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28 octobre 2010 4 28 /10 /octobre /2010 02:54

 


 
 
 
 
27 octobre 2010 (Nouvelle Solidarité) – On apprenait lundi que le journaliste du Monde Gérard Davet, chargé d’enquêter sur l’affaire Woerth-Bettencourt, s’était fait dérober jeudi après-midi son ordinateur personnel lors d’un vol par effraction à son domicile parisien. Hier, le site d’information lepost.fr révélait que dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, le rédacteur en chef du Point, Hervé Gattegno, qui mène lui aussi l’enquête sur l’affaire Woerth-Bettencourt, s’était fait voler son ordinateur dans les locaux de l’hebdomadaire. Ces étranges vols sont intervenus au moment même où des membres des forces de l’ordre ont eu recourt à des méthodes plus que contestables pour tenter de discréditer le mouvement d’opposition à la réforme Woerth-Sarkozy.

Dans une interview, Gérard Davet explique que « depuis deux mois, je vais de surprise en surprise. J’ai appris que le contre-espionnage français avait essayé de connaître mes sources via mon téléphone portable. Ensuite, j’ai appris que l’inspection générale des services avait elle aussi cherché, toujours via mon téléphone portable, à savoir si je fréquentais la juge Isabelle Prévost-Desprez. ». Gérard Davet rappelle qu’il a déjà déposé deux plaintes contre ces méthodes illégales et explique que dans ce climat, il devient très difficile de faire son métier de journaliste : « C’est devenu très compliqué. Car les autorités cherchent constamment à violer le secret des sources des journalistes. Du coup, ces mêmes sources se méfient et délivrent de moins en moins d’informations. C’est une forme d’intimidation insidieuse qui gêne considérablement notre travail, qui consiste à rechercher la vérité pour mieux informer nos lecteurs. » Notons que si le journaliste n’exclut par encore l’hypothèse d’un vol fortuit, aucun des objets et matériels de valeur présent dans son appartement, autre que son ordinateur et son GPS, n’ont été touchés.

Dans le cas de Hervé Gattegno, le cambriolage s’est déroulé dans les locaux parisiens du Point et n’a apparemment ciblé que le bureau occupé par l’intéressé. Notons que le ou les cambrioleurs étaient très bien renseigné puisque Hervé Gattegno venait tout juste de changer de bureau.

A la suite de ces deux nouvelles, le journal d’information en ligne Mediapart, connu pour ses révélations sur les affaires Karachi/Balladur/Sarkozy et Bettencourt/Woerth/Sarkozy, a annoncé qu’il avait été lui aussi cambriolé dans la nuit du 8 au 9 octobre. Le vol n’a concerné qu’une seule partie des locaux du journal, celui de la fameuse cellule enquête de Fabrice Arfi et Fabrice Lhomme, où des ordinateurs, un disque dur et des CD-Rom ont été dérobés. Ces deux CD, pourtant non marqués, contenaient l’intégralité des enregistrements effectués clandestinement au domicile de Liliane Bettencourt par son ancien majordome et dont la diffusion en juin dernier a lancé l’affaire Bettencourt.

Dans le même contexte – celui du programme d’austérité imposé par le gouvernement Sarkozy au nom des intérêts financiers français et internationaux – nous devons souligner certaines pratiques policières qui ont servi à alimenter un climat de tension autour du mouvement social, climat que le gouvernement a utilisé à son compte pour tenter de discréditer l’opposition massive à sa réforme des retraites. Comme l’a dit aujourd’hui à Libération le leader de la CGT Bernard Thibault : « La présence de policiers en exercice camouflés sous des badges syndicaux, à Lyon, à Paris, ne fait aucun doute. Des manipulateurs s’infiltrent et poussent au crime dans des piquets de grèves, des manifestations, des occupations de ronds-points, violentent les situation en fin de manifs pour avoir des images chocs pour le télé et créer un climat de tension. On a vu des policiers avec des badges CGT repérés par les nôtres, qui se réfugient dans un hall d’immeuble, et finissent par se faire exfiltrer par des CRS. Quand on en vient à ce genre de procédés, c’est que l’on ne sent pas très fort de l’autre côté. »
Contrairement à d’autres qui cherchent à se faire remarquer, Bernard Thibault ne va pas jusqu’à affirmer que la Police elle-même a créé de toutes pièces les incidents, mais le port de badge syndicaux par des policiers en exercice est une pratique qui devrait cesser. Notons aussi que les violences de la semaine dernière dans le centre-ville de Lyon, qui ont servi de vitrine nationale et internationale contre le mouvement social ont été largement alimentées par des déploiements de forces disproportionnés (notamment la présence au milieu de la foule du GIPN, créé à l’origine pour lutter contre les bandes terroristes) et souvent arbitraires à l’encontre des manifestants.
Jacques Cheminade l’a dit justement dans une déclaration publiée sur son site de campagne aujourd’hui : « Quand ceux d’en haut ne respectent plus leurs propres lois, ceux d’en bas perdent confiance et se révoltent. (…) Nous y sommes. L’enjeu est le vouloir vivre en commun. Il reste à alimenter la colère avec une vision positive. C’est notre effort. C’est l’objectif de mon projet. Pour inspirer un nouveau Serment du Jeu de paume refondant les moyens d’inventer, de créer et de mieux vivre ensemble. »
  
http://www.solidariteetprogres.org/article7108.html
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