Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 04:10

 

http://www.marianne2.fr/photo/art/imagette_16_9/928306-1100361.jpg?v=1297164995

http://www.marianne2.fr/photo/art/imagette_16_9/928306-1100361.jpg?v=1297164995

 

 

 

Contrairement à ce que nous disent nos leaders politiques et nos médias (qui parlent de sortie de crise), les éléments d'un rebondissement de la crise du système financier sont en train d'être réunis.

 

L'analyse qui prévoyait que les Etats, ayant les yeux plus gros que le ventre, ne pourrait pas digérer le financement de la crise est en train de se vérifier; Cela a commencé en Europe, et se poursuit maintenant aux Etats-Unis, sous des formes et dans un contexte différent.

 

 

Mise sous surveillance de la dette US par l'agence de notation Standard and Poor's..!

(Un défaut de paiement de la première économie mondiale entraînerait le monde dans un chaos économique sans précédent !).

 

En Europe, les banques sont au bout d'une pente glissante: celle de la restructuration d'une dette souveraine. Manuel Gonzalez-Paramo, l'un des dirigeants de la BCE, a solennellement averti qu'un tel épisode aurait des effets systémiques pires sur les marchés que n'en a eu la faillite de Lehmans Brothers, dans l'espoir de l'empêcher

 

Le gouvernent grec étant suspecté de préparer une restructuration de velours, qui consisterait à négocier avec ses créanciers un rallongement de deux ans du plan de remboursement de la dette afin d'étaler le paiement

(.il est à noter que les taux à deux ans dépassent les 25% pour la Grèce).

Cela signifie que les banques mondiales laisseront quelques plumes, le Crédit Agricole étant le banque française la plus exposée.

 

L'échec des plans de sauvetage en cours d'exécution, la tentative de conclure celui destiné au Portugal avant la prochaine réunion de l'Ecofin de la mi-mai (avant les échéances de juin que le Portugal ne pourra pas sans cela honorer) laisse les Etats démunis, sans plan de rechange, devant une nouvelle fois bricoler dans un domaine où ils ont juré de ne jamais aller.

 

Les américains sont en train de rejoindre les européens, affrontant eux-aussi, mais à leur manière, la crise de leur dette publique. On a entendu le coup de canon qu'a tiré l'agence de notation Standard and Poor's à propos d'une éventuelle baisse de la note AAA de la dette américaine. De manière moins spectaculaire, les commentateurs s'interrogent sur la manière dont va se comporter le marché obligataire lorsque le programme d'achat de bons du Trésor US va s'arrêter, en juin prochain. Le tout non sans forte incidence sur le dollar.

 

De plus en plus de particuliers comme d'institutions, commencent à avoir des doutes de plus en plus sérieux

sur la pérennité du système économique mondial dans sa configuration actuelle.

Ainsi l'université du Texas vient d'investir environ 1 milliards de sa trésorerie en OR

(source Blomberg)

Les membres du Board voient l'or "juste comme une autre monnaie mais qui n'a pas à souffrir d'une impression supplémentaire de billets"  (suivez mon regard..!)

( Il est à noter que cette université forme également des économistes )

 

Matthew Zames, le président du Comité consultatif du Trésor pour les questions d'emprunt (TBAC), vient d'écrire une très éloquente lettre au secrétaire au trésor, Timothy Geitener :

"Les risques qu'un défaut de paiement (des Etats-Unis) ferait peser à long terme sont si élevés que tout retard dans le relèvement du plafond de la dette est susceptible d'avoir des conséquences négatives sur les marchés bien avant que ledit défaut ne se produise réellement".

 

Il poursuit ce courrier en avertissant que "les conséquences d'un abaissement de la cote de solvabilité seraient considérables, et pourraient faire monter d'un point de pourcentage les taux d'intérêt (consentis par le Trésor sur ses emprunts) pour chaque baisse de la note d'un cran".

 

Précision , ce Comité regroupe la fine fleur des investisseurs américains dans la dette US : mégabanques et fonds d'investissement. Son président n'a toutefois pas explicité dans sa lettre toutes les inquiétudes de ses mandants, en parlant du risque d'une nouvelle crise financière sans en décrire le mécanisme.

 

Celui-ci est fort simple et toucherait tous les établissements financiers mondiaux. Les bons du Trésor jouent un rôle particulier dans le système financier international, utilisés comme collatéraux pour garantir des emprunts, étant considérés sans risque jusqu'à maintenant. Un accroissement des taux de ceux-ci, auquel correspondrait une baisse de leur valeur, impliquerait des désendettements précipités ou d'importants appels de marge une fois les dévalorisations de ces collatéraux effectuées, auxquels les banques devraient alors faire face. Or, le dollar est entré dans un engrenage baissier prononcé, qui a déjà pour effet une augmentation des taux.

 

La finance va se trouver placée dans une situation inédite : les actifs sans risque que représentaient les obligations américaines, point d'appui de tout le système financier, vont cesser de l'être, sans qu'aucune solution de remplacement ne soit envisageable. L'euro connaissant également une crise et le Yan étant loin d'être prêt à jouer un nouveau rôle.

 

Le système monétaire international ne peut connaître d'évolution qu'à chaud, les américains s'opposant à toute évolution même progressive de ses bases actuelles.

Il va donc connaître de forts soubresauts. La "guerre des monnaies", qui n'a pas cessé depuis que la FED a relancé la planche à billets, va encore d'amplifier.

Suscitant de nouvelles mesures de défense des pays émergent, qui subissent un afflux déstabilisateur de capitaux à la recherche de forts rendements. Contribuant chez eux à la montée d'une inflation et à la constitution de bulles d'actifs boursiers et immobiliers.

 

Ne perdant jamais le nord, les mégabanques américaines viennent d'obtenir que les swaps de change bénéficient d'une exemption, dans le cadre de l'application de la loi Dodd-Frank. Le trading de ces produits dérivés ne sera pas dans l'obligation d'utiliser les nouvelles "chambres de compensation" destinées à lever le brouillard opaque qui enveloppe ce marché  (où il faudrait pourtant interdire les paris sur les fluctuations de prix..!)

La spéculation sur les marchés monétaires a de beaux jours devant elle, dans un contexte des secousses qui s'annoncent sur ceux-ci, ne pouvant en retour que les amplifier.


à noter : Morgan Stanley vient de faire un défaut de paiement volontaire de 3,2 milliards d'euros sur un immeuble qu'elle détient à Tokyo. En clair, je n'en veut plus de cet immeuble.

Quel peut être le mobile d'une telle décision pour cette "vénérable" institution ?

 

McDonald (les restaurants) ont lancé une campagne de recrutement proposant 50 000 job en une journée.

Pas loin de 3 millions de personnes se sont présentées pour obtenir un travail, certains campant même la veille pour être sûres d'être reçues. ( La situation a carrément virée au drame à Cleveland..!).

 

 

extrait du blog de Paul Jorion et notamment des écrits de François Leclerc.

 

 

Crise : rebondissement en vue

 

 

 

http://storage.canalblog.com/62/67/462193/38647635.jpg

 

http://storage.canalblog.com/62/67/462193/38647635.jpg

 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 03:40

Suicides chez les Amérindiens : dossier spécial

franceguyane.fr franceguyane.fr 18.03.2011

L'isolement et la perte des repères traditionnels sont, entre autres, à l'origine du mal-être qui touche les communautés amérindiennes (photo d'archives)
Après le nouveau suicide qui a frappé Antecum Pata le 15 mars, retrouvez notre dossier spécial. Les causes du malaise, le passage à l'acte, les absences de l'État ou les responsabilités des communautés, éclairage sur un phénomène préoccupant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Les suicides chez les Amérindiens sont en augmentation »

G. A. / M.C France-Guyane 16.12.2010

Un local a été créé à Elaé pour faire de la prévention auprès de la population (photo d'archives)
L'association Ader a lancé au mois de mai un projet global de prévention communautaire des suicides sur le Haut Maroni. Selon Elodie Berger, la présidente de l'association, les cas de suicides sont en nette hausse depuis ces dix dernières années.
Les suicides n'ont pas toujours existé chez les Amérindiens ?
Il semble que l'ampleur du phénomène soit récente sur le Haut Maroni. Une enquête menée entre Maripa-Soula et Pidima, de 1980 et 2006, a recensé au moins 24 cas de suicides (hors tentatives) sur une population de moins de 1 000 habitants. Sur ces 24 suicides, 16 ont eu lieu entre 2000 et 2006.

Cette accélération se confirme-t-elle aujourd'hui ?

Nous ne disposons pas encore de chiffres établis, mais on note que depuis 1998, pas une année ne passe sans qu'on enregistre au moins un cas.

Les jeunes semblent particulièrement touchés...

Sur tous les cas recensés par l'enquête, 48% concernent des jeunes de 16 à 25 ans, et 22% des enfants de 10 à 15 ans. Et contrairement à la France métropolitaine, on ne note aucun cas qui concerne des personnes âgées de plus de 55 ans. De même que les suicides chez les moins de 15 ans sont vraiment rarissimes dans l'Hexagone.

Cela n'a pourtant rien à voir avec la culture ?

On ne peut effectivement pas parler de culture, ni de tradition. D'ailleurs, les suicides sont aussi récurrents chez les populations bushinenges qui n'ont pas du tout la même culture, ni la même vision du monde. Ils vivent juste dans le même environnement physique et social. Certes, il est vrai que le taux de suicide chez les Amérindiens est 10 à 20 fois plus élevé que dans l'Hexagone, et 11 fois plus élevé que sur le littoral guyanais. Mais lorsqu'on s'entretient avec les Amérindiens, les professionnels, ou les personnes ayant vécu sur le Haut Maroni, tous n'ont pas la même approche du suicide, que ce soit de manière religieuse, philosophique, ou sociologique.... Les avis sont même parfois contradictoires.

Est-il possible d'avancer des causes à ce phénomène ?

C'est délicat. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il existe un mal-être dans les populations qui vivent sur les fleuves. Et ce mal-être semble s'accentuer. Les causes sont plurifactorielles (lire par ailleurs). Après, on peut noter qu'en ce qui concerne le passage à l'acte, on constate souvent des situations d'alcoolémie. Et la plupart du temps, les suicides se font par pendaison.

Les moyens de prévention sont-ils suffisants pour combattre ce fléau ?

Pendant des années, les populations n'ont pas été entendues. Daniel Toko-Toko, notre médiateur sur place, à Elaé a pourtant tiré plusieurs fois la sonnette d'alarme, comme d'autres. Mais son poste n'a pu être créé qu'au mois de mai dernier. On vient juste d'avoir les subventions alors que le sujet est une priorité pour les populations du fleuve. On manque toujours de financement, mais les choses se débloquent tout doucement. Les communes isolées manquent de personnel médical en général. Ce qui est dommage, c'est que les personnes qui se suicident montrent souvent des signes avant de passer à l'acte. D'où notre frustration, car on n'a pas de spécialistes sur place pour les prendre en charge.

« Une population au bord du désespoir »

« C'est difficile à expliquer, mais parfois, les jeunes se suicident juste à cause d'une déception amoureuse, tente d'expliquer David, un Wayana de Tedamali, situé à quelques minutes de pirogue de Maripa-Soula. Lorsqu'il y a de l'alcool, ils font vite n'importe quoi. Et parfois, poursuit-il, certains parents veulent les faire se marier alors qu'ils ne s'aiment pas vraiment, alors ils font des conneries » . Mais pour Ti'Iwan, originaire d'Elaé, le problème est plus profond. « Il y a l'alcool bien sûr, la drogue, la violence, et l'orpaillage, qui n'existaient pas avant et qui font que la vie est devenue difficile. Mon grand-père m'avait raconté que la première Wayana s'était suicidée dans les années 40 ou 50. Car avant qu'un pasteur ne vienne nous parler de Judas qui s'est suicidé, on ne connaissait pas ça chez les Amérindiens. Le problème, ajoute la Wayana qui a rejoint le littoral, c'est que les jeunes ont du mal à parler de leurs problèmes, et qu'on n'a pas de soutien dans nos villages. Selon un « métro » qui côtoie les Wayanas depuis longue date, « se supprimer n'a jamais fait partie de la culture amérindienne. Ce n'est qu'une résultante de plus du choc frontal de nos civilisations. Avant, chaque personne avait sa place et son rôle dans la communauté, mais aujourd'hui les Amérindiens ont perdu leurs repères. C'est une population au bord du désespoir » .

Gautier, 15 ans, s'en est allé

Un collégien s'est pendu à Camopi, il y a un mois. Au village, personne n'a compris l'acte désespéré de l'adolescent.

À Camopi, jeudi 4 novembre, dans l'après-midi, Gautier, 15 ans, disparaissait dans la forêt. Au bout de cinq jours de recherches, son corps est retrouvé dans la forêt, à 30 minutes de son village. L'adolescent s'est pendu à un arbre avec son tee-shirt. Aux côtés de la famille, parents, élèves et professeurs étaient présents à l'enterrement et à la veillée.

Il y a comme une épidémie de suicides à Camopi. Selon le recensement réalisé par la gendarmerie sur place, 17 tentatives ont été enregistrées, dont 11 ont été fatales, depuis dix ans. Sur ces 11 suicidés, 7 sont des jeunes de moins de 20 ans, dont le plus jeune était âgé... de 9 ans. Adolescent sportif, Gautier était plein de vie. Au village, personne n'a compris ce qui s'était passé. Un Amérindien de Camopi, réagit : « Il ne faut pas que les jeunes pensent que la vie s'arrête à une seule dispute, aux critiques, mais qu'il faut profiter. Il y a tellement de choses à voir. Il ne faut pas laisser la vie décider pour soi, c'est toi qui décides pour ta vie. »

L'avenir pour les enfants de Camopi, après la 3e, n'est pas toujours simple. Soit ils arrêtent leurs études, soit ils quittent leurs parents et leur village pour aller dans une famille d'accueil à Cayenne ou dans un internat catholique à Home Indien à Saint-Georges afin de continuer leur cursus scolaire. Il faut donc s'adapter à tous ces changements. Faudrait-il penser à un programme de prévention communautaire du suicide comme récemment sur le Haut Maroni (programme dont l'objectif est d'améliorer la qualité de vie des adolescents et jeunes adultes amérindiens) ?

Plusieurs psychologues sont venus à Camopi pour réaliser des entretiens approfondis avec les « suicidants » et les proches des victimes. Malheureusement, leur passage est souvent trop court.

Sur les photos transmises par ses parents, Gautier avait tout l'air d'un élève plein de vie. On parlait d'un jeune élève studieux et plein d'humour (DR)Sur les photos transmises par ses parents, Gautier avait tout l'air d'un élève plein de vie. On parlait d'un jeune élève studieux et plein d'humour (DR)
L'avis de la psychologue scolaire

Dans son ouvrage « Les enfants du fleuve » , paru en 2008 aux éditions L'Harmattan, Élizabeth Godon apporte un éclairage personnel sur la question. Après avoir passé plusieurs années à parcourir les fleuves de Guyane, la psychologue scolaire explique notamment que « le problème majeur semble bien être un problème de cultures. Chez les Wayanas et les Wayampi, les enfants d'un frère et les enfants de sa soeur seront invités préférentiellement à conclure des unions [...] Mais comment s'opposer à sa famille, à tout le clan ? Comment dire non ? Aujourd'hui, les filles ne veulent plus forcément être mariées avant douze ans. Souvent, elles veulent continuer leurs études [...] Dans l'inconscient collectif, c'est ainsi. Mais dans la loi française, nul ne peut avoir de relations avec un mineur. C'est un délit. Tous ces enfants « entendent » donc que des composantes de leur culture sont punies par la loi française, même si personne, bien sûr, ne le dit, ne le pense sans doute » . Plus loin, l'auteur, comme elle l'exprime elle-même, se « risque à livrer » ces quelques réflexions : « Si l'Éducation nationale doit effectivement se sentir un peu « responsable » de leurs difficultés actuelles, elle n'est certainement pas la seule.
D'autres acteurs, par exemple le RMI et autres ressources financières, sont intervenus, et avec lesquels il a fallu qu'ils apprennent à vivre. Mais à quel prix ? [...] Si le suicide signifie pour nous autres occidentaux la fin de la vie, il n'en est apparemment pas de même pour les Amérindiens. Pour eux, l'âme, la vie peuvent revêtir plusieurs aspects. Ils ne meurent pas. Ils changent d'aspect, ce qui correspond à une sorte de force et de solution tout à fait envisageable dès qu'une situation leur paraît invivable... »
http://www.franceguyane.fr/actualite/societe-social-emploi/suicides-chez-amerindiens-en-guyane/les-suicides-chez-les-amerindiens-sont-en-augmentation-16-12-2010-77560.php

           
 

Twitter  

$   

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 02:29

 

 

desinformation.jpg

Les médias occidentaux :

Un pouvoir diabolique pour tromper les peuples

 

par Pr Chems Eddine Chitour
1 mai 2011

 

 

« À défaut d’avoir recours à la force pour contrôler les populations, on peut parfaitement les contrôler par l’opinion »

 Harold Laswell, spécialiste des médias
.

L’actualité internationale est plus que jamais verrouillée par les médias occidentaux et même ceux qui sont à leur ordre notamment celle la chaine Al Djazira qui a montré son vrai visage celui d’un média aux ordres d’un roitelet immoral avachi, sur une montagne de dollars lui-même aux ordres d’un Occident qui lui permet de  faire dans « la diplomatie du dollar » et ceci contre l’accaparement  irréversible des réserves de gaz de ce pays  par les occidentaux. Pire encore les journalistes de cette chaine de caniveau se permettent elles et eux aussi de dicter la norme aux arabes en terme de professionnalisme. Et de  liberté .N’as-t-on pas vue en effet des paléo-algériens et algériennes se permettre d’admonester l’Algérie  qu’ils ont abandonnés au plus fort de sa détresse. Je n’ai pas de sympathie particulière pour le gouvernement actuel, mais j’invite ces donneurs de leçons à plus d’humilité et à faire leur introspection éthique s’agissant de l’honnêteté journalistique en  imitant un de leur collège qui vient de démissionner pour des informations fausses.  

 

Justement à propos d’information honnête et devant l’addiction des peuples à l’information made in Occident supposée être fiable professionnelle et donc indiscutable, je veux à travers cette contribution donner des exemples sur la manipulation permanente des médias. « La presse libre  déclare  John Waiton, éditeur du New York Times, lors de son discours d'adieu. n'existe pas. Aucun de vous n'oserait donner son avis personnel ouvertement. Nous sommes les pantins qui sautent et qui dansent quand ils tirent sur les fils. Notre savoir faire, nos capacités et notre vie même leur appartiennent. Nous sommes les laquais des puissances financières derrière nous. Nous ne sommes rien d'autre que des intellectuels prostitués. Le travail du journaliste est la destruction de la vérité, le mensonge patent, la perversion des faits et la manipulation de l’opinion au service des Puissances de l Argent. Nous sommes les outils obéissants des Puissants et des Riches qui tirent les ficelles dans les coulisses ».  

 

Il est bien connu que le quatrième pouvoir, celui des médias est une force importante qui permet, en principe , dans les démocraties de tenir le peuple informé du fonctionnement des institutions. Cette force peut, cependant, être au service d’une cause et de ce fait s’avérer dangereuse en temps de paix qu’en temps de guerre. (1)

 

Parlant de la manipulation de plus en plus évidente de l’information  Ignacio Ramonet ancien directeur du Monde Diplomatique pointe du doigts les grands protagonistes que sont les acteurs d’une mondialisation dimensionnée à la taille des plus riche. Ecoutons le :  « Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Mais, dans les pays démocratiques aussi, de graves abus peuvent être commis, ce fut le cas aux Etats-Unis, durant plus d’un siècle, à l’encontre des Afro-Américains, et cela l’est aujourd’hui contre les ressortissants des pays musulmans en vertu du « Patriot Act ») » (2)

 

« Depuis une quinzaine d’années, à mesure que s’accélérait la mondialisation libérale, ce « quatrième pouvoir » a été vidé de son sens, il a perdu peu à peu sa fonction essentielle de contre-pouvoir. Cette choquante évidence s’impose en étudiant de près le fonctionnement de la globalisation, Le pouvoir véritable est désormais détenu par un faisceau de groupes économiques planétaires et d’entreprises globales dont le poids dans les affaires du monde apparaît parfois plus important que celui des gouvernements et des Etats (…)« Dans la nouvelle guerre idéologique qu’impose la mondialisation, les médias sont utilisés comme une arme de combat. L’information, en raison de son explosion, de sa multiplication, de sa surabondance, se trouve littéralement contaminée, empoisonnée par toute sorte de mensonges, polluée par les rumeurs, par les déformations, les distorsions, les manipulations .Elle nous empoisonne l’esprit, nous pollue le cerveau, nous manipule, nous intoxique, elle tente d’instiller dans notre inconscient des idées qui ne sont pas les nôtres . C’est pourquoi il est nécessaire d’élaborer ce qu’on pourrait appeler une « écologie de l’information ». (3)

 

La diabolisation d’Ahmadinjad : Ce qu’il a réellement dit  à propos d’Israël

 

Un coup fumant réalisé par Israël !  Celui de graver dans l’imaginaire des occidentaux qu’Ahmadinjad veut la morts des Juifs. En fait il n’en n’est rien. Les juifs iraniens vivent leur spiritualité sans problème majeur. Qu’a réellement dit Ahmadinjad ? Ahmadinejad n’a jamais dit « Israël doit être rayé de la carte » Cette citation attribuée au président iranien , largement reprise par la presse et les politiques, est fausse. Arash Norouzi, un iranien opposant au régime, a démonté pièce par pièce les éléments du dossier de cette fabrication médiatique irresponsable sinon malveillante.   Si l’on en croit la légende, le Président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a menacé de détruire Israël, ou, pour reprendre la citation erronée : « Israël doit être rayé de la carte ». Contrairement à une certitude très répandue, une telle déclaration n’a jamais été faite , et c’est ce qui sera démontré dans cet article. (4)

Le mardi 25 octobre 2005, écrit Arash Norouzi  Mahmoud Ahmadinejad prononça un discours à l’occasion d’une conférence intitulée « Le monde sans le sionisme ».  De grandes affiches l’entouraient, qui affichaient ostensiblement ce titre en anglais - « The World Without Zionism », à destination évidente des médias internationaux.  « Avant d’en venir à la formule tristement célèbre en elle-même, il est important de noter que la « citation » en question était elle-même une citation - ce sont les mots du défunt Ayatollah Khomeiny, le père de la Révolution Islamique . Commençons par citer ses mots exacts en persan: « Imam ghoft een rezhim-e ishghalgar-e qods bayad az safheh-ye ruzgar mahv shavad. » Ce passage ne signifiera rien pour la plupart des gens, mais un mot cependant devrait faire dresser l’oreille : « rezhim-e ». C’est le mot « régime », prononcé comme le mot anglais [« regime », NdT] avec un son supplémentaire - « eh » - à la fin. Ahmadinejad ne se référait pas au pays-Israël ou au territoire-Israël, mais au régime israélien. Il s’agit là d’une distinction cruciale, puisqu’il est impossible de rayer un régime de la carte . Ahmadinejad ne se réfère même pas à Israël par son nom ; à la place, il utilise la périphrase « rezhim-e ishghalgar-e qods » (c’est-à-dire littéralement « régime occupant Jérusalem ») ».(5) 

Alors que la fausse citation « rayé de la carte » a été répétée à l’infini sans vérification, le discours réel fait par Ahmadinejad a été en lui-même presque entièrement ignoré.  Pour les faucons bellicistes, c’était un cadeau du ciel. Traduite de travers et attribuée au Président iranien , la citation « wiped off the map » (« rayé de la carte ») a été propagée partout dans le monde, répétée des milliers de fois dans les médias internationaux, et nombre de dirigeants internationaux ont tenu à la dénoncer. De grandes agences de presse, comme Associated Press et Reuters, se réfèrent à la citation erronée, mot à mot, et quasi quotidiennement. Le Président George W. Bush, a dit que les commentaires d’Ahmadinejad représentaient une « menace explicite » de détruire Israël. (…)Ce qui vient d’être exposé constitue la preuve irréfutable d’une manipulation médiatique et d’une propagande en action. Associated Press déforme délibérément une citation de l’IRNA pour la faire rendre plus menaçante » (6)

 

Dans le même ordre de la manipulation  le philosophe italien Dominique Lesurdo écrit :

 

« Depuis quelques jours, des groupes mystérieux tirent sur les manifestants en Syrie et, surtout, sur les participants aux funérailles qui ont suivi les événements sanglants. De qui sont composés ces groupes ? Les autorités syriennes soutiennent qu’il s’agit de provocateurs, essentiellement liés aux services secrets étrangers. En Occident, par contre, même à gauche on avalise sans aucun doute la thèse proclamée en premier lieu par la Maison Blanche : ceux qui tirent sont toujours et seulement des agents syriens en civil. Obama est-il la bouche de la vérité ? (…)    Ces derniers temps, par les interventions surtout de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, l’administration Obama ne rate pas une occasion de célébrer Internet, Facebook, Twitter comme instruments de diffusion de la vérité et de promotion, indirectement, de la paix. Des sommes considérables ont été attribuées par Washington pour potentialiser ces instruments et les rendre invulnérables aux censures et attaques des « tyrans ». En réalité, pour les nouveaux media comme pour les plus traditionnels, la même règle est de mise : ils peuvent aussi être des instruments de manipulation et d’attisement de la haine et même de la guerre. La radio a été savamment utilisée en ce sens par Goebbels et par le régime nazi ».(7)

 

Le philosophe cite ensuite  des exemples de manipulation de l’information dans le but est de stabiliser uen situation présente au profit d’un ordre nouveau  un « reshaping » en conformité avec les désirs de l’empire. Nous l’écoutons : « A la fin de 1989, bien que fortement discrédité, Nicolae Ceausescu est encore au pouvoir en Roumaine. Comment le renverser ? Les mass media occidentaux diffusent massivement dans la population roumaine les informations et les images du « génocide » perpétré à Timisoara par la police de Ceausescu. Qu’était-il arrivé en réalité ? Laissons la parole à un prestigieux philosophe (Giorgio Agamben) : « Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des cadavres à peine enterrés ou alignés sur les tables des morgues ont été déterrés en hâte et torturés pour simuler devant les caméras le génocide qui devait légitimer le nouveau régime. Ce que le monde entier avait sous les yeux en direct comme vérité sur les écrans de télévision, était l’absolue non-vérité ; et bien que la falsification fût parfois évidente, elle était de toutes façons authentifiée comme vraie par le système mondial des media, pour qu'il fût clair que le vrai n’était désormais qu’un moment du mouvement nécessaire du faux »(8)

 

  «(…)  Posons-nous alors une question : l’excitation et l’attisement des masses ne peuvent-ils être produits que par voie pharmacologique ? Avec l’avènement et la généralisation d’Internet, Facebook, Twitter, une nouvelle arme a émergé, susceptible de modifier profondément les rapports de force sur le plan international. Ceci n’est plus un secret, pour personne. De nos jours, aux USA, un roi de la satire télévisée comme Jon Stewart s’exclame : « Mais pourquoi envoyons-nous des armées s’il est aussi facile d’abattre les dictatures via Internet que d’acheter une paire de chaussures ? » (…) Désormais -affirment encore sur Die Zeit deux journalistes allemands- cela ne fait aucun doute : « Les grands groupes Internet sont devenus un outil de la géopolitique Usa. Avant, on avait besoin de laborieuses opérations secrètes pour appuyer des mouvements politiques dans des pays lointains. Aujourd’hui il suffit souvent d’un peu de technique de la communication, opérée à partir de l’Occident […] (…) On comprend alors les financements par Hillary Clinton et par l’administration Obama destinés aux nouveaux media. Nous avons vu que la réalité des « guerres sur Internet » est désormais reconnue même par de réputés organes de presse occidentaux ; sauf que dans le langage de l’Empire et dans la novlangue la promotion des « guerres sur Internet » devient la promotion de la liberté, de la démocratie et de la paix.(9)

 

Souvenons nous  aussi de l’affaire  Sakineh qui est une «manipulation à grande échelle» par BHL[Bernard Henry Lévy]  et qui rappelle l’affaire Jila Izadi, une jeune iranienne de 13 ans condamnée à mort par lapidation. Une campagne médiatique lancée en grande pompe et qui avait fait grand bruit à l’époque suite à la pétition rédigée par Mme Badinter, et Fadela Amara publiée par le journal ELLE (édition du 25 octobre 2004): Or, quelques semaines plus tard, le Quai d’Orsay nous apprenait qu’il n’y avait pas de fillette de 13 ans condamnée à la lapidation en Iran.  le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères démentait les informations sur la condamnation à la lapidation de Jila Izadi. «Nous avons immédiatement vérifié à travers notre ambassade …Il est apparu que l’information était inexacte. Cette condamnation à la lapidation, n’a jamais été prononcée».Tous ceux qui ont relayé cette information avaient donc menti.. » (10).

 

On savait, pourtant ,début juillet, par les autorités iraniennes que Sakineh ne sera pas lapidée, BHL était parfaitement au courant. Cela ne l’a pas empêché de continuer à mentir avec même l’aide d’Avaaz International qui s’est mobilisé pour cette «noble cause». L’affaire Sakineh nous rappelle aussi les techniques de manipulation de l’information occidentale; deux exemples célèbres: l’affaire des bébés éventrés par les soldats de Saddam dans les maternités du Koweït. Une soi-disant infirmière du Koweït avait servi de témoin aux USA. Il s’est avéré par la suite qu’il s’agissait d’un mensonge destiné à justifier la première guerre du Golfe; et que la prétendue infirmière n’avait jamais mis les pieds dans une maternité; elle était tout simplement la fille de l’ambassadeur du Koweït aux USA.

 

Le deuxième exemple est celui de la soldate noire soit disant «délivrée» par les GIs selon un scénario digne du film «la chute du Faucon noir». En fait, elle était blessée par des tirs amis et recueillie par un chirurgien irakien qui a sauvé la vie de cette soldate en remuant ciel et terre pour lui trouver du sang «O» mettant à contribution un parent à lui qui avait le même groupe.  Le 20 février 2002, le New York Times dévoilait le plus pharamineux projet de manipulation des esprits. Pour conduire la « guerre de l’information », le Pentagone, créa l’Office de l’influence stratégique (OIS), avec pour mission de diffuser de fausses informations servant la cause des Etats-Unis.    

 

Comment expliquer sinon quelques-unes des plus grossières manipulations de la récente guerre d’Irak ? En particulier l’énorme mensonge concernant la spectaculaire libération de la soldate Jessica Lynch. Jessica Lynch faisait partie des dix soldats américains capturés par les forces irakiennes. Là, elle fut battue et maltraitée par un officier irakien. Une semaine plus tard, des unités d’élite américaines parvenaient à la libérer au cours d’une opération surprise. Le soir même, le président Bush annonça à la nation, depuis la Maison Blanche, la libération de Jessica Lynch. (…)[Voilà pour la version officielle].  Mais le conflit d’Irak s’acheva le 9 avril, et un certain nombre de journalistes - en particulier ceux du Los Angeles Times, du Toronto Star, d’El País et de la chaîne BBC World - se rendirent à Nassiriya pour vérifier la version du Pentagone sur la libération de Jessica. Selon leur enquête auprès des médecins irakiens qui avaient soigné la jeune fille - et confirmée par les docteurs américains l’ayant auscultée après sa délivrance -, les blessures de Jessica (une jambe et un bras fracturés, une cheville déboîtée) n’étaient pas dues à des tirs d’armes à feu, mais simplement provoquées par l’accident du camion dans lequel elle voyageait... Elle n’avait pas non plus été maltraitée. Au contraire, les médecins avaient tout fait pour bien la soigner : « Elle avait perdu beaucoup de sang, a raconté le docteur Saad Abdul Razak, et nous avons dû lui faire une transfusion. Heureusement des membres de ma famille ont le même groupe sanguin qu’elle : O positif. Et nous avons pu obtenir du sang en quantité suffisante. Son pouls battait à 140 quand elle est arrivée ici. Je pense que nous lui avons sauvé la vie»

En assumant des risques insensés, ces médecins tentèrent de prendre contact avec l’armée américaine pour lui restituer Jessica. (…) L’arrivée avant le lever du jour, le 2 avril, des commandos spéciaux équipés d’une impressionnante panoplie d’armes sophistiquées surprit le personnel de l’hôpital. Depuis deux jours, les médecins avaient informé les forces américaines que l’armée irakienne s’était retirée et que Jessica les attendait... Le docteur Anmar Ouday a raconté la scène à John Kampfner de la BBC :« C’était comme dans un film de Hollywood. Il n’y avait aucun soldat irakien, mais les forces spéciales américaines faisaient usage de leurs armes. Les scènes furent enregistrées avec une caméra à vision nocturne par un ancien assistant de Ridley Scott dans le film La Chute du faucon noir (2001). Selon Robert Scheer, du Los Angeles Times, ces images furent ensuite envoyées, pour montage, au commandement central de l’armée américaine, au Qatar, et une fois supervisées par le Pentagone, diffusées dans le monde entier. (…) Ivres de pouvoir, M. Bush et son entourage ont trompé les citoyens américains et l’opinion publique mondiale. Leurs mensonges constituent, selon le professeur Paul Krugman, « le pire scandale de l’histoire politique des Etats-Unis, pire que le Watergate, pire que l’Irangate ».

Pour rappel, une guerre fut déclenchée à partir d’une fausse information. Une rumeur va plus vite qu'une information vérifiée, en 1964, deux destroyers déclarent avoir été attaqués dans le golfe du Tonkin par des torpilles nord-vietnamiennes. Aussitôt, la télévision, la presse en font une affaire nationale. Crient à l’humiliation. Réclament des représailles. Le président Lyndon B. Johnson prend prétexte de ces attaques pour lancer des bombardements de représailles contre le Nord-Vietnam. La guerre du Vietnam commençait ainsi, qui ne devait s’achever - par une défaite - qu’en 1975. On apprendra plus tard, de la bouche même des équipages des deux destroyers, que l’attaque dans le golfe du Tonkin était une pure invention..(11). 

 

Les médias occidentaux et l’avilissement des Autres

 

 Pour nous rendre compte de l’autre dimension diabolique des médias occidentaux aux mains des grands lobbys et des puissants Etats occidentaux, il n’est que de souvenir du traitement médiatique des guerres du golfe (depuis vingt ans) . C’est le Pentagone qui décide de ce qui doit être diffusé ou non.L’armée française a utilisé les mêmes méthodes en Algérie, et il y avait un Service Spécial de l’information des Armées… Israël en a fait de même lors des massacres de Jénine où le courageux Jean Génet a pu restituer des morceaux de vérité sur l’atrocité de la pacification israélienne 

 

Souvenons-nous justement, de ce matraquage des médias et plus précisément du cinéma. Cela a commencé dès les années 60: il fallait donner une assise au niveau des médias, la légitimité de l’Israël biblique. Ce fut, on s’en souvient d’abord, les Dix commandements de Cecil B. de Mille et de la Metro Golwyn Meyer dont les producteurs et réalisateurs sont sionistes.  . Avec le temps nous nous apercevons que rien n’était fait par hasard. La machine sioniste était en marche. En fait, l’histoire du racisme latent européen ne date pas d’hier. Souvenons-nous, à titre d’exemple, comment Lawrence d’Arabie interprété magistralement par Peter O Toole, le racé, le civilisé, le blanc aux yeux bleus, avait une aura tandis qu’Antony Queen dans le rôle d’un chef bédouin qui avait un comportement qui frisait celui de la bête avide de rapines, de bonnes chères  et de luxure et qui, naturellement, ne connaissait rien à la politique.(12)   

    

Dans le même ordre, le professeur Jack Shaheen (Université Sud-Illinois) analyse dans un documentaire comment Hollywood fait preuve d’imagination pour avilir l’image de l’Arabe. Le projet de société pensé et planifié par les «maîtres du monde» passe par un conditionnement sournois qui utilise l’industrie cinématographique, de longue date, comme arme de propagande. Ce documentaire, totalement inédit, passe à la loupe un des aspects les plus calomnieux de l’histoire du cinéma et que personne n’avait jamais osé contester depuis l’époque du muet jusqu’aux grandes productions hollywoodiennes d’aujourd’hui. Le film relève la longue succession d’images dégradantes qui ont été utilisées pour représenter les Arabes au cinéma. Des bandits bédouins aux jeunes filles soumises, en passant par les cheikhs sinistres et les terroristes armés, ce documentaire jette un éclairage dévastateur sur l’origine de ces portraits stéréotypés et sur leur apparition à des moments clés de l’histoire des États-Unis, démontrant du même coup les lourdes conséquences de cette représentation aujourd’hui.(13) 


Jack Shaheen montre comment, au fil des ans, la persistance de ces images a fait en sorte de banaliser les préjugés entretenus à l’égard des Arabes et de la culture arabe. «Depuis des décennies, Hollywood, c’est-à-dire le cinéma et la télévision américains, avilit et déshumanise les Arabes et les musulmans. Voilà pourquoi le drame palestinien reste entier depuis 60 ans, et pourquoi le public a consenti à l’invasion de l’Irak en 2003. Les préjugés contre eux sont antérieurs aux attentats du 11 septembre, bien que ceux-ci aient contribué à les diaboliser encore davantage.» Jack Valenti, longtemps président de la Motion Picture Association of America, disait que Hollywood et Washington ont les mêmes gènes. «Sur le Moyen-Orient, Hollywood a toujours collé aux choix politiques de Washington.» «Mais s’il est si facile de tuer, de torturer, de terroriser les Arabes, c’est que 1200 films recensés par moi les présentent soit comme des monarques lubriques, soit des voleurs, des tueurs et des menteurs, soit des terroristes sans foi ni loi, et souvent sans compétence.»(14)

   
Que Hollywood soit une arme de propagande massive, ce n’est pas nouveau ; Combien de westerns ont décrit les Amérindiens comme des êtres vils, impitoyables, tueurs et sans morale de gentils pionniers blancs, aucun doute la dessus, et aucun doute sur le fait que «l’Arabe» c’est le nouvel Indien.  L’écrivain Alain Soral expliquait, lors d’une émission pourquoi le peuple américain était si profondément pro-israélien, et ressentait si peu de compassion pour les souffrances du peuple palestinien. Des colons fanatisés, des terres confisquées, des peuplades affamées et assoiffées, c’est le nouveau Far West...le Palestinien est juste le nouvel Amérindien avec un  keffieh: à éliminer, comme dans les bons vieux westerns de John Wayne! Il n’est pas étonnant d’entendre des jeunes dire: «Je suis arabe et quand je regarde les films américains où il  y a des Arabes, je me déteste!!!» (15)  

 

« Comme d’habitude, des acteurs pro-Israël font leur cinéma d’horreur, mais inexorablement la vérité finit par jaillir  Ils soutiennent de manière abjecte le massacre et appellent même à l’extermination des Arabes. Tom Cruise ravit la palme du déshonneur. En effet, le play-boy de Hollywood considère, ni plus ni moins, que les Arabes «sont la source du terrorisme et n’épargnent personne». Il souhaite, sauvagement, qu’Israël «les extermine tous». Richard Gere soutient que les Arabes «sont un fardeau pour le monde». Que propose-t-il? A l’image de ses compères, il décrète «qu’il faut les exterminer!». Harrison Ford ne fait pas exception à cette faune d’acteurs au verbe terrifiant. Pour lui, «les Arabes sont plus vils que les animaux», a-t-il affirmé toute honte bue. Et de fanfaronner que «nous les juifs sommes le peuple élu de Dieu» ».

 

« Heureusement que ces propos partiaux ne sont pas partagés par le Tout-Hollywood. Loin s’en faut. L’élégant Mel Gibson, qui passe pour être la bête noire des Juifs et des sionistes, avec son film sur Jésus, déclare: «Les Sionistes sont la source de la destruction. Je souhaite les combattre.» L’inégalable Al Pacino a liquidé Israël par cette petite phrase: «Si tu vois l’histoire d’Israël, tu sauras qui est terroriste!», assène-t-il, sec. Dustin Hoffmann, quant à lui, a prononcé une sentence sans appel contre Israël. «L’humanité a cessé d’exister à la naissance d’Israël», devait-il lâcher. George Clooney, qui n’a jamais caché son aversion pour Bush, et qui a bruyamment soutenu Obama, estime que  «Bush, Sharon, Blair et Rice sont des noms que l’histoire maudira».(16)    

 

« Notre république  écrivait  Jospeh Pullitzer , et sa presse prendront de l’essor ou s’effondreront ensemble, écrivait Pulitzer. Une presse compétente, désintéressée, dévouée à la chose publique, intelligente, exercée à discerner le bien et ayant le courage de le faire peut préserver la morale publique sans laquelle un gouvernement populaire est une imposture et une parodie. Une presse cynique, mercenaire et démagogue finira par produire une population aussi vile qu’elle-même. Le pouvoir de façonner l’avenir de la République sera entre les mains des journalistes des générations à venir. » 

 

Pour Ignacio Ramonet, si l’on veut une presse libre objective, il faut s’organiser : "Il faut, tout simplement, créer un « cinquième pouvoir ». Un « cinquième pouvoir » qui nous permette d’opposer une force civique citoyenne à la nouvelle coalition des dominants. Un « cinquième pouvoir » dont la fonction serait de dénoncer le superpouvoir des médias, des grands groupes médiatiques, complices et diffuseurs de la globalisation libérale. Les grands groupes ne s’assument pas seulement comme pouvoir médiatique, ils constituent surtout le bras idéologique de la mondialisation, et leur fonction est de contenir les revendications populaires tout en essayant de s’emparer du pouvoir politique » (17)

 

Le torrent de la mondialisation est en train de tout laminer, les identités, les cultures vulnérables et naturellement les religions de pays qui n’ont pas su développer les anti-corps à même de résister à ce tsunami autrement plus dévastateur. De même l’information tronquée aux antipodes de la déontologie dont parle si bien Pullitzer structure de plus en plus le champ médiatique, il faut beaucoup de discernement et une veille de tous les instants pour déjouer les pièges de la manipulation qui, certaines fois se cachent derrière un vocabulaire anodin. Il faut prendre son parti : l’information donnée ne sera jamais objective, à nous de séparer le bon grain de l’ivraie.   

 


Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique enp-edu.dz


Notes/Références

1. Chems Eddine Chitour, La désinformation des médias occidentaux : une arme d’intoxication massive, 4 aout 2006 

 

2.Ignacio Ramonet : « Le cinquième pouvoir », Le Monde Diplomatique, Octobre 2003

 

3. Ibid.

 

4. Arash Norouzi, Ahmadinejad n’a jamais dit « Israël doit être rayé de la carte » The Mossadegh Project, janvier 2007 Contre Info 4 octobre 2007

 

5. Ibid.

 

6. Ibid. 

 

7. Domenico Losurdo : Que se passe-t-il en Syrie ? Les événements en Syrie et la désinformation médiatique, Mondialisation.ca, 27 avril 2011

 

8. Ibid.

 

9. Ibid.

 

10. Chems Eddine Chitour :  http://www.palestine-solidarite.org/analyses.Chems-Eddine_Chitour.270910.htm  


11.
http://mejliss.com/2011/04/07/lhistoire-des-medias-et-ses-dangers

 

12. Chems Eddine Chitour, op.cit.

 

13. Jack Shaheen: Comment Hollywood villifie l’image des Arabes, 30 octobre 2009  

14. Ibid.

 

15. La guerre contre Gaza vue d’Hollywood, http://www.algerie-dz.com/forums/archive/index.php/t-45407.html

17. Ignacio Ramonet, op.cit.

 

 

http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24572

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 01:46
Marine3.jpg

http://laplote.blogs.courrierinternational.com/index-4.html

 

 

 

Le FN, un parti comme les autres ?

par Eva R-sistons

 

 

On a l'habitude de dire que le FN est un parti raciste et xénophobe - donc anti-démocratique. Et anti-Républicain. Faut-il rappeler que les valeurs de la République française sont "liberté, égalité, fraternité ?"

 

On connaît ses skinheads (Marine le Pen a dû les écarter de la fête du 1er mai, pour montrer un visage plus respectable de son parti), ses crânes rasés, et même ses affinités avec des anciens nazis.

 

On sait qu'il est d'essence totalitaire. Ceux qui ont voté pour ce Parti à Vitrolles ou à Marignane en ont fait la cuisante expérience, notamment en matière de culture. Et ne l'ont pas renouvelée.

 

On se souvient de l'atmosphère étouffante et conflictuelle qui régnait dans les villes gérées par le FN.

 

On sait moins qu'il est profondément anti-social. Pas un mot, par exemple, pour critiquer la réforme des retraites de Sarkozy. Ce parti n'a en réalité que mépris pour les plus modestes. Dans les faits, le social est la dernière de ses préoccupations, contrairement à ce qu'il dit pour gagner le suffrage des plus défavorisés.

 

Voici, ci-joint, un nouvel aspect de ce parti décidément pas comme les autres.

 

Est-ce qu'on échappera à la peste sarkozienne en votant pour le choléra du FN ? Assurément non.

 

De la même façon, on n'échappera pas à la peste sarkozienne en votant pour le choléra DSK. 

 

Au fait, quel est le dénominateur commun entre Marine le Pen, DSK et Sarkozy (§) ? Devinez...

 

Tous les trois sont avocats. Spécialistes de la communication.

 

Pour mieux nous berner, au service du Nouvel Ordre Mondial ultra-libéral et totalitaire !

 

Eva R-sistons

 

(§) De surcroît, Sarkozy et DSK (comme Copé d'ailleurs) sont avocats d'affaires. Le pire qui soit ! 



http://www.marine-le-pen.com/wp-content/randomimages/153970-marine-pen-pere-jean-marie.jpg

http://www.marine-le-pen.com/wp-content/randomimages/153970-marine-pen-pere-jean-marie.jpg

Les conseils de Dominique Martin (FN)
pour « empiler » et « stocker » « les voix »

 

http://www.frenchleaks.fr/-Les-conseils-de-Dominique-Martin-.html

 

 

Le 17 novembre 2007, au congrès du FN, à Bordeaux, Dominique Martin, élu FN de Cluses (Haute-Savoie), qui allait devenir le directeur de campagne de Marine Le Pen pour la course à la présidence du parti, conseillait aux militants de s’adresser au « client-électeur » comme un « Monsieur Coca-Cola », en étant « démago à mort » pour « empiler » et « stocker » « les voix » ; et ne pas hésiter à emmener ses « enfants » parce que « ça (les retraités), ils aiment ! ».

 

Ce proche de Marine Le Pen a tenu un discours extrêmement méprisant à l’égard des électeurs (notamment les retraités et les « Portugais (qui) font tout à la main, roulé sous les aisselles ») et s’est livré à des imitations dégradantes. Le journaliste Benjamin König, alors étudiant en journalisme, était présent (et accrédité) à ce congrès. Il avait enregistré ces propos, tenus au cours d’un atelier intitulé « politique électorale ».

 

Mediapart s’est procuré l’enregistrement sonore (17 minutes) de cette séquence. Voici un montage de 2min40.


 

 

Document révélé le
30.03.2011

Extrait numéro 1

Article lié :
 Quand le directeur de campagne de Marine Le Pen moque le « client-électeur »

Consulter ce document...



Document révélé le
30.03.2011

Extrait numéro 2

Article lié :
 Quand le directeur de campagne de Marine Le Pen moque le « client-électeur »

Consulter ce document...

 

 

http://diasporablogj.files.wordpress.com/2011/04/marine_le_pen_nazis.jpg

 

http://diasporablogj.files.wordpress.com/2011/04/marine_le_pen_nazis.jpg

 

 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 00:43

A la fin de la seconde guerre mondiale, l’Aide au Développement s’affirme sous l’aspect de la reconstruction : transfert de denrées, de compétences, etc. ; notamment avec le Plan Marshall en Europe et son appendice l’ONG humanitaire CARE[1]. Même s’il existe aujourd’hui un projet de Plan Marshall Global défendu par Al Gore[2], il n’en reprend que le nom. La logique impériale qui conditionne son développement est toute autre. La stratégie dont Truman hérita avec le Plan Marshall a depuis largement montré ses limites. L’idée qu’il suffirait de transférer les technologies et les connaissances occidentales aux pays pauvres n’eut pas l’effet escompté. Il fallut donc redéfinir ce qui s’apparentait déjà plus à une logique de domination qu’à un principe d’aide extérieure neutre. La « société ouverte », concept émergeant dés l’entrée dans la Guerre Froide, fit son chemin. Aujourd’hui,  et en particulier pour L’Open Society de George Soros et ses satellites, « ouvrir les sociétés fermées » est synonyme de domination impériale par la déstabilisation et la guerre. Les paragraphes 138 et 139 de la résolution 63/308 adoptée le 7 Octobre 2009 par l’assemblée générale des Nations Unies ou « Responsabilité de Protéger » permet pour la première fois une intervention militaire au nom de considérations philosophiques et humanitaires.

Considérations philosophiques de la « Société Ouverte »

La théorie de la « société ouverte », développée par le »philosophe », en fait épistémologue viennois, Karl Popper dans son ouvrage « The Open Society and Its Enemies » est parue en 1945. Voulant ruiner toute métaphysique ou idée supérieure,  elle est une critique de la philosophie allemande classique qui voit dans l’Etat une forme organique à défendre qui soit le modèle de la liberté individuelle. Cette pensée se popularise au cours d’une  période de maturation. Ce travail qui mêle considérations de philosophie des sciences et militantisme politique,  contient entres autres l’idée qu’une « société ouverte » est une société dans laquelle les dirigeants peuvent être remplacés sans qu’il y ait d’intervention militaire. En somme un coup d’Etat permanent, mais sans putsch. Cette théorie, une fois transposée dans la réalité politique et matérielle du monde, se révèle naturellement  comme une manière habile de favoriser les formes et les mouvements impériaux. En effet, la « société ouverte », même si elle exclut officiellement la possibilité du « bain de sang intérieur », ne peut néanmoins exister qu’en procédant à plusieurs étapes de déstabilisation des « sociétés fermées », soient des Nations visées par l’Empire qui emploie cette théorie. A l’époque de la Guerre Froide, cette théorie est largement utilisée pour lutter contre le communisme. Cette idée de l’ « open society »  sera adoptée par un autre militant politique dont la défense des intérêts américains n’est plus à démontrer : George Soros[3]. Ce dernier émigrera comme courtier  à Londres, tout comme y triomphera Popper lorsqu’il sera fait chevalier et anobli par la reine d’Angleterre en 1965.

La Méthode : de Popper à Soros

L’application pure et simple de la méthode poppérienne de déstabilisation du pouvoir  est néanmoins impossible sans passer par plusieurs étapes ; il s’agit d’un authentique discours de la méthode, non pas pour bien conduire sa raison et chercher la vérité, mais pour diminuer la raison d’autrui et chercher l’accès au pouvoir à toute occasion. Cette méthode a depuis été revue et corrigée, notamment par les réseaux de George Soros et les institutions internationales.

- Premièrement, elle agit en définissant des normes d’appréciation puis de législation – les premières justifiants les secondes dans le cas de la R2P – afin d’évaluer la qualité du gouvernement d’un Etat. Pour ceci, l’emploi des médias est central, comme dans le cas de l’ONG de Soros Project Syndicate. Cette logique s’appuie également sur des ONG prétendument démocrates appartenant au(x) même(s) réseau(x) comme le Democraty Coalition Project

- Créer des réseaux d’ONG  plus larges, en réunissant des organisations acquises à la défense de causes humanitaires. Le but est de parvenir à un consensus de la part de la société civile mondiale, tout en continuant d’en orchestrer la communication externe. C’est par exemple le cas du Réseau « Soudan 365 ».[4]

- Détruire toute unité nationale au sein de la Nation visée, en prodiguant une défense des droits humains selon des critères excessifs et sans jamais présenter une analyse objective qui prend en compte la réalité historique ou politique de la Nation visée. Ce rôle est principalement attribué à l’ONG Human Rights Watch.

- Développer à partir de ces postulats des concepts axiologiques. Le « développement durable » permet par exemple de redéfinir des critères économiques dans la bonne gestion agraire des Etats. Il s’agissait à l’époque d’imposer une politique énergétique, économique, sociale, etc., au nom d’une bonne vision de ce que doit être la gestion d’un Etat. On doit en grande partie cette théorie à Barbara Ward (Lady Jackson) qui a également œuvré dans la construction de l’organisme à la base de la R2P.

- Procéder à une première intervention par le haut, en employant les institutions internationales, tout en cooptant les initiatives de la société civile des pays visés. C’est par exemple le moyen utilisé dans le cadre de la Bonne Gouvernance, choisie pour poursuivre les logiques prédatrices des programmes d’ajustements structurels du FMI et de la Banque Mondiale. La bonne gouvernance choisit d’incorporer la société civile locale dans son organisation, ce qui explique en partie l’accroissement exponentiel du nombre d’ONG accréditées par les institutions internationales (OMC ; OMS ; etc.).[5] Cette société civile locale est par ailleurs souvent fédérée par des organisations plus importantes, voire par la NED.[6]

Le but recherché est manifestement l’érosion des souverainetés étatiques dans un premier temps, puis l’octroi du droit ou des moyens d’intervention à la place des garants originels de ces souverainetés. Il est utile de noter que ces opérations ne peuvent se réaliser qu’avec l’appui d’organismes non gouvernementaux (ONG), qui sont précisément en dehors des processus souverains. Ceci correspond parfaitement à la volonté d’ « ouvrir une société » dont on juge la souveraineté comme étant un handicap. Les garants de la souveraineté y subissent alors une constante déstabilisation, en provenance de ce qui est « en dehors ». La volonté de « société ouverte » ne doit donc pas être interprétée comme une simple volonté de créer une stabilisation dont le garant local sera un soutien à l’Empire. Il s’agit au contraire de favoriser une déstabilisation généralisée, globalisée. Cette déstabilisation constitue le centre nerveux de la société ouverte car celle-ci permet à l’Empire d’agir impunément et dans la confusion. A cet effet les organisations de George Soros  sont absolument efficaces. Elles sont nombreuses et occupent les différents rôles qui s’alternent dans la déstabilisation d’un régime, voire jusque dans la justification légale d’une intervention militaire comme c’est le cas présentement en Libye avec la R2P. En effet, Karl Popper ne mentionne pas l’inévitable issue de sa théorie au sein de certaines sociétés : Le bain de sang devenant inévitable, il faut s’octroyer le droit de l’empêcher et/ou de le diriger. La R2P (Responsabilité de Protéger) est donc le véritable point d’orgue de cette stratégie puisqu’elle permet de s’emparer de la force militaire pour aboutir à la déstabilisation absolue d’un Etat. C’est ce processus qui fut utilisé pour créer le Kosovo, il s’agissait ensuite de l’institutionnaliser puis de s’en servir.

La CIISE

La R2P ou Responsabilité de Protéger a été formalisée pour la première fois dans le rapport de la Commission Internationale de l’Intervention et de la Souveraineté des Etats (CIISE) publié en Décembre 2001 par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI).  Cette commission avait été annoncée par le Ministre Canadien des Affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy dans son allocution à l’Assemblée Générale de l’ONU au Sommet du 7 septembre 2000 à New-York. Il répondait ainsi au challenge lancé par le secrétaire général des Nations Unies qui avait mis la communauté internationale au défi de résoudre le problème fort complexe de la souveraineté des États et de la responsabilité internationale.[7] Il s’agit de sujets parfaitement relatifs aux problématiques soulevées par le concept de « société ouverte ». C’est tout naturellement que Lloyd Axworthy se saisit de la problématique onusienne, dont l’interprétation ne peut qu’aboutir à la question de l’ingérence humanitaire ; un sujet qu’il maîtrise parfaitement. En effet, dans une tribune de la Revue de l’OTAN datée de Décembre 1999, il avait salué l’intervention au Kosovo par ces mots «  La réaction des Alliés a montré à quel point la défense de la sécurité humaine est devenue une préoccupation mondiale: c’est l’impératif humanitaire qui a poussé l’OTAN à entrer en action. Notre Alliance avait à la fois les moyens et la volonté d’intervenir, et je suis certain qu’elle agira de même si la nécessité s’en présente. »[8] . La conception belliciste de l’humanitaire de Lloyd Axworthy, lui ouvrirent certainement les portes d’influents think-tanks dont il est ou fut membre : l’Aspen Institute, la Mac Arthur Foundation, mais aussi celles des ONG : il acquiert un siège au conseil d’administration de l’ONG Human Rights Watch de George Soros et se voit par ailleurs récompensé par le CARE International Humanitarian Award.

Genèse du CRDI

Le CRDI, qui publia le rapport de la CIISE en 2001, est un organisme d’état canadien voué à favoriser le développement des pays défavorisés en les aidant face aux problèmes sociaux, économiques et environnementaux qu’ils rencontrent. Cette organisation s’est bâtie sur le constat de l’échec de la politique d’aide au développement prodigué par Truman à la sortie de la Seconde Guerre Mondiale. La genèse du CRDI s’effectue dans un contexte où il y a rupture avec la conception traditionnelle de l’aide au développement et tire donc les leçons du passé en prenant en compte l’existence d’un monde hétérogène mais interdépendant. C’est sur le principe d’intégration de l’aide au développement et de « société ouverte » que l’idée de la création du CRDI va se populariser, notamment grâce à Barbara Ward, puis plus tard, trouver une assise politique au Canada. Le déploiement de l’idée de « société ouverte » va largement influencer la réflexion autour de la création du CRDI, usant pour ce faire d’une donnée économique : Les budgets alloués par les Etats à l’aide au développement ne sont pas à la hauteur de leurs ambitions. La création du CRDI devra donc initier un élan d’intérêt pour cette question sur la scène internationale. [9]En réalité, il s’agit de globaliser le concept, c’est le rôle qu’incarnera doublement Lester Pearson : d’une part en tant que premier ministre du Canada lorsqu’à l’occasion du centenaire de la Nation Canadienne en 1967, il lança officiellement la commission qui donnera lieu à la création du CRDI et plaça à sa tête Maurice Strong. D’autre part et après son mandat de Premier Ministre du Canada, en conduisant la Commission d’étude de l’Aide Internationale à la Banque Mondiale en 1969, dans laquelle il sommera « Les pays dispensateurs d’accroître leurs dons et leurs souscriptions en capital aux organismes multilatéraux de financement en les portant, d’ici 1975, à un minimum de 20 % du total des contributions sur fonds publics à l’aide au développement. »[10]. Cette commission lui avait été confiée par Robert McNamara, l’ex secrétaire général à la défense des Etats-Unis passé alors directeur de la Banque Mondiale. On considère en outre Lester Pearson comme le père du concept moderne de « maintien de la paix » et on lui attribue la création de la FUNU (Force d’Urgence des Nations Unies), pour laquelle il a reçu le prix Nobel de la Paix en 1957. Au bout de quelques années, et grâce aux efforts conjoints de Barbara Ward, Maurice Strong et Lester Pearson, le projet du CRDI est officialisé par le Parlement Canadien. La Loi du CRDI de mai 1970 est adoptée à l’unanimité tant à la Chambre des Communes qu’au Sénat. Le Canada se dote alors d’un instrument impérial supplémentaire et qui se révèlera fortement utile pour l’avenir de l’OTAN.

Le Rapport CIISE et le R2P

En 2000, la rédaction de la CIISE qui donnera lieue à la théorie du R2P est confiée à un groupe d’experts personnellement désigné par Lloyd Axworthy avant d’être publié par le CRDI. La commission reçoit en outre les bonnes grâces des Fondations Rockefeller ; Carnegie ; Mac Arthur ; Simons et Hewlett ; sous forme de financements.[11] A sa tête, on retrouve Gareth Evans et Mohamed Sanoun. Tous deux sont de fervents défenseurs du concept R2P et de l’impérialisme humanitaire. Le premier, Gareth Evans, est l’ancien premier ministre d’Australie, il a depuis été nommé à la tête de l’international Crisis Group en 2000, l’organisation de George Soros. Le second, présenté comme un spécialiste de la Corne de l’Afrique, est en outre membre du Bureau de l’International Crisis Group et de nombreuses autres organisations de George Soros : la Democraty Coalition Project ; Human Rights Watch ; et surtout le Global Center for The Responsability to Protect. Cette dernière organisation, coprésidée par Gareth Evans, rassemble des ONG souhaitant alors soutenir le projet d’institutionnalisation du R2P. On y retrouve Oxfam ; Human Rights Watch ; Refugees International (dont George Soros et Frank Wisner sont administrateurs) ; l’International Crisis Group, etc.

Il s’agit donc pour les organisations de Soros, d’aboutir à de vastes partenariats afin de favoriser l’endoctrinement du R2P. Une stratégie que l’on retrouve également dans l’ONG Crisis Action, une énième organisation Sorosienne financée par les mêmes organismes (Oxfam ; Open Society ; mais aussi la Pears Foundation, fondée en l’honneur de l’initiateur du CRDI). La Crisis Action aboutit finalement à un nombre immense de partenaires afin de soutenir la doctrine Sorosienne : Amnesty International ; CARE ; Action Contre la Faim ; World Vision ; etc.[12]

Revenons en aux contributeurs de la CIISE publié par le CRDI. Outre les deux présidents, on retrouve notamment parmi les membres de la Commission: Cornelio Sommaruga (administateur de l’Open Society de Budapest) ; Klaus Nauman, qui a été président du Comité militaire de l’OTAN (1996-1999) et qui a joué un rôle central dans la gestion de la crise du Kosovo et dans le développement de la nouvelle structure de commandement militaire intégrée de l’OTAN.

Les apôtres de l’interventionnisme humanitaire sont donc bien organisés sous la houlette des organisations de Soros d’une part et des postulats militaires et tactiques de l’OTAN d’autre part. Interventions militaires et humanitaires peuvent désormais se confondre ouvertement au sein d’une Méthode complète. Il s’agit là du franchissement d’une étape dans la conception de l’humanitaire : De la même manière que le CRDI tirait les conclusions de l’échec de la stratégie Truman à la fin des années 60, les membres de la CIISE ont compris que le modèle impérial de l’aide au développement et de l’humanitaire se devait d’évoluer vers la propagation brutale de la « société ouverte » via la R2P.

Les médias et la société ouverte : l’ultime raison.

Grâce au R2P, l’usage de la force est désormais remis entre les mains de ceux qui ne pouvaient en user continuellement sans générer des oppositions dans l’opinion publique et sans avoir à combattre des dispositions juridiques. En adoptant une posture humanitaire, et en fournissant des rapports, articles et études mettant en demeure des gouvernements d’intervenir dans leur vie politique intérieure (en matière de droits humains par exemple), l’interventionnisme belliciste usé au Kosovo pourra se réitérer avec le soutien d’une grande partie de la sphère humanitaire. Mais aussi avec plus d’assise dans l’opinion publique, via les médias mis sous perfusion des organisations de Soros. La R2P fonctionne donc avec deux composantes : la première est institutionnelle, son but étant l’acquisition d’un droit d’ingérence humanitaire. La seconde consiste en une stratégie de communication élaborée par les ONG de George Soros et visant à asseoir la solution envisagée par l’OTAN.

En Libye

Cette stratégie de communication fut utilisée dans le cadre de l’intervention en Libye, où les organisations de Soros se sont coalisées pour favoriser l’intervention de l’OTAN. Dans une tribune de l’ONG Project Syndicate en date du 27 Février 2011, Gareth Evans, le père de la R2P, évoque avec insistance le besoin d’une intervention militaire en Libye : « Les options militaires devraient toujours être le dernier ressort, mais elles ne peuvent être exclues dans des cas extrêmes. Et il est difficile de faire plus extrême que la  Libye. ». Dominique Moïsi quant à lui décrypte « la guerre de Sarkozy » dans une tribune du 21 Mars 2011 pour le Project Syndicate. Il y décrit la « Guerre de Nicolas Sarkozy » comme un vecteur de « fierté pour les français ». Une vision qui fait peu nuance avec son rôle de conseiller spécial pour l’IFRI et de membre du Comité du bureau français de l’ONG Human Rights Watch. Ce comité, présidé par Jean-Louis Servant-Schreiber et ayant entres autres pour membre Christine Ockrent et Dominique Moïsi, garantit à l’organisation et à ses satellites une entrée dans les médias français afin d’y distiller la propagande sorosienne.

En Syrie

En Syrie, la stratégie de la « société ouverte » est à l’œuvre mais n’en est qu’au premier stade : celui de l’appréciation de sa politique intérieure, avant d’entrer dans la phase de déstabilisation pure. Le directeur de l’International Crisis Group à Damas, Peter Harling prétend définir les « circonstances » désavantageuses dans lequel se trouve le gouvernement Syrien. Le responsable du Project Syndicate à Damas n’est autre que Ribal Al-Assad, le cousin du président Bachar Al-Assad, auquel il est opposé, notamment sur la question du rapprochement avec l’Iran. Dans une tribune du Project Syndicate en date du 2 Mars 2011, il appelle Bachar Al-Assad à lever l’état d’urgence, en cours depuis 1963. Le 27 mars 2011, le gouvernement Syrien lève l’état d’urgence. Il s’agit là encore de s’attaquer aux prérogatives régaliennes d’une Nation en exigeant certains changements. Que l’on juge ces changements bons ou mauvais ne change rien au fait qu’ils interviennent suite à une pression extérieure dont l’influence est certes difficile à mesurer, mais toutefois pas anodine.

Conclusions

Ces réalités doivent conduire à s’interroger sur le rôle parfois contradictoire des ONG qui, depuis plusieurs décennies, soutiennent à leur insu ou non, la propagation du concept de Société Ouverte. Il convient donc de remettre en cause la légitimité de ces organisations lorsqu’elles soutiennent des procédures interventionnistes, et la poursuite de l’institutionnalisation de leurs pratiques. Après l’institutionnalisation du R2P, la dernière étape qui permettrait de verrouiller ce système concentrique serait l’institutionnalisation des normes de la « société ouverte ». C’est ce à quoi appelle Jacques Attali : la création d’un consortium d’ONG regroupé au sein d’une nouvelle institution internationale chargée d’évaluer la qualité de vie et le respect des droits de l’homme.[13] Rappelons à ce propos que Jacques Attali n’en est pas à sa première intervention en faveur d’une organisation de ce type, et qu’il considère le « droit au crédit » comme un Droit de l’Homme.


Julien Teil, pour Mecanopolis



[1] Les ONG, instruments des gouvernements et des transnationales ? ; Julien Teil ; Réseau Voltaire ; 30 Juillet 2009 : http://www.voltairenet.org/article161139.html#article161139

[2] http://news.stanford.edu/news/2005/november16/gore-111605.html

[3] George Soros, spéculateur et philanthrope ; Réseau Voltaire ; 15 Janvier 2004 ; http://www.voltairenet.org/article11936.html

[4] http://www.sudan365.org/

[5] « L’institutionnalisation de la société civile » ; Thibault Le Texier ; Janvier 2010 ; http://tibo.lt.free.fr/IMG/pdf/LE_TEXIER_-_L_institutionnalisation_de_la_societe_civile_01.2010_.pdf

[6] « La Ned, vitrine légale de la CIA » ; Thierry Meyssan ; Réseau Voltaire : http://www.voltairenet.org/article166549.html

[7] Discours à l’assemblée plénière du sommet du millénaire de l’organisation des Nations Unies
(Annonçant le mise sur pied d’une commission internationale indépendante sur l’intervention et la souveraineté des États.) Premier ministre du Canada, New York, le 7 septembre 2000

[8] http://www.nato.int/docu/revue/1999/9904-02.htm

[9] Histoire du CRDI : http://www.idrc.ca/fr/ev-26547-201-1-DO_TOPIC.html

[10] « Pearson sollicité par la Banque Mondiale » ; Archives Radio Canada : http://archives.radio-canada.ca/politique/premiers_ministres_canadiens/clips/9180/

[11] Financements de la CIISE : http://www.iciss.ca/sponsors-fr.asp

[12] http://crisisaction.org/en/

[13] http://blogs.lexpress.fr/attali/2011/01/31/transitions-2/

 

 

De la Société Ouverte à l’Impérialisme Humanitaire

 

 

 

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 00:15
http://www.guide-australie.com/images/la-city.jpg
Pendant que vous reluquiez les Windsor, Obama léchait la City !

 

2 mai 2011 (Nouvelle Solidarité) – Vendredi après-midi, alors que le monde entier avait les yeux rivés sur la famille royale britannique, le secrétaire au Trésor américain a discrètement exhibé la soumission des institutions américaines à la City de Londres. Tim Geithner a annoncé que l’administration Obama allait exempter le marché des devises (Forex) de la nouvelle régulation Dodd-Frank sur les chambres de compensation, lui permettant de se maintenir hors-la-loi.


Le Forex est le centre du système mondial : il brasse 4000 milliards d’équivalent dollar chaque jour,  [*] dont 80% d’opérations spéculatives, c’est-à-dire de pillage et de destruction économique. Le centre de ce système ? Londres ! La City est le premier centre mondial des échanges de devises puisqu’elle centralise 37% des transactions sur les rives de la Tamise, loin devant son vassal new-yorkais. C’est elle qui fait la tendance. Si l’on ajoute à sa part les autres centres Forex situés dans sa sphère d’influence directe – Hong Kong, Singapour, le Canada et l’Australie – la capitale britannique à la mainmise sur la quasi-totalité du système monétaire mondial.


L’on doit d’ailleurs faire ici la différence entre Londres, capitale de l’Etat anglais, et la City de Londres, véritable Etat dans l’Etat, avec son propre gouvernement, sa propre police, et sa propre justice, tout en siégeant au Parlement britannique et en contrôlant la Banque d’Angleterre.


Avec la chute de l’Empire colonial britannique après la deuxième Guerre mondiale et la mise en place des accords de Bretton Woods voulus par Franklin Roosevelt à cette fin, la City s’est engouffrée dans le vide juridique d’une finance offshore qu’elle a inventé pour détourner et capter les flux de capitaux. Le Forex d’aujourd’hui, un marché de gré à gré échappant à toute autorité publique, est l’aboutissement du système eurodollar lancé dans les années 1950 et qui a définitivement pris le contrôle de l’économie mondiale après la fin officielle de Bretton Woods en 1971. 4000 milliards de dollars par jour, à raison de cinq jours ouvrables par semaine, c’est 1 million de milliards de dollars (20 fois le PIB mondial) joué chaque année sur la « valeur » de la monnaie qui est dans vos poches, hors de tout contrôle de vos élus.


Obama avait tenté de faire croire à ceux qui le voulaient bien, que sa réforme financière affirmait l’autorité de l’Etat face aux marchés. Aujourd’hui, même le New York Times , qui n’est pas répertorié sur la liste des ennemis de la City et de Wall Street, s’insurge : « le vide juridique de la loi [Dodd-Frank] – pour lequel se sont battus les banquiers et leurs amis, y compris le gouvernement – permet au secrétaire au Trésor d’exempter ces instruments. »


La sénatrice démocrate Maria Cantwell, connue pour avoir combattu les vides juridiques ouverts par la loi Dodd-Frank, a vivement dénoncé l’attitude de la Maison-Blanche : « Je ne peux pas croire que la première décision du gouvernement pour mettre en place la loi Dodd-Frank aille contre la transparence. L’idée que les marchés de devises ne sont pas porteurs de risque est grotesque ; nous savons désormais qu’ils nécessitent des milliers de milliards pour être renfloués. Dès lors qu’il y a manque de transparence, l’on ouvre la porte aux abus. »


Le talon d’Achille de cet empire financier, qui n’est qu’un vaste empilement de titres et créances sans aucune valeur ni légitimité, est qu’il repose sur la « banque universelle » qui réunit sous le même toit spéculation et argent de vos dépôts, ce qui lui permet d’être protégée en cas de chute. Le fil de l’épée de la nouvelle résistance populaire doit être de redécouper les banques en morceaux pour garder ce qui est bon et laisser mourir le reste dans un coin plutôt que sur nos têtes. Adoptez Glass-Steagall et la City périra.


http://www.solidariteetprogres.org/article7696.html

 

 

Notre tract 1er Mai : Libérons-nous de la tyrannie des banques d’affaires ! Mobilisons-nous pour les générations futures !

 

Partager cet article
Repost0
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 23:47

crum well-pasLettre ouverte émanant de Jérémy Dotti, Simple citoyen, qui résume bien nos préoccupations concernant les gaz de schiste. Chacun d’entre nous devrait la copier et l’envoyer à son député s’il ne veut pas qu’un jour ses enfants l’accusent.

 

Mr le Député / Mme la Députée,

 

Connaissant votre attachement aux valeurs de l'écologie et vous sachant préoccupé par l'avenir que nous préparons à nos enfants, je me permets de vous faire part de mon désarroi de citoyen.


Cela fait maintenant trois mois que je milite sur mon temps libre, après le travail, les fins de semaine et à mes heures perdues, contre les projets d'exploration des gaz et pétroles de schiste, qui comme vous le savez, doivent faire l'objet d'une interdiction lors d'un vote à l'assemblée le 10 et 11 mai prochains. Même si c'est une bonne nouvelle, quelle furent ma surprise et ma peine à la publication du rapport d’étape du Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et du Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD)intermédiaire remis aux ministres concernés la semaine dernière. Loin de faire l'objet de la rigueur scientifique dont il se réclame, ce dernier est un plaidoyer pro-exploitation, qui sert les intérêts des industriels de façon si évidente, qu'il est incroyable qu'il fasse l'objet d'une quelconque reconnaissance. Les auteurs de ce rapport ont décidé de ne se centrer que sur les critères économiques. En revanche, rien sur les impacts environnementaux, sanitaires et de sociaux.

Comment masquer les catastrophes et les procès qui ont lieu aux États-Unis ?

Comment passer sous silence les pollutions radioactives des eaux de Pennsylvanie ?

Comment oublier ces citoyens américains obligés de fuir leurs maisons, ou ces villes évacuées suite à des accidents sur des exploitations de gaz ou de pétrole de schiste ?

Comment omettre de parler des centaines de milliers de litres d'eau mélangés à des tonnes de produits cancérigènes, mutagènes, biocides ou toxiques alors qu'en ce mois début de printemps 2011 l'eau vient à manquer ?

Comment ne pas dire que l'exploitation de ces "huiles de roche mère" - c'est ainsi que le rapport rebaptise les gaz et pétroles de schiste - est terriblement émettrice de gaz à effet de serre (méthane), jusqu'à 20 fois plus qu'une exploitation de gaz conventionnel ?

Comment masquer les centaines de scandales qui existent derrière une méthode d'exploitation, la facturation hydraulique, qui vide nos réserves d'eau pour quelques gouttes de gaz et de pétrole?

 

Je dis comment ? Mais peut-être faudrait-il demander pourquoi et pour qui ?

Mr le Député , va-t-on laisser nos territoires, ceux qui font de la France un pays de terroirs, être saccagé par des entreprises qui n'ont comme seul but le profit financier et rester silencieux lorsque des fonctionnaires peu scrupuleux ou intéressés se font les porte-paroles des industriels, contre les milliers de citoyens qui, au travers de pétitions, de réunion publiques ou de mobilisations pacifiques, disent clairement "non" à ces exploitations ?

Si, face à ces demandes pacifiques  exprimés par des français préoccupés pour l'avenir de leur santé et de celle de leurs enfants, nos dirigeants, dont vous faites partie, Mr le Député, font silence, alors il s'agira d'un déni de démocratie.

Encore ...

Et encore une fois, la violence sera du côté de l’État. Et encore un peu le fossé entre les politiques et les simples citoyens - comme on aime bien nous désigner - se creusera un peu plus ... Encore.

Mr le Député, j'ai le vœu de vous voir porter au plus haut lieu mes préoccupations.

D'avance je vous suis grès pour le soutien que vous apporterez le 10 mai à cette cause en faisant la lumière sur tous les impacts prouvés par dix années d'exploitation aux États-Unis et que vous ne resterez pas silencieux lorsqu’on vous dira que rien n'est prouvé et qu'il faut laisser les professionnels faire leur travail avant de légiférer.

En dernier lieu, je souhaite porter à votre attention le fait que la Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale examinera le projet de loi Jacob, le mercredi 4 mai prochain. Parmi quelques amendements proposés, les membres de la commission examineront celui porté par Yves Cochet et Patrick Braouezec, dont vous trouverez les détails en pièce jointe. Merci d'avance pour le soutien que vous lui apporterez. 

 

Veuillez agréer mes sincères et préoccupées salutations

 

Jérémy Dotti

Simple citoyen. 

 

http://www.sylviesimonrevelations.com/article-lettre-ouverte-aux-deputes-72972643.html

Partager cet article
Repost0
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 23:42
La guerre en Libye, le pouvoir américain et le déclin du système des pétrodollars

par Peter Dale Scott

24571.jpg  
Mondialisation.ca, Le 1 mai 2011



La campagne actuellement menée par l’OTAN contre Kadhafi en Lybie a suscité beaucoup de confusion, autant chez ceux qui ont lancé cette campagne inefficace que chez ceux qui l’observent. Beaucoup de personnes pour lesquelles j’ai habituellement du respect la conçoivent comme une guerre nécessaire contre un « méchant » – bien que certains aient choisi de voir en Kadhafi le « méchant » tandis que d’autres désignent ainsi Obama.   

 

Au contraire, mon avis sur cette guerre est qu’elle est mal préparée et dangereuse – représentant une menace pour les intérêts des Libyens, des Américains, du Moyen-Orient et potentiellement du monde entier. Derrière la prétendue inquiétude concernant la sécurité des civils libyens réside une préoccupation plus profonde qui est à peine reconnue : la défense par l’Occident de l’économie globale des pétrodollars aujourd’hui en déclin.  

 

La confusion qui règne à Washington, incarnée par l’absence de discussion sur un objectif stratégique prépondérant pour justifier l’implication des Etats-Unis dans ce conflit, est symptomatique du fait que le Siècle américain touche à sa fin, et ce d’une manière autant prévisible à long terme qu’erratique et hors de contrôle dans son déroulement.

 

Confusion à Washington et à l’OTAN

 

Concernant le soulèvement de la Lybie, les opinions à Washington varient entre celles de John McCain – qui aurait exhorté l’OTAN à apporter « tous les moyens disponibles d’assistance, excepté des troupes au sol», afin de renverser Kadhafi1– et celles du député Républicain au Congrès Mike Rogers, qui a exprimé une grande préoccupation, y compris sur toute livraison d’armes à un groupe de combattants que l’on connait peu.2 

   

Nous avons pu observer la même confusion à travers le Moyen-Orient. En Egypte, une coalition d’éléments non-gouvernementaux a contribué à préparer la révolution non-violente dans ce pays, tandis que l’ancien ambassadeur des Etats-Unis Frank Wisner Jr. s’est rendu en Egypte afin de persuader Moubarak de s’accrocher au pouvoir. Pendant ce temps, dans des pays qui étaient d’un intérêt majeur pour les Etats-Unis comme la Jordanie et le Yémen, il est difficile de discerner une quelconque politique américaine cohérente.

 

Au sein de l’OTAN également, il règne une certaine confusion qui menace occasionnellement d’éclater en conflit ouvert. Des 28 membres composant l’OTAN, seulement 14 sont impliqués dans la campagne libyenne, dont seulement 6 dans la guerre aérienne. Parmi ces derniers, seulement trois pays – les Etats-Unis, la Grande Bretagne et la France – offrent un appui tactique aérien aux rebelles combattant au sol. Lorsque de nombreux pays membres de l’OTAN gelèrent les comptes en banque de Kadhafi et de ses proches soutiens, les Etats-Unis, par un acte suspect et peu exposé dans la presse, ont gelé l’intégralité des 30 milliards de dollars de fonds du gouvernement libyen auxquels ils avaient accès (voire plus bas pour de plus amples détails sur ce sujet). L’Allemagne, nation la plus puissante de l’OTAN après les Etats-Unis, s’est abstenue lors du vote de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies ; et son ministre des affaires étrangères, Guido Westerwelle, a depuis déclaré : « Nous ne verrons pas de solution militaire, mais une solution politique. »3 

         

Un tel chaos aurait été impensable durant la période culminante de l’hégémonie des Etats-Unis. Obama semble paralysé entre son objectif déclaré – l’exclusion de Kadhafi du pouvoir – et les moyens dont il dispose, au vu de l’engagement couteux des Etats-Unis dans deux guerres, et du fait de ses priorités de politique intérieure. 

 

Afin de comprendre la confusion des Etats-Unis et de l’OTAN au sujet de la Libye, nous devons observer d’autres phénomènes : 

 

• L’alerte lancée par Standard & Poor’s concernant l’imminence d’un abaissement de la notation des Etats-Unis.

 

• La hausse sans précédent du prix de l’or au dessus du seuil des 1500 dollars l’once.

 

• Le blocage politique aux Etats-Unis au sujet des déficits de l’Etat fédéral et des Etats fédérés, et comment agir dans cette situation.

 


graph.png 


En pleine remise en question libyenne de ce qu’il reste de l’hégémonie américaine, et en partie comme conséquence directe de la stratégie confuse des Etats-Unis en Libye, le baril de pétrole a atteint les 112 dollars. Cette hausse de prix menace de ralentir ou même de renverser la reprise économique chancelante des Etats-Unis, et démontre en quoi – parmi de nombreuses autres raisons – la guerre en Libye n’est pas en train de servir les intérêts nationaux des Etats-Unis. 

 

Depuis le début, la confusion au sujet de la Lybie a été évidente à Washington, particulièrement depuis que la secrétaire d’Etat Clinton a défendu une politique de non-survol, que le Président Obama a déclaré ne vouloir envisager qu’en option, et contre laquelle le secrétaire à la Défense Gates a lancé des mises en garde.4Il en a résulté une série de mesures temporaires, au cours desquelles Obama a justifié une réponse américaine limitée en désignant les implications astreignantes des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan.

 

Pourtant, malgré un enlisement s’installant au sein-même de la Libye, une série de nouvelles escalades graduelles ont été envisagées, de la fourniture aux rebelles d’armes, de fonds et de conseillers jusqu’à l’introduction de mercenaires, voire même de troupes étrangères. Le scénario américain commence de plus en plus à ressembler à celui du Vietnam, où la guerre a aussi débuté sur une échelle modeste avec l’introduction secrète d’opérateurs puis de conseillers militaires.  

 

Je dois avouer que le 17 mars, j’étais moi-même hésitant concernant la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui établissait ostensiblement en Libye une zone de non-survol destinée à la protection des civils. Mais depuis lors, il est apparu que la menace contre les rebelles incarnée par les troupes et la rhétorique de Kadhafi était bien moindre qu’elle n’était alors perçue. Pour citer le professeur Alan J. Kuperman :

 

« […] Le Président Barack Obama a grossièrement exagéré la menace humanitaire afin de justifier une action militaire en Libye. Le Président a avancé qu’une intervention était nécessaire afin d’éviter un ‘bain de sang’ à Benghazi, seconde ville de Libye et bastion des rebelles. Mais Human Rights Watch a publié des données concernant Misrata, troisième ville la plus peuplée de Libye qui a été le théâtre de combats prolongés. [Ces données] révèlent que Mouammar Kadhafi n’est pas en train de massacrer délibérément des civils mais plutôt qu’il cible étroitement les rebelles armés qui combattent contre son gouvernement. La population de Misrata est d’environ 400 000 habitants. En presque deux mois de guerre, seulement 257 personnes – incluant des combattants – sont morts là-bas. Parmi les 949 blessés, seulement 22 – soit moins de 3 % – sont des femmes. […] De même que Kadhafi n’a jamais proféré la menace d’un massacre de civils à Benghazi, tel qu’Obama l’a prétendu. La mise en garde ‘sans pitié’ du 17 mars ciblait seulement les rebelles, comme il a été rapporté dans le New York Times, qui nota que le dirigeant de la Libye promît l’amnistie à ceux « qui jetteraient leurs armes ». Kadhafi a même offert aux rebelles une voie de détresse et une frontière ouverte avec l’Egypte pour éviter un combat ‘à l’issue amère’. »5

   

 

L’histoire des interventions toujours en cours des Etats-Unis en Irak et en Afghanistan suggère que nous devrions nous attendre à un lourd bilan humain si l’actuel enlisement en Libye perdure ou donne lieu à des escalades supplémentaires.  

 

Le rôle des intérêts pétroliers et financiers dans cette guerre

 

Dans American War Machine, j’écris comment :

 

« A travers une dialectique apparemment inévitable, […] la prospérité dans les Etats importants a encouragé l’expansion, et celle-ci a créé au sein des Etats dominants des disparités de revenus grandissantes.6Dans ce processus, l’Etat dominant lui-même a été altéré, puisque ses services publics furent progressivement appauvris dans le but de renforcer des arrangements sécuritaires bénéficiant à peu de personnes tout en oppressant la majorité.7

 

Ainsi, pendant de nombreuses années, les affaires étrangères de l’Angleterre en Asie en sont arrivées à être conduites en grande partie par la Compagnie anglaise des Indes orientales […]. D’une façon similaire, l’entreprise américaine Aramco, représentant un consortium composé des majors pétrolières Esso, Mobil, Socal et Texaco, conduisit sa propre politique étrangère en Arabie, disposant de connexions privées avec la CIA et le FBI.8[…]

 

De cette manière, la Grande Bretagne et les Etats-Unis ont hérité de politiques qui, lorsqu’elles furent adoptées par les Etats métropolitains, devinrent inamicales à l’ordre public et à la sécurité. »9 

 

Dans les derniers stades du pouvoir hégémonique, l’on observe de plus en plus d’interventions brutes menées pour des intérêts restreints, sabordant les efforts antérieurs aspirant à la création d’institutions internationales stables. Prenons en considération le rôle du raid Jameson – qui résultait d’une conspiration –  dans la République sud-africaine des Boers à la fin de l’année 1895. Ce raid, conçu pour favoriser les intérêts de Cecil Rhodes, contribua à engendrer la Seconde Guerre des Boers.10Ou envisageons la conspiration franco-anglaise avec Israël en 1956, fomentée dans une tentative absurde et vaine de garder le contrôle du Canal de Suez.    

 

A présent considérons les efforts de lobbying des majors pétrolières comme étant des facteurs de l’entrée en guerre des Etats-Unis au Vietnam (1961), en Afghanistan (2001) et en Irak (2003).11Bien que le rôle des compagnies pétrolières dans l’implication des Etats-Unis en Libye reste obscure, il est quasiment certain que les réunions de la Commission d’études énergétiques de Dick Cheney ne traitaient pas seulement des réserves pétrolières sous-exploitées de l’Irak, mais également de celles de la Libye – estimées à environ 41 milliards de barils, soit environ un tiers des réserves de l’Irak.12

 

Ensuite, certains à Washington s’attendaient à ce qu’une rapide victoire en Irak soit suivie par des attaques similaires contre la Libye et l’Iran. Il y a quatre ans, le général Wesley Clarke a déclaré à Amy Goodman sur Democracy Now que peu après le 11-Septembre, un général au Pentagone l’informa que de nombreux pays seraient attaqués par l’armée des Etats-Unis. La liste incluait l’Irak, la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan et l’Iran.13En mai 2003 John Gibson, directeur général de la division Services énergétiques de l’entreprise Halliburton, déclara dans un entretien avec l’International Oil Daily : « Nous espérons que l’Irak sera le premier domino et que la Libye et l’Iran suivront. Nous n’aimons pas être mis à l’écart des marchés car cela donne à nos concurrents un avantage déloyal. »14

 

Il est également de notoriété publique que la résolution 1973 de l’ONU imposant le 17 mars une zone de non-survol suivait de peu la menace publique proférée par Kadhafi le 2 mars d’exclure les compagnies pétrolières occidentales de Libye ; de même qu’elle suivait son invitation faite le 14 mars aux firmes russes, chinoises et indiennes à produire le pétrole libyen à leur place.15De façon significative, la Chine, la Russie et l’Inde (rejoints par le Brésil, leur allié parmi les BRICS) se sont abstenus durant le vote de la Résolution 1973.

 

La question du pétrole est étroitement liée à celle du dollar, car le statut du dollar comme monnaie de réserve mondiale dépend largement de la décision de l’OPEP de libeller les achats du pétrole de l’OPEP en dollars. L’économie actuelle des pétrodollars se fonde sur deux accords secrets passés durant les années 1970 avec les Saoudiens pour recycler les pétrodollars dans l’économie des Etats-Unis. Le premier de ces accords assurait une participation spéciale et durable de l’Arabie saoudite dans la santé du dollar U.S. ; le second sécurisait un soutien saoudien continuel pour la tarification de l’intégralité du pétrole de l’OPEP en dollars. Ces deux accords garantissaient que l’économie des Etats-Unis ne serait pas affaiblie par les hausses de prix du pétrole de l’OPEP. Depuis lors, le plus lourd fardeau a en fait été porté par les économies des pays les moins développés, qui doivent acheter des dollars pour leurs fournitures en pétrole.16  

 

Comme Ellen Brown l’a relevé, d’abord l’Irak et ensuite la Libye ont décidé de défier le système des pétrodollars et de stopper leurs ventes de pétrole en dollars, peu avant que ces deux pays ne soient attaqués :

 

« Kenneth Schortgen Jr., écrivant pour Examiner.com, remarqua que ‘[s]ix mois avant l’entrée des Etats-Unis en Irak pour faire chuter Saddam Hussein, cette nation pétrolière avait entrepris la démarche d’accepter les euros au lieu des dollars pour son pétrole, et cela devint une menace pour l’hégémonie globale du dollar en tant que monnaie de réserve, et pour sa domination en tant que pétrodollar’. 

 

Selon un article russe intitulé ‘Bombardement de la Libye – La punition de Kadhafi pour sa tentative de refuser le dollar U.S.’, Kadhafi a entrepris une même démarche audacieuse : il initia un mouvement destiné à refuser le dollar et l’euro, et appela les nations arabes et africaines à utiliser à la place une nouvelle monnaie, le dinar or. Kadhafi suggéra d’établir un continent africain uni, avec ses 200 millions de personnes utilisant cette monnaie commune... Cette initiative était perçue négativement par les Etats-Unis et l’Union européenne, le Président français Nicolas Sarkozy qualifiant la Libye de menace pour la sécurité financière de l’humanité ; mais Kadhafi continua d’appuyer la création d’une Afrique unie. 

 

Et cela nous ramène à l’énigme de la banque centrale libyenne. Dans un article posté sur Market Oracle, Eric Encina observa :

 

‘Un fait très rarement mentionné par les politiciens occidentaux et les experts médiatiques : la Banque Centrale de Libye est à 100% détenue par l’Etat […] Actuellement, le gouvernement libyen fabrique sa propre monnaie, le dinar libyen, grâce aux installations de sa propre banque centrale. Peu de personnes peuvent remettre en question le fait que la Libye soit une nation souveraine avec de vastes ressources, capable d’alimenter son propre destin économique. Un problème majeur pour les cartels bancaires globalistes est que, pour faire des affaires avec la Libye, ils doivent passer par la Banque Centrale libyenne et par sa propre monnaie, un endroit où ils n’ont absolument aucun ascendant ou aucune capacité d’influence. Par conséquent, faire chuter la Banque Centrale de Libye (BCL) peut ne pas apparaître dans les discours d’Obama, de Cameron et de Sarkozy, mais cet objectif est certainement au sommet de l’ordre du jour globaliste consistant à absorber la Libye dans sa ruche de nations dociles.’ 17

 

La Libye n’a pas seulement du pétrole. Selon le FMI, sa banque centrale renferme environ 144 tonnes d’or dans ses coffres. Avec une telle réserve d’actifs, qui aurait besoin de la BRI [Banque des Règlements Internationaux], du FMI ou de leurs règles ? » 18 

 

La proposition récente de Kadhafi d’introduire un dinar or pour l’Afrique ravive l’idée d’un dinar or islamique émise en 2003 par le Premier Ministre malaysien Mahathir Mohamad, ainsi que par des mouvements islamistes.19Cette idée, qui contrevient aux règles du FMI et qui est conçue pour les contourner, a eu du mal à être concrétisée. Mais aujourd’hui, les pays stockant de plus en plus d’or plutôt que des dollars n’incluent pas seulement la Libye et l’Iran, mais également la Chine, la Russie et l’Inde.20   

 

L’intérêt de la France à mettre un terme aux initiatives africaines de Kadhafi

 

L’initiative des frappes aériennes semble être venue initialement de France, avec un soutien précoce de la Grande Bretagne. Si Kadhafi était parvenu à créer une Union africaine soutenue par la monnaie et les réserves d’or de la Libye, la France, qui reste le pouvoir économique prédominant dans la plupart de ses anciennes colonies centre-africaines, aurait été la grande perdante. D’ailleurs, un rapport de Dennis Kucinich aux Etats-Unis a corroboré l’assertion de Franco Bechis en Italie, transmise par le Réseau Voltaire en France, selon laquelle « des plans pour déclencher la rébellion de Benghazi furent initiés par les services de renseignement français en novembre 2010. »21  

 

Si l’idée d’attaquer la Libye provient de la France, Obama a rapidement soutenu les plans français visant à contrecarrer l’initiative africaine de Kadhafi avec sa déclaration unilatérale d’une urgence nationale, nécessaire pour geler l’intégralité des 30 milliards de dollars de la Banque de Libye auxquels les Etats-Unis avaient accès. (Cette opération fut rapportée de manière trompeuse dans la presse U.S. comme étant un gel des fonds du « Colonel Kadhafi, de ses enfants et de sa famille, ainsi que des membres importants du gouvernement libyen »22Mais en réalité la seconde section du décret d’Obama visait explicitement « Toutes les propriétés et intérêts […] du Gouvernement de Libye, ses agences, ses représentants et ses entités sous son contrôle, ainsi que la Banque Centrale de Libye. »23) Alors que ces dernières années les Etats-Unis ont activement utilisé des armes financières, cette confiscation de 30 milliards de dollars, « la plus importante somme gelée par une sanction ordonnée par les Etats-Unis », avait un précédent : la confiscation –potentiellement illégale, et résultante certaine d’une conspiration – des actifs iraniens en 1979 au nom de la Chase Manhattan Bank alors menacée.24 

 

Les conséquences, pour l’Afrique autant que pour la Libye, de ce gel de 30 milliards de dollars ont été clairement expliquées par une observatrice africaine :

 

« Les 30 milliards de dollars U.S. gelés par M. Obama appartiennent à la Banque Centrale de Libye et ont été affectés en tant que contribution libyenne à trois projets clés qui auraient ajouté les touches finales à la fédération africaine – la Banque Africaine d’Investissement à Syrte en Libye ; l’établissement en 2011 du Fond Monétaire Africain qui devait être basé à Yaoundé avec un fonds de capitaux de 42 milliards de dollars ; enfin la Banque Centrale Africaine située à Abuja au Nigéria, qui lorsqu’elle commencera à imprimer de l’argent africain sonnera le glas du franc CFA grâce auquel Paris a réussi à maintenir son emprise sur certains pays africains durant ces cinquante dernières années. Il est aisé de comprendre la colère de la France contre Kadhafi. »25  

 

Cette même observatrice énonce les raisons qui la portent à croire que les plans de Kadhafi pour l’Afrique ont été plus bienveillants que ceux de l’Occident :

 

« Ceci débuta en 1992, lorsque 45 nations africaines établirent la RASCOM (Organisation Régionale Africaine de Communications par Satellite) qui aurait ainsi fourni à l’Afrique son propre satellite et aurait réduit les couts des communications dans le continent. C’était à une époque où les appels téléphoniques vers et depuis l’Afrique étaient les plus chers du monde à cause de la redevance de 500 millions de dollars U.S. empochée par l’Europe pour l’utilisation de ses satellites – comme Intelsat – pour les conversations téléphoniques, incluant celles au sein d’un même pays.

 

Un satellite africain coutait seulement un payement unique de 400 millions de dollars U.S., et ainsi le continent n’aurait plus à payer une location de 500 millions de dollars annuels. Quel banquier n’aurait-il pas financé un tel projet ? Mais le problème demeurait – comment des esclaves, cherchant à s’émanciper de l’exploitation de leurs maîtres, peuvent-ils demander de l’aide à ces derniers pour obtenir cette liberté ? Sans surprises, la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, les Etats-Unis et l’Europe ont seulement fait de vagues promesses durant 14 ans. Kadhafi mit fin à ces futiles appels aux ‘bienfaiteurs’ occidentaux et leurs taux d’intérêts exorbitants. Le Guide libyen mit 300 millions de dollars U.S. sur la table ; la Banque Africaine de Développement ajouta 50 millions de dollars de plus et la Banque de Développement de l’Afrique de l’Ouest 27 millions supplémentaires – et c’est de cette manière que l’Afrique obtint son premier satellite de communications le 26 décembre 2007. »26  

 

Je ne suis pas en position de corroborer l’ensemble de ses assertions. Néanmoins, pour ces raisons et pour bien d’autres encore, je suis persuadé que les actions occidentales en Libye ont été conçues pour contrecarrer les plans de Kadhafi aspirant à instaurer une Afrique véritablement postcoloniale, et pas seulement ses actions contre les rebelles à Benghazi.   

 

Conclusion

 

Je dois conclure de toute cette confusion et de ces déformations que les Etats-Unis sont en train de perdre leur capacité d’imposer et de maintenir la paix, aussi bien lorsqu’ils agissent seuls qu’avec leurs alliés nominaux. Je proposerais, si ce n’est au moins pour stabiliser et abaisser les prix du pétrole, qu’il est dans les meilleurs intérêts des Etats-Unis de se joindre à Ban Ki-Moon et au Pape pour appuyer un cessez-le-feu immédiat en Libye. Négocier un cessez-le-feu induira certainement des problèmes, mais l’alternative probable à mettre fin à ce conflit est le cauchemar de le voir inexorablement s’aggraver. Les Etats-Unis sont déjà arrivés à cette situation, avec des conséquences tragiques. Nous ne voulons pas subir des pertes similaires au nom du système injuste des pétrodollars, dont les jours pourraient d’ailleurs être comptés.

 

Ce qui est en jeu n’est pas seulement la relation des Etats-Unis avec la Libye, mais également avec la Chine. L’ensemble de l’Afrique est un espace où l’occident autant que les pays des BRIC investiront. Il est attendu qu’à elle seule, la Chine assoiffée de ressources investira annuellement 50 milliards de dollars en 2015, une somme (financée par le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine) que l’occident ne peut pas dépenser.27 La coexistence pacifique de l’Est et de l’Occident dépendra de la capacité occidentale à accepter une diminution graduelle de son influence là-bas, sans avoir recours à des stratagèmes fourbes (comparables au stratagème franco-anglais à Suez en 1956) visant à maintenir cette influence. 

 

Dans le passé, les transitions d’hégémonie globale ont été marquées par des guerres, par des révolutions, ou par les deux en même temps. La prévalence, à l’issue de deux guerres mondiales, de l’hégémonie américaine sur l’hégémonie britannique constitua une transition entre deux pouvoirs qui étaient essentiellement alliés et culturellement proches. Le monde entier a un immense intérêt à s’assurer que la transition difficile vers un ordre dans lequel les Etats-Unis ne sont plus hégémoniques sera réalisée aussi pacifiquement que possible.


Article original : The Libyan War, American Power and the Decline of the Petrodollar System, publié le  29 avril 2011.

Traduction :  Maxime Chaix


Notes de l’auteur 

 

1« McCain calls for stronger NATO campaign », monstersandcritics.com, 22 avril 2011, lien.

 

2Ed Hornick, « Arming Libyan Rebels: Should U.S. Do It? » CNN, 31 mars 2011.

 

3« Countries Agree to Try to Transfer Some of Qaddafi’s Assets to Libyan Rebels », New York Times, 13 avril 2011, lien.

 

4« President Obama Wants Options as Pentagon Issues Warnings About Libyan No-Fly Zone », ABC News, 3 mars 2011, lien. Auparavant, le 25 février, Gates mit en garde sur le fait que les Etats-Unis devraient éviter de s’engager dans d’autres guerres au sol comme celles combattues en Irak et en Afghanistan, [et] qu’ils ne devraient pas oublier les difficiles leçons apprises de ces conflits :

 

« Selon moi, chaque futur secrétaire à la Défense qui conseillera au Président d’envoyer une nouvelle fois une grosse armée américaine au sol en Asie ou au Moyen-Orient ou en Afrique devra ‘passer un examen de la tête’, comme le général MacArthur l’avait dit si délicatement » (Los Angeles Times, 25 février 2011, lien).

 

5Alan J. Kuperman, « False Pretense for War in Libya? » Boston Globe, 14 avril 2011.

 

6La disparité de revenus aux Etats-Unis, mesurée par son coefficient de Gini, est à présent parmi les plus importantes du monde avec le Brésil, le Mexique et la Chine. Voir Kevin Phillips, Wealth and Democracy, pp. 38, 103 ; Greg Palast, Armed Madhouse  (New York : Dutton, 2006), p. 159.

 

7C’est le sujet de mon livre La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, pp. 4-9.

 

8Anthony Cave Brown, Oil, God, and Gold (Boston : Houghton Mifflin, 1999), p. 213.

 

9Peter Dale Scott, American War Machine: Deep Politics, the CIA Global Drug Connection, and the Road to Afghanistan [Rowman & Littlefield, 2010], p. 32. On pourrait également citer l’expérience de la Troisième République française et la Banque de l’Indochine ou les Pays Bas et la Compagnie néerlandaise des Indes orientales.  

 

10Elizabeth Longford, Jameson’s Raid: The Prelude to the Boer War (Londres : Weidenfeld and Nicolson, 1982) ; The Jameson Raid: a centennial retrospective (Houghton, Afrique du Sud : Brenthurst Press, 1996).

 

11Les documents de Wikileaks d’octobre et de novembre 2002 révèlent que Washington nouait des accords avec les compagnies pétrolières avant l’invasion de l’Irak, et que le fait pour le gouvernement britannique d’exercer du lobbying au nom de BP était inclus dans ces accords (Paul Bignell, « Secret memos expose link between oil firms and invasion of Iraq » Independent (Londres), 19 avril 2011, repris par ReOpen911).

 

12Reuters, 23 mars 2011.

 

13Saman Mohammadi, « The Humanitarian Empire May Strike Syria Next, Followed By Lebanon And Iran »,  OpEdNews.com, 31 mars 2011.

 

14« Halliburton Eager for Work Across the Mideast » International Oil Daily, 7 mai 2003.

 

15« Gaddafi offers Libyan oil production to India, Russia, China » Agence France-Presse, 14 mars 2011, lien.

 

16Peter Dale Scott, « Bush’s Deep Reasons for War on Iraq: Oil, Petrodollars, and the OPEC Euro Question » ; Peter Dale Scott, Drugs, Oil, and War (Lanham, MD : Rowman & Littlefield, 2003), pp. 41-42 : « De ces développements ont émergé des phénomènes jumeaux, sous-tendant le 11-Septembre, d’un unilatéralisme U.S. triomphaliste d’un côté, et d’un endettement global du tiers monde de l’autre. Les accords secrets augmentèrent l’interdépendance entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite au détriment de la courtoisie internationale qui avait été la base de la prospérité des Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale ». Voir Peter Dale Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, (Paris : Editions Demi-Lune, 2010), p. 37.   

 

17« Globalists Target 100% State Owned Central Bank of Libya », lien.

 

18Ellen Brown, « Libya: All About Oil, or All About Banking », Reader Supported News, 15 avril 2011.

 

19Peter Dale Scott, « Bush’s Deep Reasons for War on Iraq: Oil, Petrodollars, and the OPEC Euro Question » ; citant « Islamic Gold Dinar Will Minimize Dependency on US Dollar », Malaysian Times, 19 avril 2003.

 

20« Gold key to financing Gaddafi struggle », Financial Times, 21 mars 2011, lien.

 

21Franco Bechis, « La France préparait depuis novembre le renversement de Kadhafi », Réseau Voltaire, 25 mars 2011. Cf. le depute au Congrès des Etats-Unis Dennis J. Kucinich, « November 2010 War Games: ‘Southern Mistral’ Air Attack against Dictatorship in a Fictitious Country called ‘Southland’ », Global Research, 15 avril 2011, lien ; Frankfurter Allgemeine Zeitung, 19 mars 2011.

 

22New York Times, 27 février 2011.

 

23Ordre Exécutif du 25 février 2011, citant la loi International Emergency Economic Powers Act (50 U.S.C. 1701 et suiv.) IEEPA), la loi National Emergencies Act (50 U.S.C. 1701 et suiv.) (NEA), et la section 301, titre 3, United States Code, qui permet de saisir l’ensemble des biens du Gouvernement libyen, 25 février 2011, lien. L’autorité conférée au Président par l’International Emergency Economic Powers Act « peut seulement être exercée dans le but de gérer une menace inhabituelle et extraordinaire au sujet de laquelle une urgence nationale a été déclarée dans les objectifs du présent chapitre et ne peut être exercée pour d’autres motifs. » (50 U.S.C. 1701).

 

24« Billions Of Libyan Assets Frozen », Tropic Post, 8 mars 2011, lien ; Peter Dale Scott, La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, (Paris : Editions Demi-Lune, 2010), pp. 123-137 (le gel des avoirs iraniens).

 

25« Letter from an African Woman, Not Libyan, On Qaddafi Contribution to Continent-wide African Progress, Oggetto: ASSOCIAZIONE CASA AFRICA LA LIBIA DI GHEDDAFI HA OFFERTO A TUTTA L'AFRICA LA PRIMA RIVOLUZIONE DEI TEMPI MODERNI », Vermont Commons, 21 avril 2011, lien. Cf. Manlio Dinucci, « Financial Heist of the Century: Confiscating Libya's Sovereign Wealth Funds (SWF) », Global Research, 24 avril 2011, lien.

 

26Ibid. Cf. « The Inauguration of the African Satellite Control Center », Libya Times, 28 septembre 2009, lien ; Jean-Paul Pougala, « The lies behind the West's war on Libya » Pambazuka.org, 14 avril 2011.

 

27Leslie Hook, « China’s future in Africa, after Libya », blogs.ft.com, 4 mars 2011 (50 milliards de dollars). En 2010, le déficit commercial des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine était de 273 milliards de dollars.


Peter Dale Scott est docteur en sciences politiques, professeur émérite de Littérature anglaise à l’Université de Californie (Berkeley) et ancien diplomate canadien. The Road to 9/11 est son unique livre traduit en français, récemment publié aux Editions Demi-Lune sous le titre La Route vers le Nouveau Désordre Mondial, 50 ans d’ambitions secrètes des États-Unis. Cet ouvrage a fait l’objet d’une recension élogieuse de la part du général d’armée aérienne (5 étoiles) Bernard Norlain dans la prestigieuse Revue Défense Nationale de mars 2011.

  
iUH0V3hrL._SL500_AA300_.jpg" align="left" border="0" hspace="0" alt="51iUH0V3hrL._SL500_AA300_.jpg" />















American War Machine : Deep Politics, the CIA Global Drug Connection, and the Road to Afghanistan
est le dernier livre de Peter Dale Scott, récemment publié en anglais chez Rowman & Littlefield. On compte notamment parmi ses ouvrages précédents Drugs Oil and War et The War Conspiracy: JFK, 9/11, and the Deep Politics of War. Son site web, qui contient nombre de ses écrits, est http://www.peterdalescott.net.  

Citation recommandée : Peter Dale Scott, « The Libyan War, American Power and the Decline of the Petrodollar System », The Asia-Pacific Journal Vol. 9, Issue 18 No. 2, 2 mai 2011.

 

 


Peter Dale Scott est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.  Articles de Peter Dale Scott publiés par Mondialisation.ca


 SOURCE :  http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=24571

 

____________________________________________________________________________________________

 

 

.

Derrière l’attaque contre la Libye :

les stratégies de la guerre économique
 

 

par Manlio Dinucci*

 


L’agression occidentale contre la Libye n’a pas eu pour but de s’emparer du pétrole local que des compagnies occidentales avaient déjà été autorisées à exploiter depuis la normalisation des relations diplomatiques. Il ne s’agit donc pas d’une guerre de ressources. Par contre, relate Manlio Dinucci, cette guerre, la reconnaissance précipitée par la France du Conseil national de transition (10 mars) et le sommet de Londres (30 mars), ont permis aux multinationales occidentales de modifier les termes de leurs contrats et de ne plus payer que des droits d’exploitation symboliques. De ce point de vue, il s’agit donc d’une guerre coloniale classique.

 

 

 

 

JPEG - 23.6 ko
L’OTAN a concentré ses interventions de « support aérien » aux rebelles armés autour de la raffinerie de Ras-Lanouf, qui concentre les 2/3 des capacités de raffinage du pays.

L’invasion de la Libye, contrairement à ce qui se dit, a déjà commencé. Les unités d’assaut qui, opérant depuis longtemps sur le territoire libyen, ont préparé la guerre sont en train de l’effectuer : ce sont les puissantes compagnies pétrolières et les banques d’investissement étasuniennes et européennes.

Quels sont les intérêts en jeu ? Ceci émerge d’un article du Wall Street Journal, le réputé quotidien d’affaires et de finance [1]. Après l‘abolition des sanctions en 2003, les compagnies pétrolières occidentales ont afflué en Libye avec de grandes attentes, mais ont été déçues. Le gouvernement libyen, sur la base d’un système connu sous le nom d’Epsa-4, concédait les licences d’exploitation aux compagnies étrangères qui laissaient à la compagnie étatique (National Oil Corporation of Libya, NOC) le pourcentage le plus élevé du pétrole extrait : étant donnée la forte compétition, ce pourcentage arrivait à environ 90 %. « Les contrats Epsa-4 étaient ceux qui, à l’échelle mondiale, contenaient les termes les plus durs pour les compagnies pétrolières », dit Bob Fryklund, auparavant président de la société étasunienne ConocoPhillips en Libye.

 

 

JPEG - 11.5 ko
En 2005-06, après la normalisation des relations de la Libye avec l’Occident, la NOC a réalisé trois appels d’offres internationaux pour l’exploration et l’exploitation de ses réserves pétrolières, les plus importantes d’Afrique. Cependant, les contrats passés avec les multinationales étrangères ont pris la forme de joint-venture particulièrement favorables à la nation libyenne. C’est pour « libéraliser » ce système que le Conseil national de transition a créé la LOC et que les « volontaires » lui ont reconnu le droit d’exporter le pétrole libyen, lors du sommet de Londres, le 29 mars 2011. La gestion de la LOC a été confiée au Qatar qui, en échange, a mis Al-Jazeera à disposition des « volontaires » pour déstabiliser la Syrie.

Les raisons apparaissent ainsi clairement —par une opération décidée non pas à Benghazi mais à Washington, Londres et Paris— de la création par le Conseil national de transition de la « Libyan Oil Company » : une coquille vide, semblable à une des sociétés clé en mains, prêtes pour les investisseurs dans les paradis fiscaux [2]. Elle est destinée à se substituer à la NOC, quand les « volontaires » auront pris le contrôle des zones pétrolifères. Sa mission sera de concéder des licences à des conditions extrêmement favorables pour les compagnies étasuniennes, britanniques et françaises. Seraient par contre pénalisées les compagnies qui, avant la guerre, étaient les principales productrices de pétrole en Libye : avant tout l’italienne ENI qui a payé en 2007 un milliard de dollars pour s’assurer les concessions jusqu’en 2042, et l’allemande Wintershall qui venait au deuxième rang. Plus pénalisées encore seraient les compagnies russes et chinoises, à qui Kadhafi a promis le 14 mars (2011) de donner les concessions pétrolières retirées aux compagnies européennes et étasuniennes. Les plans des « volontaires » prévoient aussi la privatisation de la compagnie d’État, qui serait imposée par le Fond Monétaire International en échange d’ « aides » pour la reconstruction des industries et infrastructures détruites par les bombardements des « volontaires » mêmes.

Il apparaît aussi clairement pourquoi a été créée, en même temps, à Bengazi, la « Central Bank of Libya », autre coquille vide mais avec une mission future importante : celle de gérer formellement les fonds souverains libyens —plus de 150 milliards de dollars que l’État libyen avait investi à l’étranger— quand ils seront « dégelés » par les États-Unis et par les plus grandes puissances européennes. Qui les gèrera effectivement est démontré par le colosse bancaire britannique HSBC, principal « gardien » des investissements libyens « congelés » au Royaume Uni (environ 25 milliards d’euros) : une équipe de hauts cadres d’HSBC est déjà au travail à Bengazi pour lancer la nouvelle « Central Bank of Libya » [3]. Il sera facile pour HSBC et d’autres grandes banques d’investissement d’orienter les investissements libyens en fonction de leurs stratégies.

Un de leurs objectifs est de couler les organismes financiers de l’Union africaine, dont la naissance a été rendue possible en grande partie par les investissements libyens : la Banque africaine d’investissement, avec siège à Tripoli ; la Banque centrale africaine, siège à Abuja (Nigeria) ; le Fond monétaire africain, siège à Yaoundé (Cameroun). Ce dernier, avec un capital programmé à plus de 40 milliards de dollars, pourrait supplanter en Afrique le Fond monétaire international, qui a jusqu’à présent dominé les économies africaines en ouvrant la voie aux multinationales et aux banques d’investissement étasuniennes et européennes. En attaquant la Libye, les « volontaires » essaient de couler les organismes qui pourraient un jour rendre possible l’autonomie financière de l’Afrique.

 

 

http://www.voltairenet.org/article169673.html

 

 

 

 

Kadhafi :

 

Les peuples tunisien et égyptien ont fait tomber des despotes. Leurs
révolutions sont compréhensibles suite aux souffrances qu’ils ont
endurées de la part de leurs dirigeants. Pour la Lybie, le problème est
autre. Et son bombardement ne fait qu’attiser la flamme du doute
concernant les « intentions humanitaires » des Occidentaux sachant que
d’autres révoltes auraient pu susciter également des interventions. Mais
on sait qu’à causes égales, les effets sont inégaux… telle est la devise
de Septentrion.

L’ONU, appelée le « machin » par le Général De Gaulle s’avère être, en
fait, une « machine » à laquelle il faudrait rajouter, à juste titre, «
…de guerre ». Sous le couvert de la légalité, laquelle n’existe
aucunement concernant l’État d’Israël qui peut occire à volonté sans que
le monde ne s’en émeuve, voici que l’organisation censée regrouper le
monde dans la paix ne cesse d’assassiner des innocents. Elle l’a déjà
fait en Irak, en organisant un embargo criminel causant la mort de plus
de 500 000 enfants et prolonge ses méfaits en Afghanistan puis
aujourd’hui en Libye.

Et c’est mon sujet car c’est encore là que le bât blesse sérieusement !
Le monde arabe a enfin compris, au demeurant il n’est jamais trop tard
pour bien faire, qu’il devait se débarrasser de ses dictateurs. Il a
commencé le nettoyage épique en Tunisie, puis l’a continué en Egypte.
Mais dans ce dernier pays la révolution arabe a réussi à ôter les
éléments mis en place par les puissances occidentales lesquelles
n’avaient jamais cessé de favoriser les dictateurs estimant qu’ils
constituaient des pions primordiaux mais surtout des idiots utiles et de
bons traitres pour leurs politiques d’exploitation et de néo
colonisation. Néanmoins, quelle que soit la puissance de l’occupant,
quelle que soit la forme d’exploitation qu’il tente d’entreprendre
celles-ci sont inopérantes face à la volonté et à la détermination d’un
peuple. Et l’égyptien l’a montré. Les tyrans à la botte ont été chassés
par la révolution populaire. Plus que Benali, Moubarak était un élément
essentiel au Moyen-Orient, perdu, hélas pour elles, par les puissances
occidentales, perdu aussi et surtout pour « la seule démocratie de la
région ». C’est pourquoi il fallait trouver un substitut d’urgence en
Méditerranée.

Quoi de mieux que la Libye ! Et ce pour plusieurs raisons :


      - Le pays possède d’importantes réserves d’une richesse
particulièrement convoitée : le pétrole.
      - Kadhafi est un ennemi d’Israël.
      - La Libye se situe en Méditerranée et pourrait remplacer l’Égypte
perdue si d’aventure une révolution éclatait.
      - Que les peuples tunisien et égyptien s’insurgent, cela peut
s’expliquer par la mal vie ou plutôt la survie sachant que leurs pays ne
possèdent pas de richesses naturelles et que leurs dirigeants
s’accaparaient du peu qu’ils pouvaient produire.

Mais c’est une toute autre histoire concernant la Libye car celle-ci :


      - Possède un produit intérieur brut par habitant dépassant les 11
500 dollars et connu comme étant l’un des plus importants du monde.
      - Connait la plus forte longévité d’Afrique puisqu’allant jusqu’à
72 ans pour l’homme et 76 ans pour la femme.
      - Peut se vanter d’avoir un niveau socio-économique, un
enseignement et un système de santé dépassant ceux du Canada.
      - Voit ses bénéfices redistribués.

Certes, il manque au tableau ce que les Occidentaux adorent tout en
l’appliquant de manière très fragmentaire et seulement lorsque cela les
intéresse : la démocratie. Certes, le Colonel Kadhafi a su tirer à son
avantage la substantifique moelle de la rente pétrolière quoique sa
richesse ne fût aucunement comparable à celles des deux autres larrons
bien que le pays soit plus riche. Certes, l’homme n’est pas un saint et
qu’il est doublé d’un esprit pas très… catholique. Toutefois, on
comprend mal qu’un peuple pour le moins nanti, mangeant à sa faim,
vivant matériellement de façon très confortable puisse se révolter au
seul but de la « démocratie ». Je crois en la vocation des peuples à se
libérer d’un tyran qui les dépossède, qui les martyrise, qui les fait
souffrir mais à pas à celle de le faire pour la simple raison de pouvoir
dire ce qu’ils pensent.

C’est pourquoi, la pseudo-révolution libyenne me parait porter la marque
de fabrication étrangère. Ce n’est pas un mouvement spontané, on ne peut
donc pas parler de révolution au sens propre du terme. Et le fait que
l’OTAN, mandaté soi-disant, bombarde ce seul pays alors qu’il y avait eu
autant de sang versé au début dans d’autres, prouve aisément que ce
n’est pas pour protéger la population libyenne d’un carnage mais pour
s’approprier les richesses par autre tyran inféodé et soumis à la botte
occidentale. Je ne crois ni aux bonnes intentions, ni à l’esprit
humanitaire des dirigeants septentrionaux et encore moins aux défenseurs
de la veuve et de l’orphelin qu’ils prétendent être. Tout cela n’est que
pipeau. La Libye est un enjeu stratégique et énergétique qui ne leur a
certainement pas échappé. Ils agissent uniquement avec cette idée en
tête. Le bien des peuples ne les intéresse pas et il faut être bien
niais, ou complice, pour le croire.

On ne libère pas un peuple s’il n’a pas la volonté de le faire lui-même.
Et je comprends mal que la France puisse être mêlée à pareille affaire.
Mais, sachant que notre Empereur n’agit qu’en tant que Vice-roi
d’Israël, je peux comprendre qu’il engage nos troupes dans une guerre
qui n’est pas la nôtre mais celle du petit État très démocratique du
Moyen Orient. À cela je voudrais ajouter qu’il est stupéfiant de
constater que la gauche française ne s’émeuve aucunement à la suite des
bavures de l’OTAN lesquelles ont toutefois emporté des enfants
innocents… mais bon on nous chantera encore le couplet des « dégâts
collatéraux » !

Au fait… cibler la mort d’un individu est considéré par le statut de
Rome comme crime de guerre. L’OTAN, après avoir visé Kadhafi et tué sa
famille, sera-t-elle jugée pour cela ?

Makhlouq


Paru chez Altermonde-sans-frontière

Partager cet article
Repost0
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 22:17
Le sondage sarkozycide que les instituts répugnent à réaliser

Conduite les 20 et 21 avril pour le compte de la station de radio Europe 1 et du magazine Paris-Match, la première grande enquête d’opinion de l’Ifop en vue de la présidentielle de 2012 est particulièrement inquiétante pour un Nicolas Sarkozy donné largement battu dans pratiquement tous les cas de figure, excepté contre l’égérie du Front National. Mais quel seraient les résultats du sondage que les instituts refusent de réaliser, au risque de signer l’arrêt de mort du calife à talonnettes ?


Le patron de l’UMP, et accessoirement président de la République – ce qu’il oublie fréquemment (d’où sans doute son intérêt pour le Plan Alzheimer) – serait, à en croire ce sondage de l’Ifop, battu au 2e tour de la présidentielle par tous les postulants socialistes. Y compris par Ségolène Royal, revenue du diable vauvert après une gamelle dans la rivière des tribunes pour sauter sur la ligne d’arrivée un canasson élyséen en bien piteux état (51 % contre 49).


Nicolas Sarkozy, surclassé par François Hollande (56 % contre 44) et Martine Aubry (55 % contre 45), serait même, tel un insecte nuisible mis hors d’état de nuire par une giclée de Baygon électoral, écrabouillé par Dominique Strauss-Kahn (61 % contre 39). Comble d’avanie, même en l’absence des candidatures au 1er tour de Jean-Louis Borloo, l’ex-apôtre ébouriffé du gaz de schiste, et de Dominique de Villepin, le barde flamboyant à la crinière léonine, le matamore élyséen serait quasiment impuissant à améliorer son propre résultat : il ne regagnerait, fort piteusement, que 2 malheureux points relativement à l’hypothèse d’un éclatement des candidatures à droite, les voix accumulées par Borloo et Villepin allant principalement vers Bayrou et... Strauss-Kahn !


L’aventurier neuilléen, propulsé en 2007 par sa duplicité et sa démagogie populiste à la tête de l’État français, ne rassemblerait donc sur son nom qu’une minorité des électeurs de droite, motivée soit par ses intérêts financiers (cf. les multiples cadeaux fiscaux des débuts du quinquennat), soit par une idéologie réactionnaire viscéralement ancrée dans sa culture, notamment dans les milieux de la grande bourgeoisie, du commerce, de l’artisanat et de l’agriculture. Les autres électeurs traditionnels de droite fuiraient comme la peste au 1er tour de la présidentielle ce manipulateur narcissique et vulgaire, ce Napoléon au petit pied, plus près du coucou sans gêne grisé par son propre chant que de l’aigle majestueux et respecté qu’il prétendait être. Il suffit à cet égard d’entendre ou de lire, ici et là, les déclarations des gaullistes sociaux, des transfuges du centre, et plus encore des catholiques, ulcérés par les agressions contre les Roms, les bondieuseries hypocrites et l’indécente danse du ventre devant les frontistes pour s’en convaincre.


Derrière sa bannière partisane souillée par des comportements déplacés et par une ragougnassse politique aux relents nauséabonds, le chef du clan UMP, ci-devant président de la République – terrible erreur de casting ! –, semble incapable de ratisser large au 1er tour de la présidentielle, impuissant à fédérer autour de sa candidature la droite modérée au delà d’un noyau dur d’électeurs décidément bien étique. Un noyau dur qui ne garantit en aucune manière à Nicolas Sarkozy de se qualifier pour le 2e tour.


D’où l’émergence, depuis quelques jours, d’une tentation de primaires à droite qui permettrait de dégager une candidature plus solide. Une initiative destinée, si l’on en croit ses partisans, à renforcer... Nicolas Sarkozy en lui donnant dès le 1er tour l’assurance de pouvoir disposer d’un socle électoral plus large. « Calembredaines », « fariboles », « billevesées », se sont empressés de clamer haut et fort les tenants de l’orthodoxie UMPiste en se drapant dans l’étendard de la « tradition gaulliste du ralliement au chef » pour mieux pourfendre la dangereuse initiative de ces chattemites. Et pour cause : ces tenants de la « tradition », qui ont tout misé sur la casaque du champion élyséen, savent parfaitement que les promoteurs de cette idée n’ont qu’un objectif en tête : éliminer du plateau un Sarkozy désormais guère plus vaillant qu’une vieille haridelle pour favoriser l’émergence d’un coursier plus fringant.


Borloo, Fillon, Juppé : quel que soit le nom de ce coursier, nul doute qu’il puisse réaliser au 1er tour – ne serait-ce qu’en réduisant à peau de chagrin le score de Bayrou et en limitant la tentation strauss-kahnienne –, un bien meilleur résultat pour la droite que le candidat sortant dont les pathétiques rodomontades ne suffisent plus à masquer l’indigence et l’iniquité du bilan. Certes, il s’agit là de spéculations, mais les résultats de l’enquête Ifop sont suffisamment édifiants pour instiller un doute sérieux. Un doute qui pourrait être rapidement balayé pour peu que des instituts testent ce type de configuration : la droite représentée par un autre candidat que Sarkozy. Peu probable pourtant que ce sondage voie le jour tant il serait porteur d’un grand danger pour le matamore élyséen, et cela pour une raison élémentaire : la liberté des instituts s’arrête où commence la gêne pour le pouvoir en place !

 

http://www.agoravox.fr/actualites/politique/article/le-sondage-sarkozycide-que-les-93151

Partager cet article
Repost0
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 18:53

 

 .

Buzz internet
Le plus populaire des humoristes français

ridiculise le gouvernement US

 

7 vidéos

 

par Thierry Meyssan

 

.

Alors que les grands médias des pays de l’OTAN ont sacralisé le rapport de la commission présidentielle Kean-Hamilton sur les attentats du 11-Septembre, l’humoriste Jean-Marie Bigard fait un carton en France en se moquant de ce conte à dormir debout.
Il est désormais vain de continuer à soutenir la version gouvernementale des événements, sa seule évocation suscite l’hilarité.

 

 
Alors que la contestation de la version gouvernementale des attentats du 11 septembre 2001 ne cesse de se développer partout dans le monde, y compris aux États-unis, le « rideau de fer » des médias occidentaux ne cesse lui aussi de se développer. Une « chape de plomb » s’est abattue sur les États de l’OTAN et leurs alliés. Toutes les interrogations sur ces événements sont immédiatement qualifiées de « délires conspirationnistes » et leurs auteurs sont discrédités et marginalisés. Cependant, le plus surprenant en cette période de globalisation de l’information n’est pas le monolithisme des médias US, mais leur faculté à cacher à leur public l’ampleur du mouvement pour la vérité sur le 11/9 dans le reste du monde. Pas même un mot sur les milliers de personnalités étrangères, y compris des Prix Nobel ou des chefs d’État, qui ont déclaré publiquement ne pas croire la version des administrations Bush et Obama.
À l’approche du huitième anniversaire de ces actes criminels, les médias occidentaux préparent de nombreux dossiers pour discréditer les sceptiques. Selon un scénario bien rôdé, ces dossiers comparent la réflexion critique sur les attentats à la négation de la « solution finale » nazie. Puis, il font intervenir des experts en sciences sociales pour disserter sur le besoin des gens d’imaginer des secrets derrière les événements qui les dépassent. Au passage, ils interviewent —comme représentatifs de la contestation— quelques illuminés tenant des propos incohérents. Enfin, il s’interrogent sur le manque de fiabilité des informations véhiculées sur Internet où n’importe qui peut écrire n’importe quoi. Mais jamais, jamais, ils n’exposent les arguments critiques des sceptiques et ils ne les réfutent.
Dès les premiers jours, j’ai questionné la version gouvernementale et j’ai élevé cette critique au rang d’un débat mondial. J’ai parcouru la planète, j’ai rencontré de nombreux chefs d’État et de gouvernement, je me suis longuement exprimé sur quantité de chaînes de télévision et j’ai touché un audience cumulée de plus d’un milliard de téléspectateurs. J’ai payé chèrement mon impudence. On m’a insulté, dépouillé, menacé, traqué. Mais je vois aujourd’hui, partout, des voix libres s’élever pour refuser le mensonge et exiger la vérité.
Dans mon pays, la France, dont les débats intellectuels étaient jadis exemplaires, on a interdit aux médias audiovisuels de me donner à nouveau la parole sur le 11-Septembre. Les personnalités qui ont osé s’exprimer sur le sujet ont été durement remises à leur place et réduites au silence. L’ordre atlantiste règne dans les rédactions des médias parisiens. Pourtant, il existe toujours des esprits rebelles et courageux. Le plus populaire des humoristes français, Jean-Marie Bigard, a dit l’an dernier son scepticisme dans une émission de radio. Il a immédiatement dû affronter une campagne de presse et on a tenté de le ruiner en sabotant la promotion d’un de ses spectacles. Il a laissé passer l’orage, mais n’a pas baissé la tête. Le voici qui, depuis un mois, diffuse un feuilleton vidéo hebdomadaire sur son site internet. Avec comme seule arme un humour rabelaisien, il souligne l’irrationalité du rapport de la Commission présidentielle Kean-Hamilton et le ridiculise. Le trait est énorme. La satire est grotesque. Même le néoconservateur le plus fanatique ne doit pouvoir s’empêcher de rire en l’écoutant.

 

 

Voici ces vidéos. Regardez-les. L’empereur est nu.
 
http://www.voltairenet.org/article161136.html

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le blog d' Eva, R-sistons à la crise
  • : Tout sur la crise financière, économique, sanitaire, sociale, morale etc. Infos et analyses d'actualité. Et conseils, tuyaux, pour s'adapter à la crise, éventuellement au chaos, et même survivre en cas de guerre le cas échéant. Et des pistes, des alternatives au Système, pas forcément utopiques. A défaut de le changer ! Un blog d'utilité publique.
  • Contact

Recherche