La Russie est prête à une guerre contre l'Occident pour sauver la Syrie
1.2.2012
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Un projet de résolution sur la Syrie a été présenté hier au Conseil se sécurité des Nations Unies. Il a été soutenu par les Etats-Unis, l’Union européenne et la Ligue arabe, écrit mercredi 1er février le quotidien Kommersant. La Russie affirme que la position chinoise sur la Syrie est identique à la sienne. Les fronts se forment.
L’Occident a fait venir l’artillerie lourde pour participer à la réunion du Conseil de sécurité. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et les ministres britannique et français des Affaires étrangères, William Hague et Alain Juppé, se sont rendus à New York. La position arabe a été présentée par le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Arabi. Quant à Moscou, il n’a pas relevé le niveau de sa participation: le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov poursuit sa tournée en Asie et en Océanie, et n’a pas l’intention de se rendre à New York.
"Le Conseil de sécurité doit agir afin de faire clairement savoir au régime syrien que la communauté internationale considère ses agissements comme une menace pour la paix et la sécurité, a déclaré Hillary Clinton à la veille de la réunion. La violence doit cesser." Washington n’a pas caché son irritation due au fait que Mme Clinton n’a pas réussi à joindre Sergueï Lavrov pour discuter avec lui du vote imminent.
Sergueï Lavrov a répondu aux Américains en Australie, où il est actuellement en visite. Selon le ministre russe, on lui a transmis la volonté de la secrétaire d’Etat de discuter avec lui, mais les négociations avec des représentants australiens étaient prévues durant cette période.
Toutefois, il n’existe aucune certitude que les chefs des deux diplomaties trouveront un terrain d’entente au sujet de la Syrie.
Les politiques et les diplomates étrangers se demandent pourquoi la Russie, qui a accepté l’année dernière de ne pas bloquer la résolution sur la Libye, refuse de le faire cette fois et est prête à aller jusqu’à la confrontation avec l’Occident pour défendre Bachar al-Assad.
Premièrement, la Syrie est l’un des principaux alliés de la Russie dans le monde arabe. Si Moscou tournait le dos à Damas à ce moment critique, ce serait un signal pour tous les autres partenaires indiquant qu’on ne peut pas compter sur le Kremlin.
Deuxièmement, Damas est un partenaire commercial important de Moscou. Les contrats militaires signés ces dernières années sont estimés à 4 milliards de dollars.
Troisièmement, Moscou est préoccupé par le sort du port syrien de Tartous, base de maintenance navale de la flotte russe. A l’heure actuelle, c’est le seul site militaire russe à l’étranger (sans compter les pays de la CEI).
Quatrièmement, la Russie est effrayée par l’opposition syrienne irréductible. Ses leaders s’orientent sur les monarchies du Golfe, la Turquie et l’Occident, mais pas sur Moscou.
Cinquièmement, le gouvernement russe ne croit pas aux promesses de l’Occident selon lesquelles la résolution sur la Syrie ne doit pas être considérée comme un pas vers une intervention militaire. Moscou estime que les Etats-Unis et l’Union européenne mentent et rappelle le précédent libyen: les raids aériens de l’Otan contre l’armée de Mouammar Kadhafi ont commencé dans les jours qui ont suivi l’adoption en mars 2011 de la résolution 1973 par le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Sixièmement, les experts mettent l’accent sur les réalités politiques intérieures de la Russie. A un mois de la présidentielle, Vladimir Poutine ne voudra certainement pas paraître aux yeux des électeurs et de l’opposition comme un homme politique faible, qui cède à la pression de l’Occident et trahit un allié.
http://www.news26.tv/proche-orient/1621-la-russie-est-prete-a-une-guerre-contre-loccident-pour-sauver-la-syrie.html
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