26 novembre 2011
6
26
/11
/novembre
/2011
03:23
Nicolas Sarkozy schizophrène sur le nucléaire et en campagne au Tricastin
Annonces exclusives
Sarkozy a demandé à ses ministres de s’abstenir de faire eux-mêmes des annonces. Il veut s’en garder la primeur pour donner de la consistance à ses deux déplacements hebdomadaires en province. Ceux que le « chasseur de fraudes » effectue aux frais du contribuable, comme non-candidat.
Les ministres peuvent, en revanche, suggérer au grand chef des idées de déplacement. Lesquelles sont ensuite validées (ou non) par le tandem infernal Buisson-Giacometti, ces deux manitous de la com’ qui sont en affaires avec l’Elysée et qui, en tant que conseillers du Prince, ne peuvent pas être poursuivis en justice ! Dernier exemple : ce déplacement du 25 novembre à la centrale nucléaire du Tricastin. Devinez pourquoi.
Voilà en tout cas une non-campagne qui va finir par coûter cher aux français. (Le Canard Enchaîné du 23 novembre 2011)
La guerre nucléaire française a commencé. Nicolas Sarkozy avait débuté son quinquennat avec l’image d’un farouche défenseur du nucléaire, mais capable de se faire l’avocat du développement des énergies renouvelables. Il le finit dans le costume du nucléocrate. Vendredi matin, devant les employés d’EDF et d’Areva du site du Tricastin dans la Drôme, le futur candidat de la majorité n’a pas fait dans la dentelle. (Libération 25/11/11)
Sarkozy a pilonné le projet de la gauche de réduire la part de l’énergie nucléaire en France en agitant la menace d’une «vague massive de délocalisation» et d’un «cataclysme» économique pour le pays. «Destruction», «catastrophe», «folie», «intérêt national mis en cause» et même «retour à l’époque de la bougie». Dans le Vaucluse et la Drôme, le cœur de la filière nucléaire française, sa plaidoirie fut sans nuance. La charge a déclenché un tollé à gauche.
Hollande : «Nicolas Sarkozy est en campagne et dans la caricature.» ; Aubry : «Un président du siècle dernier» qui profère «des mensonges».
Duflot : Sarkozy «ment délibérément». «Englué dans son idéologie pro-nucléaire», il «multiplie approximations, mensonges et contre-vérités douteuses» et «leurre les Français et les salariés de la filière sur l’avenir de l’atome en France».
Denis Baupin : «Ce discours est une escroquerie intellectuelle» Le négociateur d’EE-LV, qui a conclu l’accord avec le PS sur le nucléaire, fustige les déclarations de Nicolas Sarkozy au Tricastin.
Une manifestation de riverains et d’antinucléaires a eu lieu contre la venue de Sarkozy au Tricastin. Ceux-ci réclament toujours un référendum sur la sortie du nucléaire. (Le Parisien.fr le 25/11/11)
————————————
Pollution et incidents officiellement déclarés à la centrale du Tricastin :
- La centrale nucléaire du Tricastin a été construite en 1974, puis mise en service en 1980 (T1 & T2) et 1981 (T3 & T4).
- mai 2007 : Rejets d’effluents liquides : Un rapport de de l’ASN rappelait à l’ordre Socatri, une filiale d’Areva présente sur le site
- Fuite d’uranium du 8 juillet 2008, lors du nettoyage d’une cuve, une solution uranifère a été répandue sur le site et dans les rivières avoisinantes.
- juin 2008, un rejet de carbone 14 (utilisé comme traceur pour les examens médicaux) gazeux conduit l’installation à dépasser sa limite de rejet mensuelle pour ce radioélément. L’anomalie est identifiée lors de mesures le 4 juillet.
- Pendant les opérations de mise à l’arrêt, les rejets continuent, conduisant le 18 juillet 2008 à un dépassement de 5 % de la limite annuelle de rejet[36]. L’ASN est informée le 5 août de ce dépassement de la limite annuelle et décide de la suspension pour le reste de l’année.
- Le 8 septembre 2008, 2 assemblages sont restés accrochés aux structures internes supérieures au cours d’une opération de renouvellement du combustible nucléaire. L’opération a été immédiatement arrêtée, tandis que l’exploitant faisait procéder à l’évacuation du bâtiment réacteur et à son isolement.
- Corinne Castanier, directrice de la CRIIRAD, évoque notamment une possible pollution par les canalisations de rejet de la Socatri ou les déchets issus d’une ancienne usine militaire d’enrichissement de l’uranium qui a fonctionné sur le site du Tricastin de 1964 à 1996, et enfouis à l’autre extrémité du site. Areva NC a nié ces hypothèses dans son communiqué du 16 juillet 2008,
- Le 2 juillet 2011, une explosion et un incendie sont apparus sur un transformateur électrique, l’incendie a été maîtrisé au bout d’une heure par le personnel et les pompiers arrivés en renforts
- Lors de l’annonce par Nicolas Sarkozy de la construction d’un second réacteur EPR en juillet 2008, Tricastin est mentionné parmi les cinq sites envisagés (avec Flamanville, Penly, Chooz et Marcoule). Mais c’est finalement le site de Penly qui est choisi. En février 2010, GDF Suez envisage à nouveau d’implanter un réacteur sur le site, mais cette fois un réacteur ATMEA. (Source Wikipédia)