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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 18:13

Retraites : l’arnaque

« En 1990, 9,5 millions de retraitésCampagne du gouvernement sur les retraites - avril 2010
En 2010, 16 millions de retraités
En 2030, 21 millions de retraités. »
  
Avec des slogans de ce type, dans le cadre d’une campagne de communication de plus de 5 millions d’euros, le trio Sarkozy-Fillon-Woerth a lancé il y a quelques semaines la « réforme des retraites ». Objectif de cette première phase : persuader les Français que « ça ne peut plus durer comme ça », qu’il « va falloir faire quelque chose » et que, compte tenu de l’augmentation du nombre des retraités, nous allons devoir nous résigner à cotiser plus longtemps… et à percevoir moins.
  
Présenté sous cet angle, le débat est complètement biaisé, faussé. Ne traiter que de la question des retraites en l’isolant du thème beaucoup plus large de la rémunération du travail et de la répartition des richesses, c’est vouloir, dès le départ, que l’arbre cache la forêt.
  
Prenons donc un peu de recul et revenons aux « fondamentaux » des relations entre coût du travail et partage de la valeur générée par le travail.
  
Pourquoi rémunère-t-on un salarié ? Tout simplement parce qu’il « rapporte », c’est-à-dire qu’il « dégage » une certaine productivité, créant ainsi, pour son employeur, un montant de richesses supérieur au salaire qui lui est versé.
  
Cette productivité, cette richesse créée par le travailleur, permet :

– de le rémunérer sous forme de salaire ;

– de dégager une marge, un profit, pour l’entreprise qui l’emploie ;

– de régler les retraites de ceux qui ne travaillent plus (si l’on se trouve dans un système de retraite par répartition) ou de constituer une épargne pour les futurs retraités (dans un système de retraite par capitalisation).

En toute logique, plus la productivité du travailleur augmente, plus il crée de richesses, plus son salaire devrait augmenter, comme devraient croître le bénéfice de l’entreprise et la somme versée ou épargnée pour les retraites.
  
Est-ce le cas ? Un simple coup d’œil au graphique ci-dessous (source des chiffres : INSEE) va permettre de comprendre l’état de la situation… et la véritable nature du problème.

Productivité et salaires

Comme on le voit, pendant une vingtaine d’années, de 1959 à 1979, tout gain de productivité se traduisait automatiquement par une hausse équivalente des salaires. Et puis, à compter du début des années 1980, tout déraille : la productivité des salariés continue de s’améliorer mais les salaires décrochent. Trente ans après ce décrochage, ils sont aujourd’hui 35 % inférieurs à ce qu’ils devraient être s’ils avaient augmenté en phase avec les gains de productivité !
  
De plus, ce graphique ne reflète pas un élément aggravant qui a pris naissance à la même époque : plus élevé le salaire, plus forte la hausse dont il a bénéficié.

evolution-des-salaires-1996-2006.jpg
  
Ainsi, en 10 ans, les 0,1 % de salariés les mieux rémunérés (environ 13 000 personnes en France) ont vu leur salaire mensuel progresser de 28 %, inflation déduite, soit un gain de 5 426 € par mois (oui, par mois…) alors que 90 % des salariés n’ont enregistré aucune progression significative.

Pour 90 % des salariés, la rémunération est donc restée à peu près la même (inflation déduite) entre 2000 et 2010 ! La conséquence ? En 30 ans, l’écart entre augmentation de la productivité et augmentation des salaires (hormis les salaires les plus élevés) atteint 45 % ! Vous avez bien lu : si, ces trente dernières années, votre salaire avait augmenté dans les mêmes proportions que votre productivité, vous seriez rémunéré 45 % de plus qu’aujourd’hui !
  
Mais où sont allés tous ces gains de productivité ? Qui en a bénéficié ? Les entreprises, tout simplement, sous la forme d’une véritable explosion des bénéfices, lesquels, ne trouvant pas à s’employer dans l’investissement productif faute d’une demande solvable suffisante, se sont rués vers la finance et l’investissement spéculatif, générant des « bulles » boursières à répétition. Mais ceci est une autre histoire qui fera certainement l’objet d’un prochain billet…
  
Revenons au cœur de notre sujet en mettant en perspective, au niveau national, les montants des salaires d’une part, des bénéfices d’autre part. La masse totale des salaires de l’ensemble des entreprises du secteur privé est de l’ordre de 500 milliards d’euros par an. En comparaison, les 40 sociétés du CAC 40 « dégagent » 100 milliards d’euros de bénéfices par an (à l’exception de 2009, « mauvaise année » où les bénéfices n’ont été « que » de 47 milliards d’euros). 40 entreprises réalisent donc un bénéfice égal au cinquième de la rémunération de tous les salariés du privé en France !
  
On le comprend mieux : aborder uniquement la question des retraites avec pour seul objectif de faire peser la charge de leur paiement sur les seuls salariés, c’est traiter volontairement le problème par le petit bout de la lorgnette et c’est surtout charger encore plus la barque de ceux qui, depuis 30 ans, n’ont absolument pas bénéficié des efforts qu’ils ont réalisés pour augmenter la productivité des entreprises, notamment des plus grandes.
  
Poursuivons en effet le calcul : le rattrapage de l’écart existant entre augmentation cumulée de la productivité et augmentation cumulée des salaires (35 à 45 % selon le mode de calcul ; voir ci-dessus) représente 168 à 216 milliards d’euros par an. Dans ces conditions, la centaine de milliards d’euros de déficit du régime des retraites que l’on nous présente comme un épouvantail est tout à fait « absorbable » par les entreprises, notamment les plus importantes, qui ont profité à plein, depuis 30 ans d’une productivité sans cesse accrue de leurs collaborateurs, sans les en faire bénéficier en retour.
  
  
Lundi
© La Lettre du Lundi 2010

 

http://lalettredulundi.fr/2010/05/02/retraites-larnaque/

 

Commentaire:

 

Le débat entre économistes passe complètement au dessus de la tête d’une grande majorité de citoyens, tous concernés par ce sujet et les positions intéressantes de cet article. Pour tenter d’expliquer aux enfants le financement d’ensemble de la protection sociale dont les retraites ne sont qu’une partie ( 50 % environ ?) , peut-on , à la DESCARTES, procéder pas à pas. J’aimerais savoir s’il est possible d’évaluer le total des financements (des risques maladie, viellesse, chômage , ATMP) qui sont l’objet de prélèvements obligatoires sur la charge des entreprises assujetties?
Personnellement , je sèche .

 

 

 

 

   

Lire aussi:

Derrière la Burqa... la réforme des retraites... par Serge Halimi

   

Les Français sont vraisemblablement plus nombreux à connaître le nombre de minarets en Suisse (quatre) et de « burqas » en France (trois cent soixante-sept (1)) qu’à savoir que le Trésor public a perdu 20 milliards d’euros à la suite d’une décision « technique » de l’exécutif.

 

Il y a dix-huit mois en effet, au lieu de subordonner son sauvetage des banques en perdition à une prise de participation dans leur capital, laquelle ensuite aurait pu être revendue avec un joli bénéfice, le gouvernement français a préféré leur consentir un prêt à des conditions inespérées… pour elles. Vingt milliards d’euros de gagnés pour leurs actionnaires, c’est presque autant que le déficit de la Sécurité sociale l’an dernier (22 milliards d’euros). Et quarante fois le montant de l’économie annuelle réalisée par l’Etat lorsqu’il ne remplace qu’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux.

 

Le rétablissement électoral du Front national, et plus généralement de l’extrême droite en Europe, n’est pas tout à fait étranger à cette distribution de l’attention publique entre la poutre des polémiques subalternes qu’on enflamme et la paille des sujets prioritaires dont on prétend qu’ils sont trop compliqués pour le commun des mortels. Le fiasco des élections régionales derrière lui, M. Nicolas Sarkozy va s’attaquer à la « réforme des retraites ». L’enjeu social et financier étant considérable, on sait déjà que le gouvernement français s’emploiera à distraire la galerie en relançant le « débat sur la burqa ».

 

Riposter à cette manœuvre n’impose certainement pas de s’enfoncer sur son terrain boueux en donnant le sentiment de défendre un symbole obscurantiste. Encore moins de taxer de racisme les féministes — hommes et femmes — qui légitimement le réprouvent. Mais comment ne pas juger cocasse qu’une droite qui a presque partout associé son destin à celui des Eglises, du patriarcat et de l’ordre moral se découvre soudain éperdue de laïcité, de féminisme, de libre-pensée ? Pour elle aussi, l’islam accomplit des miracles !

 

En 1988, M. George H. W. Bush succéda à Ronald Reagan après une campagne d’une démagogie insigne, au cours de laquelle il réclama que soit criminalisé le fait de brûler la bannière étoilée — un acte commis entre une et sept fois par an… Avec le courage qu’on imagine, plus de 90 % des parlementaires américains adoptèrent une disposition répressive allant en ce sens — laquelle fut annulée par la Cour suprême. Au même moment éclatait l’un des plus grands scandales de l’histoire économique des Etats-Unis, celui des caisses d’épargne déréglementées par le Congrès, que des aigrefins avaient pillées, enhardis par des sénateurs dont ils avaient financé les campagnes. En 1988, nul ou presque n’avait évoqué le péril d’une telle arnaque, bien qu’il fût déjà connu. Trop compliqué, et puis la défense du drapeau occupait les esprits.


 

Le contribuable américain a payé 500 milliards de dollars le scandale des caisses d’épargne. On découvrira bientôt ce que cache réellement la « burqa ». Et combien cela coûte.


(1) D’après un calcul, étrangement précis, de la direction centrale du renseignement intérieur (DCRI).

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/04/HALIMI/18990

- avril 2010


 

Illustration: impots-utiles.com

 

Url de cet article: http://www.internationalnews.fr/article-derriere-la-burqua-la-reforme-des-retraites-par-serge-halimi-47780448.html

Le Monde Diplomatique

Avril 2010

 

 

 

Le projet de loi de régression sociale sur les retraites est en cours. Cette tentative de  réforme est la énième depuis une vingtaine d'années, son "urgence" semble donc bien relative.

Le contexte de cette nouvelle régression en cours est bien plus intéressant que la réforme en elle-même. En effet, le gouvernement nous cache jalousement sa copie, en accusant cependant l'opposition de ne pas dévoiler les siens. Un comble, mais certainement pas un trop-plein de démocratie.

L'équation est pourtant simple: comment faire passer une loi de régression supplémentaire en l'enrubannant du pompeux intitulé de :" sauvetage des retraites". Suite ici :

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=12582


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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 08:10

Texte de lois

Quelle valeur juridique pour le droit de pétition d’initiative populaire ?
17 mai 2005

(Article I-47 -alinéa 4- du TCE)

- I- Dans son Article I-47 -alinéa 4- le TCE, sous la suggestion du conventionnel et député socialiste allemand Jürgen Meyer, met en oeuvre une disposition originale et hautement démocratique : la création d’un nouveau "droit de pétition d’initiative populaire" pour tous les citoyens de l’Union afin de leur offrir la possibilité de participer à l’initiative législative.

NB : droit de pétition d’initiative populaire qui existe déjà -bel et bien, sous d’autres formes- dans le droit constitutionnel de la Suisse et de l’Italie mais qui n’existe, aujourd’hui encore, pas du tout en France sous cette forme.

Ici, il s’agirait (cf. article I-47, intégralement cité en notes [1]) du droit de présenter à la Commission une pétition l’invitant, à condition qu’elle soit signée par au moins un million de citoyens européens, issus d’un nombre significatif d’Etats membres, à se saisir de tel ou tel sujet dans la perspective de rédiger quelque projet de directive (loi-cadre européenne).

=> i. e : pour soumettre à la Commission une proposition "appropriée" sur des questions pour lesquelles ces citoyens souhaitent une intervention de l’Union et "considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins d’application de la Constitution" (sic).

Et juste souligner que l’instauration de ce droit supplémentaire pour les citoyens de l’Union, droit dit "de pétition d’initiative populaire" (recevable par les institutions de l’Union à partir d’un million de signataires, soit 0,2 % seulement de la population de l’Union européenne qui compte aujourd’hui, au total, plus de 450 millions d’habitants !) a donc précisément pour but de faire de la société civile européenne un acteur renforcé de la vie politique et sociale de l’Union.


- II- Néanmoins, les actuels détracteurs du Traité constitutionnel européen prétendent que cet article I-47 -alinéa 4- (instaurant un droit de pétition d’initiative populaire pour tous les citoyens de l’Union) serait sans aucune valeur dans la mesure où "des pétitions la Commission en reçoit tous les jours". (Et ce, "sans jamais en tenir compte").

Mais, seulement cela n’est pas tout à fait exact :

En effet, le droit de pétition existe déjà bel et bien dans l’ordre juridique communautaire et concerne tous les citoyens de l’Union.

Mais il ne s’applique effectivement qu’aux sujets relevant des seules compétences de l’Union. Et ce droit ne s’exerce d’ailleurs pas à destination de la Commission mais à destination du seul Parlement européen (où toute pétition doit donc d’abord passer par le filtre d’une commission ad hoc chargée de statuer sur son éventuelle recevabilité).

Ainsi par exemple, de mars 2001 à mars 2002, plus de 1000 pétitions (1037 très exactement) ont effectivement été présentées à la Commission des pétitions du Parlement européen (commission qui décide de leur recevabilité).

Or 744 d’entre elles (portant sur des sujets d’intérêt communautaire aussi divers que la défense de l’environnement -162- les affaires sociales -90- la fiscalité -45- et la reconnaissance des diplomes -43-) ont alors été déclarées recevables (et seulement 293 d’entre elles ont alors été déclarées irrecevables).

Mais de plus, en disant cela, les opposants à l’adoption du TCE oublient que - par le fait même de sa "constitutionalisation" - ce droit de pétition recevra là, alors, une valeur juridique supérieure.

- Ainsi, en pointant du doigt l’éventuelle attitude négative de la Commission vis à vis d’une pétition qui lui serait ainsi présentée, les adversaires de la ratification du TCE, oublient de mentionner la nécessité de la mise en place d’une procédure de contrôle d’opportunité pour une telle initiative.

En effet, il semble tout de même juridiquement légitime que la Commission européenne et la Cour de justice européenne de Luxembourg, juridiquement "gardiennes des traités", puissent disposer des outils juridiques leur permettant de s’opposer à quelques initiatives partisannes ou lobbyistes ayant pour objectif la dénaturation (voire le "détricotage") des traités démocratiquement adoptés.

Ainsi, réunir un million d’eurosceptiques pour signer une pétition dans le sens d’un "détricotage" des traités pourtant démocratiquement ratifiés, cela doit bien pouvoir se trouver.

De même, réunir un million d’intégristes catholiques demandant qu’il soit absolument fait mention du seul "héritage chrétien" dans le préambule du TCE (ou demandant, par exemple, la suppression du droit à l’avortement), cela doit aussi -à l’échelle de l’Union- pouvoir se trouver relativement facilement. D’où l’intérêt que chaque éventuelle pétition présentée à la Commission soit aussi soumise à un nécessaire contrôle d’opportunité et de légalité.

Car il ne faut pas oublier la nécessité juridique qu’une telle pétition s’inscrive bel et bien dans un cadre institutionnel démocratique (dont elle ne peut s’affranchir) pour éventuellement devenir loi (et pour obtenir force de loi).

Et il faut aussi souligner que si jamais l’objet d’une telle pétition est complétement inacceptable (puisque -par exemple- entrant en conflit avec les principes généraux et avec les valeurs politiques affirmées par les traités européens précédemment adoptés), la Commission européenne doit parfaitement pouvoir décider de ne pas en tenir compte (ou le Parlement, la rejeter).

Bref, il faut tout de même rappeler que la création d’un droit de pétition d’initiative populaire (droit, par ailleurs, inexistant sans l’ordre juridique français) n’a pas non plus pour objet de faire en sorte que ce droit de pétition d’initiative populaire ne finisse par se substituter à la procédure législative démocratique !

- De plus, les opposants à la ratification du TCE oublient de mentionner que sur un sujet aussi controversé que - par exemple - la "directive services" (dite directive Bolkestein) ce n’est probablement pas seulement un million de signatures qui seront réunies mais 10, 15, 20 millions probablement ! (Et ce, ne serait-ce qu’à cause de la "densité" de certains réseaux militants de la société civile comme, par exemple, la Confédération européenne des syndicats, qui - aujourd’hui - compte environ plus de 60 millions d’Adhérents).

Et comment pourrait-on sérieusement imaginer, alors, que la Commission - mise devant le fait accompli de l’existence d’une pétition signée par plusieurs millions de citoyens européens - puisse alors, politiquement, faire comme si une telle pétition de principes n’existait pas ? (Et surtout si cette pétition est appuyée par un vote de l’Europarlement).

- De même, ces opposants à la ratification du TCE s’appuient sur les imprécisions de cet article I-47 -alinéa 4- pour lui dénier toute valeur juridique contraignante.

Oubliant ainsi que cet article I-47 - alinéa 4- aux stipulations générales ouvre tout de même la voie -dans sa deuxième et toute dernière phrase- à la création d’une (ultérieure mais nécessaire et d’ailleurs prévue) "Loi organique" européenne définissant plus précisément les modalités d’application précises (procédures et conditions requises) de ce principe général (y compris le nombre minimum d’Etats membres dont les Citoyens qui la présentent doivent provenir, sic).

- Ainsi, les opposants à la ratification du TCE ne semblent pas avoir pris la mesure d’un tel nouveau droit.

En effet, l’intérêt essentiel d’un tel dispositif est surtout de mettre à l’ordre du jour des questions politiques et d’obliger les institutions européennes à les examiner et à en débattre. Car c’est ainsi que les idées neuves progressent : il faut d’abord leur offrir l’opportunité de pouvoir sortir de l’ombre. De même, il faut souligner que la création d’un tel droit de pétition d’initiative populaire peut aussi permettre l’émergence de rapports de force nouveaux entre les forces populaires (signataires de la pétition, associations engagées, partenaires sociaux, etc), leurs représentants au Parlement européen (qu’ils appartiennent à la majorité ou à la minorité parlementaire) et la Commission européenne.

Et on voudra bien admettre que la possibilité nouvelle de mettre en place de tels nouveaux rapports de force politiques (pouvant désormais contraindre l’Union à agir) est, là, une nouvelle perspective très intéressante.

Et ce, ne serait-ce que du seul point de vue de la démocratisation progressive de la vie politique de l’Union.

Puisque telle est la raison d’être d’un tel article I-47 (alinéa 4).


- III- Et en effet juste préciser -en conclusion- que des associations de la société civile européenne (comme les Jeunes Européens, le Mouvement européen, l’UEF, etc) sont dès aujourd’hui bel et bien résolues à saisir cette nouvelle opportunité démocratique et à utiliser ce nouveau droit -dès son entrée en application- afin de faire avancer certains chantiers civiques actuellement en discussion en leur sein.

Exemples : en faveur d’un statut européen des associations (statut aujourd’hui juridiquement inexistant...) ou en faveur de la promotion d’un éventuel SVE (service volontaire européen) qui serait amélioré (sic) puisqu’il serait ainsi étendu (sic) aux causes humanitaires (ainsi qu’aux questions de sécurité civile et de protection de l’environnement).

De même, un article du quotidien Libération en date du mercredi 04 mai 2005 (ici page 13), article repris par le Figaro (dans son édition du lendemain) soulignait que -déjà, ces derniers jours- certaines associations (ici les clubs de centre-gauche Convictions, Témoins et Confrontations) avaient déjà mises en place -sur internet- des pétitions d’initiative populaire "on line’’ en vue d’obtenir des autorités communautaires une loi-cadre sur les services publics européens (cf. site : www.petition-europe.com).

Une initiative partagée par Mme Ségolène Royal (députée socialiste des Deux-Sèvres) qui, elle aussi, a récemment lancé une pétition citoyenne (cf. site : www.europetition.net), pour faire adopter une loi européenne sur l’égalité salariale hommes-femmes.

Voilà quelques exemples de ces toutes premières pétitions citoyennes européennes qui, récemment mises en place, sont ici les plus parfaites illustrations des nouvelles perspectives et des possibilités nouvelles qui s’ouvrent désormais, aujourd’hui, pour la démocratie participative en Europe.

Ronan BLAISE (Jeunes Européens / Rouen)

(Les Jeunes européens sont membres du collectif Ensemble pour le oui)




[1] Article I-47 -alinéa 4-

« Des Citoyens de l’Union, au nombre d’un million au moins, ressortissants d’un nombre significatif d’Etats-membres, peuvent prendre l’initiative d’inviter la Commission, dans le cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour lesquelles ces Citoyens considèrent qu’un acte juridique de l’Union est nécessaire aux fins de l’application de la Constitution.

La Loi européenne arrête les dispositions relatives aux procédures et conditions requises pour la présentation d’une telle intiative citoyenne y compris le nombre minimum d’Etats-membres dont les citoyens qui la présentent doivent provenir. »

 

http://www.mesopinions.com/petition/texte-de-lois.html

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 07:38
morales.jpg
BOLIVIE : 3 COMPAGNIES D'ÉLECTRICITÉ NATIONALISÉES
 
Auteur : Reine Roro - Source : http://reineroro.kazeo.com/

Evo Morales, a nationalisé samedi trois compagnies d'électricité détenues par des groupes français, britannique et bolivien, dans le cadre de sa politique de réappropriation des ressources naturelles.

 

Désormais, les pouvoirs publics contrôlent 80% de la production nationale d'électricité. Sont notamment concernées Corani contrôlé à 50 % par Inversiones Ecoenergy Bolivia, filiale de GDF Suez, Guaracachi, dont le groupe britannique Rurelec PLC détient 50% du capital et Valle Hermoso, du consortium bolivien Bolivian Generating Group.

Si un décret avait été précédemment adopté en vue de négocier l'achat d'une entreprise électrique de Cochabamba (ELFEC), autogérée par un syndicat, les salariés ont toutefois réaffirmé samedi leur opposition à cette nationalisation.

D'autres petites entreprises de production d'électricité vont par ailleurs passer dans le giron public .

Cette nationalisation, décrétée en cette journée symbolique du 1er Mai, Fête internationale des travailleurs, approfondit la stratégie que mène Morales depuis son arrivée au pouvoir, en janvier 2006, pour renforcer l'emprise des pouvoirs publics sur l'économie.

"Une nouvelle fois, comme toujours un 1er Mai, nous récupérons des entreprises qui avaient été privatisées durant vingt années de gouvernements néo-libéraux", a ajouté Morales.

Depuis son arrivée au pouvoir il y a quatre ans, l'Etat a pris le contrôle de plusieurs entreprises dans les hydrocarbures, les mines ou les télécommunications.

Dans le cadre de sa politique de réappropriation des ressources naturelles, le président bolivien souhaite désormais que l'Etat contrôle l'ensemble du secteur électrique, de la production à la distribution.

"Nous sommes venus ici pour nationaliser toutes les centrales hydroélectriques qui appartenaient auparavant à l'Etat bolivien", a-t-il déclaré au cours d'une cérémonie publique dans la centrale de Corani, dans le département de Cochabamba.

L'entreprise nationale d'électrification (ENDE, publique) avait été privatisée au milieu des années 90. Elle avait été "démembrée et vendue au capital néolibéral au prix d'une poule morte", a estimé samedi son président Robert Peredo, qui dirigera désormais l'ensemble du secteur électrique.

Les groupes étrangers n'ont pas encore réagi à cette mesure.

Ils seront dédommagés à hauteur de leur participation au capital des compagnies concernées, a annoncé le gouvernement bolivien qui retiendra sur cette somme des arriérés d'impôts.

L'exécutif a par ailleurs promis qu'il ne procéderait à aucun licenciement.

Grande Démineuse De Tapettes à Gruyère et Pourfendeuse De Cornichons. http:// reineroro.kazeo.com/

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=12556

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 07:30
Plus que jamais, les diktats du FMI

 

 

Outil au service des grands créanciers, le FMI piétine les droits humains fondamentaux pour imposer ses politiques néolibérales au Nord comme au Sud.

Les grandes puissances ont profité de la crise actuelle pour remettre le Fonds monétaire international (FMI), fortement délégitimé depuis des années, au centre du jeu politique. De concert avec l’Union Européenne, il impose sa politique de rigueur en Europe comme au Sud. Voulant passer en force, il poursuit imperturbablement la même politique néolibérale qu’il distille depuis les années 1980 aux pays en développement avec ses « plans d’ajustement structurel », baptisés au Nord « plans de rigueur » ou « mesures d’austérité ».

En cas de refus ou d’insoumission, comme par exemple en Argentine en 2001, en Ukraine ou en Roumanie l’année dernière, le FMI accroît la pression en bloquant ses prêts, indépendamment des conséquences sociales. Pourtant, les échecs retentissants de ces politiques ont maintes fois été démontrés : partout les inégalités se creusent et la pauvreté gagne du terrain.

« Si l’on examine le FMI comme si son objectif était de servir les intérêts de la communauté financière, on trouve un sens à des actes qui, sans cela, paraîtraient contradictoires et intellectuellement incohérents. »
Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie en 2001, La grande désillusion (2002).

Les grandes puissances contrôlent le FMI dès sa création

Le FMI, tout comme son institution jumelle la Banque mondiale, est né à Bretton Woods (Etats-Unis) en juillet 1944. Aujourd’hui, 186 pays sont membres de ces deux organisations qui siègent à deux pas l’une de l’autre, près de la Maison Blanche à Washington. Mais le voisinage n’est pas uniquement géographique, il est aussi idéologique : elles promeuvent toutes les deux le fameux Consensus de Washington |1| dont les dix commandements sont prescrits aux pays surendettés à travers les plans d’ajustement structurel en contrepartie de nouveaux prêts.

Le fonctionnent selon la règle « 1 dollar = 1 voix » permet aux pays riches de contrôler ces deux puissantes institutions, notamment les Etats-Unis qui à eux seuls disposent d’une minorité de blocage. En ce qui concerne le FMI, une règle tacite veut que le poste de directeur général élu pour cinq ans soit réservé à un Européen, tandis que celui de directeur général adjoint le soit à un Etats-Unien.

1982 : la crise de la dette éclate

Le 20 août 1982, le Mexique est le premier d’une longue liste de pays en développement à ne plus pouvoir rembourser une dette devenue colossale : la crise de la dette éclate. Le FMI entre alors en scène comme prêteur en dernier ressort et, tel un pompier pyromane, distribue ses prêts afin d’aider les pays en situation d’insolvabilité, non pas à sauver leur population surendettée mais à rembourser en priorité les créanciers. Ces prêts sont conditionnés à un programme d’ajustement structurel qui impose des mesures structurelles et des mesures de choc : privatisations massives ; libéralisation de l’économie et ouverture des marchés ; réduction drastique des budgets sociaux ; suppression des subventions aux produits de base ; développement des monocultures d’exportation au détriment des cultures vivrières ; hausse des taux d’intérêt pour attirer les capitaux… Comme le pronostiquait déjà Michel Camdessus, directeur général du FMI de 1987 à 2000 : « Toutes les entraves à la libéralisation du commerce seront supprimées, laissant les entreprises libres de produire et d’exporter leurs produits comme elles le souhaitent et comme le marché décide. »

Les pays concernés s’endettent à nouveau pour assurer les remboursements des anciens prêts, mais cette fois à taux élevé… Le mécanisme subtil d’un néocolonialisme économique s’installe dans la durée : le service de la dette vient engraisser les créanciers et les politiques mises en place dans les pays sous accord avec le FMI passent sous contrôle de Washington. Il n’y a plus de souveraineté : les institutions financières internationales imposent les volontés des créanciers et ouvrent la voie aux multinationales dont la plupart siègent au Nord, dans les pays pilotant en fait le FMI. Pour démontrer l’omnipotence du FMI, rappelons que le président brésilien Lula dut signer un courrier l’engageant à respecter les accords passés entre le Brésil et le FMI avant son arrivée au pouvoir en 2002 : sa politique économique devait donc suivre les préceptes très discutables du FMI. La poursuite de l’austérité budgétaire avait été décidée jusqu’en 2005 lors de l’accord conclu avec son prédécesseur, le président Cardoso, quel que soit le candidat élu en 2002.

Nombre de pays en développement qui étaient autosuffisants en produits alimentaires (tel Haïti avec le riz) au début des années 1980 importent aujourd’hui les denrées nécessaires à leur population. L’agriculture subventionnée des pays occidentaux a inondé les pays du Sud, ruinant des dizaines de milliers de familles paysannes et les chassant de leurs terres vers les bidonvilles. Le Sénégal doit importer la totalité des ingrédients du plat national, le Yassa poulet, et Haïti importe le riz qu’il cultivait autrefois en quantité suffisante pour nourrir sa population… Lorsque les spéculateurs se ruent sur ces produits à la bourse de Chicago comme on l’a vu en 2008, les prix de ces produits explosent sur les marchés locaux et des dizaines de pays connaissent des situations dramatiques de famine.

La contestation n’a cessé de s’amplifier

Conséquence directe de l’abandon des subventions aux produits de première nécessité imposée par le FMI, les oppositions à ses experts ultralibéraux se sont multipliées depuis un quart de siècle. Les « émeutes FMI » éclatent à intervalles réguliers au Sud. Citons l’exemple du Pérou en 1991 où le prix du pain est multiplié par 12 en une nuit, ou celui du Caracazo (3 jours d’émeutes occasionnant de nombreux morts) au Venezuela en 1989 suite à l’application d’un plan d’ajustement structurel…

Devant l’impopularité des conditions liées à ses prêts, plusieurs pays (Brésil, Argentine, Uruguay, Indonésie, Philippines, Turquie…) ont remboursé anticipativement leur dette envers le FMI au milieu des années 2000, afin de se débarrasser de sa tutelle encombrante. L’encours des crédits du FMI s’est effondré et, au printemps 2008, l’institution a été contrainte de se séparer de 380 de ses 2634 employés et de vendre une partie de son stock d’or. Par ailleurs, l’institution est confrontée à une grave crise de légitimité et les trois derniers directeurs du FMI ont démissionné avant la fin de leur mandat.

Le FMI et la crise

Suite au G20 de Londres du 2 avril 2009, le FMI a vu ses ressources tripler afin qu’il puisse multiplier ses prêts tous azimuts. Partout les conditions sont sévères : réduction ou gel des salaires de la fonction publique, réduction des pensions de retraite, privatisations des entreprises publiques, etc.

Une dizaine de pays d’Europe de l’Est ont ouvert une ligne de crédit avec le FMI en moins d’un an, une délégation du Fonds est attendue en Ukraine à la fin du mois de mars. Si la Lettonie veut continuer à recevoir les financements du FMI et de l’Union européenne, elle doit décider une réduction de 20% des salaires des fonctionnaires et de 10% des pensions de retraite. Ces politiques suscitent des réactions de la population qui descend dans la rue : grève générales se succèdent en Grèce, manifestations d’enseignants en Lettonie, de fonctionnaires en Roumanie, plus de 90 % des Islandais refusent par référendum de rembourser une dette jugée illégale...

John Lipsky, n°2 du FMI et ancien haut responsable de la banque JP Morgan, a prévenu les pays développés qu’ils doivent préparer leurs opinions publiques aux mesures d’austérité à venir, comme la baisse des allocations santé et retraite |2|. Si les peuples ne s’opposent pas farouchement et immédiatement aux exigences du FMI et des gouvernements du Nord au service des marchés financiers, d’importantes régressions sociales auront lieu et il est urgent de les empêcher.

 

Notes

|1| Lire Damien Millet et Eric Toussaint, 60 Questions 60 Réponses sur la dette, le FMI et la Banque mondiale, CADTM-Syllepse, 2008.

|2| Reuters, 21 mars 2010.

Source CADTM

 

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=12205&rech=21560#21560

 

 

_______________________________________________________________________________________

 

 

 

Le FMI : une institution antidémocratique qui impose des politiques antisociales

11 avril par Éric Toussaint


Le présent texte est une version actualisée par l’auteur d’une interview donnée à Jean-François Pollet du magazine Imagine. La version originale de cette interview a été publiée par Imagine dans son numéro de janvier-février 2010. Dans cette interview, Eric Toussaint commente une carte du monde où la surface des pays a été modifiée afin de refléter le poids dont chacun dispose en termes de droits de vote au sein du FMI : http://www.worldmapper.org/display.php?selected=365 On distingue clairement que la Belgique (10 millions d’habitants) occupe une surface supérieure à celle de pays comme le Brésil (qui a pourtant une population 18 fois plus importante et un territoire 279 fois plus étendu), le Mexique, l’Indonésie ou la République démocratique du Congo (6 fois plus d’habitants que la Belgique et un territoire 77 fois plus étendu).

 

 

FMI-carte-png.png

 

 

 

 Creative Commons

License © Copyright 2006 SASI Group (University of Sheffield) and Mark Newman (University of Michigan).

 

Qu’est-ce que la carte ne montre pas ?

 

Avec la crise qui s’est aggravée au Nord en septembre 2008, le FMI est revenu sur le devant de la scène après des années très difficiles. Profondément délégitimé par ses graves échecs au cours des décennies 1980 et 1990, il connaît aussi une sévère crise interne puisque ses deux derniers directeurs généraux ont démissionné avant la fin de leur mandat. Malgré cela, le G20 réuni à Londres en avril 2009 a voulu le remettre au centre du jeu politique car il est un outil essentiel de la domination des grandes puissances. Prêteur en dernier ressort, les pays du Sud préfèrent souvent éviter autant que possible de se plier aux conditions qui accompagnent toute signature d’un accord avec le FMI. Le Mexique, l’Argentine et la Pologne, qui ont obtenu la promesse de crédits possibles pour un total de 52 milliards, attendent le dernier moment pour effectivement accepter ces prêts. Ils veulent explorer toutes les alternatives possibles et éviter autant que faire se peut les diktats du FMI.

Les conditions du FMI sont tellement contraignantes ?

Oui. Elles se basent sur le Consensus de Washington, en vigueur depuis une trentaine d’années, qui préconise de comprimer les dépenses publiques et les budgets sociaux, de privatiser à tout va, d’ouvrir les marchés pour permettre les profits des sociétés transnationales et d’abandonner toutes les protections dont bénéficiaient les producteurs locaux et les populations pauvres. Officiellement, ce consensus n’a plus cours mais en réalité, les conditions qu’impose le FMI aux pays qui font appel à lui n’ont pas changé et leur logique est toujours la même. La Hongrie, qui fut le premier pays à solliciter un prêt après la crise financière, a dû supprimer le treizième mois de ses fonctionnaires. L’Ukraine a été sommée de reculer l’âge de la retraite. Le FMI dicte ses volontés aux gouvernements et leur impose des mesures très impopulaires. Il se permet de réécrire les codes nationaux du travail en contraignant les parlementaires à revoir les législations en vigueur dans un sens favorable aux grands créanciers et défavorables aux populations du pays.

L’Ukraine et la Hongrie sont des pays européens. Le FMI intervenait jusqu’ici au Sud ?

Ce n’est pourtant pas une première. On l’a oublié, mais au début des années 1970, le Royaume-Unis a fait appel à lui pour enrayer la chute de la livre sterling. L’année passée, c’était au tour de l’Europe centrale et orientale, sans oublier l’Islande, touchée de plein fouet par la crise financière. Aujourd’hui, c’est la Grèce qui est soumise aux exigences du FMI. Si ses tentacules se développent au Nord sans relâcher la pression sur le Sud, il faut combattre l’action du FMI de manière urgente.

Le pouvoir de décision au FMI est distribué en fonction de la quote-part versée par les pays membres au moment de leur adhésion. Pourquoi les pays qui s’estiment sous-représentés n’augmentent-ils tout simplement pas leur contribution ?

Parce qu’on les en empêche. La Chine dispose de plus de 2 200 milliards de dollars de réserves de change. Elle demande à avoir plus de poids au FMI, mais les contributions ne sont pas volontaires, elles dépendent des alliances géostratégiques. Le FMI a été imaginé, au sortir de la seconde guerre mondiale, par les pays industrialisés qui y disposent de la majorité des voix alors qu’ils représentent moins de 20 % de la population mondiale. Ils rechignent à redistribuer les cartes aujourd’hui. Ils ont construit un FMI à leur service et veulent le maintenir tel quel.

Sur la carte, l’Afrique ne semble pas trop mal lotie…

Soyons sérieux : l’Afrique subsaharienne occupe une place égale à la France alors qu’elle compte 10 fois plus d’habitants. L’Afrique au Sud du Sahara ne dispose que de deux membres au sein du Conseil d’administration du FMI et ces deux membres doivent exprimer le point de vue de 48 pays. La France dispose à elle seule d’un administrateur. Les pays de l’Union européenne ont 8 représentants au sein du Conseil d’administration sur un total de 24 membres, soit un tiers d’entre eux. Vous imaginez la difficulté des 48 pays africains à se faire entendre si seuls 2 administrateurs les représentent. Le FMI est parfaitement verrouillé par les pays européens et nord-américains. L’Afrique a demandé que l’on porte de 24 à 26 le nombre d’administrateurs afin de dégager deux sièges supplémentaires en sa faveur. Ils se sont heurtés à un refus net des États-Unis. C’est donc l’immobilisme qui prévaut, mais pendant ce temps, les dégâts sociaux au Nord et au Sud s’aggravent.

Le FMI est donc irréformable ?

Oui car ses statuts sont foncièrement antidémocratiques. Le G20 réuni à Pittsburgh en 2009 a décidé de transférer 5% des voix des pays surreprésentés vers certains pays sous-représentés comme la Chine, l’Espagne et la Pologne. Ce transfert, qui se fera probablement au détriment des pays comme la Suisse et la Belgique, ne transformera pas pour autant le FMI en une institution démocratique, car il concernera quelques dixièmes de pourcent mais ne modifiera pas les rapports de force en profondeur. En conclusion, il faut créer une nouvelle institution mondiale garantissant la stabilité monétaire, notamment en luttant contre la spéculation, et fondamentalement centrée sur le respect des droits humains fondamentaux, ce qui n’est pas du tout le cas actuellement. Il est très important de faire sauter le verrou du FMI pour espérer jeter les bases d’un autre monde.

 

http://www.cadtm.org/Le-FMI-une-institution

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 07:14

 

NS-marche-transatlantique.jpg

 

 

Lettre du peuple de France au Président de la République, M.Nicolas Sarkozy

 

 

Vous n'êtes pas le premier Président de la Vè République à plonger longuement le pays dans la perplexité. Les politologues perspicaces, les historiens de sens rassis, les psychologues avertis, les ethnologues surpris, les économistes sceptiques, les sociologues expérimentés se demandaient déjà comment M. François Mitterrand allait se tirer du guêpier dans lequel son ambition de conquérir le pouvoir quel qu'en fût le prix l'avait fait tomber, comment M. Giscard d'Estaing s'était laissé fasciner et piéger par les fastes de la République, comment Jacques Chirac, le vaillant saint-cyrien, avait tenté de reconduire la France aux bénitiers, puis aux grigris des magiciens et des sorciers des arts premiers.

Mais vous, Monsieur le Président, c'est la France de Descartes et de Voltaire que vous plongez dans le plus profond étonnement, parce que vous demeurez à leurs yeux une énigme difficile à déchiffrer. Nous ne vous comprenons pas, Monsieur le Président. Depuis trois ans, nous nous grattons la tête sans parvenir à nous éclairer sur les ressorts et les rouages de votre politique.

(…)

Suite

 

http://pagesperso-orange.fr/aline.dedieguez/tstmagic/1024/tstmagic/decodage/nicolas.htm

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 07:10

capitalism.gifHallucinant: aux Etats-Unis, mais dans d'autres pays aussi, certaines entreprises se font de l'argent quand leurs employés meurent. Surtout s'ils meurent jeunes, d'ailleurs. Eh oui: là-bas, votre employeur peut prendre une assurance-vie sur votre dos, sans vous le dire, et toucher des milliers de dollars quand vous mourez.


Beaucoup de compagnies d'assurances proposent des "assurances vie d'entreprise". Ou quand un employeur, pour se prémunir des "risques" pour sa boîte (lesquels, au juste? Il suffit de réembaucher après la mort d'un employé), peut prendre des contrats d'assurance vie pour un ou plusieurs de ses employés. certaines de ces compagnies assurent même les "vétérans"!

 

Ces assurances ont des noms charmants: "dead peasant" (paysan mort, rustre mort), "dead jeanitors" (concierges morts)...

Des boîtes comme Bank of America, Wall Mart (près de 400.000 salariés assurés), Nestlé, Procter & Gamble ou Dow Chemical s'en donnent à coeur joie. Cette dernière aurait passé des contrats pour plus de 21.000 de ses salariés en trois ans, dont seulement 4.000 cadres.

Aux Etats-Unis, les primes versées à la mort des gens représentent 20% des contrats d'assurance passés dans le pays. En 2002, 5 à 6 millions de travailleurs US avaient ces assurances sur la tête.

 

 

Jackpot à tous les coûts

 

Les employeurs paient quelques milliers d'euros au maximum et reçoivent 64.000$ (pour un employé de Wallaug-2031-2006-20image-790211.gif Mart décédé en 1998, et dont la famille n'a pas touché un centime), parfois 100.000$ ou plus. Un homme décédé d'un cancer du cerveau a ainsi été assuré pour 1,5 million de dollars. C'est donc très rentable, avec un effort minimum. De là à ce qu'on fasse attrapper des cancers foudroyants aux jeunes employés qu'on vient d'assurer, il n'y a hélas pas loin du tout.

Dow Chemical, par exemple, a payé 10.000$ pour un de ses empoyés, mais a fait un bénéfice de 300.000$.

 

Le problème n°1 c'est que l'entreprise a carrément un intérêt à ce que l'employé meure, la deuxième c'est que les employés ne sont pas mis au courant du contrat d'assurance dans une partie des Etats US (par exemple le Texas a autorisé ces assurances en 2000, mais seulement si les employés en sont informés- ils n'ont pas besoin d'être d'accord). Aucun organisme ne recense ces contrats. Et pourquoi les entreprises assurent-elle les employés les moins qualifiés et pas es hauts cadres, dont la mort pourrait à la rigueur être légèrement plus problématique? (En France il y a une assurance de ce type mais seulement pour les très hauts dirigeants).

 

En fait, la masse d'argent que repréente les assurances vie permet de gonfler les actifs de l'entreprise et donc d'emprunter moins cher. Par exemple, Wall Mart payait les primes d'assurances en empruntant aux assureurs (et en attendant que les employés meurent), et a eu droit à une déduction d'impôts gâce à cette "dépense".

Mieux: Wall Mart a porté plainte contre les assureurs qui lui avaient dit que les des primes d'asurances donnaient droit à des avantages fiscaux, et voulait récupérer 130.000.000 $ (pour 1,3 milliard de dollars d'assurance!). Pas de bol, la Cour suprême en avait décidé autrement, et en plus la Cour du Delaware a ajouté que c'était frauduleux de la part de Wall Mart.

Dow Chemical a ainsi bénéficié de 30 millions de dollars de baisse d'impôts entre 1989 et 1991 en raison des assurances vie qui étaient considérées comme des "emprunts".

 

the-faces-of-capitalism1.jpg

 

http://2mndepause.over-blog.com/article-quand-la-mort-des-employes-rapporte-gros-aux-multinationales-48349806.html

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 07:07

lobbying2.jpgL'Europe se veut exemplaire et démocratique. Alors elle a dit qu'il faut de la "transparence" dans le lobbying. Et elle a créé un "registre" des cabinets de lobbying qui opèrent à bruxelles, au parlement ou à la commission européenne. Sauf que 60% des cabinets de lobbying n'ont pas jugé utile de s'y inscrire.

  

C'est Alter EU qui a fait le calcul: 60% des lobbies ne se sont pas inscrits dans le registre. Mais pourquoi l'auraient-ils fait puisque ce n'est pas obligatoire?

Seules 112 des 286 agences de lobbying qu'on a pu recenser sont dans le fameux registre, et parmi celles qui manquent, 104 ont des lobbyistes accrédités au parlement, et ont donc accès aux élus.

 


Selon le parlement européen, il y a 2.600 groupes divers de lobbying (cabinets de lobbying mais aussi entreprises, cabinets juridiques, cabinets d'avocats, think tank...) qui ont un bureau à Bruxelles, mais à peine 900 étaient inscrits au registre en janvier 2009. Et seulement 26 agences de lobbying pur y étaient!

Les lobbies ne sont donc pas pressés de se faire recenser et encore moins de devoir rendre compte de leurs activités au grand public.

 

D'ailleurs, les lobbies des lobbies (l’EPACA pour European Public Affaires Consultancies’Association et le SEAP Worst-20lobby-20awards.jpgSociety of European Affairs Professionals)ont tout fait pour rendre ce registre totalement inutile en le vidant de sa substance. Pour eux (comme pour les banques etc.) l'autorégulation suffit amplement.

 

Ils y sont parvenus, et finalement les lobbies inscrivent les clients qu'ils veulent et les dépenses qu'ils veulent sur le registre: personne n'ira vérifier. On ne sait pas qui paie les lobbies et combien ils les paient, et on ne sait pas ce que le lobbie fait de cet argent, ni quels parlementaires il va voir.

 

Bref, il y a du boulot pour arriver un jour àà savoir qui fait quoi, pour qui et auprès de qui...

 

http://2mndepause.over-blog.com/article-60-des-lobbies-ne-sont-pas-dans-le-registre-europeen-48407463.html

 

 

 

 

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 07:03

h-20-1407165-1233395402.jpgLa santé c'est du sérieux. Pour mener une politique cohérente, les autorités consultent. Des lobbies, bien-sûr, mais aussi des patients. Le hic, c'est que lesdites associations de patients, en général, sont directement pilotées et financées par les lobbies pharmaceutiques...


 

C'est connu, mais c'est bien de le rappeler. Même les associations de patients qui donnent "leur" avis aux autorités n'ont aucune indépendance.

Un journaliste allemand du Beobachter a par exemple démontré que moult de ces assos tiraient une partie substantielle de leurs fonds des dons des multinationales de la pharmacopée. Et -ô miracle- on va voir ces asso recommander tel ou tel médicament, et demander à ce qu'il soit remboursé malgré qu'aucune étude ne prouve leur efficacité. En fait, ce sont les patients qui se chargent de mener le lobbying des labos. A moindres frais...

 

La société Suisse incontinence a touché par exemple 22.000 Francs suisses en 2007, soit 22% de son budget annuel. Parkingson Suisse a touché 161.000 Fr Suisses, soit 7% de son budget, La Ligue Suisse contre le Cancer 593.000 Fr Suisses, soit 2% de son budget, l'Association désir d'Enfant touche quant à elle 90% de son budget grâce à l'industrie, soit 32.000 Fr Suisses. Etc.

En France, par exemple l'Association pour la prévention des allergies (AFPRAL) explique que 66% de son budget vient des industries non pharmaceutiques, et 2% des industries pharmaceutiques. L'Association française des diabétiques (AFD) touche 31% de son budget de la part des industries pharmaceutiques, mais, précise l'AFD, en toute transparence.


Sanofi explique même sur son site qu'avec la Ligue contre le Cancer et l'Institut de cancérologie Gustave ecoutez-tamiflu-L-1Roussy, la multinationale a crée en 2001 les Espaces de Rencontres et d'Information, un "lieu d’échange et d’information non médicalisé, ouvert, accessible à tous et sans rendez-vous, tenu par un accompagnateur en santé, [qui] contribue à améliorer la prise en charge globale de la maladie" qui s'adresse principalement aux patients.


Ces associations conseillent aussi les patients et leurs familles, à qui elles vont chaudement recommander les médocs qu'on leur a vantés. En poussant un peu, on va même suggérer l'existence de besoins qui 'nen sont pas, voire de maladies nouvelles mais qui heureusement peuvent être réglées grâce à une pilule magique.

 

http://2mndepause.over-blog.com/article-des-associations-de-patients-a-la-botte-des-labos-49224162.html

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 06:53

Alimentation et santé publique : un constat inquiétant


Les habitudes alimentaires ont considérablement évolué depuis le milieu du XXème siècle. Comme cela est observé dans le rapport commun de l'OMS et de la FAO de 2002 intitulé « Alimentation, nutrition et prévention des maladies chroniques », une alimentation riche en graisses et en aliments à forte densité énergétique, centrée autour d'aliments d'origine animale, a remplacé l'alimentation traditionnelle principalement basée sur des aliments d'origine végétale. Cela a joué un rôle clé dans l'augmentation de la prévalence des maladies chroniques évitables d'origine nutritionnelle : obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires, cancers et ostéoporose principalement.1 


Ces maladies ne sont plus limitées aux « pays riches », et constituent désormais un problème de santé publique croissant dans les pays en développement1, où le modèle alimentaire « occidental » se propage et remplace souvent les alimentations traditionnelles.


EVOLUTION DES HABITUDES ALIMENTAIRES


Entre 1950 et aujourd'hui, soit en à peine deux générations, l'alimentation des Français (de même que celles des autres pays occidentaux) s'est complètement transformée. Ce phénomène peut s'expliquer par les profondes mutations économiques et sociales ayant conduit à un bouleversement des modes de vie au cours de cette même période.

Cette modification des modes alimentaires s'est traduite par:

  • une forte augmentation de la consommation de viande, produits laitiers (yaourts, fromages), produits à index glycémique élevé (boissons sucrées, desserts lactés sucrés et glaces notamment), produits gras (dont fromage et charcuterie);
  • une forte diminution de la consommation de pain, céréales, pommes de terre, légumes secs.

Ces évolutions ont conduit à une alimentation trop riche en lipides, trop riche en sucres rapides et trop pauvre en fibres.2 L'effet néfaste de l'excès quantitatif de graisses est renforcé par le déséquilibre qualitatif des graisses consommées (excès d'acides gras saturés du fait de la consommation excessive de produits animaux, déséquilibre entre oméga6 et oméga3). Concernant les protéines, la tendance est également à l'excès2 et au déséquilibre qualitatif : près de 80% des protéines consommées sont désormais d'origine animale, quand elles étaient à 80% d'origine végétale il y a un siècle.3


CONSÉQUENCES SUR LA SANTÉ : TENDANCES GÉNÉRALES


Alors que la sous-alimentation et les carences en vitamines et minéraux, répandus dans les pays pauvres, affectent la santé générale dès l'enfance, la
sur-alimentation* a une incidence à long terme sur la santé, engendrant des maladies cardiaques, des cancers ou d'autres maladies chroniques qui apparaissent généralement à partir de la quarantaine et au-delà.


Des chercheurs de l'université de Harvard ont montré que la sur-alimentation était responsable d'au moins autant de cas de maladies de par le monde que la sous-alimentation, et que plus de la moitié du fardeau mondial des maladies résultait d'une mauvaise alimentation (par manque, par excès ou par déséquilibre).4


Une alimentation pléthorique et trop riche en graisses favorise l'obésité, laquelle augmente considérablement le risque de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux, de diabète, et de divers cancers. Ces quatre pathologies sont responsables de plus de la moitié de l'ensemble des décès dans les pays riches.

En outre, avec l'augmentation de l'obésité juvénile, il est à prévoir que ces « maladies d'adultes » toucheront à l'avenir de plus en plus de jeunes.


Cancers

L'incidence des cancers a augmenté de 63% en France entre 1980 et 2000.5 C'est aujourd'hui la première cause de mortalité en Europe.

D'après le Fonds mondial de recherche contre le cancer, un simple changement d'habitudes alimentaires permettrait de prévenir 30 à 40% des cas de cancers dans le monde, soit autant voire plus que l'arrêt du tabac.6


Diabète

Le nombre de diabétiques dans le monde a quintuplé entre 1985 et 1998, passant de 30 millions à 143 millions.6 Le diabète est désormais la 3ème cause de mortalité en Europe. Sans compter qu'il est également indirectement responsable de nombreux autres décès. La Fédération Internationale du Diabète estime que le nombre de diabétiques doublera d'ici 2025 pour atteindre les 300 millions.



D'autre part, le diabète de type 2 touche de plus en plus de jeunes adultes et d'enfants (20% en 1998 contre seulement 4% au début des années 1990).6







Maladies cardio-vasculaires


« On estime que d'ici 2020, les deux tiers de la charge mondiale de morbidité seront imputables à des maladies non transmissibles chroniques, pour la plupart nettement associées au régime alimentaire. Le passage à une alimentation comportant davantage de denrées alimentaires raffinées, d'aliments d'origine animale et de graisses joue un rôle majeur dans l'épidémie actuelle d'obésité, de diabète et de maladies cardio-vasculaires, entre autres affections non-transmissibles. »
Bulletin de l'OMS n°80, 2002

Les maladies cardio-vasculaires restent la deuxième cause de décès en Europe, bien que les progrès de la médecine aient permis de diminuer la mortalité liée à ces maladies au cours des dernières décennies. Cependant, du fait de l'augmentation de la prévalence de quatre facteurs de risque de ces maladies (obésité, tabagisme féminin, sédentarité et pollution de l'air), on peut craindre un retournement de cette tendance et une évolution à la hausse de la mortalité par maladies cardio-vasculaires dans les années à venir.5


VERS UNE DIMINUTION DE L'ESPERANCE DE VIE ?


Des chercheurs des universités de Harvard et de Washington ont conduit en 2008 une étude7 qui a mis en évidence une baisse de l'espérance de vie des femmes dans certains comtés défavorisés des Etats-Unis, ceux où l’on trouve le plus de décès entraînés par des maladies chroniques liées au tabac, à l’obésité, au surpoids et à l’hypertension artérielle. Le docteur Murray qui a mené cette étude a déclaré : « Dans la mesure où les modes de vie malsains mis en cause dans cette étude se répandent partout, on peut craindre que la baisse de la longévité ne se généralise. Je pense que c'est un signe avant-coureur. Cette situation ne restera pas un cas isolé limité à ces comtés. Les coûts de santé publique ne cessent d'augmenter, de même que la prévalence de l'obésité et de l'obésité infantile. »

Une autre étude menée par des chercheurs américains en 2005 avait déjà conclu que l'augmentation continuelle de l'espérance de vie observée depuis deux siècles aux Etats-Unis allait prochainement se renverser à cause de l'épidémie d'obésité.8 Etant donnée la diffusion du mode d'alimentation américain à l'ensemble de la planète, on peut craindre que ce phénomène ne se généralise.


En effet, la « Framingham heart study » a montré qu'un simple surpoids faisait perdre en moyenne 3 ans de vie, alors que l'obésité faisait perdre en moyenne entre 7 ans de vie pour un non-fumeur et 14 ans pour un fumeur.



« Je pense que d'ici peu, à cause de ces deux épidémies [obésité et diabète de type 2], nous allons commencer à voir une diminution de l'espérance de vie. »
Pr Claude Bouchard, président de la Société Internationale d'Etude de l'Obésité, 2004

Dans son livre paru en 2006 intitulé « Espérance de vie, la fin des illusions »5, le scientifique Claude Aubert prédit lui aussi une baisse de l'espérance de vie dans les décennies à venir du fait d'une convergence de facteurs dont les principaux seraient l'obésité et la pollution. Selon lui « si nos habitudes alimentaires n'ont pas empêché l'espérance de vie d'augmenter, c'est parce qu'elles sont trop récentes pour avoir déjà un impact notable [...] la première génération à n'avoir connu depuis l'enfance qu'une alimentation proche de celle d'aujourd'hui, trop riche en viande, en matières grasses et en glucides rapides, est née à la fin des années 1960. Elle a aujourd'hui moins de 50 ans et est donc trop jeune pour que les principaux effets de ces déséquilibres se traduisent déjà par une augmentation sensible de la mortalité. »


QUELLES SOLUTIONS ?


Une étude a montré que la viande, les produits laitiers, les oeufs et les graisses animales représentaient 77% des apports en acides gras saturés et 100% des apports en cholestérol dans les pays développés.9

Afin d'évaluer le coût des soins médicaux directement imputables à la consommation de viande, le Physicians Committee for Responsible Medicine (comité de médecins pour une médecine responsable) a comparé la prévalence de l'hypertension, des maladies cardiaques, des cancers, du diabète, des calculs biliaires, et de l'obésité chez les végétariens et chez les non-végétariens aux Etats-Unis. Il ressort de cette étude qu'entre 29 et 61 milliards de dollars annuels sont directement attribuables à la consommation de viande.10


Il est donc possible de prévenir ou de guérir les maladies liées à la sur-alimentation par un changement d'habitudes alimentaires et de mode de vie. Ainsi, 30 à 40% des cancers, 17 à 22% des maladies cardio-vasculaires et 24 à 66% des cas de diabète pourraient être évités par une forte réduction de la consommation d'acides gras saturés (présents principalement dans la viande, les oeufs et les produits laitiers) et par une augmentation de l'activité physique.6

Une recherche menée par l'école de santé publique de Harvard a montré que les alimentations traditionnelles ayant été associées à une meilleure espérance de vie et à un taux réduit de maladies d'origine nutritionnelle étaient des alimentations basées principalement sur des aliments végétaux (riches en céréales complètes, légumes, fruits et noix), et de très faibles quantités -voire une absence- de produits animaux.6


L'exemple de la Corée du Sud corrobore ce constat. La population de ce pays a conservé son alimentation traditionnelle largement végétale, en dépit des évolutions socio-économiques de ces dernières années. Des études ont montré que les maladies chroniques et l'obésité étaient moins fréquents en Corée du Sud que dans les autres pays industrialisés ayant un développement économique comparable.11-12


CONCLUSION


La sur-alimentation est donc une forme de malnutrition dont les conséquences en termes de santé publique sont aussi lourdes qu'une autre forme de malnutrition, la sous-alimentation.


Si près de 900 millions de personnes dans le monde souffrent encore de la faim, le nombre de personnes en surpoids dépasse désormais 1 milliard de personnes et ne cesse de s'accroître, y compris dans les pays en développement.


Si rien n'est fait pour enrayer cette véritable épidémie et son cortège de maladies chroniques, un renversement à la baisse des tendances de longévité est à prévoir, sans parler de l'accroissement de la morbidité liée à ces maladies.


Les professionnels de santé peuvent et doivent agir au quotidien contre ce phénomène, en divulgant le plus largement possible des conseils hygiéno-diététiques adaptés : promotion d'une alimentation principalement végétale, augmentation de l'activité physique, arrêt du tabac, etc...

 

* Entendons par sur-alimentation une alimentation hyper-énergétique et/ou déséquilibrée par surabondance d'un ou plusieurs types de nutriments nocifs en excès (graisses, sucres rapides, protéines animales). Une alimentation hyper-énergétique est une alimentation qui apporte plus de calories que le corps n'en a besoin, ce besoin étant variable en fonction de l'activité physique.


Références :

1- OMS/FAO, Diet, Nutrition and the prevention of chronic diseases, 2002
2- INCA2 Afssa
3- Aubert C, Le Berre N, Faut-il être végétarien ? Pour la santé et la planète, Terre Vivante, 2007
4- Murray CJ, Lopez AD, The global burden of disease, Cambridge, MA : Harvard University Press, 1996
5- Aubert C, Espérance de vie, la fin des illusions, Terre Vivante, 2006
6- Gardner G, Halwell B, Underfed and Overfed: The Global Epidemic of Malnutrition, World Watch Institute Paper 150, March 2000
7- Ezzati M et alii, The Reversal of Fortunes: Trends in County Mortality and Cross-County Mortality Disparities in the United States, Plos Med, 2008, 22;5(4):e66.
8- Olshansky SJ et alii, A potential decline in life expectancy in the United States in the 21st century, N Eng J Med, 2005, 352 (11) : 1138-1145
9- Nestle M, Animal vs. plant foods in human diets and health: is the historical record unequivocal?, Proc of the Nut Soc,1999, 58, 211-218
10- Barnard ND, Nicholson A, Howard JL, The medical costs attributable to meat consumption, Prev Med, 1995, 24(6):646-55.
11- Lee MJ, Popkin BM, Kim S, The unique aspects of the nutrition transition in South Korea : the retention of healthful elements in their traditional diet, Public health Nutrition, 2002, 5:197-203
12- Kim SW, Moon SJ, Popkin BM, The nutrition transition in South Korea, Am J of Clin Nut, 2002, 71:44-53

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2 mai 2010 7 02 /05 /mai /2010 06:47

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                               Strauss-Kahn ? Une catastrophe pour la Gauche,
                          et pour la France ! Par Eva R-sistons



Qui a dit que les Français sont des veaux ? Les voilà qui s'entichent de D. Strauss-Kahn parce qu'il est loin des querelles politiciennes, parce qu'il semble connaître ses dossiers, et parce qu'il occupe une haute fonction internationale. Mais savent-ils vraiment ce qu'est le FMI, le Fonds Monétaire International ? Et d'abord, qui est ce DSK ?

C'est le fils d'un  Conseiller juridique et fiscal d'origine juive, installé au Maroc en 1955, puis après le tremblement de terre d'Agadir en 1960, à Monaco et à Paris. Il voit le jour à Neuilly sur Seine. Bref, un bon bourgeois de Neuilly, ou de Monaco, rien de très excitant. Etudes commerciales et d'économie, avocat d'affaires. Pas très excitant non plus pour le peuple de gauche  !!!

Que fait-il au PS, après, en plus, un passage au CERES bien à gauche de Chevènement ? Il faudrait sans doute demander cela à ses amis d'Israël qui ont l'habitude de placer leurs pions un peu partout, et notamment dans les principaux partis politiques pour les orienter... où ? Voyons ! En faveur d'Israël et du libéralisme, cela va de soi.

Passons sur sa carrière, et arrivons à l'essentiel, le voici nommé... par la Droite, oui par Sarkozy en personne, à la tête du FMI. Bref, encore moins excitant que tout le reste, et pour le moins ambigu. Et qu'est-ce que le FMI ? Un organisme qui se moque des peuples comme un Roi se moque de la dernière de ses maîtresses...

Ecoutons par exemple les doléances du Président du Benin :
Le président béninois, Boni Yayi, a dénoncé mardi à Cotonou le fonctionnement du Fonds monétaire international (FMI) au détriment des pays les plus pauvres : «Garant de la surveillance de la stabilité des changes, le Fonds monétaire international est caractérisé par un fonctionnement dissymétrique et même asymétrique au détriment des économies les plus pauvres de la planète», a-t-il écrit dans une lettre ouverte envoyée au président en exercice de l'Union européenne (UE), le président français Nicolas Sarkozy. Selon lui, "les conditionnalités du FMI ont souvent été sanctionnées par le quasi-abandon de l'Etat, dans son rôle stratégique, même en période de crise...Toujours soumis à des rappels à l'ordre du FMI, les pays africains ont beaucoup souffert de ce dysfonctionnement asymétrique du FMI» (http://www.africanmanager.com/articles/119232.html)

Pardi ! Le FMI, sous couleur d'octroi de prêts aux pays en difficulté, est synonyme de  contrôle, de domination, de perte de la souveraineté,  de dérégulation du Marché du Travail, de dérèglementation du Système bancaire, de partialité en faveur des pays développés, de politiques d'ajustement structurel asphyxiant l'Etat et le secteur social, de privatisation des entreprises, de libéralisation du commerce,  etc etc.  Autant dire que le FMI, comme la BM, ont accru la pauvreté des pays pauvres, et enrichi les pays riches, notamment en accordant des prêts difficiles à rembourser et à des taux profitant plus aux banques qu'aux peuples.  Et c'est DSK qui orchestre tout ça. Drôle de socialisme !

La réalité, c'est que le sieur en question serait une catastrophe pour la France. Passons sur son amour immodéré pour la gent féminine, si ses épouses s'en accomodent tant mieux pour elles, et sur son mépris des gens, sur son arrogance innée. J'en ai moi-même fait l'expérience à Perpignan, lorsque je lui ai parlé de la dangerosité de l'AMI, l'Accord Multilatéral Investissement, le pire ennemi des peuples. Il a balayé d'un revers de la main et avec condescendance ma remarque, en la qualifiant de "tarte à la crème des altermondialistes". Pfff ! Que ces choses-là sont déplaisantes à entendre pour un homme prétendûment socialiste - pourtant en pleine campagne électorale, alors qu'il était venu soutenir son poulain M. Ferrand, un brave garçon pâlot et inconsistant qui bridait un siège dans les Pyrénées Orientales. C'est sûr qu'avec DSK, mieux vaut une personnalité discrète, éteinte, qu'affirmée.

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D'abord, Strauss-Kahn est tout sauf socialiste. Très exactement, c'est un ultra-libéral qui ne saupoudre son libéralisme de social que quand il ne peut pas faire autrement, notamment lorsqu'il est en campagne électorale. La communication, à laquelle il excelle comme son compère avocat d'affaires lui aussi, Sarkozy, est ce qui lui réussit le mieux. Cherchez les politiques sociales dans les actes, cherchez bien.... D'ailleurs, ces deux-là s'entendent comme larrons (de haut vol) en foire, ce n'est pas sans raison que l'un a choisi l'autre pour le FMI. A moins que ça ne soit par jalousie, pour éloigner un rival potentiel, de "gôche" cette fois. De gauche caviar, très caviar... malgré les "35 heures" qu'il a défendues  avec Jospin-Aubry - et quelques emplois jeunes à Sarcelles, ville dont il a été élu maire en 1995. DSK est un fervent partisan de l'Europe de Bruxelles, incluant bien sûr Israël, pardi, et il est le chantre des ouvertures du capital, des privatisations massives et... de la sociale-démocratie, ressemblant comme deux gouttes d'eau à la "démocratie" libérale de la droite.  Bref, cette gauche-là est la roue de secours du capitalisme, un joli support du Nouvel Ordre Mondial qu'on tente de nous imposer toujours fort démocratiquement, bien entendu...

Quant à l'indépendance de la France, inutile de compter sur lui. Le pays de son coeur, celui qui occupe son esprit tout au long de la journée et pour lequel il travaille réellement, c'est Israël : "Je considère que tout Juif dans la diaspora, et donc c'est vrai en France, doit partout où il le peut, apporter son aide à Israël. C'est POUR CA d'ailleures qu'il est important que des Juifs prennent des responsabilités politiques" (Entretien à Passages, 1991), et dans Tribune Juive : "Chaque matin, je me lève en me demandant comment être utile à Israël".

Je pose la question à toute personne sincèrement attachée au Bien de la France: Un Président français doit-il d'abord songer à être utile à un autre pays ?

Et comment, en France, une fois élu Président, pourrait-il le mieux aider Israël ? Mais tout simplement en sacrifiant l'indépendance de la France, en étant soumis aux diktats d'Israël, notamment pour le Proche-Orient, en libéralisant toujours plus notre pays quitte à sacrifier des pans entiers de populations, en ouvrant toujours plus l'Europe à Israël et, le moment venu, en agissant pour que l'Etat de son coeur préside aux destins de l'UE, en entraînant la France dans les aventures impériales au service des USA, et bien entendu en poussant notre pays à agresser militairement l'Iran aux côtés d'Israël et de son clone américain. Bref, c'est l'apocalypse assurée... Si vous aimez les feux d'artifices, vous serez servi !

Alors, pas encore dégoûté de ce sieur-là ? Eh bien, votez-pour lui. Mais ensuite, comme pour Sarkozy, ne venez pas vous plaindre. Vous l'aurez cherché ! Et le réveil sera douloureux, très douloureux...

Eva r-sistons à l'intolérable de la gauche hypocrite, libérale et atlantico-sioniste...

http://r-sistons.over-blog.com/article-d-strauss-kahn-serait-une-catastrophe-pour-la-france-societe-toxique-44131622.html

 

 

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DSK à la place de Sarkozy ?

La peste ou le choléra ! (Thierry Meyssan)

 

Note de TSS: l'article ci-après date d'octobre 2007. Nul doute qu'il sera bientôt actualisé...Les veaux étant ce qu'ils sont et la France ce que nous savons qu'elle est devenue, les media dominants préparent chaque jour les esprits égarés à une candidature DSK. Le titre est, bien entendu de TSS, dans son style inimitable.
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Dominique Strauss-Kahn est un homme aimable et cultivé. Il s’est construit une image positive d’homme de gauche soucieux du bien être des plus démunis. Mais alors, comment est-il devenu directeur général du Fonds monétaire international, l’organisation internationale qui a institutionnalisé le pillage des pays du Sud ? Thierry Meyssan répond en révélant tout ce que la presse mainstream vous a caché depuis des années sur les relations de DSK avec les États-Unis.
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La nomination triomphale de Dominique Strauss-Kahn à la direction générale du Fonds monétaire international (FMI), le 28 septembre 2007, a donné lieu à deux messages contradictoires. D’un côté la presse occidentale exalte la capacité du bloc atlantiste à imposer son candidat face à celui de la Russie, Josef Tosovsky ; d’autre part, elle affirme que la principale mission de M. Strauss-Kahn sera d’associer plus largement les pays du Sud aux décisions, c’est-à-dire de mettre fin à la domination du bloc atlantiste.


Avec chauvinisme, la presse française se félicite que des Français se trouvent aujourd’hui à la tête de quatre grandes organisations internationales. En effet, outre Dominique Strauss-Kahn au FMI, Pascal Lamy dirige l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), Jean Lemierre préside la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), et Jean-Claude Trichet la Banque centrale européenne (BCE). Mais doit-on mettre ces quatre institutions sur le même plan ? Et surtout, doit-on se réjouir d’une situation qui, loin de manifester la place de la France dans le monde, illustre l’intégration des élites françaises dans la mondialisation, c’est-à-dire leur acharnement à détruire leur pays, en tant qu’État-nation, un cadre politique qu’ils jugent dépassé ?


Le dernier exploit en date laisse songeur : le FMI est une des organisations internationales la plus critiquée dans le monde. Il a abondamment financé l’installation de dictatures dans les pays du Sud, notamment en Argentine, au Brésil, en Indonésie, au Nigéria, aux Philippines, en Thaïlande etc… En outre, ses exigences soudaines de remboursement immédiat de prêts ont contraints des États à sacrifier leur avenir en dévaluant et en fermant écoles et hôpitaux. Ses adversaires l’accusent donc d’avoir provoqué, par l’oppression et la famine, des centaines de millions de morts en un demi-siècle, c’est-à-dire bien plus que les agressions militaires des États-Unis durant la même période. De son côté, le FMI considère au contraire que ses politiques « d’ajustement structurel » loin d’avoir provoqué ces catastrophes y ont mis fin. Des « Prix Nobel » d’économie aussi divers que le néo-keynésien Joseph Stiglitz ou le libertarien Milton Friedman ont accusé le FMI d’être le grand organisateur des déséquilibres Nord-Sud. En effet, l’action principale du FMI aura été de financiariser l’économie mondiale, permettant ainsi aux spéculateurs du Nord de s’enrichir en exploitant le travail, plus encore que les ressources, des pays du Sud. S’il n’était la vénération que la société de consommation voue à ses banquiers, il y a longtemps que le FMI aurait été déclaré organisation criminelle. Pourtant, c’est bien cette institution que le socialiste Dominique Strauss-Kahn a ambitionné de diriger, et c’est bien M. Strauss-Kahn qui a obtenu le soutien appuyé des grands argentiers de la planète, pressés de toutes parts par les multinationales les moins scrupuleuses.


Si l’on laisse de côté l’intérêt personnel de Dominique Strauss-Kahn, qui devient ainsi le haut-fonctionnaire le mieux payé de Washington avec un salaire annuel de base de 461 510 dollars net d’impôts, l’on doit se poser la question de ses objectifs politiques. Pour y répondre, jettons un coup d’œil sur sa biographie et découvrons-y ce que la presse mainstream cache depuis des années : ses liens avec les principaux dirigeants de l’administration états-unienne.


Issu d’une famille aisée de gauche, « DSK » a été élevé au Maroc, puis à Monaco. Il reçoit une éducation juive —plus séfarade qu’ashkénaze—, à laquelle il accorde plus d’importance au plan culturel que religieux. Il est diplômé de Sciences-Po Paris, ancien élève d’HEC, licencié en droit et agrégé de sciences économiques. Il se destine à être avocat d’affaires.


Il entre en 1976 au Parti socialiste où il milite au Cères, le courant social-étatiste animé par Jean-Pierre Chevènement. Il ne tarde pas à s’en séparer pour se rapprocher de Lionel Jospin et Jean-Christophe Cambadélis, les deux meilleurs élèves français d’Irving Brown, l’agent de liaison de la CIA avec la gauche ouest-européenne [1]. Jospin et Cambadelis sont issus d’un petit parti trotskiste (les « Lambertistes ») traditionnellement lié à la CIA. Avec une centaine de camarades, ils ont infiltré le PS et ont réussi à prendre les renes.


Il entre en 1986 à l’Assemblée nationale à la faveur du scrutin proportionnel alors brièvement mis en place. Il choisit de s’implanter, en 1988, dans une circonscription du Val-d’Oise, à Sarcelles, qui abrite une forte communauté juive. Il s’y fait élire en faisant jouer le réflexe identitaire. Il devient président de la Commission des finances de l’Assemblée, puis, en 1991, ministre délégué à l’Industrie et au Commerce extérieur auprès du ministre de l’Économie Pierre Bérégovoy. Tout oppose les deux hommes : « DSK » est un brillant dilettante vivant au milieu des grandes fortunes comme un poisson dans l’eau, tandis que « Béré » est un pénible tâcheron partagé entre ses idéaux ouvriers et son besoin de reconnaissance personnelle par le monde de la finance. « DSK » s’amuse de se dire socialiste tout en faisant le contraire, tandis que « Béré » a des états d’âme.


Alors qu’il est ministre délégué à l’Industrie, il a connaissance des problèmes rencontrés par son ami Jean Peyrelevade à la tête du Crédit Lyonnais. Il intervient personnellement pour favoriser diverses opérations hasardeuses réalisées en faveur de son ami Franck Ullman-Hamon. Cet homme d’affaires est connu pour avoir par ailleurs réalisé diverses interventions en Amérique latine pour le compte d’Israël et pour être actionnaire-fondateur du magazine Marianne de Jean-François Kahn. Les montages de M. Ullman-Hamon avec les filiales du Crédit lyonnais coûteront plusieurs dizaines de millions de francs au contribuable français.


À la même époque, Dominique Strauss-Kahn épouse à la synagogue —en troisièmes noces— une star d’une rare beauté, Anne Sinclair, la journaliste préférée des Français. Le couple choisit de tenir la presse à l’écart de la cérémonie, mais de donner de l’éclat à la fête au sein de la communauté juive, où ils s’affirment comme des personnalités brillantes. Leurs deux témoins de mariage sont le professeur de philosophie Élisabeth Badinter (héritière du Groupe Publicis et épouse du Garde des Sceaux Robert Badinter) et la journaliste Rachel Assouline (épouse du patron de presse Jean-François Kahn).


En 1987, il se démarque de François Mitterrand, il conduit une délégation du Parti socialiste en Israël et se rend à la mairie de Jérusalem qu’il considère comme capitale de l’État hébreu. En 1991, il participe à un voyage de solidarité en Israël, organisé par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) en pleine Guerre du Golfe.


En 1994, usant de sa qualité d’ancien ministre de l’Industrie, il créé le Cercle de l’Industrie auquel il parvient à faire adhérer en six mois 48 des 50 plus grands patrons français. La moitié d’entre eux au moins payent une cotisation annuelle de 200 000 F pour que leurs intérêts soient défendus à Bruxelles. Il laisse la présidence de cette association patronale à Raymond Lévy (ex-Pdg de Renault) et en assure la vice-présidence. Incidemment, le même Raymond Lévy sera nommé à la tête du Consortium de réalisation, chargé de liquider les placements pourris du Crédit Lyonnais et, au passage, d’étouffer les affaires Ullman-Hamon.
Simultanément, DSK devient consultant auprès des mêmes patrons ou avocat d’affaires et établi son bureau dans les locaux du Cercle. La Cogema, la Sofres et EDF, entre autres, lui versent des émoluments exorbitants pour quelques conseils ou un mot transmis à un grand de ce monde. Cette activité peu contraignante lui assure des revenus de plus de 2 000 000 F par an [2].
Par la suite, il donne des cours à l’université, à Stanford et Casablanca, sans compter des conférences ici et là, toujours royalement payées.
Précisément, aux États-Unis Stanford est le bastion des Républicains. C’est là qu’ils ont leur propre centre de recherches, la Hoover Institution [3]. À l’époque, le prévôt de Stanford —c’est-à-dire la personne qui négocie l’engagement de Dominique Strauss-Kahn— n’est autre que Condoleezza Rice [4]. Sur place, Dominique Strauss-Kahn fait la connaissance de George P. Schultz et des universitaires qui formeront le vivier de l’administration Bush.


En 1995, il rédige la partie économique du programme électoral de Lionel Jospin, candidat à la présidence de la République, Propositions pour la France. Il défend alors le principe de la « taxe Tobin » sur les transactions en devises, dont il affirmera plus tard qu’elle est impraticable.


Député de Sarcelles, il en est aussi brièvement le maire, avant d’en confier les clefs à son fidèle François Pupponi. Le temps de « jumeler la plus juive des communes françaises avec la plus française des communes d’Israël », Netanya.


De 1997 à 1999, il est ministre de l’Économie et des Finances. Il pilote le passage à l’euro et la privatisation de France-Télécom. Surtout, il fait entrer la France dans le processus de financiarisation de l’économie en multipliant les mesures démagogiques sectorielles. L’adoption de la semaine de 35 heures diminue considérablement le nombre d’heures travaillées ; tandis que l’exonération de charges sociales sur les stock-options déplace les revenus des cadres du travail vers la finance. Il résulte de cette politique que le début de décroissance de la production française est compensée, au plan statistique, par un développement des profits financiers. Cependant, en fin de compte, le pouvoir d’achat des classes moyennes s’effrite sensiblement.


Dominique Strauss-Kahn fréquente les cercles les plus prestigieux du pouvoir. Dès 1993, on le voit au Forum de Davos. Anne Sinclair l’introduit au Siècle, l’association la plus mondaine de Paris. Puis, Antoine et Simone Veil le font entrer au Club Vauban. En 2000, l’OTAN l’invite au Club de Bilderberg où il retrouve Pascal Lamy et Jean-Claude Trichet qui occupent avec lui aujourd’hui de prestigieux fauteuils dans les institutions internationales.


Dominique Strauss-Kahn est piégé par son perpétuel mélange des genres entre engagement politique et lobbying rémunéré. Il fait l’objet d’une mise en examen dans une affaire concernant la principale mutuelle étudiante, la MNEF, puis dans une autre relative à la caisse noire de la compagnie pétrolière nationale Elf. Les magistrats estimeront en définitive que ses activités étaient licites, à défaut d’être morales.

 

Cependant les instructions pénales et une commission d’enquête parlementaire mettront en évidence ses méthodes peu orthodoxes. Lionel Jospin, lorsqu’il était ministre de l’Éducation, avait modifié par décret le taux des remboursements effectués à la MNEF par la Sécurité sociale, transformant la Mutuelle en véritable pompe à finances pour le compte du PS. Puis, il avait étendu les activités de la MNEF dans les campus toujours pour détourner plus d’argent. Dominique Strauss-Kahn lui-même recevait des émoluments considérables pour des prestations imaginaires. Plus tard, il avait fait prendre en charge le salaire de sa secrétaire au Cercle de l’Industrie (ou à son cabinet, il n’est guère possible de différencier) par le groupe Elf.


Derrière des manières policées, un goût prononcé pour la bonne chère et les belles femmes, Dominique Strauss-Kahn est un tueur : lorsqu’apparaît, à titre posthume, l’enregistrement vidéo du promoteur immobilier Jean-Claude Méry mettant en cause Jacques Chirac, on ne tarde pas à découvrir qu’il est un des organisateurs de ce mauvais coup.


Ses démêlés avec la Justice l’écarteront un temps de la scène politique. Pendant sa traversée du désert, son épouse, Anne Sinclair, fera preuve de sang-froid et de dignité, plaidant auprès du public en sa faveur par sa seule attitude.


Opérant son grand retour, en 2001, après avoir bénéficié de non-lieux, il prend en mains le développement de la Fondation Jean-Jaurès, le partenaire de la National Endowment for Democracy (NED) pour la gauche française [5]. La chose est d’autant plus aisée que, depuis Stanford, il connaît la nouvelle conseillère nationale de sécurité des États-Unis Condoleezza Rice, et que c’est la sœur adoptive [6] de celle-ci, Mardeleine Albright qui dirige le National Democratic Institute (NDI), organisme tampon de la NED chargé d’acheminer les subsides du département d’État US dans les caisses du Parti socialiste français.


En 2003, le German Marshall Fund of the United States, une des principales officines atlantistes, crée un Forum sur le commerce et la pauvreté. DSK devient l’un des six administrateurs, rémunéré comme toujours [7]. Il y écrit, ou tout au moins signe, divers rapports en faveur du libre-échange absolu.


La même année, il contraint un expert du Parti socialiste, Pascal Boniface, à démissionner. Ce spécialiste en relations internationales a eu le toupet de souligner que le soutien aveugle du parti à Israël est idéologiquement incohérent et électoralement contre-productif alors que le PS doit ambitionner de réunir derrière lui les six millions de Français de culture arabe.
En outre, Dominique Strauss-Kahn pilote la création du Cercle Léon Blum, au sein du PS, dont l’objectif est de veiller au soutien du parti au mouvement sioniste.


En 2004, il déclare lors d’une interview sur France-Inter : « Je considère que tout juif de la diaspora et de France doit apporter son aide à Israël. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans ma vie de tous les jours, à travers l’ensemble de mes actions, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël. » [8]


En 2005, il lance les clubs « À gauche en Europe » (AG2E) en faveur du « oui » au référendum d’approbation du projet de Traité constitutionnel européen. Il travaille alors en lien avec le Policy Network (Grande-Bretagne) et la Fondation Friedrich-Ebert (Allemagne). Mais les Français votent « non ».


En 2007, alors que l’écrivain Claude Ribbe ouvre un débat sur les conséquences sociales actuelles de l’esclavage et de la colonisation, DSK participe activement à la création du Conseil représentatif des noirs de France (CRAN), une organisation qui bénéficie de conseils techniques de spécialistes israéliens et reproduit le modèle du Conseil représentatif des juifs de France (CRIF) [9]. À défaut de trouver un écho parmi les noirs de France, cette initiative sera une réussite médiatique, comme l’avait été quelques années plus tôt la création de SOS Racisme pour stopper la structuration des beurs.


Lorsque s’ouvre la compétition au Parti socialiste pour désigner le candidat à l’élection présidentielle de 2007, Dominique Strauss-Kahn apparaît à la fois comme le candidat le mieux placé face à son rival déclaré, l’ancien Premier ministre Laurent Fabius, et comme le candidat officiel des États-Unis pour la gauche française. Ainsi, il donne un entretien à la revue néo-conservatrice Le Meilleur des mondes, dans lequel il brocarde la politique arabe de la France et plaide pour un rapprochement avec Washington et Tel-Aviv [10].


Tout semble réglé à l’avance. Les cotisations d’adhésion au Parti socialiste ont été réduites à un montant négligeable de sorte que les quelques milliers de membres de parti lambertiste ont pu acquérir des cartes, juste pour participer au vote de désignation interne du candidat. La manœuvre a été organisée par le lieutenant de DSK, Jean-Christophe Cambadelis, lui-même ancien dirigeant de ce parti et que nous avons déjà présenté à propos de ses relations avec la CIA. Pourtant, contre toute attente, c’est un outsider, Ségolène Royal, qui est désigné. C’est qu’à Washington on a un autre projet : placer Nicolas Sarkozy à l’Élysée. Pour cela, il convient d’installer face à lui un concurrent peu crédible. En échange de son retrait silencieux, DSK sera largement récompensé par la direction générale du FMI.


Peu après son accession à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy présente la candidature de DSK à Washington, et Condoleezza Rice lui apporte son soutien. Tout en participant à la création de l’European Council on Foreign Relations (E-CFR) [11], il sillonne le monde, officiellement pour convaincre les États du Sud de soutenir également sa candidature. En réalité, leur vote importe peu, puisque les USA et l’Union européenne ont à eux seuls 48 % des voix. La campagne de DSK est payée par la France et organisée par l’agence de relations publiques TD International. Ce que le cabinet de M. Strauss-Kahn minimisera en prétendant ne travailler qu’avec la correspondante française de l’agence. TD International « vendra » à la presse la légende d’un DSK désœuvré, téléphonant au Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker lors d’un colloque à Yalta, lequel lui aurait suggéré d’ambitionner le FMI. En réalité, Dominique Strauss-Kahn et Christine Ockrent participaient au Yalta European Seminar, moyennant un défraiement de 7 000 euros chacun indirectement versés par George Soros. Ce colloque avait pour but de soutenir la « révolution orange » et l’arrimage de l’Ukraine à l’OTAN. Or, TD International est une officine de la CIA, notamment chargée de la construction de l’image publique de la « révolution orange ». Elle est dirigée par William A. Green III, un célèbre agent qui n’était ni plus ni moins que le chef de poste du stay-behind en France et qui fut expulsé en 1995 pour des motifs d’une extrême gravité qui ne furent jamais dévoilés au public.


Hugo Chavez, le président de la République bolivarienne du Vénézuela, quant à lui, n’a pas été convaincu par le show de Dominique Strauss-Kahn. Il a confirmé le retrait de son pays du FMI « avant qu’ils ne nous pillent » et invité tous les États du Sud qui le peuvent à faire de même.

DSK, le queuttard sioniste aux ordres du système mondialiste, s'apprête à remplacer le nabot. 
____________
[1] Selon les propos d’Irving Brown lui-même, rapportés dans Éminences grises, par Roger Faligot et Rémi Kauffer, Fayard 1992. Sur le réseau US, voir « Stay-behind : les réseaux d’ingérence américains », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 20 août 2001.

[2] « Dominique Strauss-Kahn, 1993-1997, profession – conseil », par Laurent Mauduit, Caroline Monnot et Martine Orange, Le Monde, 11 décembre 1999. « Influents dans le monde de l’entreprise », par Bérengère Mathieu de Heaulme, Le Figaro, 22 janvier 2002.

[3] « La Hoover Institution, archives réservées aux Républicains », Réseau Voltaire, 26 octobre 2004.

[4] « La fulgurante intégration de Condoleezza Rice », par Arthur Lepic et Paul Labarique, Réseau Voltaire, 8 février 2005.

[5] « La NED, nébuleuse de l’ingérence démocratique », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 22janvier 2004.

[6] Op. cit.

[7] « Le German Marshall Fund, un reliquat de la Guerre froide ? », Réseau Voltaire, 5 octobre 2004.

[8] Cité in Encyclopédie politique française, Tome 2, Facta éd., 2005.

[9] Les Nègres de la République, par Claude Ribbe, Jean-Paul Bertrand éd., 2007.

[10] « MM. Sarkozy et Strauss-Kahn affichent leurs allégeances », par Cédric Housez, Réseau Voltaire, 7 novembre 2006. Article plagié depuis. La position de Dominique Strauss-Kahn est partagée par le premier secrétaire du PS, François Hollande, voir « France : le Parti socialiste s’engage à éliminer les diplomates pro-arabes », Réseau Voltaire, 9 janvier 2006. Les propos imputés à M ; Hollande dans ce dernier article ont fait l’objet d’un démenti de l’intéressé, mais ont été maintenus sur le site internet du CRIF.

[11] « Création accélérée d’un Conseil européen des relations étrangères », Réseau Voltaire, 3 octobre 2007.

 

Thierry Meyssan*

 

http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article04/EkZkVuFAyyKUNbNICm.shtml

http://www.marcfievet.com/article-dsk-le-queuttard-mondialiste-s-apprete-a-remplacer-le-nabot-49518216.html

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