23 mai 2012
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Je lisais hier soir un article du grand Soir, intitulé La Grèce ne peut plus différer sa sortie de la zone euro et tiré d'un billet du périodique allemand Der Spiegel.
On pourrait presque dire que ce (long) article en raconte plus sur le Spiegel et les autres journaux "officiels", que sur la Grèce elle-même. Considérer comme catastrophique que la libéralisation des emplois ne fonctionne pas dénote clairement combien ces périodiques sont obnubilés par le TINA : les exemples ne manquent pourtant pas, ils abondent, des effets ultra-pervers de cette option. Qu’une réorganisation soit nécessaire en Grèce, chacun peut en convenir. Que celle-ci passe en fait par la libéralisation, soit l’institution même de la pagaïe, dénote un lamentable exemple d’humour totalement involontaire.
Une reprise en main socialiste (dans le vrai sens du mot socialiste) intelligente peut fort bien sauver une situation que l’Europe bruxelloise et francfortaise rend de jour en jour plus difficile. Il suffit d’un homme à poigne qui emploie de force les pléthoriques hauts fonctionnaires à se rendre sur le terrain pour recenser gens, possessions et entreprises sous peine de leur couper les salaires.
J’imagine assez la tête d’Angela Merkel, si de telles mesures voient le jour. "Oh, shocking !" comme déploreraient les compassés habitués de la City of London...
Quant à l'euro...
A mon avis, les autorités US ont intérêt à un euro fort : cela leur permet d'écouler leur camelote à des prix plus compétitifs (comme leurs avions théoriquement, comme leurs armes aussi). C'est une stratégie similaire à celle de la Chine qui s'accroche pour garder un yuan faible (avec de plus en plus de difficulté d'ailleurs).
Un rouage grince : j'ai lu récemment que loin de tout fabriquer, la Chine assemble beaucoup de pièces conçues et fabriquées ailleurs, y compris en Allemagne. Cela amène les produits finis avec un coût dont la part de marge chinoise devient de plus en plus ténue. Comme la part du marché intérieur augmente, les rentrées de devises se raréfient à moins de trouver de nouveaux débouchés. De plus en plus difficile, là aussi.
Comme tout est lié (imprudemment) sur cette planète, il est assez clair que tout le monde fonce dans le mur, y compris l'Allemagne, y compris la Chine. Le Grand Marché Global se prépare à être un désastre. Merkel en est-elle consciente ? Les pontes de Bruxelles, Van Rompuy, Barroso, l'ont-ils mieux compris ?
L'euro peut rester, par commodité, la monnaie commune. En revanche, il ne peut plus prétendre à garder son statut de monnaie unique. Le "gardien du temple" à Francfort ne défend plus qu'un système condamné. Se contenter de bloquer l'inflation est ridiculement insuffisant. La FED a une stratégie plus souple, s'appuyant sur une politique unique loin des énormes disparités européennes. L'euro tel qu'il a été institué est déjà mort. Qui osera l'annoncer ?
C'est pourquoi il importe peu que la Grèce conserve l'euro. Ce qui importe, c'est la façon dont celui-ci va évoluer, ou pas, dans sa zone de référence. S'il reste avec ses spécificités actuelles, il va éclater sous peu au grand jour. Il a déjà rendu le dernier souffle.
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Crise en Grèce, censure sur Arte ? (lettre ouverte de Vicky Skoumbi) Posted: 22 May 2012 12:42 AM PDT Arte pris en flagrand délit de censure ! (Note d'eva) "Je viens de visionner l’émission telle qu’elle a été diffusée et j’en crois pas à mes yeux : le passage où je disais que l’aide accordée à la Grèce a été en réalité une aide aux créanciers du pays, et que les plans de sauvetage successives ont été conçus pour protéger les créanciers d’un défaut éventuel de la Grèce, tout en plongeant le pays à une récession de l’ordre de 20% et en le menant tout droit à la faillite, a tout simplement disparu ! Si vous regardez attentivement, vous constaterez les traces de coupure par des enchaînements assez abrupts et la non fluidité de la parole après la première intervention de Benjamin Coriat." Dans le même style : :
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Conférence de presse d’Alexis Tsipras avec le Front de Gauche Posted: 22 May 2012 12:27 AM PDT Alexis Tsipras était en France hier pour rencontrer le Front de gauche. Il sera aujourd'hui en Allemagne pour rencontrer les cadres de "Die Linke". A la recherche d'appuis en Europe, Alexis Tsipras est dans une volonté d'expliquer le réel programme du Syriza, bien loin des mythes (encore !) qui ont circulé un peu partout. Dans le même style : :
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Pari gagné sur les obligations grecques pour un “Fond Vautour” Posted: 21 May 2012 12:33 PM PDT Lorsque la Grèce a annoncé mardi qu’elle exécuterait le paiement de 436 millions € aux investisseurs qui avaient refusé l’accord historique de restructuration volontaire de la dette du pays en mars, la décision ne suscita aucune surprise. Après tout, avec un gouvernement en pleine débandade et des investisseurs méfiants envers tout ce qui touche à la Grèce, il aurait été malvenu de choisir ce moment précis pour encore empirer les choses en faisant défaut sur le paiement de ces obligations. Ce qui est nouveau, c’est la destination de la quasi-totalité de cet argent. Presque 90% sont allés directement dans les coffres de Dart Management, un fond d’investissement très discret basé aux îles Caïman, selon des personnes qui ont connaissance de la transaction de manière directe. Dans le même style : :
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Grèce : vers une révolution agricole alternative ? Posted: 21 May 2012 04:11 AM PDT ![]() |
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Quand va-t-on admettre que la Grèce est dans une impasse ?
Posted: 21 May 2012 11:55 PM PDT
Un taux de chômage qui approche les 22% (et 50% chez les jeunes), des salaires en baisse de 15 à 40%, un PIB qui aura baissé de près de 20%, la fuite d’un tiers des capitaux. Malgré tout, nos dirigeants veulent que la Grèce reste dans l’euro, malgré les avertissements...
L’impasse européenne
On sous-estime terriblement les souffrances qui sont imposées au peuple grec, la somme d’humiliation de personnes qui perdent leur emploi, doivent quitter leur logement, partir habiter chez leurs parents, ces personnes, qui brutalement, perdent leur pouvoir d’achat et sombrent dans la pauvreté. La cure d’austérité que la Grèce s’inflige sur les conseils de l’Europe et du FMIest absolument monstrueuse et représente une honte qui pèsera longtemps sur l’image de l’Europe à Athènes.
Il ne faut pas oublier que l’ajustement budgétaire réalisé depuis trois ans équivaut à près de 8% du PIB, une somme colossale qui montre que si tout ne fonctionne pas bien en Grèce, le pays a fait des efforts considérables qu’il ne faudrait pas oublier. Malheureusement, cette austérité sauvage a bien logiquement provoqué un effondrement économique qui détruit une partie des efforts en baissant les recettes fiscales et alourdit la dette par rapport à un PIB réduit.
Le pire est que nous étions un certain nombre à prévenir du risque d’un tel scénario il y a plus de deux ans. Jacques Sapir le disait. Nicolas Dupont-Aignan l’a expliqué à l’Assemblée Nationale. C’est malheureux, mais nous avons eu raison. Il n’y a aucune joie ou satisfaction là-dedans, juste le sentiment d’un immense gâchis et la volonté de peser pour éviter que de nouvelles mauvaises décisions ne soient prises dans les semaines qui viennent, ce qui est encore parfaitement possible.
Quelle issue pour Athènes ?
La peur du retour à la drachme peut encore permettre aux vieux partis de l’emporter mais cette voie est sans issue, même si les plans d’austérité sont assouplis. Car même si les baisses de salaires et les baisses de dépenses publiques sont moins violentes, cela ne fera que ralentir la récession, pas l’arrêter. En outre, comment arrêter le bank run qui s’accélère et qui fait que 30% des capitaux ont fui le pays en deux ans et demi, rendant difficile le financement de l’économie…
Des transferts plus importants permettraient bien sûr d’adoucir la crise et résoudraient la crise de liquidité. Mais ce dont la Grèce a le plus besoin, c’est de faire redémarrer sa production. La dévaluation, si elle a des inconvénients, a démontré historiquement qu’elle permet de faire repartir l’économie, comme l’ont démontré Patrick Artus, Nouriel Roubini ou Jonathan Tepper, contrairement aux balivernes du Monde. Bien sûr, il y aurait défaut mais qui croît que la Grèce remboursera sa dette ?
Il est proprement effarant que tant de personnes balaient d’un revers de main la solution d’une sortie de l’eurodevant la qualité des études réalisées par des économistes sérieux (qui avaient en plus souvent prévu ce qui se passe aujourd’hui). La Grèce n’a pas d’avenir si elle reste dans l’euro.
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Approfondir :
Censure Arte
par
Sous ce titre de notre choix,, nous publions avec l’autorisation de son auteure, une lettre de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια (Acrimed)
Chères amies, chers amis,
Le jeudi 16 mai, j’ai participé à l’émission d’Arte 28 minutes sur le thème : La Grèce, talon d’Achille de l’Europe ? Je viens de visionner l’émission telle qu’elle a été diffusée et j’en crois pas à mes yeux : le passage où je disais que l’aide accordée à la Grèce a été en réalité une aide aux créanciers du pays, et que les plans de sauvetage successives ont été conçus pour protéger les créanciers d’un défaut éventuel de la Grèce, tout en plongeant le pays à une récession de l’ordre de 20% et en le menant tout droit à la faillite, a tout simplement disparu ! Si vous regardez attentivement, vous constaterez les traces de coupure par des enchaînements assez abrupts et la non fluidité de la parole après la première intervention de Benjamin Coriat.
De même est passé à la trappe, un passage vers la fin où j’avais évoqué une confrontation qui ne ’est pas de nature nationale entre Grecs et Allemands, mais bel et bien entre deux camps transnationaux, c’est-à-dire entre ceux qui, en marchant littéralement sur des cadavres, défendent les intérêts du secteur financier d’une part, et, d’autre part, ceux qui défendent les droits démocratiques et sociaux et en fin de compte le droit à une vie digne de ce nom. Je prends à témoin Benjamin Coriat qui participait à l’émission et qui pourrait certifier que j’ai bien tenu ces propos dont la trace disparaît sous les ciseaux du censeur.
Car, cela relève tout simplement de la CENSURE. Une question s’impose : Qui donc contrôle Arte et qui filtre les infos ainsi ?
Je l’avoue, je n’en reviens pas. L’émission a été enregistrée ’dans les conditions du direct’ deux heures et demi avant sa diffusion et que je sache cette formule veut dire qu’on ne coupe pas, à la limite on refait une prise si on a un souci, ce qui a été le cas pour les présentations. Et même si la pratique établie est de couper un peu les longueurs, comment se fait-il que les deux coupes principales portent, comme par hasard, sur des propos concernant les vrais bénéficiaires de l’aide à la Grèce, c’est à dire les banques, ainsi que sur le caractère fallacieux de la supposée confrontation gréco-allemande ?
Comme vous pouvez d’ailleurs sans doute le constater vous-même, mon temps de parole correspond à un tiers - peut-être même moins- de celui de Monsieur Prévelakis. Celui-ci , avec sa proposition d’un médiateur, sous la tutelle duquel devrait se mettre la Grèce, proposait rien de moins que de suspendre les procédures démocratiques en Grèce et de placer Sarkozy (!) à la position d’un tuteur du peuple grec qui ne saurait être représenté par ses élus, surtout si ceux-là appartiennent par malheur au Syriza. J’ai bondi mais on ne m’a pas laissé le temps de réagir en coupant là l’émission.
Conclure l’émission sur ce propos est absolument scandaleux. Cela n’honore pas, loin de là, Arte qui se revendique d’une sensibilité démocratique. D’ailleurs, si vous regardez un peu attentivement le déroulement juste avant la fin, vous verrez que la dernière question s’adresse à moi, Mme Quin se tourne bien vers moi et non pas vers M. Prévélakis. Et ma réponse concernant les deux Europe qui s’affrontent et qui précédait la conclusion de Georges Prévélakis, est passée complètement à la trappe.
Bref, les coupures, la répartition inégale du temps de parole, la conclusion sur un appel à suspendre la démocratie en Grèce, tout cela, si n’est pas de la manipulation de l’information, c’est quoi au juste ?
Voilà bien des questions sur le traitement de l’information par une chaîne européenne qui se veut indépendante.
Merci de diffuser ce message le plus largement possible et de l’afficher sur les réseaux, si vous voulez bien.
Vicky Skoumbi
Rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια
http://www.acrimed.org/article3829.html
, le 22 mai 2012Sous ce titre de notre choix,, nous publions avec l’autorisation de son auteure, une lettre de Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια (Acrimed)
Chères amies, chers amis,
Le jeudi 16 mai, j’ai participé à l’émission d’Arte 28 minutes sur le thème : La Grèce, talon d’Achille de l’Europe ?
De même est passé à la trappe, un passage vers la fin où j’avais évoqué une confrontation qui ne ’est pas de nature nationale entre Grecs et Allemands, mais bel et bien entre deux camps transnationaux, c’est-à-dire entre ceux qui, en marchant littéralement sur des cadavres, défendent les intérêts du secteur financier d’une part, et, d’autre part, ceux qui défendent les droits démocratiques et sociaux et en fin de compte le droit à une vie digne de ce nom. Je prends à témoin Benjamin Coriat qui participait à l’émission et qui pourrait certifier que j’ai bien tenu ces propos dont la trace disparaît sous les ciseaux du censeur.
Car, cela relève tout simplement de la CENSURE. Une question s’impose : Qui donc contrôle Arte et qui filtre les infos ainsi ?
Je l’avoue, je n’en reviens pas. L’émission a été enregistrée ’dans les conditions du direct’ deux heures et demi avant sa diffusion et que je sache cette formule veut dire qu’on ne coupe pas, à la limite on refait une prise si on a un souci, ce qui a été le cas pour les présentations. Et même si la pratique établie est de couper un peu les longueurs, comment se fait-il que les deux coupes principales portent, comme par hasard, sur des propos concernant les vrais bénéficiaires de l’aide à la Grèce, c’est à dire les banques, ainsi que sur le caractère fallacieux de la supposée confrontation gréco-allemande ?
Comme vous pouvez d’ailleurs sans doute le constater vous-même, mon temps de parole correspond à un tiers - peut-être même moins- de celui de Monsieur Prévelakis. Celui-ci , avec sa proposition d’un médiateur, sous la tutelle duquel devrait se mettre la Grèce, proposait rien de moins que de suspendre les procédures démocratiques en Grèce et de placer Sarkozy (!) à la position d’un tuteur du peuple grec qui ne saurait être représenté par ses élus, surtout si ceux-là appartiennent par malheur au Syriza. J’ai bondi mais on ne m’a pas laissé le temps de réagir en coupant là l’émission.
Conclure l’émission sur ce propos est absolument scandaleux. Cela n’honore pas, loin de là, Arte qui se revendique d’une sensibilité démocratique. D’ailleurs, si vous regardez un peu attentivement le déroulement juste avant la fin, vous verrez que la dernière question s’adresse à moi, Mme Quin se tourne bien vers moi et non pas vers M. Prévélakis. Et ma réponse concernant les deux Europe qui s’affrontent et qui précédait la conclusion de Georges Prévélakis, est passée complètement à la trappe.
Bref, les coupures, la répartition inégale du temps de parole, la conclusion sur un appel à suspendre la démocratie en Grèce, tout cela, si n’est pas de la manipulation de l’information, c’est quoi au juste ?
Voilà bien des questions sur le traitement de l’information par une chaîne européenne qui se veut indépendante.
Merci de diffuser ce message le plus largement possible et de l’afficher sur les réseaux, si vous voulez bien.
Vicky Skoumbi
Rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια
http://www.acrimed.org/article3829.html