17 août 2011 (Nouvelle Solidarité) – Au début de l’été, L’Expansion publiait une étude sur l’inflation de plus en plus rapide du coût de la (sur)vie. Santé, logement, alimentation, transport, énergie... tout s’accélère... Ce n’est pas un phénomène particulier mais un révélateur de la crise systémique qui est en train d’emporter l’économie mondiale.
Entre 2007 et 2010 (c’est-à-dire depuis qu’on a commencé à renflouer les spéculateurs des deux côtés de l’Atlantique), les dépenses de santé restant à charge après remboursement se sont accrues de 25% et le coût des mutuelles de 22%. Un quart des Français ont renoncé à des soins l’an dernier, soit deux fois plus qu’en 2009. Depuis 2011, les dépenses de soins ont explosés de 65% pour les jeunes et les seniors, qui forment forme la majorité des 4 millions de français dépourvus de complémentaire santé.
Pour les transports, la facture en carburant auto s’est accrue de 21% sur la même période, l’assurance et l’entretien de 6% et 15,5% respectivement. Prendre les transports en commun ? Le Pass Navigo (Ile-de-France) a pris 12,9% ! Le transport est désormais le deuxième poste de dépense des ménages, représentant 14% du budget total. Et la désorganisation totale de l’économie amène les Français vivant en région à passer en moyenne 64 minutes par jour dans les transports, 85 minutes pour les habitants de l’Ile-de-France et jusqu’à 150 minutes pour les habitants les plus éloignés et les plus modestes de la grande couronne.
Le coût du logement explose, et on ne parle pas des prix pour acquérir une maison ou un appartement, dont la « valeur » (menée par la spéculation et la bancarisation) a doublé ou triplé en 20 ans. Loyer +3,4%, charges de copropriété +7,6%, assurance habitation + 9,5%, eau + 13,8%, électricité (hors chauffage) +11,5%, Gaz (chauffage) + 26,6% et fioul domestique (chauffage) +35%. Pour 30% des Français les plus modestes, ces dépenses représentent la moitié de leurs revenus, et 3,3 millions de ménages brûlent plus de 10% de leur budget pour se chauffer !
Quant aux dépenses d’alimentation, elles ont augmenté de 9% sur 2007-2010, avec déjà 7% d’inflation entre 2010 et 2011, menée par la spéculation sur les matières premières, les marges monstrueuses du cartel de la distribution et l’explosion du coût du transport.
Avec l’effondrement inéluctable du système monétaire et financier, ce rythme ne peut que s’accélérer. La semaine dernière, la Banque centrale européenne a créé ex-nihilo 22 milliards d’euros pour racheter les obligations pourries détenues par les banques et les compagnies d’assurances vis-à-vis de l’Italie et de l’Espagne. A ce rythme c’est l’hyperinflation assurée.
L’austérité draconienne imposée en retour par les prédateurs financiers (« marchés ») équivaut à une mise en coupe réglée des Etats par les banques. C’en est-il fini des républiques et de la souveraineté des peuples ? C’est à vous de décider, souverainement : il s’agit de mettre en faillite organisée les spéculateurs en rétablissant la séparation bancaire Glass-Steagall, à l’image de ce que fit le Conseil national de la Résistance en 1945 pour « évincer les grandes féodalités économiques et financières ».