Par Menthalo – En 2005, après 4 années de baisse, la bourse de Shanghai s’envole. En deux ans, les cours sont multipliés par 6, passant de 1000 à 6000.
La crise des subprimes américaine va faire éclater cette bulle. En 12 mois, le SSE chute de 6.000 à 1722. Dur !
Après cette terrible chute, les cours ont retracé 38,20% de la baisse pour remonter à 3478 en août 2009. Le même mois, les cours chutaient massivement de 800 points.
Malgré 5 mois de hausse, les cours ne réussiront jamais à revenir au palier de 3478. La chute depuis est lente mais semble inexorable.
La hausse de 1000 à 6000 a été très largement orchestrée par Goldman Sachs, suivi de toutes les banques occidentales et par leurs serviles valets des médias. Souvenez-vous des titres des journaux et magazines financiers, qui parlaient avec passion du “Miracle Chinois”… exactement comme leurs ancêtres avaient vendu des actions russes… Chaque banque avait monté un fonds commun de placement sur les actions chinoises. Comme vous le savez, il y a autant d’argent à gagner dans la hausse que dans la baisse. Les banques se sont gavées de short sur cette bulle d’anthologie.
Pensez Bilderberg ! Le Bilderberg réunit une ou deux fois par an une élite de la finance et des médias pour faire connaître à ces rouages de transmission la politique décidée par le Council of Foreign Relations et la Trilatérale. Ces deux organismes, financés et créés par Rockefeller, sont les “think tanks” qui planchent sur l’avenir de la planète, en faisant en sorte qu’elle soit dirigée par BigBank, BigPharma, BigWeapon, BigMedia, BigSeed & BigFood. Tous les candidats aux élections, que ce soit aux Etats-Unis ou ici, sont intimement liés à ces deux organismes.
La formation de la bulle boursière chinoise et son amplification par les médias est l’œuvre du Bilderberg, qui donne les cartes à jouer et le timing. Idem pour le retrait massif des fonds.
Timothy Geithner, qui a fait ses premières armes chez Kissinger & Associates avant de travailler au ministère du Trésor américain sous Robert Rubin, puis Lawrence Summers, va travailler 2 ans au Council of Foreign Relations avant de grimper les échelons de la Fed de New York jusqu’à en devenir Président. En janvier 2009, Geithner devient le Secrétaire au Trésor des Etats-Unis. C’est à ce titre qu’il fait une tournée en Chine en juin 2009, pour essayer de convaincre la PBOC de réévaluer la monnaie chinoise, d’une part, et rassurer la Chine sur ses investissements en bons du Trésor US. Donnant une conférence à l’Université de Pékin le 1er juin, Geithner, affirmant que les investissements chinois en Us T-bonds sont en sécurité, provoque un fou-rire d’une assemblée d’étudiants narquois. Une gigantesque claque pour l’homme le plus puissant des Etats-Unis.
Obama considérant que le vieux G8 est une perte de temps et que le nouveau G20 est ingérable, décide d’affronter le véritable problème de l’Amérique : la Chine. Un G2 est organisé à Washington avec une délégation de 150 chinois. L’Amérique, première puissance mondiale, mais en perpétuel déficit commercial depuis plusieurs décennies, affronte son principal fournisseur et créancier. Dés le premier jour, la réunion est un échec sur tous les fronts pour Obama. Entre le premier et le deuxième jour du sommet, les Américains frappent fort pour montrer qu’ils ont des arguments pour rendre les chinois plus souples. Dans la nuit du 28 au 29 juillet, avant la reprise des négociations, la bourse de Shanghai chute violemment de 10%.
Les 28 et 29 juillet 2009, l’argent chute également de 10% en bourse.
L’un des très nombreux sujets qui fâchent, est un prêt de plusieurs centaines de millions d’onces d’argent de la Chine au Trésor des Etats-Unis. La Chine veut récupérer ce trésor, non pas en Dollar, mais en métal. Mais ce métal a été vendu sur les marchés et le gouvernement américain qui est dans l’impossibilité de le rendre, dit à la Chine de conserver les bons du trésor donnés en garantie. Les Chinois sont furieux.
La réunion sera un échec total pour les Américains, même si pour la presse, ils mettent en avant des petites concessions de façade.
Après cette violente chute, la bourse de Shanghai va remonter 4 jours pour faire un plus haut, avant de chuter plus lourdement encore. Au mois d’août 2009, l’indice de la Bourse de Shanghai va perdre 25% de sa valeur, comme on le voit sur le premier graphique.
La guerre est déclarée
A la fin de ce mois d’août, la People’s Bank of China interdit l’exportation de terres rares et autorise officiellement les sociétés chinoises à faire défaut sur les produits dérivés sur les matières premières, qu’elle considère comme une pure escroquerie. La Chine était le premier pays raffineur d’Argent-métal et le premier exportateur d’Argent. Elle va couper ses exportations et passer net-importateur. La banque Bear Stearns, qui gérait pour le compte de la Chine la vente sur les marchés de la production chinoise d’argent, avait été mise volontairement en faillite par la Fed de NY. Dans le partage des dépouilles de B.S., JPM hérite de cette position de hedge de l’argent chinois. Mais au mois d’août 2009, le conflit économique et monétaire entre les Etats-Unis et la Chine, va transformer ce hedge industriel normal en une position nette short.
Le vice-président de JPM en charge des produits dérivés, Jim Winters, est immédiatement “défenestré” comme un malpropre de JPM.
La suite de cette bataille du silver est racontée dans le livre “l’or, l’argent et la réforme monétaire” … qui sort en version papier dans une dizaine de jours. Votre livre de l’été ?
Shanghai Stock Exchange : un long étouffement
La crise des subprimes, Lehman Brothers et le gel des transactions financières, puis les crises successives de la dette et des banques, tant aux Etats-Unis qu’en Europe, vont amener un effondrement des échanges internationaux. Les pays consommateurs ont massivement diminué leurs achats à l’usine du Monde qu’était devenue la Chine. Au large des côtes de Singapour, loin des médias, des centaines de navires rouillent à l’ancre attendant un improbable fret. Malgré le gel de cette immense flotte, le prix du vrac (Baltic Dry Index) et celui des containers (Harpex) s’effondre. La Chine a continué sur sa lancée à acheter des quantités phénoménales de fer, de cuivre et autres minerais, qui s’entassent comme des terrils sur les parkings à l’extérieur des entrepôts. Les commandes occidentales ne sont plus là et les usines chinoises tournent au ralenti.
Toutes les banques et compagnies financières occidentales sont obligées de réduire leurs bilans pour appliquer les règles de Bâle 3. Pour ce faire, elles doivent vendre leurs actifs et leurs positions spéculatives partout dans le Monde. Toutes les bourses sont amenées à déflater. Albert Edwards de la Société Générale estimait récemment que Wall Street allait perdre la moitié de sa valeur. Il en sera de même de Paris ou de Shanghai.
En 2001, l’indice chinois a fait un sommet à 2245, valeur qui n’a pu être dépassée qu’à la fin de 2006, au démarrage de la grande bulle de Shanghai. La chute des cours en mars 2012 a été arrêtée par ce support, mais il a été cassé le 25 juin dernier. Un pull-back est venu re-tester cette valeur qui est devenue résistance, et les cours du SSE cherchent un support solide. 2132, qui a bloqué la grande baisse de mars 2010 à décembre 2011, est en vue. Le support suivant sera 1730, qui a bloqué la dégringolade depuis 6000. En dessous, on trouve 1298 et enfin 1000.
Indicateur avancé
Alors que nos indices boursiers sont manipulés à la hausse pour des raisons politiques par les autorités, qui cherchent à dissimuler la profondeur de la crise, le Baltic Dry Index, le Harpex et l’indice chinois nous montrent que la récession est là. Le prix du fret en container a été divisé par 4, le prix du vrac par plus de 10 depuis 2008, les échanges internationaux tournent à l’extrême ralenti et sont presque au point mort.