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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 03:34
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La balkanisation de la Libye: les plans des États-Unis et de l’OTAN pour le remodelage du territoire libyen

par Mahdi Darius Nazemroaya

Le 2 mai 2011
Life Week Magazine (Chine)

Note de l’éditeur



Mahdi Darius Nazemroaya a été interviewé par Xu Jingjing pour un article ayant pour sujet la guerre de Libye pour le magazine Life Week. Life Week est un des plus importants magazines établi à Pékin. Cet interview parle de l’impasse dans laqualle la guerre se trouve et comment cela fait partie de la stratégie du pentagone et de l’OTAN pour la division de la Libye. L’interview couvre également les rôles de la Turquie et de l’Allemagne ainsi que les plans de L’UE d’envoyer une force de maintien de la paix. L’importance économique de Misrata est aussi mise en exergue. Ce qui suit est la transcript (traduit de l’anglais) de l’interview ayant eu lieu le 26 Avril 2011.

 

 

XU JINGJING:

Il apparait que la coalition occidentale a relenti ses actions durant les trois dernières semaines. A votre avis, quelles sont les raisons de cette impasse ?

NAZEMROAYA:

L’impasse en Libye est calculée. Les Etats-Unis et l’OTAN veulent maintenir un statu quo stratégique entre le gouvernement libyen à Tripoli et le conseil de transition à Benghazi. Ils utilisent cette stratégie du point mort afin de manipuler à la fois Tripoli et Benghazi. Plus les parties sont fatiguées et affaiblies, et plus les chances qu’elles se tournent toutes deux vers les USA et ses partenaires de l’OTAN pour mettre fin au conflit, seront grandes. Le conseil transitoire fera également plus de deals avec les Etats-Unis et l’UE. Le régime libyen à Tripoli demandera aux USA et a l’UE de mettre fin au conflit et fera par là-même des concessions. Les Etats-Unis et l’UE désirent que les deux côtés soient plus dépendant de Washington et de Bruxelles comme arbitres de la situation en Libye. La finalité de tout cela sera que la Libye se transformera en ce que les USA et l’Europe de l’Ouest désirent depuis la fin de la seconde guerre mondiale en 1945.

Leur but est de faire de la Libye un pays divisé. Ils sont experts en cela. Ce sont des experts à retourner les gens les uns contre les autres et à détruire des nations. Ils ont divisé les Arabes qui devraient n’être qu’une seule nation ou au pire, cinq nations arabes. Ils ont aidé à la division du peuple de l’Inde. Ils ont divisé les slaves du sud dans les Balkans, ils ont divisé les gens d’Asie du Sud-Est. Ils ont travaillé d’arrache-pied à diviser l’île de Taiwan et la Chine continentale. Ils ont oeuvré pour que l’Ukraine se batte contre la Russie. Avec Israël et l’Arabie Saoudite, ils ont divisé politiquement les Palestiniens et le Liban. Maintenant les Etats-Unis et L’UE ont l’intention d’encore plus diviser les Arabes, mais aussi de créer des divisions sur le sol africain et les pays sud-américains. Ils continuent de surcroi à diviser le monde musulman en identifiant deux parties: les chi’ites et les sunnites. Ils continuent à travailler de concert pour diviser la Russie, l’Iran et la Chine.

Avant 1951, les Etats-Unis, la France, l’Italie et la Grande-Bretagne avaient un accord entr’elles afin de diviser la Libye en sphères d’influence et même de prévenir que la Libye ne devienne un pays libre, unifié et indépendant. Ces puissances impérialistes ont même voulu que la Libye soit divisée en trois parties, trois territoires différents. Les Libyens s’y sont opposés farouchement. Washington , Londres et Paris ont même tenu a l’époque une discussion avec l’URSS sur la question d’établir trois mandats des Nations Unies appelés la mise sous tutelle de la Libye. Un de ces mandats auraient été en Cyrénaïque sous contrôle britannique, un autre au Fazzan sous contrôle français et le dernier en tripolitaine sous contrôle italien. Les Etats-Unis surpervisant l’ensemble. Mais les soviétiques avaient des idées différentes sur la question et désiraient le mandat en tripolitaine ou le partager avec l’Italie. Finalement, aucun accord ne put être conclus et la Libye devint indépendante après un dèbat à l’ONU.


Quand les Etats-Unis, La Grande-Bretagne, la France et l’Italie tombèrent d’accord pour donner l’indépendance à la Libye, il fut décidé que cela se ferait comme un état fédéral sous la férule du roi Idris. Idris fut placé comme chef d’état libyen par les britanniques et les puissances coloniales et sous ce système fédéral les autres petits émirs s’occuperaient de la cyrénaïque et du Fazzan et seraient les représentants non-élus de ces deux territoires.


En Tripolitaine, où se concentrait la vaste majorité de la population libyenne, les représentants libyens seraient choisis par le peuple, mais sous un système fédéral qui donnerait une importance équivalente à la Tripolitaine, au Cyrénaïque et au Fazzan. Les représentants choisis par le peuple libyen serait placés en minorité face aux émirs et autres sheikhs. Dans le système fédéral souhaité par Washington, les émirs non élus représentant les populations plus petites du Cyrénaïque et du Fazzan seraient la majorité dans l’assemblée nationale libyenne. Ce que les Etats-Unis et leurs alliés essayaient de faire était d’éliminer toute forme d’auto-détermination de la part des Libyens. Les USA et leurs alliés tentaient de transformer la Libye en un émirat come le Bahraïn, le Qatar, le Koweit ou les Emirats Arabes Unis.

 


Aujourd’hui les Etats-Unis et l’UE sont en route pour forcer un nouveau système fédéral en Libye ou pour diviser le pays entre au moins deux administrations, celle de Tripoli et celle de Benghazi.

 

Ces pays sont aussi la force qui poussent pour une guerre tribale en Libye, ce qui transformerait le pays en une seconde Yougoslavie. Les guerres tribales en Libye se répandraient au-delà des frontières de la Libye au reste de l’Afrique, de l’Afrique de l’Ouest, centrale et à l’Est.

 


XU JINGJING:

Les négociations politiques sont-elles dans une impasse ou au-delà ? Comment voyez-vous ces pays attribuer les obligations de la guerre et les intérêts de l’après-guerre ?

NAZEMROAYA:

Les britanniques ont élaboré un schéma qui veut que les membres arabes de la coalition contre la Libye enverront leurs troupes en Libye ou financeront une armée massive de mercenaires étrangers. Une invasion en partie privée de la Libye aura lieu. A cet égard, les britanniques veulent que les pays arabes comme le Qatar et les Emirats Arabes Unis financent des mercenaires britanniques et américains en Libye. Comme ils l’ont déjà fait à Oman il y a quelques années, Londres va même autoriser des membres de l’armée britannique à temporairement quitter l’armée et aller travailler ou combattre en Libye comme mercenaires. Voilà pourquoi les Etats-Unis étaient contre le fait d’inclure un article dans la résolution de l’ONU 1973, qui aurait permis de poursuivre en justice des mercenaires étrangers qui ne font pas partie de la cour internationale de justice.

Alors que les Etats-Unis ont été responsables de mener l’attaque sur la Libye, ce sera les européens de l’ouest qui se chargeront de l’occupation. L’UE veut maintenant occuper la Libye. Ils le feront sous la couverture d’un mandat d’une force de maintien de la paix. Ceci ne fera que diviser la Libye plus avant. Les deux gouvernements de Tripoli et de Benghazi s’éloigneront irrémédiablement l’un de l’autre sous les yeux des forces d’occupation. La Libye sera gouvernée de manière séparée ou sous un sytème fédéral.

Les Etats-Unis et l’UE ont aidé à créer une nouvelle banque centrale à Benghazi, ainsi qu’une nouvelle compagnie pétrolière. Les USA veulent sans doute se positionner militairement en Libye et peut-être même y amener plus tard le QG de son AFRICOM. Wall Street et les grosses banques européennes géreront également les finances de la Libye. Le secteur de l’énergie sera partagé entre les US et l’UE, avec l’inclusion du Qatar en récompense à son émir pour les services rendus. Celui-ci est déjà responsable de l’accord entre la nouvelle compagnie pétrolière nationale à Benghazi et Al Jazeera a également aidé à créer les stations médiatiques du conseil national de transition.

XU JINGJING:

Voyez-vous une dissidence possible au sein des pays de la coalition se battant contre Kadhafi ? Ont-ils un but différent et un intérêt national ?

NAZEMROAYA:

Je ne vois pas de différent majeur entre les Etats-Unis et leur alliés. S’il y en avait un ce serait entre les côtés anglo-américains d’un côté et franco-allemand de l’autre. Ceci constitue les deux piliers de support de l’OTAN. Tout le monde au sein de l’OTAN suit un de ces fronts. Il a été dit que l’Allemagne et la Turquie ont des vues différentes des Etats-Unis de la GB et de la France avec Rome quelque part entre les deux. Mais les actions de ces pays et de leurs officiels en disent plus long que leurs paroles. Le gouvernement allemand a supporté la guerre dès le départ. Parce que le peuple allemand n’aurait pas permis que l’Allemagne se joigne à l’attaque, Berlin n’a pas pu y prendre directement part. Ce que le gouvernement allemand a fait en revanche, est d’envoyer plus de ressources militaires en Afghanistan de façon à ce que plus de logistiques de l’OTAN puissent intervenir en Libye.

La Turquie et l’Allemagne auraient pu arrêter l’utilisation de l’OTAN s’ils avaient vraiment été contre cette guerre. Un des QG opérationnel est basé en Turquie. La Turquie est aussi l’autorité administrative de l’aéroport de Benghazi ainsi qu’elle aide dans les opérations navales contre la Libye.

Oui, il y a des intérêts divergents entre le bloc américano-britannique et le bloc franco-allemand, surtout en ce qui concerne le contrôle des réserves énergétiques du pays et de l’Afrique du Nord. A l’encontre des USA, l’UE est dépendante de l’énergie libyenne, spécifiquement l’Italie. C’est dans leur intérêt de contrôler les ressources pétrolières et gazières en Afrique du Nord. Si Washington et Londres gagnent le contrôle majeur de ces réserves, ils contrôleront la sécurité économique de l’UE. Mais je pense que les USA et l’UE travaillent en associés en Afrique du Nord et coordonnent en fait des opérations contre la Chine et ses alliés en Afrique.

XU JINGJING:

Les combats dans la ville de Misrata attirent toute l’attention maintenant, que pensez-vous de l’importance de cette ville ? Comment le résultat de cette bataille peut-il influer sur les mouvements de l’opposition libyenne ?

NAZEMROAYA:

La ville de Misrata est le Shangai de la Libye. Pour le conseil transitoire ce serait une victoire économique majeure. Elle est une base importante de commerce, d’industrie et d’échange pour la Libye et l’Afrique. Parmi les plus grosses compagnies africaines sont basées à Misrata, ceci incluant les grosses compagnies libyennes du fer et de l’acier. Misrata est aussi un port très important. Beaucoup d’entreprises libyennes et d’industries ont leur QG à Misrata et dans les districts avoisinants.

Voilà pourquoi l’Allemagne et l’UE veulent envoyer des troupes à Misrata sous couvert de forces humanitaires. L’UE veut envoyer des militaires là-bas pour des raisons purement stratégiques et économiques et pas du tout pur des causes humanitaires. Les forces de l’UE sont composées des mêmes forces qui composent les forces de l’OTAN. Ils utilisent simplement un autre nom. La différence entr’une force européenne et l’OTAN est une différence purement technique.

Ceci qui est d’autant plus ridicule est que les pays qui désirent envoyer des forces de maintien de la paix sur place, sont les mêmes que qui combattent en Libye actuellement. De fait, parce que l’OTAN est entrée en guerre de manière collective, toute nation faisant partie de l’OTAN est une nation combattante. Ceci inclut l’Allemagne. Ceci doit disqualifier l’ensemble des nations européennes comme force de paix en Libye. Seuls des parties neutres et non combattantes peuvent faire office de force d’interposition et de maintien de la paix. Des nations comme la Russie, la Chine, l’Algérie, le Kazakhstan, la Biélorussie, le Brésil, la Malaisie et le Vénézuela devraient envoyer des forces de maintien de la paix. Même l’Organisation de Coopération de Shangai devrait y jouer un rôle ainsi que les Russes et leurs anciens partenaires des forces de l’ancien bloc de l’Est. Il est d’un intérêt stratégique pour la Chine et ses alliés de faire en sorte de s’assurer que la Libye n’est pas colonisée ou victimisée comme l’est l’Afghanistan sous les forces d’occupation de l’OTAN. Les évènements de Libye sont en fait un pas en avant pour l’occident d’isoler plus l’Iran, la Russie et la Chine ainsi que l’Eurasie.

XU JINGJING:

Pensez-vous que les Etats-Unis sont toujours des acgteurs décisifs et pourquoi ?

NAZEMROAYA:

Oui, sans l’ombre d’un doute. Pour répondre à cette question, définissons en premier lieu la coalition qui est impliquée dans cette guerre d’agression contre la Libye. Le Pentagone a transféré les opérations militaires à l’OTAN après quelques jours. Ainsi la guerre est maintenant officiellement pilotée par l’OTAN. Quelques autres pays comme le Qatar, la Jordanie, les Emirats Arabes Unis, la Suède sont aussi partenaires sous commandement de l’OTAN. Dès lors et avant que je n’analyse l’OTAN, voyons de plus près une autre alliance militaire datant de la guerre froide appelée le pacte de Varsovie.

Washington et l’Europe occidentale ont eu l’habitude de critiquer l’ancienne union soviétique en disant que le pacte de Varsovie était en fait une organisation tronquée, qu’en fait cela n’était que l’Armée Rouge soviétique. En d’autres termes que la Bulgarie, la Roumanie, l’Allemagne de l’Est, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Hongrie et l’Albanie n’etaient pas une force réelle du pacte et que le Pacte de Varsovie n’était que l’URSS qui agissait derrière un pseudo-bouclier de multilatéralisme en Europe de l’Est.

Je ne discuterai pas ce point.

L’OTAN est bien plus compliquée que la Pacte de Varsovie et n’est pas gérée par un seul pays. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne sont les piliers de cette force et ils sont le vrai pouvoir décisionnaire à Bruxelles. La Turquie, à cause de l’héritage de Kamal Ataturk a aussi une certaine indépendance au sein de l’OTAN. Toutes les autres nations ou bien suivent les anglo-américains ou bien suivent le bloc franco-allemand.

Mais au-delà de tout ceci, l’OTAN est juste un pacte de Varsovie plus sophistiqué Les Etats-Unis devraient regarder dans le miroir. L’argument critique de Washington envers la Pacte de Varsovie s’applique à eux-mêmes et à l’OTAN.

L’OTAN d’aujourd’hui n’est pas très différente de ce que les USA qualifiaient le Pacte de Varsovie d’être, à savoir l’URSS sous un drapeau multilatéral. L’OTAN elle-même et les commandants du pentagone disent que l’OTAN n’est presqu’exclusivement constituée que de l’armée américaine. En d’autres termes, l’OTAN est l’armée américaine, renforcée par la GB, la France, l’Allemagne, la Turquie, la Canada, l’Italie et quelques autres pays européens auxiliaires. Les Etats-Unis font la guerre, puis envoient ces pays pour occuper les pays défaits, pour privatiser leurs économies sous contrôle étranger. Au bout du compte, l’OTAN est en réalité l’armée américaine avec le support politique et financier de ces autres pays.

Le sénateur McCain et le sénat états-uniens ont demandé il y a quelques semaines que le reste de l’OTAN finance les Etats-Unis pour faire la guerre en Libye. La plupart des membres de l’OTAN sont en fait des pays satellites des Etats-Unis; l’OTAN sans les USA n’auraient jamais pu faire la guerre en Yougoslavie et en Afghanistan, sans même parler de déclancher une guerre contre la Libye. Regardez simplement le rôle que jouent les Etats-Unis dans les bombardements en Libye. Ils y ont fait le plus gros des bombardements et du gros travail de pilonage. En fait, réellement, les Etats-Unis se cachent derrière l’image de multilatéralisme offerte par l’OTAN. Ils ne veulent pas du tout apparaitre comme étant en charge de tout ce qui se passe. Washington a peur de l’opinion publique.

Voilà donc pourquoi Obama, Clinton et Gates ont prétendu publiquement que le gouvernement américain était contre la création d’une zone d’exclusion aérienne au dessus de la Libye et ce jusqu’au tout dernier moment lorsque les véritables objectifs des Etats-Unis devinrent apparents. En même temps qu’Obama disait être contre la zone d’exclusion, les Etats-Unis se préparaient à intervenir et se mobilisaient pour attaquer la Libye. Paris et Londres ont juste joué les rôles de leaders sur la place publique à des fins déceptives.

Je désire ici faire une remarque finale et importante. Le président Obama, le premier ministre Cameron, le président Sarkozy se cachent tous derrière le paravent de l’OTAN, parce que l’OTAN est une organisation internationale qui échappe à toute forme de responsabilité politique. L’OTAN ne peut-être rendue responsable de ses actes devant aucune institution officielle ayant droit de vote. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne peuvent bombarder a Libye pendant des mois et clamer que tout cela est dans les mains de l’OTAN et donc de sa responsabilité et que l’OTAN est en charge de la guerre. De fait. Obama, Cameron et Sarkozy essaient tous d’échapper a toute responsabilté politique en tant qu’hommes politiques et devant le public simplement en laissant l’OTAN faire la guerre et en se cachant derrière elle pour se protéger.


Article original en anglais (traduit du chinois): http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=24527, le 28 avril 2011.

Traduit de l’anglais par Résistance 71, le 30 Avril 2011.


Mahdi Darius Nazemroaya est un spécialiste du Moyen-Orient et de l’Asie Centrale. Il est chercheur associé à Mondialisation.ca

 

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24593

 

 

 

 

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 01:58

USA, expulsions sur fond de marasme économique

 
 

cartoon_three_apesOn n’en parle plus beaucoup, mais aux Etats Unis les expulsions continuent malgré les malversations révélées par le Foreclosure Gate. C’est un système informatisé qui a permis de signer des contrats d’hypothèques en quantité industrielle, sans bien sûr vérifier aucun dossier puisqu’on partait du principe que le prix des logements allait toujours augmenter et qu’en expulsant les gens on rentrerait largement dans ses frais. La crise subprime est passée par là, et l’endettement du pays commence à se faire un peu trop sentir. Mi avril, ce fut le choc : l’agence de notation Standard & Poor’s a menacé de dégrader la note de la dette US.

 

On a vu que les prix de l’immobilier ont chuté à partir de 2007, à l’inverse des taux d’intérêt qui, eux, ont augmenté, mettant des millions d’américains à la rue. Ainsi, l’investissement moyen réalisé par les américains pour l’achat d’une maison était de 94.000$ en 2010, contre 105.000$ en 2009. Normal les ventes de maisons neuves ont chuté de 17% en février.

Les expulsions continuent, car les banques n’ont toujours pas avoué l’ampleur de leurs déficits, et qu’il faut se payer sur la bête au maximum pour limiter la casse. On avait fin 2010 près de 1,3 millions de saisies pendantes : 19,6% de plus que l’année d’avant, et 352.000 en cours de réalisation, soit 12,7% de plus que l’année d’avant. Près de 19 millions d’habitations étaient vacantes au deuxième trimestre 2010, un tout petit peu plus qu’à la même époque en 2009.

On a des cas d’expulsions complètement limites, comme celle de Catherine Lennon, une grand-mère de l’Etat de New York qui n’a pas payé plusieurs traites de son crédit hypothécaire à la mort de son mari en 2008. Elle a finalement recommencé à payer, mais comme c’était le nom de son mari qui figurait sur le contrat, Fannie Mae a décidé de l’expulser quand même (avec ses enfants et petits enfants qui vivaient là aussi soit 11 personnes au total), menottes aux poignets, par une Swat team, un peu l’équivalent du RAID[1].

Ces expulsions se poursuivent aussi malgré les enquêtes judiciaires sur les machines à signer les contrats issues du système MERS. Par deeringexemple, Bank of America a vu son bénéfice chuter de 36% au premier trimestre 2011 par rapport à l’année d’avant, essentiellement parce qu’elle n’a pas pu saisir autant de maisons qu’elle le voulait dans une vingtaine d’Etats : impossible de prouver que c’est bien elle qui est propriétaire de la maison à saisir, puisque toutes les banques se sont revendus ces contrats.

Dans différents Etats parmi les plus touchés par la crise subprime, comme l’Arizona, le Nevada ou la Californie, les expulsions continuent d’augmenter de mois en mois, de même que les ventes réalisées à la suite d’une expulsion[2]. Même constat plus localement dans de nombreuses villes, où on observe que la crise est toujours là en matière d’expulsions. L’office of the Comtroller of Currency anticipe même une nouvelle augmentation des saisies pour 2011, puisque les suspensions de saisies liées au scandale du foreclosure gate vont prendre fin.

Etrangement, les autorités sont bien en peine de donner un chiffre fiable de ces expulsions. Mais, d’après certains, on n’en serait plus à ce premier trimestre qu’à une saisie pour 191 propriétaires, avec 681.000 propriétés saisies en l’espace de trois mois. Cela représenterait une baisse de 30% par rapport à l’année précédente. Mais comme pour Bank of America, cette baisse est certainement due en tout ou en partie au foreclosure gate. Sans ce scandale, les saisies auraient probablement tourné autour de 900.000.

Au niveau du pays, près de 7 millions de propriétaires seraient en défaut de paiement ou déjà sous le coup d’une procédure d’expulsion.

Et les choses ne vont pas s’arranger avec ce qui se profile ces derniers jours : des coupes drastiques dans les budgets sociaux afin de s’endetter encore plus pour payer les charges courantes.

Toutefois, à force de pression médiatique et juridique[3], les banques sont en train de préparer une espèce de code de bonne conduite en matière de prêts hypothécaires et de saisies immobilières. Histoire de calmer un peu les choses, mais personne n’ira vérifier l’application de ces vœux pieux. Il serait même question de rembourser certains propriétaires expulsés abusivement, mais on se doute qu’il reviendra aux requérants de prouver le dommage… L’autorégulation, y’a que ça de vrai.

haunted_house_foreclosure_political_cartoonPour en revenir aux expulsions et aux délires du foreclosure mess, les difficultés ne sont pas les mêmes dans tous les Etats Unis, et 12 des 50 Etats, comprenant quand-même 40% des américains, ont été envahis de prêts subprime et leurs banlieues deviennent aujourd’hui des déserts. L’Arizona, le Nevada, la Floride ou la Californie sont par exemple bien plus touchés que d’autres.

On pourrait aussi regarder d’autres indicateurs qui montrent la santé économique des Etats Unis. Dans ce pays où le chômage est vu comme une tare, on voit que la durée moyenne du chômage augmente beaucoup ces derniers temps : 45% des chômeurs dépassent les 27 semaines de chômage, contre 42% il y a un an. Ils n’étaient que 31% en 2009, et moins de 20% en 2008. Vu autrement : la durée moyenne de chômage était de 9,4 semaines en 2008, de 15,1 semaines en 2009, de 21,4 semaines en 2010. Il semblerait qu’on dépasse 37 semaines pour ce début 2011. Tout va bien ?

Certains médias applaudissent la « hausse des revenus » et de la consommation, en oubliant de préciser que la -relative- « hausse des revenus » est complètement rognée par l’inflation, et pour les bas revenus, le pouvoir d’achat diminue clairement.

Enfin, l’endettement des ménages US se rapproche de celui du pays, à près de 14.000 milliards de dollars fin 2007. Un ménage US était alors endetté à hauteur de 140% de ses revenus, et il en épargnait 0,2%. Il semble que ce taux d’endettement ait baissé en raison de la contraction des crédits de la part des banques.

 

Les Etats Unis, puissance surendettée

Passée de 10.000 milliards de dollars en septembre 2008[4] à plus de 14.000 milliards deux ans plus tard (14.300 milliards aujourd’hui, pour bank_cartoonun déficit de 1.400 milliards[5], soit 10% du PIB environ[6]), la dette publique US explose de 40 % en deux ans et dépasse le PIB, la richesse produite sur une année. Et sa structure est de plus en plus branlante. Si on ajoute la dette des ménages et des entreprises, la dette US revient à 360% de son PIB, 50.000 milliards de dollars.

Et si on regarde la dette nette des Etats Unis (la différence entre ce qu’ils doivent à l’étranger et ce que les pays étrangers leur doivent), la somme grimpe à 3.600 milliards de dollars entre janvier et septembre 2010 (un quart du PIB) contre 2.540 milliards en 2006 et 1.380 milliards en 2000.

Même si les marchés font mine que tout va bien aux Etats Unis depuis deux ans, et préfèrent s’attaquer à l’Europe, l’agence de notation Standard & Poors a quand même déclaré le 18 avril qu’elle pourrait abaisser la note de la dette US[7], qui est toujours, il faut le dire, classée AAA. Il paraît que c’est sans précédent dans l’histoire du pays, et ça a fait flipper « les marchés »[8], c’est-à-dire les spéculateurs.

La dette US est plus dangereuse que celles de la Grèce ou de l’Irlande, mais fort heureusement le dollar est bas comparé à l’euro. Sinon, ce serait le carnage. L’économiste suisse Myret Zaki considère que « le dollar est devenu la plus grande bulle spéculative de l'histoire ». Elle expliquait qu’à chaque crise spéculative, les Etats Unis renflouent les banques en imprimant des billets sans augmenter la production. Logiquement, le dollar perd de sa valeur à chaque fois. Zaki expliquait encore : « Le pays a besoin de 6 dollars de dette pour produire 1 dollar de richesse. Trouvez-vous réellement que nous sommes là face à une économie saine?»[9].

C’en est au point où un ponte du Trésor US a clairement évoqué « Les risques qu'un défaut de paiement (…) si élevés que tout retard dans le relèvement du plafond de la dette est susceptible d'avoir des conséquences négatives sur les marchés bien avant que ledit défaut se produise réellement ». Ledit plafond est pour l’instant fixé, quand-même, à plus de 14.200 milliards de dollars[10], et il n’en reste plus qu’une petite cinquantaine à perdre pour atteindre ce plafond.  Si le plafond n’est pas relevé, c’est très simple : l’Etat fédéral va se retrouver très rapidement (deux semaines) en défaut de paiement. Autrement dit : ça craint.

Et ce ne sont pas les milliards de dollars injectés par la FED dans l’économie qui vont arranger les choses. Ce qui est appelé « quantitative easing » afin de renflouer l’économie n’est rien d’autre que faire marcher la planche à billets : 600 milliards en 2010, par exemple, basés sur aucune création de richesse, sur rien d’autre que le besoin d’absorber les actifs pourris des banques (Quantitative easing I, soit le rachat de titres pourris à hauteur de 1.750 milliards de dollars) et autres bons du Trésor (Quantitative easing II, qui doit s’arrêter d’ici juin 2011). Total en trois ans : 2.350 milliards de dollars.

national_debt5Bref, pour en revenir au plafond de la dette, les Républicains veulent qu’Obama coupe dans les dépenses sociales avant de le relever, ce qui promet de riches débats au Congrès. Et PIMCO, très important fonds spéculatif qui murmure à l’oreille du gouvernement, aussi.

Sinon, ça ne va pas mieux du côté du PIB US, qui commence à bien ralentir, mais que voulez-vous  tant que les problèmes structurels de chômage et de pauvreté ne sont pas réglés, les Etats Unis sont voués à s’endetter toujours plus. Comme nous d’ailleurs, mais bref.

Une partie de la dette US, transformée en titres de dette portant échéance à 1 an (bills), 2 à 10 ans, (notes), ou plus de 14 ans (bonds), ou d’autres machins comme les TIPS indexés sur l’inflation, soit un peu plus de 8.000 milliards de dollars, est détenue à un peu moins de 50% par des pays étrangers dont des pays asiatiques (Chine, Japon, Taiwan, Hong Kong), mais d’une manière générale les pays étrangers se ruent de moins en moins sur les titres de dette US depuis quelques mois, notamment la Chine.

Autre aspect important : les ventes de titres payables à court terme ralentissent, ce qui montre un scepticisme des marchés. Mi 2010, donc, les bons du Trésor représentant de la dette US étaient détenus à 47 % par des étrangers, à 12% par les ménages US, à 9% par la FED, à 11% par les fonds de pension, et seulement à 3% par des banques commerciales. Au final, c’est donc la FED qui est l’organisme ayant le plus de dette US dans son portefeuille, avec plus de 1.000 milliards de dollars. Ce renversement, quand les étrangers et plus particulièrement la Chine[11] se sont détournés des titres de dette US,  s’est produit en 2010, quand l’Etat a emprunté en masse pour renflouer les banques et autres multinationales de l’automobile etc.

Il n’y a pas que la Chine à être pressée de lâcher ses bons du Trésor : le plus gros fonds spéculatif au monde, PIMCO[12], a déclaré en février SPvouloir se séparer de ses bons du trésor, ce qui fut fait dans la foulée. Avant de redire sa confiance dans la dette US en avril, tout en précisant que l’endettement US était pire que celui de la Grèce. On se disait bien que ce n’était pas normal : PIMCO collabore depuis longtemps à la politique économique US, surtout en ce qui concerne les plans de sortie de crise. En 2010, PIMCO a réclamé la « nationalisation complète » du système de financement des prêts hypothécaires, c’est-à-dire de Fannie Mae et Freddie Mac, qui étaient bourrés d’actifs pourris.

Comme les étrangers et les spéculateurs n’en voulaient plus parce qu’ils étaient trop risqués à court comme à long terme, c’est aux ménages US qu’on a refilé ces titres pourris. Et à la FED, par ailleurs mal barrée avec un tiers de son portefeuille constitué de bons du Trésor (presque des titres pourris, pour plus de 776 milliards de dollars), et près de la moitié constitué de titres pourris détenus par des entreprises aidées par l’Etat, c’est-à-dire des banques, et ces titres sont donc nos bons vieux CDO, CDS et compagnie (plus de 900 milliards fin 2009)[13]. Cependant, la FED a prévenu qu’elle arrêterait le rachat de bons du trésor en juin 2011… Fin de la planche à billets ? Pas sûr, certains anticipent un Quantitative easing III… Les agences financières fédérales détenaient fin 2010 pour plus de 5.100 milliards de dollars de prêts hypothécaires, dont une partie sera difficile à recouvrir.

Ca, c’était pour l’Etat fédéral. Quand on regarde du côté de certains Etats, le tableau n’est pas plus rassurant. La Californie par exemple, qui représente l’équivalent de la 7e puissance du monde, est endettée à 90% de son PIB.

Il est également possible, au vu des ‘évolutions’ depuis la crise, que « les marchés » tentent d’éviter une faillite des Etats-Unis, parce qu’elle entrainerait un mécanisme d’appauvrissement de tous les détenteurs de dette US, encore fort nombreux en dehors des Etats Unis. Mais, cette option ne tiendrait pas longtemps, car les Etats Unis risquent de devoir emprunter à des taux toujours plus importants, ce qui fait que le risque de cessation de paiement deviendra prégnant de plus en plus tôt dans l’année. On observe d’ailleurs que la défiance des « marchés » commence, avec une hausse de 16% du prix des CDS portant échéance à 5 ans sur la dette US le 20 avril, et 35% d’augmentation entre le 6 et le 20 avril, avant même l’annonce de Standard & Poor’s. Les CDS, ce sont ces contrats d’assurance en cas de défaillance du prêteur. S’ils augmentent c’est que les spéculateurs parient sur la baisse du dollar et les difficultés des Etats Unis à rembourser leur dette.

US_DebtOn pourrait aussi parler de la balance commerciale de plus en plus déficitaire des Etats-Unis : moins 40 milliards en octobre 2010, moins 46 milliards en mars 2011, essentiellement à cause du déficit avec la Chine[14]. A tel point que Poutine se fiche carrément d’eux.

Une chose est sûre en tout cas : le deal est de diminuer au maximum toutes les dépenses sociales, de baisser les impôts de riches en augmentant ceux qui pèsent sur tout le monde, et de continuer à augmenter le budget de la Défense, comme ça a toujours été le cas aux Etats Unis. C’est ce qui est arrivé in extremis lors du vote du budget le 8 avril: moins 37,8 milliards dans le budget 2011 (c’est mieux que rien), et 4.000 milliards sur 10 ans

Pour conclure avec ce chapitre sur la dette, il faut ajouter que malgré tous les indicateurs catastrophiques concernant les Etats Unis, ces messieurs les banquiers continuent à se mettre la tête dans le sable. Jean Claude Trichet, patron de la BCE, s’est ainsi déclaré « convaincu que les Etats-Unis vont assainir leur situation budgétaire », ajoutant, quand-même, que la dette était une question sérieuse, mais comme partout en somme. Le secrétaire US au Trésor, l’inénarrable Geithner, s’est quant à lui dit « sûr » que les Etats Unis pourront faire face, notamment grâce au « taux sous-jacent de croissance [qui] est considérablement plus fort que celui de n'importe quelle grande économie ».

Rappelons que ce sont les mêmes qui n’avaient rien vu venir à la crise subprime avant la faillite de Lehman Brother.

 

La santé des banques US en question

On n’a pas non plus évoqué l’ampleur de la dette des banques, le gouffre des subprime et dérivés. Car oui, les banques affichent des usa_manufactures_debtbénéfices : la preuve, elles rémunèrent très bien leurs traders[15] et même leurs actionnaires, cette année. Comme s’il n’y avait jamais eu de crise, en somme.

Arrêtons le LSD deux minutes, et reprenons.

1.      Les banques se sont mises à faire des crédits hypothécaires à n’importe qui parce que ça gonflait leur bilan.

2.      Dans les années 90, elles se sont mises à transformer ces prêts, donc des dettes, en produits dérivés, comme les CDS[16], les CDO[17] etc. qui sont en fait de simples contrats d’assurance sur ladite dette, sont hors bilan et échappent donc à la régulation[18]. On n’a donc pas moyen de connaître leur ampleur, d’autant que ces dérivés ont été revendus moult et moult fois.

3.      Il a fallu donner des milliards aux banques parce que quand les prix de l’immobilier se sont effondrés, elles se sont retrouvées à sec.

4.      Elles ont remboursé en grande partie, affichent des bénéfices, et font comme si tous les produits dérivés toxiques avaient disparu comme par enchantement. Rappelons que leur montant s’élevait à plus de 660.000 milliards de dollars en 2008, pour un PIB mondial d’environ 60.000 milliards.

Officiellement, « les banques américaines se sont refait une santé », comme, d’ailleurs, les banques européennes. Toutes affichent des bénéfices, de gros bonus, bref tout va bien, il n’y a plus de titres pourris nulle part. Paradoxalement, une partie de ces banques sont en trop mauvaise santé pour payer des impôts, semble-t-il. En 2010, Citigroup ou Wells Fargo[19] n’ont pas payé un seul dollar d’impôts, mais Bank of America a fait encore mieux : elle s’est fait rembourser 1,9 milliard de dollars de la part du fisc. Pourquoi ? Elle a affiché ses pertes aux Etats-Unis qui, pour l’aider, lui font un petit versement.

Certes, les Etats  ont racheté une partie de ces titres pourris, une autre a été revendue à des fonds de pension et autres. Certes, les banques ont trouvé un nouvel eldorado dans la spéculation sur les dettes souveraines -toutefois ce système reste très proche des subprime et est donc très risqué.

triple_AAA_USA_2011Mais quand on pense au gouffre financier crée par la chute des junk bonds, ces titres pourris que toutes les banques se sont refilé (600.000 milliards de dollars en 2008), on comprend mal comment la dette pourrait déjà être apurée. Ces titres invendables, ils sont où ?

Prenons simplement le cas de l’Irlande, dont les banques nationalisées ont trop spéculé sur les titres pourris : tous les ans, lesdites banques rallongent la facture pour l’Etat de quelques milliards, ce qui plombe toujours davantage les comptes nationaux[20]. Pourquoi n’ont-ils pas annoncé la note tout de suite ?

Pour ne pas faire peur aux contribuables qui doivent la renflouer. Et où étaient planquées ces dettes depuis 2008 ?  Dans les paradis fiscaux, bien sûr[21]. Chez nous, la Société générale a ainsi rapatrié en France « 35 milliards » (mais peut-être bien plus) d’actifs pourris qui étaient logés « dans différentes localités », dont très probablement quelques paradis fiscaux, puisqu’elle y détenait 40 filiales. Accessoirement, en 2010 la Soc Gen n’a pas payé d’impôts : elle a reçu 1,1 milliard de la part de l’Etat. Pourquoi ? Pertes de l’affaire Kerviel, rapatriement des pertes dans Inter Europe Conseil, et bénéfices potentiels dans les paradis fiscaux. Pourquoi Inter Europe Conseil est-il basé en France ? Parce que c’est le meilleur régime fiscal en cas de pertes.

Les banques sont en effet des pros pour masquer les pertes. Goldman Sachs n’a-t-elle pas conseillé Athènes pour planquer son déficit aux instances européennes ?

En matière de rapatriement des pertes, Citigroup vient d’annoncer qu’elle va se débarrasser de 12,7 milliards de dollars d’actifs pourris. Où étaient-ils planqués, on ne le précise évidemment pas dans la dépêche de Reuters. On sait aussi que l’assureur AIG, avait créé des dizaines de sociétés off shore pour gérer des transactions non publiées dans la comptabilité et les des yeux des contrôleurs éventuels et des agences de notation qui devaient la noter AAA. Lehman Brother, quant à elle, avait carrément son siège dans le Delaware, où personne ne vérifie la comptabilité.

Les banques US font la même chose : 83 des 100 plus grandes compagnies US cotées en bourse possèdent des filiales dans les paradis usa_debt_chinafiscaux. Quatre ont même plus de 100 filiales : Morgan Stanley, obligée de se vendre en 2008 car plombée à mort, Citigroup, Bank of America et News Corp. Citigroup aurait même eu en 2007 par moins de 427 succursales dans ces « tax haven »[22], Morgan Stanley 273, Bank of America 152 et News Corp 115. Les trois première sont pourtant reçu 700 milliards de dollars d’aides de l’Etat. Goldman Sachs n’en aurait que 29, JP morgan Chase 50, Wachovia 59, Lehman 57, AIG 18.

Ainsi, on a découvert il y a un an que pas moins de 18 grandes banques US, dont JP Morgan Chase, Goldman Sachs, Morgan Stanley, Bank of America ou Citigroup, avaient dissimulé une partie de leurs dettes juste avant la publication des comptes. Quelle part de leurs dettes aurait été planquée ? 42% à chaque trimestre… Qu’on se rassure : la pratique n’a rien d’illégal !

C’est ainsi qu’en 2011, JP Morgan affiche un bénéfice en augmentation de 67% (et un revenu net de 5,5 milliards de dollars au premier trimestre 2011[23]) et multiplie par cinq les dividendes versés aux actionnaires, soit 25 cents par action, ce qui revient à dépenser 3,1 milliard de dollars. La banque a aussi décidé de procéder à des rachats d’actions à hauteur de 15 milliards en quelques années. Pourtant, les spéculateurs estiment que les titres hypothécaires pourris devraient être refinancés à hauteur de 11,2 milliards de dollars d’ici peu.

Soyons honnêtes, les banques osent afficher une baisse de leurs bénéfices, mais des bénéfices tout de même, à l’image de Morgan Stanley, dont le bénéfice net diminue de 48% au premier trimestre (au final 736 millions de dollars de bénef), quand son chiffre d’affaires diminue de 16% sur un an (7,6 milliards de dollars). Idem pour Citigroup  banque qui avait touché 45 milliards du gouvernement US: 3 milliards de bénef au premier trimestre, 32% de moins que l’année dernière. Mais peut-être que la banque paiera quelques dollars d’impôts cette année.

Goldman, qui s’était fait plus de 12 milliards de dollars en 2009, a aussi vu son bénéfice chuter au premier trimestre (moins 72%, soit 908 millions de dollars), mais c’est parce qu’elle a injecté ses gains dans les dividendes aux actionnaires (1,64 milliard sont allés directement dans le holding de Warren Buffet, Berkshire Hathaway afin de racheter des titres). Mais, la FED limite l’augmentation des dividendes à quelques cents. Quant au chiffre d’affaires, il est de près de 12 milliards de dollars sur un an, soit une baisse de 7%. Bref, des chiffres qui ne veulent rien dire, qui reflètent seulement la réalité qu’on veut bien nous donner à voir. Comment les banques auraient-elles épongé en deux ans les désastres de la crise subprime ?

Et quand on voit des chiffres d’affaires aussi bas, on se demande comment lesdites banques ont fait pour s’engager sur des sommes aussi astronomiques en matière d’actifs pourris.

aig_cartoonEn décembre 2010, l’Etat de New York a accusé le cabinet d’audit Ernst & Young d’avoir aidé Lehman Brothers à dissimuler une partie de ses titres pourris et cela durant sept ans, jusqu’au dépôt de bilan en septembre 2008. On parle de « dizaines de milliards de titres financiers liés au marché du crédit, afin de tromper le grand public sur l'état réel de ses liquidités ». Le système était très simple : le temps de faire les comptes trimestriels, on prête un tas d’actifs pourris (de la dette pure, en fait), à un autre établissement.

La question est : combien de temps ce petit jeu va-t-il durer ? Et, si les banques vont aussi bien, pourquoi ont-elles pompé autant d’argent public ?

Aux Etats Unis, c’est la FED qui fait office de bad bank, ces structures qui rachètent ces titres pourris à tour de bras pour délester les banques, avec l’argent du contribuable.

Quant aux banques US, elles sont très engagées sur les dettes souveraines, notamment celles de l’Angleterre (506 milliards d’euros), de l’Irlande (65 milliards d’euros), de la France (180 milliards), des Pays Bas (98 milliards) et de l’Allemagne (157 milliards). Pour ces dettes, qu’on se rassure : le Fmi veille à ce que les banques soient bien remboursées, et avec intérêts.

Il est quasiment impossible aujourd’hui de savoir à quel point les banques sont endettées, pour plusieurs raisons : les paradis fiscaux, les modifications des normes comptables[24], le saucissonnage des comptabilités, la surévaluation des actifs pourris, le shadow banking[25] en font partie. Il faut aussi savoir que les titres pourris ne sont pas comptés comme de la dette, ou du passif, mais comme des actifs, largement surévalués.

On sait qu’une partie de la bonne santé financière des banques est due au changement des normes comptables US en 2008, quand on s’est dit qu’il fallait donner un petit coup de fouet à la valeur des actifs dépréciés à cause de la crise.

Au tout début de la crise en 2008, Natixis considérait que le secteur financier US était endetté à hauteur de 120% du PIB. En 2009, 44,7% coletoon____aig_high20090319112209des banques ayant plus de 10 milliards de fonds perdaient de l’argent. Fin 2010, l’ensemble des « grandes institutions financières » détenaient pour 4.584 milliards de dollars de prêts hypothécaires. Pas tous pourris, certes, mais certainement pas tous recouvrables notamment à cause des fraudes du foreclosure gate. Mais tout cela n’est pas grave : on permet aux banques, comme ce fut le cas pour Lehman Brothers, d’avoir un ratio d’endettement proche de 1 pour 30, c’est-à-dire que pour un dollar de fonds propres et d’actifs récupérables à court termes, les banques peuvent engager 30 dollars. Too big to fail

C’est le principe de l’effet de levier[26], de la vente à découvert[27], qui permettent de gagner le gros lot en spéculant à court terme et sans mise de fonds ou presque. Dans le cas d’un rachat d’entreprise, il s’agira d’en tirer un maximum de bénéfice en un minimum de temps, et de revendre le tout. C’est de cette manière que les fonds spéculatifs foutent le bordel partout. Dans le cas des dettes souveraines, les fonds spéculatifs etc. peuvent acheter des titres en prévoyant de les revendre 6 mois plus tard, encaissant au passage une plus value sans avoir l’argent au moment de l’achat. Ce système amplifie encore la spéculation.

Et en ce qui concerne les prêts douteux  des banques US, ils ont augmenté de 149% en un an et dépassent pour 163 grandes banques (2% des banques US) le capital disponible, alors que c’était le cas pour seulement 13 établissements l’année d’avant. Et selon la FDIC sept banques sur dix étaient moins aptes à assumer des pertes que l’année dernière.

Quant aux produits dérivés de prêts hypothécaires et autres CDS, l’office of the comptroller of the currency estimait qu’ils s’élevaient au premier trimestre 2010 à 210.000 milliards de dollars. Une paille. Goldman Sachs détient ainsi six fois plus de produits dérivés qu’elle n’a de capital. C’est mieux qu’il y a deux ans, mais ça reste risqué. Dans le même temps, les prêts les plus sûrs (prêts aux commerces et industrie) se sont contractés de 20%, davantage que tous les autres types de prêts.

Au 20 avril, les banques commerciales US affichaient encore un passif de près de 11.000 milliards de dollars, pour des actifs s’élevant 12.158 milliards, d’après la FED, soit 1.400 milliards de boni. Mais rien ne nous garantit qu’il n’y a pas des pertes bien plus importantes dissimulées quelque part.

 

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Au final, on en conclut que pour que la spéculation continue, on a évité soigneusement de regarder les comptes des banques, de mettre les choses à plat. On a au contraire tout fait pour qu’elles continuent à s’endetter comme avant avec des produits à risques dont on ignore l’ampleur. Ce n’est certes pas comme les Etats, auxquels on interdit un endettement aussi profond et auxquels on réclame des comptes non bidonnés.

Vu l’opacité du système bancaire US, les choses peuvent continuer comme ça jusqu’à ce qu’une nouvelle crise survienne. Un défaut de liquidités, une augmentation brutale des taux d’intérêts, la fin des perfusions de fric pourraient bien nous y amener. Car, il est à peu près certain que le gouvernement US n’a aucune intention de réfréner la spéculation boursière[28], devenue le principal revenu des banques, y compris des banques dites de dépôt.

imagesLes poursuites judiciaires pour comptabilités trafiquées, l’incompétence des contrôleurs (pensons à l’affaire Madoff et ces contrôleurs qui n’ont jamais rien vu, à la crise subrpime que la FED n’a pas vu venir), l’absence de régulation, le fait que les CDO et CDS sont hors bilan, et le fait qu’ils continuent à être un objet hautement spéculatif, ne permettent pas de faire confiance aux banques quand elles donnent leurs résultats. Cela vaut pour les Etats-Unis comme pour l’Europe. Paradoxe de la croissance financière, basée sur l’endettement…

Mais, quand on regarde les différents paramètres « évoluer » depuis la crise, on n’est pas rassuré. Les indices de bonne santé sont en fait peu crédibles face à ceux qui pointent un gros problème. Et qui paiera quand ce problème deviendra tellement évident qu’il nous explosera à la figure, comme la crise subprime qui était prévisible dès 2007 voire avant ?

 

 


[1] Apparemment, il y avait sur place 25 voitures de police, la SWAT team et des policiers normaux. Sept personnes ont été arrêtées, dont un voisin de 70 ans toujours en pyjama.

[2] . Ces ventes à la suite de saisies seraient 26% du total de ventes en 2010, et 29% en 2009, car elles seraient 30% moins chères que les autres. Cela donne une idée de la situation dans laquelle on met les expulsés.

[3] Dans l’Illinois, par exemple, la Cour Suprême a mis en place un comité chargé de simplifier les procédures judiciaires dans le cadre du foreclosure mess, tant les litiges s’annoncent nombreux sur les 70.000 saisies en attente dans l’Etat. Les procureurs des 50 Etats US sont en train de mener des procédures dans le cadre du foreclosure gate, mais bien sur les banques tentent d’obtenir des règlements à l’amiable.

[4] Elle était de 5.600 milliards en 2001 quand Bush est arrivé au pouvoir, puis à 8.200 milliards à la fin de son mandat. Après, la crise est arrivée. Grâce notamment à 350 milliards d’euros de réductions d’impôts aux riches sur 10 ans et aux guerres en Irak et en Afghanistan.

[5] Ledit déficit s’élevait à moins de 2% du PIB en 2007, avant le plan de sauvetage des banques, pour arriver à 10% début 2009.

[6]Il devrait encore augmenter de 10,6% en 2011 d’après Obama.

[7] Mais le Japon y est passé aussi le 27 avril, juste après son tsunami.

[8] Moins 2,7% pour le CAC 40moins 1% environ pour le Dow Jones ou le Nasdaq le jour de l’annonce de S & P, mais qu’on se rassure, les bourses sont reparties très vite à la hausse.

[9] Dons son livre « La fin du dollar», elle écrit « Pour produire 14.000 milliards de revenu national (PIB), les Etats-Unis ont généré plus de 50.000 milliards de dette totale, qui leur coûte 4.000 milliards d’intérêts par an ». Sur la notation de la dette US par les agences : « La croissance économique à l’américaine est un acte de volonté qui consiste à émettre de la dette de qualité hautement spéculative, et de convaincre le monde qu’elle a une valeur AAA ». On peut alors se demander ce que peut bien valoir le dollar, mais vu qu’il n’est plus rattaché à l’or ni à rien du tout en fait, et vu l’état des finances US, on comprend que ça doit être très proche de zéro. Depuis la création de la FED et du système du dollar collé à l’or en 1913, ledit dollar aurait perdu 97% de sa valeur par rapport à une once d’or. Quand le dollar baisse, la valeur refuge devient l’or, ce qui accélère encore le processus,e t aujourd’hui l’or se porte très bien, à 1.500 dollars l’once, contre 830$ en 2007, autour de 1.000$ en 2009 et 1.420 début 2011.

[10] Fin 2010, le PIB US était de 14.800 milliards environ. Les Etats Unis sont donc endettés à 98% du PIB en ce qui concerne la dette publique fédérale. On en parle même pas de la dette privée, ni de la dette des Etats US.

[11] La Chine et la Russie ont même décidé de payer leurs transactions en roubles et en renminbi au lieu du dollar afin de contrebalancer le poids du dollar dans les échanges mondiaux. Ca fait autant de dollars en circulation en moins. Et la Russie a transformé une partie de ses réserves en renminbi chinois au lieu des dollars depuis 2009, faisant diminuer de 40% la part du dollar dans ses réserves. Le Venezuela ou le Koweit facturent leur pétrole en euros, vieille revendication de Saddam et Chirac, qui payait notre pétrole en Francs.

iv853755324MsoFootnoteText"> [12] Créé en 1971 par son chef actuel, Bill Gross, il gérait en décembre 2010 plus de 1.240 milliards de dollars d’actifs. Le chef des investissements, Neel Kashkari, a été conseiller d’Henry Paulson au Trésor de 2006 à 2009, quand on a permis toutes les dérégulations qui ont mené à la crise, et avait été auparavant vice président de Goldman Sachs à San Francisco. Chez PIMCO, celle qui est responsable des rachats de titres de prêts hypothécaires est une ancienne de Freddie Mac où elle était en charge, justement, de ces produits, et également ancienne de Fannie Mar où elle dirigeait la stratégie de gestion du portefeuille. D’autres viennent de KPMG, Morgan Stanley, UBS, Salomon Brothers ou Lehmann Brothers, Bear Sterns…

[13] Précisons que lesdits bons du trésor ont été rachetés en partie aux banques, qui les avaient achetés grâce à l’argent prêté par la FED a des taux inférieurs à l’inflation.

[14] Du coup les Etats Unis veulent mettre en place un système pour limiter le déséquilibre en contenant la croissance chinoise (déjà sous estimée).

[15] Par exemple, Goldman Sachs a reversé la moitié de son 1,4 milliard d’euros de bénéfice en 2010 à ses traders. En 2009, pour 12 milliards de bénéfices, elle en a versé… 16 à ses traders et employés. L’année d’avant, c’était encore mieux : avec 2 milliards de bénéfice, elle en a versé près de 11 à ses traders et employés. En 2011, Lloyd Blankfein, pdg de Goldman, a multiplié son salaire par 14… Comment se fait-il que les bonus dépassent les bénéfices ? Réponse du procureur général de New York : "Il n'y a pas de logique ou d'explications claires à la façon dont les banques rémunèrent et récompensent leurs salariés (…) Un examen des chiffres même rapide montre que dans cette période économique difficile, les indemnités des salariés des banques sont devenus déconnectées de leurs résultats financiers". On croit rêver, mais non.

[16] "Credit Default Sawps", produits dérivés servant d'assurance en cas de défaut de paiement d'un émetteur d'obligations. L’assureur AIG en a vendu des tonnes. L’acheteur d’un CDO (titre lié à un crédit hypothécaire ou autre) peut aussi acheter une assurance en cas de défaillance du débiteur : le CDS vendu par AIG, par exemple. L’acheteur lui verse une mensualité (ou tous les trimestres, tous les ans…) pour l’assurance, et si le créancier fait défaut, AIG doit rembourser la totalité du prêt. Mais en fait, tout le monde pouvait acheter des CDS, même sans avoir de CDO, ce qui revenait à parier à la baisse sur les CDO. Et AIG n’avait pas l’argent pour rembourser. Malgré cela, le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, a déclaré récemment que « Les CDS sont utiles pour les marchés financiers et l'économie ». (..)

 

mafalda_thumb

http://dondevamos.canalblog.com/archives/2011/05/03/21035350.html

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:58

 

 

 

 

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La suite ICI

 

A écouter jusqu'à la fin

 

http://panier-de-crabes.over-blog.com/article-creation-monetaire-et-tirage-au-sort-de-nos-dirigeants-par-etienne-chouard-72899392.html

 

 

 

 


 


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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:51
http://www.voyageegypte.org/image/Cairo/k_31_Voyage_Egypte_VoyageEgypte_Voyage_en_Egypte.jpg
L’Egypte remet de l’ordre au Proche-Orient

Par M. K. Bhadrakumar
Asia Times Online, le 3 mai 2011

article original : "Egypt shakes up Middle Eastern order"

 

 

La thèse consistait juste à avancer que le lourd héritage du printemps arabe sera le réveil du monstre brutal du sectarisme au Proche-Orient musulman. Les conflits sectaires, était-il prophétisé, conduiraient à une confrontation entre les Sunnites et les Chiites, impliquant l’Arabie Saoudite et l’Iran.


Ce spectre a aidé à détourner momentanément l’attention de la menace existentielle que pose le printemps arabe aux régimes autoritaires du Proche-Orient. Il a également aidé les Etats-Unis à distraire la rue arabe pendant qu’une intervention occidentale se déroule dans un autre pays musulman, riche en pétrole, et à réinventer une stratégie d’isolement pour l’Iran. Plus important, cet argument a fourni à l’administration de Barack Obama, à Washington, de quoi masquer l’échec total du processus de paix au Proche-Orient.

Le printemps arabe est pour de vrai

Cependant, Riyad et Washington n’avaient pas pris en compte que dans l’ombre des pyramides égyptiennes le Sphinx s’agitait, exposant sa vision de la réorganisation radicale de l’ordre établi au Proche-Orient. Le gouvernement provisoire entre les groupes palestiniens, négocié par la « nouvelle Egypte » en collaboration tacite avec l’Iran et la Syrie, menace de devenir le leitmotiv du printemps arabe.

En principe, l’Arabie Saoudite devrait célébrer l’unité que ses frères palestiniens forgent à un moment historique, mais, à la place, elle est figée dans le silence. Le Président Obama a rapidement ajourné son discours « historique » sur la politique au Proche-Orient, programmé à l’origine cette semaine, afin de lire dans le marc de café.

Telles que sont les choses, les factions rivales palestiniennes, le Fatah et le Hamas, signeront un accord au Caire ce mercredi, en vue de former un gouvernement provisoire qui conduira à de nouvelles élections au sein d’un accord de réconciliation négocié par le commandement militaire égyptien. Cet accord prévoit un gouvernement provisoire constitué de [personnalités] « neutres » et approuvé par les factions rivales, lequel préparera les élections dans les douze mois, afin de former un gouvernement « d’unité » [nationale].

Cet accord a apparemment trouvé une façon de contourner les cinq points de friction qui empêchaient jusqu’à présent l’unité politique entre Gaza et la Cisjordanie – une date pour les élections, un organisme acceptable qui supervisera le scrutin, la formation d’un gouvernement d’unité, la reprise des pourparlers sur la réforme de l’OLP et les questions de sécurité.

Les élections présidentielles et législatives se tiendront simultanément et le Fatah et le Hamas formeront [ensemble] une commission pour les surveiller.

Le gouvernement d’unité devrait inclure des technocrates et sera dirigé par un Premier ministre qui sera acceptable à la fois pour le Fatah et pour le Hamas. Les prisonniers politiques à Gaza et en Cisjordanie seront libérés et un programme de « réconciliation sociale » sera initié. La réforme de l’OLP était une exigence clé du Hamas, que le Fatah accepte désormais. Une commission intérimaire dirigera l’OLP jusqu’à ce que celle-ci soit « réformée » et ses décisions seront exécutoires. Les questions de sécurité, un autre point délicat, devraient également être résolues par une commission conjointe du Fatah et du Hamas.

Il est inutile de dire qu’il est trop tôt pour exprimer l’optimisme. Mais, ainsi que Massimo Calabresi l’a écrit dans Time Magazine, « Le mariage le plus important de la semaine a eu lieu en Palestine, pas à Londres. Il est vrai que les chances d’une relation durable entre les dirigeants internationalement reconnus des Palestiniens, le Fatah, et le groupe internationalement désigné comme terroriste, le Hamas, ne sont pas très grandes – on ne sait pas très bien [à ce stade] si cette union sera véritablement consommée. Mais même un petit flirt a le potentiel de retourner les affaires arabo-israéliennes, d’affecter les intérêts étasuniens au Proche-Orient et de jouer un rôle dans l’élection [présidentielle américaine] de 2012 ».

Le Sphinx s’agite

Le soulèvement au Proche-Orient a fourni la toile de fond nécessaire à cette réconciliation et il est évident que quelque chose a changé dans la situation d’ensemble. Le Fatah et le Hamas ont tous deux compris la nécessité d’être réceptifs à l’opinion publique qui privilégie l’unité palestinienne. L’Autorité Nationale Palestinienne (ANP) du Président Mahmoud Abbas, en particulier, a vu l’imminence d’une foule de jeunes gens en Cisjordanie empruntant les slogans de la révolution égyptienne pour exiger l’unité palestinienne.

Le 17 février, Obama a exercé une forte pression sur Abbas, durant un appel téléphonique de 55 minutes, pour qu’il retire sa résolution à l’Assemblée Générale des Nations-Unies exigeant qu’Israël stoppe ses activités de colonisation. Obama a dit que cette mesure compromettait les 475 millions de dollars d’aide américaine à l’ANP. Mais cela n’a pas dissuadé Abbas et, dans une interview qui a donnée à Newsweek dans la foulée, il a violemment critiqué la vulnérabilité et l’impuissance de la politique d’Obama.

Quant au Hamas, pour le dire simplement, les développements en Syrie sont extrêmement préoccupants. En même temps, il place sa confiance dans la « nouvelle Egypte ». Un dirigeant du Hamas de premier plan, Ezzat al-Rashq, a déclaré à l’agence de presse allemande, Deutsche Presse-Agentur, « L’effondrement du régime de Moubarak a replacé l’Egypte au cœur de la région et ravivé l’esprit régional qui aide la réconciliation palestinienne à se produire. »

Dans un geste qui était beaucoup plus que symbolique, les dirigeants du Hamas ont été reçus au ministère égyptien des affaires étrangères, plutôt que dans les « maisons sûres » des services secrets – comme c’était l’habitude durant le régime d’Hosni Moubarak. Le chef d’Etat intérimaire égyptien, le Maréchal Mohamed Tantawi (qui est également le chef du Conseil Suprême des Forces Armées) a reçu les dirigeants du Hamas [en personne]. Parmi eux, Taher Nounou aurait dit, « Lorsque j’ai été invité à cette réunion au ministère des affaires étrangères, c’était quelque chose de différent et c’est de là que cet accord est né ».

Le ministre égyptien des affaires étrangères, Nabil el-Araby, a dit aux dirigeants palestiniens qu’il ne voulait pas parler du « processus de paix » mais qu’il voulait à la place parler « de la paix ». De façon assez évidente, la thèse révisionniste selon laquelle l’héritage légitime – ou la « nouvelle grande partie » - du printemps arabe, serait une guerre des Sunnites contre les Chiites, ne s’applique pas à l’Egypte. Le réchauffement simultané de l’Egypte vis-à-vis de l’Iran (chiite) et du Hamas (sunnite) représente un changement tectonique indéniablement « séculier » : il traverse le grand schisme sectaire du monde de l’Islam et il est à des lieues de la géopolitique archaïque construite autour de « l’isolement » de l’Iran dans la région que l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis espéraient perpétuer.

Fini le bon toutou…

Ce qui devient visible est que l’Egypte est en train de reconquérir l’influence régionale qu’elle a abjectement abandonnée lorsqu’elle est devenue le caniche des Etats-Unis et la collaboratrice d’Israël, après le traité de paix de 1979. Le porte-parole du ministère des affaires étrangères a déclaré au New York Times, « Nous ouvrons une nouvelle page. L’Egypte retrouve le rôle dont elle avait autrefois abdiqué ».

La profondeur du changement de la politique égyptienne est que l’armée conduit ce processus en comprenant parfaitement que c’est également le souhait collectif de la société égyptienne, tant de ses élites et de ses professionnels que de la classe ouvrière, et tant des laïcs que des masses musulmanes pratiquantes. Même la communauté stratégique, en tant que praticiens de la realpolitik, se sent captivée qu’une voie indépendante octroie de la flexibilité aux politiques égyptiennes et gagne le respect pour le pays, en tant que puissance régionale, lorsque le Caire s’exprime ou agit.

Le New York Times a fait remarquer que « Les changements en Egypte modifieront probablement l’équilibre du pouvoir dans la région, en permettant à l’Iran d’accéder à nouveau à un ancien ennemi implacable et en créant de la distance entre elle-même et Israël ». L’information relative à l’accord entre le Fatah et le Hamas était à peine connue que Téhéran a tout fait pour lui donner un écho favorable. Le ministre iranien des affaires étrangères, Ali Akhbar Salehi, a déclaré que cet accord est la « première grande réalisation de la grande nation égyptienne sur la scène internationale ».

Téhéran estime que la direction égyptienne cherche à obtenir un levier sur Israël. L’Egypte semble s’être coordonnée avec l’Iran dans les efforts visant à amener le Fatah et le Hamas à se réconcilier. Selon l’analyste spécialiste du Proche-Orient du think tank étasunien Stratfor, le soutien de Téhéran à cet accord et le fait que le Hamas ait son siège à Damas impliquent que « la Syrie a également décidé de permettre à la réconciliation d’aboutir ».

Le rapprochement entre l’Egypte et l’Iran est certainement monté en puissance. D’abord, en accordant l’autorisation sans précédent, en février, à deux navires de guerre iraniens (sans tenir compte des protestations étasuniennes et israéliennes) d’emprunter le Canal de Suez, le Caire a manœuvré intentionnellement et, dès le début du mois d’avril, le ministre égyptien des affaires étrangères cherchait déjà à établir des liens diplomatiques plus étroits avec l’Iran.

Les pires craintes d’Israël quant à la signification de la révolution égyptienne semblent se réaliser.

La dernière annonce de l’Egypte, dans le sillage de l’accord Fatah/Hamas, qu’elle réouvrira de façon permanente le passage frontalier de Rafah avec Gaza, a sonné l’alarme en Israël. (Une équipe de sécurité égyptienne se prépare à visiter Gaza.) Vendredi dernier, un haut-fonctionnaire israélien, dont le nom n’a pas été divulgué, a dit au Wall Street Journal que les récents développements en Egypte pourraient affecter la « sécurité d’Israël à un niveau stratégique ». Le chef d’état-major des forces armées égyptiennes, le Général Sami Anan, a mis en garde sur-le-champ Israël de ne pas interférer avec le plan du Caire d’ouvrir le passage frontalier de Rafah avec Gaza, disant que ce n’était pas un sujet d’inquiétude pour Israël.

Une fois encore, la décision des dirigeants militaires égyptiens concernant Rafah reflète le souhait collectif de l’opinion publique intérieure qui s’identifie aux souffrances et aux privations rencontrées par le peuple de Gaza. (Un sondage récent du Pew Research Center, basé aux USA, montre que 54% des Egyptiens veulent que le traité de paix entre l’Egypte et Israël soit annulé.) Dans ces circonstances, ce qui préoccupera le plus Israël (et les Etats-Unis) sera de savoir si l’accord surprise entre le Fath et le Hamas négocié par l’Egypte est lié d’une façon ou d’une autre au plan palestinien de pousser l’assemblée générale des Nations-Unies, à New York en septembre prochain, à reconnaître un Etat palestinien en Cisjordanie et à Gaza.

Une telle appréhension n’est pas injustifiée. La semaine dernière, le Wall Street Journal faisait le commentaire suivant : « Au cours des deux mois et un peu plus que […] Moubarak a abdiqué […] l’Egypte a tendu le bras à l’Iran, a remis en cause le prix d’un contrat d’exportation de gaz naturel qui est crucial pour les besoins énergétiques d’Israël et a remporté une victoire diplomatique majeure avec le Hamas ».

Pour s’en assurer, la réaction israélienne à l’accord Fatah/Hamas a été particulièrement vive. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré : « L’Autorité Palestinienne doit choisir entre la paix avec Israël ou la paix avec le Hamas. Elle ne peut pas avoir les deux, parce que le Hamas a pour objectif la destruction de l’Etat d’Israël et ils le disent ouvertement ». Un groupe de parlementaires américains a également mis en garde contre le plan de réconciliation. La présidente de la commission aux affaires étrangères de la Chambre des Représentants étasunienne, Ileana Ros-Lehtinen, a déclaré que l’argent des contribuables américains ne peut servir à financer des terroristes qui menacent les Etats-Unis et son allié Israël. On dit que Netanyahou aurait approuvé ce point de vue.

Toutefois, Obama garde ses pensées pour lui-même. Il est visible que tandis que le printemps arabe ne montre aucune trace « d’anti-américanisme » en tant que tel, les nouveaux régimes qui succèderont seront très certainement à l’écoute des souhaits et des aspirations populaires, et cela affaiblira les stratégies des Etats-Unis dans cette région.

Au strict minimum, ainsi que Helena Cobban, auteure et experte de longue date sur cette région, l’a publié sur son blog, « La règle générale qui se confirme dans cette région est que ce type d’accords sordides passés autrefois en coulisses avec Israël par des régimes, comme celui de Moubarak, ceux des monarchies jordaniennes successives ou autres – c’est-à-dire, des arrangements pour réprimer les mouvements palestiniens qui vont bien au-delà des conditions officielles des traités de paix – sont devenus considérablement plus difficiles à tenir pour ces partis arabes, étant donné l’émergence de mouvements forts qui auraient dû se manifester depuis longtemps et qui ont été très bien accueillis, appelant à la transparence et à la responsabilité des gouvernements arabes ».

Cela revient à dire que toute digression dans la nature d’alimenter le feu des passions sectaires Sunnites/Chiites ne peut fonctionner que momentanément dans ce milieu régional en évolution. C’est devenu parfaitement clair lorsque le Premier ministre égyptien Essam Abdulaziz Sharaf a choisi l’occasion d’une réunion la semaine dernière avec l’Emir koweïtien, le Cheikh Sabah el-Ahmed el-Jabir el-Sabah, pour ignorer la paranoïa vis-à-vis de l’Iran et stimulée par l’Arabie Saoudite. Il a fermement réaffirmé la détermination du Caire à étendre ses liens avec l’Iran. Il a déclaré : « L’Egypte essaye d’entamer un nouveau chapitre dans ses liens avec l’Iran, qui est l’un des pays les plus importants au monde ».

Simultanément, le porte-parole du gouvernement égyptien, Ahmed el-Saman, a dit que le Caire était déterminé à reprendre ses relations avec l’Iran et qu’aucune tierce partie ne peut exercer de pression sur le Caire pour lui faire changer de décision. Une visite du ministre égyptien des affaires étrangères à Téhéran est bien possible.

Les Saoudiens ont ressuscité le spectre d’un croissant chiite sous leadership iranien. Mais tous les torts ne peuvent pas être du même côté. L’Iran préfère fixer les yeux sur des objectifs bien plus élevés que le leadership du monde chiite. Damas, le Caire et Bagdad – le cœur, l’esprit et l’âme de la politique arabe – ne se laissent pas non plus prendre à l’appel à l’action des Saoudiens, selon lequel le Salafisme est en danger de mort à cause du chiisme militant.

En attendant, non seulement pour les Saoudiens, mais aussi pour tous les gouvernements arabes, le moment de vérité approche et on verra si et quand ils seront appelés à reconnaître un Etat palestinien unifié sous un gouvernement « d’unité » [nationale], ce qui voudrait dire un certain nombre de choses – reconnaître le Hamas, s’ajuster à un changement majeur dans les relations israélo-égyptiennes et à la nouvelle proximité entre l’Egypte, l’Iran et la Syrie, et oser défier stratégiquement les Etats-Unis. La réalité géopolitique étonnante du « nouveau Proche-Orient » est que les services de renseignements égyptiens ont négocié la réconciliation palestinienne sans avoir consulté ni les Etats-Unis nit Israël – ni l’Arabie Saoudite.


M K Bhadrakumar a servi en tant que diplomate de carrière dans les services extérieurs indiens pendant plus de 29 ans. Ses affectations incluent l'Union Sovétique, la Corée du Sud, le Sri Lanka, l'Allemagne, l'Afghanistan, le Pakistan, l'Ouzbékistan, le Koweït et la Turquie.

Copyright 2011 Asia Times Online Ltd / Traduction : JFG-QuestionsCritiques. All rights reserved.

 

 

http://questionscritiques.free.fr/edito/AsiaTimesOnline/M_K_Bhadrakumar/Egypte_Israel_Etats-Unis-Iran_Syrie_reconciliation_palestinienne_ONU_Rafah_030511.htm
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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:44
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Le message de l’Islande au Portugal

Par Nick Dearden
CounterPunch, le 17 avril 2011

article original : "Iceland's Message to Portugal"



 

 

Cette semaine, on a vu deux réactions très différentes à la dette européenne. A un bout de l’Europe, les électeurs islandais ont une nouvelle fois décidé de ne pas accepter les conditions de paiement de leurs « créanciers », les gouvernements britannique et néerlandais, à la suite de l’effondrement des banques islandaises en 2008. A l’autre bout, le Portugal est poussé dans la voie de la thérapie de choc par l’Union Européenne, et son peuple est écarté d’un processus qui changera sa vie de façon dramatique.


Ni l’Islande, ni le Portugal n’auront la vie facile dans les années à venir. Mais il y a une différence énorme entre le refus des Islandais « de payer pour les banques en faillite », selon les propres mots de leur président, et la douleur imposée de l’extérieur au Portugal. Le chef de la Banque centrale Européenne, Jean-Claude Trichet, a bien fait comprendre que les négociations sur l’avenir du Portugal ne relèvent « certainement pas du débat public ».

Les Islandais n’ont pas réagi inconsidérément. Ils étaient parfaitement conscients que le refus de payer est la voie la moins facile à emprunter à court-terme. Un procès imminent de la part du Royaume-Uni et des Pays-Bas, la réaction négative du marché du crédit et la menace de bloquer leur adhésion à l’Union Européenne fera beaucoup de dégâts.

Mais pour les Islandais, l’orthodoxie selon laquelle les pays sont censés s’accommoder de leur dette n’est pas simplement économiquement discutable, c’est profondément injuste, en distribuant la puissance et la richesse de façon arbitraire entre les sociétés. Thorgerdun Ásgeirsdóttir, électeur de 28 ans, a déclaré : « Je sais que cela nous fera du mal au plan international, mais c’est une position qui vaut la peine d’être prise. »

Si les citoyens d’un pays qui ont vraiment adhéré à l’idéologie du libre-échange, des marchés de capitaux dérégulés et du crédit bon marché refusent de payer pour les crimes des banques, alors on peut s’attendre à ce que ceux qui ont fait moins bien pendant les décennies de boom financier soient encore plus véhéments.

En Grèce, une telle colère commence à se transformer en défi constructif au pouvoir de la finance. Une commission d’audit sur la dette a été réclamée par des centaines d’universitaires, politiciens et activistes. Une telle commission ouvrirait la dette grecque à l’examen du public – confrontant directement la façon dont le FMI et l’Union Européenne travaillent en coulisses pour imposer leurs remèdes souvent désastreux aux pays membres.

Comme les activistes grecs l’ont dit : « les gens auxquels ont demande de supporter les coûts des programmes européens ont un droit démocratique de recevoir une information complète sur la dette publique. Une commission d’audit peut commencer à pallier ce manque. »

Leur détermination est actuellement soutenue par un phénomène sur internet – un court-métrage viral intitulé « debtocratie » (le gouvernement par la dette) – qui déferle sur la population grecque des internautes et les convainc qu’ils se sont fait rouler. Au début du mois prochain, des activistes de toute l’Europe et du monde en développement se réuniront à Athènes pour élaborer un programme qui contestera la politique du FMI en Grèce.

Le Portugal vient de parvenir à un accord après maintes discussions. Comme en Grèce et en Irlande, un ensemble de mesures de « renflouement » bénéficiera en premier lieu aux banques européennes, avec 216 milliards d’euros de prêts exceptionnels au Portugal, tandis que les gens ordinaires subissent un programme de réduction massive des dépenses, de réduction des droits des travailleurs et une privatisation généralisée. Le patron de la Banco Carregosa a déclaré au Financial Times : « Il n’est pas exagéré d’appeler cela une thérapie de choc ».

Les comparaisons avec les pays en développement sont évidentes et les erreurs qui y ont été commises se répètent déjà. Encore et toujours, les banques ont été renflouées et les gens les plus pauvres dans le monde ont été plongés un peu plus dans la pauvreté. Aujourd’hui, des pays comme la Sierra Leone ou la Jamaïque décrochent encore plus de dettes, une fois encore, pour surmonter la crise des banquiers.

C’est pourquoi une ligne rouge doit être tirée en Europe. Déverser plus de dette sur le malheur du Portugal ne fera rien pour ressusciter l’économie. La dette du Portugal est totalement insoutenable – elle est largement due aux prêts privés inconsidérés au cours des dix dernières années. Les responsables sont renfloués, ce ne sont pas ceux qui souffrent. C’est ce que l’Islande a refusé de faire.

Les Islandais se sont dressés pour leur souveraineté. Leur avenir paraît bien meilleur que celui de l’Irlande ou du Portugal. Les Grecs commencent tout juste leur combat. Les issues auront un impact monumental sur la lutte contre la pauvreté et l’inégalité dans le monde.


Nick Dearden est le directeur de Jubilee Debt Campaign, une ONG anglaise qui réclame la fin du scandale, où les pays pauvres payent pour les pays riches, ainsi que l'annulation de la dette des pays pauvres.


Traduit de l'anglais par [JFG-QuestionsCritiques]

 

http://questionscritiques.free.fr/edito/CP/Islande_Portugal_Grece_FMI_dette_160411.htm
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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:41
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Le Monde diplomatique
En kiosques

Dans le numéro de mai 2011 :

Quatre ans après...

par Serge Halimi

Trois ans de réunions du G20 visant à accoucher d'une « nouvelle symphonie planétaire » ont conservé intact un système mêlant déréglementation bancaire, primes pharaoniques aux petits génies de l'« innovation financière » et paiement de tous les dégâts qu'ils occasionnent par les contribuables et par les Etats...

Un laboratoire libéral dévasté par la crise
par Silla Sigurgeirsdóttir et Robert Wade

Sous la pression des spéculateurs, de nombreux gouvernements ont fait le choix de l'impuissance. Consultés par référendum, les Islandais suggèrent une autre voie : adresser la facture de la crise à ceux qui l'ont provoquée.

Chassé-croisé franco-roumain
par Mehdi Chebana et Laurent Geslin

Dans les campagnes françaises et dans certains quartiers urbains, les rares installations de médecins généralistes ne compensent pas les départs à la retraite. Inquiets, les élus locaux multiplient les initiatives et recrutent des praticiens jusqu'en Roumanie...

Interventions militaires en Libye et en Côte d'Ivoire
par Anne-Cécile Robert

En moins d'un mois, l'ONU a autorisé par deux fois le recours à la force, en Libye et en Côte d'Ivoire. Les Nations unies seraient-elles en passe de valider un « droit d'ingérence » à géométrie variable ?




Nouveau : les archives du « Monde diplomatique » sur DVD-ROM

Recherchez dans 43 années d'archives, 1968-2010

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  • FÉMINISMES

    Féminisme et écologie, un lien « naturel » ? 
    par Janet Biehl

    Ces dernières années, la montée en puissance de l'écologie a modifié la façon d'envisager la maternité. Au-delà des remises en cause de la surmédicalisation ou des lobbies industriels, on voit parfois poindre l'idée controversée d'une « nature féminine »...

    Au nom du bien-être de l'enfant 
    par Sandrine Garcia

    L'Union européenne définit désormais comme « maltraitance » l'« absence de disponibilité affective » ou l'« incapacité à favoriser l'adaptation sociale de l'enfant ». Des principes qui s'imposent en premier lieu aux mères.

    SOCIÉTÉ

    Eternel retour des bandes de jeunes 
    par Gérard Mauger

    Le monde des bandes resurgit régulièrement dans les débats politiques et médiatiques. Mais, au-delà des discours alarmistes des experts et des martiales déclarations des ministres de l'intérieur, que sait-on de ces formes de sociabilité des milieux populaires et de leurs évolutions ?

    TRAVAIL

    Informaticiens en batterie 
    par Nicolas Séné

    Dans l'imaginaire collectif, les informaticiens forment une élite privilégiée. Pourtant, derrière l'écran, l'épanouissement que vantent les directions des ressources humaines n'est bien souvent qu'un mythe masquant une atteinte au droit du travail.

    Un Américain bien tranquille 
    par Pierre Conesa

    Vendre des centrales nucléaires après la catastrophe de Fukushima ? Si ce défi peut en effrayer certains, d'autres ont déjà accompli des prouesses au moins aussi remarquables.

    Travailleurs du cybersexe 
    par Olivier Aubert

    Installés face à la webcam de leur ordinateur, et le plus souvent en musique, ils travaillent, reliés au réseau Internet. Rémunérés au pourcentage sur le temps de connexion payant, de leur bout de trottoir numérique, ils tentent d'appâter le client pour qu'il vienne les rejoindre sur leur « chat » privé.

    HISTOIRE

    1848, le printemps des peuples 
    par Alain Garrigou

    La révolution est parfois contagieuse. La contestation s'étend, gagne un pays voisin, bientôt tout un continent. Puis les monarchies se ressaisissent. L'Europe, en 1848.

    MÉDIAS

    Trahison au Huffington Post 
    par Rodney Benson

    D'anciens blogueurs bénévoles ont porté plainte contre le Huffington Post, le site américain d'information qui les hébergeait et dont ils ont permis le développement ; ils protestent contre son rachat par AOL. Comment, en six ans, un média-phare de la gauche américaine s'est-il transformé en centre de profit d'une multinationale ?

    ÉCONOMIE

    Comédie sérieuse sur la crise financière 
    par Frédéric Lordon

    La crise financière en alexandrins, quelle idée ! Ici, ce vers bouffonnise à souhait et fait les précieux ridicules, mais peut aussi se charger d'une nuée plombée et annoncer des orages. Pour une fois on peut faire des économies de complexité : l'horizon du capitalisme financier n'est pas tragique. Il est simplement haïssable.

  • MONDE ARABE

    Fatal aveuglement de la famille Al-Assad en Syrie
    par Patrick Seale

    Une clameur de liberté s'élève depuis le début du mois d'avril dans nombre de villes de Syrie, avec des appels de plus en plus déterminés à la chute du pouvoir. L'intervention militaire contre les opposants, à Deraa et dans d'autres villes, indique que le régime a fait le choix de la violence.

    En Tunisie, les soubresauts de la révolution
    par Jean-Pierre Séréni

    Depuis bientôt quatre mois, les Tunisiens balancent entre révolution et élections. A la fièvre de janvier a succédé au printemps une attente angoissée.

    Al-Jazira, scène politique de substitution
    par Mohammed El Oifi

    En quelques années, Al-Jazira a bousculé le paysage médiatique dans la région et créé un espace public transnational, devenant ainsi un acteur majeur des bouleversements qui secouent le monde arabe depuis la fin de l'année 2010.

    AFRIQUE

    Médias, l'autre guerre ivoirienne
    par Vladimir Cagnolari

    Si l'avenir de la Côte d'Ivoire divisée reste incertain, le conflit ouvert par le scrutin contesté de novembre 2010 s'est aussi déroulé sur la scène médiatique locale, la presse et les agences de communication.

    ALLIANCES INSOLITES

    La Turquie à l'assaut de l'Afrique
    par Alain Vicky

    Déçu par les atermoiements de l'Union européenne, qui repousse sans cesse son adhésion, Ankara réoriente sa diplomatie vers l'Afrique. En dix ans, les échanges commerciaux ont triplé, tandis que s'intensifiaient les liens avec les capitales du continent noir.

    Un passé occulté ( A. V. )

    Activisme patronal
    par Wendy Kristianasen

    ASIE

    Inde-Chine, conflits et convergences
    par Christophe Jaffrelot

    Soudées lors des rencontres internationales, l'Inde et la Chine retrouvent des accents guerriers quand elles sont en tête à tête.

    Concurrence asiatique ( C. J. )

    AMÉRIQUE LATINE

    Au Chili, les vieilles lunes de la nouvelle droite
    par Franck Gaudichaud

    Le président chilien, M. Sebastián Piñera, avait promis le changement. Dans un premier temps, la formule a séduit. Un an après le début de la reconstruction du littoral, ravagé par un séisme en janvier 2010, certains commencent à douter.

    LES LIVRES DU MOIS

    « Cours de danse pour adultes et élèves avancés », de Bohumil Hrabal, par Dominique Autrand. - « Le Chant d'al-Andalus. Une anthologie de la poésie arabe d'Espagne », par Cécile Strouk. - Le moment où ils ont dit non, par Philippe Person. - Karachi, la corruption au coeur de la République, par Roselyne Rochereau. - « Images de pensée », par Philippe Rivière. - Nourrir l'humain, par Bernard A. Wolfer. - Un statut pour les animaux, par Pablo Jensen.


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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 16:29

 

VI - Le messianisme biblique à l'assaut de la Palestine

 

 

A l'heure où les peuples du bassin sud de la Méditerranée tentent de reprendre en main leur destin, après un interminable tunnel de soumission à des potentats inamovibles ou à des tyrans, eux-mêmes simples laquais d'un empire dont la politique extérieure se trouve, à son tour, davantage ligotée par les desiderata d'un lobby que le Gulliver de Swift par les Lilliputiens, il m'a semblé important de revenir sur l'origine du bouleversement anthropologique et géopolitique que provoqua , après la déclaration d'indépendance du 14 mai 1948, le déferlement d'immigrés en provenance de toutes les régions du monde en vue de coloniser une terre arabe et d'en expulser la population.


J'ai voulu montrer comment la fiction biblique accompagnée du rappel constant des massacres de juifs opérés en Europe durant la seconde guerre mondiale furent alors utilisés comme des armes de destruction massive contre une population et une terre totalement étrangères à cette tragédie, et cela avec une ténacité et une violence qui ne pouvaient manquer de rappeler les malheurs dont les nouveaux bourreaux avaient été les victimes durant les années de guerre.

 

Suite ici :

 

http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr/mariali/chaos/messianisme/messianisme.html 

 

http://www.palestine-info.info/arabic/palestoday/shuhada/emanhjo.JPG

 

http://www.palestine-info.info

 

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 04:45

Ben Laden: Une mort sans cadavre, sans témoin, sans preuve !

 

http://www.photodemerde.fr/wp-content/uploads/2009/05/25052009-chat-ben-laden-pdm.jpg

 

 

http://www.photodemerde.fr/wp-content/uploads/2009/05/25052009-chat-ben-laden-pdm.jpg

blog.superhero.fr

Le chat Ben Laden

 

 

Mort de Ben Laden:

Après le show anglais,

voici le show américain !

Par eva R-sistons

 

 

 

Cocorico ! On l'a eu ! Les télespectateurs sont gâtés, pas moyen de penser un seul instant à la crise du capitalisme financier ! Après le mariage princier en Angleterre, le show du foot français, voici la mort de l'ennemi public N°1 des citoyens conditionnés par les médias aux ordres ! Et ce n'est pas un poisson d'avril, mais de mai ! 

 

Moi, j'en étais restée à la mort de Ben Laden, confirmée d'ailleurs par Mme Benazir Bhutto juste avant sa mort. Ah, les bavards, on n'aime pas ! Savez-vous quel est le point commun de la Princesse Diana, de Kennedy, de Mme Bhutto, de Jackson ? Trop bavards ! Ils connaissaient le vrai visage du Nouvel Ordre Mondial paradisiaque qu'on nous prépare, tous pucés, tous pressurés, tous esclaves, tous nucléarisés, tous génocidés... Et de surcroît, le chanteur venait de se convertir à l'Islam, un acte impardonnable à l'heure où l'on prépare pour les veaux un juteux choc de civilisations pour la Haute Finance ! 

 

Or donc, tout le monde est content. Nous, parce qu'on s'amuse bien, on a le film des opérations, des polémiques sur une fausse photo de visage tuméfié (déjà), et puis Bush parce qu'on a eu Ben Laden "mort ou vif", et plus mort que vif, Obama parce que lui qui reprochait la guerre d'Irak alors qu'il fallait, disait-il, capturer Ben Laden, a eu ce qu'il voulait. Et ça tombe bien, un bonheur ne venant jamais seul, au moment où il commence sa campagne électorale de 2012. Déjà, les médias se pâment : "L'Amérique saura se souvenir qu'Obama a eu Ben Laden !". "C'est un grand moment d'unité que tout le monde célèbre aux Etats-Unis" ! Il est pas formidable, Obama, hein ?

 

D'ailleurs, on se charge de le rappeler: Obama est le Commandant en chef de la glorieuse Amérique ! Fiers d'être Américains, qu'on vous dit !!!! "La Communauté internationale - laquelle, au fait ? - salue cette action des Etats-Unis" (France24) ! Et pour enfoncer le clou, Obama lance un historique : " L'Amérique arrive toujours à ses fins ! La prospérité pour tous (qu'en pensent le tiers des Américains réduits à la pauvreté ?), la sécurité pour tous, répandre les valeurs de Justice dans le monde (et ce n'est pas de l'ironie !), parce que nous sommes une Nation avec la Liberté, la Justice, sous le patronage de Dieu !" Et pour qu'il n'y ait pas de malentendu, Obama ajoute : "Il ne s'agit pas de guerre contre l'Islam (vraiment ?), Ben Laden n'était pas Musulman mais un meurtrier sanguinaire". Un meurtrier que les Américains ont quand même soutenu en Afghanistan lors de la guerre menée par l'URSS (d'ailleurs sur incitation fallacieuse de la CIA, pour embourber le pays rival de l'Amérique)... 

 

Or donc, on apprend maintenant que la mission officielle de la CIA, planquée en Virginie, n'était pas de capturer Ben Laden, mais de le tuer. Et alors, c'est ça la démocratie américaine ? "Irréprochable" comme celle de Sarkozy, sans doute !  Et en plus, à peine tué, Ben Laden est englouti dans la mer. Personne n'a rien vu, on nous annonce quand même que l'ennemi public N°1 du monde s'est défendu, qu'il a reçu une balle dans la tête après un échange de tirs ("à priori", commente prudemment France24), et que pour respecter les rites musulmans, on s'est dépêché de procéder aux "funérailles".  Un Musulman à l'eau, dare-dare, sans cérémonie, sans témoin, aucune preuve, tout est englouti dans la mer, et l'autopsie a été faite à la vitesse éclair... "Aucun autre pays ne voudrait de sa dépouille " se justifie le Gouvernement US. Et on va croire à cette fable ? Il est vrai que capturé vivant, il aurait été loquace, et justement, les bavards on n'aime pas. Et pour corser le tout, c'est un prisonnier de Guantanamo (vous savez, la base qu'Obama avait promis de fermer) qui a donné le nom d'un messager (?) permettant de localiser la cache de Ben Laden, et même une jolie jolie photo circule, présentant le visage tuméfié de Ben Laden, photo déjà identifiée comme fausse, la tragi-comédie est complète !


 

http://www.businessnews.com.tn/images/album/BN2645oussama-ben-laden-020511.jpg

http://www.businessnews.com.tn/images/album/BN2645oussama-ben-laden-020511.jpg

La fausse photo de Ben Laden mort.

Et les médias du monde entier

ont diffusé la photo-montage !

 

 

Pourquoi tout ce cirque ?

 

Alors, pourquoi tout ce cirque ? Un cirque qui, d'ailleurs, permet aux incrédules de se remémorer la tragédie du 11 Septembre, au cas où ils l'auraient oubliée, avec les deux avions remplis de terroristes barbus fonçant sur les tours les plus célèbres du monde. Boum ! Sont pas méchants, les Islamistes ? Bonnes gens, envoyez vos enfants venger l'affront !

 

Il faut d'abord sinon amuser la galerie, du moins l'occuper. Fastes du mariage anglais pour rêver, coulisses du foot français, et maintenant une page de western typiquement hollywoodienne, sauf que le cadavre a disparu. Envolé ! Ni vu ni connu. Juste une jolie jolie rumeur pour unir le monde autour de la grande menace du siècle, au cas où il l'aurait oubliée. Coup double: On distrait, on occupe, et... on fait oublier au peuple ses malheurs, on détourne son attention des VRAIS problèmes du moment. Avec encore et toujours une préoccupation : Bonnes gens, les auteurs de vos malheurs ne sont pas tout en haut, mais près de vous, très près de vous ! Du boulot pour Marine Le Pen qui a besoin d'arguments pour faire parler d'elle et pour gagner les coeurs des citoyens désabusés. Et pour tous les populistes qui, à travers le monde, assoient leur popularité sur la prétendue menace des Musulmans. 

 

La "crise" est là, et bien là. Et pendant que les Parlements abrogent toutes les lois protectrices, les unes après les autres, pendant qu'on privatise tout et qu'on programme l'austérité pour les peuples, via les Strauss-Kahn ou les Ouattara du FMI, ou tout simplement pendant que, dans une extrême discrétion, on met en place le Codex Alimentarius qui achèvera de nous ruiner la santé, voici une jolie page de Far-West. Il s'agit, bonnes gens, de détourner notre attention des questions essentielles et des auteurs de nos malheurs.

 

Tous unis pour résister au Nouvel Ordre Mondial anglo-saxon ! C'est ce que je ne cesse de réclamer. Mais là, justement, les Médias courtisans nous disent, eux : "Tous unis, tous soudés contre le terrorisme... islamiste !". Et le terrorisme d'Etat, alors ?

 

D'autres buts ? Bien sûr. Obama prépare sa réélection. Et d'autres guerres pour mériter son prix Nobel. Tous unis sous la bannière américaine contre les terroristes, continuons les glorieuses aventures impériales à travers le monde ! C'est du spectacle, de l'émotion, de l'information, et pendant ce temps les Patrons de multinationales ou de Médias scélérats s'en mettent plein les poches. Tant pis pour les ruines, les blessés, les morts, les orphelins, les veuves... et les futurs malformés.

 

Il faut justifier les prochaines guerres, au Pakistan, en Syrie ou ailleurs ! Amis Lecteurs, la guerre contre le terrorisme est relancée ! Eclipsée par le foot ou par les mariages royaux, elle prenait du plomb dans l'aile. Voilà de quoi la raviver, images du 11/9 et portraits de Ben Laden à l'appui ! Et alors quoi, vous trouvez qu'il n'y a pas trop de guerres ?? Mais voyons, il n'y en a jamais trop contre les méchants terroristes qui infestent la planète ! Hein, vous trouvez qu'on n'a rien à faire en Afghanistan ou en Afrique ? Mais bonnes gens, nous protégeons vos libertés ! (Il y a de quoi faire, on est en train de les perdre toutes les unes après les autres). Nous protégeons les civils ! (Mais pas au Bahrein !).

 

Allez, l'industrie de l'armement, qui est celle qui rapporte le plus à nos gentils dirigeants, a encore de beaux jours devant elle ! D'ailleurs, on annonce déjà que la guerre contre le terrorisme doit continuer, plus que jamais. Par exemple, Shimon Peres, qui ne manque jamais une occasion de l'ouvrir, nous dit : "Le monde sera MEILLEUR sans terrorisme ! Mais cela ne signifie pas la fin du terrorisme, de tous les dangers !"

 

Puisqu'on nous le dit... Ils sont si sincères, nos dirigeants !

 

Et maintenant que Ben Laden a disparu, et sans laisser la moindre trace svp, si on traduisait devant la Cour Pénale Internationale les vrais auteurs des malheurs des peuples ? 

 

Et si la vraie guerre était celle... contre le terrorisme d'Etat ?

 

Il est temps, enfin, de ne pas se tromper de cible...

 

Eva R-sistons

 

http://r-sistons.over-blog.com

 

TAGS : Ben Laden, Afgahnistan, Obama, Pakistan, Iran, Irak, Cour Pénale Internationale, Mme Bhutto, terrorisme, Shimon Peres, 11/9, Bahrein, Médias, FMI, 11/9, Ouattara, Strauss-Kahn, Codex Alimentarius, Bush, CIA, Musulmans, Jackson, Diana, Kennedy, terrorisme d'Etat, Finance, guerre, multinationale, Prix Nobel, Marine le Pen, Pakistan, Syrie..


 

http://www.monpanierdeletchis.fr/wordpress/wp-content/uploads/040913_ben_laden.jpg

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Ben Laden est mort en décembre 2001, selon des vétérans américains + vidéos

 

A l'heure où, une nouvelle fois, ressurgit le grand méchant loup (Ben Laden menace la France pour sa politique afghane), nous republions  cet article paru voici  le 27 octobre 2010, enrichi de deux vidéos:

- L'une de Benazir Bhutto qui annonçait la mort de Ben Laden un mois avant son propre assassinat

- L'autre, extraite d'un débat avec le géopolitologue Gérard Challiand qui affirme la même chose.


Gordon Duff: les États-Unis reconnaissent ouvertement que Ben Laden est mort depuis longtemps.

 

 Gordon Duff, un ancien Marine US parle de sa honte et du déshonneur qu’ont représenté pour lui, et représentent encore aujourd’hui, les continuelles évocations par Bush et maintenant par Obama, de l’ennemi public numéro un, Oussama Ben Laden. Il revient sur le gâchis innommable de cette guerre faite au nom d’un simulacre de chasse à l’homme, puisque les administrations américaines successives, les Services Secrets et tant d’autres personnes même bien moins informées savent depuis longtemps que ben Laden est mort en décembre 2001 après avoir toujours nié être l’organisateur des attentats du 11-Septembre.

 


Gordon Duff


Des années de mensonge : les États-Unis reconnaissent ouvertement que Ben Laden est mort depuis longtemps.

par Gordon Duff, Veterans Today, le 5 décembre 2009


Ben Laden absent du rapport de McChrystal et du discours d’Obama: "La traque de ben Laden", une honte nationale.

Il y a des années que le commentateur conservateur, l’ancien Colonel de Marine Bob Pappas, explique que Ben Laden est mort à Tora Bora et que l’affirmation du Sénateur Kerry selon laquelle Ben Laden a pu fuir avec l’aide de Bush est un mensonge. Nous savons maintenant que Pappas voyait juste. Entendre la Secrétaire d’État Clinton lors de son passage au Pakistan parler de Ben Laden était terriblement embarrassant. Ben Laden est mort le 13 décembre 2001 et maintenant enfin, Obama, McChrystal, Cheney, et tous ceux qui ne sont pas complètement stupides finissent par avouer ce qu’ils savaient depuis des années.


Cependant, puisque nous avons perdu entre 200 et 300 hommes au sein de nos meilleures troupes d’opérations spéciales alors que nous savions Ben Laden mort, quelqu’un va-t-il pour autant passer derrière les barreaux ? Et vu que nous avons dépensé 200 millions de dollars pour ces "Special Ops" à la recherche d’un homme dont on savait qu’il était mort, qui donc ira en prison pour cela ? Bush, Rumsfeld et Cheney, pour des raisons que l’on sait maintenant d’ordre POLITIQUE, parlaient continuellement d’un homme qu’ils savaient décédé, mais qui ira en prison pour cela ? Pourquoi en 2004, des vidéos qui s’avérèrent contrefaites ont-elles été brandies comme des preuves issues du Renseignement pour faire basculer des élections [américaines] à l’issue incertaine ?  C’est un acte criminel, s’il en fut.

 

 

En 66 pages, le Général Stanley McChrystal ne mentionne pas une seule fois Oussama Ben Laden. Il n’y en a que pour "le Mollah Omar" à présent. Lors de son intervention à West Point, le Président Obama n’a jamais mentionné Oussama Ben Laden non plus. Pour le Colonel Pappas, c’est très clair : le vice-président Cheney "a laissé tomber" Ben Laden il y a longtemps. Ce dernier a été tué par des soldats américains il y a plusieurs années.


L’Amérique sait qu’Oussama Ben Laden est mort le 13 décembre 2001. Après cette date, son nom a servi moins à unir l’Amérique qu’à la diviser, à piper les dés. Une fois le cas de Ben Laden réglé, nous aurions pu commencer la reconstruction d’une Nation légitime en Afghanistan, au lieu d’affronter une insurrection sans fin que nous avons nous-mêmes inventée.


Sans une politique intoxiquée par de fausses informations nous aurions pu apporter une solution diplomatique pour l’Afghanistan dès 2002, ce que nous nous refusons à faire encore aujourd’hui, et investir l’argent dans la reconstruction du pays. Cette dépense-là représente 5 cents sur un dollar, comparé à ce que nous dépensons dans une guerre contre un ennemi que nous avons nous-mêmes créé en exploitant son ignorance


Le mensonge concernant Ben Laden est un des actes les plus honteux jamais commis contre le peuple américain. Nous ne savons même pas s’il était vraiment notre ennemi. En tout cas, il n’a jamais été le personnage dépeint par Bush et Cheney. En fait, les familles Bush et Ben Laden ont toujours été proches, et cela, depuis des années.


Quel genre d’homme était Oussama Ben Laden ? L’allié des Américains contre la Russie, fils d’une riche famille saoudienne, il s’est rendu en Afghanistan pour aider les Afghans à défendre leur liberté. L’Amérique l’a alors célébré comme un héros. Les transcriptions des propos du véritable Ben Laden le montrent beaucoup plus modéré que nous le prétendons, fâché contre Israël et contre le gouvernement américain, mais n’affichant aucune colère envers les Américains et ne proférant aucune des menaces alléguées. Tout cela appartient au domaine public, pour qui souhaite s’informer.


Dans quelle mesure la tragédie de l’Amérique est-elle liée au destin de ces deux enfants de familles fortunées, longtemps liées par l’argent et l’amitié, les clans Bush et Ben Laden ?


L’un des deux fils est mort au milieu de montagnes éloignées de tout, l’autre vit dans une banlieue de Dallas espérant que personne ne soit envoyé pour venir le chercher. L’un est vétéran de combat, l’autre n’a jamais montré de courage si ce n’est depuis son confortable bureau sécurisé. L’Islam a pu voir en Ben Laden un grand leader. À présent on l’a pratiquement oublié.


Qu’a décidé l’Amérique à propos de Bush ?


 

Nous le savons : Ben Laden a toujours nié être impliqué dans les attentats du 11 Septembre pour lesquels en réalité il n’a jamais été inculpé. Non seulement quand il était encore en vie a-t-il nié y avoir participé, mais il l’a fait à quatre reprises, et en condamnant vigoureusement ceux qui ont perpétré ces attaques.


Cela est du ressort du domaine public, enfin public dans tous les pays sauf le nôtre. Au lieu de cela, nous avons fabriqué des films et payé des acteurs qui devaient ressembler plus ou moins à Ben Laden, lesquels acteurs ont contredit les déclarations connues de Ben Laden, jouant Ben Laden longtemps après sa mort.


Ces vidéos ont servi à justifier des budgets, des lois répressives, la torture et le vol pur et simple.


Pendant des années, nous avons reproché au gouvernement pakistanais de ne pas pourchasser un individu que tous savaient mort. Dès le 15 décembre 2001 au Pakistan, les journaux font état de sa mort. Comment pensez-vous que notre allié se soit senti alors qu’il se faisait continuellement tirer l’oreille après ses échecs répétés à capturer et à livrer quelqu’un qui n’existait plus ?

 

 

Quel effet pensez-vous que cela a pu avoir sur la crédibilité de l’Amérique au Pakistan et dans tout le monde musulman ? Étions-nous vus comme des criminels, des menteurs ou simplement comme des imbéciles ? Qu’est-ce qui vaut mieux ?


Cela aussi est une trahison.


Dans quelle mesure la mort de Ben Laden, la défaite et l’annihilation de la capacité de nuisance d’Al-Qaïda influeront-elles sur les évaluations du Renseignement, partiellement basées sur l’activité de Ben Laden, mais aussi d’Al-Qaïda en Irak qui non seulement n’a jamais existé, mais que l’on savait par ailleurs parfaitement impossible ?


Combien d’"experts du Pentagone" sont coupables de ces crimes, tous ces officiers retraités qui ont vendu leur honneur en nous envoyant en guerre pour ce que l’on sait maintenant être un très sale tour de politique intérieure, sans rapport avec la sécurité nationale ?


Je ne suis pas toujours d’accord sur tout avec le Colonel Pappas. Je crois que son engagement politique a parfois tendance à obscurcir son jugement. Cependant, si nous sommes d’accord en ce qui concerne Ben Laden, nous ne le sommes pas sur ce que cela signifie. D’après moi, envoyer des hommes se faire tuer au front en se basant sur un mensonge est une trahison.


Falsifier des renseignements militaires secrets et dépenser des milliards de dollars pour des opérations militaires inutiles est une abomination. Pensez-y: c’est pure folie que de donner ces milliards pour des contrats à ses amis du Parti républicain afin d’aller remplir les caisses de campagne, et tout cela à partir de renseignements falsifiés. Cela s’est fait pendant des années.

 

 

Nous avons passé huit ans à poursuivre un mort, dépensant des milliards, envoyant des agents du FBI, de la C.I.A., des Forces spéciales de nageurs de combat de l’US Navy, des Unités de reconnaissance de la Navy, des Unités de Forces spéciales, dont beaucoup y ont laissé la vie, payant le prix d’une campagne politique visant à faire accepter l’explosion de la dette du pays, à enrichir une bande de copains du même bord et des profiteurs de guerre, et à faire applaudir une clique de fanfarons au Pentagone et leurs planqués de patrons à la Maison Blanche.


Combien de lois passées grâce à un mort ?


Combien de centaines de personnes torturées pour rechercher un mort ?


Combien de morts pour rechercher un mort ?


Combien de milliards dépensés à poursuivre un mort ?


Chaque fois que Bush, Cheney ou Rumsfeld se sont tenus devant des soldats et ont parlé de la traque du défunt Ben Laden, ce fut une honte, un déshonneur. Mentir aux hommes et aux femmes qui mettent leur vie en jeu n’est pas une plaisanterie.


Qui donc va répondre aux familles qui ont perdu un proche à cause de ces calculs politiques et financiers cachés derrière le prétexte de la traque de Ben Laden ?



traduit par C.Doure pour ReOpenNews





Note ReOpenNews : Gordon Duff est un ancien soldat des Marines, et désormais principal éditorialste sur le site Veterans Today :

http://www.veteranstoday.com

Source: http://www.reopen911.info 22 décembre, 2009

Url de cet article:
 

http://www.internationalnews.fr/article-les-veterans-us-ben-laden-est-mort-en-decembre-2001-59811062.html

Lire aussi:

Eric Laurent: « Ben Laden n'a jamais revendiqué les attentats » (31' 30)The Death of bin Ladenism (New York Times 2002)

FOX News Report: Bin Laden Already Dead (dec 2001)

The Fake bin Laden Audio Tape


Benazir Bhutto says Osama is dead


Bhutto’s assassination: who gains? By f. Willam engdahl

Ambitions anglo-américaines derrière l'assassinat de bhutto

Pakistan: behind the assassination of benazir bhutto

The destabilization of pakistan, by michel chossudovsky

(http://whatreallyhappened.com/WRHARTICLES/osama_dead.php)


Telegraph, 12/28/2001


 

La vidéo de la déclaration de Mme Bhutto ici :



Burqua-americaine-j.jpg

 

 

Pour Ben Laden comme pour James Bond,
on ne vit que deux fois !
 

 
Oussama Ben Laden étant mort le 13 décembre 2001, il est amusant de le voir mourir aujourd’hui une seconde fois. C’est sans doute ce qui explique qu’on ait essayé de faire passer une photo truquée pour celle de son cadavre. Et c’est sans doute aussi pourquoi, une fois ce subterfuge dénoncé grâce à internet, il a fallu immerger son prétendu cadavre en haute mer afin d’être sûr que personne ne puisse prouver définitivement la supercherie.

 

La mort de Ben Laden le 13 décembre 2011 :

http://mai68.org/spip/spip.php?article490

_____________________________

 

Les zones d’ombre autour de la mort de Oussama Ben Laden

http://www.rtbf.be/info/monde/detai…

 

Oussama Ben Laden a été tué dans la nuit du dimanche 1 au lundi 2 mai 2011 lors d’une opération des services spéciaux américains près d’Islamabad au Pakistan. Les détails de l’opération ne sont pas clairement connus.

Et cela laisse plusieurs zones d’ombre. Aucune image du corps d’Oussama ben Laden n’a été diffusée, mis à part un photomontage montré par les télévisions pakistanaises et reprises par plusieurs médias avant d’être identifiée comme un faux.

Aucune photo du corps donc. Corps qui a été immergé dans la mer, selon un responsable américain, dans le respect de la tradition musulmane et pour éviter que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage. Or plusieurs institutions musulmanes nient que cette pratique

soit compatible avec l’islam.

Mais au fait, comment être certains qu’il s’agit bien d’Oussama Ben Laden ? Selon l’agence Reuters, Oussama ben Laden a été identifié par des techniques de reconnaissance faciale

et des tests ADN sont en cours.

Voilà qui ne devrait pas satisfaire les plus curieux et donner du grain à moudre aux théoriciens du complot…

J.C.

 

 

Que dit la presse officielle sur ce Grand Guignol ?


Lien : http://www.leparisien.fr/mort-ben-laden/en-direct-un-test-adn-confirme-la-mort-de-ben-laden-02-05-2011-1431805.php

 

 

 

Additif d'eva : Le futur

 

"Tout cela prouve que la guerre contre le terrorisme est au Pakistan" (Arte 2 mai 11)

 

Pardi ! Ils nous préparent à une nouvelle guerre, cette fois contre le Pakistan qui a la bombe nucléaire ! Une de plus ! Qui sont les vrais terroristes de la planète ? De surcroît, on va pouvoir rouvrir la question du terrorisme "islamiste", et ainsi, alimenter via les médias aux ordres le choc de civilisations juteux pour les multinationales de mort anglo-saxonnes ! 

 

 

Que faire pour avoir un monde "plus sûr",

comme disent les Médias ? (eva R-sistons)

 

- Mettre hors d'état de nuire les fauteurs de troubles,

l'Axe du Mal anglo-saxon et ses alliés en Israël ou en Europe

 

- Privilégier le politique, le diplomatique, au militaire

 

- Réduire les injustices dans le monde

 

 

Observeur, un Lecteur, écrit :

 

Nous sommes abreuvés par la "Grande Nouvelle" :
Ben Laden est "mort".
Nous savons qu'il est mort depuis longtemps.
L'Administration des USA le sait fort bien,
mais ne l'a jamais reconnu officiellement
car Elle voulait garder cette mort pour l'utiliser
lorsque cela lui serait utile.
Or, voilà que l'utilité est arrivée.
ILS craignent des révoltes du Peuple
qui supporte de plus en plus mal
des privations de toutes sortes.
Cela sera encore pire avec l'effondrement
de l'économie qui ne va pas tarder à arriver  
à cause des dettes des USA et de leurs guerres.
Le dollar ne vaut plus rien.
Plusieurs pays s'en détournent.
Ce qui a pour conséquence la perte de l'hégémonie des USA.
ILS vont dire qu'à cause des vengences que va susciter
la "mort" de Ben Laden, ILS sont obligés de faire
des surveillances et des contrôles sévères. 
Donc, ILS leur faut une "justification" pour faire croire
aux gens naïfs et apeurés qu'ILS agissent dans l'intérêt
de la "sécurité" du Peuple et de la Nation. 
La Dictature aux USA est en train de se réaliser.

 

Note d'eva :

 

Très fin. Et par ailleurs, Obama pourra éventuellement quitter l'Afghanistan

sans perdre la face. Il a une bonne raison, maintenant,

Ben Laden a pris la mer ! Pour toujours...

Pas très gentil pour sa famille, d'ailleurs !

Elle ne pourra faire son deuil...

En tous cas j'admire le respect des Américains

pour les règles Musulmanes !

Aussitôt mort, aussitôt dans la mer. Plouf !

Est-ce que les Musulmans jettent leurs morts dans l'eau, au fait ? (eva)

 

 

 

 

Reçu d'un Lecteur : 

 

Je viens d’écouter C dans l’air, et en début d’émission, ils disent que le corps de Ben Laden a été jeté à la mer, et en fin d’émission, ils nous disent que son corps à été conservé par les Américains pour prouver que c’est bien lui ! Embourbés dans le mensonge ! MDR ! Sans parler des photos… Ben Laden Photoshopisé… Aaaah, si seulement il s’était fait implanter une puce RFID… (humour).


 

 

Publié le 2 mai 2011 par la boussole

 

La réaction de la foule américaine (suite à l’annonce de la mort de Ben Laden), me confirme mes pires craintes.

En effet, le peuple n’arrive pas à comprendre qui est son véritable ennemi.

Je pose une simple question, qui à fait le plus de mal à l’Amérique et au monde ?

Goldman Sachs ou Ben Laden ?

Pendant que l’économie américaine part en vrille, que les matière premières explosent et que le dollar US coule, on assiste à des démonstrations de joies extrêmes dans les rues de New York et Washington.

Nous pouvons donc, en conclure que le peuple est totalement inapte à comprendre l’ampleur du drame qui se joue.

Cette annonce de la mort de Ben Laden tombe extrêmement bien !

Obama était attaqué sur la conformité de son certificat de naissance, il était en chute libre dans les sondages et l’économie américaine n’évoluait pas dans le bon sens…

A présent, tout est oublié !

« USA, USA, USA » chante la foule dans la rue……

Comme c’est triste de constater que l’humanité est d’une ignorance totale.

Suite à cette nouvelle, le $ est remonté et l’argent s’est affaibli….

Mais la joie fut de courte durée, après quelques heures tout a reprit sa place.

Je me prépare à des semaines difficiles, car tous les coups seront permis pour masquer l’horreur économique.

 

SOURCE :  http://laboussole2012.wordpress.com/?blogsub=confirming#subscribe-blog

 

 

Tariq Ramadan sur I>Télé : A propos de la mort de Ben Laden

http://www.tariqramadan.com/Intervention-sur-I-Tele.html

 

 


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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 04:30

 

La faillite du système français du médicament
21/04/2011  par Jean-Luc Martin-Lagardette

L’affaire du Mediator permet de révéler une succession de dérives graves à l’intérieur du système sanitaire français. On apprend par exemple que « 80% des médicaments sur le marché ne servent à rien » et que les médecins sont très peu formés à la prescription des médicaments. C´est tout le système français du médicament qui a failli, entraînant les morts dus au Mediator et aux autres médicaments suspects.

 

 

Non seulement la plupart des médicaments sont inutiles mais, en plus, les médecins ne savent pas vraiment ce qui se passe quand ils les prescrivent ! C’est la conclusion qu’on est tenté d’apporter à l’écoute des informations qui émergent en conséquence du scandale du Mediator.


D’après le professeur Philippe Even, président de l’Institut Necker et co-auteur d´un rapport sur le système de contrôle des médicaments, « 80% des médicaments mis sur le marché ne servent à rien ! ». Il précise même : « Tous les médicaments des labos français vendus uniquement en France et dans les anciennes colonies ne servent à rien ». De plus, tous les laboratoires pharmaceutiques multiplient les copies et créent de nouvelles maladies pour maintenir leurs profits. Philippe Even estime que les industriels français sont particulièrement doués pour commercialiser des « poudres de perlimpinpin » (voir la vidéo ci-dessus).

Nous n’avons pas entendu de démenti de la part des autorités face à cette affirmation littéralement stupéfiante. A croire qu’elles ne prennent pas la mesure de ce qui est dit. En outre, on apprend que, depuis des années, bien des professionnels ont alerté les décideurs sur le fait que les médecins français connaissent peu de choses en matière de médicament alors qu’ils sont des champions pour les prescrire. Des rapports et des réformes ont vu le jour sans que la question ne soit réglée. Au contraire, même.

« En France, les médecins sont très mal formés au médicament »

 

 

Au Sénat, la mission d´information du « Mediator : évaluation et contrôle des médicaments » auditionne actuellement plusieurs personnalités du monde médical. Objectif : mieux comprendre comment ce médicament a pu être maintenu aussi longtemps sur le marché. Le 14 avril 2011, les sénateurs ont auditionné Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie à l´université de Bordeaux, qui fut le patron de la pharmacovigilance à l´époque, dans les années 90.

Rappelant qu’en 1998, on estimait déjà à 18 000 le nombre de morts dus chaque année en France à l’iatrogénie médicamenteuse (morts par les médicaments), Bernard Bégaud a pointé un autre aspect scandaleux de la situation (voir à la fin de la vidéo) : « Les médecins français sont beaucoup moins bien formés à la prescription des médicaments que leurs collègues européens : il y a une différence de 1 à 10 en nombre d’heures ! Cela induit un grave préjudice : on  n’apprend pas au médecin français le rationnel de la prescription, par exemple quand ça ne vaut pas le coup de prescrire. Je n’ai jamais compris pourquoi. Tout le monde est d’accord [sur ce point] mais les réformes successives ne sont jamais suivies d’effet. On va même jusqu’à diminuer la part de l’enseignement à la prescription. Or c’est ce que les médecins font justement le plus fréquemment ! »

Au vu de cette passivité quasi structurelle, on peut s´interroger sur les chances de succès des Assises du médicament, mises en œuvre par Xavier Bertrand, le ministre du travail, de l’emploi et de la santé. A quand une réforme drastique qui privilégierait enfin l´intérêt du patient sur tous les autres ?

 

http://www.ouvertures.net/newsletters/index.asp?doc_id=463&nsl_id=48

 

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 04:21

http://www.crise-economique.net/wp-content/uploads/2011/03/liquidateurs_nucl%C3%A9aire_en_france_areva.jpg

 

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