Le retour du Général de Gaulle
Par Manuel de Diéguez
http://www.mecanopolis.org/?tag=aipac..
Par Manuel de Diéguez
http://www.voltairenet.org/La-strategie-pour-soustraire-le
http://www.alterinfo.net/La-strategie-pour-soustraire-le-Liban-Nord-a-l-autorite-de-l-Etat-est-en-marche_a76552.html
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| Syrie: quand les terroristes s’en prennent aux observateurs de l’ONUby Allain Jules |
....Aux civils et à l'armée. Non contents de voir comment l'opinion mondiale, la vraie, change en voyant leur attitude sur le terrain, les renégats syriens n'en peuvent plus d'attendre de prendre le pouvoir avec l'aide de l'étranger. C'est ainsi qu'il mettent tout le monde en insécurité croissante. Ils sèment la terreur, pour se faire entendre, [...]
Démocratie ? Vous avez dit démocratie ?
Pouvons-nous rester de marbre devant les récentes élections françaises où les électeurs n’avaient plus le choix qu’entre deux candidats dont 75% des français ne voulaient pas ? Quid du jeu des chaises musicales entre Poutine et Medvedev ? Peut-on croire à la démocratie quand on sait les sommes colossales nécessaires aux campagnes électorales ? Que dire de Berlusconi, Milosevic, Blair, Sharon, Aznar, et tant d’autres, avec pour chef de file George W. Bush Junior qui, tel un saint, main sur la bible, affirme haut et fort, qu’il faut combattre l’axe du mal pour la démocratie !
Démocraties ? Pouvoir du peuple ? Démocratie avec un gouvernement Bush « full pertrol » entretenant des liens étroit avec les plus dangereux dictateurs de la planète ? Démocratie avec un gouvernement Obama « full Wall Street » détruisant toute velléité nationale d’autonomie des peuples ? Démocratie avec des Chirac ou Sarkozy experts en détournement de fonds publics ? Démocratie avec des Blair ou Cameron brillants soldats de l’ultralibéralisme Thatchérien ? Démocratie avec un Berlusconi propriétaire de la quasi-totalité des médias de son pays ? Démocratie avec des Reynders ou Lagarde manipulant à merveille la langue de bois à l’image de Jacques Attali, expert ès économie de Mitterrand, qui ose déclarer en ricanant : « un économiste, c’est celui qui est toujours capable d’expliquer le lendemain pourquoi la veille il disait le contraire de ce qui s’est produit aujourd’hui » !
Égalité & Pouvoir
Le pouvoir est antinomique à l’égalité des peuples et donc à la démocratie. Cependant, il est indissociable de la nature humaine et de la possibilité d’organisation d’un grand groupe d’individus. Nous ne pouvons donc nous en passer ou faire comme s’il n’existait pas… Le pouvoir est source de jalousie, d’inégalités et de grincements de dents. Le pouvoir confère à celui qui le possède un ascendant sur les autres, frères ou sœurs, maris ou femmes, chômeurs ou travailleurs, croyants ou non. Celui qui le possède en perd son esprit critique, sa lucidité et est toujours tenté d’en user et d’en abuser. Le pouvoir possède une gigantesque capacité de corruption/perturbation du bon sens et de la clairvoyance commune. Il se faufile de manière perverse et insidieuse pour faire de nous des experts de la manipulation. Ceci vaut évidement pour toute forme de pouvoir, certaines, bien plus perverses que d’autres. Le pouvoir d’un gourou peu scrupuleux ou d’un évangéliste intégriste sera souvent bien plus préjudiciable à la société que celui donné par la possession d’une arme à feu.
Il existe des hommes politiques vertueux. Des hommes qui décident de faire de la politique par idéal et pour le peuple. Mais ces hommes sont rares. Jaurès ? De Gaule ? Lincoln ? Kennedy ? Sankara ? Lumuba ? Bolivar ? Des hommes de poigne et de caractère qui en général se font assassiner. Sinon, la plupart font bien plus de la politique par orgueil et ambition (grandes valeurs de notre société) que par altruisme et idéal. Et pour le peu qui débutent par idéal, leurs vertus cèdent rapidement la place au rutilant bal des vampires auquel s’adonnent tous leurs semblables. Les valeurs tombent, les vices grimpent. Rien de monstrueux, rien de bien méchant, c’est humain ! Le pouvoir nous monte à la tête, qu’on le veuille ou non. Attiré par la force, la richesse ou l’estime des autres, on pense être investi d’une cause qui nous dépasse. La foule y croit et nous acclame et c’est là que tout commence… Napoléon, Staline, Hitler, Pol Pot...
Alors… Les hommes se réunissent et essayent de comprendre. Tant de haine, de mort et de souffrance… Pourquoi ? Le fond de leurs âmes leur dictent tout bas que c’est mal et qu’ils feraient bien de ne plus recommencer. Alors, dans un élan de lucidité, ils s’asseyent et rédigent des textes et des lois pour que ça n’arrive plus. « Plus jamais ça » disent-ils. Ils créent donc une sorte de garde-fou contre la bêtise humaine. Seules les lois et les règles sont en mesure de contrer nos dérives sociales.
« Sans la protection du droit, la loi du plus fort, la "loi de la jungle", domine tous les peuples de la terre. Partout où le droit recule, les plus faibles (qui sont aussi les plus nombreux) sont exposés aux brutalités des puissants. » [Etienne CHOUARD]
Ce fût donc les grands principes fondateurs du siècle des lumières avec la déclaration universelle des droits de l’homme ou les grandes proclamations post holocauste. Malheureusement, rien à faire, les dérives refont surface ! Pourquoi ? Pourquoi diable sommes-nous si incapables de cadrer notre côté sombre ? N’y aurait-il pas un truc tout bête qui nous échappe ?
Rousseau disait : « l’homme est bon par nature, c’est la société qui le corrompt ». Certains s’empressent alors de rétorquer : « Mais Monsieur Rousseau, ce sont les hommes qui composent la société ! » Soit ! Mais il existe néanmoins des règles bien établies qui régissent cette société. Ces règles, ce sont les lois et la constitution d’un pays. C’est ce qu’on appelle « l’État de Droit » ou « Le Contrat Social ». Donc, si l’homme dérape encore, c’est soit que le contrat social n’est pas respecté, soit qu’il est mal pensé. Il y a un peu de l’un et beaucoup de l’autre.
Le siècle des lumières résulte d’une révolution bourgeoise en réponse à l’absolutisme d’une société élitiste ayant pour fondement les liens du sang ou du mariage. Alimentée par une conception judéo-chrétienne cette injustice fût contrebalancée par le mérite, la sueur de nos fronts, ou plutôt, à la sueur du front des aristocrates, des riches. Souillée et trop longtemps dédaignée, l’aristocratie a alors érigé en valeur suprême les libertés individuelles. L’idée n’était pas mauvaise mais elle taillait une part trop belle à l’individu, ce qui forcément induit des inégalités. Inégalités exacerbées par le capitalisme qui trouve dans le libéralisme le parfait ferment à l’assouvissement du Moi sans les Autres ! Or, qu’on le veuille ou non, l’homme fait société. Voilà pourquoi le contrat social est mal pensé. Il est tellement mal pensé que nous devons constamment y remédier. Nous déployons des énergies colossales pour tenter de le cadrer au mieux. Un contrat social bancal dès le début car pensé par des aristocrates. Le libéralisme n’était pas libérateur pour le peuple mais pour l’aristocratie. C’est par elle et pour elle que le libéralisme a été pensé. Faire croire qu’ils instauraient un pouvoir « pour le peuple » en se réappropriant le terme démocratie est la plus belle supercherie de l’histoire.
La vérité c’est que pour faire société, il faut faire passer les libertés individuelles au second plan. Le premier, unique et indiscutable facteur est l’égalité ! Notre contrat social doit faire passer le principe d’égalité avant celui de liberté, car l’un implique l’autre, alors que l’inverse n’est pas vrai. Trois siècles d’inégalités, en prétextant que le système est le meilleur et qu’il n’y en a pas d’autre, c’est aussi fort que les guerres de religions ou la traite des esclaves.
La seule manière de corriger ces inhérentes dérives, c’est de changer les règles du jeu ! A l’aube de ce XXIème siècle plein d’espoir mais aussi plein de doutes et de craintes dont la principale étant les profondes dérives et le déficit démocratique de plus en plus criant, il est temps pour nous de relire l’histoire et la psychologie pour tenter mieux.
Contrairement à ce que bon nombre d’ouvrages et livres d’histoire prétendent, la Grèce antique, il y a 2.500 ans, a connu une vraie démocratie et ce durant plus d’un siècle ! Ce n’est donc pas une utopie.
Donc pour faire simple et résumé voici les quelques ingrédients indispensables à l’avènement et la pérennité d’une démocratie digne de ce nom :
1. Principe d’égalité (Tocqueville)
Sélection des candidats du pouvoir par tirage au sort. Un citoyen en vaut un autre. Remplacement du simple fait de poser un bulletin dans une urne par la possibilité de faire directement partie du pouvoir. « Un citoyen égal un pouvoir » et plus « Un citoyen égal un vote » !
=> finie la course au pouvoir, à l’argent et à celui qui crie le plus fort
=> finies les candidatures tronquées d’une élite « intellectuelle » pistonnée
=> finis les arrivistes, prétentieux et ambitieux
=> finie la non implication des citoyens
=> finis le centralisme et l’irresponsabilité
=> finie la violence institutionnelle
=> finis la corruption et le règne de l’argent
=> finie la schizophrénie des citoyens (Besoin de l’État mais oppression de celui-ci. Membre de la masse mais aspirant à plus.)
Impliqué, le citoyen se sentira pleinement responsable de ses actes et choix pour la cité. C’est très certainement la clé de voûte d’une bonne démocratie : la nécessité de l’égalité impliquant la responsabilité individuelle et commune. Ceux qui n’auraient pas la fibre du bien commun mais la satisfaction immédiate de leurs désirs personnels y réfléchiront à deux fois en pensant: « Ce que j’impose aux autres aujourd’hui risque de me toucher demain ou les autres risquent de me l’imposer demain ».
D’innombrables penseurs (Platon, Aristote, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville, Kant, Marx, Castoriadis, Rancière, etc.) démontrent et reconnaissent que l’élection est fondamentalement aristocratique et que seul le tirage au sort est démocratique. Etienne CHOUARD.
2. Principe de séparation des pouvoirs (Rousseau)
Écriture et changement des règles du pouvoir par un groupe de personnes différent de celui qui exerce le pouvoir. Nous pensons que c’est déjà le cas aujourd’hui mais les interactions et délits d’initiés sont légions. Les garde-fous sont outrepassés pour la bonne et simple raison que c’est toujours le même gratin qui accède aux mêmes postes et de manière récurrente. C’est donc bien plus le principe « des portes tournantes » que celui de la séparation des pouvoirs qui prévaut actuellement. Par ailleurs, le parlement, censé représenter le peuple, voit ses pouvoirs constamment bafoués, piétinés ou portés aux calandes grecques. Idéalement, le parlement rédige les lois et le gouvernement vise à leur application sans en trahir l’esprit ! Or dans la plupart de nos « démocraties » actuelles, les gouvernements se permettent aussi bien d’écrire que de faire appliquer les lois. Ils sont à la fois juges et partie ! Pour terminer, séparation des pouvoir ne signifie en aucun cas autonomie des pouvoirs. Ils doivent se contrôler l’un l’autre sans arrêt à la manière du fonctionnement du corps humain par boucles successives et itératives de rétroactions positives et négatives. L’erreur est humaine. Elle fait même partie du processus vital. Ce qui est mortifère c’est la persévérance dans l’erreur.
Lire la suite ici (autres principes, critiques, comment procéder, 5 pages en format pdf)
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Bibliographie, issue du formidable site d’Etienne CHOUARD
Philippe BRETON, « L'incompétence démocratique : La crise de la parole aux sources du malaise (dans la) politique »
Mogens Herman HANSEN, « La démocratie athénienne à l’époque de Démosthène »
Bernard MANIN, « Principes du gouvernement représentatif »
Yves SINTOMER, « Le pouvoir au peuple »
http://gorgerouge.over-blog.com/article-egalite-avant-liberte-democratie-21-mai-2012-105553732.html
http://alaingrandjean.fr/category/pib/
Avertissement: Ce site est libéral.
Bankia, un 8ème établissement financier vient d'être nationalisé. Cette intervention a soulevé un vent d’indignation du fait que des fonds publics soient versés par milliards à une banque dont la gestion a été défaillante. Mais quel autre choix avait l'Etat espagnol ?
Le risque d’une défaillance du secteur bancaire espagnol n’est pas négligeable dans ce contexte d’austérité et de récession prolongée. Si la restructuration du secteur bancaire avait constitué l’élément clé de la stratégie bancaire pour se solidifier, la croissance économique vient rappeler qu’une stratégie ne peut faire fi du contexte économique. En février 2012, l’encours des prêts a même baissé de 3%. Il faut savoir en outre que la dette privée espagnole est l’une des plus élevée de la zone euro ce qui témoigne de la prise de risque excessive des banques espagnoles. Le secteur bancaire espagnol est aujourd’hui confronté à un risque de défaut à cause des créances immobilières accumulées dans les bilans et d’une chute de la valeur des biens immobiliers. On estime à 60% la quantité de créances douteuses sur l’unique segment de crédits immobiliers des banques.
Dans ce contexte est intervenue la nationalisation de Bankia, formée de sept Caisses d’épargne début 2011, troisième acteur du secteur derrière Santander et BBVA. Mais ces Caisses d’épargne étaient dotées de créances immobilières et l’Etat espagnol qui a longtemps hésité entre une fusion de Bankia avec un groupe plus sain ou une nationalisation a finalement opté pour cette dernière solution. L’opération consiste à transformer en participation le prêt public octroyé au premier actionnaire de Bankia, sa holding financière Banco Financiero y de Ahorros (BFA) à un taux de 7,75%. Le gouvernement contrôle ainsi 45% de la totalité de la banque. C’est donc le 8ème établissement financier nationalisé depuis le début de la crise. En Espagne, on estime que Bankia est « too big to fail » car elle ne possède pas moins de 340 milliards d’actif et 10 millions de clients. Mais BFA a accumulé 32 milliards d’euros d’actifs immobiliers toxiques d’où l’intervention en extrême urgence de l’Etat espagnol.
Cette intervention a créé un vent d’indignation car on critique le fait que des fonds publics soient versés par milliards à une banque dont la gestion a été défaillante. Le problème est que comme en Grèce, une non intervention pourrait créer une contagion à l’échelle Europe et par le bais des dettes privées cette fois-ci.
Pour éviter une contagion européenne par le biais des dettes privées et non publiques le gouvernement espagnol a proposé une série de mesures dont les deux principales sont les suivantes : les règles de provisionnement sont durcies afin de mieux couvrir toutes les expositions encore saines. On crée ensuite une structure de liquidation des actifs immobiliers toxiques. Ici, contrairement à ce que l’on dit, il ne s’agit pas d’une structure de type « bad bank » d’intégration vers le haut des actifs toxiques à la irlandaise mais d’une filialisation vers le bas des actifs risqués immobiliers, c’est un peu l’inverse. Ceci permet de minimiser le coût pour les finances publiques et de faciliter la séparation des activités de crédit immobilier des autres activités. De plus cette méthode permet rapidement d’identifier les besoins en capital.
Provisionnement et « bad bank » à l’envers constituent les deux axes d’une seconde refonte du système bancaire espagnol après l’échec des consolidations bancaires des années 2005-2010. Mais une question de taille reste en suspend. Pour respecter les dernières réformes internationales sur la question des fonds propres minimums et recapitaliser le secteur bancaire, avec la réticence à vouloir faire jouer les mécanismes européens de sauvetage financier, un nouveau risque subsiste de déplacement du problème vers la sphère souveraine ce qui alimentera la défiance des marchés.
En résumé, du fait de la récession, le provisionnement se renforce encore davantage par rapport aux mesures annoncées en février. Les banques vont être incitées à développer leur propre véhicule de liquidation de leurs actifs immobiliers dépréciés. Reste la question du financement des besoins de recapitalisation éventuelle de certaines banques. Ici, l’enjeu est de taille : soit on fait appel à l’Europe, la BCE ou d’autres mécanismes de sauvetage, soit on fait appel à la dépense publique.
http://www.atlantico.fr/decryptage/bankia-nationalisation-espagne-tente-sauver-banques-coups-milliards-argent-public-pascal-lima-362368.html
La seule question qui reste posée est de savoir si nous assisterons à un naufrage dans le désordre, ou si les gouvernements des pays de la zone Euro sauront s’entendre pour trouver une issue concertée, qui soit le moins traumatisante possible. Il faut certes continuer d’espérer, mais il faut aussi se préparer au pire.
Par Jacques Sapir
Après des semaines de latence, la crise de l’Euro est en passe de connaître une accélération dramatique.
En Grèce, avec la double annonce de la suspension des négociations avec le FMI et de la suspension des prêts de la BCE aux banques, le « bank run » (ou panique bancaire) modéré que l’on connaît actuellement peut à tout moment s’amplifier et devenir incontrôlable. Or, l’effondrement du système bancaire grec signifierait, et il ne faut avoir aucun doute à ce sujet, la sortie de l’Euro pour ce pays. Alors que de nouvelles élections ont été programmées pour le 17 juin, il est désormais possible que la question de la présence de la Grèce dans la zone Euro soit tranchée en réalité par les marchés.
En fait, la politique d’austérité imposée par la Troïka ne fonctionne pas. Elle pousse la Grèce dans une dépression qui réduit ses ressources fiscales et reproduit le déficit budgétaire. C’est une politique absurde et inhumaine. Les dirigeants qui ont signé le mémorandum semblent soit ignorer tout de l’économie et de l’histoire, car nous savons depuis les années 1930 que de telles politiques sont condamnées à l’échec, soit ils ont sciemment commis un crime contre leur propre pays. Les Grecs ont eu raison de se révolter. C’est par la reconstruction de l’économie qu’il faudrait en réalité procéder. Mais pour cela, il faudrait investir massivement dans le pays, ce que l’on se refuse de faire. On continue de s’y refuser. La sanction des marchés sera implacable.
Comme si cette crise ne suffisait pas, deux autres viennent frapper à la porte.
En Espagne, l’adjudication, jeudi dernier, d’une somme de 2,54 milliards d’euros s’est faite dans de mauvaises conditions. Les taux à 4 ans sont montés au-dessus de 5% et les taux à dix ans atteignent 6,3%. Le rapprochement rapide des taux à court terme avec les taux à long terme est le symptôme indubitable d’une crise de liquidité. On croyait ce type de crise réglée par les prêts accordés par la Banque Centrale Européenne aux banques (les LTRO). Nous voyons qu’il n’en est rien. L’Espagne est, désormais, dans la même situation que début novembre dernier. La dégradation de la note de 16 banques espagnoles par l’agence Moody’s vient ajouter une nouvelle pierre à l’édifice de la crise.
Mais cette dégradation est logique quand on sait que le pourcentage de crédits qui ne sont pas remboursés atteint désormais 8,1% de l’encourt total. Encore faut-il savoir que ce chiffre est une moyenne générale pour le système bancaire espagnole. Dans certaines banques régionales, on atteint des taux de plus de 10%. Le pays est pris en étaux entre une récession qui provoque un taux de chômage historique (quasiment 25% de la population active et plus de 50% des moins de 30 ans) et une crise bancaire massive, qui vient de l’insolvabilité des ménages, elle-même le produit de la baisse des revenus qui est provoquée par ce chômage sans précédent. Cette crise bancaire n’est aucunement une surprise. Elle avait été annoncée par l’auteur de ces lignes en septembre dernier. Elle est désormais une réalité.
La seule solution possible est que l’État prenne à son compte les dettes privées, mais la somme nécessaire atteint désormais de 170 à 250 milliards. Sous la menace d’un « bank run » qui peut se déclencher très rapidement, le gouvernement ne pourra plus tergiverser et devra demander rapidement à bénéficier de l’aide européenne par l’entremise du Fond Européen de Stabilisation Financière (FESF).
À ceci s’ajoute de très mauvaises nouvelles d’Irlande. Les banques de ce pays, déstabilisées par une récession profonde, vont avoir besoin d’une aide supplémentaire venant en addition aux 63 milliards d’Euros que le gouvernement irlandais a déboursé ces trois dernières années pour leur venir en aide. L’Irlande, si l’on en croit un rapport établi par la Deutsche Bank, devrait demander elle aussi une nouvelle aide au FESF.
Ces mauvaises nouvelles ne sont pas directement liées. La Grèce s’enfonce dans une crise tant politique qu’économique alors qu’elle connaît sa cinquième année consécutive de récession et que sa richesse interne (le PIB) a baissé de 20%. L’Espagne doit faire face aux conséquences de l’immense bulle immobilière sur laquelle ses gouvernements successifs avaient fondé la croissance. L’Irlande paye un choix de financiarisation à outrance. Pourtant, comment ne pas voir que ces trois pays font partie de la zone Euro, et que les choix de politique économique qui les ont conduits à la situation actuelle sont le produit des contraintes exercées par l’Euro.
Cette situation se traduit par une aggravation rapide de la crise en Italie (ou les taux à 10 ans ont atteint 5,8%), au Portugal (déjà sous perfusion du FESF) mais aussi de la France, dont l’écart des taux avec l’Allemagne a atteint Jeudi 16 mais 1,4% (142 points de base).
Désormais attaquée de toute part, la zone Euro est en train de craquer. Seules des mesures radicales pourraient l’empêcher de sombrer. Mais, ces mesures ont été obstinément refusées tous ces derniers mois. Il est peu probable qu’elles soient prises dans les semaines à venir.
Les conséquences seront, il faut le craindre, traumatisantes non seulement en Europe, mais aussi hors de l’UE, et en particulier en Russie.
Les pays de l’Union Européenne constituent le premier client pour les exportations russes. Or, il est désormais évident qu’ils vont connaître une récession de longue durée, voire pour certains d’entre eux une dépression.
Les craintes qui désormais s’expriment publiquement quant à la survie de l’Euro ont aussi des conséquences pour les réserves de la banque Centrale de Russie comme pour l’épargne des ménages et des entreprises. Le gouvernement russe, en dépit de ses efforts, est relativement démuni face à une telle crise. Il cherche, depuis quelques mois, à constituer autour de la Russie un bloc commercial avec l’Union Douanière. Mais il doit désormais se préoccuper des conséquences financières et non plus seulement économiques d’un possible éclatement de la zone Euro. Quand le navire coule, il est temps de mettre à l’eau les canots de sauvetage.
La seule question qui reste posée est de savoir si nous assisterons à un naufrage dans le désordre, ou si les gouvernements des pays de la zone Euro sauront s’entendre pour trouver une issue concertée, qui soit le moins traumatisante possible. Il faut certes continuer d’espérer, mais il faut aussi se préparer au pire
.http://www.news26.tv/econmie/1916-zone-euro-silence-on-coule.html
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ALERTE : Crédit Immobilier de France (logements sociaux) en faillite ?
Posted: 21 May 2012 03:02 AM PDT
L'agence de notation américaine Moody's vient de couper la tête du géant Crédit Immobilier de France (CIF) en dégradant sa note de crédit. Et par ricochet, cela met en péril la capacité de production de logements sociaux...Ce que les médias dominants se gardent bien d'expliquer. Le CIF dépend essentiellement du marché pour se financer car il n'a pas la capacité de fonctionner sur ses
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Tandis que Jamie Dimon, le PDG de JPMorgan Chase sera auditionné par la commission bancaire du Sénat américain pour évoquer les lourdes pertes annoncées par la banque d’affaires, le New York Times « écrit que les pertes annoncées il y a une semaine par la première banque américaine en termes d’actifs se sont envolées ces quatre derniers jours d’au moins 1 milliard $, en plus des 2 milliards initialement annoncés. Deutsche Bank rappelle que les pertes maximales attendues pour l’instant se situent à 4 milliards $, ce qui “selon la plupart des scénarios ne serait qu’une fraction du bénéfice net annuel attendu de 20 milliards $ environ“ ».
Mais ces informations sont insuffisantes pour justifier les quantités phénoménales de titres vendus ces derniers jours… QUELQUES MAINS savent quelque chose que le marché ignore à ce jour. Pendant ce temps là, en Europe, l’évolution du marché du crédit suscite des inquiétudes.
Le marché du crédit en Europe s’est en effet gelé en raison du l’aversion croissante pour le risque. La conséquence est bien connue : une augmentation du coût de financement des banques. « Les prêteurs européens cherchent à préserver leur capital alors que la tourmente en Grèce plombe les marchés financiers », explique le directeur général de la banque Australia and New Zealand Banking (ANZ). « Les marchés de financement européens sont essentiellement fermés en ce moment à cause des incertitudes en Europe. Toutefois, les marchés asiatiques et américain restent ouverts », a dit Mike Smith, le directeur général d’ANZ, la quatrième banque par les prêts en Australie. N’oublions pas qu’après le gel prolongé des marchés du crédit qui a suivi la faillite de Lehman Brothers en 2008, beaucoup de banques ne voulaient plus ou étaient incapables de prêter, ce qui a paralysé l’économie mondiale et forcé les gouvernements à renflouer ou à garantir les dettes des établissements bancaires. Mike Smith se veut cependant rassurant : il ne s’attend pas à un autre choc du type Lehman Brothers résultant des problèmes en Grèce. Il a raison et nous l’avons déjà annoncé dans le numéro 253 de LIESI. En tout cas, les propos rassurants du directeur général de la banque Australia and New Zealand Banking n’expliquent pas ce qui semble en préparation au-delà de la zone euro.
Villes françaises en faillite
Communes, crèches, gymnases, piscines, salariés du public, sont en danger : plus de 3000 communes françaises sont au bord de la faillite avec la hausse vertigineuse de leurs intérêts d'emprunt. Trompées et intoxiquées par le marchand de dettes Dexia au cours des 10 dernières années, les municipalités s'organisent pour attaquer ce dangereux prédateur en justice afin d'éviter la banqueroute.
La prédation bancaire poursuit sa lente destruction du service public français.
Avant de continuer votre lecture, je vous conseille de voir cette vidéo : Gold-up pose 5 questions vitales au nouveau Président
Je pense que les juristes et les avocats en charge des poursuites judiciaires vont s'appuyer sur ce texte :http://www.decformations.com/droit_penal/escroquerie.php
A la vision de cette vidéo de 32 minutes, comment êtes-vous préparé à l'effondrement de vos services publics ?
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Introduction à cette parution
par eva R-sistons
Pourquoi nous n'avons RIEN à attendre du nouveau gouvernement, pourquoi sa politique poursuivra celle, dévastatrice, entreprise par la marionnette Sarkozy.
Comment le CRIF, pour le compte d'Israël, place ses pions au coeur de la France pour l'aligner sur SES vues: militaires (OTAN, guerres impériales prédatrices criminelles, soutien indéfectible à l'état voyou Israël) et financières, sacrifiant les Français, leur souveraineté, leurs territoires, leur modèle social issu du CNR... Et notre pays se coule dans le moule européiste conçu par les Américains pour servir leurs intérêts (voir les remarquables vidéos-conférences de François Asselineau) à Bruxelles.
Au coeur de cette sinistre pieuvre d'essence anglo-saxonne et israélienne pour dominer, uniformiser et piller le monde, se trouvent aussi les Francs-Maçons, et tous ces gens impriment dans l'ombre la politique de ce qu'il reste des Etats, en manipulant les Elus carriéristes comme les électeurs (ces derniers via les Médias aux ordres de l'Oligarchie). Nous nous croyons libres, nous célébrons la victoire du nouveau Parti au pouvoir, en réalité tous mettent en oeuvre la même politique mondialiste ultra-libérale - et de destruction des pays souverains.
D'anciens dirigeants sont poursuivis - comme Bush ou Blair - pour leurs crimes contre l'humanité, d'autres vont bientôt l'être, mais en réalité, ce sont tous les Décideurs sans scrupules qui devraient se retrouver devant un Tribunal pour Haute Trahison de leurs Electeurs et pour la mise en place de politiques assassines des libertés, des Droits humains, des patrimoines de l'humanité, etc.
Maîtres de la France, et Maîtres du Monde. Et nous et nous et nous...
eva R-sistons
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Le CRIF de Sarkozy s'en va, le CRIF de Hollande s'en vient...
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L'actualité vue par Eva R-sistons
Liban :
Il est destabilisé par les agents du MOSSAD et de la CIA pour servir les intérêts de l'Occident comme maintenant la Libye, et bientôt la Syrie domptée, pillée et assujettie. A défaut de pouvoir mener partout des guerres coûteuses sur le plan financier et moral (aux yeux de l'opinion), les spécialistes de la déstabilisation des Etats, anglo-saxons et israéliens, sèment la division, créent partout le chaos, la stratégie du choc, organisent des conflits de basse intensité ou des attentats, tuent des dignitaires ou des civils, surtout symboliques (enfant, jolie militante etc), le tout complaisamment relayé par les Médias complices et attribué à Al Quaïda, Organisation mise en place par la CIA elle-même afin de terroriser l'Opinion et de pouvoir mettre en place les lois liberticides et justifier les guerres criminelles de pillage et de domination (comme en Irak).
Profitant de la mortelle division entre Musulmans modérés (les plus nombreux) et Islamistes, entre Chiites et Sunnites, l'Occident déstabilise les Etats - les Islamistes sont formés et financés pour attaquer les Régimes trop perso et donc indociles et accaparateurs des richesses locales à leur profit (dictateurs comme le tunisien ou l'egyptien déchus), les Régimes "laïcs" comme le libyen, l'irakien, le syrien, ou multi-confessionnels comme le libanais. Bref, il s'agit d'engendrer un chaos qui profitera à ses intérêts via les Islamistes (reconnaissants et donc soumis à leurs bienfaiteurs) qui pourront mettre en place une tyrannie fanatique qui dressera contre eux les masses de l'Occident - et le prétexte sera tout trouvé pour provoquer les fameux chocs de civilisations. C'est machiavélique (Diviser pour régner, susciter fanatismes et chaos pour ensuite faire accepter les guerres de civilisation en réalité impériales et impérialistes).
Elections Serbie :
Le nationaliste l'a emporté. A suivre, donc... comme d'alleurs le Bahrein qui devrait être rattaché à l'Arabie saoudite (Le Bahrein a d'une part une population qui réclame des changements, d'autre base une base US sur son territoire; Et donc la démocratie n'y est pas prônée par les Occidentaux comme en Syrie !!! Au contraire, les aspirants locaux à la démocratie sont réprimés...)
G8, OTAN... :
Quant aux réunions informelles des grands, sans cravates s'il vous plaît - comme tous ces gens sont proches de nous, n'est-ce pas ? -, elles réunissent ceux qui se sont octroyés tous les pouvoirs sur l'humanité afin de les offrir à leurs amis dans la Grande Industrie ou dans la Haute Finance. Et le bon peuple une fois de plus couillonné, applaudira ces réunions sympathiques destinées à préparer les heureux lendemains pour lui (comme les Médias le prétendent...) qu'on attend sans cesse, et qui créent toujours plus de souffrances et de mécontentements. Mais qui attribuera ces infâmes politiques à leus vrais auteurs ? On préfèrera faire la chasse ici aux anarchistes rouges comme en Italie, là aux barbus d'Al Quaïda, et ainsi l'attention sera une fois de plus détournée des VRAIS auteurs des malheurs de l'humanité, sans scravates mais surtout sans scrupules.
Détail croustillant, quand même : Ces réunions tragi-comiques ont été boycottées par Poutine. Les "grands" en sont pour leurs frais... Il est vrai que Vladimir Poutine sait fort bien qu'on élabore aussi, dans ces lieux, la sauce dans laquelle son pays, non-aligné, sera mangé..
Ainsi, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes - puisque les Médias nous le disent !
eva R-sistons aux manipulations, aux faux attentats, aux sondages bidons, aux infos de de pacotille ou de désinformation, aux rencontres d'opérettes qui préparent les tragédies de demain...
- Alors que la France est menacée de pillage généralisé au profit de Goldman Sachs et d’une oligarchie euro-atlantiste,
- alors que la France perd 800 emplois industriels par jour ouvrable et a perdu 900 usines en 3 ans,
- alors que l’UE exige de porter le départ à la retraite à 70 ans et de liquider tous les acquis sociaux,
- alors que la crise de l’euro est de nouveau sur le point d’exploser,
- alors que la pauvreté et la précarité gagnent,
- alors que la France, domestiquée par les USA et l’OTAN, se solidarise d’une politique démentielle au Moyen Orient qui risque de nous faire basculer dans la 3ème guerre mondiale... (..) silence complice (du PS) sur tous les articles du traité de Lisbonne qui sont à l’origine de la destruction en cours de notre démocratie et de notre niveau de vie
Par François Asselineau 19 mai 2012.
Je conseille en revanche aux lecteurs de lire ce que les plus grands économistes, décédés ou actuels, disaient ou disent de l’euro.
1°) L’avis de Milton Friedman (aujourd’hui décédé), Prix Nobel d’économie
Voici dix ans et demi, Milton Friedman, Prix Nobel d’économie et père de la théorie monétariste, expliquait déjà dans le journal allemand Die Welt du 7 janvier 2002 : « Mon analyse économique montre qu’il est très douteux que l’euro soit un grand succès. La Banque centrale européenne est responsable de douze États et il est presque impossible de les satisfaire tous. »
2°) L’avis de Paul Krugman, Prix Nobel d’économie
L’an dernier, c’est Paul Krugman, également Prix Nobel d’Économie, qui diagnostiquait, le 1er juin 2011, « l’heure de la débâcle pour la zone euro ».
3°) L’avis de Joseph Stiglitz, Prix Nobel d’économie
Le 31 mars dernier, c’est Joseph Stiglitz, troisième Prix Nobel d’Économie, qui avertissait que « ce sont les États qui sortiront les premiers de l’euro qui s’en sortiront le mieux ».
4°) L’avis de Nouriel Roubini, Professeur d’économie à l’université de New York
Enfin, voici deux jours, le 17 mai 2012, c’est Nouriel Roubini, l’un des économistes américains les plus connus qui a publié un article retentissant intitulé "LA GRÈCE DOIT QUITTER L’EURO".
Nouriel Roubini est un docteur en économie, professeur d’économie à l’Université de New York, et son avis est très respecté dans le monde des marchés financiers, surtout depuis qu’il avait diagnostiqué à juste titre l’arrivée de la crise financière en 2008.
Dans cet article qu’il vient tout juste de publier sur "Projet Syndicate", il explique notamment :
- pour quelles raisons irréfutables la Grèce doit quitter l’euro ;
- et les bienfaits qu’elle en retirera assez rapidement, certes après une période de crise, mais une crise qui sera nettement moins longue et douloureuse que ce qui l’attend sinon.
Voici l’intégralité de son article traduit en français :
« LA GRÈCE DOIT QUITTER L’EURO
La tragédie grecque de l’euro en est au dernier acte : il semble évident que le risque est élevé que la Grèce cesse d’honorer sa dette cette année ou l’an prochain en même temps qu’elle quitte la zone euro.
Le fait de remettre la sortie de zone après l’élection de juin d’un nouveau gouvernement en faveur d’une variante des mêmes politiques inopérantes (l’austérité amplificatrice de récession et les réformes structurelles) ne fera pas revenir la croissance et la compétitivité. La Grèce est prisonnière d’un cercle vicieux d’insolvabilité, de perte de compétitivité, de déficits externes et d’une dépression qui prend de plus en plus d’ampleur. La seule façon de sortir de cette crise consiste d’instaurer un processus ordonné de sortie de zone et de défaut de paiement, coordonné et financé par la Banque centrale européenne, l’Union européenne et le Fonds monétaire international (la « Troïka »), et qui réduira au minimum les dégâts collatéraux pour la Grèce et le reste de la zone euro.
Le dernier montage financier pour la Grèce, assuré par la Troïka, a donné un allègement de dette beaucoup moins élevé que ce dont le pays a besoin. Quand bien même la dette publique bénéficierait d’un allègement beaucoup plus conséquent, le retour de la croissance la Grèce serait impossible sans un rétablissement rapide de sa compétitivité. Or, sans le retour de cette même croissance, son endettement demeurera à un niveau insoutenable. En revanche, toutes les options qui rétabliraient la compétitivité passent par une dévaluation de la valeur réelle de sa monnaie.
La première option, un affaiblissement prononcé de l’euro, est hors de question, étant donné la robustesse de l’économie allemande et la politique d’assouplissement plus que modeste des conditions monétaires de la BCE. Il est cependant tout aussi improbable qu’une réduction rapide des coûts unitaires de main-d’œuvre, découlant des réformes structurelles, pousse la croissance de la productivité au-delà des augmentations salariales. L’Allemagne a pris dix ans pour redevenir concurrentielle ; un luxe que la Grèce ne peut se payer, ne pouvant rester en dépression pendant une décennie. De même, une baisse subite des prix et des salaires, qu’on appelle aussi une « dévaluation interne », mènerait tout droit à cinq années de dépression qui ne cesse de s’empirer.
Puisque aucune de ces trois options n’est viable, la sortie de la zone euro est la seule voie qui reste. La compétitivité et la croissance seraient rapidement rétablies par un retour à la monnaie nationale, accompagné d’une forte dévaluation.
Évidemment, le processus ne se fera pas sans heurts – et pas uniquement pour la Grèce. Les pertes en capital des institutions financières du cœur de la zone euro demeurent le problème le plus important. Du jour au lendemain, la dette étrangère en euro du gouvernement de la Grèce, des banques et des sociétés augmenterait en flèche. Pourtant ces problèmes ne sont pas insurmontables. L’Argentine s’en est sortie en 2001, quand elle a converti en pesos ses dettes exprimées en dollar. Les États-Unis ont fait quelque chose du genre en 1933, par une dépréciation du dollar de 69 % et l’abandon de l’étalon-or. Une « drachmatisation » du même ordre des dettes euro pourrait bien être nécessaire et inévitable.
Les pertes que les banques de la zone euro devront essuyer seraient maîtrisables, si les banques bénéficiaient d’un renflouement adéquat et substantiel. Pour éviter une implosion après coup du système bancaire grec, il faudra sans doute instaurer des mesures temporaires, comme des gels des dépôts et des contrôles des capitaux, pour éviter une vague chaotique de retraits. Le Fonds européen de stabilité financière et le Mécanisme européen de stabilité (FESF/MES) devront diriger la recapitalisation nécessaire des banques grecques par des apports directs en capital. Ce qui revient à une prise en charge effective du système bancaire grec par les contribuables européens, qui ne serait cependant qu’une contrepartie partielle des pertes imposées sur les créanciers par la conversion en drachme des créances grecques.
La Grèce devra aussi restructurer et resserrer d’un cran sa dette publique. La valeur nominale des créances de la Grèce auprès de la Troïka ne doit pas forcément être réduite, mais l’échéance de la dette doit être reportée d’une autre décennie et son intérêt réduit. Les créances détenues par le secteur privé doivent subir de nouvelles coupes, en commençant par un gel des paiements d’intérêts.
Certains avancent que le fléchissement du PIB réel de la Grèce serait encore plus raide dans un scénario de sortie qu’en galère déflationniste. Mais cette logique ne tient pas, car même en déflation, le pouvoir d’achat baisse et la valeur réelle de la dette s’agrandit (comme le laisse entendre la théorie de la déflation de la dette), à mesure que la dévaluation réelle s’installe. Mais surtout, la trajectoire de sortie rétablirait sur le champ la croissance, par le biais d’une dévaluation des valeurs nominales, mais aussi réelles, évitant une dépression échelonnée sur dix ans. Et les pertes des échanges commerciaux de la zone euro causées par la dévaluation de la monnaie grecque seront modérées, étant donné que la Grèce ne compte que pour 2 % du PIB de la zone euro.
La réintroduction de la monnaie risque de faire dévaluer la drachme en dessous du taux de change requis pour restaurer la compétitivité, ce qui exercerait des tensions inflationnistes et imposerait de plus grandes pertes sur la dette extérieure convertie en drachme. Pour minimiser ce risque, les réserves de la Troïka actuellement consacrées au renflouement de la Grèce devraient servir à contenir l’emballement de la dévaluation ; en conjonction aux contrôles des capitaux.
Ceux qui prétendent que la sortie de la Grèce contaminera les autres pays sont aussi en déni. Les autres pays périphériques sont déjà confrontés à des problèmes à la grecque de viabilité et d’érosion de compétitivité. Le Portugal, par exemple, devra éventuellement restructurer sa dette et abandonner l’euro. Les économies en manque de liquidités, mais éventuellement solvables, comme l’Italie et l’Espagne, auront besoin de l’appui de l’Europe peu importe si la Grèce quitte ou non ; en fait, sans cet apport en liquidité, il est fort probable qu’une chute de la valeur de la dette publique italienne et espagnole se déclenche par elle-même.
En plus des apports en liquidité de la BCE, les nouveaux fonds officiels considérables du FMI, de la BCE et du MSE mis à disposition de ces pays permettront d’endiguer le mal et de protéger les banques des autres pays périphériques vulnérables de la zone euro. Quoi que la Grèce fasse, il est urgent de recapitaliser les banques de la zone euro, qui ont besoin d’un nouveau programme d’apports directs de capitaux dans toute l’Union européenne.
Comme en témoigne ces 20 dernières années l’expérience de l’Islande et d’un bon nombre de marchés émergents : une dévaluation nominale et une restructuration ordonnée accompagnée d’une réduction de la dette extérieure peuvent ramener la dette à un niveau plus supportable et rétablir la compétitivité comme la croissance. Les dommages indirects pour la Grèce d’une sortie de la zone euro seront non négligeables, mais, comme dans ces cas, peuvent être contenus.
Dans un mariage en détresse, il est préférable de se fier à des règles fixées d’avance pour l’inévitable divorce, ce qui en réduit le coût pour les deux parties. Ne nous méprenons pas : une sortie disciplinée par la Grèce de la zone euro sera forcément douloureuse sur le plan économique. Mais le spectacle d’une lente implosion erratique de l’économie et de la société grecque pourrait être encore plus pénible à observer.
Traduit par Pierre Castegnier »
Source : http://www.project-syndicate.org/co...
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CONCLUSION
On notera que l’économiste américain se place dans le cadre d’une Union européenne continuant de survivre et qu’il invoque le rôle du FESF et du MES. C’est à mon avis très hypothétique puisque la sortie de la Grèce de l’euro pourrait entraîner des conséquences en cascade dans toute l’UE, non seulement dans les domaines monétaire et financier mais aussi politique et juridique.
Mais 4 points de son analyse sont spécialement intéressants à relever :
1°)- il explique que les mesures correctrices envisagées actuellement ne peuvent en aucun cas sauver la Grèce : la rigueur entraîne la récession et ne permet pas d’améliorer la compétitivité, ce qui rend insurmontable le remboursement de la dette.
2°)- il cite nommément l’Argentine et l’Islande comme modèles dont on peut s’inspirer, et il évoque aussi "bon nombre de marchés émergents"
3°)- il souligne que, certes, « la dette étrangère en euro du gouvernement de la Grèce, des banques et des sociétés augmenterait en flèche. » Mais il réfute cet argument des européistes dans des termes exactement comparables à ceux que j’ai déjà développés moi-même plusieurs fois lorsque j’ai été interrogé dessus
À savoir que « ces problèmes ne sont pas insurmontables. L’Argentine s’en est sortie en 2001, quand elle a converti en pesos ses dettes exprimées en dollar. Les États-Unis ont fait quelque chose du genre en 1933, par une dépréciation du dollar de 69 % et l’abandon de l’étalon-or. Une « drachmatisation » du même ordre des dettes euro pourrait bien être nécessaire et inévitable. »
En d’autres termes, cette fameuse objection de la dette croissante convertie en euros n’a de sens que si l’État souverain l’accepte. Si l’État souverain décide au contraire d’imposer souverainement aux créanciers un changement de la monnaie de remboursement, ce problème disparaît. C’est tout simplement l’affaire d’un rapport de force et les exemples historiques invoqués par l’un des plus grands économistes de la planète sont là pour illustrer que tout est toujours possible pour un peuple qui a décidé de prendre en main ses destinées.
4°)- enfin, Nouriel Roubini avoue que « les pertes en capital des institutions financières du cœur de la zone euro demeurent le problème le plus important. »
C’est bien l’aveu que la sortie de l’euro pose bien plus de problèmes aux banques qu’aux peuples....
On s’en doutait, n’est-ce pas ?
François ASSELINEAU
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https://www.facebook.com/upr.franco
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Les Etats-Unis demandent à leurs alliés des forces Isaf une contribution d’un milliard de dollars par an pour financer les forces de sécurité afghanes après 2014, a déclaré jeudi le chef de la Diplomatie polonaise Radoslaw Sikorski.
Le ministre qui s’exprimait lors d’une conférence organisée par l’Institut polonais des Affaires internationales à Varsovie, à trois jours du sommet de l’Otan consacré notamment à cette question, il précise : "Nous estimons que les coûts de fonctionnement des forces de sécurité afghanes s’élèveront à environ quatre milliards de dollars par an, ce qui dépasse les capacités de l’Etat afghan qui reste un des pays les plus pauvres au monde", a-t-il encore déclaré.
L’Afghanistan se rend au sommet de l’Otan de Chicago avec l’intention d’y obtenir un accord de financement de 4,1 milliards de dollars annuels pour ses forces de sécurité après le départ des troupes étrangères à la fin 2014.
http://www1.almanar.com.lb/french/adetails.php?fromval=1&cid=20&frid=20&eid=64579
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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/21/elections-recherche-et-enseignement-superieur-i.html
Elections, recherche, éducation... (I)
Le 21 mai 2012, Challenges écrit « Le G8 met le cap sur la croissance et l'emploi ». Mais quelles sont les conditions de cette « croissance » et de cet « emploi » ? Il s'agit en réalité, pour les pays européens, d'une « croissance » dans « l'austérité budgétaire » qui comportera une nette régression des salaires effectifs et des standards sociaux. Cette régression sera à son tour naturellement conforme à la stratégie de nivellement par le bas mise en place à l'échelle planétaire à travers les accords de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Au même moment, un ancien directeur général de l'Etat-Major de l'Union Européenne estime dans Le Monde que « Le futur de l'OTAN est européen ». De quoi penser au discours de Jean-Luc Mélenchon soutenant l'Europe militaire et qui, malgré les apparences gardées, coïncide dans la pratique avec celui-ci. Mais qui paiera la facture économique et intellectuelle de cette Europe militaire, et quelles en seront les conséquences pour la société française ? A commencer par la recherche et l'éducation. A propos de l'OTAN, Les Echos rapporte à son tour « Otan : les projets de coopération de "défense intelligente" adoptés ». Et sur ce même sujet, The International Solidarity Mouvement interroge « OTAN - 21 mai 2012. Sommet de Chicago : Combien nous coûte l’Otan de la "défense intelligente" ? ». L'auteur de l'article se demande : « Comment les gouvernements européens, sous pression de la crise, peuvent-ils faire face à ces dépenses et à d’autres ? ». Alors que d'après EurActiv « l’élargissement n’est pas au programme du sommet de l’OTAN ». Le 21 mai également, RIA Novosti souligne « Bouclier antimissile: la première étape achevée (OTAN) », évoquant ce « projet qui préoccupe sérieusement la Russie ». Dans cette escalade militaire d'un ensemble de pays jadis « riches » mais dont le déclin économique et technologique devient de plus en plus évident, quelle sera l'indépendance réelle de l'éducation et de la recherche ? En tout état de cause, force est de constater que le 21 mai Le Monde commente « Barack Obama soulagé par la volonté de conciliation de François Hollande ». Mais les « petits citoyens » des deux côtés de l'Atlantique ont-ils de quoi être soulagés au vu du rouleau compresseur économique et social qui se prépare ? Et que peuvent apporter les prochaines élections parlementaires françaises dans ce contexte ? Le ton suiviste de certains médias comme le blog Sciences2 de Libération ne semble augurer rien de bon, lorque ce blog évoque avec le titre « G. Fioraso rend visite au CNRS » une série d'autocongratulations d'un milieu scientifique influent de « gauche » qui, au cours des années récentes, n'a rien fait de concret pour s'opposer à la politique gouvernementale à l'égard du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Jusqu'à cautionner, au sein des instances du CNRS, l'actuel Contrat d'objectifs du Centre ou les « suivis post-évaluation » des chercheurs par des services « des ressources humaines ». De quoi s'inquiéter sérieusement, au vu de la teneur clairement électoraliste et « pro-gouvernementale » du communiqué émis le 21 mai 2012 à midi, à Paris, par une assemblée de la Coordination Nationale des Établissements Scientifiques et Universitaires (CNESU) qui succède à la Coordination Nationale des Universités (CNU).
[la suite, sur le lien http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2012/05/21/elections-recherche-et-enseignement-superieur-i.html ]
et sur le blog Notre Siècle :
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