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Le piège mortel de la course à la compétitivité
Posted: 27 Mar 2013 11:55 PM PDT
Il n’y a pas d’alternative ?
Hier sur RTL, Laurence Parisot a lourdement insisté sur la nécessité de « baisser les coûts de production ». Elle a qualifié le crédit d’impôt de 20 milliards mis en place par le gouvernement suite au rapport Gallois de « première étape », appelant à « un acte deux du plan de compétitivité » et à « continuer à travailler inlassablement sur la baisse des coûts de production ». Le Medef voit son message parfaitement relayé par une UMP qui ne fait pas dans la nuance sur le sujet. Et les médias dits de gauche embrayent sans le moindre recul. Le Monde titre sur le fait qu’en « Allemagne, le travail (est) près d’un tiers plus cher que la moyenne européenne ». Le quotidien en arrive à présenter une hausse moyenne du pouvoir d’achat de 0,6% (hausse des salaires de 2,6% contre 2% d’inflation) comme un risque pour nos voisins d’outre-Rhin ! En effet, le salaire horaire moyen ressort à 31 euros, contre 23,5 en moyenne dans l’UE, et 3,7 en Bulgarie. Une course sans fin et mortifère
Mais par quelle monstruosité des personnes dites de gauche peuvent finir par adhérer et même promouvoir un discours de régression sociale où les salaires deviennent l’ennemi de la production et où leur baisse devient un objectif. Tout cela montre le pourrissement de la pensée « socialiste » par des préceptes néolibéraux moisis. Le PS d’aujourd’hui est bien moins progressiste que certains patrons, comme Henry Ford, qui avait compris l’intérêt d’augmenter les salaires !
Le débat actuel sur la compétitivité est totalement hallucinant. La course à la compétitivité nous propulse dans une course sans fin à la régression sociale. Il est incroyable que même ce qu’on appelle la gauche y fonce aujourd’hui tête baissée, sacrifiant la population pour un dogme néolibéral mal digéré.