Jacques Chirac souhaite que la campagne présidentielle ne s'écarte pas du débat d'idées alors que les affaires de moeurs, dont l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn, dominent l'actualité politique en France.
Dans une interview à paraître samedi dans Le Figaro, l'ancien président, qui s'est astreint à la plus stricte réserve depuis l'élection de son successeur Nicolas Sarkozy en 2007, souligne qu'il ne fait 'plus de politique' et qu'il n'interviendra pas dans la campagne à venir 'sauf si des circonstances exceptionnelles l'exigeaient'. Il s'inquiète toutefois du climat suscité par les affaires visant Dominique Strauss-Kahn, Georges Tron et des accusations de pédophilie lancées par Luc Ferry contre un ancien ministre.
'Je ne voudrais pas que les Français finissent par croire que la politique, c'est cela', dit ainsi Jacques Chirac. 'Ma longue expérience m'a aussi appris que les campagnes électorales pouvaient être excessivement violentes. A quelques mois seulement d'une échéance présidentielle capitale pour l'avenir de notre pays, prenons garde à ne pas sortir du cadre du respect de l'autre, du débat d'idées et de la confrontation des projets', ajoute-t-il.
suite ici :
http://fr.news.yahoo.com/stup%C3%A9fait-laffaire-dsk-chirac-plaide-campagne-projets-194351636.html
Eh oui, c'est la nouvelle tactique de Sarkozy,
sillonner la France,
faire mille promesses,
laisser les affaires de "moralité" se multiplier,
vous savez celles de la "mauvaise vie" (1),
ne surtout pas aborder les questions de fond,
demander à son Ministre de l'Intérieur
de s'occuper des Electeurs du FN
en chassant sur leurs plate-bandes,
et surtout, surtout,
surfer sur le ventre de sa femme légitime.
Alors, elle est pas belle, la RipOublique,
la démoNcratie irréprochable ?
eva R-sistons
(1) http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/10/08/extrait-de-la-mauvaise-vie-de-frederic-mitterrand_1251310_823448.html
Le bureau de Frédéric Mitterrand. Un pti't côté lupanar, non ?
fr.wikipedia.org
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Mitterrand
Extrait du livre La Mauvaise Vie, de Frédéric Mitterrand (Edition Robert Laffont, 360 p., 2005), pages 293 à 307.
"Le garçon marche dans la nuit à quelques pas devant moi. Pantalon de teinte sombre ajusté sur les hanches, étroit le long des jambes ; tee-shirt blanc qui colle au contour des épaules et à la ligne du dos ; bras nus, une Swatch au poignet, cheveux noirs avec des reflets brillants, dégagés sur la nuque. Démarche souple, allure tranquille, tout est beau, net, irréprochable. Il ne se retourne pas, il sait que je le suis et il devine sans doute que cet instant où je le regarde en profil perdu, de près et sans le toucher, me procure un plaisir violent. Il a l'habitude. C'est le quatrième depuis hier soir, j'ai voulu passer par un club que je ne connaissais pas encore avant de rentrer à l'hôtel et je l'ai aussitôt remarqué. Il n'y a que pour ceux qui ne les désirent pas qu'ils se ressemblent tous. Il se tenait comme les autres sur la petite scène, les mains croisées en arrière pour bien marquer le corps dans la lumière, en boxer short immaculé, le côté saint Jean-Baptiste qu'ils retrouvent instinctivement et que les pédés adorent, mais le visage fermement dessiné, l'expression avec du caractère, regard sans mièvrerie et sourire sans retape, un charme immédiat qui le détachait du groupe des enjôleurs professionnels. J'imaginais Tony Leung à vingt ans. Il a ri comme s'il avait gagné à la loterie quand j'ai fait appeler son numéro et lorsqu'il est venu près de moi, j'ai deviné brièvement l'odeur de sa peau, eau de Cologne légère et savon bon marché ; pas de ces parfums de duty free dont ils raffolent en général. Il avait l'air vraiment content d'aller avec moi ; j'ai senti qu'il serait vif et fraternel. Les rats qui grouillent dans la ruelle détalent à notre passage, les néons disparaissent derrière nous dans la pénombre, les remugles des poubelles s'estompent dans la chaleur poisseuse, et le vacarme assourdissant de la techno qui dégorge par les portes ouvertes de tous les autres clubs accentue cette impression de privation sensorielle où je concentre toute mon attention uniquement sur lui et sur ce que j'en attends. Mauvaise musique grossièrement frelatée au synthé sur des standards que l'on ne reconnaît plus mais dont le rythme infernal bombarde tout le quartier, fait chanceler entre excitation et hébétude et saoule le désir qui tambourine contre les tempes. Ça baisse un peu dans le souterrain qui mène au parking de l'hôtel. Il élève ses quinze étages de médiocre confort international au-dessus du flot populeux et du magma des boîtes et des gargotes, abritant une clientèle pas trop friquée de tour operators qui sort le jour en groupes serrés et tâte furtivement du grand frisson et de la rigolade à souvenirs avant de se coucher tôt derrière les doubles vitrages climatisés. Mais il plonge ses racines dans un sol autrement plus fertile : la sorte de grotte où le gang des chauffeurs de taxi se livre à des parties de cartes vociférantes dans une atmosphère de tripot pour films de kung-fu commande l'accès à une série de chambres sans fenêtre qui se louent ordinairement à l'heure, et pour longtemps, voire à perpétuité si on veut en finir et y mettre le prix. Ce n'est certainement pas le pire endroit pour mourir, anonymat et discrétion assurés. De vilains jeunes gens qui n'auraient eu aucune chance sur la rampe à numéros prennent leur revanche en s'affairant devant les caves à plaisir : ils détiennent les clefs, assurent la circulation qui peut être dense, relèvent les compteurs, font le ménage entre les passes. Plutôt sympatiques au demeurant : ils prétendent connaître tous les garçons par leurs noms et traitent les habitués à pourboires en jouant la comédie d'un service de palace. Le réduit et la salle de bains sont très propres : serviettes sous cellophane, housse en papier sur le lit sans drap, moquette neuve, ventilateur chromé, des miroirs un peu partout et même au plafond pour qui ça intéresse. Le room valet, comme il se désigne élégamment lui-même, fait une tentative pour me montrer comment marche la télévision et, jaugeant mon air apparemment défait, me propose à tout hasard des cassettes sans doute destinées à me ranimer. On rit un peu sans bien se comprendre, je lui refile les billets pour deux heures avec de quoi s'offrir une autre dent en or et il sort en chantonnant. Nous sommes seuls. Mon garçon n'a pas dit un mot, il se tient devant moi, immobile, le regard toujours aussi droit et son demi-sourire aux lèvres. J'ai tellement envie de lui que j'en tremble.
Ce n'est pas seulement lui qui explique la force de mon attirance, c'est aussi la mise en scène si bien réglée qui m'a fait découvrir sa présence. Dans chaque club, les garçons se tiennent sur la scène très éclairée par petits groupes de quatre ou six ; ils portent la tenue distincte de l'établissement et de sa spécialité, minimale et sexy : maillot 1900 à bretelles ou cycliste pour les athlètes, boxers shorts, strings pour les minets ou pseudo-voyous, les follassons ont droit à des mini-jupes. Ils demeurent immobiles, silencieux, corps bien droit et jambes légèrement écartées, l'air absent ou souriant selon la classe du club où la catégorie supérieure demanderait plutôt qu'ils se montrent impassibles, au moins en début de soirée, et tous le regard perdu vers la semi-obscurité de la salle en contrebas, la pénombre d'où la clientèle les observe en se faisant servir des verres. Le numéro est accroché à l'aine, en évidence. La plupart d'entre eux sont jeunes, beaux, apparemment épargnés par la dévastation qu'on pourrait attendre de leur activité. J'apprendrai plus tard qu'ils ne viennent pas tous les soirs, sont souvent étudiants, ont une petite amie et vivent même parfois avec leur famille, qui prétend ignorer l'origine de leur gagne-pain. En revanche, ils ont tous un portable, un e-mail pour retrouver ailleurs et à tout moment leurs customers les plus accrochés, ce qui laisse supposer que les clubs prélèvent un pourcentage trop important et qu'ils n'ont de cesse de pouvoir se débrouiller seuls. Quelques-uns sont plus âgés et il y a aussi un petit contingent de malabars mal dégrossis qui a manifestement son public. C'est le côté menines de l'exposition : leur présence fait ressortir la séduction juvénile de tous les autres. Au rythme de la sempiternelle techno, après trois minutes, deux cèdent leur tour et retournent en coulisses, une autre paire les remplace et ainsi de suite. Quand toute la troupe est passée sous les feux de la rampe, une manière de finale rameute l'ensemble sur un air plus triomphal façon Gloria Gaynor, les garçons abandonnent leur maintien hiératique, se parlent à voix basse en évaluant la clientèle avec des facéties obscènes et racolent plus ouvertement puis le petit manège reprend, un peu moins rigide et discipliné au fur et à mesure que l'on avance dans la nuit. A l'heure la plus chaude, quand la salle est pleine à craquer, les clubs les plus réputés présentent ce qu'on appelle le sexy-show, vague pantalonnade pornographique à base de lasers et de strip-tease qui s'achève immanquablement par l'enculage d'un travesti dans une ambiance de rigolade généralisée un peu trop outrée pour être tout à fait franche. Les artistes qui pratiquent ce numéro particulier travaillent comme les danseuses nues de Pigalle ; on les croise dans la rue, drag-queens en tchador transparent, se hâtant d'un club à l'autre pour ne pas rater le show. Pour leur part, les garçons sont attachés à leur club et n'en changent pas. On imagine les tractations, les magouilles, le danger à ne pas respecter les règles et ce qu'il doit en coûter pour racheter un petit béguin afin de le sortir du circuit. L'expédient des portables et des e-mails, préalable à ce genre de transactions, n'est que provisoire ; on ne se perd jamais dans cette ville tentaculaire et il ne faut pas chercher à obtenir un visa pour une destination lointaine sans laisser ses affaires en ordre.
Les coulisses font partie du spectacle (suite sur le site)
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/10/08/extrait-de-la-mauvaise-vie-de-frederic-mitterrand_1251310_823448.html
http://laplote.blogs.courrierinternational.com/
et sur ce blog de notre pote Laplote,