Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 12:41


Futurs abonnés: J'envoie un avis de publication par jour (regroupants les nouveaux liens), pas plus, eva r-sistons.



, Faut-il tuer les vieux ?

 
inv
::  Calebirri*
13/02/10 :: 10:59
inv
Faut-il tuer les vieux ?
inv
Après m’être longuement interrogé sur la manière dont fonctionne le capitalisme, j’en suis arrivé à la conclusion que l’humanité court à sa perte, et ce pour une raison évidente : les gouvernements se sont trompés d’ennemis.
Que le système combatte les pauvres ou les musulmans, les étrangers ou les fainéants, il oublie une donnée essentielle à la sauvegarde de l’espèce humaine : il faut des jeunes pour remplacer les vieux.


Car en réalité l’idée selon laquelle un taux de fécondité inférieur à 2,1 enfants par femme est signe de développement est fausse, ne retenant comme critère principal que le développement économique. Cela signifie par extension qu’un monde entièrement développé ne serait pas capable de renouveler sa population, ce qui est économiquement positif mais suicidaire du point de vue de l’humanité.


Alors, face aux critiques non constructives du système qui ne proposent pas de solution, j’ai entrevu une solution radicale qui pourra choquer certains, mais qui après tout en vaut bien une autre : il faut tuer les vieux !!


Et oui bien sûr, au lieu de s’évertuer à inciter les jeunes à consommer moins, à contrôler les naissances ou à travailler plus longtemps, au lieu de chercher sans relâche un ennemi pour éliminer dans la guerre tant de jeunes recrues dans la force de l’âge, et plutôt que de fermer des maternités en ouvrant des hospices, ne serait-il pas plus simple de laisser mourir les vieux sans les obliger à vivre si longtemps ?


A vouloir régler un problème économique par l’économie l’humanité est entrainée inévitablement vers une sélection financière eugéniste, et cela au mépris de l’humanisme naturel censé régir les actions des hommes. Alors les vieux plutôt que les jeunes, pourquoi pas ?


Car cette idée n’est pas si bête lorsqu’on regarde les choses sous un angle économique :
Moins de vieux c’est moins de dépenses pour la sécu car moins de dépenses de santé
Moins d’années de cotisations pour la retraite ce qui signifie travailler moins pour gagner plus
Moins d’accidents sur la route, moins de queues au supermarché, plus de logements libres, plus de travailleurs, plus d’enfants et donc plus de croissance.


Il ne s’agit pas de rendre l’euthanasie obligatoire à partir d’un certain âge ni d’organiser des « chasses aux vieux », mais tout simplement d’édicter des lois capables de contraindre les vieux à s’éteindre de misère avant l’arrivée d’un Alzheimer mental, à la manière dont les lois actuelles engendrent la misère pour quantité d’individus dont de nombreux enfants.


On pourrait imaginer, plutôt que le traçage précoce des enfants dès la maternité au bracelet électronique, plutôt que les contrôles biométriques des élèves à l’entrée des classes, avant leur fichage dès 3 ans et pour tout le reste de leur vie, le contrôle physique et mental des vieux à partir d’un certain âge, et selon leur condition financière adapter des aides plus ou moins conséquentes.


On pourrait inciter à l’euthanasie par des crédits d’impôts pour les descendants ou dénoncer les grabataires et les incontinents contre rémunération…


Car l’avantage des vieux, c’est qu’ils n’opposent pas la résistance des jeunes, et qu’on en trouve dans tous les pays du monde… pas besoin de chercher « l’étranger », l’ennemi est partout.


Évidemment, il se peut que la morale soit quelque peu bousculée par ce concept novateur, et j’entends bien que certains puissent même trouver cette idée scandaleuse : je leur pardonne volontiers. Et j’avoue pour ma part être effrayé d’écrire de telles insanités.


Mais le pire n’est pas là.
Le pire c’est qu’il va certainement se trouver des gens qui, sans rire cette fois, vont véritablement se poser cette question fatidique et inhumaine : combien cela rapporterait ?


Et oui, à partir du moment où l’être humain se met à réfléchir le monde en termes économiques, il se trouve confronté à cette question de la morale, qui est définitivement résolue pour le capitalisme : le capitalisme est amoral.
Je le déplore croyez le bien. J’entendais l’autre jour un analyste politique indiquant bêtement que les consommateurs étaient les ennemis des travailleurs : mais c’est pourtant vrai !


Le seul problème c’est que ce sont les mêmes…sauf pour les vieux !
_________
*
http://calebirri.unblog.fr/


http://www.toutsaufsarkozy.com/cc/article03/EkyypZyZyEPbzSmTvz.shtml


Eva: Attali évoque ouvertement l'euthanasie des retraités. Politique de civilisation, comme dit Sarkozy....
Partager cet article
Repost0
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 12:38
publié par reineroro (Jamais contente ) le 12/02/2010 09H08 
L’injuste procès des prétendues théories du complot.

arton9998-f7e90.jpg Pascal SACRE


Sortie du « reportage » de Ted Anspach, Les Effroyables Imposteurs, diffusé sur ARTE le 9 février 2010. Nouvelle tentative médiatique pour discréditer tout un mouvement global d’oppositions aux propagandes gouvernementales, en l’amalgamant aux théories dites ‘conspirationnistes’, diabolisées.

La guerre contre la vérité continue.

Introduction et contexte

Hadopi, Loppsi 2, ACTA (France), le Regulation of Investigatory Power Act (Angleterre), le Protect America Act de 2007 et le FISA Amendments Act de 2008 (Etats-Unis), le Surveillance Devices Bill de et le Intelligence Services Act (Australie), le Search and Surveillance Powers Bill (Nouvelle-Zélande) *…, ce ne sont pas les noms des nouvelles barbies ou des nouveaux Ken de Mattel. Ce sont des lois, projets, amendements liberticides de plus.

Les élites ne nous contrôlent pas encore assez comme ça. Ils en veulent plus, toujours plus.

Derrière de bonnes intentions présentées comme leurs seules motivations, se cachent la volonté de cadenasser Internet, le dernier média qui n’est pas sous le contrôle total des propagandes gouvernementales et du totalitarisme idéologique (le capitalisme ultralibéral et dérégulé) qui a pris possession de tous les autres organes de la démocratie, transformant celle-ci en un monstre au visage défiguré qui fait tout pour le cacher en se drapant de vêtements en trompe l’œil et de mensonges rutilants.

Comme toujours, de bonnes intentions masquent le seul but véritable, prendre le contrôle du net, ce qui terminerait de nous ôter les quelques libertés d’expression, les quelques droits à une information fiable et vraiment indépendante, qui nous restent. Ainsi Loppsi 2 se sert du prétexte de la pédophilie sur internet. Cet article titre très justement : les pédophiles sont aussi pour Loppsi 2 ! (âmes sensibles, abstenez-vous). Cherchez l’erreur.

Pour ACTA (Anti-Couterfeiting Trade Agreement), il s’agirait de protéger le droit d’auteur et le copyright.

Dans tous les cas, il s’agirait de protéger les pauvres gens tellement influençables de toutes les sottises qui infestent le net, de les mettre à l’abri des pseudo-informations qui feraient du net une poubelle dans sa globalité !

La bonne vieille technique de l’amalgame qui marche si bien avec Al-Qaida, ou le mot secte en général… Vous voulez discréditer, démolir tout un mouvement contestataire par ailleurs très crédible, très sérieux ? Associez-le au mot secte. Ou à Al-Qaida, vous verrez. Cela marche aussi avec les termes négationniste, antisémite, révisionniste…Effet garanti. Injuste, mais garanti. Exploitant la désinformation des gens, désinformation dont sont responsables ces mêmes personnes qui en accusent l’internet.

Internet est pour beaucoup dans la contestation populaire à la volonté injustifiée (et injustifiable) des gouvernements, poussés dans le dos par les firmes pharmaceutiques au travers du saint OMS, de nous vacciner avec des poisons, des produits remplis d’adjuvants pourvoyeurs de maladies auto-immunes, et insuffisamment testés.

Internet est pour beaucoup dans la diffusion et la mise à disposition de tous de théories explicatives sur les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, versions alternatives beaucoup plus convaincantes, fouillées, cohérentes que la propagande simpliste de nos gouvernements.

La liste est longue en fait de tous les domaines où Internet rétablit une juste information, rééquilibre la vérité qui se trouve bien malade entre le silence des médias traditionnels et les propagandes des puissants.

Voilà le crime dont Internet est accusé. Ce qu’on lui reproche.

Internet dérange les puissants qui lui reprochent leurs échecs cuisants.

Pour ces puissants, sans Internet, peut-être que tous les millions de vaccins achetés auraient été injectés. Que tous ces doutes sur la version officielle des attentats du 11/9 arrêteraient de circuler une bonne fois pour toutes. Que tous ces gens qui analysent les motivations réelles et profondes des gouvernements occidentaux cesseraient enfin de montrer l’exemple aux populations qui commencent à se douter de quelque chose.**

Il est donc capital de discréditer tout l’internet, et de faire passer des lois qui vont le cadenasser.

Internet = poubelle. Ce message doit s’imprimer dans les cerveaux des gens.

S’il y a des poubelles dans une maison, doit-on pour autant considérer toute la maison comme une poubelle ?

HARO sur internet. Diffamation en règle.

Souffrons-nous du syndrome de Stockholm ?

Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.

Ce comportement paradoxal des victimes de prise d’otage, fut décrit pour la première fois en 1978 par le psychiatre américain F.Ochberg qui lui donna ce nom de syndrome de Stockholm, en relation avec un fait divers, qui eut lieu dans cette ville. (1)

Malgré de très bons articles diffusés principalement sur les sites internet, parfois échappés dans des revues « officielles » pour grand public, malgré l’intervention, toujours sur internet, de très bons journalistes comme John Pilger (2), Ignacio Ramonet ancien directeur du mensuel Le Monde Diplomatique, d’universitaires respectés et documentés comme Noam Chomsky (3), Michel Chossudovsky (4), de scientifiques et spécialistes de tous horizons comme Marc Girard, Wolfgang Wodarg, Tom Jefferson pour la pandémie de grippe, Niel Harrit (5), Steven E. Jones (6) pour le 11 septembre 2001, d’anciens politiciens ou experts d’institutions gouvernementales comme Paul Craig Roberts (7), William Blum (8), de personnes de l’intérieur comme Scott Ritter (9) pour l’ONU, Alison Katz (10) pour l’OMS (WHO, Organisation Mondiale de la Santé), ou John Perkins (11) repenti du système économique capitaliste prédateur, la plupart des gens continuent quand même à croire les gouvernements, leurs institutions et leurs représentants, et à se méfier d’internet.

Il y a bien aussi toutes ces conversations plus intimes entre amis, membres d’une même famille, collègues de travail, rencontres inopinées, ces échanges de mails, dans lesquels des personnes en avertissent d’autres, attirent leur attention, ou simplement discutent, critiquent, débattent, et pourtant rien n’y fait, la plupart finissent par allumer leurs postes de télévision, ouvrir leurs journaux habituels et après avoir slalomé entre les publicités pour voitures, les analyses fouillées des matchs de football, les interviews de joueuses de tennis sur le retour ou de ministres outrés de devoir se justifier, tous ces gens vont se coucher en pensant que ce sont toutes ces théories de conspirations, comme on les appelle avec mépris, qui sont vraiment glauques et bizarres.

Parfois, il y a bien un doute naissant dans une frange de la population, un frémissement de contestation qui pourrait prendre de l’ampleur, il ne faudrait pas grand-chose pour cela, mais très vite, jusqu’ici, ce doute se disperse et se terre quelque part, dans les replis de nos cerveaux inquiets, mais rassurés par la propagande gouvernementale et les manipulations médiatiques.

Tous ceux qui doutent, qui questionnent, qui critiquent et proposent des explications plus effrayantes, mais plus cohérentes, aux événements sont traités de paranoïaques et regroupés, tous, sans distinction, dans une même famille pathologique : les "conspirationnistes" : « ceux qui voient des complots partout ».

Certains pourtant, ne s’intéressent, par exemple, qu’aux attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, trouvant la version gouvernementale très peu crédible, et ne s’intéressent pas nécessairement au réchauffement climatique ou à la burqa. Ils ne voient pas des complots partout.

S’ils voient des « complots », ou plutôt des incohérences, des trous, des questions sans réponses, des contradictions, des mensonges, des parjures, des erreurs dans les versions officielles imposées, ce n’est pas en raison d’une maladie héréditaire ou d’un trouble de la personnalité mais d’une recherche sérieuse, honnête, sans à priori, et sans anticiper nécessairement des conclusions auxquelles leurs travaux les mènent.

Ils s’intéressent à un sujet, le creusent par curiosité personnelle et se construisent peu à peu une opinion cohérente, structurée et argumentée beaucoup plus crédible que la version officielle correspondante : cela en fait-il des malades qui verraient des complots partout ?

C’est pourtant ainsi que les choses sont présentées par la plupart des médias dont ça devrait être le rôle justement : ne pas accepter toutes les versions officielles, toutes les théories gouvernementales, sur parole et plutôt les critiquer, ce qui ne veut pas dire les rejeter, nécessairement, mais les analyser, les confronter aux faits, en prenant du recul et en cherchant en profondeur, et quand la recherche pointe dans d’autres directions, le signaler objectivement et honnêtement. Sans étouffer, ni tout recouvrir du couvercle du tabou, ni déformer. Ainsi les journalistes investigateurs du Watergate (Carl Bernstein et Bob Woodward), sous la présidence de Nixon, en passant outre les discours officiels truffés de mensonges, auraient dû abandonner leurs enquêtes sous peine d’être traités de théoriciens de la conspiration.

Donc, toutes les remises en question, analyses, critiques, de tous les sujets de société, de par le monde, ce qui veut dire des milliers et des milliers de formes de débats et de travaux pédagogiques et critiques qui foisonnent sur internet, valorisés du temps de Socrate, Démosthène ou Cicéron, toutes ces versions contradictoires, synonymes d’une démocratie en bonne santé politique, devraient être jetés dans le même panier des théories de la conspiration, expression d’une maladie honteuse, abjecte et sans fondements rationnels : une paranoïa excessive.

La vision paranoïaque du monde (12) !

Quelle condamnation !

Est-ce justifié ?

Ne pas croire quelqu’un automatiquement, systématiquement, même un « expert », même un représentant gouvernemental assermenté, sur parole, en sachant que le mensonge est universel, si facile, et si peu visible (contrairement à ce qui se passe dans le conte de Pinocchio) : est-ce de la maladie ? Et quand un quidam, peut-être pas étiqueté expert, mais véritablement indépendant, lui, dresse un tableau beaucoup plus cohérent et convaincant d’un sujet, en fournissant ses sources et en démontrant sa crédibilité, le croire ou le lire, est-ce de la maladie ?

N’est-on pas en train de confondre prudence et paranoïa ? Et de qualifier de maladie un témoignage de bonne santé mentale ?

D’amalgamer esprit critique et esprit conspirationniste ?

D’assimiler l’obsession de complots à la recherche de vérités ?

A condition d’être convaincu par des arguments vérifiés par les faits, les actes, est-ce de la maladie de rester prudent sur des paroles ou des promesses officielles, en attendant de les vérifier ? Et quand, loin de les vérifier, ces versions officielles sont démenties par les faits, ou même simplement qu’un doute raisonnable s’installe, est-ce de la maladie que de les rejeter, de les contester, de chercher d’autres explications, entre autres sur internet, et de demander des comptes ?

Pourtant, c’est un peu ce que semblent nous dire les médias et les « experts » qui se penchent sur ces débats surtout rencontré sur l’internet, ne parlant d’ailleurs de ces débats que sous le terme générique global et péjoratif de théories de la conspiration, de paranoïa aigue, et de maladie mentale à la limite de la criminalité !

Ces débats, qui ne font pourtant qu’exprimer, dans leur toute grande majorité, le caractère sain d’une démocratie qui analyse et réfléchit, s’interroge sur elle-même, ces débats pollueraient l’Internet, selon leurs détracteurs, et mettraient en danger le devenir de l’humanité, pas moins, d’après leurs juges zélés tous issus des médias et institutions officiels. Tiens, tiens.

N’est-ce pas là justement, la raison de leur courroux : elles, les voix officielles, intouchables, arrogantes, autoproclamées expertes, obligées de se justifier, de s’expliquer devant tous ces poseurs de questions, dont certains, beaucoup même, sont très sérieux, très documentés et très crédibles ?

Ces officiels, accusateurs véhéments, presque des inquisiteurs, n’hésitent pas à se retrancher derrière des théories scientifiques, psychologiques, lesquelles concluent que l’on se met à croire aux complots dès lors qu’on a l’impression de ne plus contrôler son environnement. Il s’agirait de réintroduire du sens là où il ne semble plus y en avoir (13). Voilà comment une attitude saine, la critique, devient pathologique, dans une société qui vit du mensonge et craint la vérité.

Ainsi, à notre époque, Démosthène, Cicéron, qui ne manqueraient pas d’écrire sur Internet, seraient certainement traités de théoriciens de la conspiration et de paranoïaques, de malades, en raison de leur esprit provocateur et contradictoire.

S’il y a effectivement sur internet, et ailleurs, quelques hurluberlus, quelques vrais malades paranoïaques qui mélangent tout, sont peu crédibles, ou sont bien maladroits dans leurs démonstrations, en résumant l’immense mouvement de contestation des grandes versions officielles gouvernementales à ces quelques rigolos, ne nous fait-on pas le coup de la parabole de l’arbre qui cache la forêt ?

Projecteurs sur les maillons faibles et hop, discrédit global et définitif sur tout le mouvement en réalité beaucoup plus vaste, sérieux et complexe et qui, surtout, mérite mieux comme traitement !

Dans tous les faux débats pratiqués jusqu’ici sur les plateaux de télévision occidentaux (les attentats du 11 septembre 2001, les motivations réelles des Etats-Unis dans toutes leurs guerres et leur croisade contre le prétendu terrorisme islamique, le réchauffement climatique version Al Gore, la campagne de vaccination massive dans la pandémie H1N1 2009…), le choix des invités, la façon de les interroger, les interventions partisanes et partiales des présentateurs et commentateurs font que systématiquement, au point que ça en paraît volontaire, le débat est désamorcé, saboté, avant même d’avoir commencé, et évolue toujours en faveur de la version officielle, imposée, celle du gouvernement ou de l’institution, au point que ça en paraît suspect, à force.

Mais attention, je verse dans la maladie honteuse du siècle : la vision paranoïaque du monde.

Il en est de même des « reportages », « documentaires » montés en épingle pour que ne soient interrogés que les hurluberlus, montrés que les côtés les moins sérieux, les moins crédibles et les plus repoussants des mouvements et versions contestataires (les arbres qui symboliseraient toute la forêt), dans le but de maintenir les populations éloignées de ces enquêteurs « pestiférés » et de leurs analyses « démoniaques », présentées comme paranoïaques.

Font-elles si peur, leurs démarches, que régulièrement, il faille sortir ces « documentaires » en forme de règlements de compte qui amalgament, simplifient excessivement, dénaturent, et font tout pour associer de saines recherches, de crédibles remises en question à de la maladie mentale ?

Les Effroyables Imposteurs

Un de ces derniers lynchages médiatiques, sur le domaine particulier des attentats du 11 septembre, du dossier des vaccinations anti-H1N1, et d’autres sujets brûlants, ne fait pas exception : Les Effroyables Imposteurs, documentaire de Ted Anspach, diffusé sur ARTE ce 9 février 2010. (14)

Le titre fait certainement allusion au livre de Thierry Meyssan, journaliste français, un des premiers à avoir contesté la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 avec son livre-documentaire : "L’effroyable Imposture".

En voyant le titre du « reportage » de monsieur Anspach, je me suis naïvement attendu à voir une enquête sur Al Gore, Tony Blair, les experts de l’OMS accusés de corruption (15), Georges W Bush et toute son administration… Mais non, il s’agissait en fait d’un relais de plus de l’effroyable amalgame habituel entre esprit démocratique critique et vilain paranoïaque voyant des complots partout. De sorte qu’une fois de plus, les vrais débats sur ces sujets sensibles et cruciaux pour les populations soient sabotés, noyés et découragés.

C’est certainement la seule chose véritablement effroyable montrée par le reportage de monsieur Anspach : le sort fait à la recherche honnête de la vérité, une fois de plus : on met tout dans le même panier, et on ne montre au spectateur que les éléments les plus iconoclastes en lui faisant croire que c’est tout, il n’y a rien d’autre, personne d’autre, circulez, y a plus rien à voir. Quelle malhonnêteté.

Les spectateurs en question, piégés, l’esprit encombré de publicités pour voiture, des répliques des joueuses de tennis sur le retour et des analyses détaillées sur les matchs de football du Championnat, n’ont pas, eux, les éléments pour juger, nuancer, prendre du recul et vont se coucher en pensant que ce sont toutes ces théories de conspirations qui sont vraiment glauques et bizarres.

Quand le menteur se drape dans la vérité, et brandit l’ironie pour moquer le chercheur honnête, le faisant passer pour ce qu’il est, lui, intervertissant les rôles, alors oui, l’humanité est effectivement en grand danger, mais pas pour les raisons avancées par la propagande officielle.

Les véritables imposteurs, dénichés grâce…à l’internet.

Al Gore

Al Gore aurait pu sérieusement figurer dans ce reportage.

Le leader des mouvements écologiques. Son film, La Vérité Qui Dérange, qui l’a rendu si célèbre, si populaire, et si riche, est truffé de mensonges et de contre-vérités. Et ce n’est pas moi qui le dit, je l’ai juste lu, sur internet, non pas poussé par la paranoïa, mais par une saine curiosité. Ce n’est pas non plus un vulgaire, obscur conspirateur qui hante l’Internet qui diffame ainsi mais des journalistes très officiels et un juge britannique.

Trainé en justice par un directeur d’école, le gouvernement britannique qui avait demandé la diffusion du film-catastrophe d’Al Gore dans toutes les écoles du royaume s’est vu taper sur les doigts par un juge, sur la base de l’Education Act 1996, qui règlemente la diffusion de littérature ou de créations audio-visuelles "politiquement partisanes" (16).

Dans un article sur le site net de USAToday, nous apprenons que Gore n’est pas aussi vert qu’il le dit (17).

Vous trouverez ici toutes les 35 erreurs, mensonges, contrevérités trouvées dans le film d’Al Gore (18).

Al Gore, si on investigue un peu, sans pour autant être paranoïaque ni malade, est peu crédible en leader écologique, voire plus du tout quand on apprend qu’il circule en jet privé, roule en limousine, possède “quelques” maisons, consomme autant d’électricité que 20 familles moyennes US, demande des cachets de 150 000/170 000 dollars pour venir donner une conférence (la fortune personnelle de Mr Gore était de 2 millions de dollars en 2001, elle était “officiellement” de 100 millions de dollars en 2007) (19).

Voilà bien un effroyable imposteur. Affirmation basée sur des faits accessibles par le net, et non sur un vilain sentiment paranoïaque. Où sont ces informations dans les médias officiels et si intègres, les grands journaux si critiques et les télévisions ?

Tony Blair

Tony Blair savait que l’Irak n’avait plus d’armes de destruction massive (ADM) avant d’envoyer ses troupes dans le pays. C’est ce qu’a indiqué mercredi William Ehrman, haut responsable au ministère britannique des Affaires étrangères entre 2000 et 2002, alors qu’il témoignait devant la commission Chilcot, qui va enquêter durant plusieurs mois sur les relations entre le Royaume-Uni et l’Irak de 2001 à 2009 (20).

Déjà en 2003, des experts très officiels, très compétents, accrédités par l’Occident et la Coalition anti-irakienne, comme Scott Ritter (21) ou Hans Blix, le chef de des inspecteurs de l’ONU en Irak (22), étaient formels, l’Irak était dépourvu d’ADM et de capacités pour mener une guerre bactériologique.

Ces témoignages, complétés, recoupés par d’autres, sont très accusateurs, et pourtant fondés, pris au sérieux (commissions, juges), et peu amènes envers l’intégrité et la respectabilité de personnes qui nous ont dirigé et aspirent encore à des fonctions de haute responsabilité.

Tony Blair n’a-t-il pas récemment encore, brigué le poste finalement obtenu par le belge Herman Van Rompuy, celui de Président de l’Union Européenne ?

Albert Osterhaus

Albert Osterhaus est le docteur Flu (le docteur Grippe) à l’OMS.

C’est un des plus grands virologistes mondiaux, conseiller officiel sur le virus H1N1 des gouvernements britannique et néerlandais et chef du Département de Virologie du Centre médical de l’Université Érasme, il siège à la fois parmi l’élite de l’OMS réunie dans le groupe SAGE (23) (Groupe Stratégique Consultatif d’Experts de l’OMS-Strategic Advisory Group of Experts), et préside l’ESWI (24) (European Scientific Working group on Influenza), parrainé par l’industrie pharmaceutique.

En 2009, l’ESWI recommanda des mesures extraordinaires pour vacciner le monde entier, considérant comme élevé le risque d’une nouvelle pandémie qui, disait-on avec insistance, pourrait être comparable à l’effrayante pandémie de grippe espagnole de 1918.

Albert Osterhaus, haut conseiller de l’OMS est impliqué dans des dossiers de corruption et de collusion possible entre l’OMS et les firmes pharmaceutiques et c’est suffisamment sérieux et fondé pour que le Parlement néerlandais (25) nourrisse des soupçons à son encontre et ait ouvert une enquête pour conflit d’intérêts et malversations. Hors des Pays-Bas et des médias néerlandais, seules quelques lignes dans la très respectée revue britannique Science (26) firent mention de l’enquête sensationnelle sur les affaires d’Osterhaus qui garde toutefois la confiance de son ministre de la santé.

Ces trois personnes n’auraient-elles pas pu figurer dans le documentaire Effroyables Imposteurs de Ted Anspach ? Leurs comportements, leurs magouilles, leurs mensonges ne mériteraient-ils pas d’être plus largement diffusés, dans le but d’informer correctement les populations ?

Ces trois exemples, loin d’êtres exhaustifs, sont hautement symboliques. Ils représentent trois des domaines majeurs dans l’actualité, Al Gore et le réchauffement climatique lié au CO2 dégagé par l’homme et ses activités, Tony Blair, ses alliés étatsuniens et le déclenchement d’une des guerres modernes les plus meurtrières et les plus coûteuses, Albert Osterhaus et la campagne de vaccination massive contre la pandémie 2009 de H1N1.

S’intéresser à ces sujets cruciaux pour toute l’humanité, ceux-là, ou d’autres (les attentats du 11 septembre 2001, les activités opaques de la CIA dans le monde, les vrais enjeux du trafic mondial de drogues en particulier le jeu trouble talibano-américain dans la production d’opium…) et trouver matière à douter fortement des versions officielles, des histoires gouvernementales, quand ces doutes sont repris par une partie de la sphère officielle elle-même ou des juges et diffusés par internet, est-ce de la maladie ?

Une vision paranoïaque du monde ? Qui traduirait le souhait de réintroduire un sens à ce qui nous arrive. Finalement, cela pourrait bien être le but, effectivement, réintroduire du sens, mais ce n’est pas de la maladie, pour moi, mais du bon sens.

Selon nos gouvernants, Internet, qui relate beaucoup de ces faits inaccessibles autrement, palliant en fait au manque d’honnêteté, de pugnacité, de clarté et de courage des médias classiques, sous prétexte que cet internet abrite également des iconoclastes, des thèses moins sérieuses, aux références plus douteuses, devrait être condamné, policé et discrédité, en entier !

Quelques poubelles dans une maison, transforment-elles toute la maison en poubelle ?

C’est ce que ce reportage ose dire.

EN RESUME

Prenez un mouvement vaste et divers, composé de personnes crédibles, compétentes, raisonnables, qualifiées, qui utilisent l’internet parce qu’il est libre, accessible, pour développer des analyses percutantes, des remises en question convaincantes, des critiques pertinentes, sur tous les grands sujets de société, mélangez-les avec tout le reste, surtout ce qui est ridicule, sans rigueur et amateur (l’amalgame) et secouez dans le shaker réducteur de la diffamation simpliste, du lynchage médiatique ‘bête et méchant’.

Apposez l’étiquette, "théories conspirationnistes", "négationnistes".

Et le tour est joué pour éloigner le grand public de témoignages sérieux, rigoureux et documentés, qui pourraient leur ouvrir les yeux, et démasquer les vrais imposteurs.

Nous, vous, tous les chercheurs sérieux, honnêtes, d’Internet et d’ailleurs, qui se démènent pour débusquer les vérités et les contrevérités là où ils peuvent, là où on les laisse aller, devons-nous nous laisser traiter de la sorte, pouvons-nous laisser encore longtemps ces vrais imposteurs nous insulter et nous dénigrer avec autant de mauvaise foi et d’arrogance ?

Honte sur eux.

Remettons-les à leur vraie place, celle des menteurs, des semeurs de confusion et d’amalgames trompeurs, celle des tricheurs et des moralisateurs, des vrais assassins de la vérité.

Avant que des « agitateurs » psychologiques, les « émeutiers » des blogs et des sites internet alternatifs ne s’infiltrent comme les rats qu’ils sont dans la toile, comme c’est très sérieusement envisagé par les fameux donneurs de leçons officielles, ceux-là même qui usurpent l’espoir, la paix et le changement (Un membre de l’Administration Obama réclame « l’infiltration cognitive » des Mouvements pour la Vérité), avant cette catastrophe pour l’humanité, il faut que tous les amoureux des vérités et de sa recherche tenace, de la diversité, de la contradiction, de la démocratie, se lèvent, résistent, écrivent et parlent, tant qu’il est temps.

Quant à tous les gens qui parfois doutent bien, un peu, surtout, quand les mensonges sont tellement évidents que même la presse officielle ne peut le cacher, mais qui se rendorment aussitôt, l’esprit capté par toutes les images égarantes, ou séduisantes, dans leurs postes de télévision, et détournés des chercheurs de vérité par les vrais menteurs, les imposteurs qui les traitent de conspirationnistes, oui que tous ces gens brisent le sortilège de Stockholm et voient leurs ravisseurs psychologiques pour ce qu’ils sont : les vrais tricheurs.

Dans le syndrome de Lima, sorte de variante de Stockholm à l’envers, les preneurs d’otages se prennent à leur tour d’affection pour leurs victimes

N’ayez aucun espoir que dans le cas de nos tourmenteurs actuels, ce syndrome de Lima se vérifie.

Quand à moi, dans ce monde où le mensonge traduit la bonne santé, et la recherche de la vérité, la maladie, je suis content d’être à ce point malade.

Je ne prendrai aucun traitement.

© Pascal Sacré

(version éditée par Le Grand Soir)

Références :

* Hadopi, Loppsi 2, ACTA : projets de lois en France visant à renforcer le contrôle d’internet, à entraver la libre circulation d’informations sous le prétexte d’une bonne intention comme la lutte contre la pédophilie, la protection du copyright, ou encore la protection du citoyen contre l’internet-poubelle.

http:// www.legrandsoir.info/Plutot-que-de-combattre-ACTA-rendons-le-inutile.html

Le même type de loi permettant la surveillance de l’Internet est en place dans plusieurs autres pays. En Angleterre, il s’agit du Regulation of Investigatory Power Act de 2000. Aux États-Unis, le USA PATRIOT Act de 2001 donnait de l’expansion aux surveillances électroniques de l’Internet qui sous l’administration Bush, autorisait la National Security Agency (NSA) à le faire sans mandats. Le Protect America Act de 2007 et le FISA Amendments Act de 2008 augmentaient encore plus ce pouvoir. En Australie, le Surveillance Devices Bill de 2004 et le Intelligence Services Act de 2001 donnent à peu près les mêmes pouvoirs aux autorités australiennes et leurs services du renseignement.

En Nouvelle-Zélande, c’est la même histoire avec le Search and Surveillance Powers Bill qui a été introduit en septembre 2008. En Suède, le parlement a approuvé de nouvelles lois permettant les services du renseignement de filtrer les appels internationaux, les fax et courriels sans ordre de la cour.

Internet – Un champ de bataille http:// www.mondialisation.ca/index....

** http:// www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=203

Notes :

(1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Syndro...

Le 23 août 1973, un évadé de prison, Jan Erik Olsson tente de commettre un braquage dans l’agence de la Kredietbank du quartier de Norrmalmstorg à Stockholm. Lors de l’intervention des forces de l’ordre, il se retranche dans la banque où il prend en otage quatre employés. Il obtient la libération de son compagnon de cellule, Clark Olofsson, qui peut le rejoindre. Six jours de négociation aboutissent finalement à la libération des otages. Curieusement, ceux-ci s’interposeront entre leurs ravisseurs et les forces de l’ordre. Par la suite, ils refuseront de témoigner à charge, contribueront à leur défense et iront leur rendre visite en prison. Une relation amoureuse se développa même entre Jan Erik Olsson et Kristin, l’une des otages. La légende veut même qu’ils se soient mariés par la suite, mais ce fait fut démenti.

(2) John Pilger, http://www.johnpilger.com/

(3) Noam Chomsky, http://www.chomsky.info/

(4) Michel Chossudovsky, http:// www.europesolidaire.eu/artic...

(5) Le professeur Niels Harrit a produit le 3 avril 2009 une étude qui démontrerait la présence de nano-thermite non activée dans les poussières du World Trade Center. Un explosif de dernière génération, produit exclusivement par l’armée.

(6) Steven E Jones, membre du Département de Physique et d’Astronomie Brigham Young University(BYH) : http://www.mondialisation.ca/index....

(7) Paul Craig Roberts, secrétaire adjoint au Trésor dans l’administration Reagan.

(8) William Blum, ancien fonctionnaire du département d’Etat américain.

(9) Scott Ritter, ex-inspecteur des Nations Unies en Irak (de 1991 à 1998), William Scott Ritter est devenu très critique à l’égard de l’Administration étasunienne depuis qu’il a révélé, en 2003, que Saddam Hussein ne possédait pas d’armes de destruction massive au moment de l’invasion anglo-étasunienne de la Mésopotamie.

(10) Alison Katz, une chercheuse qui a passé 17 ans à l’OMS, et qui le 22 janvier 2007, a adressé une Lettre ouverte à la nouvelle directrice de l’agence, la Chinoise Margaret Chan, accusant l’organisation de « corruption, népotisme, violation des statuts et inefficacité du contrôle interne », et concluant que « l’OMS est devenue une victime de la mondialisation néolibérale ». Elle dénonce « la commercialisation de la science et les liens étroits entre l’industrie et les institutions académiques » et la science « corporatiste » privée, et estime que « l’OMS doit être le leader d’un mouvement pour transformer la façon dont est conduite la recherche scientifique y compris ses sources de financement, ainsi que l’acquisition et l’utilisation des connaissances » et que les fonctionnaires internationaux n’ont pas le droit de « ne pas savoir ».

(11) John Perkins, « economic hit man », ancien membre respecté de la communauté bancaire. Dans son livre « confession of an economic hit man » (les confessions d’un assassin financier) il décrit comment, en tant que professionnel très bien payé, il a aidé les Etats-Unis à extorquer des milliards de dollars aux pays pauvres à travers le monde en leur prêtant plus d’argent qu’ils ne pouvaient rembourser pour ensuite prendre le contrôle de leurs économies.

(12) Cerveau & Psycho, n°31, janvier-février 2009, p.8, Des complots partout.

(13) Op. Cit., p.8

(14) http://television.telerama.fr/telev...

(15) Politique et corruption à l’OMS : http:// www.mondialisation.ca/index....

(16) http://leconservateur.bafweb.com/in...

(17) http:// www.usatoday.com/news/opinio...

(18) (19) Les funestes profits d’Al Gore,[-> http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=15927" class="spip_url spip_out">http://scienceandpublicpolicy.org/m...

(20) http://www.liberation.fr/monde/0101...

(21) Scott Ritter a été inspecteur des Nations Unies pour le désarmement en Irak de 1991 à 1998. Spécialiste de la question irakienne, il a publié de nombreux articles à ce sujet. Il est l’auteur de Endgame (1999), et avec William Rivers Pitt, de Guerre à l’Irak, ce que l’équipe Bush ne dit pas, éditions Le Serpent à Plumes, 2002, ISBN 2-84261-406-2. « Quand j’ai quitté l’Irak en 1998 à l’arrêt du programme d’inspection, l’infrastructure et les équipements avaient été éliminés à 100%. Cela est indiscutable. (…) Et l’on peut dire sans équivoque que l’infrastructure industrielle nécessaire à l’Irak pour produire des armes nucléaires n’existe plus. » Scott Ritter.

(22) Il [Hans Blix, chef des inspecteurs de l’ONU en Irak] a fait observer que la Mission d’inspection de l’ONU en Iraq n’avait jamais constaté la présence de telles armes en Iraq et que les Américains et les Britanniques n’en ont pas découvert non plus à ce jour (avril 2003).

M. Blix a écarté par ailleurs l’éventualité de l’utilisation par l’Iraq d’agents chimiques comme le gaz moutarde, le sarin ou le VX au cours du conflit actuel. http://www.un.org/apps/newsFr/story...

(23) http:// www.who.int/immunization/sag...

(24) Le Groupe de travail scientifique européen sur la grippe (ESWI, European Scientific Working group on Influenza), se définit comme un « groupe multidisciplinaire de leaders d’opinion sur la grippe, dont le but est de lutter contre les répercussions d’une épidémie ou d’une pandémie grippales » Comme ses membres l’expliquent eux-mêmes, l’ESWI mené par Osterhaus est le pivot central « entre l’OMS à Genève, l’Institut Robert Koch à Berlin et l’Université du Connecticut aux États-Unis. » Le plus significatif au sujet de l’ESWI est que son travail est entièrement financé par les mêmes laboratoires pharmaceutiques qui gagnent des milliards grâce à l’urgence pandémique, tandis que les annonces faites par l’OMS obligent les gouvernements du monde entier à acheter et stocker des vaccins. L’ESWI reçoit des financements des fabricants et des distributeurs de vaccins contre le H1N1, tels que Baxter Vaccins, MedImmune, GlaxoSmithKline, Sanofi Pasteur et d’autres, dont Novartis, qui produit le vaccin et le distributeur du Tamiflu, Hofmann-La Roche.

(25) Tweede Kamer der Staten-Generaal (Deuxième Chambre des États-Généraux des Pays-Bas, elle correspond à la Chambre basse).

(26) Article en anglais, Martin Enserink, in "Holland, the Public Face of Flu Takes a Hit" (« Hollande, le visage public de la grippe essuie un coup »), Science, 16 octobre 2009, Vol. 326, n° 5951, pp. 350–351 ; DOI : 10.1126/science.326_350b.

Grande Démineuse De Tapettes à Gruyère et Pourfendeuse De Cornichons. http:// reineroro.kazeo.com/



Auteur : Pascal SACRE  - Source : http://www.legrandsoir.info/L-injuste-proces-des-p...

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=10893


Partager cet article
Repost0
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 12:20



publié par
SERA7477 (La vérité est ailleurs) le 11/02/2010 14H22 


Suite aux abus policiers dans notre pays, à l'explosion du nombre de
gardes à vue, M.ALLIOT MARIE vient d'annoncer hier, qu'il était
nécessaire de faire une réforme. Et comme on pouvait s'y attendre avec
ce gouvernement, ils ne sont jamais à court d'idées à la con... La
dernière trouvaille : la garde à vue de 4 heures.

Normalement, la loi est claire. La garde à vue se limite à 24 heures,
et peut être renouvelée pour la même période. En cas de stups, de
terrorisme (théoriquement des trucs graves, comme avoir une barette de
shit dans sa poche) ça passe à 48 heures, avec prolongation de 24,
suivie d'une nouvelle de 24 aussi, soit 96 heures.

Le gouvernement Sarkozy, vient d'inventer la "mini garde à vue", elle
sera limitée à 4 heures. Et pourquoi pas une "moyenne garde à vue" à
12 heures ? Quelle bande de cons !!! Bien entendu, on ne parlera plus
de "garde à vue", on va bien lui trouver un nom à la con... ils ne
manquent pas d'idée, pour ça.

 Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l\'Etat te le demande

Albert Einstein

http://www.dazibaoueb.fr/article.php?art=10879


Lire:

Quels sont nos droits en garde à vue ?


Ou ici :
http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/manuel-des-droits-en-garde-a-vue-69858

800 000 personnes selon le ministère de l’intérieur, 900 000 pour d’autres sources, ont été gardées à vue cette année en France. Acturevue a donc voulu rappeler les droits dont dispose chaque citoyen mis en garde à vue, pour que les 1 français sur 6 concernés puissent avoir une garde à vue légale.

 

 
Lorsque vous avez été interpellé ou que vous vous êtes rendu à une convocation puis enfermé, sachez que vous êtes privé de liberté pour une durée ne pouvant pas excéder 24h, à compter de l’interpellation, renouvelable une fois (soit 48h au total). Elle peut être de 4 jours pour une affaire de stupéfiants et de 6 jours en cas de terrorisme.

L’humiliation suprême

La fouille corporelle intime, n’est pas systématique, mais concerne la majorité des gardés à vue. Sachez que le principe veut qu’elle soit effectuée par un médecin et non un policier.

Les trois droits du gardé à vue

Tout suspect peut faire prévenir sa famille dans les trois heures (sauf si le procureur de la république, et seulement lui, veut différer l’appel), et demander un examen médical durant les premières 24h. Il peut contacter un avocat dès le début ou, si prolongation, après 24h. Seulement à la 72e heure pour les suspects de terrorisme et de trafic de stupéfiants.

Vous devez tout comprendre

La notification de la garde à vue et des droits ainsi que les auditions doivent être communiquées dans une langue que vous comprenez, et si nécessaire avec un interprète.

Si vous trouvez le silence plus beau que la parole…

Oui, vous pouvez garder le silence comme le suggère les innombrables séries américaines. Cela risque néanmoins de faire durer la garde à vue.

Ne consentez que si vous approuvez

Prenez le temps de relire vos déclarations, qui sont souvent le fruit insolite de vos émotions. Signez-les si elles reflètent fidèlement ce que vous avez déclaré et qu’elles sont en accord avec ce que vous aviez convenu de dire.

Zen, il faut rester Zen…

Faites respecter tous vos droits (voir un avocat, manger,voir un médecin, appeler la famille) mais avec le plus grand calme pour éviter toute accusation d’outrage et rébellion.

Le retard français

Selon deux arrêts récents de la Commission Européenne des Droits de l’Homme, un gardé à vue ne peut être interrogé sans avoir rencontré au préalable un avocat et sans être assisté par son « conseil » tout au long de la procédure. Ce qui n’est pas le cas en France, actuellement.

Et pour nos enfants ?

Après la polémique avec la garde à vue en« pyjama-jogging » d’une élève de 14 ans, sachez que les conditions de privation de liberté sont également soumises à des règles.

Entre 16 et 18 ans, un mineur peut être gardé à vue24 heures, renouvelable une fois, et deux fois en cas d’infraction en bande organisée.

 De 13 à 16 ans, 24h, renouvelable une fois pour les délits ou crimes passibles de plus de 5 ans de prison.

De 10 à 13 ans, 12h, renouvelable une fois pour les délits ou crimes passibles d’une peine de plus de 5 ans de prison.

Les moins de 10 ans ne peuvent être ni retenus, ni gardés à vue.

L’arbre qui cache la forêt

Pour conclure, on ne saurait distinguer l’augmentation des gardes à vue des mineurs et le vote prochain d’un projet de loi qui renforce l’arsenal répressif de la France contre les mineurs. En effet, les gardes à vue, comme le remarque sur son blog, l’avocat Maître Eolas, explosent. Ce dernier songerait même à des consignes du gouvernement, pour faciliter l’adoption de mesure contre les mineurs. Quoi de mieux que de faire croire à une explosion de la délinquance, pour légitimer l’acharnement contre nos jeunes ?

Chiffres sales

68,5% des locaux de garde à vue ne disposent pas de lumière naturelle

97,4% n’ont pas de toilettes

88% n’ont pas de chauffage

17% des locaux sont désinfectés régulièrement

(Rapport de l’inspection générale de l’administration en 2008)

D.Perrotin 

Plus d’articles sur http://www.acturevue.com 
Manuel des Droits en Garde à vue

Le mental intuitif es un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don.

Partager cet article
Repost0
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 00:43
Ce 29 janvier, le parquet a fait appel du jugement porté dans l'affaire Clearstream. Et Dominique De Villepin, qui va être contraint de se représenter devant la justice, accuse Nicolas Sarkozy d'être à l'origine de cette décision.  Il aurait pourtant été sain de s'arrêter là. Faire appel revient à créer une suspicion sur l'indépendance de la justice. Elle n'en avait pas besoin. Ce n'est pas la disparition annoncée du juge d'instruction qui va nous rassurer.


clearstream-explication.jpg
Si Nicolas Sarkozy a réellement influencé le procureur, c'est là une grossière erreur politique. Ce président a noué des relations inédites et controversées avec la justice. Il a l'attaque facile, pour une poupée vaudou, un droit à l'image publicitaire, un piratage de compte bancaire... Et dans le contexte d'anti-sarkosisme ambiant, quand le président perd un procès, ce ne peut que servir Dominique De Villepin dans sa popularité.

Si l'ex-premier ministre résiste à cette seconde offensife, il en deviendra un présidentiable certain.

http://sos-crise.over-blog.com/ext/http://diplolitique.over-blog.com/
Partager cet article
Repost0
15 février 2010 1 15 /02 /février /2010 00:35

Croyez vous aux Illuminati? Cette congrégation secrète médiatisée par Dan Brown fait actuellement le "buzz" sur la toile, mais il y a bien longtemps qu'ils œuvrent dans l'ombre. On estime souvent leur fondation, du moins sous leur forme actuelle, à 1776. Il s'agissait à l'époque de se débarrasser des monarchies coupables d'entraver les progrès de la société. Certains considèrent d'ailleurs les Illuminati d'être à l'origine de la révolution française et de la guerre d'indépendance américaine.

Les Illuminati se sont depuis organisés en tant que garants d'un nouvel ordre mondial: le leur. Infiltrés aux plus hauts niveaux de la société, ils agissent sans scrupules en marge des circuits démocratiques. L'humanité est selon eux incapable de s'autogérer, et cette élite des élites veille à ce que l'ordre règne. Un tel pouvoir ne peut évidemment être efficace que s'il est total.

 

Le plan des Illuminati...

 

Les Illuminati se sont spécialisés dans la manipulation des masses. Ils déroulent leur plan, générations après générations, ils l'adaptent en fonction des avancées technologiques, ils peuvent déclencher une crise  ou une guerre si cela sert leurs intérêts. Pour contrôler le cours de l'humanité, la technologie est leur alliée. elle s'est même imposée comme le levier visant à assurer une dépendance totale de l'humanité.

Le pétrole a été la première étape de ce pan du plan. Construire une société dépendante du pétrole est bien pratique pour déclencher une guerre, une crise économique afin de détourner les regards lorsqu'on souhaite agir dans l'ombre. L'exploitation du pétrole, ses produits dérivés ont permis de bâtir une société de consommation. Chacun doit aujourd'hui posséder une voiture pour aller travailler. Chacun doit aller travailler pour se payer une voiture, tout en consommant du pétrole. Un cercle vicieux dont il est difficile de s'extraire lorsqu'on se fait happer. Mais ce n'est pas tout... Car quels sont les fleurons de notre société de consommation? Le dernier gadget à la mode. Un téléphone portable, un ordinateur, une connexion à internet, des moyens parfait pour percer votre intimité, non? Il n'y a qu'à se pencher et ramasser pour tout savoir de votre vie privée. Vous êtes un homme politique récalcitrant? Ils ont les moyens de vous faire chanter... 


conspiration illuminati pour dominer le monde avec le petrole 


Et si vous pensez qu'il est encore possible d'échapper à ce monde de consommation, profitez bien, car cela ne va pas durer. Pollution des eaux douces et des écosystèmes, multiplication des catastrophes naturelles, maintien en dépendance des populations, il sera bientôt bien difficile de survivre en dehors du système.

Là est tout le génie des Illuminati. Après nous avoir rendus soumis au dieu pétrole, la prochaine étape consistera à nous asservir sous les desseins du réchauffement climatique. Plus aucun endroit de la planète n'échappera à leur contrôle. Le droit de vie sera conditionné par le devoir d'être contrôlable. La production  de denrées alimentaires sera compliquée par la multiplication d'événements climatiques extrêmes. Et là aussi l'alternative Illuminati se prépare, la recherche alimentaire apprend à pouvoir se passer de produits naturels, les alicaments en sont les précurseurs.

 

Ils cherchent un contrôle sur le moindre aspect de votre vie. L'ultime étape serait alors de polluer l'air au point de le rendre irrespirable. Quel pouvoir détiendrait celui qui distribuerait de l'air en bouteille? C'est déjà le cas pour l'eau. Mais nous n'en sommes pas encore là...

 

Nous n'en sommes pas là...

 

Car tout ceci, je viens de l'inventer  Une simple association d'idées pour raconter une histoire, sans références ni preuves, comme on en voit tant sur la toile. Ajoutez y quelques allusions à des thèmes à la mode, il en résultera un semblant de vérité de part la multitude d'informations semblant corréler vos dires.

Ne croyez pas ce qu'on vous dit de manière aveugle. Restez objectifs. Ne faites confiance qu'à de sources fiables, ou comportant des références acceptables. Il va de soi que s'inspirer du billet d'un blog recopié vingt fois déjà n'apporte aucune crédibilité s'il est impossible de vérifier l'information. Et il est étrange de constater que la plupart des théories complotionnistes ne sont jamais reprises par des sources fiables. " Les médias officiels sont contrôlés par des illuminati", me dirons certains? Il existe encore un journalisme d'investigation libre sur cette planète, ainsi que des médias indépendants sérieux pour relayer l'information.

 

Il y a des hommes de pouvoir, la puissance est addictive. Pour la conserver, ils complotent entre eux, contre eux. Pour l'accroître, ils n'ont aucun scrupule envers votre portefeuille. Mais par contre, rien ne prouve que ces gens là soient plus organisés que le monde dans lequel ils vivent.

 

L'instant détente... Ou pas...

 

En marge de tout ceci, voici quelques thèmes "ésotériques" rencontrés dans la blogosphère... Ainsi que les remarques que tout ceci m'inspire...

 

"L'homme est devenu une menace potentielle pour les extra-terrestres du jour où il a maîtrisé l'atome. Les Illuminati ont alors été infiltrés par des êtres venus d'ailleurs afin de prendre le contrôle de l'humanité."

Si les Illuminati sont par définition une société secrète, impossible à contacter; pensez vous que les extra-terrestres aient pu trouver leur adresse dans les pages jaunes?

 

"Les Illuminati sont à l'origine du 11 septembre ainsi que de la crise économique mondiale dans le but d'affaiblir les gouvernements de la planète."

C'est étrange comme ces mêmes blogs annoncent également que les Illuminati ont déjà infiltré les gouvernements les plus puissants du monde. Pourquoi affaiblir celui qu'on contrôle déjà?


 

roselyne bachelot illuminati extra terrestre grippe a h1n1 


"
La grippe A H1N1 a été fabriquée de toutes pièces par les Illuminati qui estiment que notre planète ne peut accueillir autant d'êtres humains. Ce qui se feront vacciner mourront de poison. Ceux qui refuseront la piqûre mourront du virus. Seuls les Illuminati, disposant de l'antidote, survivront. "

Ceci est d'autant plus intéressant après coup qu'on connaît à présent la virulence du virus. Et pour motiver les foules à accepter la piqûre, il semble que les Illuminati, si puissants qu'ils soient, n'aient pas été de très bons communicants.

 

"Les scientifiques viennent de découvrir un trou noir qui se promène dans le système solaire. Ils ont calculé que sa trajectoire croiserait celle de la terre le 21 décembre 2012."

Une petite confusion avec le trou noir se trouvant au centre de la voie lactée, probablement?

 

"Le calendrier maya se termine au 21 décembre 2012. Ce sera donc la fin du monde."

Si on estime que dans leur calendrier qui débute aux alentours de 3000 avant Jésus Christ, les mayas ont commis une erreur de quelques milliards d'années, on peut dormir sereinement.

http://sos-crise.over-blog.com/ext/http://diplolitique.over-blog.com/

Partager cet article
Repost0
14 février 2010 7 14 /02 /février /2010 01:32

esclavage-ogres-j.jpg

Introduction d'Eva r-sistons :
La vérité sur Haïti, la politique, les politicards...
Coulisses d'une sale politique française ! 
 


Au menu, Haïti, le pays (d'esclaves les premiers libérés) qui dérange, en voie de destruction pour être colonisé et pillé par les Occidentaux à l'affût d'espaces vitaux aux sous-sols riches.

Au menu, aussi, les dessous de la politique, avec ses têtes d'affiche dont les zones d'ombre sont très dérangeantes. Et en tant que Gaullienne (de Gauche), cela ne me fait pas plaisir de lire ces lignes sur la famille de Villepin. Mais vous me connaissez suffisamment pour savoir que je ne suis d'aucun parti, que je n'ai aucun clocher, et que je suis totalement indépendante, seulement éprise de vérité, de paix (surtout), de justice, de fraternité fustigeant donc tous les communautarismes excluant les autres, les fondamentalismes, les extrémismes, les fanatismes haineux et racistes. Universaliste je suis, et je resterai jusqu'au bout, forte de mes influences diverses à la naissance (française, russe, mongol, juive, orthodoxe, catholique) et ensuite (protestante par choix, musulmane par amitié pour une Palestinienne, baha'i pour son syncrétisme et son universalité. Vous voyez, tout y est !). Et donc, je vous demande de lire cet article qui éclaire d'un jour terrible les coulisses de la politique, tout ce dont vous n'entendez jamais parler dans les Médias au moins français. Voyez-vous, il y a quelques années, grâce à TV5 - ma télé préférée - que je recevais alors, j'ai pu découvrir des chaînes comme TV Suisse ou Canada, dont la liberté de ton et de paroles aurait envoyé ici, en France, tous ses tenants en prison pour antisémitisme et complotisme (ex, émission que je viens d'écouter sur l'influence d'Israël sur la politique néo-conservatrice américaine, 29.8.2004). 

Les dessous de la politique, ce sont aussi des personnes. Ainsi, Régis Debray est loin d'être le révolutionnaire affiché, bien au contraire, il semble qu'il ait été un contre-révolutionnaire à l'origine de la mort de Che Guevara. Double influence ? Allez savoir...  En tous cas, son rôle, comme celui maintenant du très sioniste Arno Klarsfeld le dit
( je viens de l'entendre par hasard, en zappant, sur FR2 "On n'est pas couché", de Ruquier : "Les Etats-Unis et la France doivent intervenir à Haïti pour qu'il y ait moins de corruption - l'article joint prétend le contraire -, sans les USA on serait devenus nazis ou communistes, il faut intervenir à Haïti pour les adoptions, les prothèses et la sécurité civile - tiens donc, pour des raisons géo-stratégiques et pour les richesses du sous-sol à voler !), est de mettre "sous tutelle" ce pays, mot "moderne" pour dire "coloniser", ne soyons pas dupes ! 

Roland Dumas, que j'écoute à l'instant même (vidéo de 2004), dit très justement: "Le but des Américains - et des Israéliens - est de remodeler cette région (Irak et Moyen Orient) à commencer par la Palestine, et là on va assister à un vrai drame", textuel, je note en écoutant.  Eh bien, pour Haïti, c'est la même chose, les politiques se suivent et se ressemblent. Il s'agit en effet de remodeler Haïti, au passage de se débarrasser d'une partie de la population noire (les fameux "négros" descendants d'esclaves et plus que tous attachés à la liberté) encombrante quand il s'agit de piller les ressources locales. Ceux qui resteront seront exploités comme leurs pères, tenus en esclavage. Les hommes politiques n'ont aucun scrupule quand il s'agit des peuples; seules leurs ressources les intéressent.

Négrophobie constante

On notera au passage la négrophobie de ceux qui ont le pouvoir, qui n'a rien à envier à l'islamophobie. On verra aussi dans cet article comment Dieudonné l'Africain a été sacrifié, j'ai fait le rapprochement avec le CRIF dont on parle aussi dans ce post juste avant, et surtout on découvrira combien la mentalité esclavagiste est toujours présente, coloniale, impérialiste, et comment nos politiciens "démocrates" se débarrassent de ceux qui les gênent, artistes, dirigeants, chefs d'Etat - le petit prêtre de la Théologie de la Libération Aristide, par exemple - , et d'une façon générale des citoyens. Je suis de ceux qui pensent que le machiavélisme américain a dû être à l'oeuvre à Haïti, avec le tremblement de terre (arme militaro-technologique Haarp), et je trouve crédibles les rumeurs faisant état de projets du même type pour affaiblir les rivaux gênants, Russie et Chine. Nous vivons dans un très sale monde, dirigé par d'authentiques salopards qui devraient, oui M. Klarsfeld Père et Fils
, se retrouver devant un nouveau tribunal de Nuremberg: Vous avez aujourd'hui pour amis des criminels comme ceux qui ont envoyé dans les camps de concentration les Tsiganes, les Juifs, les handicapés mentaux, les homosexuels, les résistants dont beaucoup de russes... Honte à vous ! Votre communautarisme ne vous honore pas. Et le nouvel antisémitisme qui se développe aujourd'hui, cette fois anti-musulmans, Musulmans souvent arabes et donc sémites eux aussi, et antisémitisme émanant beaucoup des vôtres, est un véritable scandale qui doit être dénoncé aussi fort que son clone anti-juif (http://r-sistons-actu.skynetblogs.be/post/7654736/le-nouvel-antisemitisme-contre-les-arabes-et-).

Voilà, chers lecteurs. Lisez cet article que je joins et que l'on doit à celui qui, lui, fait honneur à la Presse, Thierry Meyssan. Pour découvrir le vrai visage de la politique, des politiciens ou des célébrités, et pour comprendre ce qui se passe derrière le si opportun tremblement de terre, à Haïti, pour les financiers et les industriels voraces. C'est à vomir.... En tous cas, voilà à quoi ressemblent vraiment nos démocraties... Arno Klarsfeld disait que les USA nous avaient débarrassés du nazisme et du communisme. J'ose le dire: Les Américains ont repris l'idéal nazi hégémonique, raciste, impérialiste, et ils l'ont inoculé aux Européens, et... sans les avantages sociaux du communisme ! 

Plus que jamais, amis lecteurs, votre rôle est d'informer. Nous sommes tous journalistes, je ne le répèterai jamais assez... C'est notre responsabilité de citoyens avertis.

Votre Eva r-sistons à ces sales politiques, et en avant l'éthique !!!

Et voici, à l'instant j'écoute une nouvelle page de TV indépendante, sur l'Invité de TV5 (2003), sur la fameuse "Black List" dont nos médias esclaves ne parleront jamais
!     


 
Témoignage et réflexions

Régis Debray en Bolivie et en Haïti

par Claude Ribbe*



En 2004, la France se réconciliait avec les Etats-Unis en participant au renversement du président Jean-Bertrand Aristide. Côté français, le coup d’Etat était organisé par l’intellectuel pseudo-révolutionnaire Régis Debray. Témoin privilégié de ce drame, l’écrivain Claude Ribbe, qui fut membre de la Commission internationale d’experts sur la dette d’Haïti, relate ici le complot, la campagne de diffamation contre le président Aristide, son enlèvement et sa séquestration. Paris avait prévu de réinstaller au pouvoir l’ex-dictateur Jean-Claude Duvallier, mais les Etats-Unis imposèrent au dernier moment leurs hommes, Boniface Alexandre et Gérard Latortue.


JPEG - 21.4 ko
Régis Debray, pseudo révolutionnaire et authentique barbouze

Regis Debray, bavard « compagnon » du Che

Je le savais ! Je savais bien que le fumet des cadavres d’Haïti en décomposition ferait sortir Regis Debray, l’homme qui croit que Villepin  sera couronné empereur des Français en mars 2012. Regis Debray rêve d’être ministre de la Culture de Napoléon IV. Il a raison. Donc toutes les occasions sont bonnes. Il n’aura pas fallu dix jours. Quel flair ! Après les conseils donnés par Villepin à Nicolas Sarkozy, Regis Debray monte au créneau en déclarant à France Inter qu’il faut mettre Haïti sous tutelle.


Alors parlons de Régis Debray que j’admire beaucoup, je ne me serais jamais intéressé à ce vieux réactionnaire un peu rogue, mais tellement attendrissant dans ses certitudes, ce vieux guérilléro dont les idées sont passées, certes; je ne me serais jamais intéressé à lui si je ne l’avais trouvé sur ma route d’une manière étonnante que je vais narrer en détails. Inutile de revenir sur son rôle héroïque dans l’arrestation de Che Guevara. Il en a été le compagnon et il a raison de s’en glorifier. Les ex-soixante-huitards français le tiennent tous pour un révolutionnaire exemplaire. Tout ce que j’aurais voulu être ! Mais les mauvaises langues —dont la fille de Che Guevara qui n’est certainement qu’une folle minée par le chagrin— disent que c’était un traître vendu aux Etats-uniens. Viles calomnies, évidemment, simplement fondées sur le fait que Che Guevara, qui se trouvait secrètement en Bolivie en 1967 et dont une taupe de la CIA révéla la présence, écrivit des choses dans son journal.

Revenons en 1967. Voici ce que note le Che dans son journal le 28 mars :

« Le Français a défendu avec trop de véhémence le fait qu’il serait utile dehors. »

Je ne vois là que des soupçons infondés. Debray, jeune intellectuel gaulliste déguisé en guérillero, fils d’une sénatrice gaulliste et de… je ne sais plus qui, un autre gaulliste, je crois, était à l’époque en Bolivie avec Che Guevara [1]. Mais il était pressé de s’en aller.

Le Che se méfiait de cette envie précipitée de prendre l’air. Hasard heureux ou malheureux (on ne sait trop), Debray a été arrêté par les Boliviens qui travaillaient avec la CIA. Une fois aux mains de ces gens, je ne doute pas qu’un intellectuel de la trempe de Debray a été discret. Mais le Che, lui, avait des doutes. Après l’arrestation de Debray et de son compagnon Bustos, un autre intellectuel émérite, aussi fiable que Debray, les Boliviens et la CIA furent informés que le Che était en Bolivie. Après cette arrestation, voici ce que le Che note, à la date du 30 juin 1967 :
(..)


Debray avait été arrêté et interrogé par les Boliviens et la CIA, notamment les 8 et 14 mai 1967. Je ne doute pas qu’il ait été héroïque, même s’il avait reçu quelques claques. Pauvre Régis !

Toujours dans son journal, Che Guevara note encore, à la date du 10 juillet :

« Par ailleurs, les déclarations de Debray… ne sont pas bonnes ; surtout parce qu’ils [Debray et Bustos] ont fait des confessions à propos du but continental de la guérilla, chose qu’ils ne devaient pas faire. »


Des « confessions » ? ... Vingt ans après les faits, un général bolivien, Arnaldo Saucedo Parada, chef des services secrets de la 8ème division, celle-là même qui opérait contre la guérilla du Che, donna sa version et publia même des documents concernant les informations obtenues par l’armée sur la guérilla [
2].


« L’existence de la guérilla a été portée à la connaissance de l’armée le 11 mars, lorsque les guérilleros déserteurs Vicente Rocabado Terras et Pastor Barrera Quintana se sont retrouvés au pouvoir de la Direction provinciale d’enquêtes —DIP— et ont été ensuite remis aux autorités militaires de Camiri. Ces déserteurs ont clairement informé du fait que la guérilla se préparait sur les rives du Ñancahuazu avec des éléments cubains, péruviens, argentins et boliviens et que le chef était Che Guevara, sous la protection de Fidel Castro depuis Cuba ; ensuite, cette information a été confirmée par Régis Debray .ce qui est certain, c’est que cette division de la guérilla a été un accident qui lui a enlevé de la force et le début de la fin. Cela a été le prélude du Gué du Yeso et du Churo.


(..) Quand on lira les mémoires de Bustos dans ce livre, on verra que l’empressement avec lequel les théoriciens Debray et Bustos voulaient quitter la zone de danger a été la cause principale de l’échec rapide de la guérilla


Avec la chute de Debray et Bustos à Muyupampa, le 20 avril, nous avons eu un panorama large et clair des guérillas, ordre de bataille, organisation et autres questions inconnues jusqu’alors, confirmation de la présence de Che Guevarra et du groupe de cubains, tant grâce aux déclarations de Debray et Bustos que par le bulletin de mémoires écrit par ce dernier et qui, immédiatement, a été porté à la connaissance du Commandement Supérieur, de même que les originaux des portraits de 20 guérilleros effectués au crayon et de mémoire qu’il a fait ensuite et plus encore, une description détaillée par écrit des caractéristiques physiques de chaque guérillero et ensuite les croquis détaillés des campements et caches qui ont permis de découvrir les "grottes" où ils cachaient leurs armes et leurs équipements etc...

La Section 2 de la 8ème division a également obtenu de Régis Debray une lettre écrite de sa main le 14 mai et dans laquelle il confirme la présence de Che Guevara en Bolivie et signale que c’est Fidel Castro lui même qui l’a envoyé le rencontrer. Cette lettre —l’original— a été envoyée au Commandant en chef. Indubitablement, c’est de l’arrestation de Debray et Bustos que l’armée bolivienne tire la preuve du fait que le Che est là. Les deux confirment aux services secrets que le Che est là.


Une autre chose qui a eu une grande influence a été la séparation d’avec le groupe de Vilo, de l’arrière-garde. Cela a été une séparation involontaire, mais qui a été due précisément à l’insistance avec laquelle Debray a demandé à partir. Face à cette situation —jour et nuit, il parlait avec le Che— il soulignait qu’il serait plus utile à la ville, nouant les contacts, que physiquement, il n’était pas guérillero, qu’il voulait partir, qu’il pouvait être très utile dehors (…)


Dans la guérilla, il [Debray] n’a rien fait d’extraordinaire. Debray a passé son temps à parler de quitter la guérilla. Pour moi, compte tenu de tout ce qu’il a écrit, il a essayé de gagner la confiance de la Révolution cubaine et du Che. Je ne sais pas quel était son objectif. Avec ce qu’il a fait, la position qu’il a prise ces derniers temps, je n’exclue pas qu’il ait pu jouer sur les deux tableaux.


Je dirais à Debray qu’il soit plus honnête, qu’il dise que la guérilla a eu plus de problèmes par sa faute, qu’il dise au moins une fois qu’il a été responsable de la séparation de la guérilla (…)


(Guevara) est mort, pris et exécuté sommairement le 9 octobre 1967, alors que le courageux Debray, lui, a survécu et il même est devenu célèbre en racontant, pendant 43 ans durant, ses glorieuses aventures dans la jungle bolivienne.

Nicolas Demorand l’a invité le 22 janvier 2010 au micro de France Inter. A-t-il trop parlé ? Non, il a juste dit qu’il fallait mettre Haïti sous tutelle.

JPEG - 29.3 ko
Les militaire boliviens exposent la dépouille mortelle d’Ernesto Che Guevara.

Debray, négationniste de l’esclavage

Dès 2002, j’avais tenté d’attirer l’attention d’un certain nombre de responsables de tous bords sur l’intérêt qu’il y aurait pour la France de participer dignement à la célébration du bicentenaire d’Haïti, prévue pour le 1er janvier 2004. Parmi ces responsables, Valérie Terranova, très proche de Jacques Chirac et officiellement conseillère à la Présidence de la République pour la francophonie. Officieusement, elle s’occupait aussi du Japon et des bonnes oeuvres d’Omar Bongo. Valérie Terranova s’était présentée à moi le jour du transfert au Panthéon des cendres d’Alexandre Dumas. C’est elle qui avait eu l’idée de ce transfert et qui l’avait imposée à Chirac. J’avais tenté d’expliquer à cette jeune femme parfaitement superficielle et inculte, les origines haïtiennes des Dumas et la nécessité d’assumer avec dignité notre passé esclavagiste pour mieux combattre le racisme. C’était également une manière d’aider les Haïtiens à sortir du marasme où la France avait largement contribué à les plonger.


D’après le rapport qu’elle fit de notre rencontre, ce qui fut retenu à l’Élysée était l’imminence des célébrations du bicentenaire (auxquelles, par ignorance, personne n’avait songé), le fait que les anti-napoléoniens s’organisaient à Port-au-Prince, la dangerosité de certains nègres français plus intelligents qu’on aurait pu le croire et l’urgence de parer le coup en montant rapidement une expédition punitive. Il lui fallait un général. On choisit Régis Debray et on lui assigna une double mission. D’abord constituer un rempart d’intellectuels contre la montée des revendications « mémorielles » en France. La seconde mission était de saboter le bicentenaire de l’indépendance d’Haïti et de prêter main forte à un probable coup d’Etat décidé par Washington contre Aristide, qui était le premier président démocratiquement élu de l’histoire d’Haïti et qui avait l’audace d’évoquer le passé peu glorieux de la France : 150 ans d’esclavage, 1 million d’Africains déportés, 5 millions de morts en Afrique du fait de cette déportation d’une part, un racket de 21 milliards de dollars imposé manu militari par Paris en 1825 d’autre part [
4].


Debray, devenu grenouille de bénitier, était l’ami intime de la soeur de Dominique de Villepin, Véronique Albanel, épouse d’un général de l’armée de l’air dont Villepin envisageait de faire le chef d’état major des armées. La générale animait une mystérieuse association en télépathie avec le Vatican, dénommée Fraternité-Universelle, disposant en apparence de gros moyens, et qui était présente, sous prétexte d’intervention humanitaire, sur tous les points chauds du tiers monde et en particulier en Haïti. Cette Mata-Hari de confessionnal recrutait à sciences-po, via l’aumônerie. Debray était ravi de pouvoir se prosterner aux pieds des puissants du moment : Chirac, Villepin. Il allait redevenir, comme sous Mitterrand, le conseiller du prince. Il pourrait faire livrer des armes à ses vieux amis sans d’ailleurs forcément utiliser la procédure normale. On lui redonnerait peut être même un bureau à l’Elysée.


Utilisant son image, totalement frelatée, d’intellectuel de gauche et son influence dans certains milieux de l’édition, où il était d’autant plus admiré qu’on ne comprenait rien, comme lui-même d’ailleurs, à ce qu’il écrivait, le « médiologue » battit d’abord le rappel des écrivains haïtiens et antillais. Tout le monde n’est pas insensible à un contrat d’auteur, à une visibilité dans les médias, dans les colloques, à un poste dans l’université, à une enveloppe pour une association, à une décoration, à un visa pour un parent, un ami, une maîtresse, à une naturalisation. Ensuite, il fallait trouver des historiens qui puissent minimiser l’esclavage transatlantique. Les choix se portèrent sur Olivier Pétré-Grenouilleau, obscur maître de conférences à l’Université de Lorient, qui venait de soutenir une thèse plus que contestable expliquant en gros que les pires esclavagistes étaient les Africains et les arabes et que la traite atlantique était une oeuvre de charité au fond assez ruineuse pour les négriers français et les colons antillais. Debray, publié chez Gallimard, fit certainement le nécessaire pour que Pierre Nora, vieillard bien connu pour sa négrophobie pathologique, et qui dirigeait une collection d’histoire dans la prestigieuse maison, publie également Pétré-Grenouilleau. Un contrat fut donc signé chez Gallimard. Il était cependant à craindre que les intellectuels « noirs » ne ruassent dans les brancards. On choisit, pour appuyer Pétré-Grenouilleau, un docile maître de conférences à l’Ecole pratique des hautes études, Pap Ndiaye, proche, par sa femme, d’Yves Kamani, très officiellement chargé au CRIF d’un bureau des « noirs ». Pap Ndiaye avait l’avantage d’avoir des contacts avec les néo-réactionnaires états-uniens. Il animait une obscure association, le Capdiv. On le chargea de monter au créneau le moment venu pour défendre l’indéfendable et, s’il le pouvait, créer discrètement une organisation de « noirs » à laquelle on donnerait les moyens d’occuper le terrain et d’être légitimée comme représentative. Le meilleur ami de Jacques Chirac, François Pinault, qui avait fondé sa fortune sur l’exploitation des forêts africaines serait sollicité. Outre les éditions Tallandier, spécialisées dans la glorification de Napoléon, il était propriétaire de trois magazines : Le Point (acheté en 1997 pour échapper à l’ISF) Historia et L’Histoire. Les deux derniers faisaient dans la vulgarisation historique. Il fut décidé de consacrer un numéro spécial à l’esclavage, qui ferait la promotion de Pétré-Grenouilleau et en même temps celle de Pap Ndiaye.  


Pour que l’opération négrophobique Villepin-Debray soit vraiment réussie, on désigna un « méchant » : l’humoriste Dieudonné qui se trouva, consciemment ou non, embarqué dans cette histoire par l’intermédiaire d’un activiste : Alain Soral. Tous ceux qui diraient le contraire de Pétré-Grenouilleau seraient des antisémites forcenés inspirés par Dieudonné. « Plus la ficelle est grosse, moins elle casse » (Chirac). Le jour où Dieudonné serait démonétisé, on sortirait un autre joker : Kémi Séba.


Côté Haïti, Villepin donna des fonctions officielles à Debray et des moyens financiers en le nommant président d’une commission chargée de « réfléchir » sur les relations franco-haïtiennes. La mission véritable était de préparer un coup d’Etat. La partie diplomatique de cette opération fut confiée à trois hommes : Philippe Selz, ancien ambassadeur au Gabon, placé auprès de Régis Debray pour déstabiliser Haïti en Afrique, Thierry Burkard, beau-frère d’un entraîneur de chevaux de course à Chantilly, nommé ambassadeur à Port-au-Prince pour orchestrer la chienlit locale, Eric Bosc, secrétaire à l’ambassade de France, chargé de désinformer la presse française depuis Port-au-prince et d’accorder des visas aux « bons » Haïtiens, c’est-à-dire ceux qui accepteraient de venir à Paris cracher sur le président démocratiquement élu. (..) Jean-Claude Duvalier, clandestinement hebergé par la France depuis 1986, était toujours actif. Il fut mis dans la boucle. N’était-ce pas Debray qui avait géré son arrivée en France en 1986 au moment de la transition entre Fabius et Chirac ? Duvalier n’était pas venu les mains vides. Dans l’avion des services secrets US qui l’avait déposé à Grenoble, il y avait 900 millions de dollars d’ « économies », ce qui explique sans doute que son séjour temporaire en France, prévu pour six mois, se soit prolongé pendant 24 ans sous haute protection policière. Tous les ministres de l’Intérieur qui se sont succédés durant ce quart de siècle ont juré croix de bois croix de fer qu’ils ne savaient pas où il était.

 

(..) Pour composer sa commission, l’ex-guérilléro bavard avait réuni un noyau dur d’universitaires chargés d’accréditer les thèses de Pétré-Grenouilleau et de discréditer tous ceux qui les critiqueraient (et) de contrôler les travaux universitaires entrepris sur l’esclavage dans le cadre d’une association rassemblant quelques thésards naïfs, Yvon Chotard, un socialiste qui devait bientôt se défroquer pour passer à  l'UMP.


(..)  Quant à François Blancpain, spécialiste du racket imposé aux Haïtiens par la France en 1825, il devait élaborer un argumentaire permettant de ne pas rembourser ce qui avait été extorqué.


Les rôles furent vite distribués. Le noyau dur fut mis au courant du coup d’Etat qui se préparait. Les autres restèrent à l’écart ou firent semblant de ne pas comprendre. On leur demanda simplement de saboter le bicentenaire en le discréditant à travers leurs réseaux. Il suffisait de dire qu’Aristide était un satrape pervers et corrompu : une thèse concoctée dans les officines de la CIA et qui serait reprise à pleins poumons par toute la presse française. Le rôle clé de cette commission était détenu par quelqu’un qui n’apparaissait pas dans l’organigramme, la générale Albanel, alias Véronique de Villepin qui était envoyée par son frère...
Un esclavage qu’on appellerait désormais « tutelle ».


JPEG - 13.8 ko

Jean-Bertrand Aristide

Sept avril 2003. Le monde entier célébrait le bicentenaire de la mort de Toussaint-Louverture, enlevé et assassiné par Napoléon. En France, une seule manifestation, organisée par le Fort de Joux. Pour représenter le gouvernement Raffarin, Hamlaoui Makachera, le ministre des Anciens combattants ! La loi Taubira avait été votée depuis deux ans déjà, mais le gouvernement refusait obstinément de prendre le décret d’application qui permettrait à cette loi d’être autre chose que lettre morte. Toussaint Louverture remuait ce passé dérangeant dont les responsables politiques comprenaient très bien qu’il avait une influence sur la politique intérieure et extérieure.

L’exhumation de l’histoire de l’esclavage est un des volets de la lutte contre le racisme et la lutte contre le racisme est, en soi, une prise de position éminemment politique, un regard révolutionnaire et ravageur soudain porté sur le monde. Il a même été dit qu’une opération secrète ouvertement négrophobe avait été organisée par de hauts responsables français sous le nom de code « Source ». Villepin en aurait bien été capable.

 

(..) La chose qui me semblait louche, c’était que les journalistes français se déchaînaient contre Aristide, mais ne parlaient jamais de Duvalier, que la France hébergeait pourtant. Il faut dire qu’Aristide, en ce 7 avril 2003, avait eu l’audace de faire savoir aux Français qu’il avait fait le calcul de ce qu’avait coûté en définitive, emprunts compris, le racket imposé par la France en 1825. Il en arrivait au chiffre de 21 milliards de dollars. La perspective d’un procès engagé par le petit Etat pour faire valoir ses droits avait mis en effervescence le gouvernement français, et surtout Villepin, ministre bonapartiste des Affaires étrangères, qui se voyait président de la République française en 2007.


A ma grande surprise, Aristide m’invitait à venir le voir pour bavarder de l’histoire d’Haïti. J’en provoquai l’occasion en proposant un livre d’entretiens à Jean-Paul Bertrand, mon éditeur depuis huit ans, qui m’envoya bientôt sur place. C’est à cette occasion que je pus converser pendant une trentaine d’heures en tête à tête avec celui qui était présenté par la presse putschiste comme un dictateur vicieux et pervers. J’ai bien entendu conservé en lieu sûr tous ces enregistrements, qui annonçaient exactement tout ce qui a pu se passer par la suite. Mon impression, corroborée par une minutieuse enquête sur le terrain, fut très différente de ce que j’avais entendu à Paris. Je découvris un homme sympathique, doux et cultivé qui n’avait nullement renoncé aux objectifs sociaux qui, par deux fois, l’avaient fait élire à une très large majorité.

Seulement, comme il était inflexible quant à l’indépendance de son pays, les Etats-uniens avaient mis ce pays sous embargo et avaient engagé contre son président légitimement élu une campagne de dénigrement, ce qu’on appelle dans le langage technique de la guerre psychologique character assassination.

Au lieu de tuer la personne et d’en faire un martyr, on tue son image dans les médias, ce qui permet de l’éliminer physiquement ensuite en toute discrétion.

Une « opposition » avait été montée de toutes pièces par un Syro-américain vivant en Haïti (et n’ayant pas la nationalité haïtienne) André Apaid, milliardaire blanc de peau agissant notoirement pour la CIA, mais présenté par la presse française comme un Haïtien noir représentatif des travailleurs [6]. L’enjeu ? Le sous-sol d’Haïti, jusque là inexploité : pétrole, uranium, or, cuivre, iridium. Aristide était au fait des richesses potentielles de son pays. Les Etats-uniens aussi. Ils savaient qu’il savait. Comme nous avions sympathisé, le président m’avait mis dans la confidence.

Aristide était non seulement soucieux des intérêts de son pays, mais il avait conscience du rôle qu’il pouvait et devait jouer pour tous les Africains de la diaspora, tous ceux qui, comme moi, étaient méprisés dans leur pays de naissance à cause de leur couleur. Il était très conscient de ce qui se passait dans les banlieues françaises, en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane. Dès 1804 son misérable petit pays avait fait le serment d’envoyer des commandos partout où se trouverait un seul nègre maintenu en esclavage. Cette politique restait, hélas, d’actualité. Sans nous connaître, nous étions arrivés aux mêmes conclusions.


J’étais chez moi à Port-au-Prince. Je l’avais ressenti dès que l’avion avait commencé, à la tombée de la nuit, son approche vers l’aéroport international de Port-au-Prince. Haïti était démunie, mais les plus humbles avaient une fierté dans le regard et dans le comportement qui ne pouvait que frapper les moins observateurs... Aristide n’était que l’incarnation politique, de toute évidence légitime, de ce regard. Les pauvres se seraient fait tuer sur place pour lui et ils représentaient une écrasante majorité. Je compris pourquoi ce nouveau Toussaint Louverture était considéré comme extrêmement dangereux par tous les négrophobes de la planète. Le problème n’était plus de savoir si ce qu’on disait de lui était vrai ou pas, mais de savoir s’ils réussiraient à l’éliminer avant la célébration du bicentenaire d’Haïti.


A mon retour j’avais pris rendez-vous avec Mme Waag-Makaïa, la secrétaire des Affaires étrangères rencontrée « par hasard » dans le train du fort de Joux pour lui donner mon sentiment sur Aristide : visiblement, tout ce qu’on disait relevait d’un coup monté des plus grossiers. L’intérêt de la France était de tendre la main aux Haïtiens et de se joindre à leurs louables efforts pour célébrer le bicentenaire de la république nègre.


Je me retrouvai bientôt dans un bureau, entouré de quatre diplomates, dont plusieurs, franchement agressifs, me harcelèrent de questions imbéciles dans lesquelles se trouvaient déjà toutes les réponses. On alla jusqu’à me reprocher d’avoir parlé à Aristide, car, disaient-il, il « ensorcelait » tous ceux qui l’approchaient ! En France, on appelle ça le charisme, mais quand il s’agit des nègres, le raciste perd toute rationalité ... les petits énarques qui m’entouraient ne faisaient aucun effort pour dissimuler un racisme que je n’aurais pas soupçonné dans une administration française de ce niveau.

Pour ces gens, j’étais un étranger dans mon propre pays... J’étais devenu un Haïtien. Et les Haïtiens, ils les haïssaient. Simplement parce que j’osais dire que mon pays, après 150 années d’odieuse oppression esclavagiste, avait en outre escroqué une jeune république affaiblie par une tentative française d’extermination, qu’il était temps de changer de politique, non seulement pour des raisons morales, mais parce que la France y avait également un intérêt géostratégique et économique évident. Je devais tranquillement discuter d’Haïti avec une compatriote a priori équilibrée. Je me retrouvais avec cinq individus déchaînés que je ne connaissais pas et qui étaient ses supérieurs hiérarchiques. Mon rendez-vous ressemblait de plus en plus à une sorte de garde à vue. L’un des diplomates ne se contenait plus et haussait le ton. Je voyais bien le moment où l’on allait commencer à me frapper... quels que soient mes diplômes ou ma valeur, ou à cause de mes diplômes et de ma valeur précisément, je ne serais jamais qu’un perturbateur, une monstruosité, un traître et un salaud à qui la France ne donnerait jamais rien que des coups bas ? J’étais le grain de sable qui contrariait un plan dont j’ignorais évidemment tout. C’était un vendredi. Voyant qu’ils ne réussiraient pas à me faire changer d’avis, mes « hôtes », dans leur affolement, avant de me « libérer », décidèrent devant moi qu’une réunion de crise serait tenue dès le lundi matin dans le bureau du directeur des Amériques.

Les Villepin

Novembre 2003. Le dossier faisant mousser Pétré-Grenouilleau, présenté comme un nouveau Thucydide, venait de paraître dans la revue L’Histoire appartenant à Pinault, l’homme du bois exotique. Si l’on n’avait pas osé y présenter les esclaves comme de vrais salauds, on n’en était pas loin. C’étaient au moins des imbéciles. N’étant pas assez malins pour vendre leurs congénères, comme l’avaient toujours fait les Africains, ils s’étaient fait prendre. Les négriers et les planteurs étaient, eux, très fréquentables. Et pas si riches que ça. Il fallait relativiser. Ce n’était sûrement pas l’argent de la traite qui avait financé le capitalisme. ... L’idée était que si les négros osaient un jour se présenter comme descendants d’esclaves, ils étaient attendus de pied ferme.


Je m’étais rendu au salon du livre de Brive pour y signer L’Expédition, mon second roman (et troisième ouvrage) qui racontait, du point de vue de Pauline Bonaparte, ce qui s’était passé en Haïti en 1802-1803. Comme il est épuisé, je n’ai aucune fausse honte à dire que c’était, selon moi, un bon livre et, dans la naïveté de mes débuts, je m’attendais à avoir un peu de presse. Il n’en fut rien, mis à part une émission sur RTL. Non pas que ce roman n’ait pas été remarqué, au moins par les quelques milliers de lecteurs qui l’achetèrent. Mais on jugea le sujet fort scabreux puisqu’il mettait en cause Napoléon. Le politicien en vogue, Villepin, ministre des Affaires étrangères fort content de lui, et se piquant d’écrire, était un fanatique de ce tyran. Quel journaliste aurait à l’époque osé déplaire à Villepin ? C’est pendant que je signais mes livres, attendant un peu tristement le chaland, que je reçus l’appel de l’ambassadeur Selz, le Monsieur Afrique de la commission Debray, m’annonçant que le guérilléro bavard voulait me voir de la part de la vieille dame de la rue Las Cases qui avait, paraît-il, insisté.


Peu après, un brouhaha se fit entendre. C’était l’arrivée de l’écrivain-ministre Villepin qui venait d’ « écrire » quelque chose. D’après un de ses éditeurs, qui n’est certainement qu’une mauvaise langue, il aurait « fallu beaucoup l’aider » comme on dit dans le jargon du métier. La flagornerie était telle que, pour honorer cet incomparable homme de lettres, on lui avait décerné dès son arrivée le grand prix du salon de Brive. Pour être sûr d’avoir du monde à son stand, qui par une ironie du sort, était presque en face du mien, il s’était fait accompagner par Bernadette Chirac.

Une admiratrice s’approcha. Une jeune femme blonde, la quarantaine. Prenant en mains un exemplaire de mon livre, elle engagea la conversation. Mon ouvrage avait vraiment l’air très intéressant. Elle aimait beaucoup les Antilles en général et Haïti en particulier. Elle avait assisté à la représentation de Monsieur Toussaint, la pièce d’Edouard Glissant, mise en scène par Greg Germain à Pontarlier, près du fort de Joux. Elle finit par me dire qu’elle était amie de Glissant et même qu’elle irait avec son mari passer Noël chez lui, à la Martinique. La conversation s’engagea sur Haïti... Elle aimerait que je lui dédicace mon livre, c’était pour son mari. Je lui demandai un nom pour y associer une formule amicale. Elle me répondit avec un petit sourire et en baissant un peu la voix : « Dominique de Villepin ». C’était Marie-Laure Leguay, épouse de Villepin, béké de la Martinique, qui était ainsi venue au contact. On se doute que ce n’était pas un hasard, puisque je venais de recevoir sur mon portable l’appel de l’ambassadeur Selz m’invitant à rencontrer Régis Debray. Je fis ma dédicace à Dominique de Villepin « en espérant que cette lecture vous incite à célébrer dignement le bicentenaire d’Haïti. » La dame me demanda mes coordonnées que je lui laissai. Comment pouvais-je me douter que son mari allait préparer un coup d’Etat contre Haïti pendant les vacances de Noël dans la villa martiniquaise d’Edouard Glissant et qu’elle en était certainement informée ?


Burkard et Debray, les contre-révolutionnaires
JPEG - 14.4 ko
L’ambassadeur Thierry Burkard

Le nouvel ambassadeur de France, Thierry Burkard, avait été nommé pendant l’été 2003, avec pour mission de favoriser un coup d’Etat contre le président Aristide. Son prédécesseur, avant de quitter ses fonctions, avait d’ailleurs annoncé une « tempête ». Ne me doutant de rien, j’avais adressé à Burkard L’Expédition, dans l’espoir qu’il comprenne un peu mieux la situation. Il me proposa de prendre un café à Paris la veille de son départ, ce que j’acceptai. Il était visiblement prévenu contre Haïti, mais fit quelques efforts pour n’en rien laisser paraître..

Il me demanda s’il était vrai que le président Aristide organisait des « messes noires » dans son palais. On peut juger par là à quel point cet ambassadeur était diplomate. Je lui fis répéter la question et lui répondis que si c’était au vaudou qu’il faisait allusion, c’était à ma connaissance une religion, au même titre que n’importe quelle autre. Quant à des « messes noires » en Haïti, je n’avais jamais entendu parler de cela et je m’étonnais même qu’il me pose à moi cette question. Visiblement, du fait de sa mission, que je ne pouvais alors deviner, il avait très peur d’être « fétiché » par Aristide. Il était par ailleurs très agacé qu’on lui ait mis un Debray dans les jambes.


Debray me reçut chez lui, rue de l’Odéon, au milieu du mois de novembre. Un vieil appartement bourgeois, crasseux, à l’image de son occupant. Il s’efforça d’être affable et de dissimuler un sourire d’extrême suffisance sous sa grosse moustache qui ne le rendait pas, c’est le moins qu’on puisse dire, aussi sympathique que Georges Brassens, son modèle de jeunesse. Comme je me demandais si je serais capable de le prier de me chanter un couplet de Gare au gorille, le téléphone se mit à sonner. Le répondeur était branché. Le haut parleur aussi. Une voix de femme assez jeune laissa un message assez personnel qui me mit, on s’en doute, dans un certain embarras. Debray aurait pu se précipiter pour couper le son, mais finalement il devait être flatté de faire entendre qu’une jeune femme lui laissait un message de cette nature, ce qui était a priori très improbable pour ce sexagénaire revêche aux costumes seventies. Par la suite, je me convainquis que cette jeune femme était certainement Véronique de Villepin-Albanel, la soeur du ministre, ce qui devait porter la vanité du guérilléro bavard au-delà de toute mesure
.


Les Haitiens sacrifiés pour se réconcilier avec Washington

Dominique de Villepin croyait avoir le plus grand intérêt, en cette fin d’année 2003, à déstabiliser Haïti et à renverser Aristide. D’abord il souhaitait se réconcilier avec les Etats-uniens avec lesquels il avait engagé, depuis le printemps, une partie de bras de fer. Les relations s’étaient dégradées à cause de l’Irak (Villepin s’étant opposé à l’invasion) et de l’affaire Executive life.


Pour la justice californienne, le Crédit lyonnais, dont l’actionnaire était l’État français, avait pris illégalement le contrôle de la compagnie d’assurance Executive life. Aux yeux des Etats-uniens, la France s’était comportée dans cette affaire comme un Etat voyou et des poursuites judiciaires pénales étaient engagées. Paris risquait d’écoper d’une amende faramineuse. Une violente campagne de presse était menée par la presse américaine. L’ambassade de France à Washington recevait quotidiennement des dizaines de milliers de mails d’insulte. C’était François Pinault, l’ami milliardaire de Chirac et de Villepin qui avait racheté la compagnie d’assurance au Lyonnais, via sa société Artémis. En la revendant ensuite, il avait gagné un bon milliard de dollars. De ce fait, Pinault était également l’objet de poursuites. Un jury populaire devait le condamner à 700 millions d’euros d’amende (on se doute que, depuis, tout s’est arrangé).


Pour Villepin, il importait donc de calmer le jeu avec les Etats-uniens. Or les Etats-uniens souhaitaient renverser Aristide. Rien de mieux qu’une bonne réconciliation sur le dos d’Haïti. D’autant que la France réactionnaire avait deux autres raisons de participer au coup d’État. En France, les citoyens d’origine africaine et antillaise étaient, et sont encore, implicitement traités comme des inférieurs (notamment par une absence complète de visibilité à la télévision et dans la vie politique). On redoutait les effets d’un bicentenaire d’Haïti auquel se seraient associé les pays africains en théorie indépendants mais contrôlés par la Françafrique et qui aurait glorifié des esclaves révoltés à la peau noire.

Port au Prince ne devait pour rien au monde devenir l’axe de la renaissance africaine.

Paris redoutait surtout l’ouverture du dossier de la dette de la France à l’égard d’Haïti (pour la rançon imposée par la force en 1825) que le président Aristide estimait à 21 milliards de dollars. En outre, parallèlement à la restitution de la somme versée à la France, Aristide évoquait les réparations qu’Haïti pourrait exiger pour 150 années d’esclavage. Même si le gouvernement Raffarin s’efforçait d’enterrer la loi Taubira en ne prenant pas le décret qui permettait de l’appliquer, l’esclavage était désormais un crime imprescriptible contre l’humanité.

Une réparation demandée par un Etat souverain victime de ce crime pouvait prospérer devant un tribunal international. En cas de condamnation, d’autres Etats, en Afrique, pouvaient exercer des poursuites et réclamer des réparations. On pouvait même imaginer que des descendants d’esclaves français en Guadeloupe, en Martinique, en Guyane et à La Réunion demandent eux aussi des réparations. Après tout, au moment de l’abolition de l’esclavage en 1848, des réparations avaient bien été payées par l’État aux colons (entre 400 et 500 francs or, soit environ 4000 euros par esclave perdu) tandis que les esclaves ne recevaient, eux, aucune indemnité, la liberté « accordée » (mais qui appartient évidemment de manière inaliénable à chaque être humain) étant spécieusement considérée comme un bienfait qui dispensait l’État d’avoir à payer quoi que ce soit. Bref, le cauchemar, c’était que recommence d’une autre manière ce à quoi les ex-pays esclavagistes avaient échappé à Durban en septembre 2001.


Le dossier de la dette avait été confié par le gouvernement de Port-au-Prince au ministre chargé des Haïtiens résidant à l’extérieur, Leslie Voltaire. Il réunit une commission internationale d’experts. J’acceptai très volontiers d’y participer. Ma position était très simple. La France avait manifestement une dette à l’égard d’Haïti au regard de l’indemnité de 1825. Trois questions se posaient cependant. D’abord celle du montant de cette dette. Le chiffre retenu par le gouvernement haïtien méritait d’être examiné. Ensuite la légalité de la demande : était-elle recevable en justice ? Ne valait-il pas mieux un accord amiable ? Enfin la manière dont la France pouvait rembourser cette dette, si elle la reconnaissait. De mon point de vue, il y avait plusieurs solutions. (..)  Les routes, les télécommunications, l’adduction d’eau, la collecte des ordures ménagères, la construction d’immeubles, l’infrastructure touristique : tout cela, mon pays savait le faire. Nous pouvions aider Haïti tout en y trouvant notre compte.


La mission de Régis Debray, secrètement appuyé par la sœur de Dominique de Villepin, allait absolument à l’inverse de mes vues équitables : intervenir à Port au Prince, à Paris et en Afrique pour saboter le bicentenaire de l’indépendance et tirer un trait sur Aristide. Peu importait que ce coup d’Etat fasse des milliers, voire des dizaines de milliers de morts.

Je pris contact avec l’ambassadeur Burkard, qui avait pris son poste depuis quelques semaines. L’antichambre de l’ambassade jouxtait le bureau du service de presse d’Eric Bosc, un diplomate qui se comportait en véritable agent du putsch qui se préparait. Son bureau était éclairé par une large baie vitrée donnant sur le couloir. Il l’avait entièrement tapissée d’articles hostiles au président Aristide et même de caricatures ouvertement racistes placées bien en évidence, de sorte que toutes les personnes qui rendaient visite à l’ambassadeur ne pouvaient manquer de les voir (..)

Burkard s’était acoquiné avec les plus opulentes familles à la peau claire de Pétionville qui vivaient dans un luxe dont on ne peut avoir idée et qui, presque toutes, étaient les plus actifs soutiens des putschistes. Chez ces gens-là, dont le fantasme secret était de fréquenter des Français pouvant attester qu’ils descendaient des pires colons de Saint-Domingue, le foie gras, le caviar et le champagne étaient monnaie courante. On donnait des fêtes splendides, protégées par des milices privées armées de M16. Ceux qu’on appelait les « mulâtres » se seraient sentis déshonorés d’avoir moins de douze domestiques. Chaque enfant avait son chauffeur et sa nounou. Mais ce qui était le plus surprenant, c’étaient les feux de cheminée, le soir, dans les villas hollywoodiennes perchées sur de fraîches collines, quand on sait qu’il n’y a pas une brindille de bois en Haïti. Pendant ce temps, ceux que la presse occidentale appelait les « chimères », une manière étrange de désigner les pauvres ayant voté pour Aristide, attendaient, dans les bidonvilles, la mise en place des réformes décidées par leur président qui tentait d’imposer aux riches « mulâtres » un salaire minimum et le paiement normal de l’impôt. Je dois préciser que, malgré le dénuement, il n’y avait aucune famine à l’époque en Haïti.


Je me rendis au manoir des Lauriers. L’ambassadeur éprouvait une jouissance non dissimulée, surtout en ma présence, à se faire servir par François-Joseph, un vieux domestique nègre auquel il imposait les gants blancs. On se serait cru dans un roman bien raciste de Margaret Mitchell. L’ambassadeur était très énervé par l’arrivée prochaine de Debray et de sa commission. Il demanda mon avis sur la manière de traiter le dossier franco-haïtien. Je lui dis qu’il me paraissait souhaitable que le président français rencontre son homologue de Port-au-Prince. Burkard répondit avec une moue de mépris que le président de la République française ne se « commettait pas avec n’importe qui ». Cette phrase était incroyable dans la bouche d’un diplomate qui aurait dû, au moins, affecter un semblant de neutralité. (..)


L’ambassadeur, suite à notre entretien, s’empressa de rédiger une dépêche pour expliquer à sa hiérarchie, c’est-à-dire à Villepin, que j’étais « à la solde » du président Aristide. On traitait ce dernier de dictateur. S’il l’avait été, sans doute aurait-il fait un mauvais parti à Frédéric et jeté les Burkard, Bosc et consorts dans le premier avion en partance pour la France.

La Commission Debray à Haïti

Véronique Albanel (née de Villepin) venait de faire son apparition dans cette commission (..)


Les employés de l’hôtel connaissaient mes positions. Comme ce n’étaient pour les membres de la commission Debray que des êtres stupides, de simples choses qui apportaient à boire, les putschistes ne se gênaient pas pour parler devant eux. Ils avaient tort. Plusieurs fois, les barmen vinrent m’avertir que j’étais l’objet favori des conversations de la commission, que ses membres ne cherchaient qu’à me nuire et que j’avais intérêt à être extrêmement prudent, car ils étaient, selon eux, capables du pire.

J’eus l’occasion de croiser Debray à l’aéroport et de constater qu’il s’était mis dans une tenue qu’il croyait de circonstance : pataugas et battle dress. À le voir ainsi attifé, il ne faisait aucun doute qu’il préparait un coup d’État et ne s’en cachait même plus... J’adressai, par principe, un mail d’indignation à Valérie Terranova, la conseillère de Chirac, (..) Cette pauvre fille, aujourd’hui employée à la fondation Chirac (machine de guerre supplétive pour porter Villepin à la Présidence), me répondit d’une manière qui ne laissait aucun doute sur son implication et transmit naturellement copie de mon mail à Debray.


Pour comprendre qui elle était et ce qu’elle faisait à l’Élysée, il suffit de dire que lorsque je lui parlai de l’utilité pour la France d’élever une statue à la mémoire du général Dumas, elle me dit qu’il lui suffisait d’en parler à Bongo et qu’il paierait cash. Bongo devait payer beaucoup de choses. C’est comme cela que fonctionnait la France de Chirac et de Villepin : Bongo payait cash.


Le lendemain, le guérilléro bavard apparut à l’hôtel où se trouvaient les quartiers de ses troupes, flanqué de quatre gendarmes, qui ne le quittaient pas d’une semelle. Le roquet, prévenu par la Terranova que j’y voyais clair dans son jeu, se mit à aboyer dans le couloir avec une férocité inouïe. Je lui jetai avec mépris qu’on n’était pas en Afrique, encore moins en Bolivie... Pour bien comprendre l’ambiance de cette fin d’année 2003 à Port-au-Prince, il faut savoir que le président Aristide laissait les nombreuses radios privées et les journaux se déchaîner contre lui. Les membres de la commission Debray ne se gênaient pas pour aller épancher leur négrophobie maladive au micro de ces stations financées par la classe dirigeante haïtienne, claire de peau et raciste au dernier degré. La presse jouissait d’une liberté dont n’a même pas idée dans les prétendues démocraties occidentales.


L’ambassadeur Burkard devait rencontrer le ministre Voltaire et son homologue des Affaires étrangères, qui me convièrent à cette réunion. Étant citoyen français, j’informai l’ambassadeur de ma présence en qualité d’expert pour la question de la restitution. Burkard en profita pour se faire accompagner par la commission Debray au grand complet, ce qui n’était pas du tout prévu. Au grand complet ou presque, car on demanda ce jour là au « nègre de service », Dahomay, de ne pas venir. Il fut excusé sous le prétexte qu’il avait mal au ventre.

La rencontre est une scène qui mérite d’être contée. Elle se passait dans le bureau du ministre des Affaires étrangères d’Haïti. .


(..) Cette scène doit paraître romancée. Elle s’est pourtant déroulée telle que je la raconte... C’était pour moi une bien cruelle humiliation que de voir des compatriotes se comporter ainsi dans une petite démocratie qui ne demandait qu’à entretenir des relations normales avec l’ancien pays colonisateur et esclavagiste. Il était bien déchirant de se sentir encore Français dans ces circonstances.. Je ne souhaite à personne d’avoir honte de son pays comme j’ai eu honte du mien, dans ce bureau que les ventilateurs n’arrivaient pas à rafraîchir, à 8 000 kilomètres de Paris.


Imagine-t-on une commission nommée par le ministre des Affaires étrangères de la République d’Haïti se rendant à Paris pour une réunion dans le bureau du ministre des Affaires étrangères français, avec deux gardes armés qui se posteraient devant la porte du bureau de Bernard Kouchner, la main sur le revolver ? Si la commission Debray était capable de se comporter ainsi en public, peut on imaginer ce qui pouvait se passer à l’abri des regards gênants ? Je m’efforçai de prendre de la distance et de rechercher ce qu’il pouvait y avoir de cocasse dans ces circonstances. D’un côté de la table, Ribbe, normalien « noir » comme dirait Finkielkraut, agrégé de philosophie, de l’autre côté de la table, Burkard, normalien « blanc », agrégé des Lettres, et Debray, normalien « blanc » également agrégé de philosophie. Les deux normaliens « blancs » avaient des fonctions officielles. Le normalien « noir », lui, défendait une petite démocratie et, au fond, l’honneur de la France. Car la France, heureusement, celle de la Déclaration des droits de l’homme, n’était pas du côté de la commission Debray, ce jour là.


(..) Véronique de Villepin, qui se cachait sous son nom d’épouse, Albanel, était à côté de Debray, avec l’air pincé d’une femme de colon qui serait obligée d’accompagner son mari au marché aux esclaves et de supporter les mauvaises odeurs. L’ambassadeur se tenait coi, avec l’air aussi franc que celui d’un âne qui recule. Marcel Dorigny, le bon communiste ami des noirs, faisait partie de la bande. Il baissait les yeux quand son regard croisait le mien.

Sans répondre aux sottises du guérilléro bavard, j’interpellai la sœur du ministre :


- Vous

êtes bien Véronique Galouzeau de Villepin ? 
(..) Debray prit la parole d’une voix qui se voulait menaçante :

— Je suis ici au nom du président de la République française, éructa-t-il sous sa moustache. Je commence par vous avertir d’une chose. Que ce soit bien clair : même si ce président était mon ami Alain Krivine, vous n’auriez pas un sou de la France, vous entendez ? Pas un sou ! Jamais ! Jamais !

Ce qui était étrange, c’était que la question de la restitution de la somme extorquée aux Haïtiens par la France en 1825 avait été explicitement exclue de la mission de Régis Debray. Le Quai d’Orsay l’avait bien précisé dans un communiqué. On pouvait donc tout imaginer de la réalité de cette mission. Debray venait de prouver, en tout cas, deux choses :
1) Il avait l’aval de Chirac.
2) C’était vrai qu’il parlait trop.

Les Haïtiens ne l’appelaient plus que « Le Konzé ». Konzé, c’était le patronyme honni du compagnon du résistant Charlemagne Péralte qui, pendant l’occupation états-unienne, avait vendu son ami aux Yankees. Péralte avait été sommairement exécuté et cloué sur une porte pour servir d’exemple. Tous les Konzé d’Haïti avaient, depuis, changé de nom.


L’ultimatum de Debray à Aristide

Le coup d’État initial avait été prévu avant que les cérémonies du Bicentenaire n’aient lieu, c’est à dire avant le 1er janvier 2004. Pour la France, qui redoutait par dessus tout ce bicentenaire, c’était la meilleure solution. Régis Debray voyait un par un les responsables des pays africains contrôlés par la France, probablement pour les menacer s’ils participaient au bicentenaire d’Haïti. Lorsqu’il m’avait reçu chez lui à Paris, il ne s’en était pas caché. Il s’était même étonné de la position inflexible de la ministre des Affaires étrangères d’Afrique du Sud, favorable aux Haïtiens.


(..)  Mon ami faisait un simple aller-retour et devait repartir de Port-au-Prince le 15 décembre. Le chef d’escale l’informa, très sûr de lui, qu’il n’y aurait pas de vols ce jour-là. Je lui demandai de répéter. Il me répéta en souriant, et d’un air entendu : « Non, le 15 décembre, il n’y aura pas de vols à Port-au-Prince ! Aucun vol ! »


Effectivement, le 15 décembre fut assez mouvementé. Andy Apaid, chef de l’« opposition » au président Aristide, organisa des manifestations sporadiques où de pauvres hères, pour quelques malheureux dollars, brûlaient trois pneus de voiture, à la plus grande satisfaction des journalistes français qu’Eric Bosc, de l’ambassade de France, appelait pour aller photographier le « chaos » qui s’instaurait, jour après jour, dans ce pays maudit gouverné par un « assassin », un « trafiquant de drogue » un « psychopathe pervers ». Telles étaient les épithètes dont la presse française gratifiait le premier président démocratiquement élu d’Haïti.

Un journaliste se lâcha même au point d’écrire dans Le Figaro : « L’échec d’Haïti démontre l’inaptitude des peuples noirs à se gouverner eux-mêmes. » Personne ne releva. Je reçus une volée de mails d’un écrivain haïtien vivant à Paris et qui m’avait oublié, par mégarde, dans son listing. Ce nouveau Camille Desmoulins exhortait les intellectuels haïtiens à descendre dans la rue le jour même pour renverser le « tyran sanguinaire ».



JPEG - 10 ko
L’ex dictateur Jean-Claude Duvallier, que ERégis Debray voulait réinstaller au pouvoir en Haïti.

En même temps, Jean-Claude Duvalier, dans un luxueux hôtel parisien, donnait une interview à la presse états-unienne pour faire savoir qu’Aristide était le pire dictateur qu’Haïti ait jamais connu. Oui, je n’invente rien, c’était le chef des tontons macoutes qui disait cela. La journaliste états-unienne, un peu gênée, évoqua (très discrètement) le passé. Là, Bébé Doc répondit superbement : « Je ne dis pas que je n’ai pas commis quelques erreurs… » Si Duvalier montait ainsi au créneau, c’était bien entendu qu’il y avait été autorisé par ses hôtes, c’est-à-dire par M. de Villepin dont je serais bien étonné qu’il n’ait jamais rencontré l’ex-chef des « volontaires de la sécurité nationale » qui se réclamait désormais de l’opposition et lançait cet étrange appel depuis Paris. Certains esprits malades soutenaient, au Quai d’Orsay, que le retour de Duvalier était la meilleure solution. naturellement, ils disaient cela spontanément, sans que Duvalier les y ait « incités » d’une manière ou d’une autre...


Au même moment, le 15 décembre 2003 à 15 heures locales, Régis Debray se présenta au palais national de Port-au-Prince avec Véronique de Villepin-Albanel. Ils insistèrent pour être reçus et firent savoir qu’ils avaient un message urgent pour le président, de la part du gouvernement français (..) ils voulaient lui parler sans témoins. Il céda. Là, on changea de ton.


On était très loin de ce « moment fraternité » sur lequel le bon apôtre Debray est aujourd’hui intarissable lors des conférences qu’il donne chez les francs-maçons pour mieux vendre ses livres. Là, le style était plus direct. La dame patronnesse de Sciences po se fit un plaisir de régurgiter les menaces de son frère. L’ex guérilléro, l’œil injecté de sang, en rajouta. Dehors le nègre ! La démission ou la vie ! C’est le maître blanc qui te le dit : Dégage, et plus vite que ça ! Ôte toi de là qu’on s’y mette ! Tel était à peu près le message de Paris. Le message de Dominique de Villepin, l’homme qui nous expliquait naguère que la France est une coquine dont le fantasme serait que des vauriens de son genre la prennent de force, à la hussarde. Joli programme !


Les émissaires dirent en substance au président Aristide, au nom de la France, que s’il ne démissionnait pas immédiatement, « on » allait l’assassiner. Ils ne pouvaient pas avoir une information pareille sans connaître les assassins. « Avez-vous donc une vocation de martyr ? » hurlait la pieuse épouse du général Albanel. Si Régis Debray a admis s’être rendu au Palais national ce jour là et avoir rencontré le président, il a toujours nié avoir été accompagné de Véronique de Villepin. Mais Debray n’est plus à un mensonge près. Ce mensonge-là, particulièrement grossier, ne fait que révéler que le guérilléro bavard souhaitait protéger Véronique de Villepin. On peut se demander pourquoi. Malheureusement pour Debray, il y a des témoins. Les employés du Palais national qui les virent arriver tous deux, le docteur Narcisse qui m’a raconté la scène, le président Aristide lui-même qui me l’a confirmée dans une interview filmée en janvier 2005 [7]. Mais il y a mieux. L’ambassadeur de France, Thierry Burkard, pour se couvrir, rédigea un télégramme diplomatique faisant état de cette visite et des menaces proférées par Véronique de Villepin et Debray. Il le fit même assez largement circuler pour qu’un journaliste du Monde, M. Paolo Paranagua, y fasse clairement allusion dans un article qui fit trembler Villepin.


Au printemps de 2004, après le coup d’Etat, alors que le chef d’escale d’Air France trop bavard rentrait chez lui, à Port-au-Prince, deux hommes à moto s’approchèrent et lui logèrent une balle en pleine tête. Personne ne s’est jamais étonné de cet assassinat, aussitôt mis sur le compte de l’« insécurité » ambiante



Le bicentenaire d’Haïti et le coup d’Etat
JPEG - 16.2 ko
Logo du bicentenaire d’Haïti.

La France et les USA n’avaient pas ménagé leurs efforts pour que le bicentenaire de la création de l’Etat d’Haïti ne soit pas commémoré, le 1er janvier 2004. Il fallait à tout prix séparer Haïti des Africains, de peur que la petite république caraïbe ne devienne un jour l’axe de la renaissance africaine. Régis Debray, Dominique de Villepin et Édouard Glissant, profitant de son grand âge, étaient allés faire pression sur Aimé Césaire pour qu’il refuse d’assister à la cérémonie, et qu’il donne, de ce fait, sa bénédiction au coup d’État qui était programmé. On lui avait dit qu’Aristide était un dictateur et il le crut.

L’Afrique du Sud ne se laissa pas influencer par ces mensonges. Un porte-hélicoptères apparut dans la baie de Port-au-Prince une dizaine de jours avant les célébrations. Ce n’est pas sans émotion que j’ai vu arriver les gros hélicoptères envoyés par Thabo Mbeki et qui ronronnaient au-dessus de la ville comme pour montrer que l’Afrique était venue au secours des descendants de ceux qui avaient été arrachés à leur terre par de monstrueux prédateurs. C’était un jour de deuil pour Régis Debray et ses amis. Les Sud-Africains avaient expédié une équipe pour organiser l’intendance de la cérémonie. Ce sont eux qui établirent les laisser-passer et organisèrent le système de captation du spectacle qui fut monté à la hâte. J’écrivis un petit texte de théâtre pour être joué ce soir là.


Le 1er janvier 2004, les cérémonies commencèrent le matin, en présence de Thabo Mbeki, du premier ministre de la Jamaïque, de Maxine Waters, députée de Californie représentant le Black Caucus, de Danny Glover, de Randall Robinson, et surtout de plus de cent mille Haïtiens qui agitaient des drapeaux en chantant l’hymne national... Une courte cérémonie devait avoir lieu aux Gonaïves. Quant on sait que l’organisateur en était Gabriel Frédéric, celui-là même qui avait remis à l’ambassadeur Burkard, le 9 novembre, copie du dossier juridique sur la restitution de la dette de la France, on se doute qu’elle fut sabotée et avec l’aide de qui (..)  Le texte que j’avais écrit, Le rêve de Mandela, fut joué par Danny Glover et Jean-Michel Martial. J’étais à peu près le seul Français parmi les invités d’honneur en ce jour historique où l’ambassadeur Burkard grimaçait plus encore que de coutume. Christiane Taubira était très attendue, mais elle ne vint pas. Elle expliquera sans doute un jour pourquoi. Aucun de ceux qui, en France, ont fait depuis de l’esclavage leurs fonds de commerce n’étaient là. Aucun journaliste de la presse occidentale ne rendit compte de l’événement qui, officiellement, n’a jamais existé ; pas plus que la bataille de Vertières qui entraîna la capitulation française , le 18 novembre 1803.


Je quittai Port-au-Prince quelques jours après la cérémonie, non sans être allé saluer le président. Il pensait que ces événements seraient niés un jour et qu’il faudrait témoigner de ce qui s’était réellement passé.

Après mon départ, Burkard, Villepin frère et soeur, Debray et tous les autres continuèrent leur travail de sape, en liaison constante avec les Etats-uniens. De prétendus rebelles, commandés par un assassin notoire, entrèrent dans le pays pour faire diversion dans le nord. Une délégation fut envoyée à Paris par le président pour rencontrer Villepin et demander l’aide de la France contre ces mercenaires afin de sauver la démocratie haïtienne. Elle était composée du ministre des Affaires étrangères, de la ministre de la Culture et du directeur de cabinet du président Aristide. J’eus l’occasion de les voir tous trois avant leur rencontre avec Villepin, qui eut lieu dans l’après-midi du vendredi 27 février 2004. Villepin les reçut entre deux portes et leur fit comprendre que le sort du président Aristide était scellé. Il avoua en avoir eu confirmation de son homologue Colin Powell en personne. « Il vaudrait mieux qu’il démissionne. C’est toujours mieux que d’être obligé de monter dans un hélicoptère, la nuit, au fond d’un jardin. » Villepin était donc parfaitement informé, au moins dès le 27 février, de l’enlèvement, en fait activement préparé par la France et les USA depuis plusieurs mois. Trois témoins peuvent l’attester.


Dans la nuit du 28 au 29 février 2004, après une dernière réunion entre l’ambassadeur des USA, Foley, et son homologue français, Burkard, des troupes US (et probablement françaises aussi) pénétrèrent secrètement en Haïti. Au milieu de la nuit, Luis Moreno, chef de la CIA à Port-au-Prince, se présenta au domicile privé du président avec une vingtaine d’hommes des forces spéciales [8]. Plusieurs dizaines de soldats, équipés d’armes à visée laser et de systèmes de vision de nuit, investirent la propriété. Les Etats-uniens obligèrent le président Aristide et sa femme à monter dans une voiture qui se dirigea vers l’aéroport. Ils n’avaient pas le choix, leurs deux filles se trouvant chez leurs grands-parents, aux USA, et servant d’otages. Un grand avion blanc attendait sur le tarmac. Il ne portait aucune marque d’immatriculation, sauf un drapeau US peint sur la queue. Moreno obligea le couple à monter. L’avion décolla immédiatement pour se poser à Antigua. Aristide restait très digne. Sa femme pleurait en silence. Ils n’avaient pas de vêtements pour se changer et se doutaient que leur maison était déjà livrée au pillage. Peut-être allaient-ils mourir sans revoir leurs enfants. L’avion resta cinq heures stationné à Antigua. On refusa aux passagers de dire où ils se trouvaient ni ce qu’on allait faire d’eux. L’avion redécolla et traversa l’Atlantique.


Dominique de Villepin avait négocié avec Bongo pour que ce dernier serve d’intermédiaire auprès de François Bozizé, lequel venait de faire, avec l’aide de la France, un coup d’Etat en Centrafrique. Les Etats-uniens avaient reçu l’assurance qu’Aristide serait mis en détention dans une « prison militaire française ». Cette prison militaire française était en fait le palais du « président » Bozizé, effectivement contrôlé par un important détachement français. L’« ami » qui m’avait fait rencontrer Mme Rossillon était aussi (le monde étant petit) un ami de Bozizé. Apprenant par la presse l’arrivée d’Aristide en Centrafrique, je suppliai cet « ami » de me mettre en contact avec le dictateur de Bangui. Je n’obtins qu’un numéro de télécopie qui me permit de faxer une lettre pour que Bozizé m’autorise à joindre Aristide.

Après plusieurs jours d’efforts, je parvins à parler au lieutenant François, qui était le geôlier du président et finis par le convaincre de m’autoriser à lui parler. Aristide ne me dit que ces mots : « C’est le Fort de Joux numéro 2 ! » C’était assez clair, puisque le Fort de Joux était le lieu où les Français, après l’avoir enlevé, avaient mis en détention et exécuté Toussaint Louverture (officiellement mort de froid et de tristesse). Cette formule était un appel au secours. Je lui demandai s’il pouvait parler aux journalistes. Cela lui était impossible. Je donnai au président un rendez-vous téléphonique à 17 heures.

Je me trouvais cette fois dans les studios de la radio RTL, dont il convient de saluer l’indépendance, et cette conversation fut enregistrée. Le président Aristide déclarait avoir été enlevé avec la complicité de Dominique de Villepin, de sa sœur, Véronique de Villepin-Albanel, de Régis Debray et de l’ambassadeur Thierry Burlkard (NB Eva. Aristide était un théologien de la Libération, dont je suis sympathisante, le Pape les appelait avec mépris "les Christo-marxistes". Je suivais donc l'Affaire.Je me souviens qu'à l'époque, j'ai retenu ce que les Médias disaient: L'Ambassadeur de France a protégé Aristide, il l'a sauvé. Sans commentaires !). La conversation que j’avais eue avec le président Aristide fut diffusée le lendemain matin, sans aucune censure, au journal de sept heures. Le soir, je récidivais, mais sur TF1 cette fois, grâce à l’amicale complicité de Patrick Poivre d’Arvor, que je dois lui aussi remercier pour son courage, puisqu’il réussit, non sans mal, on peut l’imaginer, à imposer le sujet au journal de 20 heures.


Une troisième rencontre fut organisée par mon entremise, chez Marc-Olivier Fogiel cette fois. Fogiel avait tenu à faire lui-même l’interview. Elle serait diffusée sur le plateau de France 3 en ma présence. Je fis confirmer ces dispositions par écrit. J’établis le contact et Fogiel fit son interview. Ses collaborateurs avaient préparé des questions du genre : « M. Aristide, vous êtes un dictateur, un trafiquant de drogue et un assassin, et vous avez pris la fuite pour échapper à la fureur du peuple que vous avez trahi, n’est-ce pas ? » Aristide répondit à Fogiel d’une manière si convaincante et avec un tel calme qu’il devenait évident qu’il avait été calomnié et enlevé. L’interview du président Aristide et ma présence étaient annoncées dans toute la presse pour l’émission en direct du dimanche soir. On avait prévu un taxi pour que je m’y rende. Une heure avant le rendez-vous fixé, le journaliste qui avait monté le sujet m’appela pour me dire que la diffusion et l’entretien exclusif avec le président, de même que ma présence sur le plateau, étaient « déprogrammés ». C’était un stagiaire qui avait encore des illusions. Il était écoeuré par ce qu’il appelait lui-même une censure, ayant travaillé tout le week-end. Je ne reçus jamais d’explication de Fogiel, mais j’imagine que Villepin s’était opposé à cette diffusion en intervenant directement auprès de Marc Tessier, à l’époque président de France Télévisions.


Néanmoins, en partie grâce aux interviews diffusées sur RTL et TF1, et qui firent beaucoup de bruit, Bozizé fut obligé de laisser Aristide repartir lorsqu’un avion affrété par les amis démocrates du président (et où se trouvaient notamment Maxine Waters et Randall Robinson) se rendit, quelques jours plus tard, à Bangui. Au grand dam des Etats-uniens et des Français, Aristide put repartir en Jamaïque et y retrouver ses deux filles. Je devais apprendre plus tard qu’il avait été prévu que le président, comme je le pressentais, et comme il le pressentait sûrement lui-même, trouve la mort dans sa prison de Bangui. Il m’est impossible d’affirmer que Villepin était impliqué dans la préparation de cet assassinat, mais, dans la mesure où j’ai pu avoir la confirmation et la preuve irréfutable qu’il était bel et bien programmé, j’imagine qu’il n’était pas difficile au ministre des Affaires étrangères d’être au moins informé de ce qui allait se passer.


Plusieurs semaines plus tard, je reçus un appel téléphonique de Jamaïque. C’était Aristide. Il me dit qu’un « grand oiseau » viendrait le prendre le soir même et qu’il allait retourner dans le pays originel sous la protection de l’homme que j’avais rencontré pour le bicentenaire. Cela voulait dire que Thabo Mbeki lui envoyait un avion à destination de Prétoria [9]. A la faveur de ces évènements, Aristide et moi nous liâmes d’amitié. Depuis six ans, il vit à Prétoria, sous la protection des Etats africains et de la Caricom (c’est à dire de tous les états nègres de la planète, ceux qu’on ne désigne jamais comme faisant partie de la « communauté internationale ») avec, comme seul revenu, le salaire qui lui est versé pour les cours qu’il donne à l’université d’Afrique du sud. Je n’ai pu m’offrir qu’une fois le voyage pour aller le voir. J’en ai profité pour l’interviewer. Il ne s’est jamais écoulé un mois sans que nous nous téléphonions. Notre dernier entretien, c’était il y a trois jours. Aristide a tout enduré, ne s’est jamais plaint, n’a jamais plié.


Une fois le président Aristide renversé, Villepin et Bush, violant impunément la constitution du pays, mirent en place une nouvelle dictature sous l’égide d’un Etats-unien, Gérard Latortue, une crapule nommée par les anciens pays esclavagistes « Premier ministre de transition ». La première mesure de Latortue fut d’annuler la demande faite à la France de restitution des 21 milliards de dollars extorqués à partir de 1825. Deux ans plus tard, les partisans d’Aristide élisaient René Préval à la présidence, dans l’espoir qu’il permette à Aristide de rentrer dans son pays. Le jour de cette élection, j’étais dans le bureau du ministre français du Tourisme, Léon Bertrand. Il fut très étonné que je lui donne le nom nu président qui allait être élu, car ce n’était pas le candidat de la France. Aujourd’hui, Léon Bertrand, ami intime de Chirac est en prison pour corruption. Ainsi va le monde.

René Préval, depuis quatre ans, n’a pas pu, n’a pas voulu ou n’a pas osé faire rentrer son ex-ami. Les Haïtiens n’ont jamais cessé de manifester pour le retour de leur président, honteusement enlevé par les Etats-Unis et la France. Un jour peut être, qui n’est pas forcément éloigné, un nouvel « oiseau » venu d’Afrique reconduira dans son pays celui qui n’aurait jamais du le quitter. Dans cet avion, le président Aristide sera accompagné de quelques amis états-unien : Danny Glover, Randall Robinson, Maxine Waters. Il y aura sûrement un Français aussi dans cet avion. Il se pourrait bien que ce soit moi.


Régis Debray a écrit un livre sur la « fraternité ». Il s’apprête certainement à faire campagne pour l’élection de Villepin en 2012 avec l’espoir d’être nommé ministre de la Culture. Quand il marche dans la rue, il n’y a plus de gendarmes pour l’escorter. Je ne lui ai jamais administré la paire de gifles qu’il mériterait certainement de recevoir. Je préfère le laisser avec sa conscience et le souvenir des milliers de morts, des dizaines de milliers peut-être, qui suivirent le coup d’État donc il fut l’artisan. Sous le régime de Latortue, on enfermait les partisans d’Aristide dans des containers qu’on aller jeter ensuite dans la mer.

Véronique de Villepin-Albanel continue d’animer l’aumônerie de Sciences po. Elle ne s’est jamais exprimée sur ces événements, mais comme c’est, paraît-il, une bonne chrétienne, je suppose qu’elle me pardonnera d’avoir dit la vérité et qu’elle priera pour le salut de mon âme.

Villepin, devenu ministre de l’Intérieur, puis Premier ministre, envoya l’année même du bicentenaire, un corps expéditionnaire de 1 000 soldats français. On n’avait pas vu de soldats français en Haïti depuis la capitulation de 1803. Les soldats de Villepin firent sécher leurs slips, non pas sur la ligne Siegfried, mais sur les grilles du palais présidentiel.
Ils baptisèrent l’opération « Rochambeau », du nom du général qui se servit de chiens dressés pour dévorer les nègres et qui entreprit l’extermination de tous les Haïtiens de plus de douze ans, en les faisant gazer au soufre dans les cales des bateaux.

Le jour de leur départ, Paris Match publia l’interview d’une Haïtienne prétendant qu’elle avait assisté à une « messe noire » où le président Aristide avait « probablement » sacrifié un nouveau né en le coupant en morceaux. La seule accusation qui n’ait jamais été portée contre le président d’Haïti, c’est la pédophilie. Je m’étonne qu’ils n’y aient pas pensé. Burkard a pris sa retraite avec le traitement d’ambassadeur. Il est retourné chez lui, en Alsace, là d’où il était venu, jeune homme, certainement avec des rêves plein la tête. C’est le temps qui l’a puni. Il a l’air d’un vieillard. Il se pique à présent d’écrire. Des romans policiers régionalistes. Il est venu me voir au stand au salon du livre de Paris en 2009, un peu penaud, comme pour faire la paix. J’ai brandi le livre que je signais, Le nègre vous emmerde [
10]. Il a fait demi-tour.

Quant à Villepin, il m’a fait appeler par son secrétariat, en septembre 2005, alors qu’il était Premier ministre, pour me nommer membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) du fait de mon engagement pour les droits de l’homme. Comme j’étais notoirement l’ami de quelqu’un qu’il a accusé de violer ces mêmes droits de l’homme, cette nomination était bien étrange.

Pour exprimer ma gratitude, j’ai publié, deux mois plus tard, un livre sur Haïti : Le crime de Napoléon [
11]. Je n’ai pas été renommé à la CNCDH au moment de son renouvellement. Au fait, l’aéroport de Cayenne s’appelle Rochambeau. Je m’étonne que Christiane Taubira, députée de la Guyane, n’ait jamais demandé qu’on le débaptise.


Un livre de Randall Robinson, relatant dans le détail tous ces événements, est sous presse pour être publié le 18 février 2010 sous le titre Haïti, l’insupportable souffrance [12]. J’aurai eu l’honneur de le publier et de le préfacer. Telle sera ma modeste contribution à la reconstruction d’Haïti. Je n’ai écrit que la vérité. L’histoire jugera.


Claude Ribbe

Écrivain et philosophe. Dernier ouvrage paru : Le diable noir : Biographie du général Alexandre Dumas (1762-1806), père de l’écrivain. (Alphée 2009


Liens sur le site : http://www.voltairenet.org/article164005.html

Je vais publier tout cela sur mon blog du Nouvelobs, et je le dédierai à Patrick Lozès, qui défend les Noirs de France (CRAN, pendant Noir du CRIF). Ce n'est pas Crif-Craf, mais Crif-Cran... Eva

Partager cet article
Repost0
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 21:43
Le Yémen et la militarisation des voies navigables stratégiques
Sécuriser le contrôle étasunien de l’île de Socotra et du golfe d’Aden


par Michel Chossudovsky




“Quiconque atteindra la suprématie maritime dans l’océan Indien sera(it) un joueur important sur la scène internationale” (Géostratège de la Marine des États-Unis, le contre-amiral Alfred Thayus Mahan (1840-1914))

L’archipel yéménite de Socotra (ou Suqutra) dans l’océan Indien est situé à quelque 80 kilomètres de la corne de l’Afrique et à 380 kilomètres au sud du littoral yéménite. Les îles de Socotra sont une réserve faunique reconnue par l’UNESCO comme patrimoine naturel mondial.

 

Socotra se situe au carrefour des voies navigables stratégiques de la mer Rouge et du golfe d’Aden (voir la carte ci-dessous). L’île est d’une importance cruciale pour l’armée étasunienne.

 

CARTE 1

 

 

« L’[océan] Indien est un couloir maritime majeur reliant le Moyen-Orient, l’Asie de l’Est et l’Afrique avec l’Europe et les Amériques. Il possède quatre voies d’accès cruciales facilitant le commerce maritime international, à savoir le canal de Suez en Égypte, Bab-el-Mandeb (longeant Djibouti et le Yémen), le détroit d’Ormuz (longeant l’Iran et Oman) et le détroit de Malacca (longeant l’Indonésie et la Malaisie). Ces « points d’étranglement » sont primordiaux pour le commerce mondial du pétrole puisque d’énormes quantités de pétrole passent par ceux-ci. » (Amjed Jaaved, A new hot-spot of rivalry, Pakistan Observer, 1er juillet 2009)

 

 

Le pouvoir maritime

 

D’un point de vue militaire, l’archipel de Socotra est un carrefour maritime stratégique. De plus, à la sortie est du golfe d’Aden, l’archipel s’étend sur une zone maritime relativement grande, de l’île d’Abd al Kuri jusqu’à l’île principale de Socotra (voir la carte 1 ci-dessus). Cette zone maritime de transit international se trouve dans les eaux territoriales yéménites. Le but des États-Unis est de maintenir l’ordre sur toute la voie maritime du golfe d’Aden à partir des littoraux du Yémen et de la Somalie. (Voir carte 1)

 

Socotra se situe à quelque 3000 km de la base navale étatsunienne de Diego Garcia, l’une des plus grandes installations militaires des États-Unis à l’étranger.

 

La base militaire de Socotra

 

Le 2 janvier 2010, le président Saleh et le général David Petraeus, commandant du l’US Central Command se sont rencontrés derrière des portes closes pour des discussions de haut niveau.

La rencontre Saleh-Petraeus a été simplement présentée par les médias comme une réaction opportune à l’attentat à la bombe déjoué de Noël à Détroit à bord du vol 253 de Northwest. Cette rencontre avait apparemment été planifiée sur une base ad hoc comme moyen de coordonner les initiatives de contre-terrorisme dirigées contre Al-Qaida au Yémen, incluant « l’utilisation (de) drones étasuniens et de missiles sur les terres du Yémen ».

Toutefois, plusieurs reportages ont confirmé que les réunions Saleh-Petraeus visaient à redéfinir l’engagement militaire des États-Unis au Yémen, incluant l’établissement d’une base militaire à part entière sur l’île de Socotra. Le président du Yémen, Ali Abdullah Saleh, aurait « cédé Socotra aux Étatsuniens qui y construiraient une base militaire, en soulignant que les représentants étatsuniens et le gouvernement yéménite s’étaient entendus pour l’établissement d’une telle base à Socotra afin de contrer les pirates et Al-Qaida » (Fars News 19 janvier 2010)

 

Le 1er janvier, un jour avant les rencontres entre Saleh et Petraeus à Sanaa, le général Petraeus a confirmé en conférence de presse à Bagdad que l’« assistance à la sécurité » au Yémen allait plus que doubler, passant de 70 millions à plus de 150 millions de dollars, ce qui représente une augmentation multipliée par 14 depuis 2006. (Scramble for the Island of Bliss: Socotra!, War in Iraq, 12 janvier 2010. Voir aussi CNN 9 janvier 2010, The Guardian, 28 décembre 2009).

 

Ce doublement de l’aide militaire au Yémen a été présenté à l’opinion publique mondiale comme étant une réaction à l’incident de Détroit, prétendument ordonné par les opérateurs d’Al-Qaida au Yémen.

 

Les médias étasuniens ont décrit la construction d’une base aérienne sur l’île de Socotra comme faisant partie de la « guerre mondiale au terrorisme » :

 

« Parmi les nouveaux programmes, MM. Saleh et Petraeus se sont mis d’accord pour permettre l’utilisation d’aéronefs étatsuniens, possiblement des drones, ainsi que des "missiles maritimes", tant que les opérations sont préapprouvées par les Yéménites, selon un haut représentant du Yémen ayant requis l’anonymat lorsqu’il abordait des sujets délicats. Des représentants des États-Unis disent que l’île de Socotra, à 200 miles au large de la côte du Yémen, sera renforcée. Sa petite piste d’atterrissage (sous la juridiction de l’armée du Yémen) sera transformée en une base complète afin de soutenir le programme d’aide élargi, ainsi que pour combattre les pirates somaliens. Le général Petraeus tente également de fournir de l’équipement de base aux forces yéménites, tel que des humvees avec protection additionnelle et possiblement plus d’hélicoptères » (Newsweek, 18 janvier 2010, c’est l’auteur qui souligne)

 


Existing runway and airport 

Piste d’aviation et aéroports actuels

Installation navale étatsunienne?

 

Cependant l’installation militaire étatsunienne de Socotra que l’on propose ne se limite pas à une base aérienne. Une base navale étasunienne a aussi été envisagée.

 

Le développement de l’infrastructure navale de Socotra était déjà en cours de réalisation. À peine quelques jours avant (29 décembre 2009) les discussions entre MM. Petraeus et Saleh (2 janvier 2010), le Cabinet du Yémen a approuvé un prêt de 14 millions de dollars aux États-Unis venant du Kuwait Fund for Arab Economic Development (Fonds koweitien pour le développement économique arabe, KFAED), en appui au développement du projet de port maritime à Socotra.

 

CARTE 3

 


Le Grand Jeu

 

L’archipel de Socotra relève du Grand Jeu opposant la Russie et les États-Unis.

 

Durant la guerre froide, l’Union Soviétique avait une présence militaire à Socotra, qui faisait partie à l’époque du Yémen du Sud.

 

Il y a à peine un an, les Russes ont renoué les discussions avec le gouvernement du Yémen concernant la création d’une base navale sur l’île de Socotra. Un an plus tard, en janvier 2010, dans la semaine suivant la rencontre Petraeus-Saleh, un communiqué de la Marine russe « a confirmé que la Russie n’abandonnait pas ses plans d’ avoir des bases pour ses navires […] sur l’île Socotra. » (DEFENSE and SECURITY (Russie), 25 janvier 2010)

 

Les discussions entre MM. Petraeus et Saleh le 2 janvier 2010 ont joué un rôle crucial dans la diminution des ouvertures diplomatiques de la Russie au gouvernement du Yémen.

 

L’armée étasunienne a l’œil sur l’île de Socotra depuis la fin de la guerre froide.

 

En 1999, Socotra a été choisie « comme site sur lequel les États-Unis planifiaient construire un système de renseignement électro-magnétique […] ». Les médias de l’opposition yéménite ont rapporté que « le gouvernement du Yémen avait accepté de permettre à l’armée étatsunienne d’accéder à la fois à un port et à un aéroport sur Socotra ». Selon le quotidien de l’opposition Al-Haq, « un nouvel aéroport civil construit sur Socotra pour promouvoir le tourisme avait été construit conformément aux spécifications militaires des États-Unis ». (Pittsburgh Post-Gazette (Pennsylvania), October 18, 2000)

 

La militarisation de l’océan Indien

 

La construction d’une base militaire étasunienne à Socotra relève d’un processus élargi de militarisation de l’océan Indien. Ce dernier consiste à intégrer et relier Socotra à une structure existante, ainsi qu’à renforcer le rôle clé que joue la base militaire de Diego Garcia dans l’archipel des Chagos.

 

Le géostratège et contre-amiral de la Marine étatsunienne Alfred T. Mahan avait suggéré avant la Première Guerre mondiale que « quiconque atteindra la suprématie maritime dans l’océan Indien sera un joueur important sur la scène internationale” (Indian Ocean and our Security)

 

Dans les écrits du contre-amiral Mahan, c’est le contrôle stratégique par les États-Unis des grandes voies maritimes océaniques, plus particulièrement de l’océan Indien, qui était en jeu : « Cet océan est la clé des sept mers du 21e siècle : le destin du monde se décidera dans ces eaux. »

 

CARTE 4


Article original en anglais, Yemen and The Militarization of Strategic Waterways, Securing US Control over Socotra Island and the Gulf of Aden, Global Research, le 7 février 2010.

Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca.
 

Article relié sur Global Research: Rick Rozoff,  U.S., NATO Expand Afghan War To Horn Of Africa And Indian Ocean, Global Research,  8 January 2010.

 Michel Chossudovsky est directeur du Centre de recherche sur la mondialisation et professeur d'économie à l'Université d'Ottawa. Il est l'auteur de Guerre et mondialisation, La vérité derrière le 11 septembre et de la Mondialisation de la pauvreté et nouvel ordre mondial (best-seller international publié en 12 langues).  

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17544

 

La militarisation des voies maritimes figure parmi les objectifs tactiques de Washington. Ce cours d’eau stratégique relie la Méditerranée à l’Asie du Sud-Est et à l’Extrême-Orient par le canal de Suez, la mer Rouge et le golfe d’Aden.

Il s’agit d’un important passage pour les pétroliers. Une grande part des exportations industrielles de la Chine vers l’Europe de l’Ouest passe par cette voie navigable stratégique. Le commerce maritime de l’Afrique de l’Est et du Sud vers l’Europe de l’Ouest transite également à proximité de Socotra, par le golfe d’Aden et la mer Rouge (voir la carte ci-dessous). Une base militaire à Socotra pourrait être utilisée pour superviser le mouvement des navires, dont les navires de guerre entrant et sortant du golfe d'Aden.

Partager cet article
Repost0
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 21:23



Voici un moment que nous prévoyons la seconde phase de la crise financière, devenue crise économique.


Rappelons que nous avons toujours parlé d'un plan global, dit "stratégie du chaos", pour imposer un Nouvel Ordre Mondial (NOM ou NWO en anglais), avec un gouvernement mondial formé d'une "élite" autoproclamée, non démocratique donc, dont la Chine représente un exemple significatif.


La fausse pandémie déclarée par l'OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé est un élément majeur du NOM/NWO), s'inscrivant dans ce plan stratégique, tout comme "l'impôt carbone" et bien d'autres choses (les événements du "11 septembre 2001" étant le point de départ de cette phase finale).


Si nous avons vu que nous pouvions avoir une influence sur l'affaire de la fausse pandémie, en nous mobilisant énergiquement, en faisant travailler nos neurones, et en cessant d'être crédules et naïfs... pour le piège financier et économique, c'est une autre affaire...


Pourtant, il est clair que nous abordons une phase particulièrement critique.



Déjà deux actions sont en cours :

1) L’attaque de l'euro pour mieux cacher et reculer la chute du dollar, lequel n'a plus qu'une valeur virtuelle.


En même temps, c'est la chute des USA qui est repoussée d'autant...


2) L’attaque de certains pays européens de la zone "euro".


Cela sert de prétexte à l'attaque de l'euro, et en même temps, met un voile pudique sur la situation de l'Angleterre et sur "La City", d'où est coordonné ce plan pour le NOM*


A noter que la "stratégie" de la France et de l'Allemagne pour ne pas laisser la Grèce sombrer, n'est pas rendue publique, et que "l'on" dit que la France, notamment, pourrait se porter caution.


Tant est si bien que, dans ce cas, il faudrait ajouter à la dette de la France, celle de la Grèce, la chute de l'une entraînant celle de l'autre, façon dominos.


Par ailleurs, les licenciements dans le monde occidental, n'ont jamais été aussi massifs, venant s'ajouter aux personnes en fin de droits, il n'est pas difficile de prévoir où cela nous mène.


La seule question est : quand ?


Plus que jamais nous conseillons de ne prendre aucun crédit, et même de se libérer de ceux en cours, au plus vite (selon possibilités), de rendre disponible ses avoirs (autant que possible), et d’en consommer une partie (en ne conservant qu'un minimum de sécurité).


Un placement en valeurs refuges serait judicieux : pour l'or, il est déjà bien haut, mais peut-être que dans un moment on trouvera que ce n'était pas si haut que cela, et, pour ceux qui le peuvent, la terre reste un bon placement...


Pour les liquidités, un jour (prochain ?) pourrait venir où leur placement en banque représentera un risque.


Aussi, à part en conserver un peu chez soi, il faut diversifier les banques.


A noter que ceux qui ont acheté quelques pièces d'or à l'époque où nous le disions, ont fait une bonne opération...


Rappelons que nous devons, par ailleurs, nous attendre aux coups les plus tordus, type "11 septembre", et même puissance 10...


Ultime précision, nos mailings ne sont pas destinés à faire peur, mais à anticiper les évènements pour les neutraliser ou les aborder dans les meilleures conditions possible.


Nous sommes alors plus à même de les contrer, sans se laisser abuser stupidement.

Les efforts des organisateurs pour faire taire et pour discréditer les lanceurs d'alertes, sont des preuves, s'il en était besoin, du bien fondé de leurs actions (si ce que nous disions était si stupide, pourquoi agiraient-ils ainsi ?).


Il faut aussi créer des forces positives, non seulement pour contrebalancer tout cela, mais aussi et surtout pour créer la nouvelle humanité qui doit sortir de cette phase d'accouchement.

Comme tout accouchement, cela se fera dans une douleur salutaire (pour nous obliger à "pousser" fort), et ce sera alors ce qu'il est convenu d'appeler : un heureux évènement !


Pour le reste, les documents ci-dessous et joints, illustrent nos propos.


*
Voir les 2 fichiers en bas de page
http://vivresansogm.org/archivesartemisi/index.html "Révélations" et "Organigramme".

 

Si vous n'êtes pas encore adhérent à Artémisia Collège, vous pouvez le faire pour 20 €/an, et vous recevrez notre bulletin "e-Floraison".

Rappelons que l'inscription à "Libres infos" est gratuite.

A+ AC    Plus d'infos sur : artemisia-college.org

 

 

 

 Un trader s'exprimait fin décembre, édifiant :
 
 
Grèce et Nouvel Ordre Mondial
Une analyse intéressante à lire dans le fichier joint (texte en anglais + traduction automatique)
Ou : La Grèce, terrain d'expérience pour la fin de la monnaie "papier/pièces", et le "tout virtuel" ?
Voir pièce jointe "La Grèce est NWO"
 
 
Grèce : ce que risquent les banques
Par Guillaume Guichard 12/02/2010


Les banques françaises et allemandes cumulent plus de 84 milliards d'euros d'exposition en Grèce et six fois plus dans l'ensemble de l'Europe du Sud.


L'Espagne, probable prochaine cible des marchés, inquiète beaucoup plus.


La France et l'Allemagne ont finalement pris les devants pour venir en aide à la Grèce. Symboliquement du moins.

Si les détails du plan ne sont pas encore connus, une chose est sûre : les relations économiques, et notamment via les systèmes bancaires, forcent les États européens à agir.

« Un certain nombre d'économies au sein de l'Union européenne pourraient gravement souffrir d'un défaut de la Grèce sur sa dette, c'est pourquoi ils ont intérêt de lui venir en aide afin de sécuriser leurs positions », analysent les économistes de Crédit Suisse dans une note.

Les États de l'Union européenne sont d'abord les premiers consommateurs de dette grecque.

Le Royaume-Uni et l'Irlande détiennent 23% des obligations émises par Athènes, la France 11% et l'ensemble Allemagne, Suisse et Autriche 9%, selon les chiffres de Crédit Suisse.

L'imbrication des systèmes financiers va plus loin. Les banques européennes ont prêté plus de 252 milliards de dollars à l'économie grecque, selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux datant de septembre 2009. Les établissements français sont les plus exposés, avec 75 milliards de dollars (55 milliards d'euros) d'encours. Les établissements suisses ont investi 63 milliards de dollars (46 milliards d'euros), les Allemands 43 milliards (31 milliards d'euros).

Ces chiffres ne recouvrent cependant pas la réalité de l'implication des banques.

« On peut aisément imaginer que de nombreux gérants d'actifs ont récemment pris des positions à court terme sur la dette grecque afin de profiter des taux d'intérêt élevés », estime un économiste parisien. « Si les taux se relèvent encore plus, la valeur de leur portefeuilles risque de se dégrader et d'affecter les banques. ».

« Il faut relativiser les chiffres : les expositions des banques à la Grèce, si elles sont importantes, ne représentent pas des montants monstrueux comparé à la totalité des engagements des banques européennes de par le monde », estime Michala Marcussen, économiste en chef chez Société Générale CIB.

Risque de contagion

Si la Grèce reste un petit pays à l'échelle européenne, le risque réside dans une contagion de la crise à l'Espagne, au Portugal, à l'Irlande.

Or, « beaucoup de banques européennes sont lourdement exposées à l'Europe du sud », observent les économistes de Société Générale.

Et les montants investis, rapportés à cet ensemble des pays, s'élèvent, pour les établissements français et allemands, à 600 milliards d'euros, calcule la Société Générale.

Difficile de rester les bras croisés. Surtout, l'Espagne, probable prochaine cible des marchés, inquiète beaucoup plus les analystes.

« L'Espagne est une plus grande cause de soucis que la Grèce », selon les économistes de Crédit Suisse.
Et pour cause, précisent-ils : les niveaux d'endettement y sont très supérieurs, le marché immobilier est encore surévalué et les déficits publics ont explosé.
Protéger la Grèce, c'est donc protéger l'Espagne.

artemisia-college.org


Eva : Attention ! Ce site ne s'était jamais trompé, d'ailleurs il a d'abord été supprimé par le Gouvernement.

Il avait prévu, 2 ans avant, la crise.

Il  a tout annoncé pour la pandémie, etc
Partager cet article
Repost0
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 19:57


monde-tenu-en-mains.png

La montée dangereuse des tensions
entre la Chine et les Etats-Unis

 




Mondialisation.ca, Le 11 février 2010


L'annonce par les Etats-Unis d'une vente d'armes atteignant 6,4 milliards de dollars à Taïwan a provoqué une forte réaction adverse de la part de la Chine ainsi qu'une forte montée des tensions entre ces deux grandes puissances. La détermination, de part et d'autre, de prendre une position dure sans se soucier des conséquences fait naître le spectre d'une fracture ouverte dans les relations diplomatiques et politiques des deux pays

La décision d'annoncer cette vente alors qu'on savait parfaitement que la Chine allait réagir avec force était, de la part des Etats-Unis une démarche calculée, destinée à contrecarrer l'influence économique et politique grandissante de Pékin dans le monde. Un article du New York Times de lundi déclare que l'administration Obama avait commencé un « refoulement ». En annonçant cette vente d'armes, les Etats-Unis avaient « porté un coup direct au cour de la question diplomatique la plus sensible existant entre les deux pays depuis que l'Amérique a adhéré à la politique d'une seule Chine en 1972. »  

Le New York Times explique que la vente était « doublement exaspérante pour Pékin étant donné qu'elle arrivait si peu de temps après l'annonce par le président Bush en 2008 d'une vente similaire à Taïwan et juste au moment ou Pékin et Taïwan se trouvaient au milieu d'une sorte de détente dans leurs propres relations ». L'annonce fut faite le jour même où la secrétaire d'Etat américaine aux Affaires étrangères, Hillary Clinton, avait critiqué Pékin publiquement pour ne pas avoir accepté de nouvelles mesures punitives à l'égard de l'Iran et de son programme nucléaire. Washington a enfoncé le couteau dans la plaie en insistant pour que la rencontre entre Obama et le Dalaï-Lama ait lieu malgré les objections chinoises. 

Le refus de la Chine de se laisser intimider et forcer à durcir sa position vis-à-vis de l'Iran est l'une seulement de nombreuses causes de frustration pour Washington. Durant sa visite à Pékin l'an dernier, Obama avait poussé ses homologues Chinois à réévaluer le yuan vis-à-vis du dollar et à accepter des limitations définitives pour les émissions de CO2. Le président américain a non seulement échoué dans la question de la réévaluation monétaire, on lui a aussi fait la leçon sur les besoins d'une gestion économique saine. Le premier ministre chinois lui a également infligé un camouflet au sommet sur le climat de Copenhague, n'envoyant à des négociations cruciales de dernière minute que des responsables de second plan.

Washington a décidé un « refoulement » sur des questions particulièrement sensibles. Steve Clemons, directeur de la politique extérieure à la New America Foundation, a dit au New York Times « la Chine se sent très en confiance ces jours-ci, mais là où les Chinois pètent les plombs régulièrement c'est la question de la souveraineté. Tout ce qui a donc trait à Taïwan ou au Tibet les fera réagir. »

Pékin considère Taïwan comme une province renégate et a menacé de l'envahir si Taïpeh venait à déclarer une indépendance dans les formes. Washington a soutenu la dictature du Kouo-min-tang, établie sur l'île après la révolution chinoise, mais il y eut en 1972 un rapprochement avec la Chine. L'accord entre les deux pays fut toujours gros de contradictions, les États-Unis reconnaissant le contrôle de Pékin sur l'ensemble de la Chine y compris Taïwan, mais continuant de s'opposer à toute réunification par la force et à vendre des armes à Taïwan malgré les objections de la Chine.  

La Chine est particulièrement sensible à la question de Taïwan parce que tout pas vers une indépendance de la part de celle-ci encouragerait des mouvements séparatistes dans d'autres régions, entre autres au Tibet et au sein de la population Ouïgour, dans la province de Xinjiang. Lorsque les Etats-Unis avaient fait allusion à la vente d'armes en question le mois dernier, Pékin avait manifesté son déplaisir en procédant à des essais de son système de missiles anti-balistiques et en détruisant un missile qu'elle avait envoyé dans l'espace.

A la suite de l'annonce de la semaine dernière, le régime chinois a pris la mesure, sans précédent, de menacer de sanctions les entreprises américaines impliquées dans la vente d'armes - une démarche qui aurait des conséquences importantes pour des sociétés comme Boeing, United Technologies, Lockheed Martin et Raytheon. Boeing s'inquiète de ce qu'il pourrait perdre du terrain vis-à-vis de son rival, Airbus, sur un marché estimé à 3770 avions et qui atteindra une valeur de 400 milliards de dollars en 2028. La Chine a aussi annoncé un gel immédiat des échanges militaires avec les Etats-Unis et a convoqué l'ambassadeur américain à Pékin afin de protester dans les formes. 

Il existait déjà une augmentation des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Pékin avait réagi avec colère à l'imposition de tarifs douaniers sur les produits sidérurgiques et les pneumatiques chinois, menaçant les Etats-Unis de représailles. Le président Obama poursuit cependant sur sa lancée, il a dit aux démocrates du Sénat la semaine dernière que son administration allait se montrer « beaucoup plus dure dans l'imposition des règles commerciales existantes, exerçant une pression constante sur la Chine et d'autres pays afin qu'ils ouvrent leurs marchés de façon réciproque. » Dans cette ambiance surchauffée, des sanctions chinoises à l'égard de Boeing pourraient déclencher une guerre commerciale ouverte. 

Cette escalade des tensions est l'expression de profonds changements géopolitiques. Les Etats-Unis font face, en tant que puissance en déclin mais encore dominante, à un défi économique et stratégique croissant de la part de la Chine et ce, dans chaque coin du globe alors que Pékin cherche à se garantir un accès aux ressources et aux marchés. Les Etats-Unis tentent, de façon agressive, de consolider leurs occupations néocoloniales en Afghanistan et en Iraq pour s'assurer une position hégémonique dans les régions riches en ressources énergétiques du Moyen-Orient et d'Asie centrale. La Chine essaie de consolider ses propres alliances afin de faire partir les Etats-Unis de ce qu'elle considère comme sa propre zone d'influence, l'Asie centrale, et de garantir des livraisons de pétrole et de gaz vitales pour elle.     

Après avoir pris ses fonctions l'an dernier au beau milieu de la crise financière mondiale, Obama a recherché l'assistance de la Chine. Faisant face à des déficits énormes, les responsables de l'administration Obama en ont appelé à Pékin pour qu'elle continue d'acheter les obligations américaines et ils ont inclus le gouvernement chinois dans les discussions sur la crise, à travers le groupe du G 20. Certains optimistes ont alors même spéculé sur la formation d'un G2 - Etats-Unis et Chine - qui résoudrait les problèmes économiques du monde dans un esprit de coopération.

L'approche de confrontation adoptée à présent par les Etats-Unis et la réponse déterminée de la Chine soulignent les contradictions économiques, politiques et sociales insolubles auxquelles fait face la classe capitaliste dans les deux pays. Face à un chômage à deux décimales et à la nécessité de faire des coupes immenses dans le budget, Obama joue la carte chinoise avec agressivité afin de donner un avantage à l'économie américaine aux dépens de l'économie chinoise et, sur le plan politique, pour détourner l'attention de sa propre responsabilité dans l'approfondissement de la crise économique en Amérique même.

Quant à la Chine, elle affronte, malgré un taux de croissance « de temps de prospérité », un chômage en augmentation et une agitation sociale croissante qui s'aggraveront encore si ses industries-clés d'exportation sont frappées par des mesures protectionnistes. Les immenses mesures de relance prises par le régime chinois ont conduit à une orgie de spéculation sur les actions et sur l'immobilier, faisant naître la peur d'un effondrement financier. Tout comme Obama, les dirigeants chinois jouent la carte du chauvinisme, déclarant qu'ils vont défendre les intérêts de la Chine, afin de cacher leur propre rôle dans la création d'une des sociétés les plus inégalitaires dans le monde.

Il existe un danger très réel que Taïwan, le Tibet ou tout autre problème ne devienne le point de cristallisation d'un effondrement rapide des relations entre les deux puissances et de l'éruption d'une guerre économique et pour finir d'un conflit militaire - comme ce fut le cas lors de la dernière grande crise du capitalisme mondial dans les années trente. 

Article original publié le 5 février 2010

L'auteur recommande également:

Intensification de la rivalité américano-chinoise, WSWS,13 janvier 2010.

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=16950

Partager cet article
Repost0
13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 18:19




Elisabeth Badinter, écrivain, chez elle, à Paris.

L'Express

Elisabeth Badinter, écrivain, chez elle, à Paris.


Attention, régression! Dans son nouveau livre, la philosophe Elisabeth Badinter dénonce la tyrannie de la maternité, qui renvoie les femmes à la maison.


Qui s'en souvient encore? Dans les années 1970, les féministes rageuses criaient non à l'aliénation maternelle. Trente ans plus tard, les femmes ont remis leur soutien-gorge et s'abandonnent avec bonheur à la maternité. Autres temps, autres moeurs ou inquiétant retour de balancier? Dans son dernier essai (1), la philosophe
Elisabeth Badinter sonne l'alarme: les femmes européennes sont engagées sur le terrain glissant de la régression.


Il s'agit non pas ici de la sempiternelle inégalité des salaires, mais d'un phénomène plus subtil: l'insidieuse montée en puissance depuis les années 1980 d'une idéologie naturaliste qui, par son exaltation de la maternité et la pression qu'elle exerce sur les femmes, tend à les renvoyer à leur seule fonction de mère nourricière.


Des femmes altruistes et perfectionnistes


"Le retour en force du naturalisme, remettant à l'honneur le concept bien usé d'instinct maternel et faisant l'éloge du masochisme et du sacrifice féminins, constitue le pire danger pour l'émancipation des femmes et l'égalité des sexes", prévient l'auteure. Les mères post-
MLF ont intégré l'idée qu'elles devaient être entièrement investies, passionnément altruistes et immensément disponibles. Qui leur a mis ce perfectionnisme en tête? Un peu tout le monde, accuse Elisabeth Badinter, depuis les pédopsychiatres martelant la longue liste des besoins naturels du petit enfant jusqu'aux puissants croisés de l'allaitement au sein - l'association américaine Leche League - en passant par les médecins et les puéricultrices, de plus en plus rétifs au bon vieux biberon.


Martine, la petite fille modèle.

Casterman


Martine, la petite fille modèle.


L'auteure aurait pu ajouter les religieux, dont le discours s'est clairement recentré sur le respect de la loi naturelle. Les politiques publiques ont aussi une part de responsabilité. En France, par exemple, le congé parental permet aux mères actives de "décrocher" trois ans pour pouponner. C'est bien, mais sans doute eût-il été intéressant aussi de réfléchir à de nouveaux aménagements du temps de travail.

L'indépendance financière ne fait plus rêver


Alors que les féministes "historiques" avaient tout fait - trop fait? - pour permettre aux mères de concilier grossesse et aventure professionnelle, leurs filles, en "conflit" constant, ploient donc sous la tâche. Elles culpabilisent même si fort que certaines trouvent un réel plaisir dans le retour à la famille à l'ancienne, maman à la maison et papa au boulot. Elisabeth Badinter souligne là une tendance très actuelle: chez les 25-35 ans, il n'est plus rare de voir des femmes surdiplômées renoncer à une carrière prometteuse, pourvu que leur conjoint soit en mesure d'assurer les rentrées du ménage. L'indépendance financière, instrument premier de la liberté, ne fait plus rêver.


On comprend que la philosophe féministe soit déçue. Cette désillusion, perceptible entre les lignes, l'amène hélas à forcer le trait, fustigeant pêle-mêle l'écologie, la croyance dans l'instinct maternel ou le rejet des accouchements trop "techniques". La nature n'a pourtant, en soi, rien d'idéologique. Pourquoi vouloir l'évacuer à toute force au motif qu'elle serait aujourd'hui mise en avant à des fins sociopolitiques? La culture, champ du libre arbitre et de l'émancipation, a toujours trouvé à dialoguer avec la logique naturelle. Plutôt que des chilless -ces femmes sans enfants par choix, ultraminoritaires- en qui Elisabeth Badinter semble voir les pionnières d'une nouvelle féminité éclairée, c'est de cette génération de mères écartelées, sensibles à l'appel de la nature sans forcément y succomber, que doit venir la relève.

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-defaite-des-meres_847821.html#xtor=AL-447

Eva:

Et le Gouvernement va encourager cela:
- Pour diminuer artificiellement le chômage (surtout en période de "crise")
- Pour éviter que les femmes entrent en contact avec d'autres, au travail, et ne revendiquent
- Les congés-maternités coûtent cher à l'employeur et à l'Etat

Le Gouvernement est hyper-conservateur, pas d'émancipation des femmes

Je ne suis pas une féministe, mais je n'apprécie pas l'absence future de choix. 
 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
  • Contact

Recherche