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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 22:53
L’effarante machine à mentir

Festival de contre-vérités proférées par le chef de l’Etat devant un Pujadas amorphe

Annoncée dans notre billet consacré au volet bettencourtgate de l’intervention de Nicolas Sarkozy sur France 2 le 12 juillet, cette seconde partie propose un tour d’horizon du reste des sujets abordés, en forme de florilège de mensonges de la part du chef de l’Etat.

"Nicolas Sarkozy prétendait se livrer à un exercice de vérité ; nous dressons la liste de ses mensonges. Ils portent sur l’essentiel, le bilan de sa politique, la justice économique et sociale, l’avenir des pensions... Il ne se contente pas d’omissions, il travestit les réalités", synthétise ce matin L’Humanité. Durant l’émission, Sarkozy a laissé passer un lapsus terrible : "J’essaie de dire la vérité, en tout cas la mienne". Une distinction comme un aveu : la vérité de l’UMPiste en chef n’est pas la vérité tout court. Un constat somme toute flagrant à établir tant l’hôte de l’Elysée, qui aime à répéter : "on peut me reprocher beaucoup de choses, mais pas de mentir", est au contraire multirécidiviste du fait. 

Nomination dans l’audiovisuel public : le déni constant

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Le journaliste Médias du Point, Emmanuel Berretta, commente ainsi l’affirmation de Sarkozy que la majorité seule ne peut pas obtenir la nomination des présidents de l’audiovisuel public, donc qu’elle a besoin d’un consensus avec l’opposition, ce qui est totalement faux : "Chose incroyable : Nicolas Sarkozy a commis pour la troisième fois une erreur dans la compréhension de sa propre loi audiovisuelle du 5 mars 2009. Le Président confond droit de veto aux 3/5es des commissions compétentes des deux assemblées - ce qui est le dispositif en vigueur - et approbation aux 3/5es. Évidemment, ça change tout ! Dans le dispositif actuel, l’opposition parlementaire ne peut révoquer le choix du Président que si une partie de la majorité présidentielle se rallie à elle. Hypothèse par définition improbable, mais ce n’est pas ce que dit Nicolas Sarkozy... Et ce n’est pas la première fois qu’il se trompe. Dès la réception du rapport Copé, à l’Élysée, le 25 juin 2008, le chef de l’État prend tout le monde par surprise en annonçant qu’il nommera lui-même les PDG de l’audiovisuel. Dans son discours, il ajoute aussitôt deux contrepoids : l’avis conforme du CSA et l’approbation des commissions compétentes des deux assemblées aux 3/5es. Les journalistes découvrent dans la version écrite du discours qu’il s’agit, en fait, d’un droit de veto aux 3/5es. L’Élysée indique que c’est la version écrite qui fait foi. Une erreur dans un discours lu, ça arrive à tout le monde. Passe encore. Mais quelques semaines plus tard, interrogé par Laurence Ferrari et David Pujadas, il commet la même erreur. Incompréhensible. Et rebelote lundi soir. Si bien que toutes les fois où il a publiquement expliqué le dispositif de la loi audiovisuelle, le Président s’est trompé. Peut-on encore parler de lapsus ? Interrogé par Le Point.fr, Franck Louvrier botte en touche : "Je ne sais pas, je n’ai jamais eu cette conversation avec lui. Je lui poserai la question." On est impatient de connaître la réponse." Il s’est trompé ? Il se moque du monde, oui ! Les nominations dans l’audiovisuel public sont entièrement le fait du prince, les commissions de l’Assemblée nationale, aux mains sarkozystes, n’étant que des chambres d’enregistrement de son choix. Et quand on le lui objecte, à chaque fois comme le souligne Berretta, il ment ! Nous ne l’avions noté que mentalement en visionnant l’émission, mais @rrêt sur images a relevé le dialogue suivant, très exactement retranscrit : "Il faut trois-cinquièmes de majorité sur un veto !", remarque justement David Pujadas. Réponse de Sarkozy : "Et alors, la majorité toute seule ne peut pas l’avoir ! Et ça oblige le président à trouver une personne de qualité." Bien sûr que si, la majorité seule peut l’avoir, il suffit que 40% des membres des Commissions approuvent ! Pujadas, amorphe, ne relèvera pas.

Impôts : le grand n’importe quoi

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"La France est le pays qui taxe le plus les hauts revenus", prétend Sarkozy. "Faux !, lui rétorque SarkofranceGrâce aux niches fiscales et à la faible taxation des revenus du capital, le taux d’imposition des plus riches reste faible : « Il est de 25% pour les 1 000 plus hauts revenus et tombe à moins de 20% pour les 10 plus hauts revenus » note le député Muet" (Pierre-Alain Muet, économiste et député socialiste du Rhône). L’excellent Jean-François Couvrat dément lui aussi l’affirmation sur son blog Déchiffrages : "le seul autre pays européen disposant encore d’un bouclier fiscal, le Danemark, met la barre plus haut qu’en France : la somme des impôts sur le revenu et des taxes locales peut y atteindre 59% du revenu." Troisième réfutation, celle de NetPME, le site des "ressources pour créateurs et chefs d’entreprises", filiale de Manche Atlantique Presse, dont l’article La fiscalité des entreprises : la France est-elle compétitive ? publie un tableau des critères d’attractivité de dix pays européens et fait figurer la rubrique "Fiscalité des personnes : taux d’imposition des hauts revenus (cas d’un célibataire sans enfant)" : la France s’y classe quatrième !

"Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient 100% d’impôt. C’est-à-dire qu’ils gagnaient 1 000, ils payaient 1 000", affabule le chef de l’Etat. "Ce mensonge est l’un des meilleurs, le plus grossier, le plus énorme, commenteSarkofrancePersonne, en France, ne paye 100% d’impôt. Lundi soir, David Pujadas n’a même pas relevé. Faut-il rappelé que la tranche la plus élevée de l’impôt sur le revenu est de ... 40% ?

Cadeaux aux riches Français : le cas Bettencourt

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Lorsque David Pujadas, soudainement atteint d’une fulgurance, ose une question sur les 30 millions d’euros remboursés à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal, Sarkozy s’indigne : "Elle paye plusieurs millions d’euros d’impôts par mois" ! La pauvresse... "Un impôt de quelque 40 millions d’euros par an, certes, c’est une somme, convient Déchiffrages. Voyons donc à quoi elle se rapporte. La fortune de la dame est estimée par le magazine Challenge à 14 milliards d’euros – au diable les décimales. Et faisons l’hypothèse que ce patrimoine, intelligemment placé, rapporte 5% l’an. C’est une hypothèse très prudente, car le rendement du capital, sur le long terme, est plutôt de 7% à 8%. Bref, voilà une fortune qui assure à Mme Bettencourt un revenu annuel de 700 millions d’euros. Pour ceux que l’accumulation de zéros déconcerte, disons que cela correspond à plus de deux lotos gagnants par semaine. Ce qui étonne, ce n’est donc pas que la dame paie des impôts, c’est qu’elle en paie aussi peu. 40 millions, rapportés à revenu de 700 millions, cela fait un taux d’imposition de 5,7%."

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Thomas Piketty, économiste enseignant à l’École d’économie de Paris et directeur d’études à l’EHESS, développe dans Libération : "Liliane a annoncé fièrement qu’elle avait payé au total «  397 millions d’euros  » d’impôts sur ses revenus et sa fortune en 10 ans. Sans s’en rendre compte, elle nous révèle que son taux d’imposition est bien inférieur à celui des salariés de L’Oréal, et de tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre. D’après les magazines, sa fortune est estimée à 15 milliards d’euros. En 10 ans, elle a donc payé l’équivalent de 2.5% de son patrimoine en impôts, soit 0.25% par an(...) Comment cela est-il possible, et comment se fait-il dans ces conditions que Liliane Bettencourt ait bénéficié du bouclier fiscal ? Tout simplement parce que le concept de revenu fiscal utilisé par le bouclier n’a rien à voir avec le revenu économique réel. Par idéologie, et sans doute aussi par incompétence, le bouclier fiscal institué par le pouvoir en place fonctionne de facto comme une machine à subventionner les rentiers. Supposons que Liliane déclare 15 milliards d’euros au titre de l’impôt sur la fortune. En principe, elle devrait payer chaque année près de 1.8% de sa fortune au titre de l’ISF, soit 270 millions d’euros d’impôt. Avec un rendement de 4%, sa fortune devrait lui rapporter un revenu économique réel de 600 millions d’euros par an. Mais Liliane n’a pas besoin de tant d’argent. Pour payer son majordome, sa bonne, etc., il lui suffit sans doute de se verser 10 millions d’euros de dividendes annuels sur les bénéfices de la société Clymène qui gère sa fortune (le reste s’accumulant tranquillement dans ladite société). Dans ce cas, le fisc considère que son revenu fiscal est de 10 millions (et non de 600). Avec un impôt sur le revenu de 40%, soit 4 millions, Liliane paie donc au total 274 millions d’impôt, soit nettement plus que la moitié de son de revenu fiscal de 10 millions. C’est inique, nous expliquent en chœur les ténors de l’UMP : Liliane travaille plus de 6 mois par an pour le fisc ! C’est vrai, elle travaille dur, Liliane. Elle aura donc droit au bouclier fiscal, c’est-à-dire à un chèque de 269 millions, qui en gros lui rembourse son ISF.C’est ainsi qu’en tout légalité les Liliane de ce monde peuvent se retrouver à payer 5 millions d’impôt pour 600 millions de revenus, soit un taux d’imposition inférieur à 1%. Par construction, plus le rentier est gros, moins il a besoin de se servir un revenu fiscal important, et plus la ristourne est élevée… Une belle invention, en vérité. En l’occurrence, Mme Bettencourt a reçu un chèque de seulement 30 millions au titre du bouclier fiscal, sans doute parce que son patrimoine imposable déclaré à l’ISF ne dépasse pas un ou deux milliards – le reste de sa fortune bénéficiant de la niche fiscale pour biens « professionnels » ou étant déclaré par sa fille (elle-même sans doute grosse récipiendaire du bouclier fiscal). Dormez tranquille, tout est prévu."

Mais comprenez, "Je souhaite (que Mme Bettencourt) reste propriétaire de L’Oréal et que L’Oréal ne parte pas dans un autre pays", essaie benoîtement de justifier Sarkozy, avec le faux air du bon sens. Enfumage, là-aussi, éventé par Jean-François Couvrat pour Déchiffrages : "Ce qui est probable, quoi qu’il en soit, c’est que Liliane Bettencourt acquitte un impôt de solidarité sur la fortune (ISF) sans rapport avec sa fortune estimée. La esquasi-totalité de celle-ci est investie en actions de L’Oréal, la firme que son père, Eugène Schueller, créa en 1909. Et comme la riche héritière est membre du conseil d’administration de L’Oréal, ce placement est assimilé à un outil de travail et, à ce titre, exonéré d’ISF. Le commun des mortels peine en tous cas à admettre que c’est à cette femme, troisième fortune française, que le Trésor public a remis l’an dernier un chèque de 30 millions d’euros au titre du bouclier fiscal. Nicolas Sarkozy, lui, sait pourquoi : «  Je souhaite (que Mme Bettencourt) reste propriétaire de L’Oréal et que L’Oréal ne parte pas dans un autre pays  ». Etrange justification du bouclier fiscal. S’il n’existait pas, Mme Bettencourt serait très vivement incitée à conserver ses actions de L’Oréal , car en les cédant, elle perdrait le bénéfice de l’exonération d’ISF sur l’outil de travail. Avec le bouclier fiscal, au contraire, l’impôt de Mme Bettencourt est le même – 50% de ses revenus – que sa fortune soit placée dans l’Oréal ou dans n’importe quoi d’autre." 

Bouclier fiscal : le mensonge des mensonges

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La mesure est socialement ainsi qu’économiquement injustifiable : voilà pourquoi le président ne peut faire autrement que d’accumuler les contre-vérités sur le sujet du bouclier fiscal. "Les interventions télévisées du Chef de l’Etat se suivent et, décidément, se ressemblent, analyse encore Couvrat.Lundi soir sur France 2, Nicolas Sarkozy s’est une fois de plus félicité qu’en France, «  personne ne paie plus de 50% de ce qu’il a gagné » (en impôts). Et une fois de plus, il a désigné son modèle : «  Le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans  »… Il a répété cela avec un aplomb déconcertant. Ignorerait-il encore, tant le sujet lui tient à cœur, que cette disposition fiscale a disparu outre-Rhin depuis 2006, en même temps que l’impôt sur la fortune, auquel elle s’appliquait exclusivement ?" Nous l’écrivions en avril 2009 déjà, puisque ce n’est pas la première fois que Sarkozy ment sur ce soi-disant bouclier fiscal allemand : "Ce que dit le chef de l’État est fauxrétablit MediapartLe bouclier fiscal n’existe pas en Allemagne. La Loi fondamentale allemande, l’équivalent de notre Constitution, ne « fixe aucune limite maximale à l’impôt  », confirme le ministère allemand des finances". Jean-Louis Bianco cite même la jurisprudence : "En 2006 la cour constitutionnelle fédérale a rappelé au contraire que, « ni du dispositif, ni des attendus de l’arrêt du 22 juin 1995 ne se dégage un quelconque principe de partage par moitié comme limite maximale d’imposition ayant valeur constitutionnelle." Le député socialiste proteste : "Le bouclier fiscal évite de verser plus de 50% de ce que l’on gagne à l’État » : Faux. Ce n’est pas le revenu réel qui est pris en compte dans le bouclier, mais le revenu fiscal minoré des niches. Des contribuables possédant des revenus et des patrimoines élevés et déclarant un revenu fiscal très faible grâce aux niches arrivent à se faire rembourser presque tous leurs impôts". Et de renvoyer à l’exemple Bettencourt, CQFD.

Comparaisons internationales bidon 

"La France est le pays qui taxe le plus les entreprises", tente encore Sarkozy devant le muet Pujadas, en bon président du Medef. "Toujours faux, relève Sarkofrance. Le taux d’imposition des bénéfices des grosses PME (> 500 salariés) est d’environ 20%, jlbet inférieur à 13% pour les entreprises de plus de 2 000 salariés." Le député socialiste Jean-Louis Bianco rectifie lui aussi sur son blog en complétant : "Faux. Là encore, en raison des niches fiscales (comme la niche « Copé » qui a couté 20,5 milliards d’euros à l’État en 2008-2009), le taux d’imposition réel des sociétés est très éloigné du taux théorique de 33,3%. S’il est proche de 30% pour les PME de moins de 10 salariés que le gouvernement n’aide pas, il tombe à moins de 20% pour les entreprises de plus de 500 salariés et est inférieur à 13% pour les entreprises de plus de 2 000 salariés. Les entreprises du CAC 40 ne paient pas plus de 8% d’impôt, soit bien moins que dans la majorité des pays, y compris les anglo-saxons.NetPME confirme de façon éloquente, avec cette passionnante Annexe 3 à l’article précité, ci-dessous.

graphique

Belgique, Danemark, Royaume-Uni, Irlande, Italie et Pays-Bas, excusez du peu, taxent davantage leurs entreprises, en taux effectif, que la France ! Sarkozy ment comme un arracheur de dents pour faire passer l’habituel refrain patronal : "nous sommes écrasés de charges". Mensonge propagandiste. 

graph

"La France est, avec la Suède, le pays d’Europe où les impôts sont les plus élevés" : mensonge attesté par le graphique produit par Déchiffrages ci-dessus, qui nous classe quatrième, derrière le Danemark, la Suède et la Belgique. @rrêt sur images ajoute un pays et une couche : "Le Président avait déjà commis une telle méprise le 25 janvier, sur TF1. Libération n’avait pas tardé à corriger : "En 2007, le taux de prélèvements obligatoires français, c’est-à-dire la part des recettes fiscales (impôts, cotisations) dans le PIB, était effectivement supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (43,3% contre 36,8%), mais il était inférieur à celui de la Suède, du Danemark de la Belgique et de la Norvège."

Retraites : la ritournelle du "on ne peut faire autrement" 

sarkojeune

"Il y a eu deux erreurs majeures commises durant les dernières années : quand nous avons passé l’âge de la retraite à 60 ans (...) la seconde, c’est quand le pays est passé aux 35 h. Ces choix ont été deux catastrophes économiques", affirme le président libéral décomplexé. Il oublie, comme le montre la vidéo en lien, qu’il déclarait en 1993 : "Moi, j’ai voté pour le RMI, j’ai voté pour la retraite à 60 ans, les choses sont claires". Il oublie aussi (lire Judas à l’Elysée) qu’il promettait dans son programme présidentielle, en 2007, le "droit à la retraite à 60 ans". Et sur les 35 h, lisons ce que dit Jean-Louis Bianco : « Les 35 heures ont détruit la compétitivité » : Faux. Elle s’est améliorée de 1997 à 2002 (gouvernement de la gauche plurielle). Pendant toutes ces années la France avait un excédent extérieur compris entre 20 et 30 milliards d’euros. Depuis 2003 le solde extérieur n’a cessé de fondre, pour se transformer en un déficit croissant à partir de 2005, atteignant plus de 40 milliards en 2009." 

gaston

"La France est le pays qui travaille le moins", ressasse Sarkozy, suivant l’éternel mythe de droite que nous dénoncions en mai 2008 dans Durée du travail en France : un mensonge d’Etat. Guillaume Duval, rédacteur en chef adjoint d’Alternatives économiques, remettait les choses en place dans Libération dès mai 2007 : "Rien n’est plus faux en effet que ce préjugé tenace d’une France paresseuse : les salariés français figurent au contraire parmi les plus productifs au monde. Selon les chiffres du Bureau des statistiques du travail (BLS), un Français qui occupe un emploi avait produit 71 900 dollars de richesses en moyenne au cours de l’année 2005. C’est certes moins que les 81 000 dollars produits par l’employé américain moyen, mais significativement plus que les 64 100 dollars d’un Anglais, les 59 100 d’un Allemand ou les 56 300 dollars d’un Japonais... Et même en matière de temps de travail, si Nicolas Sarkozy ne se contentait pas de répéter les poncifs que lui soufflent ses amis chefs d’entreprise, il saurait que les salariés français ne sont pas, et de très loin, ceux qui travaillent le moins en Europe. Selon Eurostat, l’organisme statistique officiel de l’Union, un salarié français travaillait en moyenne 36,4 heures par semaine au troisième trimestre 2006. Contre 36,1 dans l’ex-Union à quinze pays. Les Français travaillent presque aussi longtemps que les Anglais (36,5 heures) et significativement plus que les Danois (34,6 heures) dont le modèle social est si envié, ou que les Allemands (34,5 heures) champions du monde de l’exportation. Sans parler des Néerlandais qui ne restent en moyenne que 29,8 heures au travail chaque semaine. Dans l’ex-Europe à quinze, c’est en Grèce (39,9 heures) et au Portugal (39,2 heures) qu’on travaille le plus longtemps. Rattraper la Grèce et le Portugal, est-ce cela l’ambition de Nicolas Sarkozy pour l’économie française ?Sarkofrance ajoute l’exemple américain : "les salariés français travaillent en moyenne 36,5 heures en 2008 par semaine, contre (...) 33,9 heures aux Etats-Unis".  

"Les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail", invente Sarkozy. Sarkofrance rectifie : "La réalité est ... inverse : Pierre-Alain Muet rappelle que « les pays qui ont le plus réduit leur temps de travail sont ceux qui ont le taux de chômage le plus faible. Les Pays-Bas (4,3% en mai 2010) ; la Norvège (3,7%), l’Allemagne (7,5%), le Danemark (6%) alors que le taux de chômage harmonisé approche 10% en France." 

"L’Allemagne est passée à 67 ans, l’Espagne va aller au-delà de 65 ans, l’Italie à 65…", explique le président. "Il oublie que la réforme conjugue durée d’activité record en Europe ET recul de l’âge de retraite, objecte justement Sarkofrance dans cet autre article. Sarkozy ne revient pas sur les 44 ans de cotisations nécessaires pour les carrières longues" (imaginez 44 ans !). Et quand un éclair frappe Pujadas, qui fait remarquer à Sarkozy que "les entreprises et hauts revenus ne contribuent que pour 4 milliards d’euros", le président botte en touche. On devra se contenter de son "On ne peut pas faire autrement".

Mensonges sur les fonctionnaires territoriaux

mm"Il n’y a aucune raison que l’Etat s’impose une gestion rigoureuse et que les collectivités territoriales, notamment les régions, continuent une politique d’augmentation du nombre de fonctionnaires : 34 000 chaque année depuis 10 ans à compétence constante", prétend Sarkozy. Le socialiste Martin Malvy, porte-parole de l’Association des régions de France (ARF) lui a répondu dans un communiqué cinglant : "Tous les rapports y compris ceux de la Cour des Comptes ont démontré que si les effectifs des personnels des régions ont augmenté c’est parce que l’Etat leur a transféré plus de 80 000 agents au cours de ces dernières années. La mise en cause du président de la République est d’autant plus inadmissible que le gouvernement ne cesse de les solliciter pour faire ses propres fins de mois."
 
Une stupéfiante sortie sur les chercheurs !
 
logo"Le collectif Sauvons la recherche ne s’exprime plus, les chercheurs ne font plus grève" : comment a-t-il pu proférer pareille bêtise ? Commentaire de Sarkofrance : "Evidemment, la réponse n’a pas tardé. L’arroseur de l’Elysée s’est fait copieusement arroser. Le collectif Sauvons la recherche s’est fendu d’un communiqué intitulé : Aujourd’hui en France quand des chercheurs font grève, seul le chef de l’Etat croit qu’ils travaillent. Et il a rappelé que l’année 2009 écoulée « a été marquée par une grève dans les universités et organismes de recherche comme on n’en avait pas vu depuis 1968. » Depuis 2007, on recense 1600 mouvements de grèves dans la recherche. La dernière manifestation date ... du 1er juin dernier."

 

Jeu de massacre en live Twit

twitterVivre le sarkoshow en live Twit (en suivant et ajoutant ses commentaires sur Twitter en direct, capture d’écran ci-contre) fut un intense moment de défouloir collectif. Le socialiste Gérard Filoche tempête : "insupportable de mensonge, de suffisance, chaque chiffre est faux, chaque projet du pipo, vive les 35 h, les 60 ans le partage du travail". "8 ans que Sarkozy nous parle d’insécurité et Pujadas ne moufte pas", note le blogueur Luc Mandret. "Résultats spectaculaires sur la sécurité" mouarf foutage de gueule complet", observons-nous pour notre part. Même Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L’Express, s’y met : "J’aurai des résultats". Ce discours en place depuis 2002 peut-il encore marcher ?" Le collaborateur parlementaire socialiste Jean-Renaud Roy tique : "En 35 ans, jamais on ne m’a accusé de quelques choses de sérieux..." Heu...". Les fantômes de l’île de la Jatte et du karachigate passent. La journaliste pigiste Rachel Bauduin remarque finement : "j’essaie de dire la vérité" : "en tous cas la mienne" Ah bah voilà la première vérité de la soirée". "Quelqu’un sait où est parti Pujadas ?", s’enquiert perfidement le (la) camarade du VillageNRV. Lorsque Sarkozy affirme : "vous ne pouvez pas avoir la demie part d’un enfant qui vit au domicile et l’aide au logement", une étudiante à Sciences Po, Margaux Bergey, explose : "mais merde, quand tu es étudiant et que tu vis chez tes parents, tu n’as pas les aides au logement ducon !!!" Le mot de la fin, du député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, s’adresse à Pujadas : "Au moins, en URSS, le journaliste était en uniforme. Les soviétiques avaient le mérite de l’honnêteté !"

 

 

Le dessin représentant Sarkozy assis sur le bouclier fiscal provient de Slovar les nouvelles.

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/l-effarante-machine-a-mentir-78557

 

 

 

Lire aussi:


Sarkozy à la télévision: 20 mensonges, 4 enveloppes, et un parc

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14286


 

 

Les décorés du régime :

 http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=14294

 

 

Sarkozy se fait-il offrir une campagne de pub perso de 120 millions d'euros aux frais de l'Etat ? 

 

 

 

 

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