Iran : scénario d’une catastrophe
Une attaque contre l’Iran est annoncée depuis plusieurs années par différents services de renseignement privé, dont les plus sérieux. Dans la lettre LIESI, nous avons toujours dit que cette guerre arriverait car elle est en effet “programmée”, mais nous l’avons jusqu’ici toujours repoussée parce qu’elle doit être déclenchée à un moment particulier de déconfiture de l’Occident.
Un krach bancaire renforcerait considérablement la réalisation de cet événement. (LIESI 244 et 245) Pour le moment, ce n’est pas le cas. Suivons avec Trader Noé, les points donnés sur le graphique du secteur bancaire européen. Au fur et à mesure que les cours des indices boursiers déclineront, les moulins à propagande que sont les grands médias, amplifieront la préparation psychologique des populations à ce futur drame. Voici un article intéressant de Manlio Dinucci. Il donne des détails concernant certaines conséquences d’un scénario d’attaque des néo-conservateurs sionistes/anglo-américains.
Sur un ton de bonimenteur, le ministre israélien de la défense Ehud Barak a annoncé que si « le pays était contraint à une guerre » contre l’Iran, cela ne lui coûterait pas « mille morts, ni dix mille, mais à peine 500 et même moins si tout le monde reste à l’abri chez soi ». Ne sont pas compris dans le calcul macabre, tous les autres morts de la partie adverse. Selon de hauts fonctionnaires britanniques, l’attaque contre l’Iran pourrait avoir lieu entre Noël et le début de la nouvelle année, avec l’appui logistique américain. Les experts pensent que les sites nucléaires iraniens seraient touchés par des missiles et des chasseurs-bombardiers, à travers trois couloirs aériens : un direct à travers Jordanie et Irak, un méridional à travers Jordanie et Arabie saoudite, un septentrional à travers la Méditerranée et la Turquie.
Les implantations nucléaires seraient touchées par des bombes pénétrantes à tête non-nucléaire, comme les Blu-117 déjà fournies par les Etats-Unis, qui peuvent être larguées à plus de 60 km de l’objectif, sur lequel elles se dirigent automatiquement.
Que se passerait-il si la centrale nucléaire iranienne de Bushehr était détruite, alors qu’elle a commencé à produire de l’électricité en septembre dernier pour une capacité de 60 mégawatts ? Un nuage radioactif se produirait, semblable à celui de Tchernobyl, qui, selon les vents, se propagerait sur le Golfe persique ou même sur la Méditerranée. Les conséquences seraient encore plus graves si, par rétorsion, l’Iran frappait le réacteur israélien de Dimona, dont la puissance est estimée à 70-150 MW. L’Iran ne possède pas d’armes nucléaires, mais a des missiles balistiques à moyenne portée, testés en juin dernier, qui, avec leur portée d’environ 2.000 km, sont en mesure d’atteindre Israël. Ces missiles sont installés dans des silos souterrains, et donc difficilement neutralisables par une attaque « préventive ».
Si le réacteur de Dimona, qui produit du plutonium et du tritium pour les armes nucléaires israéliennes, était endommagé ou détruit, le nuage se propagerait non seulement sur Israël (Dimona est à seulement 85 km de Jérusalem), mais aussi sur la Jordanie (distante de 25 km) et l’Egypte (distante de 75 km). Et, selon les vents, ce nuage pourrait même atteindre l’Italie et d’autres pays européens. Les radiations (surtout celles de l’iode-131 et du césium-137) provoqueraient avec le temps des milliers de morts par cancer.
Voila donc ce qui est prévu par ceux qui planifient une attaque contre l’Iran. L’objectif avoué est de neutraliser la capacité de riposte de l’Iran. Or ceci ne pourrait être fait par les seules forces israéliennes. Selon Dan Plesch, directeur du Centre d’études internationales de l’Université de Londres, « les bombardiers américains sont déjà prêts à détruire dix mille objectifs en Iran en quelques heures ».
Et même la Grande-Bretagne, révèle The Guardian, est prête à attaquer l’Iran. Le plan prévoit à coup sûr le déploiement d’armes nucléaires israéliennes (parmi lesquelles le missile Jericho à longue portée, testé le 2 novembre) et aussi américaines et britanniques. Soit pour dissuader l’Iran d’effectuer de lourdes représailles, même contre des bases américaines du Golfe, soit par une attaque résolutive effectuée avec une bombe à neutrons, qui contamine moins, mais tue davantage. Une guerre contre l’Iran comporterait la plus haute probabilité d’une utilisation d’armes nucléaires depuis la fin de la Guerre froide jusqu’à nos jours.
Tandis que l’opinion publique est concentrée sur le spread (écart) financier, le spread humain augmente : le différentiel entre les choix politiques et ceux nécessaires pour la survie de l’espèce humaine. (Source: Il Manifesto)
commenter cet article …