Merci Annie, à qui j'ai emprunté ce texte pour le transmettre à mon tour.
Jean Quatremer, Eric Le Boucher, Sophie De Menthon, Laurence Parisot, Jean-François Copé, Michel Godet, Agnès Verdier-Molinié, Alain Madelin, H16, Jean-Michel Aphatie, Hervé Novelli, Laurent Wauquiez, Hugues Serraf, Jacques Attali, Jean-Marc Sylvestre, Franz-Olivier Giesbert, Pascal Salin et Monique Canto-Sperber; liste non close.
Voici la lettre :
Madame, Monsieur,
Vous vous définissez vous-même comme étant de sensibilité « libérale » sur le plan économique et c’est bien évidemment votre droit le plus strict. Vous ne verrez donc pas d’inconvénients à être sollicité afin de répondre à une simple question.
Nous, blogueurs et citoyens de sensibilité de gauche, sommes depuis une bonne trentaine d’années face à votre discours nous assurant que le libéralisme économique – ou néolibéralisme si vous préférez – va être rien moins qu’une promesse de bonheur et de liberté pour tout un chacun, humbles comme aisés, et qu’un passage, certes douloureux, mais que vous nous assurez « nécessaire », par une période de temps plus ou moins difficile où serait mise en place une sévère, mais juste « rigueur » économique, finira, à terme, par porter des fruits dont tout le monde sans exception profitera… Disons le net : nous sommes sceptiques.
Non pas que nous mettions en doute votre bonne foi quant à ces affirmations : votre sur-présence médiatique depuis tant d’années nous a convaincu de votre sincérité. Mais tout de même, tout le monde finit par se demander, à force :
Parce que dans un pays comprenant 8 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté et des salariés pressurés comme des citrons en permanence, et où malheureusement il semble bien qu’une fraction fort malhonnête de personnes trouvent à s’enrichir en se contentant de siéger dans des conseils d’administration, il est quelque peu délicat de percevoir les bienfaits de ces fameux « marchés » que vous défendez pourtant mordicus en dépit du bon sens.
Comme toujours, vous répondrez à cela qu’il faut « poursuivre les réformes » parce qu’on a « pas assez libéralisé » ; mais soyons sérieux : il vous faut clairement admettre que vous vous êtes plantés. Qu’en 30 ans vous n’avez pas été foutus de faire quelque chose de bien. Et que le néolibéralisme n’a conduit qu’une fraction infime de gens très riches à encore plus s’enrichir au détriment de tous les autres.
Notre question sera donc : pourquoi ne pas admettre que votre idéologie est nuisible pour la majorité, que vous vous êtes plantés, et que dans l’intérêt général vis-à-vis duquel vos idées sont objectivement nuisibles, il serait mieux que vous laissiez tomber et passiez à autre chose ?
Dans l’attente de votre réponse, veuillez Madame Monsieur agréer l’expression de nos salutations distinguées.
et nous rajoutons un paragraphe spécialement dédié à ceux-ci :
Pierre Beregovoy, Delors, DSK, Lamy, Valls, la fondation Saint-Simon, Terra Nova, Hollande est en bonne voie, rejoint récemment par les Verts qui font tous les efforts possibles, mais nous en oublions sans doute.
Trop théorique, la démonstration aurait mérité de pointer quelques mesures phares, par exemple la loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France, les lois libéralisant les marchés financiers en France entre 83 et 86, ou le traité de Lisbonne, soit autant d’éléments qui impactent nos vies…
Trop sectaire, curieusement aucun-e politique de gauche n’est cité-e dans la liste. Parce que l’idéologie néo-libérale, il n’y a pas que la droite et le centre, hélas… Nos ami-e-s sociaux-démocrates ont activement participé à l’édification du paradis néo-libéral qui porte les doux noms de la mondialisation, forcément heureuse,du libre-échange sans entrave, ou de l’Europe sociale qui protège.
Pour conclure cette digression, ajoutons qu’en 2012, il faudra non seulement se débarrasser de Sarkozy, de la droite extrême mais aussi de tous ceux qui collaborent à l’ordre néo-libéral…
sur une idée des pas perdus, et de Monolecte.
http://bab007-babelouest.blogspot.com/2011/11/o-toi-milton-friedman-merci-pour-tous.html