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6 avril 2012 5 06 /04 /avril /2012 00:08
Jeudi 5 avril 2012
387118 241252422596878 100001363671692 591389 1644424287 nLe suicide d'un retraité grec, terrible symbole avant l'élection

Le suicide d'un retraité grec devant le Parlement est devenu en moins de 24 heures le symbole des souffrances causées par la politique d'austérité imposée à la Grèce par ses bailleurs de fonds internationaux.
Dimitris Christoulas, pharmacien à la retraite de 77 ans, s'est tiré une balle dans la tête mercredi devant le Parlement grec, en plein centre d'Athènes.
D'après des témoins, il a crié "j'ai des dettes, je n'en peux plus", avant de passer à l'acte. Selon un passant, il a également dit: "Je ne veux pas laisser mes dettes à mes enfants."
Une note retrouvée dans une poche de son manteau met en cause la classe politique et les milieux financiers. "Je préfère choisir une fin digne, plutôt que fouiller dans les poubelles à la recherche de ma subsistance", a-t-il écrit. (voir )
Le suicide hautement symbolique de ce pharmacien a aussitôt déclenché une vague de sympathie dans le pays.
Une marche a été organisée en sa mémoire et des anonymes ont déposé des bougies, des fleurs et des notes manuscrites condamnant la crise, sur les lieux du suicide, place Syntagma. "Qui sera le prochain ?", pouvait-on lire sur un billet.
"Quand des gens aussi dignes que lui en arrivent à un tel point, il faut absolument apporter une réponse", a déclaré Costas Lourantos, président de l'Association des Pharmaciens de l'Attique.
"C'est horrible, nous n'aurions pas dû en arriver là. Les députés devraient être punis pour ça", dit Anastassia Karanika, une retraitée de 60 ans.
"MARTYR"
Pour le quotidien populaire conservateur Eleftheros Typos, Dimitris Christoulas est un "martyr pour la Grèce".
Il a agi avec "un symbolisme politique profond" qui pourrait "choquer la société grecque, le monde politique, et réveiller leurs consciences", à moins d'un mois des élections législatives, écrit le journal.
Les petits partis opposés aux mesures d'austérité ont réagi avec colère.
"Ceux qui auraient dû se suicider, et auraient dû le faire depuis longtemps, ce sont les hommes et les femmes politiques qui ont décidé en toute connaissance de cause de mettre ce pays et ses citoyens dans cette situation", a déclaré Panos Kammenos, un député conservateur qui a fondé récemment le parti anti-austérité des "Grecs indépendants".
Les deux grands partis de coalition, la Nouvelle démocratie et le Pasok, ont exprimé leur tristesse. ce qui leur a été reproché par certains de leurs adversaires politiques.
"Honte à eux. Les complices de la souffrance et du désespoir du peuple grec (...) devraient au moins se taire face aux terribles conséquences de la crise du capitalisme et de leurs politiques", a déclaré le parti communiste KKE.


UN MAUVAIS SIGNAL
Depuis plusieurs mois, ce sont les petits partis qui profitent le plus dans les sondages de l'opposition de la population à la politique d'austérité menée par la coalition au pouvoir.
La Nouvelle démocratie et le Pasok remporteraient à eux deux moins de 40% des voix, selon les sondages. Or, la dispersion des voix au profit des petits partis risque de les empêcher d'obtenir assez de sièges au parlement pour former une nouvelle coalition, et de faire obstacle au nouveau plan de sauvetage accordé par la zone euro et le FMI.
La Grèce doit s'imposer toujours plus d'austérité budgétaire pour assainir ses finances publiques dans le cadre de ce nouveau plan de sauvetage censé lui éviter un défaut désordonné sur sa dette publique.
L'opposition de la population aux coupes dans les salaires et les retraites ne fait qu'augmenter. Le taux de chômage est au niveau record de 21%, deux fois plus que la moyenne dans la zone euro.
Selon la Fondation pour la recherche économique et industrielle (IOBE), l'institut d'analyse le plus réputé du pays, l'économie grecque se contractera de 5% cette année et un actif sur cinq sera au chômage, ce qui compliquera les efforts d'Athènes pour réduire son déficit budgétaire.

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OÙ VA LA GRÈCE ?

Des violentes manifestations se sont déroulées dans la nuit de mercredi à jeudi 5 avril 2012 dans le centre d'Athènes, à la suite du suicide d'un retraité. Les manifestations ont démarré après qu'un pharmacien retraité de 77 ans se soit suicidé d'une balle dans la tête près d'une bouche de métro à une heure de pointe mercredi matin.
Une lettre expliquant son suicide a été trouvée dans la poche de cet homme. Il y expliquait son acte par la crise,
disant ne pas vouloir être un fardeau financier pour ses enfants après que le gouvernement ait réduit sa pension. "Je n'ai pas trouvé d'autre solution qu'une mort digne avant de devoir fouiller les poubelles pour y chercher de la nourriture".
Alors que depuis le début des cures d'austérité il y a deux ans, le nombre de suicides a augmenté de 20% en Grèce, le Premier ministre grec Lucas Papademos n'a rien trouvé d'autre à dire qu'il ne fallait pas en faire un débat national. Cette crise n'ayant pas de solution dans ce système, le débat national finira pas s'imposer plus tôt qu'on ne le pense, en Grèce comme dans d'autres pays dans la même situation.
En France la percée inattendue de Jean Luc Mélenchon, est le signe que les français sont de plus en plus conscients de la gravité de la situation, et qu'ils n'attendent pas d'en être au point où en sont les grecs pour commencer à réagir.
Diffusé par :
SAVAMAL
Le journal des mauvaises nouvelles qui appuie là où ça fait mal
http://savamal.blogs.midilibre.com

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En Grèce, la faim s’établit
par Gerd Höhler

Les paroles d’encouragement de la politique ont pour de nombreux Grecs un ton cynique. Après trois ans de récession et d’innombrables mesures d’austérité, ils sont découragés et accablés. La faim et le désespoir se déploient.

Athènes. Sotiris Panagopoulos recompte  son argent. Mais il n’y en aura pas plus pour autant. 599,95 euros: Avec ça il devra dans les quatres prochaines semaines entretenir sa femme et ses deux enfants en bas âge. «Comment va-t-on y arriver?» demande cet homme de 35 ans désespérément. 320 euros sont réservés pour la location, en plus il faudra payer les factures d’eau et d’électricité. «En fait, il ne nous reste qu’à peine sept euros par jour pour vivre.» Il y a cinq mois, il a perdu son travail de plombier. L’entreprise a fait faillite d’un jour à l’autre, 23 personnes se sont retrouvées dans la rue.
Panagopoulos n’est pas le seul qui, en ce matin pluvieux, va chercher son allocation chômage à l’agence de l’emploi de Perama. La file d’attente s’allonge chaque mois. Perama se situe à une petite heure à l’ouest d’Athènes sur le golfe Saronique, autrefois, la ville était le centre de l’industrie de la construction navale grecque. Aujourd’hui, ce lieu de 25 000 habitants détient le record du taux de chômage en Grèce: environ 60%. La plupart des entreprises ont des pro-
blèmes depuis des années, parce qu’elles ne peuvent plus concurrencer les grands chantiers navals d’Asie. La récession a fait le reste.
«Ici, rien ne fonctionne plus», déclare Panagiotis Kosmas. Il est dans son snack près d’une station de bus et attend la clientèle. Mais la plupart des portes des fabriques ici sur la rive sont verrouillées depuis longtemps. On n’entend plus que quelques voix de travailleurs, les coups de leurs marteaux et le chuintement du chalumeau dans les quelques chantiers navals qui restent. Kosmas déclare que «Perama meurt à petit feu». Il veut partir de son snack et chercher un nouvel emplacement pour sa cabane.
Les Grecs en troisième année de crise: un peuple découragé et désespéré, accablé par toujours plus de mesures d’austérité. Depuis le début de la crise, l’économie s’est dégradée de presque 15%. Selon l’institution des statistiques de l’UE, Eurostat, déjà 28% des Grecs entre 18 et 64 ans vivent au seuil de la pauvreté. Selon un sondage, une PME sur quatre craint de devoir fermer son entreprise «prochainement».
La société grecque atteint la limite de ses possibilités. Du moins, cela vaut pour les plus pauvres et pour la couche moyenne. Car les Grecs ne sont pas tous assommés – devant les clubs de nuit sur la Iera Odos, la voie sacrée, et les cafés de plage onéreux dans le faubourg de Vouliagmeni, on trouve toujours les gros véhicules tout terrain.
Les Etats de la zone euro et le FMI ont déjà versé 73 milliards d’euros à Athènes depuis mai 2010, maintenant, 130 milliards d’euros sont de nouveau mis à disposition dans le cadre du deuxième plan de sauvetage. Quand les chefs de gouvernement des Etats de l’UE se réuniront une nouvelle fois à Bruxelles, ils souligneront à nouveau l’importance de l’encouragement à la croissance dans les pays membres. Toutefois, ils ne décideront pas de mesures concrètes.

«Nous faisons face à une crise humanitaire – ici dans notre propre pays»

La plupart des Grecs n’ont pas le sentiment que l’aide leur rende service. Ils en ont assez des espoirs qui ne se réalisent pas et des promesses des politiciens qui garantissent l’arrêt proche de l’effondrement économique. L’ancien ministre des Finances Giorgos Papakonstantinou a promis il y a deux ans, qu’«à la fin 2011», l’économie va croître de nouveau. En fait, le déclin est toujours plus rapide, la performance économique a baissé de presque 7% l’année dernière. On disait que l’année 2012 serait l’année du tournant. Ceci se révèle être déjà aujourd’hui une illusion.
Nikitas Kanakis, de la section grecque de l’organisation humanitaire «Médecins du monde», est quotidiennement confronté aux destins qui se cachent derrière ces chiffres. Depuis la fondation, il y a 22 ans, les 600 membres ont aidé dans environ 50 pays au monde. Maintenant, ils se concentrent sur la Grèce. Ils s’occupent dans quatre villes des permanences médicales dans lesquelles les personnes nécessiteuses peuvent être traitées gratuitement. Le point brûlant est la métropole du chômage Perama.
«Nous faisons face à une crise humanitaire – ici dans notre propre pays», déclare le docteur Kanakis. Pendant la guerre d’Irak, son organisation a envoyé 150 camions de biens humanitaires à Bagdad. L’année dernière, elle a encore envoyé six containers remplis de denrées alimentaires par bateau en Ouganda. «Maintenant, nous avons besoin de tous les aliments ici», raconte Kanakis.
Chaque jour, il y a de plus en plus de gens qui viennent à la permanence médicale de Perama. Celui qui devient chômeur en Grèce, perd aussi après un an son assurance-maladie d’Etat. Mais les êtres humains qui viennent quotidiennement en grand nombre voir les «Médecins du monde», n’ont pas seulement besoin d’assistance médicale. «De plus en plus de visiteurs ne demandent pas de médicaments, mais ils ont faim et demandent instamment quelque chose à manger», rapporte Kanikis. Ce qui se passe dans son pays est «choquant et honteux», dit-il.

La plus grande soupe populaire d’Athènes

Ce qui est honteux également pour un pays de l’UE, ce sont les scènes qui se déroulent dans la rue du Pirée à Athènes au numéro 35, un vieil établissement de deux étages. Derrière la porte en bois bleue se trouve la plus grande soupe populaire d’Athènes. La file d’attente pour une soupe chaude aux haricots ou une assiette de pâtes augmente quotidiennement. Presque 15 000 personnes sont nourries quotidiennement dans les cuisines de soupe populaire d’Athènes. En outre, l’Eglise orthodoxe approvisionne dans tout le pays 250 000 personnes dans le besoin. «Ensemble, nous pouvons y arriver»: Avec ce slogan, on fait appel dans les supermarchés grecs aux dons alimentaires, une action de la station de radio Skai. A côté des caisses se trouvent des bacs, dans lesquels ceux qui ont encore assez peuvent laisser des conserves, de l’huile d’olive, des pommes de terre, des pâtes ou du riz pour les repas des pauvres.

«Mâchez le plus longtemps possible vos aliments» – conseils du temps de l’Occupation allemande de 1941–1944

«Les recettes de la faim» – c’est ainsi que s’intitule un livre qui commence à devenir un best-seller en Grèce. De plus en plus de Grecs paient volontairement les 12,90 euros que coûte ce volume – beaucoup dans l’espoir d’économiser de l’argent en le lisant. L’historienne Eleni Nikolaidou a écrit ce livre. «L’idée m’est venue en lisant par hasard dans un journal datant des années de guerre, un article intitulé ‹c’est ainsi qu’on récolte des miettes de pain›», raconte l’écrivain. Pendant 18 mois, Nikolaidou a examiné les archives des journaux grecs des années 1941–1944, période de l’Occupation allemande.
Elle a rassemblé des recettes qui permettent de nourrir tant bien que mal une famille dans des conditions très difficiles. «Mâchez vos aliments le plus longtemps possible afin que l’estomac ressente le rassasiement plus lontemps», est un des conseils.
Durant l’hiver 1941/42, 300 000 personnes sont mortes de faim et de froid en Grèce, parce que les Allemands avaient confisqué tous les combustibles et denrées alimentaires. La situation n’est pas encore aujourd’hui aussi désespérée qu’elle l’était à cette époque. Mais pour la première fois depuis la fin de la guerre, un Grec sur cinq est au chômage. Chez les adolescents, un jeune sur deux est sans emploi. Les ruines calcinées et les façades noires de suie, qui rappellent les graves troubles d’il y a deux semaines, laissent entrevoir la violence potentielle qui se cache derrière cette statistique.

Sortir de l’UE

Selon le baromètre politique récent, neuf Grecs sur dix considèrent leur pays sur la mauvaise voie. La Grèce aborde sa cinquième année de récession. Comme la performance économique diminue continuellement, les taux de déficits et de dettes augmentent. C’est pourquoi le ministre des Finances augmente à nouveau les impôts et comprime le budget encore davantage pour satisfaire aux mesures d’épargne dictées par les créanciers internationaux. Ainsi, il retire au circuit économique encore plus d’argent et pousse le pays plus profond dans la récession. Cette année, le PIB baissera probablement de 5%.     •

Source: Handelsblatt du 21/3/12
(Traduction Horizons et débats)

Aperçu des mesures d’austérité grecques (en euros)

576 millions

Economies dans les dépenses de médicaments

  • 537 millions

Réductions des fonds pour la santé et les retraites; 500 millions sont issus du budget d’une nouvelle organisation nationale, qui doit garantir l’approvisionnement de base dans le système de santé, 15 millions issus du fond de la société de télécommunication OTE und 21 millions issus d’un fond d’un fournisseur d’électricité public

400 millions

Coupes dans le budget de la défense, 300 millions en renonçant à de nouveaux achats et 100 millions pour les coûts en cours

400 millions

Réductions des investissements publics

386 millions

Réductions des retraites principales et complémentaires

205 millions

Réductions des charges salariales pour le personnel

200 millions

Economies des dépenses administratives des ministères

86 millions

Réductions du budget du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, avant tout en supprimant des subventions

80 millions

Réductions dans le système éducatif, entre autre 39 millions d’économies sur les salaires d’enseignants de remplacement dans les écoles grecques de l’étranger tout comme 10 millions dans la promotion de la recherche et de la technologie

70 millions

Réductions des aides pour les campagnes électorales

66 millions

Coupes dans le budget du ministère des Finances en diminuant les retraites

59 millions

Réductions de la promotion communale

50 millions

Suppression des heures supplémentaires des médecins dans les hôpitaux d’Etat

43 millions

Réductions des allocations pour les familles ayant plus de trois enfants

25 millions

Réductions du budget pour la culture et le tourisme

3 millions

Réducti



http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=3256

 

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Sur ce blog,

 

 

 

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Voir aussi :

 

La lettre laissée par le retraité qui s'est suicidé à Athènes

 

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