standard and Poor's, Fitch, services publics, droit du travail, protections sociales, révolutions arabes
La dictature des agences de notation
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concernant les Agences de Notation
ainsi que sur l'exemple de l'Islande
pour s'émanciper
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Chevènement et les Agences de notation :
- Il faut mettre l'esprit public à la hauteur des défis, et en particulier de la crise de l'euro que nous voyons devant nous
- Quand je lis M. Sarkozy qui dit que toute sa politique d'austérité est fondée sur le triple A que la France doit conserver dans les notes de Standard & Poors, comment mieux avouer qu'il n'y a plus de souveraineté nationale ?
- C'est Standard & Poors qui fait la politique de la France aujourd'hui.
- En 2002, je disais déjà : "ce ne sont pas les marchés financiers qui sont l'horizon de l'humanité, ce sont les peuples et les nations". Je dis toujours la même chose !
suite ici :
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Merkel-Sarkozy : un mariage forcé pour essayer de sauver la Zone euro
Philippe Béchade
▪ Lorsque les discours officiels évoquant le sauvetage des grands idéaux européens sonnent creux... lorsque les avis des agences de notation trahissent des stratégies que les médias hésitent à décrypter de peur que nos populations comprennent que les Etats-Unis nous livrent une guerre sans merci... il est évident que les vérités qui dérangent ne sauraient être écrites noir sur blanc.
Pour lire la suite...
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