« Pour vaincre l’insecte, il faut connaître l’insecte »
Sky Marshal Tehat Meru in « Starship Troopers » (Paul Verhoeven)

Il est un truisme d’affirmer que le cancer ne se déclare pas sans raisons car contrairement à ce que certains « experts » laissent entendre, le cancer n’apparaît pas pour de mystérieuses raisons endogènes liées à de vagues concepts comme le vieillissement.
La première cellule qui va devenir cancéreuse aura donc au préalable été soumise à une agression extérieure le plus souvent durant une très longue période, le cancer est donc une maladie exogène.
Ensuite, la probabilité de démarrage de la maladie dépend de beaucoup du terrain, autrement dit de l’état de l’organisme.

Mais d’abord, comme le dit très justement le Sky Marshal, pour vaincre l’ennemi nous devons connaître l’ennemi !

Pathologie du cancer
Le cancer est une maladie de la cellule qui est le constituant de base de la vie sur notre planète.

La cellule
Apparue il y a environ 3.5 Milliards d’années, la vie fut d’abord constituée de cellules vivant seules telles que les bactéries. Ces cellules étaient capables de s’adapter en changeant leur comportement pour améliorer leurs capacités de survie individuelle.
Puis un jour il y a 600 Millions d’années, une transformation majeure apparut, elles décidèrent de mettre leurs ressources en commun pour constituer des groupes organisés de cellules.
Progressivement, la vie évolua jusqu’à l’apparition du cochon d’inde … et enfin de l’être humain !
Dans ces architectures en réseau collaboratif, contrairement à ses ancêtres individualistes et égoïstes (*), chaque cellule agit non pas en fonction de sa propre survie mais en priorité pour assurer celle de l’organisme entier.
(*) A peu près comme dans le monde dans lequel nous vivons…

Une cellule est donc un système extrêmement complexe constitué des principaux éléments suivants :
- la mitochondrie qui est la centrale énergétique collectant les nutriments (lipides, glucides, protéines…) et l’oxygène pour alimenter l’ensemble
- le noyau qui possède toute l’information de l’organisme à travers la fameuse double hélice d’ADN, c’est la base de donnée de la cellule qui contient tous les programmes à appliquer pour assurer la survie
- la membrane plasmique qui est la carapace de la cellule bardée « d’ antennes » qui gèrent les communications avec l’extérieur ainsi que les entrées sorties de matières
- Les protéines et enzymes, main d’œuvre de la cellule, fabriquées par cette dernière et qui sont capables d’une multitude de fonctions (transport, signalisation, régulation…)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Prot%C3%A9ine

Une des grandes particularités de la cellule est que cette dernière est capable de faire muter son ADN pour améliorer ses chances de survie en fonction des variations de l’environnement extérieur, mais c’est également une faiblesse comme nous allons le voir.

Pour fixer les idées, notre corps est constitué d’environ 100 000 milliards de cellules (10E14).
Lorsque tout va bien, ces cellules font leur office normalement avec des actions telles que la réparation des blessures ou l’absorption des nutriments qui permet à l’organisme entier de fonctionner.

Radicaux libres
Un mot sur les fameux radicaux libres dont on parle beaucoup.
Comme on vient de le voir la mitochondrie convertit les nutriments en énergie. Les radicaux libres sont en fait les déchets produits par cette conversion.

Les cellules obéissent à 2 lois programmées

Les amateurs de Science Fiction connaissent les 3 célèbres lois de la robotique imaginées par l’écrivain Isaac Asimov auxquelles doit se soumettre tout robot fabriqué par l’homme.
De la même manière, les cellules obéissent à 2 lois immuables :
1. Interdiction de se reproduire sauf pour remplacer une cellule endommagée ou morte
2. Suicide obligatoire par « apoptose » si des dommages importants sont détectés au niveau de l’ADN.

Le mécanisme du cancer : carcinogenèse ou initiation
Une cellule devient cancéreuse dès lors où les 2 conditions suivantes sont réunies :
1. Des substances toxiques ont réussi à endommager suffisamment l’ADN de la cellule pour le reprogrammer et aller jusqu’à la suppression des 2 lois précédentes.
2. Cette cellule mutante a réussi à vaincre le système immunitaire qui est la police intérieure de l’organisme

Plus aucune barrière n’empêche alors cette cellule de se reproduire sans raisons et de se transformer en 2 cellules identiques par « mitose ».
Ces 2 cellules poursuivent alors leur division et se transforment alors en 4 cellules.
La réaction continue sans cesse provoquant le développement localisé et anarchique de cellules identiques à la cellule initiale qui constitue alors une tumeur qui grossit virtuellement à l'infini.
A moins d’être supprimée entièrement par des actions externes, la tumeur termine alors sa course en entraînant la mort par empoisonnement de l’organisme entier ou dès lors où un organe vital est mis hors fonction par la masse tumorale.

Des cellules cancéreuses peuvent par la suite se détacher de la tumeur initiale pour aller se développer dans un autre endroit du corps, cela s'appelle une métastase, ces dernières peuvent être « tenues en respect » par la tumeur principale grâce à une substance appelée « angiogénine » fabriquée par cette dernière.
[5] p. 63 et [3] p. 89 – Travaux de Judah Folkman

Ces métastases sont donc susceptibles de se développer très rapidement si l’on arrive à supprimer la tumeur primaire car la production d'angionénine est stoppée.

Dernière barrière : le système immunitaire
Dans le cas où les mécanismes internes de protection de la cellule ont échoué à contrebalancer les attaques d’une cause cancérogène, cette cellule est alors attaquée de l’extérieur par le système immunitaire de l’organisme et en particulier par certains globules blancs ou lymphocytes de type NK (Natural Killers) qui forment la dernière ligne de défense avant le début de la maladie.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lymphocyte_NK
On assiste alors à une véritable guerre civile dont l’issue dépend en grande partie de l’état de ce système de défense. Nous verrons dans la 4ième et dernière partie de cette série d’articles comment chacun peut renforcer son système immunitaire.

Le cancer utilise le mécanisme de l’inflammation
C’est arrivé, notre première cellule a réussi à déjouer les protections et elle commence sa reproduction en formant une tumeur, cette dernière utilise alors les ressources propres de l'organisme pour se développer et plus particulièrement comme cela a été découvert récemment le mécanisme de l’inflammation.
[3] p77 – Dvorak/Peek “Cancer Research” 2005

Très schématiquement, l’inflammation est le mécanisme mis en œuvre par l’organisme pour réparer une lésion. Ce mécanisme consiste à combler la lésion avec des cellules nouvelles en lançant le processus de division cellulaire ou mitose. Dans le cas de dommages importants le processus d’ « angiogenèse » est lancé pour alimenter la zone concernée.
Enfin, la division des cellules est stoppée à l’issue de la cicatrisation par le mécanisme de régulation de la croissance cellulaire ou apoptose déjà cité.

L’angiogenèse
L’angiogenèse est un mécanisme particulier utilisé par l’organisme pour alimenter en substances nutritives une zone en réparation. Dans le cas d’une lésion importante, la zone à réparer nécessite la fabrication d’un grand nombre de cellules de remplacement. Il faut alors ravitailler massivement cette dernière à partir du circuit sanguin existant en créant une dérivation locale constituée de micro vaisseaux fabriquée spécialement pour cet usage.
Pour ce qui concerne le développement du cancer, le principe est identique comme l’a découvert le chirurgien américain Judah Folkman déjà cité.
Une tumeur de taille supérieure à 1 mm cube nécessite le démarrage de l’angiogenèse pour continuer à croître.
[5] p. 63 et [3] p. 89 – Travaux de Judah Folkman

Courbe de croissance d’une tumeur
Suivant le modèle de Collins, un cancer se développe suivant une progression géométrique appliquée au nombre de cellules, lors de chaque mitose, le nombre de cellules double.
La séquence correspond donc à 1,2,4,8,16,32,64,128 cellules et ainsi de suite.
Ce modèle est subdivisé en plusieurs phases :
- fixation : la cellule initiale s’est divisée 10 fois, soit 1000 cellules (10E3)
- irréversibilité : 20 divisions, on arrive à 1 million de cellules (10E6)
- émergence ou détection (*) : 30 divisions ou 1 milliard de cellules (10E9)
- mort (!) : maximum 40 divisions soit mille milliards de cellules (10E12). Cela correspond à une masse tumorale d’1/100e du total de l’organisme. Soit pour une personne de 80kg, une masse de 800 grammes. Cette valeur est un ordre de grandeur car la tumeur peut être mortelle en deçà de cette taille ou au-delà.

(*) C’est seulement durant cette phase que les moyens techniques dont dispose la médecine permettent de détecter un cancer ou que des symptômes peuvent lancer l’alerte.

Collins

La vitesse moyenne des divisions cellulaires est de 4 par an, cette vitesse est variable en fonction de la tumeur, elle caractérise l’agressivité de cette dernière.
En conséquence, la durée moyenne pour atteindre la phase d’irréversibilité (20 divisions) est de 5 ans pour l’ensemble des cancers, la maladie démarre donc sans symptômes et se développe silencieusement durant une très longue période.
Durant la phase de croissance de la tumeur, on comprend intuitivement que la vulnérabilité de cette dernière est inversement proportionnelle à sa taille.
Et bien entendu lors de la phase d’émergence, cette tumeur est déjà bien installée et donc extrêmement difficile à éradiquer.

Pour éviter d’en arriver là, il est donc évident qu’il faut tenter de connaître les causes de la carcinogenèse afin de prendre des mesures préventives en amont.

Carcinogenèse, une logique probabiliste
La particularité de cette maladie est que si l’on est exposé à l’une de ses causes, il n’y a pas de certitude sur le déclenchement de cette dernière mais une plus ou moins forte augmentation de sa probabilité.
Le déclenchement ou non d’un cancer dépend de plusieurs facteurs tels que :
- exposition à des substances cancérogènes en fonction de leur quantité et de la durée d’exposition
- état du système immunitaire
- niveau inflammatoire de l’organisme
- régime alimentaire
- etc…
Cela explique que le classement d’une substance dans la catégorie « cancérogène » n’est pas déterministe mais probabiliste.

Par exemple, le tabac est considéré comme hautement cancérogène car il multiplie jusqu’à 30 la probabilité de déclenchement de la maladie. Dit autrement, vous aurez 30 fois plus de chances d’attraper un cancer si vous êtes fumeur que si vous ne l’êtes pas.
[3] p. 154
Pour les pesticides, le multiplicateur démontré ne va « que » jusqu’à 8 (*), ce qui fait entretenir par ceux qui ont des intérêts privés à défendre la polémique sur la dangerosité ou non des pesticides.
Pour la pilule contraceptive, le facteur multiplicateur est faible mais non nul (dixit le CIRC). Donc prétendre que la pilule est cancérogène semble abusif par rapport au tabac ou aux pesticides.
http://www.rfi.fr/actufr/articles/068/article_37908.asp

(*) Cette démonstration est beaucoup plus difficile à établir scientifiquement que pour ce qui concerne le tabac car il y a environ 100 000 produits chimiques commercialisés sans aucun test par l’industrie depuis 1940.
Parmi cette pléthore, durant 30 ans seuls 900 d’entre eux ont pu être analysés à postériori par l’OMS (base CIRC), les résultats montrent que la moitié d’entre eux sont classés dans les catégories cancérogènes « certains » ou « probables ».
[3] p. 143
Travaux de Devra Lee Davis :
http://www.devradavis.com/history_about.php

Les causes du cancer
Il existe 4 causes majeures qui peuvent déclencher un cancer :
- micro-organismes
- rayonnements
- produits chimiques
- médicaments
[1] p50

Micro-organismes
Les virus sont responsables d’un certain nombre de cancers comme ceux du foie (suite des Hépatite B et C) fréquents en Chine et ceux du col de l’utérus très présents en Afrique.
Du coté des bactéries, la « Hélibacter pylori » est à l’origine de cancers de l’estomac et les bactéries « saprophytes » transforment les nitrates en nitrites responsables de cancers du colon.
Voir
partie 2, chapitre « Nitrates et cancer de l’intestin »

Rayonnements
On sait aujourd’hui que les rayonnements radioactifs sont cancérogènes, mais à l’époque de la découverte de la radioactivité par Marie Curie, personne ne l’imaginait comme le prouve la mort de cette physicienne en 1934 des suites d’une leucémie due à la manipulation sans précautions de substances radioactives.
Cette nocivité fut alors avérée lors de l’apparition massive de cancers chez les radiologues et certains chirurgiens.
Au sujet des armes nucléaires, les 2 bombes A lancées sur la Japon ont montré que le plus mortifère furent les cancers induits par les radiations sur une période de plusieurs années.
Sans parler du sujet brûlant (un de plus !) des essais nucléaires qui demanderait un dossier complet, en effet le moins que l’on puisse dire est que les précautions prises pour protéger les militaires présents ainsi que les populations locales furent…minimalistes, alors que l’on connaissait les risques.
http://www.jp-petit.org/Presse/ARMES/essais_nucleaires_francais.htm
http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/06/19/essais-nucleaires-les-irradies-d-in-ekker_1209119_3224.html
Les effets cancérogènes de la radioactivité alpha des armes renforcées à l’uranium appauvri ont été décrits dans un autre article publié sur ce site.
http://french-revolution-2.blog.fr/2008/04/17/et-un-scandale-de-plus-l-uranium-appauvr-4012799
Plus directement, certains rayons su soleil sont connus pour avoir un effet cancérogène sur la peau.
Et enfin, les rayonnements électromagnétiques sont également soupçonnés d’être cancérogènes (téléphones portables, antennes relais, WIFI,…).

Produits chimiques
Le problème des pesticides et engrais chimiques absorbés quotidiennement par toute la population dans la nourriture et l’air respiré a été traité en détail dans l’article précédent.
Parmi les causes chimiques majeures les effets du tabac doivent également être rappelés.

Le tabac
Malgré la résistance des lobbies, plus personne ne met en doute la responsabilité du tabac dans le déclenchement du cancer du poumon et de certains autres comme celui de la bouche et de la vessie.
Sachez que sur une population de 100 fumeur, au bout d’une période de 10 à 20 ans vous serez environ 20 à déclencher un cancer par l’action de la DTC (*), et parmi les 80 fumeurs restants, environ 30 mourront de maladies cardio-vasculaires, les 50 survivants auront des problèmes de santé divers (bronchite chronique, asthme…).
L’espérance de vie des personnes travaillant dans les lieux où les fumeurs étaient nombreux avant l’interdiction du 1ier janvier 2008 était de 63 ans alors qu’elle est de 82 ans pour l’ensemble de la population.
Le tabac est responsable de plus de 20% de l’ensemble des cas de cancer.
http://tabac.stop.free.fr/fiches/cancer-tabac.htm
http://sante-medecine.commentcamarche.net/contents/tabac/01_le-tabac-des-statistiques-alarmantes-qu-il-faut-connaitre.php3
(*) Dose Totale Cumulée, voir partie 2.

Médicaments
Certains médicaments peuvent provoquer le cancer, les tests de non toxicité sur le long terme sont très difficiles à mener à priori et seule leur utilisation en vrai grandeur peut montrer un éventuel effet cancérogène.
Ex :
« DES » retiré de la vente et le laboratoire UCB-Pharma condamné par la justice
http://fr.wikipedia.org/wiki/Di%C3%A9thylstilbestrol
http://www.lexeek.com/jpid9-medicaments-cancerigenes-devoir-vigilance/

Déséquilibre alimentaire
A toutes ces causes directes vient s’ajouter un facteur aggravant qui est le déséquilibre alimentaire de notre mode de vie depuis la guerre.
Ce déséquilibre influe directement sur la capacité du système immunitaire à se défendre contre la maladie.
Là encore, les responsabilités sont à rechercher auprès de l’industrie qui fait tout (et n’importe quoi) pour augmenter les rendements et la rentabilité.

Les acides gras poly-insaturés
Les acides gras poly-insaturés ne sont pas synthétisés par l’organisme et ils doivent donc provenir de la nourriture.
Ils sont de 2 principaux types :
- les acides oméga 6
- les acides oméga 3
Les oméga 6 facilitent le stockage des graisses et entretiennent un état inflammatoire élevé de l’organisme.
[3] p. 122
Les oméga 3 diminuent quand à eux les réactions inflammatoires de l’organisme.
[3] p. 124 - [5] p. 217

Il est admis que l’équilibre entre ces 2 acides doit être compris entre 1 et 4 maximum pour une bonne alimentation (1/1 à 4/1).
Si le déséquilibre est trop important en faveur des oméga 6 comme dans l’alimentation occidentale (10/1 à 30/1) alors l’action modératrice de l’état inflammatoire des oméga 3 est annulé, le terrain est alors très favorable au développement du cancer, celui-ci possède une véritable armurerie à sa disposition.
http://www.guerir.fr/dossiers/alimentation-cancer/cancer-graisses/differentes-graisses-802

Les graisses hydrogénées ou gras « trans »
Ce procédé industriel a permis de rendre les huiles oméga 6 (soja, palme, colza) solides à température ambiante et elles ne rancissent pas. Pour cette raison, leur utilisation a explosé depuis la guerre dans les aliments industriels tout prêts (biscuits, quiches, chips…).
Cependant, cette modification les rend moins digeste et encore plus inflammatoires que les Oméga 6 à l’état naturel.
Enfin, la consommation de gras trans même à faible dose augmente considérablement le risque de maladie cardio-vasculaire, la dangerosité de ce type de graisse est même supérieure à celle du mauvais cholestérol.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Acide_gras_trans

La malbouffe des vaches, porcs et poules
Avant le développement de l’élevage intensif, les vaches de part leur élevage en plein air absorbaient une herbe de printemps très riche en acides oméga 3.
Puis l’élevage intensif en batterie s’est imposé avec une nourriture basée sur un cocktail de mais, soja (OGM) et blé qui contiennent presque exclusivement des oméga 6 et quasiment pas d’oméga 3.
Ces Oméga 6 se retrouvent alors dans les produits animaux tels que la viande, les laitages, les oeufs etc…
On comprend donc aisément les causes du déséquilibre en faveur des oméga 6 issues des mauvaises pratiques de l’industrie agroalimentaire.

Oméga 6 et obésité

Par ailleurs, ce déséquilibre explique également l’épidémie d’obésité présente aux USA et en progression dans les autres pays occidentaux qui touche même les enfants en bas age qui n’ont jamais mangé le moindre hamburger mais qui absorbent exclusivement des oméga 6 dans les laitages et autres produits animaux et ce dès leur naissance.
Les études épidémiologiques montrent une corrélation parfaite.
[3] p. 122 – Travaux de Gérard Ailhaud et Pierre Weill.
http://www.evene.fr/livres/livre/pierre-weill-tous-gros-demain--28174.php

omega6_correlation

Le sucre et les « mauvais glucides »
Comme évoqué dans la
partie 2 de cette série d’articles, la consommation de sucre a explosé en occident depuis la guerre et fait partie des facteurs corrélés avec le début de la pandémie de cancers.
56% de nos calories proviennent de substances qui n’existaient pas lorsque nos gènes se sont développés, il s’agit des « mauvais glucides » :
- sucres raffinés
- farines blanches (pain blanc, pâtes et riz blanc…)
- huiles végétales (tournesol, mais, hydrogénées…)
Ces substances ne contiennent par ailleurs ni protéines, ni vitamines, ni acides gras de type Oméga 3.
Elles alimentent par contre directement la croissance du cancer à cause de leur « index glycémique » élevé.
[3] p. 113

Le cas du sucre
Le prix Nobel O.H. Warburg a découvert que les tumeurs se nourrissent principalement de glucose (sucre).
[3] p. 114
Cette particularité est exploitée dans les scanners de type « PET Scan » utilisés pour détecter les tumeurs cancéreuses, ils mesurent en fait les régions du corps qui consomment le plus de glucose.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tomographie_par_%C3%A9mission_de_positons

Les effets des mauvais glucides
Lorsque l’on absorbe un aliment à index glycémique élevé ou « mauvais glucide », notre corps libère une grande quantité d’insuline destinée à faire pénétrer le glucose dans les cellules.
L’insuline induit alors la libération d’une substance appelée IGF (Insuline like Growth Factor) qui stimule la croissance des cellules et augmente l’état inflammatoire général de l’organisme, 2 facteurs favorables au cancer.
[3] p. 114
De plus, lorsque l’insuline rencontre des graisses dans l’organisme, cette dernière les fixe, ce qui explique le mécanisme de l’obésité. C’est d’ailleurs à partir de ce principe que Michel Montignac a développé sa méthode d’alimentation dissociée destinée à perdre puis à contrôler son poids.
http://www.montignac.com/fr/

Les causes du cancer en pourcentages
La répartition par causes de l’ensemble des cancers rencontrés en occident est sujette à discussions car suivant les auteurs, les chiffres sont variables.
En effet, les plus frileux d’entre eux hésitent à annoncer certaines données car elles vont à l’encontre des intérêts de la très puissante industrie agroalimentaire mondiale.

Dans ce cas précis, il n’est pas abusif de parler de NOAM :
Nouvel Ordre Agroalimentaire Mondial.

L’analyse des travaux de Belpomme, Beliveau, Servan Schreiber ainsi que les statistiques détaillées INVS (données 2005), conduisent aux ratios suivants :
- Alimentation toxique : 53% (*)
- Tabac : 22%
- Micro-organismes : 8%
- Expositions professionnelles : 5%
- Autres : 12%

(*) Certains auteurs (Belpomme) estiment même le pourcentage de cette catégorie compris entre 60 et 70%

Pourcentages_causes_cancers

Remarque 1
Le terme « Alimentation toxique » recouvre en premier lieu l’intoxication chronique induite par les résidus de pesticides et de nitrates présents dans nos assiettes (et nos verres).
Comme le démontre en détail le second article de cette série, cette intoxication est la source principale de l’épidémie occidentale et contemporaine de cancers.
Aucune mesure de protection n’est prise actuellement pour lutter contre ce facteur.

Remarque 2
Après des années de résistance de la part des lobbies, le consensus est général pour identifier le tabac en tant que seconde cause importante de cancers.
Des mesures législatives dissuasives et protectrices sont prises aujourd’hui contre le tabac.

Remarque 3
Les déséquilibres alimentaires du mode de vie occidental ne sont pas une cause directe de déclenchement du cancer, par contre ces derniers offrent un terrain très favorable au déclenchement de la maladie suite à des causes exogènes.
En ce sens, ces déséquilibres augmentent le nombre total de tous les cas de cancer.

En synthèse

Nous avons vus au sujet de la pandémie de cancers :
- qu’elle concerne principalement le monde occidental
- qu’elle s’est déclenchée après la seconde guerre mondiale

Cette pandémie est corrélée avec les facteurs suivants :
- développement de l’agriculture intensive basée sur l’utilisation massive de produits pesticides et nitrates
- développement de l’élevage intensif qui a complètement modifié le régime alimentaire des animaux de consommation
- surconsommation de sucres et de mauvais glucides

Donc depuis des dizaines d’années, le déséquilibre alimentaire du à l’élevage intensif et à la malbouffe des animaux favorise le terrain pour le développement de tous les cancers. L’agriculture intensive quand à elle fait ingérer sans le savoir à la population via la nourriture des résidus de pesticides cancérogènes induisant une intoxication chronique.

Reprenons le graphique de l’article 2 sur les incidences relatives du cancer en fonction du mode de vie :

Incidence relative 04

1. Pourquoi une incidence faible en Afrique/Chine ?

A partir de ce que l’on a vu, on comprend maintenant pourquoi la Chine (hors grandes villes) et les pays pauvres comme ceux d’Afrique étant moins exposés à la pollution chimique du fait de l’absence d’industrie polluante, d’agriculture intensive et de déséquilibre alimentaire présentent une incidence de la maladie beaucoup plus faible qu’en occident, les principales causes étant pour ces pays de type microbiologiques.

2. Le cas médian du Japon
Pour le cas du Japon qui a une incidence médiane, on peut estimer que bien qu’ayant une pollution chimique à l’occidentale (2ième consommateur de pesticides mondial), les habitudes alimentaires des Japonais renforcent efficacement les défenses immunitaires de ces derniers en leur permettant de mieux résister aux agressions chimiques répétées.
http://www.guerir.fr/magazine/omega-3-cuisine-japonaise-001/?searchterm=None

3. Peu de cancers dans le passé
Et enfin, l’incidence des cancers dans le passé était relativement faible (type Zone 1) car le mode de vie de nos ancêtres était plus proche de celui des pays contemporains non industrialisés, ceci étant indépendant des problèmes de malnutrition présents ou passés.

A suivre…
Dans la partie 4 de cette série d’articles, nous allons montrer que bien qu’aucune mesure étatique de protection ne soit prise sauf pour le tabac et l’amiante, il est possible et indispensable d’agir à titre individuel afin de réduire efficacement son exposition au risque de cancer.

Références
[1] « Ces maladies créées par l'homme » Pr Dominique Belpomme "
http://www.artac.info/
[2] « Pesticides, révélations sur un scandale Français » Nicolino/Veillerette
http://www.pesticides-lelivre.com/
[3] « Anticancer » Dr David Servan Schreiber
http://www.guerir.fr/
[4] « Le cancer, hier, aujourd’hui, demain » M. Tubiana
[5] « Les aliments contre le cancer » Drs Beliveau/Gingras

Sur ce site

Cancer, la catastrophe - Partie 1 : État des lieux
Cancer, la catastrophe - Partie 2 : Pesticides sur l’occident


http://french-revolution-2.blog.fr/2009/12/27/cancer-la-catastrophe-partie-3-les-causes-7640286/