DOSSIER : Zone euro : les clés pour comprendre la crise
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Source : Capital
27/10/2011 à 16:07 / Mis à jour le 27/10/2011 à 19:28
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SOMMAIRE DU DOSSIER
- Accueil du dossier
- De la reprise molle à la dépression, les scénarios possibles suite à la crise de la dette
- Les banques pourront-elles résister à la crise de la dette ?
- La rigueur à la française reste modérée
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Déstabilisées par la crise grecque, ballottées par les rumeurs de faillite, dégradées par les agences de notation, affaiblies par les obligations espagnoles, anxieuses d’une possible récession, tétanisées par le spectre d’une grande crise de liquidités… On peut dire que les banques ont vraiment passé un sale été. Entre début juillet et la mi-septembre, BNP Paribas, le Crédit agricole et la Société générale ont perdu plus de 50% de leur valeur. Et, à en croire certains analystes, leur descente aux enfers pourrait bien se poursuivre. «Je pense que l’Etat devra s’engager pour les aider», pronostique avec d’autres Jean Arthuis, le président de la commission des Finances du Sénat.
Bigre ! Trois ans après la faillite de Lehman Brothers aux Etats-Unis, notre secteur bancaire serait-il à deux doigts d’imploser ? Disons plutôt que ce qui était impensable il y a encore un an - l’annulation de la moitié de la dette grecque - est désormais acté. Or, faut-il le rappeler, nos banques et nos compagnies d’assurances détiennent des montagnes d’obligations émises par Athènes – qui s’ajoutent à celles des autres pays en difficulté du Vieux Continent, Espagne et Italie en tête. Et, à la différence de leurs consœurs allemandes, qui ont provisionné dans leurs comptes 50% de pertes potentielles, elles n’ont déprécié ces titres qu’à hauteur de 21%. Autant dire qu’un défaut de la Grèce, même partiel, ferait s’envoler de leurs caisses plusieurs milliards d’euros de créances.
Pour autant, la plupart des observateurs sont formels sur ce point, cela ne suffirait pas, loin s’en faut, à les mettre aux tapis. «A priori, leurs pertes pourraient être épongées en deux trimestres», rassure Dominique Plihon, professeur à Paris-XIII. De fait, toutes disposent d’un petit matelas : la Société générale a affiché un bénéfice de 1,6 milliard d’euros sur les six premiers mois de l’année et BNP Paribas engrangé 4,7 milliards de profits. «En réalité, la restructuration de la dette grecque ne changera pas grand-chose. Les titres s’échangent déjà à la moitié de leur valeur», lance même un analyste.
Il en serait tout autrement si la contagion gagnait l’Espagne et l’Italie. «Il faudrait alors venir en aide à nos banques», prévient Jézabel Couppey-Soubeyran, économiste à Paris‑I. Les sommes en jeu avec ces deux pays sont en effet d’une tout autre ampleur : à elles seules, les quatre principales banques de l’Hexagone détiennent plus de 40 milliards d’euros de dette souveraine sur l’Italie, et près de 10 milliards sur notre voisin espagnol.
Or nos établissements financiers ont beau avoir renforcé leurs fonds propres ces derniers mois, ils n’auraient pas les reins assez solides pour encaisser le choc – les créances italiennes de BNP Paribas représentent un quart de ses fonds propres ! «La seule solution serait alors d’envisager une recapitalisation, et pourquoi pas une nationalisation partielle», assure Dominique Plihon. Quoi qu’il arrive, les avoir bancaires des épargnants seraient garantis jusqu’à 100 000 euros.
En définitive, le plus gros risque serait que l’Europe sombre dans une crise de liquidités, comme après le choc des subprimes. Pendant quelques semaines, on s’en souvient, les banques du monde entier, effrayées à l’idée que l’une des leurs fasse faillite, avaient cessé de se prêter de l’argent, coupant d’un coup le robinet du crédit. Dans le climat de défiance actuel, une telle situation pourrait fort bien se reproduire. Certes, six banques centrales, dont la Fed et la BCE, ont assuré qu’elles prendraient le relais en distribuant des liquidités. Mais rien ne dit que cela suffirait à éviter la récession.
Sandrine Trouvelot
Pour une analyse complète, retrouvez le dossier "Fin de l'euro : les scénarios possibles" dans le magazine Capital en kiosque jusqu'au 23 novembre.
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La baisse des commissions sur les cartes bancaires ne profitera pas forcément aux clients
Source : Capital.fr
31/10/2011 à 12:08 / Mis à jour le 31/10/2011
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© REA
Depuis le 1er octobre, les commissions interbancaires sur les cartes de paiement ont fortement diminué tant lors des retraits dans les distributeurs automatiques de billets (DAB) que lors d’une transaction nécessitant des transferts de fonds vers la banque d’un commerçant.
Les premières sont répercutées sur les clients par un montant forfaitaire (par exemple 1 euro lors d’un retrait d’un DAB hors de leur réseau bancaire, au delà du quatrième par mois) ou sur l’ensemble des frais bancaires. Les secondes sont payées par les commerçants et sont répercutées sur les consommateurs, dans le prix des produits ou des services vendus.
Pour autant cette décision ne veut pas dire que les clients en tireront automatiquement bénéfice. Certes, le prix des retraits dans des DAB hors réseau devrait diminuer, mais il faudra déjà vérifier que cette baisse ne soit pas annihilée par une hausse des tarifs dans d’autres services bancaires. Les établissements pourraient aussi être tentés de moins équiper en distributeurs automatiques de billets les villages les plus isolés. Enfin, si cette mesure devrait inciter les commerçants à accepter les paiements par carte pour de faibles montants, difficile de croire qu’ils baisseront leurs prix de vente.
Chantal Masson
http://notnumber.files.wordpress.com/2011/09/keith-tucker-cartoon-banksters.jpg
"D’où vient la dette ? A-t-elle été contractée dans l'intérêt général, ou bien au bénéfice de minorités déjà privilégiées ? Qui détient ses titres ? Peut-on alléger son fardeau autrement qu'en appauvrissant les populations ? Ces questions, de plus en plus nombreux sont ceux qui se les posent. Dans toute l'Europe et en France un large débat démocratique est urgent, car les réponses apportées à ces questions détermineront notre avenir.
C’est pourquoi des citoyens, organisations syndicales et associatives, soutenus par plusieurs formations politiques, ont décidé de créer un collectif national pour un audit citoyen de la dette publique, afin de porter ce débat au cœur de la société.
En publiant son appel constitutif, ce collectif invite tous les citoyens à s'engager dans la démarche de l'audit citoyen pour que la dette publique fasse enfin l'objet d'un vrai débat démocratique, au plan local, national et européen."
Pour les consom'acteurs, un lien vers l'émission de France Culture"Terre à terre": les AMAP. Diffusée ce samedi.
http://www.franceculture.fr/podcast/4294449
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