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2 février 2011 3 02 /02 /février /2011 21:28
 
 
Mardi 1 février 2011 2 01 /02 /Fév /2011 11:04

Les derniers mois ont été marqués par quatre basculements politiques dans des contextes politiques et sociaux très différents mais qui ont eu pour effet de contrer l'ingérence économique ou militaire des puissances étrangères et/ou des organismes multinationaux :

 

marcha_indigena_en_ucayali.jpg

- La révolution islandaise

 

Fin 2008 alors que les banques s'effondraient le gouvernement nationalisait les principales banques du pays. Après avoir accepté un plan du FMI, il était contraint face aux protestations populaires de démissionner en janvier 2009. Aux élections d'avril une coalition de gauche (social-démocrates et alliance de gauche verte) arrivait au gouvernement mais faisait adopter une loi de remboursement à la Grande-Bretagne et aux Pays-Bas des dettes accumulées les banques. De nouvelles manifestations citoyennes forçaient en janvier 2010 le président de la République à soumettre la loi à référendum. Elle était rejetée à 93 % en mars. Fort de ce soutien le gouvernement lançait des poursuites pénales contre les responsables des banques à l'origine de la crise, tandis que le FMI suspendait son aide. En novembre dernier les Islandais ont élu une assemblée constituante qui doit commencer à rédiger une constitution plus démocratique ce mois-ci, tandis que le gouvernement faisait adopter une loi de protection des médias alternatifs.

 

- La révolution tunisienne

 

Après un mouvement social qui a duré presque un mois, le 14 janvier 2011 le peuple tunisien avec le soutien de l'armée est parvenu à faire fuir à l'étranger le dictateur Ben Ali, puis, dans les jours qui ont suivi, à faire échouer son projet de semer le chaos dans le pays en infiltrant des snipers dans les villes et les villages, et d'organiser un intérim qui lui permettrait de revenir en pacificateur. Les Etats-Unis ont dû reconnaître l'aspiration du peuple au changement et la France, qui avait proposé au dictateur son soutien pour faciliter la répression, a admis son erreur et refusé de l'accueillir sur son territoire.

 

- Le changement de gouvernement au Liban

 

Le milliardaire libano-saoudien Najib Mikati vient de nommer un gouvernement affranchi de la tutelle occidentale regroupant une vaste majorité de la classe politique (dont le Hezbollah) en remplacement du milliardaire Saad Hariri, abandonné par l'Arabie Saoudite, qui s'était discrédité en approuvant de manière inconditionnelle les ingérences judiciaires étatsuniennes au pays du Cêdre.

 

- La révolution égyptienne

 

Bien que la classe moyenne égyptienne soit moins nombreuse qu'en Tunisie, que le gouvernement de Moubarak ait laissé plus de marge à la liberté d'expression depuis 6 ans que celui de Ben Ali et qu'il ait bénéficié d'un soutien plus actif des  Etats-Unis et d'Israël, l'Egypte a aussi pris le chemin de la Tunisie avec des immolations par le feu vers mi-janvier et une vague de manifestations de grande ampleur à partir du 24, conduisant le président Moubarak, après avoir organisé une répression brutale, à nommer un vice-président, tandis que l'armée en venait à s'engager à ne plus tirer sur la foule. Le 1er février des centaines de milliers de personnes étaient rassemblées, place Tahrir au Caire, pour exiger le départ d'Hosni Moubarak

 

Ces mouvements ont eu des répercussions à travers le monde. Le vendredi 28 janvier en Jordanie des milliers de personnes ont protesté pacifiquement dans les rues, mais sans remettre en cause la légitimité du roi Abdallah, dont le gouvernement a annoncé des mesures pour calmer le mouvement social. Au Sénégal des émeutes provoquées par les coupures d'électricité ont éclaté dans la nuit du 20 janvier à Dakar. Au Yemen au terme d'une semaine de troubles le 27 janvier des 16 000 manifestants descendaient dans la rue à Sanaa pour manifester leur solidarité avec les Egyptiens et demander un changement de régime dans leur propre pays. Des pourparlers entre le parti au pouvoir et l'opposition ont été initiés tandis que les régions montagneuses du pays manifestaient aussi, mais certains analystes expliquaient que le pays n'avait pas une classe moyenne suffisante (et notamment pas d'accès à Internet pour la coordination du mouvement social) pour obtenir la même efficacité qu'en Tunisie ou en Egypte.

 

F. Delorca

 

http://atlasalternatif.over-blog.com/article-quatre-basculements-politiques-66226259.html

 

 

 

 

 

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