DOSSIER ÉCOLE: SEISME DANS L’EDUCATION NATIONALE
ACADEMIE DE GRENOBLE
Education Nationale
IA-IPR – Inspecteurs d’académie – Inspecteurs pédagogiques régionaux
Inspections académiques départementales
Cité administrative
Rue Joseph Chanrion
38032 GRENOBLE Cedex
Département de l’Isère, le 12 juin 2011
Objet : revendication de la libération des enfants
Note d'eva : J'ai coupé plusieurs passages de ce texte, pour moi complètement délirants. Cf le PS de Jo :

J'ai donc publié l'essentiel du message, ce qui me convenait à moi journaliste. Le reste vous appartient... eva R-sistons
http://www.mediapart.fr/files/u62300/Image_6.png
Lettre du Lundi :
Quatre priorités pour 2012
Priorité N°1 : L' Ecole primaire
À moins d’un an de l’échéance, nous sommes déjà entrés dans la campagne présidentielle. D’entrée de jeu, situons-en cependant l’enjeu
: cette élection ne changera pas le sort de la France. Après avoir analysé l’évolution de la société, de l’économie et du politique depuis plus de deux ans, nous sommes arrivés à la conclusion que la «
société occidentale
» est en fin de parcours, allant de «
crise
» en «
crise
» qui constituent autant d’étapes de sa désagrégation. Comme le souligne un de nos lecteurs commentant le billet No Future
?, «
la machine ne me paraît plus sous contrôle
».Nous n’allons donc certainement pas prétendre qu’en élisant Untel plutôt qu’Untel, le ciel s’éclaircira brusquement et que «
tout deviendra possible
», pour parodier et moquer le slogan de campagne
2007 de l’actuel locataire de l’Élysée.Pour autant, quelques marges de manœuvre subsistent et ces marges, il faut s’efforcer de les exploiter au mieux. Nous pouvons, en mettant en œuvre d’autres options politiques, d’une part mieux «
amortir
» le choc de la dégringolade que ne le feront les Britanniques ou les Américains, d’autre part préparer les conditions d’un «
après
», même si cet «
après
» est à la fois hypothétique et probablement très lointain.Pour atteindre ce double objectif, nous proposons de concentrer nos ressources, nos actions et nos efforts sur quelques priorités susceptibles de générer un véritable «
effet de levier
». Dans un précédent billet (voir L’alpha et l’oméga), nous avions évoqué la nécessité de «
sanctuariser
» quelques domaines, afin de les mettre à l’abri des appétits des TGE (très grandes entreprises) et de préserver leur caractère essentiel
: servir de manière égalitaire l’ensemble des citoyens. Nous y sommes. Il faut maintenant les nommer.Dans ce billet et le ou les billets qui vont suivre, nous allons donc nous efforcer de définir des priorités. Elles seront en nombre limité
: quatre seulement. Ce nombre est volontairement restreint, tout le contraire des programmes qui comptent des dizaines de propositions, catalogues à la Prévert où l’on s’efforce de n’oublier aucune «
cible
» dans son plan marketing électoral.À titre de comparaison, à l’image de la politique d’indépendance nationale mise en œuvre il y a 50
ans par Charles de Gaulle (et enterrée par Nicolas Sarkozy avec le retour dans l’OTAN), notre intention est de définir des priorités qui d’une part servent l’intérêt de la France et de l’ensemble des Français, d’autre part sont ou seront susceptibles de faire l’objet d’un large consensus. Ce ne sont donc pas seulement les priorités d’une campagne ou d’un candidat mais bien des priorités de longue durée que nous essaierons de définir. Exit donc les multiples revendications catégorielles qui ne reflètent, le plus souvent, qu’une demande spécifique à un moment donné.Dans cet exercice qui consiste à définir des priorités, vos réactions sont plus que bienvenues
: les «
points clés
» que nous proposons vous semblent-ils pertinents
? Quelles sont vos suggestions
? Quelle est votre analyse de la situation
?Priorité n°
1
: l’école primairePremier objectif que nous proposons
: remonter le niveau culturel et éducatif, en commençant par la base, c’est-à-dire l’école primaire, la maîtrise de la langue écrite et des mathématiques «
élémentaires
». L’expression peut sembler désuète, surannée mais, comme évoqué dans de précédents billets (voir La faillite programmée du système éducatif et À vendre
: Éducation nationale, mauvais état, mais fort potentiel), le problème est réel
: même l’UMP l’affirme (ce doit être la preuve que les ministres de l’Éducation issus de ses rangs sont des incapables
!)
: «
40
% des élèves sortent de l’école primaire avec des bases trop fragiles, 15
% sont illettrés et le resteront.
»Pourquoi ce choix comme priorité n°
1
? Vouloir atteindre cet objectif, c’est bien sûr investir dans le futur en augmentant le niveau des connaissances des générations de demain mais c’est aussi renforcer la «
cohésion sociale
» et la place des «
valeurs républicaines
».En améliorant fortement et en homogénéisant le niveau d’éducation et de culture, on met en place les conditions d’une sortie «
par le haut
» des problèmes de ghettoïsation et de communautarisme. Pour s’y installer durablement, pas besoin d’aller bien loin
: il suffit de continuer la politique de Nicolas Sarkozy et Luc Chatel, basée sur une restriction continue du nombre d’enseignants ainsi que sur une ségrégation sociale et financière qui ne dit pas son nom, le tout sous couvert d’une «
diversité culturelle
» qui ne sert qu’à brouiller les cartes.En ce sens, le résultat de l’enquête menée début
2011 par le ministère de l’Éducation auprès de 800
000
élèves de CM2 est particulièrement éloquent
: avec la pudeur qui sied à ce type d’analyses, on note que 26
% des élèves n’ont pas «
les acquis suffisants
» ou disposent «
d’acquis encore fragiles
» en français, la proportion montant à 30
% en mathématiques… Vouloir ensuite, au collège, empiler des «
savoirs
» littéraires ou scientifiques sur des fondations aussi branlantes, ne peut mener qu’à l’échec.Afin d’éviter ce gâchis, il n’y a qu’une seule solution
: «
investir
» massivement dans l’école primaire, et ce suivant deux axes
: ● en matériel et en moyens humains, tout d’abord. Pour de multiples raisons d’ordre sociologique que nous n’analyserons pas ici, l’époque où 35
élèves se tenaient à carreau devant un professeur respecté fait désormais partie des images d’Épinal et il serait illusoire de vouloir revenir à ce schéma. La solution, ce sont de petites classes – de très petites classes – afin que le professeur puisse consacrer beaucoup plus de temps à chaque élève et transmettre un maximum de «
savoir
»
;
● car c’est bien de «
savoir
» qu’il s’agit. Le rôle de l’école, c’est de fournir à l’élève un bagage de connaissances aussi complet que possible afin que celui-ci l’utilise ensuite au mieux dans sa vie d’adulte, en fonction des choix qu’il effectuera.
Il ne s’agit pas pour autant de revenir au tableau noir et à la craie comme unique moyen de transmission de ce savoir. Par exemple, au Danemark, la municipalité d’Odder a décidé d’équiper les 200
enseignants et 2
300
écoliers de sa commune (on peut apprécier le ratio
!) de tablettes de type iPad, soulignant que ce type d’outils devrait «
stimuler les garçons
» qui constituent aujourd’hui «
l’arrière-garde
» du système éducatif, de l’école élémentaire à l’Université. Pourquoi pas
? Dans un monde où la gadgeterie électronique est omniprésente, vouloir en «
préserver
» l’école est illusoire
: autant l’employer au mieux si elle permet d’atteindre l’objectif.
Les modalités peuvent donc être variées si l’objectif est clair et fait l’objet d’un large consensus. C’est d’un effort et d’un investissement de longue durée – on ne recrute pas de bons enseignants à l’issue d’entretiens-flash à l’ANPE, n’en déplaise à Luc Chatel – qu’il s’agit, forcément consenti au détriment d’autres volets de l’action de l’État
: action sociale, armée, culture, emploi, justice, logement, police… verront les montants qui leur sont consacrés stagner, voire régresser, avec le risque de revendications catégorielles que cette diète forcée générera.
Mais, pour citer Pierre Mendès France, «
Gouverner, c’est choisir, si difficiles que soient les choix
». Alors, avant d’examiner dans de prochains billets les trois priorités suivantes, nous faisons aujourd’hui de l’éducation des générations futures notre priorité n°
1.
Lundi
© La Lettre du Lundi 2011
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