Un pavé dans le marasme conformiste d'un vieux monde agrippé à ses certitudes sans devenir.
La crise n’est pas une fatalité, ni un accident de parcours, c’est une invention construite de toutes pièces, qui permet au capitalisme financier de parfaire sa domination en usurpant tous les pouvoirs. Nous sommes entrés dans l’État d’urgence d’une guerre ouverte contre les populations. Ce n’est pas le dysfonctionnement du système qui est ici en cause, mais bien l’économie elle-même dans son fonctionnement, son achèvement inévitable.
Il s’agit maintenant d’appréhender le système sous tous ses aspects et dans toute la complexité de ses interactions, pour mieux comprendre comment la création de richesses a été accaparée par la haute bourgeoisie dans le processus de la mondialisation, accéléré par l’informatisation généralisée, la prolifération des dettes, et par le pillage d’un futur déjà ruiné.
L’escroquerie de ce temps décompté se précipite, l’espace se restreint aux marchandages et aux spéculations dévastatrices, c'est alors que notre survie s’amenuise dans les restrictions, la misère et la barbarie.
Le règne de l’exploitation et de sa servitude, des séparations guerrières et des arnaques mafieuses, paraît se réduire aujourd’hui au scénario d’une catastrophe programmée.
Quand il n’y a plus d’avenir, on peut alors abandonner les préjugés réducteurs d’un passé révolu. C’est le moment de prendre le pouvoir sur ses propres conditions d’existence au cours de situations incertaines, par des pratiques libertaires en coopérant tous ensemble à l’auto-organisation d’une démocratie générale.
Extrait de "L'invention de la crise", de Lukas Stella, publié aux Éditions L'Harmattan, janvier 2012.
http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/l-invention-de-la-crise-108837
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Hier, vendredi, le très conservateur journal britannique "The Times" publiait une double page sous le titre "French poll puts City in firing line" ("Les sondages français mettent la City en ligne de mire") un article rédigé par Charles Bremner et David Robertson.
Le quotidien relève l'inquiétude du Premier ministre David Cameron et du maire de Londres, le conservateur Boris Johnson, ainsi que les chefs d'entreprises britanniques. Selon le journal ils sont horrifiés par les projets de François Hollande, le favori dans l'élection présidentielle française, ils affirment qu'ils risquent de porter atteinte aux places financières et surtout à la City de Londres.
Selon The Times il déclare la guerre aux services financiers et promet de jeter aux oubliettes le traité fiscal de l'UE (censé introduire plus de discipline budgétaire), qui doit être approuvé lors du sommet européen du 30 janvier.
Boris Johnson, accuse François Hollande d'être "vindicatif" lorsqu'il déclare le monde de la finance comme son véritable adversaire. Le quotidien britannique relate les paroles du maire de Londres : "Je ne veux pas m'ingérer dans la politique intérieure française, mais je veux éviter que les Français fassent une erreur qui porte atteinte à l'économie britannique. Il est essentiel qu'un élément vital du secteur britannique des services ne soit pas endommagé par des questions de vindicte politique à court terme".
The Times relève que le candidat de la gauche prévoit une séparation des activités de banque de détail et de banque d'investissement, qui est également programmé par le gouvernement britannique. D'ailleurs Terry Smith, directeur général du courtier Tullet Prebon, a déclaré que certaines des propositions de celui-ci sont tout à fait raisonnables, notamment celle-ci.
Le quotidien évoque aussi le projet socialiste dans lequel est prévu 'une sur-taxation de 15 % des bénéfices des banques, l'interdiction des produits financiers "toxiques", la création dune "agence publique de notation" européenne et une "véritble" taxe sur les transactions financières. David Cameron, jeudi à Davos, a vivement fustigé le projet franco-allemand de cette taxe dite "taxe Robin des Bois" qu'il a qualifié de "folie pure". Selon lui elle compromettrait la croissance et mettrait en danger des milliers d'emplois.
Pour "The Times" le retour au pouvoir d'un gouvernement de centre gauche en France changerait l'équilibre d'une Europe dominée par des gouvernements de centre droit !
SOURCES : Le Courrier International, Le Point,
par samedi 28 janvier 2012
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