29 mai 2011
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« A Beastly Century », un surnom, utilisé par la romancière britannique Margaret Drabble, qui sonne parfaitement à l’oreille pour décrire le XXe siècle. Il y a eu environ 231 millions de morts en 100 ans de guerres et conflits, selon l’étude de Milton Leitenberg de l’institut néerlandais de relations internationales Clingendael Institute. Une étude consacrée au nombre de morts provoquées par les guerres et les conflits durant le XXe siècle. [1]

« En cette époque décadente de marchandisation du monde où même la virginité d'une femme est monnayée sur Internet, la guerre est un marché bien trop juteux pour que le lobby des armes se remémore « A Beastly Century ». »
Un chiffre qui n’est pas incroyable, qui n’est pas mirobolant, qui n’est pas terrifiant non plus car, selon moi, aucun qualificatif ne permettrait de le définir. Toutefois, ce chiffre noir écrit en rouge sang devrait en toute logique interpeller les instances internationales. Ce chiffre devrait brûler les lèvres de tout militant du mouvement anti-guerre. Ce chiffre ne représente qu’un grain de poussière comparé à la somme de toutes les dépenses astronomiques dépensées par les États dans la course à l’armement, ajouté aux gains des marchands de mort et trafiquants d’armes.
Environ 231 millions d’êtres humains ont été tués à la suite d’une décision d’origine humaine. 4 millions de morts au Congo belge entre 1900 et 1908. Entre 13 et 15 millions de morts pour la Première Guerre Mondiale. La guerre civile en Russie de 1918 à 1922 a fait plus de 12,5 millions de victimes. La révolution mexicaine de 1909 à 1916 en a fait 1 million. Le génocide arménien de 1915 à 1916 a coûté la vie à 1,2 millions d’individus. La guerre civile en Espagne de 1936 à 1939 a fauché 600 000 âmes et la Seconde Guerre Mondiale a causé à elle seule entre 65 et 75 millions de morts.
Malgré toutes ces macabres tragédies provoquées, souvent calculées, par des hommes de pouvoir et à jamais gravées dans la mémoire de l’humanité, l’ensemble des guerres et des conflits qui ont éclaté après Hiroshima & Nagasaki, après ces jours les plus sombres de l’histoire des hommes, les 6 et 9 août 1945, ont encore entraîné le décès de plusieurs dizaines de millions d’êtres humains à travers le monde, et cela malgré la création de l’Organisation des Nations Unies. Un million de combattants communistes vietnamiens et 4 millions de civils ont été tués durant la guerre du Vietnam de 1959 à 1975. 46,5 millions de morts dans les différentes campagnes sous la dictature communiste chinoise de Mao Zedong entre 1949 et 1976. Un chiffre qui ne se résume pas à des guerres et des conflits sous Mao mais aussi à des choix politiques ayant provoqué la famine et une mauvaise gestion des soins de santé. 2 millions de morts dans la guerre civile du Nigéria-Biafra de 1969 à 1970. 1,5 millions pour l’indépendance du Bangladesh en 1971. Entre 1,5 et 2,5 millions de Cambodgiens ont été exterminés par les Khmers Rouges de Pol Pot entre 1975 et 1979. Entre 500 000 et 1,2 millions pendant la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988. 2 millions de morts au Soudan entre 1983 et 2000. 800 000 au Rwanda et 350 000 en Somalie parmi les 4 millions de personnes qui ont été tuées durant les seules guerres des années 1990. 80 % de ces 4 millions étaient des femmes et des enfants. La famine causée par les choix politiques de la Corée du Nord, pour la seconde moitié des années 1990, a fait entre 600 000 et 2,65 millions de morts. Entre 1970 et 2000, ce sont 400 000 Nord-coréens qui ont perdu la vie dans les goulags.
En observant comment la guerre contre le terrorisme a débuté suite aux attentats du 11 septembre 2001, il n’est pas impossible que le XXIe siècle soit tout aussi meurtrier que le précédent, si ce n’est pire. Il est impératif de mentionner et de constamment rappeler ces terribles chiffres afin de permettre aux gens de prendre pleinement conscience de l’aberration des guerres modernes. Demandez-vous quel est le rôle et l’influence de l’industrie de l’armement dans toutes ces guerres. En 1994, le président Bill Clinton reconnaissait que le trafic d’armes est un instrument essentiel des guerres proxy, ou guerres menées par des intermédiaires, comme un outil essentiel de la politique étrangère des États-Unis. [2]
En octobre 2006, selon une étude de la revue médicale britannique The Lancet, il a été estimé que les invasion et occupation américaines de l’Irak ont causé la mort de 655 000 irakiens, soit une moyenne de 448 décès par jour, près de 22 fois plus important que le nombre de 30 000 « plus ou moins » donné par le président George W. Bush lors d’une conférence une année plus tôt. [3] L’article établit que l’intervention américaine a tué plus de deux fois plus d’Irakiens en trois ans et demi que le régime de Saddam Hussein en 24 ans au pouvoir en se basant sur les estimations de Human Rights Watch dévoilant qu’entre 250 000 et 290 000 personnes sont décédées sous le gouvernement baasiste. Au mois de décembre 2006, 2978 soldats américains avaient perdu la vie depuis le début de la guerre d’Irak. Un chiffre officiel qui représente une moyenne de 2 soldats tués par jour. Un chiffre officiel qui a dépassé le nombre de victimes des attentats du 11 septembre 2001. Aujourd’hui, selon les chiffres du Projet Censuré [4], le bain de sang irakien, pour ne pas utiliser le terme complexe de génocide, estimé entre 1,2 et 1,3 millions de morts semble prédire que le XXIe siècle ne soit guère différent du précédent. Dans la guerre à l’énergie entre la Chine et les États-Unis, la guerre civile du Darfour, au Soudan, aurait fait 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, 10 000 selon Khartoum, et plus de 2,7 millions de déplacés.
Marc Herold, professeur d’économie américain à l’Université du New Hampshire, pour dénombrer les premières victimes civiles de la guerre d’Afghanistan, s’est basé sur les rapports corroborés par des agences de secours, l’ONU, les témoignages, les chaînes de TV, les journaux et les agences de presse du monde entier et estime qu’il y a eu au moins 3767 civils tués par les bombes américaines rien qu’entre le 7 octobre 2001 et le 10 décembre 2001. Ce qui revient à 62 innocents tués par jour pendant deux mois [5]. Un chiffre non-officiel qui a également dépassé le nombre de victimes des attentats du 11 septembre 2001.
« Les journalistes ergotent sur le nombre de morts dues aux bombardements américains : « je suis sceptique » dit un journaliste de BBC World (25 octobre 2001) parlant de 15 morts civils afghans, « les Taliban ont tendance à embellir (sic) la réalité et on ne nous a pas montré les corps« . La même méfiance prévaut à TFI (infos de 20 heures du 6 novembre 2001), mais pour une raison diamétralement opposée : les Taliban « exhibent complaisamment » des cadavres d’enfants. Par contraste, on n’a pas contesté les chiffres des victimes des « Twin Towers » : on nous dit 5000, on répète 5000; on nous dit 6000, va pour 6000; on recompte, il y en a moins, qu’importe; et personne ne crie à l’intoxication ou à la désinformation. On n’a pas demandé à voir les corps. On n’a reproché aux Américains ni de les montrer, ni de ne pas les montrer. La différence tient en cette phrase répétée : « On ne peut pas faire confiance aux Taliban« , qui implique qu’on peut faire confiance aux Américains. Ce « double standard » dans le reportage, s’ajoutant au « double standard » dans la conduite de cette guerre, passe peut-être inaperçu ici, mais pas hors d’Europe et des USA, là où habitent la majorité des habitants de la planète. » Christine Delphy et Maya Surduts.
En 2002, 173 conflits politiques ont été identifiés d’après les analystes allemands du Heidelberger Institut für Internationale Konfliktforschung(HIIK). Des conflits politiques classés en fonction de leur intensité : 13 guerres (Angola, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, Libéria, Ouganda, Soudan, Colombie, Népal, Tchétchénie, Afghanistan (2) et Israël-Palestine) et 29 crises sévères donnant un total de 42 conflits ayant entrainé des morts. 42 crises légères ont présenté une violence occasionnelle et 131 avec un caractère non-violent divisés entre 52 manifestations conflictuelles et 79 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 4 : Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Haïti et Vénézuela. [6]
Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), un autre préstigieux institut d’études stratégiques publiant diverses informations sur le développement de l’armement, les dépenses militaires, la production et le marché de l’armement, le désarmement, les conflits, la prévention des conflits et la sécurité, a révèlé que le total des dépenses militaires mondiales, pour l’année 2002, s’est élevé à 794 milliards de dollars, soit 2,5% du PIB mondial et 128 dollars par habitant sur Terre. La Chine, l’Inde et le Pakistan étaient respectivement les premier, deuxième et troisième importateurs d’armes. [7]
En 2003, 218 conflits politiques ont été observés par le HIIK : 14 guerres (Afrique Centrale, Burundi, Congo (2) Côte d’Ivoire, Libéria, Ouganda, Colombie (3), Indonésie et Irak (3)) et 21 crises sévères donnant un total de 35 conflits où l’usage des armes a été massivement employé. Il y a eu 45 crises légères avec une violence sporadique et 138 conflits non-violents divisés entre 63 manifestations conflictuelles et 75 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 7 : les Commores, Afrique Centrale, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, Guinée-Bissau, Bolivie et Géorgie. [8]
Le rapport du SIPRI pour l’année 2003 a indiqué que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 956 milliards, soit une hausse assez spectaculaire de 11 % par rapport à l’année 2002, en raison notamment du déclenchement de la guerre d’Irak et des interventions militaires en Afghanistan, toutes deux dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Un montant équivalant à 152 dollars par habitant sur terre, alors qu’à cette époque on approchait déjà du milliard de personnes menacées par la famine. Les dépenses militaires au Moyen-Orient ont augmenté d’au moins 10 %. En raison des frontières communes avec l’Irak agressé par la coalition américano-britannique, l’Iran et le Koweït ont augmenté leurs dépenses militaires respectivement de 25 % et 36 %. Pour la troisième année consécutive, la Russie était le principal exportateur d’armes devant les États-Unis. Pour la période 1999-2003, les cinq principaux importateurs étaient la Chine, la Grèce, l’Inde, la Turquie et le Royaume-Uni. [9]
En 2004, 230 conflits politiques ont été enregistrés par le HIIK : 3 guerres (Congo, Soudan et Irak) et 33 crises sévères faisant un total de 36 conflits ayant causé la mort de plusieurs personnes. 51 crises légères où l’usage de la force a été occasionel, et 143 conflits non-violents divisés entre 66 manifestations conflictuelles et 77 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 10 : Guinée, Guinée Equatoriale, Congo (2), Soudan (2), Nigeria, Ghana, Mauritanie (2). [10]
Pour la même année, le SIPRI a rapporté que le total des dépenses militaires mondiales s’était élevé à 1035 milliards de dollars, 2,6 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse de 8 % par rapport à l’année 2003. Entre 1995 et 2004, les dépenses militaires mondiales ont progressé de 23 %. Un montant équivalant à 162 dollars par habitant sur terre. Depuis 2000, la Russie était le principal exportateur d’armes devant les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La Chine et l’Inde étaient à nouveau les deux principaux importateurs d’armes conventionnelles. [11]
Un chiffre qui n’est pas incroyable, qui n’est pas mirobolant, qui n’est pas terrifiant non plus car, selon moi, aucun qualificatif ne permettrait de le définir. Toutefois, ce chiffre noir écrit en rouge sang devrait en toute logique interpeller les instances internationales. Ce chiffre devrait brûler les lèvres de tout militant du mouvement anti-guerre. Ce chiffre ne représente qu’un grain de poussière comparé à la somme de toutes les dépenses astronomiques dépensées par les États dans la course à l’armement, ajouté aux gains des marchands de mort et trafiquants d’armes.
Environ 231 millions d’êtres humains ont été tués à la suite d’une décision d’origine humaine. 4 millions de morts au Congo belge entre 1900 et 1908. Entre 13 et 15 millions de morts pour la Première Guerre Mondiale. La guerre civile en Russie de 1918 à 1922 a fait plus de 12,5 millions de victimes. La révolution mexicaine de 1909 à 1916 en a fait 1 million. Le génocide arménien de 1915 à 1916 a coûté la vie à 1,2 millions d’individus. La guerre civile en Espagne de 1936 à 1939 a fauché 600 000 âmes et la Seconde Guerre Mondiale a causé à elle seule entre 65 et 75 millions de morts.
Malgré toutes ces macabres tragédies provoquées, souvent calculées, par des hommes de pouvoir et à jamais gravées dans la mémoire de l’humanité, l’ensemble des guerres et des conflits qui ont éclaté après Hiroshima & Nagasaki, après ces jours les plus sombres de l’histoire des hommes, les 6 et 9 août 1945, ont encore entraîné le décès de plusieurs dizaines de millions d’êtres humains à travers le monde, et cela malgré la création de l’Organisation des Nations Unies. Un million de combattants communistes vietnamiens et 4 millions de civils ont été tués durant la guerre du Vietnam de 1959 à 1975. 46,5 millions de morts dans les différentes campagnes sous la dictature communiste chinoise de Mao Zedong entre 1949 et 1976. Un chiffre qui ne se résume pas à des guerres et des conflits sous Mao mais aussi à des choix politiques ayant provoqué la famine et une mauvaise gestion des soins de santé. 2 millions de morts dans la guerre civile du Nigéria-Biafra de 1969 à 1970. 1,5 millions pour l’indépendance du Bangladesh en 1971. Entre 1,5 et 2,5 millions de Cambodgiens ont été exterminés par les Khmers Rouges de Pol Pot entre 1975 et 1979. Entre 500 000 et 1,2 millions pendant la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988. 2 millions de morts au Soudan entre 1983 et 2000. 800 000 au Rwanda et 350 000 en Somalie parmi les 4 millions de personnes qui ont été tuées durant les seules guerres des années 1990. 80 % de ces 4 millions étaient des femmes et des enfants. La famine causée par les choix politiques de la Corée du Nord, pour la seconde moitié des années 1990, a fait entre 600 000 et 2,65 millions de morts. Entre 1970 et 2000, ce sont 400 000 Nord-coréens qui ont perdu la vie dans les goulags.
En observant comment la guerre contre le terrorisme a débuté suite aux attentats du 11 septembre 2001, il n’est pas impossible que le XXIe siècle soit tout aussi meurtrier que le précédent, si ce n’est pire. Il est impératif de mentionner et de constamment rappeler ces terribles chiffres afin de permettre aux gens de prendre pleinement conscience de l’aberration des guerres modernes. Demandez-vous quel est le rôle et l’influence de l’industrie de l’armement dans toutes ces guerres. En 1994, le président Bill Clinton reconnaissait que le trafic d’armes est un instrument essentiel des guerres proxy, ou guerres menées par des intermédiaires, comme un outil essentiel de la politique étrangère des États-Unis. [2]
En octobre 2006, selon une étude de la revue médicale britannique The Lancet, il a été estimé que les invasion et occupation américaines de l’Irak ont causé la mort de 655 000 irakiens, soit une moyenne de 448 décès par jour, près de 22 fois plus important que le nombre de 30 000 « plus ou moins » donné par le président George W. Bush lors d’une conférence une année plus tôt. [3] L’article établit que l’intervention américaine a tué plus de deux fois plus d’Irakiens en trois ans et demi que le régime de Saddam Hussein en 24 ans au pouvoir en se basant sur les estimations de Human Rights Watch dévoilant qu’entre 250 000 et 290 000 personnes sont décédées sous le gouvernement baasiste. Au mois de décembre 2006, 2978 soldats américains avaient perdu la vie depuis le début de la guerre d’Irak. Un chiffre officiel qui représente une moyenne de 2 soldats tués par jour. Un chiffre officiel qui a dépassé le nombre de victimes des attentats du 11 septembre 2001. Aujourd’hui, selon les chiffres du Projet Censuré [4], le bain de sang irakien, pour ne pas utiliser le terme complexe de génocide, estimé entre 1,2 et 1,3 millions de morts semble prédire que le XXIe siècle ne soit guère différent du précédent. Dans la guerre à l’énergie entre la Chine et les États-Unis, la guerre civile du Darfour, au Soudan, aurait fait 300 000 morts selon les estimations de l’ONU, 10 000 selon Khartoum, et plus de 2,7 millions de déplacés.
Marc Herold, professeur d’économie américain à l’Université du New Hampshire, pour dénombrer les premières victimes civiles de la guerre d’Afghanistan, s’est basé sur les rapports corroborés par des agences de secours, l’ONU, les témoignages, les chaînes de TV, les journaux et les agences de presse du monde entier et estime qu’il y a eu au moins 3767 civils tués par les bombes américaines rien qu’entre le 7 octobre 2001 et le 10 décembre 2001. Ce qui revient à 62 innocents tués par jour pendant deux mois [5]. Un chiffre non-officiel qui a également dépassé le nombre de victimes des attentats du 11 septembre 2001.
« Les journalistes ergotent sur le nombre de morts dues aux bombardements américains : « je suis sceptique » dit un journaliste de BBC World (25 octobre 2001) parlant de 15 morts civils afghans, « les Taliban ont tendance à embellir (sic) la réalité et on ne nous a pas montré les corps« . La même méfiance prévaut à TFI (infos de 20 heures du 6 novembre 2001), mais pour une raison diamétralement opposée : les Taliban « exhibent complaisamment » des cadavres d’enfants. Par contraste, on n’a pas contesté les chiffres des victimes des « Twin Towers » : on nous dit 5000, on répète 5000; on nous dit 6000, va pour 6000; on recompte, il y en a moins, qu’importe; et personne ne crie à l’intoxication ou à la désinformation. On n’a pas demandé à voir les corps. On n’a reproché aux Américains ni de les montrer, ni de ne pas les montrer. La différence tient en cette phrase répétée : « On ne peut pas faire confiance aux Taliban« , qui implique qu’on peut faire confiance aux Américains. Ce « double standard » dans le reportage, s’ajoutant au « double standard » dans la conduite de cette guerre, passe peut-être inaperçu ici, mais pas hors d’Europe et des USA, là où habitent la majorité des habitants de la planète. » Christine Delphy et Maya Surduts.
En 2002, 173 conflits politiques ont été identifiés d’après les analystes allemands du Heidelberger Institut für Internationale Konfliktforschung(HIIK). Des conflits politiques classés en fonction de leur intensité : 13 guerres (Angola, Burundi, Congo, Côte d’Ivoire, Libéria, Ouganda, Soudan, Colombie, Népal, Tchétchénie, Afghanistan (2) et Israël-Palestine) et 29 crises sévères donnant un total de 42 conflits ayant entrainé des morts. 42 crises légères ont présenté une violence occasionnelle et 131 avec un caractère non-violent divisés entre 52 manifestations conflictuelles et 79 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 4 : Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Haïti et Vénézuela. [6]
Le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), un autre préstigieux institut d’études stratégiques publiant diverses informations sur le développement de l’armement, les dépenses militaires, la production et le marché de l’armement, le désarmement, les conflits, la prévention des conflits et la sécurité, a révèlé que le total des dépenses militaires mondiales, pour l’année 2002, s’est élevé à 794 milliards de dollars, soit 2,5% du PIB mondial et 128 dollars par habitant sur Terre. La Chine, l’Inde et le Pakistan étaient respectivement les premier, deuxième et troisième importateurs d’armes. [7]
En 2003, 218 conflits politiques ont été observés par le HIIK : 14 guerres (Afrique Centrale, Burundi, Congo (2) Côte d’Ivoire, Libéria, Ouganda, Colombie (3), Indonésie et Irak (3)) et 21 crises sévères donnant un total de 35 conflits où l’usage des armes a été massivement employé. Il y a eu 45 crises légères avec une violence sporadique et 138 conflits non-violents divisés entre 63 manifestations conflictuelles et 75 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 7 : les Commores, Afrique Centrale, Mauritanie, Sao Tomé-et-Principe, Guinée-Bissau, Bolivie et Géorgie. [8]
Le rapport du SIPRI pour l’année 2003 a indiqué que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 956 milliards, soit une hausse assez spectaculaire de 11 % par rapport à l’année 2002, en raison notamment du déclenchement de la guerre d’Irak et des interventions militaires en Afghanistan, toutes deux dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Un montant équivalant à 152 dollars par habitant sur terre, alors qu’à cette époque on approchait déjà du milliard de personnes menacées par la famine. Les dépenses militaires au Moyen-Orient ont augmenté d’au moins 10 %. En raison des frontières communes avec l’Irak agressé par la coalition américano-britannique, l’Iran et le Koweït ont augmenté leurs dépenses militaires respectivement de 25 % et 36 %. Pour la troisième année consécutive, la Russie était le principal exportateur d’armes devant les États-Unis. Pour la période 1999-2003, les cinq principaux importateurs étaient la Chine, la Grèce, l’Inde, la Turquie et le Royaume-Uni. [9]
En 2004, 230 conflits politiques ont été enregistrés par le HIIK : 3 guerres (Congo, Soudan et Irak) et 33 crises sévères faisant un total de 36 conflits ayant causé la mort de plusieurs personnes. 51 crises légères où l’usage de la force a été occasionel, et 143 conflits non-violents divisés entre 66 manifestations conflictuelles et 77 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 10 : Guinée, Guinée Equatoriale, Congo (2), Soudan (2), Nigeria, Ghana, Mauritanie (2). [10]
Pour la même année, le SIPRI a rapporté que le total des dépenses militaires mondiales s’était élevé à 1035 milliards de dollars, 2,6 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse de 8 % par rapport à l’année 2003. Entre 1995 et 2004, les dépenses militaires mondiales ont progressé de 23 %. Un montant équivalant à 162 dollars par habitant sur terre. Depuis 2000, la Russie était le principal exportateur d’armes devant les États-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni. La Chine et l’Inde étaient à nouveau les deux principaux importateurs d’armes conventionnelles. [11]


En 2005, 249 conflits politiques ont été analysés par le HIIK : 2 guerres (Soudan et Irak) et 22 crises sévères faisant un total de 24 conflits où il y a eu des violences massives. 74 conflits avec des violences sporadiques et 151 conflits non-violents divisés entre 86 manifestations hostiles et 65 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 3 : Mauritanie, Népal et Kyrgyzstan. La France faisait l’objet de deux analyses consacrées aux violences en Corse et dans les banlieues. [12]
Le SIPRI nous a appris que le total des dépenses militaires mondiales en 2005 s’est élevé à 1118 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse de 3,4 % par rapport à l’année 2004. 48 % de ces dépenses ne concernait que les États-Unis, soit près de 1800 dollars par citoyen américain ou 172 dollars par habitant sur terre.[13]
En 2006, 278 conflits politiques ont été examinés par le HIIK : 6 guerres (Somalie, Soudan, Sri Lanka, Afghanistan, Irak et Israël-Liban) et 29 crises sévères donnant un total de 35 conflits avec une intense violence massive et de nombreuses pertes humaines, 83 conflits dans lesquels la violence a été utilisée de façon occasionnelle, et 160 conflits divisés entre 100 manifestations conflictuelles et 60 conflits latents. Le nombre de coups d’État était de 2 : Thaïlande et les îles Fidji. [14]
En 2006, le rapport du SIPRI révèlait que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 1204 milliards de dollars, 2,5 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse de 3,5 % par rapport à l’année 2005. Depuis 1997, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 37 % ! À eux seuls, les États-Unis ont déboursé 528,7 milliards, soit 46 % des dépenses militaires de la planète, précisément 1756 dollars par citoyen américain. Les dépenses militaires en Europe orientale ont augmenté de 12 % en un an, la plus grande augmentation toutes régions confondues. Alors que les livraisons d’armes vers l’Iran, en provenance principalement de la Russie, ont énormément attiré l’attention des médias spécialisés, les livraisons des États-Unis vers Israël, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis étaient largement supérieures. Dépassant enfin la Russie, les États-Unis étaient le premier exportateur d’armes puis venaient l’Allemagne en troisième position, suivie de la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie, la Chine, la Suède et Israël. La Chine, l’Inde, la Grèce, les Emirats Arabes Unis, la Corée du Sud, l’Australie, Israël, l’Egypte, la Turquie et l’Iran étaient les dix principaux importateurs d’armes. [15]
En 2007, 344 conflits politiques ont été constatés par le HIIK : 6 guerres (Somalie, Soudan, Pakistan, Sri Lanka, Afghanistan et Irak) et 26 crises sévères faisant un total de 32 conflits très violents ayant causé des pertes humaines et militaires, 107 crises légères avec usage occasionnel de la violence et 198 conflits considérés non-violents divisés entre 126 manifestations conflictuelles et 79 conflits latents. Il n’y a eu qu’un seul coup d’État, aux Philippines. [16]
Le rapport du SIPRI nous révèle que le total des dépenses militaires mondiales en 2007 s’est élevé à 1339 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse importante de 6 % par rapport à l’année 2006. Un montant équivalant à environ 202 dollars par habitant sur Terre. Un chiffre qui a atteint un niveau supérieur à celui connu lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sur la période 1998-2007, les dépenses militaires de l’Amérique du Nord ont progressé de 65 %, du Moyen-Orient de 62 %, de l’Asie du Sud de 57 %, alors que l’Afrique et l’Asie du Sud-Est atteignent chacune 51 %. C’est en Europe occidentale où l’évolution des dépenses militaires a été la plus faible avec seulement 6 % alors que, sur la même période 1998-2007, les dépenses d’Europe orientale ont massivement augmenté de plus de 162 % ! L’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient restent les principales régions destinataires pour la période 2003-2007. Les principaux exportateurs d’armes étaient, comme d’habitude, les États-Unis suivis de la Russie, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. [17]
En 2008, 345 conflits politiques ont eu lieu selon le HIIK : 9 guerres (Géorgie, Somalie, Soudan, Tchad, Sri Lanka, Pakistan, Afghanistan, Irak et Turquie) et 30 crises sévères donnant un total de 39 conflits avec usage massive de la violence, 95 crises légères avec une faible intensité de la violence et 221 conflits non-violents divisés entre 129 manifestations conflictuelles et 82 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 3 : Mauritanie, Guinée-Bissau et Turquie. [18]
Le rapport du SIPRI de 2008 a établi que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 1464 milliards de dollars, 2,4 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse plus légère de 4 % par rapport à l’année 2007. Un montant équivalant à 217 dollars par terrien. 41,5 % de ce montant rien pour les États-Unis, soit plus que les 14 autres principaux pays réunis ! Toujours aux Etats-Unis, le budget à la défense a augmenté de 67 % depuis 1999. Par région sur la période 1999-2008, les dépenses ont augmenté partout sur le globe, en Afrique du Nord de 94 %, en Afrique subsaharienne de 19 %, en Amérique du Nord de 66 %, en Amérique centrale de 21 %, en Amérique du Sud de 50 %, en Asie méridionale de 41 %, en Asie orientale de 56 %, en Océanie de 36 %, au Moyen-Orient de 56 %, en Europe occidentale d’un petit 5 % et enfin, en Europe orientale de 174 % ! [19]
En 2009, 365 conflits politiques ont été mentionnés dans le dernier baromètre annuel des conflits publié par le HIIK : 7 guerres (Afghanistan, Pakistan, Israël-Palestine, Yémen, Sri Lanka et Somalie) et 24 crises sévères donnant un total de 31 conflits hyper-violents entrainant la mort de civils et militaires. 121 crises légères avec des incidents violents et 222 conflits non-violents divisés entre 114 manifestations conflictuelles et 108 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 6 : Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Togo, Ethiopie et Bolivie. Malgré le caractère des événements, le coup d’État au Honduras n’a pas été pris en compte par les analystes allemands. [20]
Dans son dernier rapport également, le SIPRI révèle que le total des dépenses militaires mondiales pour l’année 2009 s’est élevé à 1531 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse de 5,9 % par rapport à l’année 2008 et une augmentation significative de 49 % depuis 2000. Les Etats-Unis, avec une augmentation de 47 milliards de dollars par rapport au budget de 2008, ont représenté 54 % de l’augmentation des dépenses militaires mondiales. Ne disposant pas de chiffres officiels pour la Chine, le SIPRI avance une estimation de 100 milliards de dollars. Quant à la France, elle se positionne troisième de ce classement avec 63,9 milliards de dollars. [21]
Au total, de 2002 à 2009, ce sont 9541 milliards de dollars qui ont été dépensés dans le course à la mort et la destruction. Un montant qui ne tient évidemment pas compte des caisses noires « officiellement inexistantes », et qui ne concerne pas non plus les armes biologiques, chimiques et nucléaires mais uniquement les armes conventionnelles.
En 2002, le SIPRI annonçait déjà une hausse jusqu’à 2009, la guerre contre le terrorisme expliquant entre autre cette tendance à la hausse. Tout comme les conflits ont augmenté dans le monde depuis 2002, les dépenses mondiales ont explosé depuis 2002. Cependant, il importe de préciser que l’augmentation des conflits n’est pas une conséquence directe de la hausse des dépenses militaires, et vice versa. Il est très difficile de retracer l’origine des armes utilisées dans certaines zones de conflit, comme en Afrique. Toutefois, personne n’ignore quels sont les pays d’origine de ces armes qui se retrouvent un jour ou l’autre sur le marché noir. De même qu’il faut signaler que les marchands d’armes n’équipent pas que des nations embourbées dans des guerres mais de nombreux pays tels que le Brésil, la Chine, l’Inde et le Vénézuela équipent ou modernisent leurs forces armées en prévention à la sécurité de leurs ressources naturelles pouvant attiser la convoitise des puissances en mal de matières premières.
Selon le rapport d’étude « Guerre et paix au XXIe siècle » menée par le professeur Andrew Mack du Human Security Center et financée par le Canada, le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège et la Suisse, le nombre de conflits armés a diminué de 40 % depuis 1992. Malgré le massacre de Srébenica en Bosnie et le génocide du Rwanda, le nombre de génocides et autres massacres d’ampleur a chuté de 80 % entre 1988 et 2001. En 1950, une guerre faisait en moyenne 38 000 morts, contre 600 morts en 2002. Le correspondant Philippe Bolopion du journal Le Monde écrivait en octobre 2005, « cette tendance forte, décrite en préambule du rapport par l’archevêque Desmond Tutu comme un « rare message d’espoir », renverse un demi-siècle d’augmentation du nombre des conflits armés et de leur cortège de violence, dans le sillage de la Seconde Guerre Mondiale. »
En effet, les guerres modernes sont pour la majorité des cas devenues des guerres asymétriques. C’est à dire que la guerre confronte l’armée d’un État à des combattants dotés d’une capacité matérielle réduite, privilégiant des formes de combat insurrectionnelles et utilisant les points faibles de l’adversaire pour atteindre leur but. Ceci est une raison qui explique la diminution du nombre de morts. « Nous ne sommes plus dans le cas d’énormes guerres avec d’énormes armées, d’importants engagements et des armes conventionnelles lourdes », a déclaré Andrew Mack. « Les guerres d’aujourd’hui sont des combats de faible intensité à l’arme légère, de petites armes dans des pays très pauvres. Ils sont souvent extrêmement brutaux mais ils ne tuent pas beaucoup de gens », a rajouté le professeur lors d’une conférence de presse en 2005.
Bien que le nombre de morts dans un conflit armé à fortement baissé, les armes font de nombreux morts dans les zones hors-conflits comme le milieu urbain. Aux Etats-Unis, il y a 30 000 morts par arme à feu chaque année, soit presque autant que le nombre moyen de morts d’un conflit armée dans les années 1950. Pour l’année 2003, les Etats-Unis ont recensé 30 242 victimes, soit 83 par jour, répartis comme suit : 17 108 suicides, 11 829 homicides et 762 tirs non-intentionnels ou accidentels. Il y a douze fois plus d’homicides par arme à feu aux Etats-Unis qu’en Europe. En 2002 par exemple, aux Etats-Unis il y a eu 10 801 homicides pour 275 millions d’habitants tandis que l’Union européenne a compté 1260 homicides pour 376 millions d’habitants.
S’il y a bien deux industries qui ne connaîtront jamais la crise, ce sont ceux de l’armement et des pompes funèbres. En cette époque décadente de marchandisation du monde où même la virginité d’une femme est monnayée sur Internet, la guerre est un marché bien trop juteux pour que le lobby des armes se remémore « A Beastly Century ». Aux chiottes l’ethique ! Après tout, la valeur d’une vie humaine n’est qu’une statistique. Tous ces chiffres mentionnés sont affolants. Politiquement très sensibles pour des raisons évidentes, quoi de plus normal que de ne pas voir de compteur de morts placé dans un lieu publique comme il existe un compteur de la dette publique états-unienne installé au 1133 Sixth Avenue, près de Times Square à New-York. L’argent d’abord.
Saïd Ahmiri
Le SIPRI nous a appris que le total des dépenses militaires mondiales en 2005 s’est élevé à 1118 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse de 3,4 % par rapport à l’année 2004. 48 % de ces dépenses ne concernait que les États-Unis, soit près de 1800 dollars par citoyen américain ou 172 dollars par habitant sur terre.[13]
En 2006, 278 conflits politiques ont été examinés par le HIIK : 6 guerres (Somalie, Soudan, Sri Lanka, Afghanistan, Irak et Israël-Liban) et 29 crises sévères donnant un total de 35 conflits avec une intense violence massive et de nombreuses pertes humaines, 83 conflits dans lesquels la violence a été utilisée de façon occasionnelle, et 160 conflits divisés entre 100 manifestations conflictuelles et 60 conflits latents. Le nombre de coups d’État était de 2 : Thaïlande et les îles Fidji. [14]
En 2006, le rapport du SIPRI révèlait que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 1204 milliards de dollars, 2,5 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse de 3,5 % par rapport à l’année 2005. Depuis 1997, les dépenses militaires mondiales ont augmenté de 37 % ! À eux seuls, les États-Unis ont déboursé 528,7 milliards, soit 46 % des dépenses militaires de la planète, précisément 1756 dollars par citoyen américain. Les dépenses militaires en Europe orientale ont augmenté de 12 % en un an, la plus grande augmentation toutes régions confondues. Alors que les livraisons d’armes vers l’Iran, en provenance principalement de la Russie, ont énormément attiré l’attention des médias spécialisés, les livraisons des États-Unis vers Israël, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis étaient largement supérieures. Dépassant enfin la Russie, les États-Unis étaient le premier exportateur d’armes puis venaient l’Allemagne en troisième position, suivie de la France, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Italie, la Chine, la Suède et Israël. La Chine, l’Inde, la Grèce, les Emirats Arabes Unis, la Corée du Sud, l’Australie, Israël, l’Egypte, la Turquie et l’Iran étaient les dix principaux importateurs d’armes. [15]
En 2007, 344 conflits politiques ont été constatés par le HIIK : 6 guerres (Somalie, Soudan, Pakistan, Sri Lanka, Afghanistan et Irak) et 26 crises sévères faisant un total de 32 conflits très violents ayant causé des pertes humaines et militaires, 107 crises légères avec usage occasionnel de la violence et 198 conflits considérés non-violents divisés entre 126 manifestations conflictuelles et 79 conflits latents. Il n’y a eu qu’un seul coup d’État, aux Philippines. [16]
Le rapport du SIPRI nous révèle que le total des dépenses militaires mondiales en 2007 s’est élevé à 1339 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse importante de 6 % par rapport à l’année 2006. Un montant équivalant à environ 202 dollars par habitant sur Terre. Un chiffre qui a atteint un niveau supérieur à celui connu lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sur la période 1998-2007, les dépenses militaires de l’Amérique du Nord ont progressé de 65 %, du Moyen-Orient de 62 %, de l’Asie du Sud de 57 %, alors que l’Afrique et l’Asie du Sud-Est atteignent chacune 51 %. C’est en Europe occidentale où l’évolution des dépenses militaires a été la plus faible avec seulement 6 % alors que, sur la même période 1998-2007, les dépenses d’Europe orientale ont massivement augmenté de plus de 162 % ! L’Asie, l’Europe et le Moyen-Orient restent les principales régions destinataires pour la période 2003-2007. Les principaux exportateurs d’armes étaient, comme d’habitude, les États-Unis suivis de la Russie, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. [17]
En 2008, 345 conflits politiques ont eu lieu selon le HIIK : 9 guerres (Géorgie, Somalie, Soudan, Tchad, Sri Lanka, Pakistan, Afghanistan, Irak et Turquie) et 30 crises sévères donnant un total de 39 conflits avec usage massive de la violence, 95 crises légères avec une faible intensité de la violence et 221 conflits non-violents divisés entre 129 manifestations conflictuelles et 82 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 3 : Mauritanie, Guinée-Bissau et Turquie. [18]
Le rapport du SIPRI de 2008 a établi que le total des dépenses militaires mondiales s’est élevé à 1464 milliards de dollars, 2,4 % du PIB mondial, soit une nouvelle hausse plus légère de 4 % par rapport à l’année 2007. Un montant équivalant à 217 dollars par terrien. 41,5 % de ce montant rien pour les États-Unis, soit plus que les 14 autres principaux pays réunis ! Toujours aux Etats-Unis, le budget à la défense a augmenté de 67 % depuis 1999. Par région sur la période 1999-2008, les dépenses ont augmenté partout sur le globe, en Afrique du Nord de 94 %, en Afrique subsaharienne de 19 %, en Amérique du Nord de 66 %, en Amérique centrale de 21 %, en Amérique du Sud de 50 %, en Asie méridionale de 41 %, en Asie orientale de 56 %, en Océanie de 36 %, au Moyen-Orient de 56 %, en Europe occidentale d’un petit 5 % et enfin, en Europe orientale de 174 % ! [19]
En 2009, 365 conflits politiques ont été mentionnés dans le dernier baromètre annuel des conflits publié par le HIIK : 7 guerres (Afghanistan, Pakistan, Israël-Palestine, Yémen, Sri Lanka et Somalie) et 24 crises sévères donnant un total de 31 conflits hyper-violents entrainant la mort de civils et militaires. 121 crises légères avec des incidents violents et 222 conflits non-violents divisés entre 114 manifestations conflictuelles et 108 conflits latents. Le nombre de coups d’État, réussis et ratés, était de 6 : Guinée, Guinée-Bissau, Madagascar, Togo, Ethiopie et Bolivie. Malgré le caractère des événements, le coup d’État au Honduras n’a pas été pris en compte par les analystes allemands. [20]
Dans son dernier rapport également, le SIPRI révèle que le total des dépenses militaires mondiales pour l’année 2009 s’est élevé à 1531 milliards de dollars, soit une nouvelle hausse de 5,9 % par rapport à l’année 2008 et une augmentation significative de 49 % depuis 2000. Les Etats-Unis, avec une augmentation de 47 milliards de dollars par rapport au budget de 2008, ont représenté 54 % de l’augmentation des dépenses militaires mondiales. Ne disposant pas de chiffres officiels pour la Chine, le SIPRI avance une estimation de 100 milliards de dollars. Quant à la France, elle se positionne troisième de ce classement avec 63,9 milliards de dollars. [21]
Au total, de 2002 à 2009, ce sont 9541 milliards de dollars qui ont été dépensés dans le course à la mort et la destruction. Un montant qui ne tient évidemment pas compte des caisses noires « officiellement inexistantes », et qui ne concerne pas non plus les armes biologiques, chimiques et nucléaires mais uniquement les armes conventionnelles.
En 2002, le SIPRI annonçait déjà une hausse jusqu’à 2009, la guerre contre le terrorisme expliquant entre autre cette tendance à la hausse. Tout comme les conflits ont augmenté dans le monde depuis 2002, les dépenses mondiales ont explosé depuis 2002. Cependant, il importe de préciser que l’augmentation des conflits n’est pas une conséquence directe de la hausse des dépenses militaires, et vice versa. Il est très difficile de retracer l’origine des armes utilisées dans certaines zones de conflit, comme en Afrique. Toutefois, personne n’ignore quels sont les pays d’origine de ces armes qui se retrouvent un jour ou l’autre sur le marché noir. De même qu’il faut signaler que les marchands d’armes n’équipent pas que des nations embourbées dans des guerres mais de nombreux pays tels que le Brésil, la Chine, l’Inde et le Vénézuela équipent ou modernisent leurs forces armées en prévention à la sécurité de leurs ressources naturelles pouvant attiser la convoitise des puissances en mal de matières premières.
Selon le rapport d’étude « Guerre et paix au XXIe siècle » menée par le professeur Andrew Mack du Human Security Center et financée par le Canada, le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège et la Suisse, le nombre de conflits armés a diminué de 40 % depuis 1992. Malgré le massacre de Srébenica en Bosnie et le génocide du Rwanda, le nombre de génocides et autres massacres d’ampleur a chuté de 80 % entre 1988 et 2001. En 1950, une guerre faisait en moyenne 38 000 morts, contre 600 morts en 2002. Le correspondant Philippe Bolopion du journal Le Monde écrivait en octobre 2005, « cette tendance forte, décrite en préambule du rapport par l’archevêque Desmond Tutu comme un « rare message d’espoir », renverse un demi-siècle d’augmentation du nombre des conflits armés et de leur cortège de violence, dans le sillage de la Seconde Guerre Mondiale. »
En effet, les guerres modernes sont pour la majorité des cas devenues des guerres asymétriques. C’est à dire que la guerre confronte l’armée d’un État à des combattants dotés d’une capacité matérielle réduite, privilégiant des formes de combat insurrectionnelles et utilisant les points faibles de l’adversaire pour atteindre leur but. Ceci est une raison qui explique la diminution du nombre de morts. « Nous ne sommes plus dans le cas d’énormes guerres avec d’énormes armées, d’importants engagements et des armes conventionnelles lourdes », a déclaré Andrew Mack. « Les guerres d’aujourd’hui sont des combats de faible intensité à l’arme légère, de petites armes dans des pays très pauvres. Ils sont souvent extrêmement brutaux mais ils ne tuent pas beaucoup de gens », a rajouté le professeur lors d’une conférence de presse en 2005.
Bien que le nombre de morts dans un conflit armé à fortement baissé, les armes font de nombreux morts dans les zones hors-conflits comme le milieu urbain. Aux Etats-Unis, il y a 30 000 morts par arme à feu chaque année, soit presque autant que le nombre moyen de morts d’un conflit armée dans les années 1950. Pour l’année 2003, les Etats-Unis ont recensé 30 242 victimes, soit 83 par jour, répartis comme suit : 17 108 suicides, 11 829 homicides et 762 tirs non-intentionnels ou accidentels. Il y a douze fois plus d’homicides par arme à feu aux Etats-Unis qu’en Europe. En 2002 par exemple, aux Etats-Unis il y a eu 10 801 homicides pour 275 millions d’habitants tandis que l’Union européenne a compté 1260 homicides pour 376 millions d’habitants.
S’il y a bien deux industries qui ne connaîtront jamais la crise, ce sont ceux de l’armement et des pompes funèbres. En cette époque décadente de marchandisation du monde où même la virginité d’une femme est monnayée sur Internet, la guerre est un marché bien trop juteux pour que le lobby des armes se remémore « A Beastly Century ». Aux chiottes l’ethique ! Après tout, la valeur d’une vie humaine n’est qu’une statistique. Tous ces chiffres mentionnés sont affolants. Politiquement très sensibles pour des raisons évidentes, quoi de plus normal que de ne pas voir de compteur de morts placé dans un lieu publique comme il existe un compteur de la dette publique états-unienne installé au 1133 Sixth Avenue, près de Times Square à New-York. L’argent d’abord.
Saïd Ahmiri
Notes
[1] : http://www.clingendael.nl/publications/2006/20060800_cdsp...
[2] : http://pedagogie.ac-montpellier.fr/hist_geo/defense/pdf/c...
[3] : http://www.wsws.org/francais/News/2006/octobre06/131006_i...
[4] : http://www.voltairenet.org/article163975.html
[5] : http://www.rawa.org/civilian_fr.htm
[6] : Conflict Barometer 2002 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[7] : SIPRI Yearbook 2003 http://www.sipri.org/yearbook/2003/files/SIPRIYB03miniFR....
[8] : Conflict Barometer 2003 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[9] : SIPRI Yearbook 2004 http://www.sipri.org/yearbook/2004/files/SIPRIYB04miniFR....
[10] : Conflict Barometer 2004 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[11] : SIPRI Yearbook 2005 http://www.sipri.org/yearbook/2005/files/mini/SIPRIYB05mi...
[12] : Conflict Barometer 2005 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[13] : SIPRI Yearbook 2006 http://www.sipri.org/yearbook/2006/files/mini/yb06minifr....
[14] : Conflict Barometer 2006 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[15] : SIPRI Yearbook 2007 http://www.sipri.org/yearbook/2007/files/mini/yb07minifr....
[16] : Conflict Barometer 2007 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[17] : SIPRI Yearbook 2008 http://www.sipri.org/yearbook/2008/files/SIPRIYB08summary...
[18] : Conflict Barometer 2008 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[19] : SIPRI Yearbook 2009 http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/2010-03-sip...
[20] : Conflict Barometer 2009 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[21] : http://www.sipri.org/media/pressreleases/pressreleasetran...
[1] : http://www.clingendael.nl/publications/2006/20060800_cdsp...
[2] : http://pedagogie.ac-montpellier.fr/hist_geo/defense/pdf/c...
[3] : http://www.wsws.org/francais/News/2006/octobre06/131006_i...
[4] : http://www.voltairenet.org/article163975.html
[5] : http://www.rawa.org/civilian_fr.htm
[6] : Conflict Barometer 2002 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[7] : SIPRI Yearbook 2003 http://www.sipri.org/yearbook/2003/files/SIPRIYB03miniFR....
[8] : Conflict Barometer 2003 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[9] : SIPRI Yearbook 2004 http://www.sipri.org/yearbook/2004/files/SIPRIYB04miniFR....
[10] : Conflict Barometer 2004 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[11] : SIPRI Yearbook 2005 http://www.sipri.org/yearbook/2005/files/mini/SIPRIYB05mi...
[12] : Conflict Barometer 2005 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[13] : SIPRI Yearbook 2006 http://www.sipri.org/yearbook/2006/files/mini/yb06minifr....
[14] : Conflict Barometer 2006 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[15] : SIPRI Yearbook 2007 http://www.sipri.org/yearbook/2007/files/mini/yb07minifr....
[16] : Conflict Barometer 2007 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[17] : SIPRI Yearbook 2008 http://www.sipri.org/yearbook/2008/files/SIPRIYB08summary...
[18] : Conflict Barometer 2008 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[19] : SIPRI Yearbook 2009 http://www.iris-france.org/docs/kfm_docs/docs/2010-03-sip...
[20] : Conflict Barometer 2009 http://hiik.de/en/konfliktbarometer/pdf/ConflictBarometer...
[21] : http://www.sipri.org/media/pressreleases/pressreleasetran...
http://polymedia.skynetblogs.be/
http://www.alterinfo.net/Vers-un-nouveau-siecle-bestial_a59261.html
Published by Eva R-sistons
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