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12 août 2011 5 12 /08 /août /2011 04:55

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GB: David Cameron n'exclut pas le recours à l'armée  

12/08/2011



Le Premier ministre britannique David Cameron a dévoilé jeudi de nouvelles mesures anti-émeutes, n'excluant pas le recours à l'armée à l'avenir, alors que le pays a connu sa première nuit calme après quatre jours consécutifs de violences.
Devant le Parlement réuni en session extraordinaire, David Cameron a annoncé des pouvoirs supplémentaires pour les policiers, leur donnant le pouvoir d'enlever foulards, masques et autres cagoules dissimulant le visage des personnes soupçonnées d'activité criminelles.

Nombre de pillards, qui ont semé la terreur ces derniers jours dans plusieurs villes d'Angleterre, avaient le visage caché, compliquant leur identification sur les images des caméras de vidéo-surveillance.

Face à ces émeutes, qui ont fait quatre morts, les autorités réfléchissent aussi aux conditions de mise en place d'un couvre-feu, a ajouté le Premier ministre conservateur, qui n'a pas exclu le recours à l'armée à l'avenir.

"Ma responsabilité est de veiller à ce qu'on considère toute éventualité, y compris si il y a des tâches que l'armée peut assurer et qui laisserait les mains libres à la police sur la ligne de front", a déclaré David Cameron qui avait déjà annoncé en début de semaine d'importants renforts de police et le recours possible aux canons à eau.

"Une criminalité pure et simple"

Dans un discours ferme, le chef de gouvernement, rentré d'urgence de vacances mardi, a condamné "la criminalité pure et simple" des émeutiers. Il ne s'agit "pas de politique, ni de manifestation, mais de vol", a-t-il estimé.

La mort d'un homme, tué par la police la semaine dernière à Londres, a été "utilisée comme excuse par des voyous opportunistes", a-t-il affirmé.

Les émeutiers ont vandalisé de samedi à mercredi de nombreux commerces et incendié des bâtiments dans plusieurs villes d'Angleterre, dont Londres, qui doit accueillir les jeux Olympiques de 2012.

"A un an des Jeux, nous devons montrer que la Grande-Bretagne n'est pas un pays qui détruit, mais un pays qui bâtit, qui ne baisse pas les bras, un pays qui fait face, qui ne regarde pas en arrière mais toujours en avant", a estimé David Cameron.

La facture des violences urbaines dépassera largement le seuil des 225 millions d’euros (321 millions de dollars), selon des chiffres encore provisoires jeudi des assureurs et de groupements professionnels. Le gouvernement a annoncé de son côté la création d'un fonds de 22 millions d'euros (32 millions de dollars) pour venir en aide aux commerçants dont les magasins ont été dévalisés.

Tribunaux ouverts la nuit

Pour la première fois depuis le début des violences samedi, aucun incident n'a été signalé mercredi soir en Grande-Bretagne, où un important dispositif policier et la pluie semblent avoir dissuadé les émeutiers de semer le trouble.

Mais la police, qui a procédé dans le pays à plus de 1200 arrestations liées aux violences, continuait jeudi à interpeller des fauteurs de troubles présumés. A Londres, elle a mené dès l'aube des perquisitions en application de 100 mandats d'arrêt, selon Scotland Yard.

Pour faire face à l'afflux de personnes à juger, des tribunaux sont restés ouverts pendant la nuit. A la barre se sont notamment succédé un garçon de 11 ans qui a reconnu le vol d'une poubelle d'une valeur de 57 euros (81 dollars) et une aide-maternelle, également accusée de vol, qui a plaidé coupable.

La vie reprend

Dans les quartiers défigurés par les émeutes, les pires qu'ait connues le pays depuis des décennies, la vie reprenait progressivement ses droits jeudi.

A Ealing, zone résidentielle de l'ouest de Londres, un café bio, dont la vitrine brisée était remplacée par des planches de bois, était ouvert. "Le quartier se remet rapidement", a témoigné le patron, Hussein Hagg.

En dépit de ces signes de retour à la normale, les risques de dérapage demeuraient importants. Ce qui a contraint la ligue anglaise de football à reporter le match de la première journée du championnat d'Angleterre samedi à Londres entre Everton et Tottenham, le quartier même où les violences avaient débuté le week-end dernier.

http://www.echoroukonline.com/fra/international/10685-gb-david-cameron-n-exclut-pas-le-recours-a-l-armee.html
http://www.alterinfo.net/notes/GB-David-Cameron-n-exclut-pas-le-recours-a-l-armee_b3193591.html
Voir aussi :
Conspiration-Attentats-Terrorismes - Paul Joseph Watson - 11/08/2011 - 7 Commentaires
Les jeunes se seraient vu offrir de l’argent pour commencer les émeutes
GRANDE-BRETAGNE. "Une cocotte minute qui peut exploser à tout moment"

Publié le 10-08-11 à 17:52    Modifié le 11-08-11 à 20:33     par Le Nouvel Observateur     72 réactions

Pour l'anthropologue Alain Bertho, les émeutes qui embrasent le pays depuis samedi 4 août sont loin d'être une surprise. Interview par Benjamin Harroch.

  "La situation est comparable à une cocotte minute qui peut exploser à tout moment", explique l’anthropologue Alain Bertho. (c) AFP
 

La Grande-Bretagne est en proie à des émeutes jamais vues depuis 1985. A l'origine : la mort d'un jeune métis de 29 ans, Mark Duggan, tué par la police londonienne dans des conditions si floues qu'une enquête indépendante a été ouverte.

Alors que le gouvernement conservateur promet "une riposte", des chercheurs appellent à s’attaquer aux véritables enjeux économiques et sociaux. En France, où des émeutes ont éclaté en 2005 après la mort de deux jeunes poursuivis par la police en banlieue parisienne, l'anthropologue Alain Bertho mène le même combat. Interview.


Comment peut-on expliquer une telle flambée de violences ?


- La situation est comparable à une cocotte minute qui peut exploser à tout moment. Les raisons structurelles existent depuis plusieurs années déjà : soumission des Etats aux logiques financières et aux agences de notation, aggravation considérable des inégalités, politique ultra-sécuritaire…


Avec tous ces ingrédients, on ne peut pas être surpris par ces événements. Ce qui est toujours étonnant, en revanche, est l'alchimie collective qui les déclenche.


Le gouvernement britannique se borne à qualifier les émeutiers de voyous. Qu'en est-il réellement ?


- Il s'agit d'un langage classique de l'Etat en pareil cas. Passons. Ce sont des jeunes des classes populaires dans leur diversité d'âges, d'origines et de comportements. L'émeute correspond au moment où on s'exprime autrement que par les mots, simplement parce qu'on ne peut plus le faire autrement. Pour comprendre la motivation des émeutiers, il faut regarder ce qu'ils font. Le message est dans l'acte. Ces jeunes cassent pour s'imposer dans un système qui ne veut pas d'eux. Si on applique à ces événements une seule lecture policière, on rate l'essentiel.


Des manifestations étudiantes importantes se sont déroulées il y a quelques mois en Grande-Bretagne. Les deux mouvements peuvent-ils converger ?


- L'exaspération et le passage à l'acte émeutier, qui au passage est un signe des temps, peut se faire de façon dispersée. On a vu à quel point les émeutiers de 2005 en France ont été extrêmement isolés. A quel point aussi le lien entre le mouvement étudiant et ces jeunes de quartiers populaires a été conflictuel en 2006 au moment du CPE.


La question d'une jonction, ne serait-ce qu'au sein de la jeunesse, est ouverte. Elle est essentielle. Elle s'est faite en Grèce en 2008. En France, les évènements au cœur des manifestations contre la réforme des retraites, l'année dernière, semblent indiquer qu'il y a un mouvement en ce sens.

Parce que la jeunesse populaire a agrégé autour d'elle le reste de la jeunesse, voire d'autres générations, Ben Ali est tombé en Tunisie.

Chacun restera-t-il dans son coin avec sa propre colère ? C'est la question qui prévaut aujourd'hui. Mais il est très difficile de le prévoir. Ce phénomène couve de façon silencieuse et invisible.

L'année qui vient de s'écouler en Grande-Bretagne m'inciterait plutôt à penser qu'un tel processus est lancé. On a eu successivement le mouvement étudiant au début de l'année, celui, plus massif, contre l'austérité en mars, puis ces émeutes. Il y a plusieurs fronts dans lesquels l'exaspération se manifeste de façon similaire. Il y a fort à parier qu'ils se rejoignent à un moment ou un autre.


Comment s'achèveront les émeutes qui, pour l'heure, s'étendent à toute la Grande-Bretagne ?


- Comme d'habitude. Ça va s'arrêter, on ne saura pas pourquoi. Et ça réapparaîtra à un autre moment, sous d'autres formes. Je ne crois pas trop à une insurrection violente, mais plutôt à un élargissement des nouveaux espaces politiques, ouverts notamment par les "Indignés". L'avenir est sans doute dans ces mouvements d'exigences populaires et de masse, qui se situent en dehors du système électoral.

 

Peut-on faire un parallèle avec les émeutes de 2005 en France ?


- L'analogie est inévitable. Il y a aussi, et surtout, une évolution dans le temps. En 2005, il s'agissait d'actes de visibilité. Les émeutiers voulaient se faire voir en brûlant des voitures dans leurs quartiers. Ils voulaient manifester leur présence, être enfin comptés comme des citoyens à part entière et manifester leur ras-le-bol contre le tout sécuritaire et le racisme d'Etat. On a visiblement passé plusieurs crans en Grande-Bretagne. On est dans autre chose, encore difficile à définir.


Après les révolutions arabes, assistons-nous à une internationalisation de la révolte de la jeunesse populaire ?


- J'ai compté plus de 1.200 émeutes en 2010. Et plus de 1.000 depuis le 1er janvier 2011. D'un continent à l'autre, d'un pays à l'autre, on retrouve des situations récurrentes : la mort d'un jeune impliquant la police ou des mobilisations étudiantes (au Chili en ce moment par exemple). La jeunesse n'a pas d'avenir. Ou plutôt, le monde n'est pas actuellement en mesure de lui en proposer un.


Existe-t-il une volonté de convergence des luttes ? On ne retrouve pas ce sentiment chez les émeutiers. On le perçoit, en revanche, dans le mouvement des "Indignés". Il y a des références, des Grecs aux Espagnols en passant par les Arabes. Il y a une culture commune qui est en train de se construire.

 

Interview d'Alain Bertho, professeur d’anthropologie à l’Université Paris 8 et animateur du site "anthropologie du présent", par Benjamin Harroch - Le Nouvel Observateur


(le mercredi 10 août 2010)  

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