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19 mai 2010 3 19 /05 /mai /2010 04:54

 

 

  

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Michel Warschawski : « Israël est désormais une société néo-conservatrice »

(et la France sarkozienne, bushienne, aussi - note d' Eva R-sistons)

 

Tout visiteur en Israël devrait impérativement se rendre au Centre d’Information Alternatif (AIC). Pour comprendre ce que signifie réellement la « propagande d’État » et ce que les médias israéliens occultent. Et, surtout, pour discuter avec son créateur, Michel Warschawski [1].
Juif né en France, Michel Warschawski est venu s’installer à Jérusalem à l’âge de 15 ans. Très vite, il s’est lui-même défini comme un militant anti-colonialiste, un engagement qui fait tâche dans la société israélienne : « Nous, on aime bien ce qui est ou blanc ou noir. Ce qui nous dérange chez vous, c’est que vous n’êtes ni l’un ni l’autre  », lui a un jour déclaré un policier. Ainsi : rencontre avec un homme gris.

 

Quels souvenirs gardez-vous de votre enfance ?

Je suis né à Strasbourg, sur la frontière franco-allemande. Mon père était le grand rabbin de la ville. À cette époque, l’Alsace était un lieu particulier : en raison du Concordat, les institutions religieuses appartenaient à l’espace public ; mon père était donc fonctionnaire.

Pendant les quinze premières années de ma vie, je n’ai fréquenté que des Juifs. Toute ma vie se tenait dans le cadre de la communauté, entre la maison, l’école juive, le centre communautaire juif, la synagogue et mes copains juifs. La première personne non-juive que j’ai rencontré était un Arabe israélien qui avait une chambre dans la même cité U que moi, à Jérusalem. Il a fallu que je vienne en Israël pour rencontrer un non-juif pour la première fois !

J’ai donc grandi dans un milieu extrêmement fermé ; mais pas intellectuellement ni culturellement. Nous étions même très attachés aux valeurs de la République et à l’histoire française ; à la laïcité aussi, tout en étant très pratiquants. Le domaine de la foi devait rester dans l’espace privé – ce qui est un comble pour Strasbourg – et n’avait rien à voir avec les valeurs philosophiques et politiques qui nous ont marqué mes frères, mes sœurs et moi. Mes parents étaient très progressiste et l’anticolonialisme, l’antifascisme, l’antiracisme étaient des évidences pour nous. Mon père a même eu un blâme de l’État pour être sorti de son devoir de réserve le jour où il a publiquement soutenu l’indépendance de l’Algérie dans un sermon à la synagogue.

Mes parents ont vécu l’occupation. Mon père était résistant dans un maquis du Sud-Ouest. Ma mère, qui était juive, portait l’étoile pendant la guerre mais elle a pu étudier à Paris parce que son père était un ancien combattant. Elle a bénéficié d’un numerus clausus, droit accordé aux Juifs jusqu’en 44.
Les souvenirs de l’occupation étaient ainsi omniprésents dans notre enfance : on en parlait tout le temps. Ça a eu une grande influence sur mes choix, lorsque j’ai été confronté à l’occupation en 67. J’étais venu dans la "ville sainte" pour étudier le Talmud et je n’avais aucune conscience politique. J’ignorais l’histoire récente d’Israël, qui ne m’intéressait pas. Je savais qu’il y avait un conflit avec les Arabes, sans plus. Et voila que je me trouvais confronté à une occupation… Ce mot, "occupation", a tout de suite résonné en moi, même si, à cette époque, je pensais qu’Israël était la victime.

 

Suite ici :

 

http://www.article11.info/spip/spip.php?article683

 

 

 

 

 

 

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