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http://www.01net.com/editorial/563170/acta-la-commission-europeenne-essaierait-elle-de-noyer-le-poisson/
La France, pivot d’une révolution européenne
Posted: 04 Apr 2012 11:56 PM PDT
Avant-hier, j’ai fini l’excellent livre « La déconstruction européenne » d’Eric Juillot (résumé bientôt sur le blog), qui propose une histoire de la construction européenne et du débat public sur le sujet depuis soixante ans. L’occasion de se demander s’il serait possible de réformer l’Europe ?
Une poussée souverainiste
En effet, il est bien évident que les partisans de l’intégration européenne ne manquent pas d’affirmer que la France ne pourrait pas obtenir une réorientation du projet européen dans un sens plus respectueux de la souveraineté des États nations. Mais un tel argument dénote une méconnaissance profonde de la dynamique actuellement à l’œuvre à l’échelle de notre continent. A part dans quelques cénacles isolés, les chimères de l’intégration reculent presque partout. Tout d’abord, en 2009, la cour de Karlsruhe a mis des limites très strictes pour protéger la souveraineté allemande. Ensuite, les deux années de crise financière de la zone euro ont démontré que Berlin refuse de mettre la main à la poche et freine les évolutions fédéralistes. Mieux, les pays du Sud, traditionnellement très positifs à l’égard de l’Europe, deviennent de moins en moins enthousiastes, au fur et à mesure que des plans d’austérité inhumaines leur sont imposés. Le rôle pivotal de la France
Ce qui est intéressant, c’est que le Royaume-Uni et l’Allemagne adoptent aujourd’hui une tonalité fortement souverainiste. Au contraire, la France reste dans une logique intégratrice. Mais cela signifie que si la France basculait dans le camp souverainiste, les équilibres politiques seraient bouleversés en Europe puisque les trois premières puissances de l’Union Européenne pousseraient alors probablement dans le même sens d’une moindre intégration politique.
Et après quelques années de maltraitance, ce ne sont pas les Etats du Sud qui viendront défendre la troïka technocratique européenne (BCE, Commission, Cour de Justice), qui n’aurait alors plus que les yeux pour pleurer. Bref, le basculement de la France et de ses dirigeants vers une position conforme à ce que pense la majorité de la population (comme le montrait 2005) provoquerait probablement l’effondrement de l’ordre européen actuel pour en construire un nouveau.
Le point de basculement de l’aventure européenne approche. Le projet monstrueux enfanté à Maastricht et Lisbonne touche à sa fin. Comme pour la CED, il reviendra à la France de porter le coup fatal, même si nous en sommes à l’origine. Ce n’est plus qu’une question de temps. Les autres pays sont prêts.