
Les dangers du capitalisme actionnarial
Posted: 08 Dec 2012 10:55 PM PST
Si on va plus loin, pour reprendre l’expression de Frédéric Lordon on peut souligner que nous sommes dans un système de capitalisme à basse pression salariale. Ce papier signalé par Olaf montre que jamais la part des profits n’a été si élevée aux Etats-Unis : plus de 11% du PIB au 3ème trimestre 2012. C’est l’immense paradoxe de cette crise d’avoir été à la fois si violente, mais où les profits des entreprises se sont reconstitués tellement rapidement après.

Voila qui incite donc une part grandissante de français à investir leur argent en Bourse, comme si devenir un actionnaire était quelque chose de naturel, normal et moral.
Pourtant, l'Eglise catholique considérait deja à l'époque que l'introduction du taux d'intérêt était un péché mortel qui condamnait à la damnation éternelle sans espoir de rémission car il confère à la monnaie le pouvoir de se reproduire et attribue ainsi à l'argent un pouvoir sur le temps qui n'appartient qu'à Dieu.
Mais tout ceci n'était rien ou pas grand chose......Aujourd'hui, le capitalisme moderne pousse le péché plus loin par l'intermédiaire de l'actionnariat.
Sans tomber dans les délires de l'idiot gauchiste et chouchou des médias Olivier Besancenot qui du haut de sa crasse inculture pense que les patrons sont tous des salauds qui maltraitent leurs salariés en rognant sur leurs droits et leurs congés - alors qu'il y a certainement la même proportion d'ordures chez les ouvriers ou employés que chez les patrons et que les patrons de PME loin d'être des "exploiteurs" sont souvent des gens qui bossent beaucoup - analysons simplement les choses.
Dans le système économique capitaliste, fondé sur le droit de propriété privée des actifs financiers et industriels, la monnaie peut jouer un role d'enrichissement privé : elle peut permettre à son propriétaire de percevoir un revenu par le seul fait de sa richesse mais également de capter une part de la richesse produite par le travail d'autrui. La monnaie peut jouer donc par l'intermédiaire du profit le role de captation et de transfert de richesse.
Ceci signifie - en langage clair et pour se recentrer sur le sujet - que les propriétaires d'une entreprise cotée en Bourse (les actionnaires) perçoivent un revenu de propriété (les dividendes) qui n'est pas un revenu du travail mais qui est pris au dépens du revenu que l'entreprise gagne sur le travail des salariés.
A mon avis, c'est inacceptable pour plusieurs raisons.
D'abord parce que c'est considéré comme un péché par la religion catholique, je pense donc qu'il serait opportun que la "Fille ainée de l'Eglise" (la France pour ceux qui n'auraient pas suivi) mette fin à une telle pratique.
Ensuite - pour les laicards pur sucre qui ne seraient pas convaincus par mon argument religieux - je ferai remarquer que le travail est seul créateur de richesses et que donc seul le travail doit être récompensé et valorisé. Surtout que certains gros actionnaires ne bossent même pas et sont donc des parasites sociaux complets qui s'enrichissent sur le boulot des autres. Ils ne se retiennent cependant pas pour traiter tout le monde de feignasses, comme leur représentant Monsieur Sarkozy qui prétend vouloir valoriser le travail sans évidemment s'occuper de l'actionnariat ce qui est pour le moins paradoxal.
En France, les dividendes représentent 5 à 6% de la valeur ajoutée des entreprises c'est à dire par exemple 350 milliards de francs pour l'année 2002. Pour lutter contre l'injustice du capitalisme actionnarial qui conduit à valoriser la fainéantise de ceux qui s'enrichissent en dormant plutot que le courage de ceux qui se lèvent tot pour bosser, nul besoin comme le pense le brave neuneu Besancenot de fusiller, couper des têtes ou d'ouvrir des goulags pour y envoyer des patrons, il suffit de changer la propriété du capital pour que ces 350 milliards annuels soient utilisés par exemple pour financer l'emploi ou les retraites de tous les français.
Quand le grand capital sera maté, quand une marge de manoeuvre plus importante sera laissée aux PME (notamment par la baisse des charges), il sera enfin possible d'envisager une République de petits propriétaires, vraiment démocratique et élevant l'intéret général au dessus des combines particulières.
Tout ceci semble bien utopiste et impossible. Pourtant, tous ceux qui comprendront que la logique du profit, du "produire plus pour consommer plus" ne peut que mettre en danger la survie de notre planète sauront qu'il est nécessaire d'en finir avec la dictature de l'actionnariat.
L'Islande préserve sa croissance grâce à une monnaie faible
http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20121207trib000735915/l-islande-preserve-sa-croissance-grace-a-une-monnaie-faible.html … #Euro #Article50 #UPR
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