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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 15:06
Le Premier ministre britannique David Cameron.

Londres, le tendon d’Achille de l’UE

Posted: 24 Jan 2013 10:55 PM PST

 

Comme il l’avait sous-entendu à l’automne, David Cameron a annoncé publiquement qu’il organisera un référendum sur la sortie de son pays de l’UE s’il conserve le pouvoir en 2015. Une nouvelle faille dans le château de cartes qu’est cette Union Européenne.
La tentation du large
L’annonce de David Cameron est extrêmement intéressante. Tout d’abord, il convient de souligner que le référendum est un moyen de pression autant externe qu’interne. C’est un outil politique interne dans la mesure où cela vise à couper l’herbe sous le pied de UKIP, qui vient d’arriver second lors d’une élection législative partielle, derrière le parti travailliste, mais devant les conservateurs, et dont l’adn politique est justement la critique de cette UE. En musclant son discours, il espère sans doute limiter l’hémorragie, mais aussi reprendre l’avantage sur des travaillistes plus europhiles.
Mais cette annonce a aussi une utilité externe dans la mesure où elle doit contraindre les pays européens à entamer des négociations avec la Grande-Bretagne pour redéfinir sa participation à l’Union Européenne. Car l’objectif affiché de David Cameron n’est pas de quitter l’UE. Pour lui « quand nous aurons négocié un nouvel accord (…) nous offirons aux Britanniques un référendum avec un choix très simple : rester au sein de l’UE sur cette nouvelle base ou en sortir complètement ».
Ce faisant, les conservateurs rentrent dans une discussion plus virile avec les autres pays européens. En clair, soit ils obtiennent un aménagement de leur participation et ils soutiendront le maintien de leur pays dans l’UE, soit, s’ils n’obtiennent pas grand chose, il est probable que les britanniques choisiront alors de faire le chemin inverse à celui de 1973. Et étant donnée l’opinion publique du pays, la convaincre d’y rester ne sera pas une mince affaire : un récent sondage indiquait que 49% des britanniques étaient favorables à une sortie et seulement 28% pour un maintien.
Une Europe qui doute

Il n’est pas pas inintéressant de constater que cette annonce a été mal reçue à Paris, où Laurent Fabius a indiqué qu’il n’y aurait pas d’Europe à la carte alors qu’Angela Merkel a accueilli sereinement le discours très critique à l’égard de l’Europe de premier ministre britannique. La chancelière a ainsi déclaré que « nous sommes naturellement prêts à discuter des souhaits britanniques (…) mais nous ne devons pas perdre de vue que d’autres pays ont aussi des souhaits et que nous devons in fine trouver un compromis équilibré ». On est loin des sirènes anglophobes de certains éditorialistes.

L’issue de cet épisode reste néanmoins incertaine. Tout d’abord, il y a une chance importante que les britanniques disent au revoir à la technocratie bruxelloise et ce premier départ d’un pays de l’UE donnerait un signal extrêmement négatif. Ensuite, l’ouverture de la boîte de Pandore des traités et plus encore, le fait de quitter des politiques communes serait à la fois un mauvais signe et un encouragement pour certains pays à défaire ce qui a été fait. Bref, l’UE a beaucoup à perdre et il y a fort à parier que David Cameron parviendra à obtenir beaucoup de ce qu’il souhaite.
Soit dit en passant, le fait que cela vienne de Londres et d’un gouvernement conservateur démontre bien que l’UE n’est pas un projet étasunien, même si les Etats-Unis lui apportent son soutien. En effet, Londres, premier allié de Washington, menace d’affaiblir fortement l’UE, avec l’aide d’une presse qui ne semble pourtant pas vraiment hostile aux Etats-Unis. Et contrairement à ce qu’avance le Figaro, il est bien évident que Londres ne passerait pas par l’article 50 pour sortir de l’UE.

Le point extrêmement positif de la démarche de David Cameron est le recours au référendum. Dans cette Europe qui se méfie des peuples, qu’elle torture, il est temps de redonner la parole à la démocratie, y compris en France

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