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La rondeur de l’argent
Dessin d’Oliv’
.http://www.bakchich.info/sport/2010/01/26/33-millions-de-pertes-le-foot-francais-na-plus-pied-57017
Le football, illustration des dérives néolibérales
Posted: 06 Oct 2012 11:55 PM PDT
Inflation délirante des salaires, bulles de dettes, déficits abyssaux, inégalités crasses entre les clubs normaux et ceux qui sont soutenus par de riches mécènes : et si le football européen était le meilleur symble des dérives du néolibéralisme ?
La grande bulle footballistique
Mais ce cas emblématique illustre deux zones d’ombre importantes de la planète football. Aujourd’hui, du fait de riches mécènes, certains clubs peuvent totalement se passer des règles de bonne gestion. Les Echos, dans un très bon dossier, évoquait le cas du club de Manchester City, détenu par un membre de la famille royale d’Abu Dhabi, qui a investi plus de 300 millions d’euros en transfert et qui affichait un déficit abyssal de 232 millions d’euros sur la saison 2010-2011. Irrationnel et exubérant
Il est difficile de ne pas appliquer les adjectifs jadis attribués par Alan Greenspan aux marchés financiers au football européen. En effet, le château de carte ne tient que parce que les revenus continuent à progresser et que la valeur des joueurs se maintient. Mais imaginons que la nouvelle récession que traverse l’Europe provoque une baisse des revenus des clubs de football. Alors, ce serait un véritable désastre économique pouvant aboutir à l’effondrement des clubs.
En effet, les salaires sont souvent négociés sur une longue durée. Pire, en cas de difficulté économique, la valeur des joueurs s’effondrera, provoquant de nombreuses reventes, qui feront baisser les prix du marché, et donc exploser la dette nette des clubs (puisque la valeur des actifs baissera fortement). Bref, le football européen n’est pas loin d’un krach, qui renforcerait encore les clubs détenus par de très riches mécènes, qui auront toujours les poches assez pleines pour les sauver. C’est pourquoi les dernières initiatives de l’UEFA sur le fairplay financier, promues par Michel Platini, sont les bienvenues. Elles devraient imposer aux clubs de ne pas dépenser plus qu’ils ne gagnent. On pourrait également se demander s’il ne faut pas aller plus loin. Il est intéressant de constater que les Etats-Unis ont mis en place des systèmes visant à rebattre les cartes, avec le système de draft en basket ball, qui permet aux plus petits clubs de choisir les meilleurs jeunes. Parce que le football est le sport préféré des européens, il convient d’en moraliser les pratiques financières. Quel exemple donnons-nous à notre société quand l’abitraire et l’indécence l’emportent sur tout le reste et que des clubs peuvent vivre en dehors de toute réalité économique ?