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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 15:26




L’envie de tout casser !

Surtout ne changez rien !

mardi 10 février 2009, par Frédéric Lordon

C’est le mode d’emploi de la bombe à hydrogène politique, il n’est nul besoin d’aller en chercher les composants chimiques dans un obscur recoin de l’internet, tous sont là, exposés sous nos yeux, il suffit de les observer et d’attendre leur précipité. Petite recette de chimie détonante :
1) la tragique désorientation des décideurs 
2) la (remarquable) persévérance dans l’obscénité des hommes de la finance, même aux tréfonds de la déconfiture 
3) l’état de rage qui gagne une part croissante de la population 
4) la cécité, par atermoiement ou simple incapacité, de la quasi-totalité des médiateurs, gouvernants, partisans et syndicaux, incapables de saisir l’enjeu véritable de la situation, qui ne réclame pas le retrait d’une réforme, ou même d’une politique, mais une nouvelle donne d’une ampleur semblable à celle qui eut lieu au sortir de la deuxième guerre.

1. « Décideurs » dans le brouillard

À ce qu’on dit, les dirigeants dirigent parce qu’ils sont d’une clairvoyance supérieure à la moyenne. Il y a, comme ça, des mythes en attente d’urgentes révisions. Car à tous les étages du pouvoir, politique comme financier, ce ne sont plus que désarroi et désorientation. La somme des revirements et des têtes-à-queues déguisés en corrections de trajectoire trahit un état de confusion stratégique qui, sans même interroger la légitimité des dirigeants à diriger, a de quoi donner quelques inquiétudes.

Du côté de la finance, le salut a d’abord semblé passer par l’adossement des banques d’affaire en voie d’effondrement aux banques commerciales : Bear Stearns est racheté par JP Morgan Chase, Merrill Lynch par Bank of America, Morgan Stanley par Wachovia, etc. On en comprend sans peine la raison : pour toutes ces banques d’investissements sinistrées, incapables de se refinancer dans les marchés où plus personne ne veut entendre parler d’elles, ni de grand monde d’ailleurs, rien ne vaut de se retrouver assises sur le tas d’or des dépôts ! Et telle est bien l’explication donnée par les intéressés eux-mêmes : les dépôts sont d’admirables matelas de liquidités qui permettent d’encaisser plus facilement quelques menus gadins spéculatifs. Les déposants seront donc ravis d’apprendre que leurs avoirs monétaires ont maintenant vocation à amortir les pertes de marché et à sauver les opérateurs de la crise de liquidité. La crise de 1929 avait, mine de rien, fini par produire quelques effets d’apprentissage, et notamment celui ayant conduit à la stricte séparation bancaire des activités de marché et des activités de prêt commercial (Glass Steagall Act), pour éviter que les déboires des premières ne contaminent les secondes et diffusent leurs effets dans toute l’économie via le canal du crédit. Or, non seulement le Glass Steagall Act a été jugé ringardissime par la hourrah-déréglementation, et joyeusement abrogé par l’équipe Clinton, mais, loin que la crise financière ait conduit à y revenir aussi vite que possible, tout le mouvement présent de restructuration bancaire approfondit un peu plus une tendance dont les nuisances sont avérées de longue date ; ceci pour ne rien dire de la constitution de véritables mastodontes bancaires – qu’on pense au nouveau J. P. Morgan Chase Bear Stearns Washington Mutual, le dernier fermera la porte –, véritables foyers de risque systémique ambulants, que leur taille gigantesque abonne dès maintenant au too big to fail et au sauvetage public garanti à la prochaine occasion.

Mieux valant tard que jamais, l’esprit finit tout de même par venir aux banquiers. Il faut dire que la consolidation bancaire d’urgence n’a pas tardé à révéler qu’elle avait été opérée en dépit du bon sens. Ceux qui s’étaient déjà construits comme « supermarchés de la finance », intégrant toutes les activités, des marchés au crédit commercial en passant par les fusions-acquisitions, ont compris qu’il était temps d’abandonner leur modèle et ont commencé à se couper bras et jambes pour en revenir à des configurations moins tentaculaires et plus maîtrisables. De ce point de vue, les « réductions » les plus spectaculaires sont sans doute celles d’UBS et de Citigroup, il est vrai respectivement second et premier au palmarès des pertes sur les subprimes. Quant à Bank of America, elle vient de découvrir, mais un peu tard, qu’avec Merrill Lynch, elle avait surtout acheté… des pertes — 15 milliards de dollars au quatrième trimestre 2008, après, évidemment, que les dirigeants de Merrill eurent juré à leurs futurs acquéreurs que les comptes avaient été passés à la paille de fer. Le Wall Street Journal lui décerne le titre bien mérité de la fusion la plus rapidement tournée en désastre ; mais que faire maintenant qu’il ne semble plus y avoir à choisir qu’entre « mourir tout seul » et « mourir fusionné » ? Plus que jamais se tourner vers l’Etat bien sûr…

De ce côté-là pourtant, on ne peut pas dire que la clarté des idées soit beaucoup plus grande. Le TARP (Trouble Asset Relief Program), qui est devenu le nom générique du sauvetage public de la finance aux Etats-Unis, n’aura pas connu moins de trois définitions successives en trois mois. Conçu à l’origine (fin septembre 2008) comme un vaste programme de rachat des actifs bancaires avariés, il ne lui aura fallu que quelques semaines pour connaître une première révision d’ampleur, la stratégie du cantonnement ayant été jugée très inférieure à celle de la recapitalisation – les premières injections de capitaux publics commencent à la mi-octobre, soit dit en passant au mépris complet des usages prévus pour les 700 milliards de dollars (!) explicitement votés par le Congrès… Hélas, la recapitalisation ne fonctionne pas davantage que le reste, et le crédit demeure bloqué en dépit des wagons d’argent public déversés dans les banques. C’est donc un nouveau virage sur l’aile qui s’amorce depuis début janvier où l’administration américaine, avant même la transition, envisage à nouveau l’option d’une gigantesque structure de cantonnement, celle-là même qu’elle avait élaborée il y a trois mois puis abandonnée pour cause d’« évidente » inefficacité. Attendons avec confiance le prochain demi-tour au frein à main…

1bis. Finance : icebergs à babord,
non à tribord, euh partout !

C’est très dommage que les gouvernements ne sachent pas trop où aller car, du côté de la finance, le moins qu’on puisse dire est qu’il ne faut pas attendre d’amélioration spontanée. La récession occupe le débat public à un point tel qu’elle avait presque fini par faire penser que la crise financière à proprement parler est derrière nous – il ne restait « plus qu’à » en digérer les dégâts. Or, loin qu’elle ait atteint les derniers degrés de la destruction, comme on pourrait croire, et qu’il n’y ait plus qu’à observer les ruines fumantes, la débâcle financière a encore en réserve quelques sérieuses descentes. Avec la régularité d’un horaire des chemins de fer, les convois de mauvaises dettes défilent les uns après les autres… et de manière non moins prévisible viennent s’écraser sur le butoir. Celui des crédits immobiliers dits Alt-A [1] promet depuis un moment un très bel amas de ferraille – et voici que les premiers wagons entrent en gare. D’une moyenne historique de quelques pour cents, le taux de défaut sur les Alt-A mortgages a bondi autour de 10 %.

Pour dire les choses simplement, c’est très exactement l’histoire des subprimes qui recommence, avec la séquence : défaut des emprunteurs initiaux – transmission du choc aux produits structurés dérivés - annihilation garantie de leurs tranches les plus subordonnées (equity et mezzanine) - probables pertes très importantes sur les tranches seniors, pourtant réputées les plus sûres et d’ailleurs jusqu’ici notées triple-A. Pour un encours total de 1 300 milliards de crédits Alt-A, Goldman Sachs envisage des pertes totales de 600 milliards de dollars… éventuellement « arrondis » à 1 trillion de dollars, si l’on y inclut les option-ARM [2]. La perspective d’un deuxième service alors que la finance gît encore la tête dans la cuvette des subprimes a tout du film d’horreur. C’est pourquoi il ne faut pas s’attendre de sitôt à voir les résultats des banques relever la tête. UBS, qui n’en finit plus de s’enfoncer, vient encore d’annoncer presque 7 milliards de dollars de pertes de plus au quatrième trimestre 2008 et indique déjà l’ambiance à venir : ce sera « descente aux enfers ».

Ça le sera d’autant plus qu’à la suite de tous les excès d’endettement bien identifiés – immobilier subprime ou Alt-A, crédits auto, LBO, cartes de crédit, etc. –, vont venir s’ajouter très bientôt ceux que la crise économique elle-même se charge de produire, en l’espèce essentiellement des défauts d’entreprise. Or, la titrisation, qui a fait feu de tout bois, s’est également « occupée » de cette sorte de dette, qu’elle a disséminée aux quatre coins de l’univers financier en produits particulièrement sophistiqués qu’on appelle des CDO synthétiques, qui ont la particularité d’être encore plus sensibles aux défauts que les CDO « ordinaires » (où l’on avait « accommodé » les crédits subprime) [3]. Mais des CDO synthétiques fabriqués à partir de dette corporate, il y en a pour 1,2 trillions de dollars dans les tuyaux sur lesquels les investisseurs dès la fin octobre 2008 envisageaient jusqu’à 90 % de paume [4]… On laissera le lecteur imaginer de lui-même et, si possible, dans un silence recueilli, ce qu’il en restera après quelques mois de récession sauvage — troisième service et pousse-café.

2. Obscénité sans limite

Ça pourrait être le nom d’une opération de l’US Army ; c’est juste l’état moral de la finance. De tous les ingrédients du désastre, il s’agit paradoxalement et du plus anecdotique et du plus explosif. Que la goinfrerie de la finance ne connaisse aucun frein pendant la déconfiture et que les bonus continuent de valser à milliards pendant l’aide publique est un non-événement du point de vue macroéconomique. Mais du point de vue politique, pardon ! Le fait est qu’avec la finance, 2009 commence en fanfare. Avant que ne soit formalisé son rachat par Bank of America, John Thain, président de Merrill Lynch, a décidé que lui-même et ses troupes avaient bien mérité un dernier petit bonus pour la route — entre 4 et 5 milliards de dollars, alors même que Merrill apporte en « dot » à son mariage 15 milliards de pertes, qui ont conduit le Trésor US à lui fournir 20 milliards de dollars supplémentaires d’argent public et une garantie de reprise de perte de… 118 milliards. Pendant ce temps, M. Thain a jugé important de refaire la décoration de son bureau : 1,2 millions de dollars – après tout puisque l’argent public ne manque pas… La direction de la banque Citi, pour sa part, n’a pas pu résister au gros caprice d’un nouveau jet à 50 millions de dollars (et aussi de quelques hélicoptères). Attention, l’engin en vaut la peine : « un confort sans concession », promet le dépliant — on veut bien le croire. Citi, qui a laissé plus de 50 milliards de dollars sur les subprimes, est l’objet de l’un des plus gros plans de sauvetage public particuliers, à 300 milliards de dollars.

Même The Economist, qui passerait difficilement pour un ennemi de la finance, en a la nausée et parle de « pillage » [5] – il est vrai que même pour le défenseur acharné de la méritocratie financière, le fait que 2008 soit la sixième plus grosse année en matière de bonus – au cœur d’une crise séculaire –, est un peu difficile à avaler. Et pour nous donc… On laissera donc les partisans de l’autorégulation par la vertu apprécier l’efficacité de leurs préconisations. Pour tous les autres, il est maintenant assez clair que l’élémentaire décence étant une notion strictement incompréhensible aux consciences de la finance, il ne reste plus que les voies de la force légale puis, à défaut, de la force physique pour leur faire entendre raison.

3. Attention : crise de rage

C’est que dans l’opinion publique, les seuils critiques sont en vue. Deux décennies de décervelage et de promotion ininterrompue des valeurs de l’argent, sous la houlette de TF1 et de M6, n’auront pas suffi pour empêcher le corps social de voir rouge à pareil spectacle. Au soir de la manifestation du 29 janvier, BFM donne la parole à « un grand expert social » [6], Bernard Brunhes. Comme M. Sarkozy, tous les sbires de l’UMP et la valetaille sondagière, M. Brunhes « a entendu » – mais quoi au juste ? Il a entendu « l’angoisse et les inquiétudes ». Mais M. Brunhes et tous ses semblables doivent être un peu durs d’oreille. Car bien plus encore qu’« angoissé », le corps social est en proie à une terrible colère – version socialiste, M. Fabius : « des mécontentements » [7]. Non, non, non M. Fabius, les gens ne sont pas « mécontents » : ils sont fous de rage. La crise, à laquelle ils n’ont aucune part, est payée à leurs frais, les jette hors de leurs emplois, ou lamine leurs revenus, pendant que la banque continue de rouler carrosse et persévère dans une inoxydable arrogance qui forcerait presque l’admiration — il y faudra tout de même un certain recul du temps. Même le peuple le plus doux du monde sortirait de ses gonds à moins – et il n’est pas donné que la France en fasse partie, quoique, à la réflexion, il y aurait plutôt matière à s’étonner que le corps social ait finalement été jusqu’ici si paisible lorsque l’on considère ce qu’il a enduré depuis deux décennies. Les durs d’oreille ne vont pas tarder à s’en rendre compte, car cette fureur, qui n’a rien de récent ni de circonstanciel, est le terrible produit d’un long cumul de douleurs et de protestations, jamais entendues et toujours méprisées mais, par « l’excès de trop », maintenant précipitées en une rage qui va faire mal et que les puissants, incapables de se retenir d’abuser de leur puissance, pourraient bientôt avoir à connaître — à défaut du reste, cela, ils ne l’auront pas volé.

4. Quelqu’un a une idée ?...

Les dégâts de ce flot seront fonction de l’existence, ou non, d’un canal alternatif où le précipiter. Or, pour l’heure, aucun de ceux qui seraient en position d’en indiquer le tracé n’ont la moindre idée à ce sujet. On ne parlera même pas du gouvernement actuel, dont la fine analyse a conclu qu’il était urgent d’approfondir la configuration néolibérale du capitalisme (concurrence générale, restriction salariale sous couleur de compétitivité, allongement de la durée du travail)… qui a précisément engendré la catastrophe des subprimes [8]. La chose nommée par habitude, ou plutôt par charité, « opposition », cherche en vain comment faire oublier le parfait à-propos historique qui l’a conduite à célébrer, par déclaration de principes interposée, le « marché », au moment où le capitalisme libéralisé partait en morceaux. Mais, sur la lancée de deux décennies de conviction profonde de la justesse du modèle présent, et s’étant par conséquent considérée dispensée depuis d’imaginer quoi que ce soit de nouveau, comment pourrait-elle avoir la moindre idée nouvelle ? Le cas des syndicats de « négociation » n’est hélas guère plus brillant, comme l’atteste l’inconsistant mot d’ordre attaché aux manifestations du 29 janvier, qui ne manque certes pas d’éléments intéressants mais n’offre aucune cohérence d’ensemble, et par suite ne dessine aucun projet politique.

C’est à ce moment précis que la catalyse explosive révèle tous ses périls, car une colère sans objectif explicite et sans débouchés anticipés est une force errante dont nul ne sait ce qu’elle peut produire – et celle-ci est gigantesque. Ici, pas de réforme à retirer, pas de ministre à démissionner, même pas une politique d’ensemble à remplacer – en tout cas au sens du « remplacement » socialiste. Et surtout : nulle part sur l’échiquier politique un homme ou un parti « en position » ayant perçu le rendez-vous de l’histoire. Seul le corps social, par la force extraordinaire de son rejet, signifie clairement que le monde doit changer, mais nul ne semble l’entendre – les cris éditorialistes horrifiés « au protectionnisme », sans le savoir, sont en train de prendre leur place dans les livres d’histoire –, et il lui manque la face constructive de son exaspération.

Pour une nouvelle donne

Il n’y a pas trente-six solutions pour sortir de cette redoutable impasse — en fait il n’y en a qu’une : mettre de la plus explicite manière une « nouvelle donne » à l’agenda politique. Mais l’idée d’une « nouvelle donne » ne peut rencontrer que des entendements préparés à l’analyse de la crise présente — pas ceux du gouvernement, ni du parti socialiste. Elle est pourtant de plus en plus facile à faire, à la condition évidemment d’être prêt aux mises en question que ces forces politiques se sont efforcées d’écarter avec autant de constance que de convergence. Mise en question de la libéralisation financière — opérée en France par le socialisme de gouvernement. Mise en question des formes de la concurrence, imposées via la construction européenne et défendues aux cris de « protectionnisme » et de « guerre » rendus synonymes puisque, selon une logique qui avait déjà servi avec l’Europe, c’est leur dernier argument : « le monde comme il est » ou bien « la guerre »… Or ce sont les deux contraintes, de la finance qui exige la rentabilité actionnariale, et de la concurrence qui veut la compétitivité-prix, qui ont écrasé les salaires et fait exploser les inégalités. De celles-ci la droite se moque ouvertement ; la « gauche » socialiste, elle, les déplore à chaudes larmes, mais sans rien vouloir changer aux causes qui les produisent.

I. Refondre les structures bancaires et financières

Pour ce qui est de la finance, même les plus enclins à la cécité volontaire auront du mal à éviter de voir que les idées s’accumulent : le SLAM pour remettre au pas la finance actionnariale [9], et un paquet de propositions articulées pour ramener la finance de marché à la raison. Mais si « nouvelle donne » a un sens, il est assez évident qu’elle doit s’en prendre bien plus fondamentalement aux structures bancaires mêmes. En cette matière, la première étape est celle de la nationalisation à grande échelle. Un argument de principe aurait dû l’imposer sans coup férir dès le 15 septembre dernier, au moment où la faillite de Lehman Brothers et l’imminence de la ruine totale du système financier ont montré ce qu’il en coûte de remettre à des entités privées, plongées dans l’instabilité des marchés, la garde de ce bien public vital pour la société en quoi consistent les encaisses monétaires – dont l’effondrement bancaire systémique a failli provoquer l’évaporation totale. Mais, aux acharnés du monde libéral, et jusque dans le spectacle extrême de dévastations jamais vues [10], les arguments de principe ne sont d’aucun poids. Heureusement l’histoire est plus forte qu’eux et c’est le poids écrasant de la nécessité qui leur force la main. La nationalisation s’est imposée à eux, contre toutes leurs régurgitations. Et, quoiqu’ils continuent, par réflexe conjuratoire, de la proclamer « partielle » et « temporaire », elle s’imposera à eux comme complète et comme définitive.

Complète, car les gouvernements ne tarderont pas à s’apercevoir de l’inefficacité rédhibitoire à laquelle les condamnent les variations sans fin de leurs « plans de sauvetage », qui tous méconnaissent la dynamique même de la crise et ses mécanismes d’approfondissement cumulatif. Car, partie d’un foyer local – les dettes immobilières aux Etats-Unis –, mais propagée par les propriétés de dissémination de la titrisation et ravageant l’un après l’autre les compartiments de marché latéraux par le jeu de la course à la liquidité, la crise était vouée, parce qu’elle mettait les banques en première ligne et par un effet de violente contraction du crédit, à déclencher une récession qui est maintenant une machine folle à produire de manière endogène des mauvaises dettes. La récession a en effet pour conséquence de précipiter dans l’insolvabilité des productions parfaitement viables il y a encore quelques mois. C’est pourquoi, d’une part, les plans publics sont constamment dépassés par l’explosion des défauts au fil du temps puisque, pareil à un glissement de terrain poussant devant lui des quantités croissantes de boue, la propagation du front de crise ajoute aux mauvaises dettes immobilières initiales les anciennes bonnes dettes d’entreprise, maintenant irrésistiblement transformées en mauvaises.

C’est pourquoi, également, les aides publiques aux banques privées sont condamnées à rester sans effet. Car l’effondrement économique est d’une telle brutalité et crée un environnement général d’une telle adversité que nulle banque, quel que soit le soutien extérieur, ne se hasardera (seule) à de nouvelles émissions de crédit, sauf à les voir aussitôt tourner en mauvaises créances. Evidemment, si toutes les banques ensemble agissaient de concert, elles créeraient par leur action d’échelle (globale) les conditions de leur propre succès – et de la sortie de crise. Mais cette action coordonnée est précisément ce que l’économie de marché — qui laisse chaque agent décider isolément, donc dans l’incertitude de ce que feront les autres — interdit. Là où les plans publics actuels ne savent pas faire autre chose que reprendre comme ils peuvent des stocks de mauvaises dettes en croissance explosive, seule la nationalisation complète, c’est-à-dire la prise des commandes de l’ensemble du secteur, peut produire l’action coordonnée à même de relancer le crédit général et de briser cette dynamique autrement fatale.

La nationalisation ne doit pas qu’être complète : elle doit être définitive, mais sous des formes adéquates. Si, à l’expérience de la ruine totale frôlée par le système, la sûreté des avoirs monétaires du public impose des structures bancaires déprivatisées, il n’est pas certain, au-delà de l’urgence de la prise des commandes pour une relance coordonnée du crédit, que la forme étatique pure soit la meilleure à long terme. Beaucoup d’arguments conduisent en fait à envisager le dépassement de la nationalisation par la socialisation [11], c’est-à-dire, par des structures bancaires soustraites à l’actionnariat privé aussi bien qu’au contrôle étatique direct, et dont la gouvernance associerait toutes les parties prenantes concernées par les décisions de crédit : salariés, entreprises, associations diverses, représentants des collectivités locales, etc. sous les formes d’une amorce de démocratie locale du crédit.

II. Les conditions de moyen terme
de la relance salariale

Le parti socialiste a beau en appeler à la relance des salaires, il ne lui viendrait pas à l’idée de questionner un instant les structures de la concurrence qui lui imposent tant d’obstacles. Car il est vrai que la grande transformation libérale a eu pour effet d’en créer les conditions d’invalidation objective. Dans un monde dominé par la contrainte d’extraction de la rentabilité pour l’actionnaire, et où l’on a pris soin de faire concourir de plain-pied des systèmes socio-productifs aux standards sociaux et environnementaux parfaitement inégaux, il est exact en effet que la relance salariale telle quelle a beaucoup contre elle. Il faudra bien qu’un jour les faux-culs de la justice sociale connectent ce qui doit l’être et, s’ils veulent être pris au sérieux dans leurs déplorations des inégalités, mettent au centre de leur projet la transformation des structures qui les réengendrent continûment : la concurrence parfaite avec la terre entière, la parfaite liberté, et l’encouragement de fait, à la délocalisation – bref l’Europe dans sa forme actuelle, prolongée en OMC et en AMI.

L’éloignement relatif de l’objectif n’interdit pas qu’il soit identifié et désigné tout de suite comme élément central de la « nouvelle donne ». Gageons là aussi, comme à propos de la nationalisation, que l’histoire forcera la main de tous les arcboutés de la compétition extrême, que le spectacle de l’explosion des inégalités d’origine financières et concurrentielles n’est jamais parvenu à tirer de l’antinomie « “la mondialisation” ou “la Corée du Nord” », et qui hurlent « protectionnisme » faute d’être capable d’accéder à l’idée d’ouverture modulée – en ce sens, oui c’est bien, littéralement, une organisation du commerce international (… OCI !) qu’il nous faut, et non une Agence de Promotion du Libre-Echange, comme en tient lieu l’actuelle OMC.

III. Justice sociale tout de suite

Cependant il faut être clair : c’est l’articulation systémique de l’exploitation des uns et de la fortune des autres qui soulève l’indignation et vient de passer un point critique, maintenant. La rage sociale c’est celle de l’injustice ouverte, insultante. Elle n’attendra pas le « moyen terme ». Heureusement, beaucoup peut être fait en cette matière, et très vite. Car il a fallu en arriver à l’extrémité présente des inégalités pour que sorte de l’histoire le spectre du capitalisme des années vingt, dont l’extravagante polarisation des revenus et des fortunes a été reconstituée, presque à l’identique, par le néolibéralisme contemporain [12].

Or, la référence historique fait remonter du même coup et le souvenir du poison… et celui de l’antidote. Paul Krugman rappelle de quelle simplissime manière le New Deal rooseveltien a tordu le coup à l’obscène écart des rémunérations : par ratiboisement fiscal [13]. Miracle de la crise maximale : les choses interdites peuvent de nouveau être dites. Et M. Sarkozy, qui n’est à l’aise que dans la rupture des tabous, devrait logiquement être ravi d’en avoir tant à renverser : taux d’imposition marginal à 90 %, intégration des revenus du capital dans le revenu déclarable « ordinaire », fermeture des niches fiscales, barème fortement progressif de l’ISF, loi de limitation des écarts de salaires dans l’entreprise (de 1 à 20 par exemple), interdiction des bonus et des stock-options [14]. Et vaste programme de redistribution avec la ressource ainsi collectée. Tout de suite.

Réduction de la finance de marché, instauration d’un système socialisé du crédit, desserrement de la contrainte actionnariale (SLAM), cessation des formes de concurrence les plus violentes par la réorganisation du commerce international selon un principe d’« ouverture modulée », justice sociale-fiscale redistributive immédiate : ce sont les premiers éléments d’une nouvelle cohérence qui a vocation à s’affirmer comme telle, c’est-à-dire comme réponse à une situation d’ensemble, une forme d’organisation économique, et on pourrait même dire un modèle de société, devenus odieux. À la vérité, c’est bien là le programme minimal, en deçà duquel gouvernants et aspirants risquent bientôt de ne pas comprendre ce qui leur arrive. Car pour tous ses renseignements généraux, sa flicaille omniprésente et son terrorisme « anti-terroriste », ce gouvernement n’a visiblement pas la moindre idée du nombre de tous ces gens ordinairement très paisibles et sans aucune inclination à la violence, mais qui ont passé les bornes de l’indignation privative, c’est-à-dire silencieuse, et ont maintenant au cœur « l’envie de tout casser ».

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:56



Lundi 20 avril 2009
L'Europe dans cette crise ?



Les européens (cela implique de plus en plus une UE sans le Royaume-Uni)
 selon LEAP/2020,
 s'avèrent de leur côté incapables de trancher entre les deux seules options qui s'offrent à eux :
- sombrer avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni en copiant leurs politiques
- ou bien remettre fondamentalement en cause le système monétaire et financier mondial actuel en partenariat avec les chinois, les russes, les indiens et les brésiliens.
 Ils arrivent à ne plus suivre Washington et Londres dans leur reproduction des politiques passées qui ont toutes déjà fait faillite, mais ils ne parviennent pas à oser préparer l'avenir.

C'est comme si ils préféraient voir le système occidental finir de se briser,
(tout en proclamant le contraire), 
( Ce que cherche d'ailleurs l'oligarchie financière mondiale pour imposer "SA" devise ..!)
"les caisses des ETATS du monde seront criblées de dettes lorsque la crise économique arrivera à son terme"

René David James de Rothschild

président du groupe Rothschild 22/03/09

source : Emportal 22/03/09

Est-ce un choix, ou  la pusillanimité des dirigeants européens choisis pour leur docilité
(vis à vis des Washington et des grands opérateurs économiques et financiers européens); dans tous les cas, leur neutralité est très dangereuse pour la planète puisqu'elle empêche le lancement d'un processus efficace permettant d'éviter un crise longue.

Concernant l'UE, LEAP/2020 veut souligner l'inanité des analyses

 économico-politiques, essentiellement issues d'éminents économistes et experts proches du parti démocrate américain, qui relayent actuellement les principaux médias internationaux, et qui se limitent à reprocher aux européens...de ne pas faire comme Washington.

Ces "grands amis" de l'Europe, qui l'aiment tant qu'ils pensent savoir mieux que les européens ce qu'elle doit faire, (et aussi ce qu'elle doit être car ces "mêmes amis" prônent aussi son extension à la Turquie, voire à Israël et à l'Asie Centrale), ils feraient mieux de s'occuper à conseiller efficacement leur propre parti et leur nouveau président pour éviter l'effondrement de leur pays, car c'est désormais bien de cela qu'il s'agit.

En tout cas, en Europe, ce discours, qui a bien entendu ses relais académiques et journalistiques, ne passe plus car il vient d'une époque révolue.
Visiblement, à l'image des financiers qui n'ont pas encore compris qu'une page était tournée en ce qui concerne leur stock-options et leurs "parachutes dorés", nombres d'experts et de politiques n'ont pas encore intégré que leurs références, leurs valeurs et leurs analyses appartenaient au passé.

(Qu'ils pensent aux élites du bloc soviétique...et ils comprendront comment et à quelle vitesse un système de pensée peut devenir obsolète..!)

Quant aux Etats-Unis, la cessation de paiement est toujours d'actualité, avec un déficit public hors contrôle sur fond d'explosion des dépenses (+41%) et d'effondrement des recettes fiscales (-28%), le déficit fédéral est à près de 200 milliards de dollars, et le même phénomène se répète à tous les niveaux de la structure publique du pays : Etat fédéral, états fédérés , comtés, villes ..partout les recettes fiscales s'évanouissent entraînant le pays dans une spirale déficitaire que personne ne maîtrise plus.
(Ainsi en Californie les premiers jours d'avril laissent craindre des recettes très largement inférieures aux pires prévisions).
Certaines villes, comme Auburn dans la région de Seattle, doivent interdire leurs grands axes aux poids-lourds faute de moyens pour les entretenir..!
(source; Seattle Business Journal 10/04/2009)

http://millesime.over-blog.com/article-30461346.html

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:52


Les "ânes à listes" et experts de la presse financière se posent à présent la question de savoir si la reprise aura lieu dans quelques mois où au début de 2010, incités qu'ils sont par notre inénarable ministre des finances : Christine Lagarde.

Alors qu'il n'y a aucun signe concret d'une quelconque reprise.

 

Au contraire même, les experts de LEAP/2020, après le semblant d'euphorie dans les médias à la suite du G20, soulignent que la prochaine étape de la crise sera déterminée par le "rêve chinois" "piègé par le dollar" et ses 1400 milliards de Bonds du Trésor US.

Tout le monde sait pourtant à quoi rêve un prisonnier : à s'évader, à sortir de sa prison. ainsi il ne fait aucun doute que la Chine cherche sans relâche à se débarrasser au plus vite de cette "montagne d'actifs toxiques" que sont devenus les Bonds du Trésor US et la devise américaine sous laquelle les chinois sont emprisonnés.

 A la veille du G20 la Chine avait adressé un message au monde entiern et aux autorités américaines,sur la nécessité de changement de devise internationale. les dirigeants chinois ne se faisaient guère d'illusion sur la probabilité qu'un tel sujet puisse être discuté au cours du G20. ils ont voulu passer un message, un avertissement officieux à tous les acteurs du système monétaire international. Le système dollar étant fini.
(et en particulier au "cartel bancaire" , à l'oligarchie financière
 qui veut imposer "SA" devise).

Ainsi la Chine s'emploie activement à s'évader du "piège dollar" d'ci à la fin de l'été 2009. S'ouvira alors la période à partir de laquelle le "chacun pour soi" deviendra la règle internationale.
 
Derrière le "jeu de dupe" londonien où chacun a prétendu croire qu'une collaboration internationale "historique" était en action, on constate en fait une divergence profonde du G20, américains et britanniques tentant de préserver leur contrôle sur le système financier mondial en bloquant toute réforme significative qui risquerait de donner du pouvoir aux autres acteurs du système...chinois, russes,indiens et brésiliens essayant de rééquilibrer le système monétaire et financier international en leur faveur.

Angela MERKEL a fait preuve d'une grande clairvoyance en soulignant :

" La crise ne s'est pas produite parce que nous avons distribué trop peu d'argent, mais parce aue nous avons créé de la croissance économique avec trop peu d'argent et que ce n'était pas une croissance durable. Si nous voulons en tirer les leçons, la réponse n'est pas de répéter les erreurs du passé"

"La responsabilité repose sur des efforts de relance inadaptés aux USA, conduits par le Gouvernement et la FED, visant à faire redémarrer (artificiellement l'économie) en injectant des liquidités toujours moins chères dans le système financier"

Elle a notamment déclaré :

"Le G20 était une réunion "presque historique"..!

Les dirigeants du G20 ont "presque" abordé la question essentielle, ils ont "presque" défini un programme commun d'action, ils sont "presque" parvenus à lancer de nouvelles stimulations économiques, ils ont "presque" interdit les paradis fiscaux, ils ont "presque" convaincu l'opinion publique mondiale...

"presque"...!

http://millesime.over-blog.com/article-30458573.html

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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:38

Jean-Luc Mélenchon à la Fête de l'Humanité, en 2008 
Commentaire reçu d'un lecteur,
je renvoie à mon article paru sur mon blog
R-sistons à l'intolérable :
http://r-sistons.over-blog.com/article-25276719.html
Eva


Je viens de lire pas mal d'article de votre blog
je partage vos analyses et vos craintes
j'y ajoute un eclairage politique très lié à l'actualité electorale proche

Les européennes de juin prochain sont dans les oubliettes !

Nos gouvernants sont sur le point de réussir leur coup...gouverner sans le peuple.

J'enrage de voir mes voisins, mes amis, aller dans le sens de l'abandon.

Il y avait; il y a, c'est encore possible, lors de ces élections une belle occasion de relever la tête et de renverser la table en votant pour le Front de Gauche...mais voilà ...à gauche les électeurs regardent ailleurs...

Certes les médias ne facilitent pas l'émergence d'un Front de gauche. Qui peut en être surpris ? Quoi de plus normal pour des médias où les journalistes vedettes ont des salaires honteux que d'empêcher l'émergence d'un nouveau front populaire...quoi de plus dangereux pour eux ? Le facteur médiatique anticapitaliste est pour eux bien plus prévisible. Il a le goût du radicalisme, puisqu'il est "anti", mais c'est un radicalisme cul de sac, avec le facteur on rêve de la révolution pour au bout du compte, subir sans fin la même consigne: "au second tour pas de consigne de vote". Avec ça la droite gouvernera encore longtemps... nos journaleux peuvent dormir tranquille sur leurs avantages fiscaux, et leurs régimes spéciaux. Alors tous les sunlights sur le facteur "Anticapitaliste" qui nous donne un bon coup de main pour rendre ces élections inutiles, puisque jouées d’avances.

Le front de gauche ? Aucun intérêt. Circulez il n’y a rien à voir…

Certains à gauche vont encore plus loin, pour eux, Besancenot et le Front de gauche c'est Bonnet Blanc et Blanc Bonnet...et le 7 juin ce sera comme ils le disent " sans eux".

Tous ces débats nous tuent ! Et Sarko peut surfer sur des mauvais sondages. Au bout du compte il sait que, le jour venu, son camp se posera beaucoup moins de question pour voter, que la « gôoche intello » ou la « gôoooooche rêvo ».

Oui j'enrage de ces aveuglements!

Bien sûr je milite, je colle des affiches, je participe aux défilés, aux réunions...je maintien trois Blogs « politiques ». Je garde espoir…Mais ?

Mais heureusement il y a parfois des signes réconfortants, tel le dernier article de Jean Luc Mélenchon sur son Blog.

Oui heureusement qu’il y a encore quelques hommes politiques comme lui qui savent sortir des sentiers battus pour nous donner une forte impulsion militante.

Lisez cet article, prenez le temps de le lire en entier…Nous avons tous besoin de contre poison idéologique…celui-ci en est un puissant.

Voici le lien de cet article :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=674#more-674  
Commentaire n° 1 posté par Le Gravier hier à 16h46 (cliquer sur le Gravier)

________________________________________________________________________________________

                                                                  
L'analyse de Pierre larrouturou parue dans Le Monde est corroborée par celle du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique, qui qualifie de "jeu de dupes" l’issue du G20, et estime à 6 mois le délai qu'il reste à "l'élite" dirigeante pour mettre en place un nouvel ordre financier mondial, sans quoi interviendront avant la fin de l'année 2009 :

- la rupture du système monétaire international
- la dislocation géopolitique mondiale
- l'établissement d'une situation inédite de crise en termes de durée et d'intensité...

Il y a donc réellement urgence, et encore le LEAP ne s'intéresse-t-il qu'à l'aspect financier de cette crise.

http://www.leap2020.eu/GEAB-N-34-est-disponible!-Ete-2009-La-rupture-du-systeme-monetaire-international-se-confirme_a3113.html

(on pourrait sourire du pessimisme du LEAP si ses anticipations depuis 2006 ne n’étaient pas avérées jusqu'ici justes à 80%).

http://nouvellegauche.fr
Commentaire n° 1 posté par MKL hier à 12h23
              "Comme en 1930, une course de vitesse est engagée... ”

(voir article sur ce blog :
http://sos-crise.over-blog.com/article-29562381-6.html#anchorComment)

APPEL POUR UN SURSAUT
DE LA GAUCHE EUROPEENNE


Version intégrale de l’Appel publié
dans Le Monde du 24 mars (pdf)


Pour soutenir cet Appel, 2 possibilités :

> si vous êtes militant(e) au PS, pour signer l’Appel qui circule en interne au parti et a déjà recueilli plus de 4.600 signatures,
cliquez ici

> si vous n’êtes pas militant PS (ça arrive à des gens très bien), signez ci-dessous :


Pour éviter que la crise financière, la crise sociale et la crise écologique ne débouchent sur le chaos, une course de vitesse est engagée.

La droite au pouvoir au niveau européen et dans une majorité de pays d’Europe est manifestement incapable d’inventer des solutions à la hauteur des enjeux.

Vu la gravité de la crise, il est urgent de provoquer un sursaut de la gauche européenne.


A crise historique, réponse historique. A Bretton Woods, en 1944, on a réuni économistes et dirigeants politiques pendant trois semaines. Trois semaines pour inventer les règles du jeu qui ont permis 30 ans de stabilité et de prospérité. De même, aujourd’hui, si nous voulons gagner la course de vitesse, si nous voulons gagner les élections européennes pour être en situation de négocier avec les Etats-Unis et la Chine un nouvel équilibre mondial, il est urgent de réunir les socialistes des 27 pays pour muscler le Manifesto adopté en décembre 2008.

Voilà pourquoi je demande instamment à Poul Rasmussen, Président du PSE, et à tous les dirigeants socialistes d’Europe d’organiser sans tarder un Bretton Woods de la gauche européenne : 3 semaines de travail intense, ouvertes à tous les syndicats et toutes les forces de gauche qui voudront s'unir pour apporter des solutions concrètes à la crise financière et construire un nouveau Pacte social.

 
Je signe l'appel pour un sursaut de la gauche européenne :









   http://nouvellegauche.fr/
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21 avril 2009 2 21 /04 /avril /2009 14:31

 


L'analyse de Pierre larrouturou parue dans Le Monde est corroborée par celle du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique, qui qualifie de "jeu de dupes" l’issue du G20, et estime à 6 mois le délai qu'il reste à "l'élite" dirigeante pour mettre en place un nouvel ordre financier mondial, sans quoi interviendront avant la fin de l'année 2009 :

- la rupture du système monétaire international
- la dislocation géopolitique mondiale
- l'établissement d'une situation inédite de crise en termes de durée et d'intensité...

Il y a donc réellement urgence, et encore le LEAP ne s'intéresse-t-il qu'à l'aspect financier de cette crise.

http://www.leap2020.eu/GEAB-N-34-est-disponible!-Ete-2009-La-rupture-du-systeme-monetaire-international-se-confirme_a3113.html

(on pourrait sourire du pessimisme du LEAP si ses anticipations depuis 2006 ne n’étaient pas avérées jusqu'ici justes à 80%).


http://nouvellegauche.fr



Commentaire reçu à propos de :


Eva :
Je ne partage pas toutes les orientations de ce texte,
mais je reconnais sa pertinence sur le fond.
J'approuve  notamment l'appel
à remporter la course de vitesse
pour éviter le chaos ! Reste que pour moi,
on ne muscle par le Manifeste des socialistes européens.
On change le Système capitaliste militaro-financier !
La formule est à trouver.
Mais celle-ci, libérale, a fait la preuve
non seulement de son échec, mais de sa dangerosité
pour toute l'humanité - hormis quelques privilégiés.

Course de vitesse
pour éviter le chaos


Nous sommes en 1930.
La crise a éclaté quelques mois plus tôt.
Partout le chômage augmente mais rien d'irréversible ne s'est encore produit.
Nulle part la crise sociale n'a encore débouché sur la barbarie.

En 1930, dans son premier livre, Contribution aux Etats-Unis d'Europe,
Pierre Mendès France écrit que, pour éviter le chaos, "une course de vitesse est engagée", et pour gagner cette course de vitesse, Mendès France affirme qu'il faut créer une monnaie unique européenne dotée d'une vraie gestion politique et investir sur le plan social les marges de manoeuvre créées par cette monnaie unique.

Monnaie unique. Gouvernement politique. Projet social. En 1930, un sursaut européen est possible car l'Allemagne est un pays démocratique. Hélas, Mendès n'est pas écouté et, trois ans plus tard, après l'arrivée au pouvoir de Hitler, plus personne ne propose un sursaut européen... En 1930, il était possible d'agir. Trois ans plus tard, il est trop tard.


Aujourd'hui, nous sommes en 1930. La bulle a éclaté. Partout la courbe du chômage s'affole. Nul ne peut plus nier l'extrême gravité de la crise, mais rien d'irréversible ne s'est encore produit. Comme en 1930, la cause profonde de la crise est avant tout sociale : dans tous les pays occidentaux, depuis le début des années 1980, chômage et précarité ont provoqué des déséquilibres sans précédent.


En vingt-cinq ans, en Europe et au Japon, la part des salaires dans le PIB a diminué de 11 %. Aux Etats-Unis, seuls les 5 % des personnes les plus riches ont vu leurs revenus augmenter depuis dix ans. Les autres ont vu leurs revenus stagner ou diminuer.

Si la consommation a continué d'augmenter, c'est uniquement parce que l'on a poussé les classes moyennes et les pauvres à s'endetter. A s'endetter de façon insoutenable.


Comme en 1930, une course de vitesse est engagée. Pour trois raisons au moins.

Premièrement, la situation sociale en Chine est totalement instable. Tous ceux qui ricanaient, en 2003, quand nous nous inquiétions du niveau de la dette privée aux Etats-Unis, ricanaient aussi quand nous soulignions la fragilité de la croissance chinoise. "Il n'y a aucun risque de récession aux Etats-Unis, affirmaient-ils. Et même si les Etats-Unis ralentissent, la Chine prendra le relais."


Le 2 février, le gouvernement chinois a annoncé que 20 millions de travailleurs migrants ont déjà perdu leur emploi à cause de la crise. En quelques mois seulement, 20 millions de nouveaux chômeurs ! En huit ans, la Chine a doublé son budget militaire et le 3 mars, le gouvernement a encore annoncé une augmentation de 15 % ! Si la situation se dégrade trop fortement, nul ne peut être certain que ce qui s'est passé en Allemagne entre 1933 et 1945 ne va pas se jouer à nouveau en Chine dans les vingt ans qui viennent, avec Taïwan ou le Tibet dans le rôle de l'Alsace-Lorraine.


Une course de vitesse est engagée aussi en Europe. Des milliers de jeunes étaient dans la rue à Athènes en novembre 2008 pour crier leur ras-le-bol du chômage et des petits boulots.

En France, les émeutes de Guadeloupe rappellent celles de 2005 et expriment la même attente de dignité et de justice sociale.

En Espagne, beaucoup s'inquiètent d'une possible explosion sociale si, comme l'annonce la Commission européenne, le chômage atteint en 2010 19 % de la population...


Tous nos pays sont dans une situation de tension extrême. Et nul ne sait ce que peut donner le ras-le-bol des classes moyennes, des précaires et des pauvres si nos élites sont incapables de construire très vite et de mettre en oeuvre une stratégie de sortie de crise.


Une course de vitesse est engagée pour une troisième raison : il ne faudrait pas que la gravité de la crise sociale nous fasse oublier la gravité de la crise climatique et de la crise alimentaire, que les milliards que l'on donne aux banques soient retirés des plans de lutte contre le dérèglement climatique ou de l'aide au développement.


Au bout de trente ans de fuite en avant, nous n'avons plus droit à l'erreur. Nous avons encore quelques marges de manoeuvre mais elles sont limitées. Que voulons-nous en faire ? Voulons-nous "relancer" un système à bout de souffle, socialement injuste et écologiquement intenable, ou voulons-nous utiliser ce qui nous reste de marges de manoeuvre pour construire une nouvelle société, plus juste et plus durable ? Il faut choisir.


Comme en 1930, nous sommes dans un moment où l'Histoire hésite. Ce moment où nul ne peut plus contester l'extrême gravité de la crise mais où rien d'irréversible ne s'est encore produit. Et comme en 1930, une partie des solutions est à construire au niveau européen.


J'étais à Madrid, le 1er et le 2 décembre 2008, au Congrès des socialistes européens. Tous, nous étions très émus de voir des femmes et des hommes venus des vingt-sept pays d'Europe se lever les uns après les autres pour soutenir le Manifesto rédigé sous la houlette de
Poul Rasmussen, le président du Parti socialiste européen. C'était une première dans l'histoire de l'Europe.

Mais il faut aller plus loin. Plus vite. Tous ceux qui ont pris la parole à Madrid l'ont dit : l'adoption du Manifesto n'est qu'un premier pas. Il faut être plus ambitieux et plus concrets si l'on veut gagner la "course de vitesse". Voilà pourquoi, il y a quelques semaines, lors d'un face-à-face organisé à Bruxelles avec Poul Rasmussen, je lui ai proposé que les socialistes européens prennent une initiative historique.


A
Bretton Woods, en 1944, on a réuni économistes et dirigeants politiques pendant trois semaines. Trois semaines pour inventer les règles du jeu qui ont permis trente ans de stabilité et de prospérité. De même, j'ai proposé à Poul Rasmussen d'inviter les socialistes et les syndicats des pays d'Europe à se retrouver pendant trois semaines pour approfondir le Manifesto.


Trois semaines de travail pour éviter que la crise échappe à notre contrôle. Trois semaines pour apporter des solutions concrètes à la
crise financière et, surtout, construire un nouveau pacte social. Est-ce trop demander ?


Nous devons nous laisser bousculer par la crise. Nous ne pouvons pas attendre que le système s'écroule pour nous donner les moyens (et donc le temps) de nous mettre sérieusement au travail.


Je renouvelle aujourd'hui mon appel : si nous voulons gagner la course de vitesse, si nous voulons gagner les élections européennes pour être en situation de négocier avec les Etats-Unis et la Chine un nouvel équilibre mondial, il est urgent de réunir les socialistes des vingt-sept pays pour muscler notre Manifesto. Poul, Martine, Jose-Luis, Elio et Frank-Walter qu'en pensez-vous ?


Pierre Larrouturou
est économiste et ancien délégué national Europe du PS. Il publiera en avril "Crise : la solution interdite" chez Desclée de Brouwer. Ceux qui souhaitent soutenir cet appel peuvent le faire sur www.nouvellegauche.fr.

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/03/23/comme-en-1930-une-course-de-vitesse-est-engagee-contre-la-crise-par-pierre-larrouturou_1171518_3232.html
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 14:14
Dominique de Villepin :
Il existe un "risque révolutionnaire en France"


"Oui, il y a une forte colère qui s'exprime dans notre pays, oui il y a un risque révolutionnaire en France", a souligné l'ancien Premier ministre lors du Grand rendez-vous
Europe 1/Le Parisien/Aujourd'hui en France.


"Les fermetures d'usines, l'augmentation du nombre de chômeurs donnent à un certain nombre de Français le sentiment de l'inégalité de traitement, l'inégalité de mobilisation", a-t-il constaté. Ils ont le "sentiment que l'on se mobilise beaucoup pour les banques, on se mobilise beaucoup pour aider les entreprises mais que les salariés, eux, font les frais de la crise, que ce sont toujours les mêmes qui souffrent".


Pour éviter des "comportements collectifs que nous ne parviendrions pas à maîtriser", Dominique de Villepin a jugé "urgent de passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne les mesures sociales" et de "renouer avec un dialogue beaucoup plus développé avec les partenaires sociaux".


"Evidemment personne ne peut accepter" les "formes de violence" mais "si l'on veut apporter des réponses justes à ces situations, on est bien obligé de partir de cette inquiétude et de ce désespoir", a-t-il noté.


L'ancien Premier ministre de
Jacques Chirac a ainsi plaidé pour des "mesures sociales très fortes pour maintenir la cohésion sociale, en matière fiscale, en matière d'aide aux jeunes ou en matière d'aide aux plus défavorisés".


"Des gestes forts" sont "indispensables", a insisté Dominique de Villepin. Il a cité un "relèvement temporaire" du bouclier fiscal "à 60% le temps de la crise", la création d'"une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu", également "temporaire". Il a souhaité aussi un "geste" sur la rémunération des patrons, jugeant que le décret du gouvernement n'allait "pas assez loin".


Dominique de Villepin a également considéré "opportun" de "sanctuariser aujourd'hui très clairement le budget de l'Education nationale" et "dire clairement que nous n'allons pas toucher à ce budget". Il s'est prononcé contre les suppressions de postes, mais pour des "redéploiements". A ses yeux, il ne faut "pas de réforme avec une logique comptable".


En matière d'emploi, il a estimé "important que l'Etat joue tout son rôle et que les plus grandes garanties possibles soient apportées" en matière d'emploi.

"Il ne s'agit pas de porter un jugement sur l'action du gouvernement, il s'agit de se demander si ce que nous faisons est aujourd'hui suffisant. Je pense qu'il faut faire davantage" et agir dans "un esprit large de consensus et de rassemblement", a-t-il dit.


L'ancien Premier ministre a également appelé à "limiter nos ambitions et nos objectifs". "Dans ces périodes de crise, le tout-réforme comporte un vice", a-t-il relevé. "Concentrons-nous sur les quelques réformes essentielles et nécessaires à la société française", a-t-il dit, citant la réforme de la protection sociale, l'innovation, et l'université.


Interrogé sur le probable remaniement de l'équipe de
François Fillon, Dominique de Villepin a jugé que "deux ans c'est incontestablement long" pour un gouvernement. Quant aux noms d'Alain Juppé ou Philippe Séguin, cités parmi les éventuelles personnalités qui pourraient entrer au gouvernement: "voilà des gens d'expérience", a-t-il observé. AP

http://fr.news.yahoo.com/3/20090419/tpl-social-villepin-cfb2994.html

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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 06:06

  Observatoire francophone du 11 Septembre et du Nouvel Ordre Mondial
COMPRENDRE et lutter contre le Nouvel Ordre Mondial

 

Les Etats-Unis sont en train de se doter d’un arsenal répressif sans précédent, digne des grandes dictatures d’Amérique du Sud ou de l’Union soviétique, mais en utilisant un verni démocratique rendu possible par la complicité des médias alignés et des groupes associatifs trop souvent noyautés.

Parmi cet arsenal hyper-répressif figurent les lois sur la liberté d’expression (comme la loi HR 1855) mais également bien d’autres lois plus subtiles mais tout aussi totalitaires, 100% pro-NWO et pro-conglomérats :


Et dans ce contexte très inquiétant,
on retrouve la Loi HR 875 qui a pour objet de rendre illégales les cultures privatives, dans les potagers privés de Monsieur et Madame Tout-le-mondet.gif, sous couvert de protections de Santé publique.

HR 875 : La loi qui interdit de cultiver librement son potager aux USA

HR 875 : La loi qui interdit à terme de cultiver librement son potager aux USA… puis sans doute ailleurs en Europe et en France - (c) Deesillustration.com 

 

Cette “loi scélérate” est à rapprocher des législations pro-NWO du Codex Alimentariust.gifassociation indépendante kokopellit.gif au niveau mondial, et des attaques répétées contre l’, qui milite pour la sauvegarde des anciennes graines biologiques et de haute qualité, réfutées par les grands lobbies nouvel-ordre-mondialistes et les semenciers…

 

Les seuls qui seront autorisés à conserver des graines de grande qualité, source de l’indispensable bio-diversité, seront sans nul doute les plus puissantes multinationales mondiales qui ont ouvert un centre ultra-protégé sur une ile perdue dans le Grand Nord Norvégien, avec le Svalbard Global Seed Vaultt.gif notamment…

 

Une illustration parmi d’autres de la logique nouvel-ordre-mondialiste folle qui est en train de tuer notre économie, et peut-être au-delà, notre Société humaniste !

source

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-30378101-6.html



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Dimanche 19 avril 2009


Journée Internationale des Semences dédiée aux Irakiens et aux Afghans

La reproduction des articles est libre à la condition de citer l'auteur et la source, avec un lien actif, et de ne pas isoler la bibliographie du texte

Joëlle Pénochet pour InternationalNews

Le 26 avril prochain sera une journée de solidarité avec tous les fermiers du monde victimes du diktat des multinationales agroalimentaires qui les dépossèdent de leur patrimoine, brevettent
les semences qu’elles leur ont volées et leur imposent autoritairement les cultures OGM. Elle sera dédiée tout particulièrement aux agriculteurs d’Iraq et d’Afghanistan, et des autres pays dévastés par des guerres d’agression et l’occupation de troupes étrangères. Ce sera l’occasion de sensibiliser le public aux dangers des aliments génétiquement modifiés et à la dictature des grands semenciers (principalement Monsanto) dont le but ultime est le contrôle total de la chaîne alimentaire. C’est aussi une journée de résistance contre des pratiques criminelles qui menacent l’avenir de la planète.

. iraq_farmer_soldier.jpg Fermier Irakien - Source:palestinechronicle.com
Le 26 avril, date anniversaire de la directive scélérate Bremer qui a dépossédé les Iraquiens de leur patrimoine agricole

 

 

Le jour du 26 avril a été choisi parce que l’ordonnance 81 signée il y a cinq ans, le 26 avril 2004, parl’administrateur provisoire de l’Iraq Paul Bremer a placé le pays sous le joug économique total de l’Occupant en obligeant le pays à réformer drastiquement son économie sur le modèle économique néo-libéral américain. Ceci en violation de la Constitution irakienne et des conventions de la Haye et de Genève qui stipulent que l’occupant doit respecter la juridiction du pays occupé. Il s’agit d’une véritable déclaration de guerre contre les fermiers des pays occupés.

 

Cette ordonnance, rédigée de façon très perverse, a institué de fait une obligation pour les fermiers irakiens d’acheter chaque année une licence et des semences transgéniques aux multinationales semencières  américaines - alors que la juridiction irakienne interdisait toute privatisation des ressources biologiques.

 

Elle a livré le pays en pâture aux nécro-entreprises géantes qui contrôlent le commerce mondial des graines, comme Monsanto, Syngenta et Dow Chemicals. Comble de l’ironie, c’est au cœur de la Mésopotamie (l’actuel Iraq) qu’a été inventée l’agriculture voici plus de dix mille ans !

 

L’ordonnance 81 a donné aux sociétés étrangères un droit de propriété intellectuelle (semblable à ceux que Washington a introduit dans les règles de l’OMC) qui leur concède pendant vingt ans le monopole sur la production, la reproduction, la vente, l’exportation, l’importation et le stockage de toutes les semences génétiquement modifiées et les variétés de plantes «similaires».

 

Au cœur de l’ordonnance, la règle de « Protection des variétés des plantes » (PVP), qui ne traite pas de conservation de la biodiversité, mais de la protection des intérêts commerciaux des transnationales semencières (qui, en vertu des ordonnances Bremer, sont exonérées d’impôts, ne sont pas obligées de réinvestir dans le pays et possèdent le droit de rapatrier tous leurs profits). Pour être qualifiées, les plantes doivent être « nouvelles, distinctes, uniformes et stables », des critères que les plantes traditionnelles ne peuvent pas remplir.

 

L’article 14 de cette loi interdit aux agriculteurs de réutiliser les semences de ces variétés transgéniques protégées ! Les agriculteurs « coupables » d’avoir semé des graines non achetées, ou dont le champ aurait été contaminé accidentellement, encourent de fortes amendes, voire des peines d’emprisonnement, la destruction de leurs récoltes, de leurs outils et de leurs installation !

 

Monsanto a fait un hold-up sur les semences millénaires des pays qu’elle envahit pour les modifier génétiquement, les breveter et les revendre aux agriculteurs désormais contraints de payer pour pouvoir les cultiver !

 

 

Les semences, en tant que premier maillon de la chaîne alimentaire, représentent un enjeu économique et politique fondamental, et une arme de domination redoutable. Vandana Shiva (Inde), directrice de  la « Fondation de recherche pour la science, les technologies et les ressources naturelles », qui défend l'agriculture paysanne, a justement fait remarquer que « La directive 81 ressemble à d’autres lois dans le monde », à la différence que « l’Iraq est un pays en guerre et occupé » , car « partout dans le monde les multinationales veulent déposséder les agriculteurs de leurs semences ». Cette directive est criminelle « car elle touche le cœur de l’agriculture et concerne l’humanité entière ». D’autant qu’« en période de guerre, la sauvegarde des semences est plus importante que jamais ».  (1)


  af.jpg


 Afghanistan : de la nourriture (importée) et des bombes

 

 

L’Afghanistan avait subi le même sort que l’Iraq dès 2002. Il y a trente ans, le pays était un exportateur net de nourriture. Après l’agression de 2001, les USA avaient proclamé qu’ils rendraient le pays de nouveau auto-suffisant en 2007. Aujourd’hui cet objectif est plus éloigné que jamais, les populations dépendant de l’importation de nourriture et de l’assistance étrangère à plus de 80%1. Au lieu d’aider les Afghans à récupérer leurs pratiques agricoles ancestrales, les USA, par le biais des « centres d’alimentation » achèvent de détruire totalement le système agricole, déjà dévasté par une guerre sans fin.(2) Le riche patrimoine afghan est ignoré au profit de plantes importées.

 

L’USAID (States Agency for International Development), la puissante agence fédérale américaine chargée de « développement économique » (sic) et de « l’assistance humanitaire » dans le monde, connue pour ses opérations secrètes d’infiltration et de déstabilisation, est chargée de faire la promotion active de l'agriculture génétiquement modifiée.

 

Andrew Natsios, administrateur, avait annoncé en 2002 que son agence devrait rester au moins une décennie en Afghanistan pour faciliter l’installation de compagnies privées dans le cadre de la « reconstruction ».  Il a déclaré : "l'un des seuls moyens pour nous d'être capables de nourrir le monde en voie de développement et de restaurer le système agricole dans le tiers monde est l'utilisation d'OGM".Ainsi, en 2006, L’USAID s’est engagée à prêter 80 millions de dollars sur trois ans à 60 000 personnes vivant dans les zones rurales pour permettre aux paysans  ans d’acheter du matériel agricole et des semences « licites »… Parmi ces semences, du soja – totalement étranger à la culture locale -, censé combattre la malnutrition. L’USAID a financé le programme de Nutrition et d’Education internationale(Nutrition and Education International  - NEI), mis au point par Neslé, pour apprendre aux Afghans à planter et à manger les haricots de soja !

 

Par ailleurs, la Banque mondiale, acteur central de cette reconstruction depuis 2001, vise à consolider le rôle du secteur privé dans tous les domaines, en particulier celui des géants des semences transgéniques.

 

En septembre 2005, sous la pression de la FAO et de l’Union européenne (3), le « ministère » de l’agriculture afghan, qui prétendait protéger le droit des fermiers à conserver leurs graines, adopta une loi qui confiait leur monopole aux semenciers.


  52018324-10-a.jpg
Iraq


En plus de subir les bombardements et les exactions quotidiennes des occupants, les fermiers iraquiens et afghans, devenus des serfs, sont désormais condamnés à produire des plantes artificielles, destinées en grande partie à l’exportation mondiale ou aux troupes d’occupation, au seul bénéfice de Monsanto et consorts. Ceci alors même que les populations locales meurent de faim (ces deux pays figurent maintenant parmi les plus pauvres au monde (4). C’est pourquoi de plus en plus de fermiers désespérés ont abandonné la culture des céréales en faveur de celle de l’opium.

 

Au départ, les nécro-entreprises et les gouvernements fantoches d’Iraq et d’Afghanistan, de même que le gouvernement indien, ont distribué quasi gratuitement, à  la façon de dealers de drogue dure, mais à une échelle beaucoup plus dramatique, les « nouvelles semences » aux fermiers, afin de mieux les précipiter dans un système infernal dont ils ne pourront plus sortir.

 

paysans-20Inde-suicide.jpg Source: www.jakouiller.com
L’invasion des semences OGM en Inde a provoqué une épidémie de suicides

 

Le terrorisme alimentaire a conduit au suicide des dizaines de milliers paysans du Tiers Monde, ruinés par l’achat annuel de semences transgéniques et des pesticides, herbicides et fongicides très toxiques qui leur sont nécessairement associés. Ainsi, 150 000 fermiers indiens se sont suicidés entre 1997 et 2005, soit une augmentation de 52 % du taux  pendant cette période. Plus de mille paysans se suicident chaque mois, selon le ministère de l’agriculture.

 

En effet, les producteurs de coton sont devenus dépendants de semences OGM, qu’ils doivent acheter très cher (4,5 fois et demi le prix des semences traditionnelles - mais de nombreuses semences étaient gratuites, récupérées d’une année sur l’autre) ainsi que les produits associés. Cette situation les contraint à s’endetter lourdement (la moitié des paysans indiens sont sur-endettés). L’état - qui faisait la promotion du coton BT de Monsanto - les y avait incité en instituant un crédit spécial. Lorsque ce crédit est coupé, les fermiers, désespérés et ruinés, se suicident - le plus souvent avec des pesticides de Monsanto. Pour acheter les semences miracles, ils ont souvent vendu tout ce qu’ils possédaient, leurs animaux de ferme et même leurs bijoux de famille.

  Monsanto_graines_dettes-cca3f.jpg

En outre, l’introduction des OGM, de même que l’agriculture intensive d’exportation, détruit la biodiversité. Sur les 100.000 variétés de riz que possédait l’Inde, il n’en reste aujourd’hui qu’une cinquantaine. La diversité des variétés de semences est le fruit du travail des paysans qui ont reproduit, sélectionné et ressemé les espèces adaptées aux besoins des hommes depuis 10 000 ans. Enfin, les cultures OGM ont un rendement moindre, tout en exigeant plus de pesticides.

Source: Legrandsoir.info


Les chimères issues des nécro-technologies représentent de très grands dangers sur les plans environnemental, sanitaire, économique et éthique. Elles entraînent une pollution environnementale aussi irréversible que celle qui est provoquée par l’uranium appauvri. Par ailleurs, elles peuvent être utilisées dans le cadre de guerres biologiques ou bactériologiques silencieuses.
 

Pour contrôler les populations, les tenants du Nouvel Ordre Mondial doivent les maintenir dans la sous-alimentation, la pauvreté et l’ignorance. Les brevets, particulièrement ceux qui portent sur des semences génétiquement modifiées, constituent l’une de leurs principales armes pour asservir l’une après l’autre les peuples du monde entier.

 

Il est temps pour tous les peuples de se rebeller, de refuser les diktats des multinationales et de l’impérialisme US et les OGM, de récupérer leur patrimoine propre et de se consacrer à des cultures vivrières sans pesticides et herbicides.

  palmeraiesenIraq-s-1.jpg

Comme l’a dit Vandana Shiva au sujet de l’Iraq à l’occasion de cette journée internationale, ce patrimoine des semences n’est pas seulement celui d’un pays, mais celui de l’humanité toute entière. Il est du devoir de chacun de défendre l’héritage de nos ancêtres, en utilisant l’arme non-violente de la désobéissance civile.  


Faisons du 26 avril une grande journée d’information et de résistance !


   

Joëlle Pénochet

 

NB : Nous avons repris ici des passages d’un article précédent (2008), Monsanto à Babylone:

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=8062

 

  3-fermiers-dans-un-champ-de-ble.jpg

Van Gogh

Notes :

 

(1) Dr Vandana Shiva to IRAQI Farmers & Women (mars 2009)

http://www.youtube.com/watch?v=I-B1yU278zk

 

 

(2) En 2006 par exemple, 55 000 tonnes de produits ont été exportés et 818 000 tonnes importés.

 

(3) Cf. http://www.grain.org/briefings_files/agrecon2009.pdf

 

(4) D’après l’indice du développement humain de l’ONU, l’Afghanistan se classe au 174e rang sur 178 pays. L’espérance de vie y est de 43 ans, la mortalité infantile de 25% et la mortalité maternelle de 16 pour 1000.

  Radish-20Seeds-purcellmountainfarms.jpg

 

Plus de renseignements sur cette journée :

 

http://internationalnews.over-blog.com/article-30335408.html

 

 

Sources :

 

Information détaillée sur le statut de l’agriculture en Afghanistan et en Iraq : The soils of war, The real agenda behind agricultural reconstruction in Afghanistan and Iraq, Grain

 http://www.grain.org/briefings/?id=217

 

The soils of war par GRAIN

http://www.grain.org/briefings_files/agrecon2009.pdf

 

Latha JISHNU: Order 81 and the plunder of farming, Business Standard, New Delhi, April 1, 2009

http://www.business-standard.com/india/news/latha-jishnu-order-81the-plunderfarming/353518/

 

Iraq's New Patent Law: A Declaration of War Against Farmers Focus on the Global South and GRAIN 15oct04 :
http://www.mindfully.org/Farm/2004/Iraq-Patent-Law-CPA15oct04.htm

 

Andrew Bosworth, Ph.D: Mutant Seeds for Mesopotamia  Palestinechronicle, 15 octobre 2008: http://www.palestinechronicle.com/view_article_details.php?id=14270

 

Natsios announces Economis Governance for Afghanistan, 25 juillet 2002

http://www.america.gov/st/washfile-english/2002/July/20020725175702cevans@pd.state.gov0.8919794.html#ixzz0Cvai8nPe&B

 

L'ordonnance n° 81:

http://www.mindfully.org/Farm/2004/Iraq-Plant-Variety-Law26apr04.htm http://www.trade.gov/static/iraq_memo81.pdf

 

Le texte de la loi sur les semences en Afghanistan

http://www.grain.org/brl_files/Afghanistan-seed-law-2006.pdf

 

Christopher D. Cook, Plowing for Profits U.S. Agribusiness Eyes Iraq’s Fledgling Markets, In These Times 15 mars 2005 : http://www.inthesetimes.com/article/2009/
http://www.mindfully.org/GE/2005/Iraq-US-Agribusiness-Profit15mar05.html

Iraq's Crop Patent Law A Threat To Food Security By GM Free Cymru, CounterCurrents, 3 mars 2005
http://www.countercurrents.org/iraq-cymru030305.htm

Patrick Cockburn, Desesperate Iraqi Farmers Turn to Opium, CounterPunch, 24 janvier 2008: http://www.counterpunch.org/patrick01242008.html

 

La reconstruction en Afghanistan passe par les OGM http://internationalnews.over-blog.com/article-19665082.html

 

Windfalls of War: US contractors in Afghanistan & Iraq, The Center For Public Integrity:

http://www.publicintegrity.org/projects/entry/297/bio.aspx?act=pro&ddlC=8

 

Focus on the Global South and GRAIN, Against the grain, “Iraq’s new patent law: A declaration of war against farmers”, October 2004 http://www.grain.org/articles/?id=6

 

Robert Looney, Neoliberalism in a Conflict State: The Viability of Economic Shock Therapy in Iraq, Strategic Insights, Vol. III, No. 6, June 2004

http://www.ccc.nps.navy.mil/si/2004/jun/looneyJun04.asp

 

USAID Provincial Reconstruction Teams

http://afghanistan.usaid.gov/en/Page.PRT.aspx

Code of conduct on seeds for Afghanistan reached FAO, Kaboul, 30 mai 2002: http://www.fao.org/english/newsroom/news/2002/5280-en.html

Private Seed Enterprise opens in Bamyan”, Afghanmania, 21 août 2006 http://www.afghanmania.com/en/news/0,news,4928,00.html

http://www.izdihar-iraq.com/resources/papers_pdfs/potential_food_processing_iraq_web6.pdf

Vandana Shiva on Biodiversity, seed banks and suicide

http://www.youtube.com/watch?v=QIJrpSrpJss&hl=fr

 

Dr Vandana Shiva on Patents by Monsanto

http://www.youtube.com/watch?v=Ah-ZeN_ghro&feature=related

Monsanto will own all seed http://www.youtube.com/watch?v=xtJDZmwh5Bc&feature=re

Major new study shows that modified soya produces 10 per cent less food than its conventional equivalent  http://www.independent.co.uk/environment/green-living/exposed-the-great-gm-crops-myth-812179.html Independent UK, 20 avril 2008.


Michel Chossudovky: Sowing the Seeds of Famine in Ethiopia, GlobalResearch, 10 septembre 2001:
www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=366,.

William Engdhal:
WTO, GMO and Total Spectrum Dominance
, GlobalResearch ,29 mars 2006.
Le pillage «libéral» de l'Irak, GlobalResearch, 14 novembre 2005.

Iraq and Washington Seeds of Democracy, GlobalResearch
http://www.engdahl.oilgeopolitics.net/GMO/Iraq_and_seeds_of_democracy/iraq_and_seeds_of_democracy.HTM

Ghali Hassan:
Iraq’s New Constitution
, GlobalResearch, 17août 2005.
Biopiracy and GMOs: The Fate of Iraq's Agriculture, GlobalResearch, 12 décembre 2005.


Stephen Lendman:
Unleashing GMO Seeds: "Food is Power"

Reviewing F. William Engdahl's Seeds of Destruction, Part 3. 19 janvier 2008, GlobalResearch, 7 janvier 2008 :

Agribusiness Giants seek to gain Worldwide Control over our Food Supply

Arun Shrivastava, GlobalResearch, 14 novembre 2006 :
Suicides en masse de fermiers indiens : ce qui se profile à l’horizon
 

seeds_2.jpg
Un livre :

F. William Engdhal: Seeds of Destruction, The Hidden Agenda of Genetic Manipulation.


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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 05:47
 

http://laplote.over-blog.fr/




Allez vite voir ses dessins, en voici quelques-uns ......




 






 





 

(Loi sur les mères porteuses)



 


Vite, une seule adresse :
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 04:34
Hold up sur le livret A.


Le Livret A fut créé le 22 mai 1818, de conserve avec la Caisse d'épargne de Paris. L'un n'allait pas sans l'autre, et réciproquement. La présidence de cette nouvelle institution emblématique du catholicisme social, sera confiée au Duc François Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld-Liancourt.


Longtemps il demeura le placement épargne favori des Français. De nos jours, près de 46 millions de livret A sont ouverts, ce qui représente trois Français sur quatre.
Le taux du livret A, créé au début du XIXe siècle, n’était jamais descendu en dessous de 2 %. Encore à 4 % en août 2008, il fut redescendu à 2,5 % en février 2009.


Or, la sinistre Christine Lagarde(des coffres-forts), a annoncé vendredi 10 avril une nouvelle baisse drastique du taux du livret A: à compter du 1er mai 2009, il sera ramené à 1,75 % !! Son plus bas niveau historique.


Quarante-six millions de petits épargnants seront ainsi floués par cette baisse.


Qui sont-ils ces petits épargnants? Les petits et les humbles, ceux qui ne peuvent vivre que des fruits de leur travail. Plus des deux tiers d'entre eux possèdent moins de 750 euros en dépôt sur leur livret.


Explication officielle: Il s’agirait tout bonnement d’une simple et automatique formule de calcul: la baisse du niveau des taux à court terme serait une décision de la Banque centrale européenne prise suite à la chute de l’inflation. Le taux de 1,75 est d’ailleurs jugé encore « trop généreux »!
C'est en plus, se foutre du monde!
Quelqu'un, dans "c'pays" a-t-il constaté une amélioration de son pouvoir d’achat? Certainement pas la majorité de la population, qui subit la crise et se serre de plus en plus la ceinture.


Il s'agit de rien moins que d'un dépeçage de l’épargne populaire afin de favoriser "les fonds communs de placement", au détriment du livret A (et du logement social qu’il a pour objet de financer.)
Avec un taux de 1,75 %, les requins de la finance auront le moyen de proposer des placements à risque, pouvant leur rapporter davantage, livrant l’épargne des livrets entre les doigts crochus des spéculateurs, sans aucune garantie pour les travailleurs.


Derrière cette infâme mesure, on trouve une fois de plus, l'état major concentré du Capital, l’Union dite par antiphrase européenne, qui a condamné le "monopole" du livret A comme "une entrave à la libre concurrence" et a imposé la libéralisation de la distribution et de la gestion de cette épargne.
C'est cela qui autorisa toutes les banques, qui le réclamaient depuis longtemps, à ouvrir des livrets A, depuis le 1 janvier 2009, faisant perdre l'oligopole de distribution aux opérateurs historiques que sont La Banque Postale, le Crédit Mutuel et la Caisse d'Épargne.


Pendant ce temps, la manne d'or continue de tomber du ciel tous les jours, pour les riches, et même le jour du sabbat:
5000 milliards de dollars ont été déversés aux spéculateurs lors du G20 par l’administration américaine, l’Union européenne et les gouvernements de chacun de ses Etats.
En France, le gouvernement avait déjà accordé 420 milliards d’euros aux banques.


Les petits épargnants, les millions de travailleurs licenciés, (90 000 suppressions d’emplois en janvier, 80000 en février), les jeunes privés d'emploi, espèrent-ils encore que les manifestations convoquées le jour férié du premier mai, par leurs partis pourris, offriront la moindre issue à cette situation catastrophique?


Se trimbaler en se dandinant derrière des sonos beuglant des chansons à la con: "motivé! motivé!"
ou organiser une action de classe résolue sur ces deux objectifs:
-La confiscation des milliards donnés aux spéculateurs,
-La rupture avec l’Union "européenne" entièrement soumise aux intérêts de Wall Street et des banques?



Mais il faudrait au préalable rompre politiquement avec les dirigeants corrompus qui osent encore parler au nom des intérêts ouvriers et populaire.
La défense de la petite épargne, ainsi que toutes les autres mesures de survie pour la population laborieuse en dépendent.


 


 
  Félix le chat:
inv
Source : AbbéThymon de Quimonte

Hold up sur le livret A.

http://www.marcfievet.com/article-30375774.html


LA PHOTO
inv inv inv
Hold up sur le livret A.
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19 avril 2009 7 19 /04 /avril /2009 03:34

Tribune :
La crise de légitimité
de nos règles de Droit,
par Corinne Lepage

14 avril 2009

Cette crise met à l’épreuve « la légitimité de notre état de droit », souligne Corinne Lepage, qui s’inquiète de voir certains délits économiques ignorés dans le même temps que « les autres libertés ne cessent d’être malmenées dans une sorte d’indifférence. » Comment peut-on admettre les régressions dans le fonctionnement des contre-pouvoirs, justice ou médias, et tolérer que des entreprises utilisent l’alibi de la crise pour procéder à des licenciements qui n’ont d’autre raison que de maximiser le profit ? Il est temps de restaurer « les principes qui sont à la base de notre pacte social et républicain, avec le principe d’équité dans la répartition des efforts, quelque soient les types d’efforts demandés ». juge-t-elle.
 

Par Corinne Lepage, 13 avril 2009


Une facette supplémentaire vient s’ajouter à celles, déjà nombreuses, de la crise systémique dans laquelle nous sommes entrés : la crise de légitimité de nos règles de droit. Pour paraphraser le Grand Pascal, voilà bien longtemps que nous avons admis que ne pouvant faire que le juste soit fort, nous avons fait en sorte que le fort soit juste. Et bien précisément, tel n’est plus le cas. La crise fait apparaître de façon crue et brutale le résultat auquel aboutit notre système juridique, d’où une menace de remise en cause qui pourrait être à l’origine de mouvements encore beaucoup plus violents que ceux que nous connaissons déjà.

En effet, lorsque la réglementation a pris la place des principes qui étaient censés la fonder et qu’elle est instrumentalisée par ceux qui ont le pouvoir de le faire, alors il ne reste plus à ceux qui en sont les victimes que de recourir à la violence que le droit a précisément pour objet d’éviter. Nous avons oublié que la loi avait précisément pour objet de protéger les faibles afin d’éviter l’oppression des forts mais aussi la violence de ceux qui n’ont plus rien à espérer.


Or, le moins que l’on puisse dire est que nos lois actuelles sont soit inexistantes (lorsqu’il s‘agit de permettre des bonus et stocks options dans des entreprises qui licencient) soit inappliquées ( lorsque les plans sociaux sont imposés sans aucune négociation laquelle, dans certaines entreprises, n’a malheureusement été rendue possible qu’après des actes de séquestration ) soit inappropriées lorsqu’elles ont encouragé, pendant des années des achats de nos entreprises par des fonds de pension, motivés par la seule rentabilité à court terme et non par la pérennité de l’entreprise.


Nous sommes donc confrontés à une question majeure : celle de la légitimité du système juridique qui n’a pas intégré le changement de nature que constituait le passage d’un capitalisme entrepreneurial à un capitalisme financier, en ce qui concerne le rapport entre des actionnaires lointains et irresponsables et leurs employés. Cette légitimité est d’autant plus en crise que la récession actuelle est instrumentalisée, sans aucun scrupule, par tous ceux qui souhaitent procéder à des opérations de restructuration jugées rentables sur le plan financier, mais en rien justifiée par une situation périlleuse de l’entreprise. Autrement dit, le droit est utilisé pour accroître globalement les effets de la crise, en renforçant les revenus des uns et en plongeant les autres dans le chômage. Cette situation, qui n’existe pas dans les PME et les entreprises détenues par un capitalisme familial, n’est pas supportable et pourrait mettre la totalité de l’édifice en péril.
 

Le Président de la République en a appelé au respect de l’Etat de droit et il ne peut qu’être approuvé. Mais si l’Etat de droit comporte l’interdiction de recourir à la violence et la répression de ceux qui y recourent, il comporte également des principes fondamentaux comme ceux de l’égalité et la reconnaissance d’une série de droits-créances par le préambule de la Constitution : droit au travail, droit à la santé, droit au logement etc..


Rappelons pour mémoire le discours de Nicolas Sarkozy durant la campagne aux marins pêcheurs qui différenciait la violence des « voyous » et celle qu’exprimait la détresse des pêcheurs, confrontés à la crise de la pêche. Or, force est de constater que certains droits et surtout certains titulaires de droits sont mieux servis que d’autres par cet état de droit. Ainsi, et pour prendre un exemple concret, celui de la liberté, comment comprendre que la liberté d’entreprise soit défendue-ce qui est légal et légitime- mais que les autres libertés ne cessent d’être malmenées, dans une sorte d’indifférence qu’ Alain Gérard Slama décrit parfaitement dans un essai récent. Comment admettre que le flicage se généralise, sur internet comme dans la vie ? Comment admettre les régressions maintes fois rappelées dans le fonctionnement des contre-pouvoirs, justice ou médias, qui sont pourtant les garants du fonctionnement démocratique de la société et donc de l’exercice réel des libertés. Et que dire des cas dans lesquels le droit est ouvertement bafoué sans que la justice puisse agir : affaire Tapie et peut être Pérol, par exemple.


C’est donc bien de la légitimité de notre état de droit qu’il est question et il est bien entendu impératif de le sauvegarder. Mais pour y parvenir, nous ne ferons évidemment pas l’économie d’un retour aux principes qui sont à la base de notre pacte social et républicain, avec le principe d’équité dans la répartition des efforts, quelque soient les types d’efforts demandés. En particulier, il faudra aller bien au-delà des vagues engagements du G20 sur les droits des actionnaires selon la pérennité de leur implication dans l’entreprise et rééquilibrer les rapports de force entre syndicats et direction réelle des entreprises.
 

Si nous n’y parvenions pas, alors le risque de voir la spirale de la violence s’enclencher est élevé, et celui d’assister à une montée en puissance du couple infernal et liberticide provocation/répression, considérable. Le danger est alors tout simplement celui d’une crise systémique de notre état de droit, que certains, aux deux bouts de l’échiquier politique souhaitent, pour des raisons symétriques et opposées, mais qui serait catastrophique.


Le danger aujourd’hui n’est-il pas partagé entre ceux qui veulent l’ignorer et ceux qui veulent en profiter ?


Article communiqué par CAP21
http://corsair31.spaces.live.com/Blog/cns%2136F934FAF2838E8%21551.entry




Sur l'excellent blog de Bridge,
à visiter :

http://bridge.over-blog.org/article-30384845.html


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