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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 01:04
[ILS FONT AUTREMENT] 2. Vivre sans l'euro

Ecole, argent, justice, écologie, retraite, énergie, travail, économie… des hommes et des femmes proposent d’autres façons de faire, empruntent d’autres voies, inventent des solutions. Tous les quinze jours, Nouvelobs.com se propose d’explorer ces initiatives. Deuxième volet, en cette semaine où l'on fait le bilan de la crise financière, comment vivre sans l’euro.

Ecole, argent, justice, écologie, retraite, énergie, travail, économie… des hommes et des femmes proposent d’autres façons de faire, inventent des solutions. Tous les quinze jours, Nouvelobs.com se propose d’explorer ces initiatives. Deuxième volet, en... Nouvelobs

A 46 ans, Jean-François Noubel, spécialiste des monnaies libres, a décidé d’abandonner les euros.

Peut-on vivre en France avec autre chose que l’euro ? C’est le pari de Jean-François Noubel qui mène des recherches en intelligence collective et étudie les monnaies libres, c’est à dire "décentralisées, citoyennes, plurielles". Il y a un an, il a décidé d’abandonner les euros et d’explorer d’autres systèmes monétaires.

Son constat : "Partout où l’on regarde, les problèmes de guerre, de corruption, de santé publique, d’esclavage, d’environnement, etc., ont tous un dénominateur commun : l’argent. Et l’argent est une forme de monnaie prédominante et rare. Rare car la majeure partie des gens en manque et est obligée d’entrer dans des chasses à la monnaie très dures qui incitent à des attitudes prédatrices, compétitives… M’intéresser à des monnaies qui n’attisent pas ces comportements prédateurs fait partie de mes recherches en intelligence collective".

Plus de 5000 monnaies "dites complémentaires" à travers le monde.

Quelles sont donc ces monnaies ? On entend de plus en plus parler aujourd’hui de monnaies dites "complémentaires". On les appelle ainsi car elles complètent le système officiel ou pallient ses défaillances: chômage, crise, spéculation, économie locale en panne… Elles se créent, en marge des monnaies officielles, à l’échelle d’une ville, d’un quartier, d’une association, d’une communauté ou même d’un Etat. Ces monnaies, qui ne sont pas illégales, prennent la forme de billets, de cartes à puce ou de lignes de crédit ou débit.

La plus ancienne, le WIR, est née en Suisse, en 1934, au cœur de la crise économique, à l’initiative d’une quinzaine d’entreprises qui voulaient pouvoir s’échanger leur produit alors même que faute d’argent le commerce était au point mort. Le principe est simple : les uns, ceux qui achètent, comptabilisent des débits envers les autres, ceux qui vendent. À l’inverse, ces derniers bénéficient de crédits envers les premiers. Ce système monétaire, est aujourd’hui utilisé par plus de 70.000 PME suisses.`

Aux Etats Unis, le Timebanking a été créé dans des quartiers défavorisés, où la population n’a pas d’argent mais du temps et s’appuie sur des échanges de services basés sur une comptabilité de débits et de crédits exprimés en heures entre individus.

En France, les SEL (système local d’échange), sont apparus en 1994 en Ariège et permettent, aujourd’hui, après des débuts difficiles, à plus de 20.000 personnes dans différents départements de procéder à des échanges de biens, de services et de savoirs. Et depuis quelques mois, deux monnaies locales sont apparues : l’Occitan à Pezenas et l’Abeille à Villeneuve-sur-Lot.

Le trueque en Argentine, le palma au Brésil, fureai kippu au Japon, une trentaine de monnaies locales, les regios, en Allemagne, les lets au Canada… Selon Bernard Lietaer , ancien haut fonctionnaire de la Banque Nationale de Belgique et initiateur, avec le philosophe et ancien conseiller à la Cour des comptes Patrick Viveret, du système SOL (monnaie solidaire), il existe aujourd’hui plus de 5000 monnaies dites "complémentaires" à travers le monde.

L'euro remplacé par l'échange, les RES, les WEs...

Dans sa région, en Provence, Jean-François Noubel utilise, lui, les RES, une monnaie locale née en Belgique il y a une quinzaine d’année et arrivée en France depuis peu. Il paye ces achats de nourriture dans un magasin bio qui fonctionne avec des RES. Pour le reste? "Soit je rencontre petit à petit des commerçants ou des entreprises qui vont accepter des monnaies libres, comme le RES ou le We, une monnaie d'échange que nous sommes en train de créer, soit je trouve une personne qui accepte d'acheter pour moi un bien en euro en échange de monnaies libres..."

Pour son logement, il échange ces compétences en Intelligence collective et sur les monnaies libres : "La maison que je vais habiter va être louée par les gens avec qui je travaille". Dans quelques semaines, il fermera son compte en banque.

Jérôme Blanc, maître de conférence en économie à l’Université Lumière Lyon2, spécialiste des monnaies parallèles, estime que "s’il existe de plus en plus d'adhérents à des systèmes de monnaies sociales, locales, etc,. Il est difficile, pour l’instant, de vivre durablement sans euro. Ce qui fonde le succès d'une monnaie: c’est la confiance. Or la confiance dans la monnaie est lente et difficile à construire."

"Quand on démarre quelque chose, on se prend toujours les écueils donc je pense que c’est un chemin difficile que j’ai choisi, mais qui va se faire étape par étape, répond Jean-François Noubel. C’est un principe d’essaimage, de plus en plus de gens vont rentrer dans ce cercle économique, c’est comme cela que ca va se passer." Rendez-vous dans un an.

(Malika Elkord. NouvelObs.com)

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20100918.OBS0021/ils-font-autrement-2-vivre-sans-l-euro.html

 

 


[ILS FONT AUTREMENT] 1. L’école des écocitoyens

Ecole, argent, justice, écologie, retraite, énergie, travail, économie… des hommes et des femmes proposent d’autres façons de faire, empruntent d’autres voies, inventent des solutions. Tous les quinze jours, Nouvelobs.com se propose d’explorer ces initiatives. Premier volet, en cette rentrée, une école où l’on apprend le savoir être et la confiance en soi.

Ecole, argent, justice, écologie, retraite, travail, économie… des hommes et des femmes proposent d’autres façons de faire, inventent des solutions. Tous les quinze jours, Nouvelobs.com se propose d’explorer ces initiatives. Premier volet, en cette... Nouvelobs

Caroline Sost, ancien cadre en ressources humaines dans une entreprise de jeux vidéo, a créé une école à Paris, dont la vocation est d'aider les enfants à devenir des citoyens responsables.

"Créer une école au service de la vie qui a pour vocation de contribuer à la formation de citoyens épanouis et responsables", c’était le pari de Caroline Sost. Ancien cadre en ressources humaines dans une entreprise internationale de jeux vidéo, après un master pour le développement du Leadership éthique, cette jeune femme de 35 ans a ouvert en septembre 2007, Living-School, une petite école privée dans le XIXe arrondissement de Paris. Cette année, l’école accueille 68 enfants de la maternelle au CE1.

Au programme: lire, compter, écrire, bien sûr mais aussi, éducation à l’environnement, au développement durable, à la citoyenneté, à la santé et surtout, apprendre le savoir être et la confiance en soi. "L’éducation actuelle telle qu’elle est proposée ne permet pas de former des citoyens épanouis et responsables mais plutôt de bons exécutants au service d’un système qui reproduit le système. L’école privilégie encore les savoirs et les savoirs faire, mettant de côté ce savoir être pourtant si important, constate Caroline Sost. "On a besoin aujourd’hui de former les enfants non pas à répondre à des exigences mais d’abord à avoir confiance en eux-mêmes, à s'affirmer, à avoir de bonnes relations avec les autres et à se dire que par leur activité, ils ont envie de contribuer à un mieux être sur cette planète", ajoute-t-elle.

 

"Policier de la planète"

Tous les ans, les enfants ont ainsi des projets solidaires et écologiques, qu’ils initient eux-mêmes. L’an dernier, Eliot, 5 ans, avait dit à son enseignante "quand je serai grand je serai policier de la planète pour pouvoir apporter à manger à tous les enfants du monde qui ont faim". "Peut-être n’as-tu pas besoin d’attendre d’être grand, voudrais-tu faire quelque chose maintenant", a répondu l’enseignante. De là, un contact a été pris avec Action contre la Faim. Des assiettes décorées par les enfants, vendues ensuite au profit de l’association, ont permis de nourrir 7 enfants pendant un an.

 

Eveil corporel et cours de citoyenneté

Une journée type à Living-School commence par un temps d’accueil où les parents sont bienvenus, puis les enfants se rassemblent pour l’éveil corporel, "une forme de yoga et de travail sur la respiration pour être présent à soi. Ce sont les enfants qui petit à petit, au cours de l’année, vont l’animer", précise Caroline Sost. Ensuite activités en petits groupes (graphisme, lecture, calcul en jouant avec des pailles…) où l’on apprend aussi à travailler ensemble et à gérer les conflits; puis jeux libres au Parc des Buttes-Chaumont, devenu cour de récréation, "l’occasion de parler de la Nature". Au cours du déjeuner, bio et équitable, un responsable planète est désigné pour veiller à ce que ses camarades ne gâche pas l’eau. L’après-midi, les activités démarrent en anglais (Living-School est aussi une école bilingue).

"Travailler sur le savoir être c’est avant tout être nous-mêmes exemplaires de cela, souligne Caroline Sost , par exemple, si je suis enseignante et que je n’ai pas confiance en moi, c’est évident que je ne vais pas arriver à l’enseigner." Pour cela, les équipes enseignantes sont formées en développement personnel et suivent entre 16 et 30 jours par an de formation.

 

Un coût élevé, un élève boursier

Le coût de la scolarité est élevé : 6.200 euros par an, comprenant la cantine et le goûter bio. "Le fait de commencer par un établissement privé, hors contrat et cher, c’était le seul moyen de créer cette école qui propose autre chose, se défend Caroline Sost, mais je suis en train de réfléchir à comment démultiplier et la rendre accessible". Dès la création, elle a réussi à trouver des fonds privés pour financer un élève boursier. "Mon souhait, ajoute-t-elle, ce n’est pas juste de créer une école mais de créer un nouveau courant éducatif qui inspire d’autres écoles et qui donne envie d’aller vers autre chose". Un pilote, en quelque sorte.

 

(Malika Elkord - Nouvelobs.com, en partenariat avec Colibri, mouvement pour la terre et l’Humanisme)

 

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100903.OBS9383/ils-font-autrement-1-l-ecole-des-ecocitoyens.html

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