Les milliards des ventes immobilières de l'État
27 février 2012 12:47, Le Figaro, par Cécile Crouzel
Au cours des trois prochaines années, les ministères comptent céder 1870 biens, pour 2,2 milliards d'euros.
Casernes, terrains, anciennes prisons, bureaux, hôtels particuliers, maisons forestières, logements:l'État cède chaque année des centaines de propriétés dont il n'a plus l'usage. Ces ventes lui ont rapporté 590 millions l'an passé. Cette politique va se poursuivre. L'État compte vendre 1 870 biens en 2012, 2013 et 2014, pour 2,2 milliards d'euros. Et ce partout en France (voir carte).
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Mots clés : Immobilier, Etat, Dette, Propriétés
Par Cécile Crouzel Mis à jour le 27/02/2012 à 12:13 | publié le 26/02/2012 à 17:37 Réactions (90)Une «résidence bourgeoise» à Nantes, mise en vente par le ministère de la Défense. (Crédits photo : ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique)
INFOGRAPHIE - Au cours des trois prochaines années, les ministères comptent céder 1870 biens, pour 2,2 milliards d'euros.
Casernes, terrains, anciennes prisons, bureaux, hôtels particuliers, maisons forestières, logements:l'État cède chaque année des centaines de propriétés dont il n'a plus l'usage. Ces ventes lui ont rapporté 590 millions l'an passé. Cette politique va se poursuivre. L'État compte vendre 1 870 biens en 2012, 2013 et 2014, pour 2,2 milliards d'euros. Et ce partout en France (voir carte).
Si les cessions se sont accélérées depuis 2007 (2,8 milliards de recettes depuis lors, contre 1,8 milliard de 2002 à 2006), c'est à la suite de la restructuration de l'État lancée par Nicolas Sarkozy. Au niveau régional et surtout départemental, les services des différents ministères ont été regroupés en deux ou trois entités. De quoi libérer des locaux au fil des ans. La fusion des Impôts et du Trésor de Bercy a produit le même effet, tout comme la refonte des cartes militaires et judiciaires.
Cependant, plus de 85% des gains issus de ces ventes ont été utilisés pour rénover ou construire des bâtiments publics. Seul le solde, moins de 15, a réduit la dette de l'État. Les règles de jeu vont toutefois évoluer. Dès cette année, 20% du produit des ventes (hors ministère de la Défense notamment) ira au désendettement. La proportion atteindra 30% en 2014.
Autre bémol:ce sont souvent d'autres acteurs publics, et singulièrement les communes, qui acquièrent les biens cédés par l'État. Des communes qui valorisent ensuite l'opération. Exemple:la municipalité de Versailles, via l'Établissement public foncier des Yvelines, a racheté à l'armée en 2011 la caserne Pion à Versailles. La ville créera sur ce site des zones d'activité et des logements. Le sujet est d'ailleurs devenu politique, présidentielle oblige. François Hollande propose que l'État cède ses terrains gratuitement aux communes, afin qu'elles y développent du logement social. Nicolas Sarkozy refuse la cession gratuite et prône une accélération des ventes de terrains.
À Paris, les investisseurs étrangers sont aussi de la partie. Ainsi, l'ancien siège de Météo France, situé près de la tour Eiffel, a été vendu pour une soixantaine de millions d'euros à l'État russe, qui y bâtira une cathédrale orthodoxe. Yves Deniaud, le député UMP président du Conseil de l'immobilier de l'État, compte ouvertement sur les Qatariens, les Russes et les Chinois pour acheter les quatre hôtels particuliers à vendre dans le VIIe arrondissement. Les particuliers qui seraient intéressés par des biens, moins chers, en province peuvent se renseigner sur le site de France Domaine qui liste les propriétés à vendre.
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Problèmes d'effectif et de logement, surmenage : les infirmiers de l'hôpital pour enfants Necker, à Paris, témoignent d'une dérive du système hospitalier. Parce qu'« on joue avec la vie des enfants », Marc Marlier veut témoigner. Le « petit infirmier » a par moment la voix qui se casse quand il parle des conditions de travail de son service, miné par le manque de personnel. Il œuvre pourtant dans le plus prestigieux hôpital français, référence mondiale pour les enfants malades : Necker, à Paris. Problèmes d'effectif et de logement, surmenage : les infirmiers de l'hôpital pour enfants Necker, à Paris, témoignent d'une dérive du système hospitalier.Parce qu'« on joue avec la vie des enfants », Marc Marlier veut témoigner. Le « petit infirmier » a par moment la voix qui se casse quand il parle des conditions de travail de son service, miné par le manque de personnel. Il œuvre pourtant dans le plus prestigieux hôpital français, référence mondiale pour les enfants malades : Necker, à Paris. Marc se souvient de son arrivée dans le service de néphrologie pédiatrique (maladies des reins), il y a quatre ans : « C'était génial. » Peu à peu, il a vu les conditions se dégrader. A tel point qu'il sent aujourd'hui qu'une dangereuse limite est franchie : celle de la qualité des soins. « Je ne supporte plus la situation. » Rue89 a rencontré Marc juste avant son départ pour une année sabbatique. « On bosse en flux tendu » Pénurie d'infirmiers Au 1er janvier 2010, 520 000 infirmiers étaient en activité [PDF] en France. Malgré leur constante augmentation, ils ne sont pas assez nombreux – d'autant que les besoins grandissent car la population vieillit.
Les infirmiers sont inégalement répartis sur le territoire : l'Ile-de-France est l'une des régions à enregistrer la densité la plus faible. Dans les formations, les inscriptions sont encore insuffisantes pour combler le manque. Infirmier fera partie des métiers les plus recherchés en 2015. Il y a quatre ans, ils étaient trois infirmiers pour douze lits, raconte Marc. Puis ceux qui partaient n'étaient pas souvent remplacés. Ils sont désormais deux la journée et deux la nuit à courir le long des deux ailes du service :
Faute de personnel, l'hôpital est contraint par moment de fermer des lits. Et de faire appel à des intérimaires ou des infirmiers d'autres unités pour former les binômes :
Débordés, les infirmiers voient leurs horaires s'allonger. Les vacances d'été se posent jusqu'à octobre. Le personnel travaille trois week-ends sur quatre (au lieu de deux par mois). Marc dit n'avoir plus le temps de prendre ses pauses. Quand un collègue est malade, il n'y a souvent personne pour le remplacer. Ces dernières semaines, Marc a même été forcé à deux reprises d'enchaîner deux gardes, de 6h30 à 22 heures, en ayant « à peine le temps de boire un verre d'eau ». « Les enfants ne doivent pas voir notre détresse »
Marc cite le cas d'une collègue qui n'a pas eu le temps de déjeuner et qui est tombée dans les pommes à la fin de son service. Ou une autre, à bout, qui se cachait dans la cage d'escaliers pour pleurer, « car les enfants ne doivent pas voir notre détresse ». « On prend sur nous », assure le jeune homme qui affirme que chacun « se donne à fond » et garde le sourire devant les parents :
Dans ce service de Necker, médecins et infirmiers traitent de pathologies lourdes et rares (certaines maladies sont soignées une seule fois dans l'année). Les patients viennent de Paris, de province et parfois de l'étranger. « Peur de tuer un gamin » La réponse de Necker Contacté par Rue89, Eric Roussel, directeur des soins à l'hôpital Necker, se dit « surpris » par le témoignage. « On n'est pas en sous-effectif, on est aujourd'hui au quasi plein emploi. » Il précise : « Le quotidien des infirmiers peut être plus difficile par moment à cause du turnover. » Il décrit des phases de recrutement favorables (au moment de la sortie des écoles) et de nombreux départs qui s'étalent sur l'année.
Le turnover des 1 100 infirmiers est d'environ 20%. La faute au logement, trop cher dans la capitale : « L'hôpital met à disposition des studios à bas pris pour six mois mais c'est sûr que le nombre de logements ne permet pas d'héberger tout le monde. » Mais pas seulement : « Beaucoup de professionnels viennent se faire un CV ici puis partent trouver un poste ailleurs. » A cause du sous-effectif, les infirmiers n'ont plus le temps d'accueillir les petits patients convenablement. Marc s'inquiète de ne « plus avoir de garde-fous » dans son travail :
Il prend l'exemple d'un soin particulier, qui, une fois prodigué, oblige l'infirmier à rester une heure devant l'enfant. Difficile avec ce rythme, « alors toutes les cinq minutes vous courez pour voir si tout va bien. » Marc raconte que parfois, les parents prennent conscience du sous-effectif quand ils attendent l'infirmier dix minutes après l'avoir sonné. Certains s'énervent :
A Paris, le gros problème du logementComment en est-on arrivé là ? Marc explique :
Dans le service, le turnover est important. Avec un tel rythme de travail, difficile de convaincre les jeunes stagiaires de rester. Autre problème important, spécifique à la capitale : le logement. L'Assistance publique n'a pas assez d'appartements pour héberger le personnel. Les salaires d'infirmiers (entre 1 400 et 1 600 euros par mois) permettent difficilement de supporter les loyers parisiens. Eloignés du centre, certains dans le service font deux heures de RER chaque jour pour venir travailler à Necker. Beaucoup de mères de familles, fatiguées, finissent par quitter l'hôpital comme Anne (le prénom a été changé), une ancienne collègue de Marc. Contactée par Rue89, elle se souvient du rythme « épuisant » après la naissance de son premier enfant :
Résultat : il reste peu d'infirmiers expérimentés dans le service, qui sont pourtant des éléments importants. Les anciens ont l'habitude d'effectuer certains soins particulièrement techniques, de gérer les urgences et ils forment les jeunes. L'hôpital rentable est « illusoire » Making of Malgré les craintes de son entourage, l'infirmier a tenu à témoigner sans se cacher – « Il faut bien nommer les choses. » Depuis que nous avons rencontré Marc, trois infirmiers ont été recrutés dans le service –- ce qui a amélioré le rythme de travail. Marc Marlier craint la dérive du système hospitalier. Au delà du problème d'effectif, il pointe les « coupures budgétaires » (relatives aussi à des « problèmes d'organisation ») : l'infirmier explique que parfois, il est obligé d'aller piquer une compresse au service voisin pour faire un soin ou d'ébouillanter chez lui sa blouse, la lingerie ne suivant pas la cadence. « Il faut faire quelque chose », conclut Marc :
Marc Marlier pense choisir son candidat à la présidentielle en fonction de son programme santé. Un peu désillusionné, il admet n'espérer qu'un changement politique. |
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