16 juin 2010
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MAGOUILLES ET VEULERIES DE LA JUSTICE EN FRANCE
Un magistrat du tribunal de Créteil, Xavier Lameyre, a été convoqué, le 11 juin, par son président pour se voir signifier qu’il était débarqué du poste de juge des libertés et de la détention. Ce courageux président, Henri-Charles Egret, se couche ainsi devant le parquet et, surtout. devant la police, appuyée par de complaisantes gazettes qui menaient depuis quelques mois une intense campagne contre ce juge.
Le Canard Enchaîné
Mercredi 16 Juin 2010
Voir la hiérarchie judiciaire devancer les souhaits du pouvoir, ou céder aux cris de la foule, est un spectacle aussi désolant qu’ordinaire. Il est plus rare, en revanche, d’en entendre le candide aveu.
Le juge Lameyre a été viré, selon les propres termes du président Egret, non pas en raison de ses actes, sur lesquels il n’a « pas d’appréciation à porter », mais à la suite des critiques portées par la police et de « leur écho médiatique ».
Que reproche donc l’ « écho médiatique» à ce magistrat? D’avoir pris au sérieux l’article 137 du Code de procédure pénale, qui dit qu’une personne mise en examen est toujours présumée innocente, et qu’elle ne peut être placée en détention provisoire qu’« à titre exceptionnel ». Il s’est imaginé, le malheureux, qu’il était aussi juge des libertés et pas seulement de la détention. Ce qui lui a valu, chez les poulets, le charmant sobriquet de « Liberator ».
Voilà deux semaines encore, il refusait d’incarcérer quatre trafiquants, la plupart drogués jusqu’aux yeux, alors que la police avait laissé filer, à la suite d’on ne sait quel accord secret, un cinquième homme soupçonné, lui, d’être une tête du réseau.
Xavier Lameyre aurait mieux fait de se livrer à quelque cambriolage. Dans la magistrature, cela peut valoir une flatteuse promotion. La preuve? Il y a quelques semaines, deux magistrates, qui sont aussi deux inséparables soeurs, Marie-Dominique et Marie-Aleth Trapet, l’une et l’autre religieuses et H. docteurs en droit canon, ont dû quitter discrètement le ministère de la Justice, place Vendôme, où elles étaient en poste à la Direction des services judiciaires. L’une à la communication, l’autre au bureau du statut et de la déontologie.
Une ronde de gendarmerie a surpris l’une de ces pieuses personnes occupée à farfouiller dans les tiroirs d’un conseiller de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Justice. Que cherchait-elle? L’enquête ne le dira pas, puisqu’il n’y a pas d’enquête. Les soeurs ont été gentiment exfiltrées, sans la moindre procédure disciplinaire.
La première a été nommée vice-présidente à Dijon, la seconde conseiller à la cour d’appel de Paris. Des promotions dont le petit juge de Créteil se serait bien accommodé. Que diable, comme diraient les soeurs Trapet, il n’avait qu’à cambrioler, au lieu d’appliquer bêtement la loi …
Le juge Lameyre a été viré, selon les propres termes du président Egret, non pas en raison de ses actes, sur lesquels il n’a « pas d’appréciation à porter », mais à la suite des critiques portées par la police et de « leur écho médiatique ».
Que reproche donc l’ « écho médiatique» à ce magistrat? D’avoir pris au sérieux l’article 137 du Code de procédure pénale, qui dit qu’une personne mise en examen est toujours présumée innocente, et qu’elle ne peut être placée en détention provisoire qu’« à titre exceptionnel ». Il s’est imaginé, le malheureux, qu’il était aussi juge des libertés et pas seulement de la détention. Ce qui lui a valu, chez les poulets, le charmant sobriquet de « Liberator ».
Voilà deux semaines encore, il refusait d’incarcérer quatre trafiquants, la plupart drogués jusqu’aux yeux, alors que la police avait laissé filer, à la suite d’on ne sait quel accord secret, un cinquième homme soupçonné, lui, d’être une tête du réseau.
Xavier Lameyre aurait mieux fait de se livrer à quelque cambriolage. Dans la magistrature, cela peut valoir une flatteuse promotion. La preuve? Il y a quelques semaines, deux magistrates, qui sont aussi deux inséparables soeurs, Marie-Dominique et Marie-Aleth Trapet, l’une et l’autre religieuses et H. docteurs en droit canon, ont dû quitter discrètement le ministère de la Justice, place Vendôme, où elles étaient en poste à la Direction des services judiciaires. L’une à la communication, l’autre au bureau du statut et de la déontologie.
Une ronde de gendarmerie a surpris l’une de ces pieuses personnes occupée à farfouiller dans les tiroirs d’un conseiller de Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Justice. Que cherchait-elle? L’enquête ne le dira pas, puisqu’il n’y a pas d’enquête. Les soeurs ont été gentiment exfiltrées, sans la moindre procédure disciplinaire.
La première a été nommée vice-présidente à Dijon, la seconde conseiller à la cour d’appel de Paris. Des promotions dont le petit juge de Créteil se serait bien accommodé. Que diable, comme diraient les soeurs Trapet, il n’avait qu’à cambrioler, au lieu d’appliquer bêtement la loi …
Mercredi 16 Juin 2010