JE CRAQUE !... LETTRE OU WOERTH
mardi 6 juillet 2010 (18h37)
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De Mister T
Préambule.
Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen Article 11 – « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi »
Monsieur Eric Woerth.
Déjà j’espère que votre secrétaire aura l’honnêteté d’apporter cette lettre jusqu’à votre bureau plutôt que de la classer verticalement dans la poubelle. (développement durable oblige)
Je viens d’apprendre sans surprise la réforme des retraites que vous venez de proposer aux français, et je tiens à vous préciser quelques points qui manifestement vous ont échappés.
Vous dites de votre réforme qu’elle est « courageuse, juste, raisonnable, responsable, nia nia nia ».
Mais, le vrai courage serait de dire « droit dans les yeux », à la classe « inférieure » de la société dont je fais partie « les ouvriers » (oui !, il en reste !) Que vous avez la ferme intention de nous saigner à blanc et nous laisser mourir au travail afin de faire l’économie de la maigre pension à laquelle nous aurions pourtant droit.
Dans mon cas : commencé à 17 ans soit 45 années de cotisation à 62 ans, et à part 3 accidents du travail sur 33 ans (9% de « chances » d’y mourir) jamais aucun arrêt maladie, « pour quel cadeau? » Environ 850 euro de pension (sécu + complémentaire)
J’ai 50 ans, je travaille de nuit et gagne 10 euro brut de l’heure. Moins 25% de charges (dont cotisations retraites) je vous laisse faire le calcul sur 152 heures, il paraît que vous étiez comptable avant d’être ministre. Je suis usé physiquement par le manque de sommeil, l’alimentation décalée, la poussière, le bruit, debout comme les chevaux 8 heures durant, et moralement par le stress, la charge de travail (toujours plus !, toujours plus vite !). Je vous passe la grande intelligence de mes supérieurs hiérarchiques que, seule la crainte du pléonasme m’interdit de qualifier d’imbéciles, avec un QI dépassant péniblement la température anale d’un mammouth prisonnier du permafrost. (Ce sont des matons !) A ce propos, si j’avais tué un enfant ou un policier j’aurais été condamné à une peine de 30 ans incompressible. Mais, comme je fais partie d’une génération qui a été bien « dressée » depuis l’école : à montrer mes mains, mes oreilles et ma culotte avant d’entrer en classe (oui ! vous avez bien lu, la perversion existait déjà sous les blouses de nos professeurs) puis, à l’armée : à faire des pompes dans la boue en criant « j’encule les taupes mon adjudant » (oui ! le sadisme existait aussi sous les uniformes de nos gradés) et maintenant au travail : avec des chiens de garde qui surveillent la moindre pose cigarette « 2 fois 7 minutes par jour » (oui ! la délation existe aussi sous les bleus de nos contremaîtres)
Oui ! j’ai appris à « fermer ma gueule », à ne pas tirer trop fort sur ma laisse, J’ai appris comme un gentil mouton, comme une bonne vache à lait à payer mes factures au trésor « public? », à verser mon tribut aux seigneurs, afin de nourrir vos bouches affamées.
Et contrairement au meurtrier cité plus haut, j’ai écopé d’une peine en peau « retournée » de chagrin de 37,5 ans pour commencer, puis 40 (Balladur 1993), puis 41 grâce à vos amis Raffarin et Fillon
Et puis, après une vie entière d’humiliation comme si cela ne suffisait pas, pour « bonne conduite » on me propose de l’amener à 45 ans, et pourquoi pas 50, le dernier opus « de 17 à 67 ans » (soit 15 ans de plus qu’un allemand qui paraît-il travaille plus longtemps qu’un français)
A votre place j’aurais choisi le métier d’andrologue car, félicitations, vous y êtes passé maître dans cet art et, sans vouloir faire de l’humour, vous n’avez pas pris de gants non plus.
Je vous cite : «pour la retraite anticipée, un salarié devra prouver qu’il est usé» (juin 2010)
C’est offensant ! Qui êtes-vous? Monsieur le catholique pratiquant, pour oser proférer pareille insanité avec la plus profonde désinvolture cynique envers les salariés, et qui plus est, toute la force de conviction qui sied aux imbéciles.
Dieu lui-même n’aurait pas osé nous parler sur ce ton. Bravo ! Vous battez presque Marie Antoinette « s’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ». (octobre 1789) pauvre femme, elle a perdu 2 fois la tête. (cynisme ou naïveté?)
Nous serions au 18éme siècle mon gant à moi je vous l’aurais jeté au visage pour vous provoquer en duel au lever du jour vers 5 heures (là où je termine mon travail de forçat)
Je vous laisse également apprécier l’amplitude qu’il y aura entre votre propre pension : (6198 euro pour 22,5 années de cotisation et je doit en oublier) et la mienne (850 euro pour 45 années de cotisation).
Avec votre épouse Florence, qui gère la plus grosse fortune de France, et vos cerveaux sortis tout droit d’HEC je me vois dans l’obligation de passer très vite sur les ravages causés par la survie d’une famille de 4 personnes avec 2 smic. Avez-vous essayé de régler dentiste, garagiste, chauffage, internat avec 3 chèques à débit différé pour chacun de ces postes?
Non ! Se rabaisser de la sorte pour équilibrer un budget? Impensable !
Votre voiture est gracieusement mise à disposition, et si vous avez une prothèse dentaire je suppose qu’elle est en céramique (il faut paraître beau) et pas en ferraille comme celle du petit peuple.
Nos salaires respectifs étant aux antipodes, vous ne pourriez sûrement pas comprendre qu’un seul week-end de votre argent de poche représente un mois entier de mon labeur.
Car, pendant que vous jouez dans la cour des grands, moi je transpire dans celle des miracles.
Vous avez toujours le toupet de qualifier cette réforme de « juste »?
Soit : vous n’êtes pas du tout au courant de la situation des gens qui « eux »travaillent dans ce pays, dans ce cas vous ne méritez pas votre salaire de ministre. « 14000 euro mensuel je crois? » (1 an de smic)
Soit : vous savez parfaitement ce que vous faites (de l’abus de pouvoir)
Selon vos dires, on vit plus longtemps. (Mais bien sur ! Fallait-il que je sois myope !)
Qu’en est-il des gens qui tombent comme des mouches, bouffés par un crabe à l’aube de leur 60éme anniversaire? où passe l’argent de ceux qui ont cotisé toute leur vie et partent les pieds devant 3 mois après la liquidation de leur pension? (je n’ose pas vous joindre quelques articles nécrologiques croustillants de la presse du jour, ça ferait du poids dans l’enveloppe )
Et pour ceux que la nature a doté d’un cœur robuste quelle chance ! Finir dans une maison de retraite, abandonné par ses enfants (pas le temps, il faut qu’ils cotisent) à faire caca dans une couche en attendant le moment le plus animé de la journée (l’heure de la soupe) et prier pour que la grande faucheuse vienne vite les libérer de leur ennui. (si possible pendant le sommeil ça fait moins mal)
Mais, suis-je bête ! Je m’égare ! La situation devrait forcement s’améliorer ! Puisque votre ami monsieur Raffarin, pour sauver nos vieux, nous a amputés du lundi de Pentecôte lors de la canicule de 2003
Pour ma part le problème de la maison de retraite est réglé, je n’aurai pas l’argent pour ce genre d’établissement et, si je ne finis pas ma vie sur mon poste de travail, ce sera dans la rue à dormir dans un carton et piller les poubelles des supermarchés pour manger. « celles qui ne sont pas encore arrosées d’eau de javel ».
En espérant que d’ici là, vos copains du ministère du logement n’auront pas inventé une taxe d’habitation sur les cartons.
Nul besoin d’être un énarque, un simple certificat d’études suffit à comprendre qu’on ne peut pas remplir une passoire avec de l’eau. Pourtant l’état capitaliste qui vous a embauché, et sa relation quasi incestueuse avec les banques et les patrons nous sacrifie sur l’autel de sa crise d’incontinence financière.
En métaphore populaire ça donne :
« Vous avez fait sur mon paillasson et vous avez le culot de sonner à ma porte pour demander du papier ».
Le gouvernement se compose de 40 personnes qui se partagent nos impôts. C’est bizarre ça me fait penser à l’histoire du vilain intégriste musulman avec sa djellaba et ses babouches. Allez ! Je le dénonce à la gestapo il s’appelle Ali Baba.
Pour quelqu’un qui a créé le « club de la boussole » vous avez complètement perdu le nord, Oui ! Regardez bien ! Malgré ce trou béant dans votre boite crânienne si vous faites un effort vous pourrez nous voir, « la France d’en bas » est vraiment en bas.
Mais patience ! Quand nous serons des milliers dans cette situation, quand il n’y aura plus une goutte de jus à prélever dans le citron, l’armée de parasites dont vous êtes un éminent représentant finira mathématiquement par disparaître elle aussi.
Car vous êtes sans le savoir en train de tuer la poule aux œufs d’or, C’est bien la peine d’avoir fait «Sciences Po»
Prudence ! La colère gronde en sous-sol (croyez moi j’en viens) il y a un avis de tempête force 10, et les petits trônes instables de vos pouvoirs fragiles sont posés sur le couvercle d’une cocotte minute géante.
Alors, pour votre gouverne, juste un petit cours de physique : si vous bouchez la soupape trop longtemps, attention ! CA VA PETER ! Sous vos croupions !
(Remarquez comme j’arrive à rester poli !. C’est presque un alexandrin)
Mais rassurez-vous, comme je vous l’ai déjà dit, j’ai été bien «dressé» et je vous dois le respect
Ce courrier n’est pas de la haine envers votre personne mais juste un cri de douleur qui monte du wagon de troisième classe, et pour vous prouver que je ne suis pas rancunier j’ai une information de la plus haute importance à vous communiquer.
Vous connaissez sûrement Nicolas? Non ! Pas le gentil copain de Pimprenelle !
L’autre ! Le petit tout énervé, celui qui veut mettre la moitié de la France au boulot et l’autre moitié en prison, celui qui ment comme il respire, celui qui manie le Kärcher et le croc de boucher avec dextérité, et utilise avec délicatesse les mots du temps le plus sombre de l’histoire humaine, «ARBEIT MACHT FREI» «le travail rend libre» Oui ! Mais qui? Lui?
Je savais ce slogan écrit aux portes des camps de concentration nazis, mais il est aussi sorti de la bouche de votre maître.
Bref ! Votre patron. « Nicolas Paul Stéphane Sarkozy De Nagy-Bosca »
Et bien, il faut que je vous prévienne de toute urgence, quand votre réforme sera votée, comme d’habitude pendant que les cons moyens que nous sommes seront en vacances (enfin ! pour ceux qui peuvent encore)
Pour vous remercier de votre excellent travail, avec toute la douceur qui le caractérise, il va vous licencier comme un malpropre, (chez nous c’est un dégraissage, chez vous c’est un remaniement)
Et vous, monsieur l’alpiniste au cœur surgelé, qui rêviez des sommets de « premier ministrable », à force d’attaquer la montagne au piolet, vous risquez de déclencher une avalanche, et retrouver le poste qui vous conviendrait le mieux « de premier sinistré » avec comme il se doit, tout le loisir de vous atteler à vos mémoires. Un homme averti en vaut deux.
Ouf ! Ca fait du bien de vider son sac, (c’est comme la cocotte minute, il faut que ça sorte)
J’ai failli vous envoyer cette lettre anonymement. eh oui ! Je suis un homme et, pour cause de république bananière quelquefois j’ai peur des barbouzes, et de toute la clique des dératiseurs qui font que la vie est si douce en notre beau pays des droits de l’homme, Mais comme je ne suis pas aussi dangereux qu’un Coluche, (tiens, encore un humoriste !) je ne suis qu’un « pauv’con » qui n’a pas encore de rolex à mon age, inutile de perdre votre temps à me faire malencontreusement rencontrer un camion fou à la sortie du travail, et comme vous m’avez déjà tout pris, jusqu’à la boite ou je rangeais mes dents de lait pour la petite souris, j’ai décidé de vous laisser mes coordonnées, au cas où, par le plus grand des hasards, il vous resterait un soupçon d’âme humaine, et l’envie d’engager la conversation par une hypothétique réponse.
Tout bien réfléchi c’est plus un pamphlet qu’un poème d’amour, « je ne vous aime pas », alors tant pis pour ma réponse ! Et il faut que je vous avoue, quelque chose :
Hier soir, à la dernière seconde avant impression jésus m’a téléphoné «oui, il parle encore à certains pauvres», (il est très en colère après vous d’ailleurs) du haut de ses 33 ans il n’a pas apprécié du tout le « chemin de croix » que vous imposez aux quidams contribuables, et il m’a murmuré à l’oreille ceci :
« Ne donne pas ton nom !, depuis le 06 mai 2007 c’est la fin de la démocratie, le ventre de la bête immonde est encore fécond, dans l’ombre elle achève sa lente incubation, écoute ! Elle se réveille ! Entends-tu le bruit sec des bottes du IIIéme Reich? (suppression des libertés au nom de la "sécurité", répression à outrance du moindre délit, mépris des droits de l’homme, attisement de la peur,"matière première" indispensable du fascisme).Ne donne pas ton adresse ! S’ils s’énervent ils vont te crucifier et je sais de quoi je parle !
(ça pique !)»
ça m’a laissé pantois, à vrai dire il m’a foutu la trouille donc je vais écouter son expérience et m’abstenir. Vous pourrez faire de cette lettre un joli autodafé (c’est la saison des barbecues). à très bientôt en enfer on fera des brochettes, amenez Nicolas le champion pour attiser les braises, François son 1er fils adoptif, il tournera la broche, n’oubliez pas Brice pour éliminer les merguez trop piquantes, Ah ! peut être aussi Jean Pierre notre grand expert en coup de chaleur. et si vous avez peur que l’incendie se propage invitez également Laurence la patronne des patrons, sa petite culotte mouille dès qu’elle approche son président venez nombreux, plus on est de fous plus on rit.
Post scriptum
Je viens de me relire et si ce courrier vous parait irrespectueux à propos de votre incompétence, je prends le temps et l’humilité de vous adresser mes excuses au sujet de ce comportement. Il semblerait que mes écrits aient dépassé mes intentions, et je ne peux m’en justifier que par le ras le bol général que vous (toute la bande) arrivez à susciter chez l’ensemble des concitoyens (en un mot s’il vous plaît) et qui entraîne de telles réactions démesurées.
Je ne vous salue pas monsieur.
Citations.
« Que peut-il ? Tout. Qu’a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l’Europe peut-être. Seulement voilà, il a pris la France et n’en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène :il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c’est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! Cette roue tourne à vide.
L’homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.
Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l’argent, l’agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu’il les satisfasse. Quand on mesure l’homme et qu’on le trouve si petit et qu’ensuite on mesure le succès et qu’on le trouve énorme, il est impossible que l’esprit n’éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l’insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l’absurde, d’un homme médiocre échappé. »
— Victor HUGO, « Napoléon, le petit » 1862
« Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis. »
— Thomas Jefferson, président des Etats-Unis 1802
« La violence des bouleversements sociaux a divisé le corps social en deux classes et a creusé entre elles un immense abîme. D’une part, une faction, toute puissante par sa richesse. Maîtresse absolue de l’industrie et du commerce, elle détourne le cours des richesses et en fait affluer vers elle toutes les sources. Elle tient d’ailleurs en sa main plus d’un ressort de l’administration publique. De l’autre, une multitude indigente et faible, l’âme ulcérée, toujours prête au désordre »
Le pape Léon XIII « L’encyclique Rerum Novarum »1891
Visiblement l’histoire se répète.
Mister T
De : Mister T
mardi 6 juillet 2010
http://bellaciao.org/fr/spip.php?article104441