Le jeudi 27 janvier 2011, 5 militants syndicaux et 1 journaliste sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Chambéry. Leur crime ? Occupation des voies en gare de Chambéry le 2 novembre 2010 (plainte de la SNCF). Pour ces faits, le procureur les a envoyés sur le banc des accusés, en vertu d’une loi de 1845 qui punit d’une peine pouvant aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement ceux qui auraient "troublé ou entravé la mise en marche ou la circulation des trains". Au lendemain du mouvement social de l’automne, le pouvoir règle ainsi ses comptes, en envoyant militants syndicaux et journalistes devant les tribunaux.
Après les lois sur le service minimum qui affaiblissent considérablement les mouvements de grève,
après les provocations policières particulièrement manifestes cet automne,
le gouvernement fait donc un pas de plus dans sa volonté de criminaliser l’action syndicale et la lutte sociale.
Les différentes modalités d’actions, dans le cadre d’un mouvement de grève, sont légitimes et courantes, surtout devant un gouvernement sourd. Il est scandaleux que des responsables syndicaux puissent, sur ce simple prétexte, être envoyés devant les tribunaux. C’est réprimer des individus pour criminaliser tout un mouvement.
Il est tout aussi inadmissible que le pouvoir fasse poursuivre des journalistes pour le seul fait d’avoir été présents sur les lieux d’une action menée dans le cadre d’un des plus grands mouvements sociaux que notre pays ait connu depuis 1995, ce qui constitue une tentative manifeste d’intimidation des médias.
Parce que les libertés du mouvement syndical et de la presse sont essentielles dans une démocratie, le Collectif Unitaire Interpro et Citoyen (CUIC) de Chambéry appelle toute la population à manifester son soutien aux accusés et à demander l’arrêt des poursuites, en participant au rassemblement qui aura lieu le :
http://www.sudeducationgrenoble.org/